1/2 Prince T4C3 : Le Groupe en Tournée Dans Les Rues

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 3: The Busking Tour Group – traduit du chinois vers l’anglais par [PR!]
Chapitre 3 : Le Groupe en Tournée Dans les Rues – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Yukomin

« Vous voulez que je devienne chanteur et que j’organise un concert ? » La tête commença légèrement à me tourner. Mais, à quoi est-ce que tout le monde peut bien penser ? Je suis le Seigneur de la Cité, non ? Comment est-ce que je peux devenir chanteur ?

« Ouais, regarde-toi un peu. » Lolidragon poussa un miroir vers moi. « Vois ce beau visage hyper ultra impossible à battre et ce corps de grande taille aux proportions parfaites. Regarde ce maintien élégant et classe (tant que tu n’ouvres pas la bouche), en plus de ces puissantes cordes vocales ! Si tu ne vends pas ton cor… je veux dire, tes chansons, est-ce que ce ne serait pas un gaspillage haineux de ressources naturelles ? »

Je jetai un coup d’œil en direction de Lolidragon, me demandant si je l’avais entendu commencer à dire « corps ». « Mais, on est dans un jeu en ligne. Qui devient chanteur dans un jeu, et organise des concerts ? »

« Et participe à des séances photos », ajouta Lolidragon, et à la suite de quoi, après m’avoir surpris à pâlir à un taux alarmant, lança vite : « Ne t’inquiète pas, nous ne te laisserons pas tout supporter ; au max juste un petit, petit peu… »

« Un petit, petit peu ? »  m’enquis-je avec une once de suspicion. « Vraiment juste un petit, petit peu ? »

« Ouais, un petit, petit peu ! » Lolidragon rit avec une profonde sincérité. Je découvris plus tard qu’il y avait deux « petit » dans le « petit, petit peu » de Lolidragon, alors dans son esprit ça définissait deux petits bouts en particulier…1 Lolidragon, qui donc t’as enseigné ton chinois ?

« Attendez une minute, ce n’est pas ça le problème ! Comment je suis censé devenir chanteur ? Je ne suis même pas un barde », rétorquai-je.

Lolidragon haussa un sourcil. « Quand as-tu commencé à te soucier de ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire dans le jeu ? Fais comme tu le sens : c’est ton style, non ? L’essentiel c’est de savoir si tu as envie de le faire ou pas. »

Ça me fit réfléchir un instant. Avant… Ouais, je pense que je faisais vraiment comme j’en avais envie. Un chanteur… Je penchai la tête sur le côté. Ça m’a l’air plutôt intéressant ! En fin de compte, je rigolai à haute voix. « Très bien, devenir chanteur me semble assez tentant. »

« Excellent, maintenant laisse-moi penser… Premièrement, vous allez devoir partir en tournée dans les trois cités du Soleil, de la Lune, et des Étoiles, afin de faire votre publicité et de vous fabriquer un nom par vous-même. …Et de gagner un peu d’argent pendant que vous y êtes », ajouta précipitamment Lolidragon en remarquant le sourire éclatant de belle-sœur Yu Lian. Voyant que son sourire était devenu un peu plus chaleureux, Lolidragon poussa un soupir de soulagement et poursuivit : « Dernièrement, après avoir gagné en popularité, rentrez à la Cité de l’Infini pour tenir un concert. C’est parce que, de un, nous pouvons gagner de l’argent grâce à ça et, de deux, ça peut nous aider à accroître la population de la Cité de l’Infini. C’est définitivement faire d’une pierre deux coups. »

J’y songeai pendant un moment, avant de demander : « Alors, est-ce que je dois amener Gui avec moi pour me servir d’accompagnement instrumental ? »

En entendant ça, les yeux de Gui s’illuminèrent instantanément. « Puis-je suivre Son Altesse Prince, s’il-vous-plaît ? »

« Pas seulement Gui… Je pense que nous devrions trouver quelques autres personnes et former un groupe », annonça Lolidragon. « Après tout, il n’y a pas de pistes sonores dans Second Life dont nous puissions nous servir. » Elle hésita. « Je ne suis pas certaine si les artisans de Second Life peuvent fabriquer des choses comme des instruments de musique, par contre… »

« Je ne sais pas pour les batteries, mais ils peuvent fabriquer des guitares », lâcha soudainement Fairsky. Elle mit une main dans son sac et en sortit une guitare. « J’en ai une. »

« Tu sais jouer de la guitare ? » Les yeux de Lolidragon se mirent à briller.

Fairsky acquiesça de la tête de manière royale. « Évidemment. J’apprends depuis dix ans ; je joue très bien. »

« Génial, nous avons un membre en plus ! » prit joyeusement en note Lolidragon.

Je bouffai ma viande séchée effilochée2 sur riz mélangé à de la soupe d’œuf brouillé, doutant légèrement que des gens puissent mélanger de la guitare et du guqin ensemble. Peu importe. De toute manière, je suis seulement responsable de chanter, alors je vais laisser Lolidragon se charger du reste ! Miam… du porridge à la viande séchée effilochée et à l’œuf brouillé, ça ne goûte pas mauvais !

« Je veux y aller moi aussi », déclara froidement Wicked, lançant un regard noir à Gui. « Je ne laisserai pas à Gui la chance de rester seul avec Prince. »

« Toi… ! » Gui serra les poings de colère.

« Tu sais jouer d’un instrument ? » le questionna Lolidragon avec un grand intérêt. Son enthousiasme pour plus de chaos était inscrit sur son visage.

« De la flûte chinoise », répondit simplement Wicked.

Wow, c’est juste trop excellent. Du guqin, de la guitare, et de la flûte chinoise ? C’est un mélange comparable au bol d’ingrédients disparates que je tiens dans ma main.

« Et moi ! » s’empressa de dire Phoenix, en s’apercevant que trois des quatre admirateurs de Prince s’étaient déjà joints.

« Et de quoi est-ce que tu peux jouer ? »

« Je peux jouer de la batterie, et je fais ça depuis dix ans également », se vanta Phoenix, en agaçant Fairsky qui se tenait à côté d’elle. « Je vais sur-le-champ trouver des artisans pour me fabriquer une batterie. Ils peuvent définitivement en créer une ! »

« D’accord, Gui joue du guqin, Wicked de la flûte chinoise, Fairsky de la guitare, et Phoenix de la batterie. » Lolidragon prit tout ça en note avant de froncer des sourcils. « Nous allons nous séparer en deux groupes dans ce cas : les gars s’occuperont des chansons plus sentimentales, et les filles seront en charge des chansons rock. »

Je soupirai de bon cœur et regardai à l’horizon. « Les temps ont vraiment changé. Les gars choisissent tous d’être plus sensibles, tandis que les filles aiment toutes la musique rock ; on dirait bien que je me prends un coup de vieux. »

Lolidragon me flanqua une claque monumentale sur la tête et m’envoya en message privé : « C’est pour ça que toi, qui n’es ni une fille ni un gars, tu dois chanter les deux sortes de chansons ! »

Aïe ! Avec des larmes menaçant de couler, je fis la moue et marmonnai d’un ton maussade : « J’ai déjà dit que j’allais chanter ! Pourquoi est-ce que tu m’as frappé la tête ? Je vais finir par devenir stupide ! »

« Heh heh heh, les membres du Groupe de l’Infini sont donc décidés », décréta Lolidragon. « Gui, va travailler sur les paroles et les airs des chansons. Wicked, occupe-toi de la chorégraphie. Prince, commence à mémoriser les paroles. Fairsky et Phoenix, allons préparer les tenues de scène. » Les yeux de Lolidragon brillèrent comme cette dernière agrippait les deux filles, et elles partirent si vite qu’elles donnèrent l’impression de s’être téléportées.

« Gui… Tu sais écrire des chansons ? » Comment ça se fait que je n’aie jamais su que Gui savait comment composer de la musique et des paroles ?

L’expression de Gui était extrêmement troublée. « Moi ? Je n’ai jamais écrit de chanson auparavant. »

Nous tombâmes silencieux pendant un instant, puis je me tournai vers Wicked en arborant une petite lueur d’espoir. « Tu sais danser ? »

« Ouais », répondit Wicked, et mon espoir fleurit. « J’ai déjà fait de la danse folklorique avant. »

Mon cœur se glaça abruptement, devenant aussi dur et froid qu’un poisson gelé qui pourrait servir d’arme de meurtre.

Lolidragon pointa soudainement la tête dans la salle : « Si vous ne réussissez pas bien, vous serez virés du Groupe de l’Infini. Prince est la seule exception, mais s’il ne se débrouille pas bien, il pourra seulement manger du riz ordinaire à tous ses repas. » Après avoir dit ça, elle recula la tête pour retourner là d’où elle était venue.

Deux veines bombées saillirent sur mon front. Si mon cœur était aussi glacial qu’un poisson gelé avant, il s’était transformé en volcan à présent. Maudite Lolidragon, toujours à employer la nourriture pour me menacer ! Assure-toi que je ne découvre jamais tes faiblesses, ou bien je vais te @#^&%!* ! (En raison de violence excessive, cette phrase a été censurée pour que l’auteure ne soit pas bannie de la communauté écrivaine !)

 

 

Durant les jours suivant cet événement, un certain professeur de littérature a été aperçu en train de lire avec détermination des livres de musique d’école élémentaire tout en donnant ses cours sur l’histoire de la littérature. Ce qui était encore plus ridicule était qu’il parvenait en fait à faire du sens dans son enseignement. Hé ! Les génies ne devraient pas être utilisés de cette manière ! En dehors de ça, un certain autre bellâtre glacial se mettait soudainement à danser du hip-hop, la valse, et même de l’opéra Taïwanais, pendant qu’il effectuait des expériences dans son cours de terminale, amenant les gens à soupçonner que les expériences lui avaient ramolli le cerveau. Ça avait même provoqué une investigation en cours.

Quant à moi, parce que les chansons n’étaient pas encore terminées, j’avais été forcé d’entraîner mes cordes vocales, en chantant « Do Ré Mi Fa Sol La Si Do » sans arrêt. Lolidragon, Fairsky, et Phoenix continuèrent aussi à me traîner à des séances de mensurations, ou à des défilés de mode impromptus dans lesquels j’étais le modèle. À l’origine, étant une fille, j’aimais bien choisir des vêtements, mais chaque fois que je changeais de nouvelle tenue, je devais faire face aux regards impudiques de trois perverses. Ce ne fut pas du tout amusant, particulièrement lorsque je me rendis compte que la quantité de tissu baissait rapidement… Je pris la poudre d’escampette en état de panique.

Toutefois, après que je me fus enfui, et qu’elles échouèrent à faire participer Wicked dans leurs « défilés de mode », elles mirent éventuellement la main sur un Gui sans défense et lui firent porter des maillots de bain… Quoi ? Comment je le sais ? Quelle plaisanterie ! Comment est-ce que je pourrais manquer un tel régal pour les yeux ?

En somme, le Groupe de l’Infini avait ainsi vu le jour, et la première chanson, les premiers pas de danse, et les premiers costumes de scène furent bientôt déjà prêts.

La première répétition générale eut lieu dans la place de la Cité de l’Infini.

Je portais une tenue serrée au thème rouge et noir, qui exposait la moitié de mes épaules et de mes bras, ainsi que des longues bottes, transpirant de sex-appeal tout en ayant l’air classe. Derrière moi, il y avait deux beautés sexy habillées dans le même thème, l’une portant une mini-jupe et l’autre un mini-short. Dans ses bottes, Fairsky était aussi fougueuse et jolie qu’un feu dansant, pendant que portant des talons aiguilles Phoenix était aussi sophistiquée et froide que la glace. Avec les deux d’entre elles traînant derrière moi, nous montâmes sur la scène improvisée.

Regardant les paires d’yeux remplis de désir en bas de la scène, je ressentis une envie pressante et soudaine de chanter tout mon saoul, pour satisfaire à la fois mon envie et celle du public. Je fermai les yeux, songeai à la première chanson que Gui avait écrite et m’immergeai dans les paroles. C’était hautement émotionnel, et je commençai à chanter d’une voix aigu et puissante portant un soupçon de douleur, comme la façon dont les papillons de nuit sont attirés vers la flamme.

Tu ris, tu pleures, chacune de tes actions
est ma Bible que je récite avec soin.
Je suis heureux, je suis triste,
j’abandonne ma liberté pour toi,
Je veux que tu me diriges.

[…]

Tu es le feu, tu es le vent,
Tu es le diable agitant un filet,
une tentation des anges.

De : Papillon de Machaon (Swallowtail Butterfly)
Paroles et chanson par : Ah Xin (un chanteur dans le célèbre groupe chinois Mayday)

Je chantai, accompagné par les battements puissants de tambour de Phoenix et les cordes de guitare sauvages de Fairsky, dansant la chorégraphie sensuelle de Wicked, exactement comme si j’étais le papillon de nuit qui volait vers la flamme, chantant mon chant du cygne, abandonnant mon corps à un amour passionné sans la moindre inquiétude.

Quand la chanson se termina, les gens en bas de la scène semblaient intoxiqués. On dirait que je chante vraiment très bien ! pensai-je joyeusement.

« Cette chanson n’a pas l’air aussi bien chantée que Les Rêves veulent voler ! » déclara Lolidragon en fronçant les sourcils.

Son commentaire me frappa à la tête tel un gigantesque marteau en acier ; je fixai Lolidragon avec les larmes aux yeux, en gémissant : « Comment ça ? J’ai mis beaucoup de temps à répéter cette chanson ! »

« Peut-être que ce qu’il te manque ce sont les émotions. » Lolidragon jeta un regard à Gui. « C’est vraiment très évident que tu n’es jamais tombé amoureux, en particulier ce genre d’amour unilatéral doux amer. »

Comme Lolidragon parlait, l’expression de Gui se rembrunit. En fin de compte, il ouvrit la bouche et chanta la même chanson. (Afin d’éviter qu’on soupçonne que je remplis l’espace de mots pour avoir plus d’argent, les paroles ont été retirées3…)

Bien qu’il eût chanté la même chanson, la profondeur des émotions véhiculées faisait toute la différence. Je compris ce que Lolidragon voulait dire par « manquer d’émotion » : j’ignorais à quel point la voix de Gui pouvait être complexe, si triste et pourtant déterminée, si blessée et pourtant douce, particulièrement quand il me fixait du regard. Je faillis presque, presque ne pas oser le regarder dans les yeux ; je craignais que si je le faisais, si je n’étais pas prudent, je pourrais… mettre encore plus Wicked en colère, dont le regard noir avait dépassé le point de congélation. Si Gui avait effectué le moindre geste, Wicked aurait commencé à confectionner des chignons de pain de viande humaine.

En particulier avec ces deux femmes derrière moi, qui semblaient tout aussi enthousiastes à l’idée de confectionner des chignons de pain de viande humaine… Vous plaisantez, j’espère ! Il n’y a que moi qui peux massacrer Gui, pour les autres personnes ce n’est même pas la peine d’y penser !

Songeant à ça, il me sembla que ça faisait longtemps depuis la dernière fois que j’avais frappé Gui… J’invoquai un sourire rayonnant, et parlai de mon ton le plus chaleureux : « Gui, enseigne-moi comment chanter. »

« Oui, Votre Majesté ! » Gui courut vers moi en arborant une expression émue, et moi aussi je l’observai courir dans ma direction avec joie, avant de le traîner d’une seule main. Laissant derrière un « Je m’en vais répéter », j’emmenai Gui jusqu’à une pièce et… Heh heh heh !

« Dans tous les cas, nous ferions mieux d’être à notre meilleur dans nos pratiques. Nous allons vous envoyer dans les trois cités pour un voyage d’une semaine, maximum. Souvenez-vous de ne pas ruiner la réputation de la Cité de l’Infini », rappela Lolidragon au reste des membres du Groupe de l’Infini.

« Oui ! »

 

 

Un jour, après avoir fini ma répétition de chant, j’eus tout à coup la sensation que j’avais ignoré les quatre personnes que j’avais ramenées à la cité. Je me demande ce qu’ils fabriquent… Me sentant un peu coupable, je leur envoyai un message privé.

« Jing, Yun ? Où êtes-vous, les gars ? » demandai-je avec un peu d’inquiétude.

Yun répondit immédiatement avec bonne humeur : « Nous sommes en train de choisir une maison ! »

« Choisir une maison ? » Je marquai un temps d’arrêt.

« Ouais, en tant que citoyens de la Cité de l’Infini, Gui a dit que nous pouvons acheter une propriété à moitié prix ici ! » annonça Yun avec excitation.

« Après avoir vendu le billet de bateau que nous n’avons pas utilisé, en plus d’une partie de nos économies, nous pouvons acheter un endroit plutôt sympa ! » Jing ne pouvait plus retenir son excitation elle non plus. « C’est pour ça que nous sommes partis choisir une maison tout de suite ; si nous attendons jusqu’à ce que la Cité de l’Infini ouvre officiellement ses portes, nous allons devoir faire compétition pour les maisons avec un tas de gens. »

« Ohhh, alors est-ce que je devrais bientôt commencer à choisir une maison moi aussi ? » les questionnai-je urgemment, mais à ce moment-là je me rappelai que tout mon argent avait été détourné par belle-sœur Yu Lian. Euh, je n’ai pas de quoi acheter une maison ! Ne me dîtes pas que moi, en tant que Suzerain de cette cité, je vais devoir vivre dans la rue ?

Yun me demanda sur un ton amusé : « Grand Frère, tu devrais habiter au château, non ? Pourquoi aurais-tu besoin d’une maison ? »

Jing, d’un autre côté, sonnait comme si elle ne savait pas si elle devait rire ou pleurer : « Grand Frère, Odd Squad, Dark Emperor, la Team Rose, Nan Gong Zui, etc., toutes les personnes importantes de la Cité de l’Infini vivent dans le palais. Tu es le suzerain ; personne ne s’attendrait à ce que tu prennes l’argent de ta propre poche pour habiter à l’extérieur, pas vrai ? »

« Oh, alors c’est ça », réalisai-je. « Dîtes-moi quand vous aurez tous les deux fini de choisir une maison, et rappelez-vous de m’inviter à un moment donné ! »

« Évidemment ! » répondit Yun.

Je me souvins tout à coup de mon autre question. « Oh c’est vrai, est-ce que vous savez où sont Sunshine et Kenshin ? » m’enquis-je.

« Ils semblent souvent aller à l’Auberge de l’Infini. » Jing réfléchit pendant un instant. « S’ils n’y sont pas, ils doivent se promener dans la Cité de l’Infini. »

« Je vais partir à leur recherche dans ce cas », annonçai-je tandis que je commençais à m’inquiéter. Après que Jing et Yun auront choisi leur maison, que va-t-il arriver à Kenshin et Sunshine ? Où vont-ils habiter ? Je n’ai pas d’argent d’extra pour les aider à acheter une propriété… Je me grattai le visage et décidai que, au mieux, ils emménageraient avec moi ! Je ne crois pas que je vais beaucoup me servir de mes chambres de toute manière.

Je courus avec empressement jusqu’à l’auberge, remarquant immédiatement le duo assit ensemble à boire du thé. Je m’assis, attrapai le thé de Kenshin et le but d’une traite avant de demander sur un ton calme : « Comment est-ce que ça a été pour vous deux ces derniers jours ? »

Kenshin fusilla du regard la tasse dans mes mains, puis prit une autre tasse sans prononcer un seul mot et se versa une nouvelle tasse de thé pour lui-même. Pendant ce temps, Sunshine répondit, en souriant : « Nous allons bien. Nous nous sommes promenés dans la cité, à observer les gens et à boire du thé ici. »

« Ça sonne tellement ennuyeux ! » Je me sentis coupable de les avoir amené pour ensuite les avoir négligé. « Pourquoi est-ce que vous ne viendriez pas avec moi pendant la tournée de concerts ? De cette façon, vous pourriez visiter d’autres cités. »

« Une tournée de concerts ? » Sunshine eut l’air perplexe.

Je me grattai la tête avec embarras. « Affirmer que c’est une tournée de concert est plutôt généreux. En fait, nous allons juste jouer dans les trois cités. »

« Jouer ? » Encore une fois, Sunshine eut l’air confus.

« Chanter des chansons dans les rues », lui expliquai-je à nouveau.

« Pourquoi est-ce que vous voulez chanter dans les rues ? » questionna Sunshine avec un sourire élégant.

« Pour gagner de l’argent… » Euh, pourquoi est-ce que je me sens comme si j’avais rencontré un autre Meatbun ?

Je jetai un regard à Kenshin qui ne faisait rien. « Eh bien, pourquoi est-ce que tu ne poses pas la question à Kenshin ? Je n’en suis pas très sûr moi-même. »

Sunshine fronça des sourcils. « Quand je lui pose des questions, Kenshin ne me répond pas. »

Je regardai le silencieux Kenshin et compris en quelque sorte pourquoi il gardait le silence. Si je devais rester seul avec Sunshine pendant plusieurs mois, je pense que même un moulin à paroles comme moi apprendrait la signification derrière « le silence est d’or ». Je commençais à songer que peut-être le bruyant Yun et le Sunshine trop curieux s’entendraient à merveille.

« Dans tous les cas, venez simplement avec moi pendant la tournée. » Je changeai le sujet.

Sunshine m’adressa un autre sourire chaleureux. « D’accord. »

« Cela fait déjà un bout de temps que ces deux personnes donnent l’impression de vouloir venir pour discuter », parla soudainement Kenshin, en pointant derrière mon épaule droite.

« Oh ? » Je me retournai pour regarder, et me raidis sur-le-champ. Je n’arrivais plus à bouger, parce que les deux personnes qui se reflétaient dans mes yeux étaient mes deux bons-à-rien de parents qui-s’amusent-toute-la-journée-sans-cuisiner-ou-travailler.

Ils devinrent très excités quand ils me virent me retourner, et se mirent à agiter leurs mains frénétiquement pendant qu’ils courraient jusqu’à ma table. Ma mère eut l’air super enthousiaste tandis qu’elle se mettait à parler. « Comment allez-vous, Suzerain ? Vous souvenez-vous de nous ? Nous nous sommes rencontrés une fois pendant le Tournoi des Aventuriers, et notre fils est Heartless Wind qui fait partie de Dark Emperor ! »

Ouais, et votre fille est aussi le suzerain de la Cité de l’Infini. Comment je pourrais oublier ma mère et mon père ? Pensai-je, impuissant, comme je continuais à maintenir un sourire sur mon visage. « Évidemment. Vous être le mari éperdu d’amour et l’épouse éperdue d’amour, pas vrai ? »

« Tu vois, mon chéri, le Suzerain se rappelle vraiment de nous ! » Ma mère eut l’air émue pendant qu’elle disait ça.

« Je te l’avais bien dit ! Comment celui-ci pourrait-il nous oublier ? Pense au jour du siège et à comment plein de vigueur, tout-puissant, et presque divin le Suzerain était ! Il a tellement effrayé ses ennemis qu’ils ont perdu le contrôle de leurs intestins et se sont immédiatement agenouillés puis rendus. Un Seigneur comme celui-ci pourrait difficilement nous oublier ! » Mon père frappa la table pour mettre l’emphase.

« Ne… ne vous excitez pas tant », m’empressai-je de dire, en pensant, Presque divin ? J’aimerais vraiment savoir quel dieu descendrait comme je l’ai fait quand je suis tombé du tapis volant.

Papa se frotta la tête comme pour s’excuser. « Je suis désolé, je me suis laissé emporter. Mais, le Suzerain est vraiment génial ! Ma femme et moi acceptons de bon cœur notre défaite ; nos rancunes du passés sont toutes oubliées. »

Oubliées c’est très bien, oubliées c’est très bien. Je poussai un soupir de soulagement.

« Et le Suzerain n’est pas seulement doué pour les arts martiaux, même sa voix est merveilleuse ! » déclara ma mère, en me regardant avec un sourire éclatant.

« Pas vraiment. » J’affichai un sourire moi aussi.

« Mais, Xiao Lan, il me semble que c’est It’s My Life que tu aimes le plus, non ? Pourquoi est-ce que tu ne l’as pas chantée, ou même chanté ta deuxième chanson préférée, Les Rêves Veulent Voler, à la place ? » me questionna maman, perplexe.

« Oh, c’est parce que le guqin n’est pas très adapté pour la musique rock, alors j’ai dû choisir quelque chose de plus sentimental », répondis-je en souriant.

« Oh, c’est pour ça ! » Nous rîmes tous les trois, nos expressions souriantes étonnamment similaires.

« Prince, ton surnom est Xiao Lan ? » lança Kenshin de son côté.

Mon sourire se figea, tandis que je réalisais enfin ce que ma mère et mon père venaient de dire. Mes yeux faillirent sortir de leurs orbites, et je suai quelques sceaux de sueurs froides avant de déglutir avec difficulté et de regarder les deux personnes souriantes.

« Vous, je, non… » bégayai-je.

« Ne le nie pas, Xiao Lan. Tu crois que la partie de notre cerveau qui reconnaît les gens est naturellement attardée, comme celle de Yang Ming ? » La voix de maman flotta à travers le canal de message privé.

« Comment vous m’avez découvert ? » demandai-je, un peu contrarié.

« C’est très simple », expliqua papa, avec jubilation. « Premièrement, Yang Ming a dit que tu étais une travestie dans Second Life (Stupide frérot, tu as une trop grande bouche !). Deuxièmement, Ling Bin est amoureux de Xiao Lan, mais il poursuit Prince dans le jeu : en prenant en compte la nature obstinée de ce garçon, les chances pour qu’il te trompe sont en-dessous de zéro. Alors, la conclusion la plus plausible est que Prince et Xiao Lan sont une seule et même personne dès le départ. Troisièmement, Xiao Lan, tu chantes sans arrêt ces deux chansons, alors qui ne reconnaîtrait pas ta voix ? Euh… à l’exception de mon idiot de fils, Yang Ming. »

Je fis une pause, avant de me retrouver avec encore plus de questions. « Qu’est-ce que tu viens de dire ? Grand frère Zhuo est amoureux de moi ? Il n’est pas amoureux de Yang Ming ? »

Maman et papa prirent un temps d’arrêt, eux aussi. « Ling Bin est amoureux de Yang Ming ? Comment c’est possible ? Est-ce qu’il ne te suit pas tout le temps ? »

« Grand frère Zhuo souhaite seulement me protéger, non ? » les questionnai-je stupidement. D’après ce que j’en ai conclu auparavant, grand frère Zhuo ne fait-il pas compétition contre Gui pour gagner l’affection de mon frère ? Hein ? C’est étrange… Dans ce cas, pourquoi est-ce que c’est à mes basques qu’ils collent toujours dans le jeu, et pas à ceux d’Heartless Wind ?

Ma mère et mon père restèrent stupéfaits… Et, ensuite, ma mère tomba dans les bras de mon père, en pleurant. « Chéri ! Pourquoi est-ce que nos deux enfants sont aussi attardés ? »

« Ahh, ça doit être parce que nous avons oublié de prier la déesse de la fertilité avant qu’ils naissent. » Mon père secoua la tête en soupirant.

« Alors, est-ce que grand frère Zhuo est amoureux de Yang Ming après tout ? » Je penchai la tête sur un côté, me mordant les doigts pendant que j’étais plongé dans mes pensées.

« Bien sûr que non ! » hurlèrent mon père et ma mère à l’unisson. Ma mère m’attrapa même l’oreille (aïe aïe aïe !) et cria : « Tu ne devrais pas gaspiller sa dévotion ! Ling Bin t’aime depuis huit ans ! C’est l’un des meilleurs élèves et il est beau gosse par-dessus le marché. Si tu ne le ramènes pas à la maison pour l’épouser, avec qui est-ce que tu vas te marier ? »

Je récupérai mon oreille, la frottant sombrement : « Grand frère Zhuo m’aime depuis huit ans ? Alors… » Je me rappelai soudainement la dispute entre grand frère Zhuo et Gui : Se pourrait-il que la personne pour laquelle ils se battaient n’était pas Yang Ming ? C’était moi !?

« Dis, est-ce que tu comptes ramener ce beau gosse de Ling Bin pour que maman puisse se régaler les yeux ? » Ma mère tenait à nouveau mon oreille en tenailles.

Maman, tu montres enfin tes vraies couleurs ! « Mais, mais, je ne sais pas si j’aime grand frère Zhuo ou pas ! » répondis-je avec impuissance. « Et si j’épouse grand frère Zhuo, Gui va définitivement pleurer jusqu’à ce que la Grande Muraille de Chine s’effondre. »

« Gui ? » Maman battit de ses deux larges yeux innocents. « C’est ce barde beau à en baver ? »

« Ouais, et c’est mon professeur à l’université ! » Hé ! Maman, ce n’est pas bien de baver pour d’autres hommes devant ton mari… Même si papa semble être devenu habitué à ton fétiche pour les beaux garçons.

« Un professeur ! Vraiment ? » Le visage de maman se rempli de désir, avant qu’elle ne cligne ses yeux à mon attention. « Il est bel homme lui aussi. Un genre différent de Ling Bin, mais ce sont indéniablement tous les deux des beaux gosses pouvant te nourrir pour la vie. Ahaha, pas mal, pas mal, Xiao Lan ! Choisis simplement l’un des deux ; Maman n’y voit aucune objection. »

Évidemment, n’importe quel beau gosse qui régale tes yeux te va ! Quelles objections est-ce que tu pourrais avoir ? Je soupirai, songeant à sortir avec deux garçons et deux filles pour chanter dans les rues, en plus du fait qu’ils sont tous mes admirateurs… Les choses vont devenir un vrai bordel.

« Dans tous les cas, maman, ne dis rien de mon secret. » J’eus l’air sévère. « Pas même à Yang Ming. Si tu le dis à qui que ce soit, je vais épouser un gars hyper moche et polluer tes yeux. »

Maman eut l’air horrifiée. « Ne fais pas ça, ne fais pas ça ! Je jure que je n’en dirai absolument pas un mot. Xiao Lan, tu dois te souvenir qu’il faut que tu choisisses l’un des deux beaux gosses pour te marier ! »

J’hochai la tête avec fatigue. Qui est-ce que je devrais choisir ? Oublions ça,  j’y songerai quand le temps sera venu.

Pour ce qui est de savoir si mon père cracherait le morceau… Avez-vous déjà entendu parler du « mari dominé par sa femme » ? Ce que ma mère dit est ce que mon père dit ! Vous comprenez maintenant, pas vrai ?

Volant à nouveau le thé de Kenshin, j’ignorai délibérément l’expression « J’ai une question » de Sunshine en me massant les tempes. Ahh, on dirait bien que les choses deviennent hors de contrôle.

Notes de bas de page

1 …définissait deux petits bouts en particulier : En chinois, on dit « exposer trois bouts » quand un gars montre à la fois ses seins et sa ***. Alors quand Lolidragon dit « un petit, petit peu » ici, elle veut en fait parler d’exposer les seins de Prince.

2 Viande séchée effilochée : Aussi appelée rou song en chinois. C’est une viande séchée chinoise qui a une texture légère et moelleuse similaire à du coton épais, et c’est fabriqué en braisant des morceaux de porc dans une mixture de sauce soya sucrée jusqu’à ce que les fibres de muscle individuels puissent être facilement séparés avec une fourchette. Ça se produit généralement quand le collagène et l’élastine qui maintiennent normalement les fibres ont été cuisiné jusqu’à ce qu’ils ne soient plus dans la viande. La viande séparée est alors étirée et séchée dans le four. Après un séchage léger, la viande est réduite en purée et battue pendant qu’elle est cuite séchée dans un grand poêle concave utilisé dans la cuisine chinoise jusqu’à ce qu’elle soit complètement sèche.

3 Yu Wo a fait ses débuts en tant qu’écrivaine sur internet. Les sites internet chinois paient généralement de l’argent en fonction du nombre de mots. Le taux normal est de 3 centimes pour 1000 mots fois le nombre de personnes qui souscrivent au texte.

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