1/2 Prince T7C3 – La gentillesse de Gui

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½ Prince Tome 7 : La vie qui s’écoule

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 3: Gui’s Kindness – traduit du chinois vers l’anglais par Nausicaä [PR!]
Chapitre 3 : La gentillesse de Gui – traduit de l’anglais au français par Nocta
+ travail de vérification par AkaiiRia

J’ignorais combien de temps j’étais resté agenouillé au même endroit, mon cœur dépourvu de toute émotion hormis cette impression d’un vide absolu. J’aurais dû le savoir. Une technique permettant à Wicked d’affronter seul Inferno, l’un des Quatre Rois Célestes, qu’est-ce que ça aurait-pu être d’autre ? Il fallait bien qu’il y ait une contrepartie à une telle technique !

Lorsque je m’en était rendu compte, il était tout simplement trop tard. Wicked avait déjà disparu de Second Life, tout comme Inferno. La seule chose que je pouvais faire à présent était de le venger en tuant le vrai responsable : The Dictator of Life !

Je séchai mes larmes et me levai. Ce qu’il fallait que je fasse à présent, c’était me rendre au Mont HuaLian et rejoindre les autres. Mais… Je regardai à droite et à gauche, puis derrière moi. Pourquoi est-ce que cette forêt se ressemble autant à mes yeux ? Dans quelle direction suis-je censé aller ? Plus encore que l’autodestruction de Wicked, ce problème me faisait perdre toute force, me laissant avec des jambes tremblotantes… J’espère vraiment pouvoir atteindre le Mont HuaLian par moi-même !

Je n’avais pas d’autres choix que de demander l’aide de Lolidragon. J’ouvris le canal de communication et demandai : « Lolidragon ? »

« Qu’est-ce qu’il y a cette fois ? C’est quoi le problème ? Ne me dîtes pas que vous avez déjà atteint la Cité Fleurie, c’est impossible pour vous d’y être déjà », répondit-elle avec doutes.

Je m’apprêtais à lui expliquer ma situation actuelle, quand une pensée me traversa soudain l’esprit. À part Lolidragon, il n’y a virtuellement personne d’autre qui aurait pu fomenter ce coup avec Wicked et le programme d’autodestruction DPNJ. Dans ce cas, est-ce que ça veut dire que tout le monde a le DPNJ installé sur soi ?

La raison pour laquelle ils ont fait ça, c’est pour m’aider à éliminer les ennemis qui bloquent notre chemin jusqu’The Dictator of Life ! Qui plus est, ils ne m’ont rien dit parce qu’ils savaient que je m’y opposerais.

Si nous atteignons The Dictator of Life ensemble, je risque de me retrouver à les regarder avec impuissance se sacrifier pour détruire nos ennemis, n’est-ce pas ? Durant le laps de temps qu’il m’avait fallu pour réaliser ces faits, mon visage avait pâli drastiquement. Je ne veux plus jamais voir quelqu’un d’autre se transformer en flocons de cendre.

« Prince ? Est-ce qu’il s’est passé quelque chose ? » Lolidragon continua de m’appeler, comme si elle s’était enfin rendue compte que quelque chose clochait.

Cependant, je ne répondis pas et fermai simplement le canal de MP sans un mot. Je contemplai la forêt autour de moi et murmurai : « Si je grimpe à un arbre, je devrais pouvoir apercevoir où se trouve la Cité Fleurie, je crois ? »

Comme je l’avais prédit, une fois que j’eus grimpé jusqu’à la cime d’un arbre tel un singe agile, j’aperçus une très grande ville dotée d’une flèche en son centre, au sommet de laquelle se trouvait la sculpture d’une très grande rose… Effectivement, c’était bien la Cité Fleurie !

Après m’être assuré que j’irais bien dans la bonne direction, je redescendis au sol en me laissant glisser le long du tronc et me mis en route, un pas à la fois. Même si voyager seul est un peu triste, c’est toujours mieux que de regarder les autres se faire exploser.

« N’as-tu pas oublié quelque chose de très important ? » ne put s’empêcher de me rappeler une certaine voix.

« Quelle chose importante ? » Il y a vraiment quelque chose comme ça ? Je penchai la tête et réfléchis intensément.

« Si The Dictator of Life se trouve vraiment au Mont HuaLian et non pas à la Cité Fleurie, dans ce cas tes compagnons ne sont-ils pas en train de se diriger vers une mort certaine ? »

« Oh ouai ! » J’avais presque failli oublier que Poseidon avait dit que Dictator se trouvait au Mont HuaLian… Attendez une seconde, qui est en train de me parler ?

Je tournai la tête… et derrière moi se tenait Western Wind, faisant même un signe de victoire avec ses deux mains !

« Je n’y crois pas ; la mort de Wicked doit vraiment m’avoir trop affecté, c’est un choc si grand que j’hallucine Western Wind. » Stupéfait, je secouai la tête et regardai de nouveau. Pourtant, le Western Wind faisant ses signes de victoire était toujours là.

« Quoi ? Wicked est déjà rentré au Continent Central ? » s’écria Western Wind avec une jubilation malveillante. « J’avais raison. Sans moi, gamin, tu vas t’faire complètement laminer. »

Je pointai un doigt tremblant sur lui. « C-comment ça se fait que tu sois là ? »

« Qu’est-ce que tu sous-entends ? Moi aussi j’veux tuer The Dictator of Life. » Western Wind se plaignit avec ressentiment : « Qui aurait pensé que vous seriez tous si rapides ? Lorsque je m’suis empressé de rentrer à la Cité de l’Infini, il ne restait plus personne. »

Il s’est empressé de rentrer à la Cité de l’Infini ? Non, ce n’est pas possible, ne me dîtes pas que, après s’être fait éjecter vers l’infini et au-delà par AnRui, il a passé tout son temps à rentrer à la Cité de l’Infini ? Non, sérieusement ? songeai-je avec incrédulité. Mais, jusqu’où il s’est fait envoyer au juste ?

« Par chance, juste quand je bondissais d’rage face à la mer, cette maudite palourde est revenue », dit Western Wind avec un sourire suffisant. « Bien sûr, je lui ai ordonné de m’amener jusqu’au Continent du Nord. Tu t’mettais le doigt dans l’œil si tu croyais que j’vous laisserais accomplir quelque chose d’aussi formidable que d’tuer le boss final et d’vous accaparer toute la gloire, gamin ! »

« … » J’en restai sans voix.

« Mais, je n’avais même pas encore atteint la rive quand j’ai vu une horde d’monstres, c’qui m’a forcé à me faufiler par la forêt. » Western Wind poussa un profond soupir tout en secouant la tête. « Je m’suis retrouvé complètement paumé sans la moindre idée d’où j’étais. Si je n’avais pas entendu tout le raffut qu’le gang faisait dans le canal de communication, j’aurais pensé qu’vous étiez tous morts d’puis longtemps, gamin ! »

J’avais cessé de prêter attention à toutes ces paroles pleines de nonsense que Western Wind déblatterait, et j’étais en train de réfléchir à ma prochaine destination. Devrais-je aller à la Cité Fleurie ? Ou au Mont HuaLian ?

J’ignorais si Western Wind avait détecté ma mauvaise humeur, mais il se tut et arrêta enfin avec ses gamins par-ci, ces gamins par-là. Malheureusement, ça ne dura pas longtemps. « Gamin, on dirait que le gang prévoit de v’nir t’chercher ! »

« Me chercher ? » l’interrogeai-je, grandement surpris.

« Ouais. T’as fermé le canal, donc ils sont morts de trouille et sont en train d’dire qu’ils vont venir te récupérer », expliqua Western Wind, ayant l’air d’écouter quelque chose avec attention.

J’ouvris immédiatement le canal du groupe pour découvrir ce qu’il s’y tramait.

« Quelque chose a dû arriver à Wicked. Autrement, Prince n’aurait pas arrêté de nous répondre », devina Lolidragon avec inquiétude.

« Ne t’inquiète pas, Ming Huang s’est déjà déconnecté pour aller lui demander », répondit grand frère Wolf calmement.

Après un long moment, la voix de Ming Huang retentit. Il avait l’air désespéré et, tout en réprimant ses émotions avec grandes difficultés, il dit : « Le personnage de mon frère a disparu. Il a utilisé le programme d’autodestruction DPNJ contre Inferno des Quatre Rois Célestes et les a tous les deux réduits en cendres. »

Le silence tomba sur tout le groupe. Finalement, Lolidragon prit la parole : « Puisque Wicked a disparu, Prince n’a plus personne pour s’occuper de lui ! Et maintenant qu’il refuse absolument de répondre, qui sait ce qu’il derrière la tête ? On ferait mieux d’aller le chercher tout de suite ! »

En entendant ça, je fermai de nouveau le canal. Puisque, à présent, tout le monde allait me chercher à la Cité Fleurie, je n’avais plus besoin de m’inquiéter qu’ils rencontrent The Dictator of Life au Mont HuaLian. Très bien, dans ce cas, je vais immédiatement partir à la recherche de The Dictator of Life, et avec un peu de chances, je serai capable de lui régler son compte avant que qui que ce soit atteigne la Cité Fleurie.

« Très bien ! Vers la Cité Fleurie ! » décidai-je.

« Ok, je vais venir avec toi pour tuer le boss final ! » s’exclama Western Wind avec excitation, une lueur d’anticipation brillant dans ses yeux.

J’étais un peu réticent. « Tu… n’as pas fait installer le programme d’autodestruction DPNJ sur toi, j’espère ? »

« Hein ? Le prog d’auto quoi d’Épenji ? » répéta Western Wind avec une expression de stupéfaction. « Qu’est-ce que c’est ? Comment ça se fait que je n’en aie jamais entendu parler ? »

« … Fais comme si je n’avais rien dit. » Trois lignes noires descendirent sur mon visage. J’aurais dû me douter que Western Wind n’avait pas encore compris toute l’ampleur de la situation.

« Allons-y. » Je me mis immédiatement à marcher en direction de la Cité Fleurie.

« Prin- Gamin ! Tu vas dans la mauvaise direction », s’empressa de crier Western Wind.

Hein ? Ah bon ? Je me grattai le visage tandis que Western Wind me traînait dans la bonne direction. C’est bizarre, pourquoi est-ce qu’aujourd’hui on dirait qu’il se comporte avec plus d’insistance que d’habitude ?

« Western Wind, quand AnRui t’a amené ici, est-ce qu’il est reparti ? » m’enquis-je distraitement. Maudite palourde… est-ce que ça l’aurait tué de rester et de nous aider ?

« Euh, ouais, ouais. »

« Puisqu’AnRui déteste s’impliquer autant, je m’demande qui a été capable de lui faire accepter d’nous transporter. » Peu importe sous quel angle je considérais la question, je n’arrivais pas à deviner qui diable avait pu forcer cette palourde faignante à sortir de sa cave.

« C’est peut-être The Dictator of Life lui-même », proposa Western Wind solennellement. « Même si j’en connais pas la raison, il est clair que The Dictator of Life nous aide à atteindre le Continent du Nord. Pourtant, d’un autre côté, il essaie aussi d’nous empêcher d’avancer. Je n’comprends vraiment pas quelles sont ses vraies intentions. »

« Tu crois vraiment que The Dictator of Life lui en a donné l’ordre ? » Je n’arrivais vraiment pas à cerner la mentalité d’un boss final. Il veut que nous venions, mais en même temps il essaie désespérément de nous arrêter. À quoi joue-t-il ?

« Je pense que ça doit être lui », répondit Western Wind, les sourcils froncés tandis qu’il réfléchissait.

J’eus soudainement une étrange impression, comme si quelque chose n’allait pas…. Mais, de quoi s’agit-il au juste ? Je contemplai les sourcils froncés de Western Wind, sentant que quelque chose clochait… Oh oui ! Je m’exclamai, surpris : « Western Wind, tu… »

Le corps de Western Wind se tendit soudainement. « Quoi ? Qu’est-ce qui n’va pas avec moi ? »

Je lui assenai mes accusations sans aucune pitié. « Toi non plus tu n’as pas du tout le sens de l’orientation ! Tu viens d’agir comme si tu savais où tu allais… Si tu es vraiment capable de m’amener à la Cité Fleurie, moi je parie que je peux rentrer à la nage au Contient Central. »

« Ce-c’est… » bafouilla Western Wind avec les yeux écarquillés, comme s’il avait perdu tous ses mots.

« Heureusement, j’arriverai à trouver le chemin en grimpant aux arbres. » Immédiatement, je montai agilement jusqu’au sommet d’un arbre. Western Wind, cet imbécile, avait bel et bien un sens de l’orientation encore plus pourri que le mien ! Nous étions partis précisément dans la direction contraire à la Cité Fleurie !

Une fois de plus, je descendis en glissant le long du tronc et indiquai à Western Wind : « C’est par-là. »

Western Wind resta pétrifié, me dévisageant avec d’un air stupide.

Le voyant dans cet état, je souris avec irritation : « Quoi ? Tu ne veux pas venir avec moi ? Alors, pars de ton côté et va rejoindre les autres ! »

« J’irai avec toi, peu importe l’endroit où tu voudras aller », répondit Western Wind avec un sourire avant de me suivre.

Quelque chose ne va pas. Western Wind ne se comporte-t-il pas… assez différemment de d’habitude ? Je réfléchis profondément. En quoi est-il différent d’avant ? Il semble être… plus gentil ? Je secouai la tête violement. Il est inconcevable que le mot « gentil » puisse être associé avec Western Wind. Je dois être en train d’imaginer des choses !

Quand les murs de la Cité Fleurie furent en vue, je me retrouvai dans une situation délicate. Comment faire pour infiltrer la Cité Fleurie ? Si on considère le fait qu’il y avait probablement plusieurs centaines de milliers de PNJs à l’intérieur, alors je ne pensais vraiment pas que, avec seulement l’aide de Western Wind, je pourrais ignorer cette foule d’ennemis et me frayer un chemin jusqu’à The Dictator of Life.

« Si The Dictator of Life est vraiment ici, alors il se trouvera sûrement dans la Tour Centrale », analysa Western Wind avec perspicacité. « C’est là-bas que la défense sera la plus forte. »

« La Tour Centrale ! » Intérieurement, j’analysai notre situation actuelle. Comment je vais faire pour atteindre la Tour Centrale ? À moins d’être un PNJ, tout joueur qui mettra le pied dans la ville se fera massacrer… Mais, c’est ça ! Un PNJ ! Je m’empressai de demander : « Y a-t-il une façon pour nous de nous déguiser en PNJs ? »

« Hum, généralement parlant, ce n’est pas possible », répondit Western Wind avec une certaine hésitation.

« Tu veux dire que, autrement parlant, il y a un moyen ? » Vue la tournure de phrase qu’il avait utilisée, on aurait dit que Western Wind avait une idée derrière la tête.

D’une voix assez abattue, Western Wind expliqua : « Oui, y’a peu d’temps, il s’trouve que Lolidragon a développé un objet qui permet d’changer l’apparence de quelqu’un. »

« Mais, alors, qu’est-ce que t’attends ? Vite, sorts-le », lui ordonnai-je, me sentant plutôt mécontent. Si Western Wind avait utilisé cet objet plus tôt, nous n’aurions pas eu à rester plantés ici à nous creuser la tête pour trouver un moyen d’infiltrer la Cité Fleurie.

Western Wind sortit de son sac … de la pellicule étirable !

La pellicule étirable, comme son nom l’indique, est une pellicule en plastique transparente utilisée pour préserver des choses. Quand on l’achète, elle se présente souvent sous la forme d’un cylindre et, lorsqu’on l’ouvre, on peut dérouler une longue feuille de plastique transparente qui peut alors être utilisée pour envelopper de la nourriture, celle-ci pouvant par la suite être placée dans un réfrigérateur en restant préservée. Et, ainsi, on empêche les mauvaises odeurs de se répandre. De plus, on peut l’utiliser pour faire cuire à la vapeur de beaux œufs délicieux. En d’autres termes, pour une femme au foyer et ses besoins culinaires, c’est un trésor indispensable… Mais, il me semble me rappeler que je voulais un outil pour me déguiser. Pourquoi diable Western Wind me donne-t-il cette pellicule étirable ?!

Avec des flammes de colère jaillissant presque de la bouche, je tendis les mains et les resserrai toutes les deux autour de la gorge de Western Wind. Nous faisions face à une situation très sérieuse, mais ce type avait encore assez de culot pour me faire tourner en bourrique !

« Entoure ça autour de ton corps, puis prononce le nom de la personne dont tu veux prendre l’apparence ! » m’indiqua désespérément Western Wind, puisqu’il n’y avait rien d’autre qu’il pouvait faire face à ma rage.

« Oh. » Je retirai immédiatement mes mains de son cou, pris la pellicule étirable, et m’empressai de « m’emballer »… J’avais l’impression d’être une momie en train de se faire enveloppée de bandages transparents.

Je compris finalement quelle impression ressentait un poisson lorsqu’il se faisait envelopper dans du pellicule plastique. Tout mon corps, incluant mes yeux, était entouré de plastique. À part me tenir debout, il n’y avait absolument rien d’autre que je pouvais faire… même si je pouvais probablement encore sauter de haut en bas.

« Prince, prononce juste le nom de la personne dont tu veux prendre l’apparence », me rappela Western Wind.

« … Inferno. » dis-je après un instant de réflexion. Si je veux m’approcher de The Dictator of Life, il vaut sûrement mieux que je me transforme en l’un des Quatre Rois Célestes. Qui plus est, Inferno a déjà disparu tout comme Wicked, donc je n’ai pas à craindre de tomber sur lui.

Son nom avait à peine quitté ma bouche que la pellicule de plastique sur mon corps se resserra soudainement… Très bien, j’admets qu’Inferno était beaucoup plus mince que moi, mais il n’y avait vraiment pas besoin que ce soit aussi serré. De plus, j’avais si chaud, c’était comme si on était en train de me faire rôtir au-dessus d’un feu. Je ne pus m’empêcher de gémir de douleur. Mon dieu, non seulement je suis emballé étroitement dans de la pellicule plastique, mais en plus j’ai maintenant l’impression d’être coincé dans un micro-ondes.

Se pourrait-il que ce Western Wind soit un PNJ déguisé, et qu’il ait prévu de me dévorer après m’avoir fait cuire au micro-ondes ? De folles pensées traversèrent mon esprit de façon incontrôlable juste avant que je m’évanouisse à cause de la chaleur.

 

 

Aïe ! Où suis-je ? Je ne peux pas être à l’intérieur de l’estomac du faux Western Wind, non ? Je secouai ma tête vigoureusement, essayant de me débarrasser de ces étourdissements.

« Désolé, j’ai oublié de te dire que le processus de transformation n’est pas très plaisant », me dit Western Wind… Non, ce n’était pas sa voix. Je levai aussitôt la tête, uniquement pour constater que je voyais là quelqu’un qui n’aurait pas dû se trouver ici.

Celestial !

Je le fixai, le regard vide. Le Peloton d’exécution ne peut pas m’avoir retrouvé aussi rapidement… n’est-ce pas ?

Celestial sourit. « Je ne suis pas vraiment Celestial. Tu t’es transformé en Inferno, donc, bien sûr, j’avais aussi besoin de me transformer en un autre PNJ. On pourra juste dire qu’Inferno a attrapé le traître, Celestial, et qu’il le ramène pour faire son rapport à The Dictator of Life. »

« C’est une bonne idée. » Je me levai et découvris que mes mains étaient devenues des sortes d’entités étrangères rouges et semi-transparentes. J’observai le reste de mon corps qui était à demi transparent. J’avais l’impression d’être… un fantôme.

« Allons-y ! » Je rassemblai mon courage et traînai « le traître » Celestial qui avait été capturé par « Inferno ». Je me dirigeai vers les portes principales de la Cité Fleurie.

J’entrai directement dans la ville. Comme attendu, les PNJs à l’intérieur étaient aussi innombrables que les joueurs présents dans la Cité de l’Infini. De plus, ils grouillaient de partout. Si j’avais effrontément foncé de plein front, j’aurais probablement dû me résigner à rentrer au Continent Central après avoir à peine parcouru un petit mètre depuis les portes.

Mais, pour le moment, j’étais Inferno…. héhé, comme prévu, pas un seul PNJ ne me bloqua le chemin. Traînant « Celestial » derrière moi, je m’approchai d’un pas assuré de la Tour Centrale, me rapprochant toujours un peu plus de ma cible : The Dictator of Life.

« Arrêtez-vous là ! » Une voix glaciale retentit tout à coup. Plus effrayant encore, c’était le fait qu’elle m’était familière.

Prenant une profonde respiration, je me retournai pour faire face à ce nouveau venu, qui se trouvait être nul autre que Zephyr. Je demandai froidement : « Qu’est-ce que tu veux ? » Dans tous les cas, pour le moment, j’étais, comme Zephyr, l’un des Quatre Rois Célestes, donc il n’y avait besoin d’être poli avec lui. D’autre part, si je me fiais sur le peu de temps où j’avais côtoyé Inferno, j’avais l’impression qu’il n’était absolument pas une personne dotée d’un bon tempérament.

« Tu as attrapé Celestial ? » le questionna Zephyr avec une expression surprise.

« Ouais, et j’allais justement l’amener voir Dictator », répondis-je.

« Pourquoi est-ce que tu ne voles pas ? À quoi bon utiliser tes jambes ? » demanda encore Zephyr avec suspicion.

Grrr, même si cette technique de déguisement me permet de me transformer en quelqu’un d’autre, elle ne me donne pas ses capacités… mais, je ne pouvais certainement pas lui répondre ça. Je réfléchis à une réponse plausible, et trouvai une excuse un peu forcée. « Bah, je voulais prendre mon temps pour tabasser cet enfoiré de traître. Si je vole directement jusqu’à Dictator, où est le plaisir dans tout ça ? »

Zephyr s’esclaffa bruyamment. « Mais, oui, bien sûr, laisse-moi aussi lui donner une bonne leçon. » Sur ce, il frappa Western Wind, le projetant à terre.

Voyant qu’il avait l’intention de lui porter encore plusieurs coups, je m’empressai de le bloquer. « Ok, ça suffit. On ferait mieux de ne pas laisser Dictator découvrir ça. »

« Très bien. » En entendant le nom de Dictator, Zephyr n’eut d’autres choix que de s’arrêter, bien qu’il le fît avec une grande reluctance.

Je me dépêchai d’aider Western Wind à se relever et lui jetai un regard inquiet, qu’il me retourna avec un sourire rassurant.

« Zephyr, quelque chose de terrible s’est produit ! » s’écria soudainement une voix d’enfant. « Inferno est mort, et The Dictator of Life est entré dans une colère noire. »

« Quoi ? Inferno est mort ? » Une étrange expression apparut sur le visage de Zephyr. Il dévisagea Clay, puis me regarda.

Je suis tellement mort. Je m’apprêtais à courir pour m’enfuir, quand tout le ciel au-dessus de nous trembla et une voix remplie de rage et de chagrin hurla plaintivement : « Pourquoi l’ont-t-ils tué ? Inferno n’avait rien fait de mal ! Sales humains, soyez maudits jusqu’aux derniers ! »

« The Dictator of Life ! » Je regardai en direction de la Tour Centrale. The Dictator of Life se trouvait bien à la Cité Fleurie en fin de compte – Poseidon nous avait communiqué de fausses informations.

« Vite, cours jusqu’à la Tour Centrale », me rappela Western Wind.

Il avait raison. Présentement, nous étions confrontés à deux Rois Célestes. Si ce n’était pas le moment de fuir, alors je ne sais pas quand ce serait. Je me mis immédiatement à courir à pleine vitesse, mais je n’oubliai pas de lui ordonner : « Ne me suis pas, Western Wind ! Cours vers les portes de la ville, je vais les attirer à la Tour Centrale… Western Wind ? »

Sous le choc, je regardai tandis que Western Wind levait les bras pour bloquer le chemin de Zephyr et Clay. Il énonça doucement les mots que j’avais souhaité ne plus jamais, jamais avoir à entendre de nouveau : « Programme d’autodestru- »

Ne lui laissant pas le temps de finir, je le frappai avec mon pied, le plaquant à terre de telle sorte qu’il ne pourrait pas se relever. Je rugis vicieusement : « Tu me prends pour un idiot ? »

Je le piétinai, le tapai avec mes pieds et mes poings. « Tu croyais que je n’aurais pas remarqué que tu étais différent de l’habituel Western Wind ? Comment Western Wind aurait-il pu être aussi intelligent, aussi gentil et être un idiot aussi stupide que toi, qui ne penses toujours qu’à te sacrifier pour moi ? »

Je continuai de le frapper, mais ne pus retenir mes larmes alors que je hurlais : « Stupide Gui ! »

Western Wind…. Non, Gui se raidit, puis leva la tête et m’adressa un sourire en coin. « Tu m’as percé à jour ? »

« Je n’étais pas sûr au début, mais quand tu as crié pour activer le programme d’autodestruction… Comment aurais-je pu ne pas deviner ? » Je m’exclamai : « Tu m’as intentionnellement entraîné dans la direction opposée à la Cité Fleurie pour me ramener auprès des autres, n’est-ce pas ? J’ai refusé de te suivre, et pourtant tu as dit que tu étais décidé à rester avec moi. Qui d’autre à part toi aurait fait ça, Gui ? »

« Je suis désolé, Prince. Je n’avais pas l’intention de te mentir, c’est juste que, quand j’ai vu Wicked se faire exploser, j’ai su que tu ne voudrais jamais que je vienne avec toi, alors… » Gui se leva lentement et me serra gentiment dans ses bras.

Alors, tu as prétendu être Western Wind et, même alors que tu t’apprêtais à te faire exploser en milles morceaux, tu as continué de refuser de me dire que tu étais Gui… Je l’enlaçai également étroitement en retour et pleurai avec amertume : « WickedWicked nous a déjà quitté ! Ne me quitte pas toi aussi, d’accord ? »

« S’il te plaît, ne pleure pas, Prince. Si tu pleures, Wicked et moi nous sentirons tous les deux très tristes », me réconforta-t-il gentiment.

« Dans ce cas, tu dois me promettre que tu n’utiliseras jamais le programme d’autodestruction DPNJ », exigeai-je en le regardant droit dans les yeux, ne voulant pas lui laisser la moindre chance d’éviter ma question.

Gui sourit, mais ne dit pas un mot.

« Gui ? » le pressai-je, un peu effrayé. Le sourire de Gui était si gentil… si gentil qu’il me faisait peur.

« Chaînes d’Amour », récita Gui d’une voix douce.

Mon cœur rata un battement et, en baissant les yeux, je vis que des chaînes à demi transparentes s’enroulaient autour de mon corps… Gui allait se faire sauter ! Paniquant, je rugis : « Gui, je t’interdis de disparaître ! Si tu disparais, je ne viendrai jamais, jamais te trouver ! »

Le dos de Gui se raidit, mais il fit calmement face à Zephyr et Clay, puis leur demanda : « Est-ce que vous pouvez nous laisser partir ? »

« Est-ce qu’Inferno est vraiment mort ? » le questionna Zephyr, retenant son mauvais caractère avec une difficulté phénoménale, tandis que l’air tout autour de lui se mettait à tournoyer avec des rafales de vent turbulentes. N’importe qui pouvait voir que Zephyr risquait de se mettre dans une rage folle au moindre signe d’acquiescement de la part de Gui.

« Oui », répondit ce dernier sereinement.

« Vous l’avez tué ! » Clay jeta un regard furieux à Gui, les yeux cernés de rouge, tandis que Zephyr me fixait d’un regard haineux.

Gui se tourna vers moi avec un sourire amer. « On dirait bien qu’il n’y aura pas de dénouement heureux, Prince. Toi et Wicked n’étiez pas suffisants pour tuer Inferno… En étant tous les deux seuls contre Zephyr et Clay, avons-nous d’autres choix ? »

« On peut s’enfuir », répondis-je en tremblant comme je me débattais. Pourquoi est-ce que ces maudits liens sont si serrés ?

« Ne lutte plus, Prince. Ces chaînes sont comme mon amour pour toi… elles ne te laisseront jamais, jamais partir. Alors que le sourire de Gui s’attendrissait encore plus, un élan de douleur traversa mon cœur.

« Non ! » Je ne pus m’empêcher de crier : « Gui ! »

« Activation du programme d’autodestruction DPNJ », s’exclama doucement Gui.

Un flash de lumière blanche aveuglante jailli et, d’une voix qui faisait penser qu’il était au bord des larmes, Gui me dit : « J’espère encore te rencontrer, Prince. »

Bang ! Le bruit assourdissant d’une violente explosion transperça l’air, suivi une fois encore de ces flocons de neige blanche d’une extrême beauté. Était-ce là le sang de Gui, sa chaire, ou son cœur ? Je ne pus retenir les larmes qui remplissaient mes yeux. Dans mon cœur, tout ce qui restait était l’image d’un démon aux cheveux noirs et aux yeux couleur améthyste, l’image d’un homme qui souriait toujours pour moi, mais gardait ses larmes pour lui.

« Gui… pourquoi t’es-tu sacrifié ? » hurlai-je. « Je suis venu seul à la Cité Fleurie, parce que je ne voulais voir aucun de vous mourir pour moi ! Mais, tu as quand même sacrifié ta vie. Pourquoi ? »

« Gui, espèce d’idiot ! Stupide Gui ! » sanglotai-je d’une voix rauque.

1/2 Prince T7C2 : La disparition de Wicked

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½ Prince Tome 7 : La vie qui s’écoule

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 2: The Disappearance of Wicked – traduit du chinois vers l’anglais par Lucathia[PR!]
Chapitre 2 : La disparition de Wicked – traduit de l’anglais au français par Nocta
+ travail de vérification par AkaiiRia

« Voici AnRui », le présentai-je aux troupes de la Cité de l’Infini. Après avoir admiré leur expression de stupéfaction et leur difficulté à respirer, je leur portai un autre coup fatal. « Est-ce que tout le monde est prêt ? Si oui, installez-vous, c’est l’heure de partir. »

Tout le monde en resta sans voix. Après s’être fait violence, Nan Gong Zui parvint enfin à poser une unique question, dont vraisemblablement il connaissait déjà la réponse. « Sur quoi devons-nous nous asseoir ? »

Naturellement, je désignai AnRui : « Tu sais bien, sur AnRui. »

« Où allons-nous nous asseoir ? Sur sa coquille ? » Les yeux de Neurotic s’écarquillèrent.

Gardant le silence, je m’approchai d’AnRui et tapotai sa coquille. Réagissant à mon signal, AnRui ouvrit sa coquille et me fit rouler à l’intérieur avec sa langue (ne me demandez pas si les palourdes ont vraiment des langues. Je n’en sais rien. Je ne suis jamais tombé sur des langues quand j’ai mangé des palourdes jusqu’à présent. Curieusement, AnRui en a une). Je m’allongeai alors sur la chair tendre de palourde, profitant du même confort que j’aurais ressenti en m’allongeant sur un lit Simmons. C’était dur de contenir mon envie continuelle de somnoler.

Bientôt, je sentis qu’une autre personne était avalée. Quand l’homme fut jeté sur la chair de palourde, il créa une ondulation de vagues de chair. Puis il s’allongea à côté de moi en silence.

« Il fait tellement sombre. Est-ce qu’il y a de la lumière dans le coin ? » demanda l’individu calmement, m’informant enfin qu’il s’agissait de Nan Gong Zui.

Je répondis également avec calme : « Est-ce qu’il y aurait de la lumière à l’intérieur d’une palourde ? »

Avant même que Nan Gong Zui ait pu ouvrir sa bouche pour me répondre, une douce lumière s’alluma soudainement. Sans un mot, Nan Gong Zui et moi regardâmes le plafond… Je veux dire, le centre de la coquille au-dessus de nos têtes, où une perle luisait à présent.

« Qu’est-ce que vous en pensez ? » s’enquit AnRui avec empressement.

« Parfait, merci beaucoup », répondit Nan Gong Zui avec une politesse extrême.

Ensuite, le reste de la foule fut jetée à l’intérieur les uns après les autres. Il ne fallut pas longtemps avant qu’un tas de personnes soient allongées à l’intérieur d’AnRui dans le plus grand désordre.

J’ajustai ma position allongée avant d’interroger tout le monde : « Je vais faire l’appel. Grand frère Wolf ? Belle-sœur Yu Lian ? »

« Ici. » Les voix de grand frère Wolf et belle-sœur Yu Lian me parvinrent depuis le même coin. Je tournai la tête dans cette direction et découvris que Yu Lian était dans les bras de Wolf, une expression de timidité affichée sur le visage… ah, je n’ai rien vu. Je détournai le regard.

« Doll ? » Juste après l’avoir appelée, deux claques retentirent, accompagnées par les gémissements et les pleurs de Celestial.

« Gui, Wicked ? »

« Pourquoi est-ce que tu nous regroupes ? » protestèrent-ils à l’unisson, comme s’ils étaient sur la même longueur d’onde.

« Lolidragon ? » Je criai, mais n’obtins aucune réponse. « Lolidragon ? »

J’entendis un ronflement, puis Heartless Wind répondit froidement : « Elle s’est endormie. »

Elle s’est endormie beaucoup trop vite ! *Transpire…* Je continuai à faire l’appel. « Fairsky, même si s’allonger t’offre une opportunité vraiment pratique, n’en profite pas pour dévorer Sunshine. »

« Euh, je… ne ferais jamais ça… probablement… » Pourquoi est-ce que sa voix semble teintée d’une pointe de culpabilité ?

« Kenshin ? » Je l’appelai, ne voyant aucune raison d’appeler aussi Arctic Fox, puisque celui-ci était toujours à côté de Kenshin.

« Présent. » Kenshin répondit simplement.

« Neurotic, DanDan ? »

« Ah, cette perle est si belle… »

« Avant qu’on ne descende de la palourde, est-ce que je peux prendre cette perle avec moi ? »

Bien, le couple vagabond et Winter Triumph sont tous là. Il ne nous reste plus que…

« Euuuuh, Lolidragon, laisse-moi dormir à côté de toi ! »

On dirait bien que tout le monde est là… Dans mon cœur, je murmurai, Merci, tout le monde, avant de crier très fort : « Alors, allons-y ! AnRui, on compte sur toi. »

« Hé, hé, hé, est-ce que tu m’as oublié ? » Une voix claire grogna avec amertume.

« Ming Huang… » Je l’appelai à contrecœur. Je ne pensais pas qu’il viendrait aussi avec nous.

« Propriétaire de Meatbun, je me mets en route », annonça poliment AnRui. Après ça, notre voyage vers le Continent du Nord commença… Hein ? Vous vous demandez comment une palourde peut marcher sur la terre…

En glissant ! N’ayez par l’air si soupçonneux, regardez, AnRui a déjà commencé à glisser. Dans son ensemble, le voyage nous parut relativement tranquille, sauf pour les fois où AnRui tournait occasionnellement à gauche ou se jetait vers la droite, et nous étions envoyés valdinguer à l’intérieur. Et aussi, quand AnRui freinait subitement, nous nous faisions tous écraser à l’avant, même si les expériences les plus douloureuses étaient quand AnRui sautait, et que nous volions dans les airs, nous cognant au plafond avant de nous écraser sur la chair en dessous en un floc.

« Urgh, j’ai le mal de palourde », s’écria Heartless Wind avec douleur.

Faiblement, je lui ordonnai : « Fais avec. Ça devrait s’arranger quand on atteindra l’océan. »

J’ignorais combien de temps ça avait pris, mais AnRui sauta soudainement avec un grand élan. Nous nous écrasâmes au plafond pendant quelques secondes, après quoi AnRui atterrit enfin avec force, et nous fûmes projetés contre sa chair avec la même force, ce qui fut suivi de plusieurs grognements.

Je restai allongé sur la chair de palourde et gémis de douleur pendant un moment avant de découvrir qu’AnRui ne semblait pas très stable et oscillait de gauche à droite, tel un navire flottant sur la houle. Très heureux, je m’exclamai : « Nous avons atteint l’océan ! »

En entendant mes paroles, les autres furent si contents qu’ils faillirent pleurer.

Comparée à l’enfer précédent où nous avions valdingué dans tous les sens, cette partie du voyage nous parut si confortable à cet instant que c’était presque comme si nous dormions dans le ventre de nos mères. Tout le monde s’allongea silencieusement sur la chair de palourde, appréciant le calme du moment. Après tout, quand nous aurions atteint le Continent du Nord, un combat à mort nous attendrait. Qui savait combien d’entre nous survivrait au DH ?

« Dis, pourquoi ne déciderions-nous pas d’un jour et d’un endroit où nous rencontrer dans le monde réel ? » proposai-je tout à coup. Si Prince venait à disparaître, alors je n’aurais plus besoin de cacher mon sexe. Je devrais pouvoir apparaître ouvertement devant tout le monde en tant que fille. Héhé, je me demande quel genre de tête ils feront quand ils découvriront mon sexe.

« C’est une bonne idée. Comme ça, on ne perdra pas contact », approuva belle-sœur Yu Lian avec un petit rire.

« Dans ce cas, rencontrons-nous au mariage de belle-sœur Yu Lian et grand frère Wolf ! » dis-je en souriant d’un air rusé.

« Qu’est-ce que tu racontes, Prince ? » me réprimanda faiblement Yu Lian.

Je ne pus m’empêcher de rire. Obtenir « la faible réprimande » de belle-sœur Yu Lian n’était pas chose aisée.

« Quel endroit devrions-nous choisir ? » questionna Nan Gong Zui avec excitation.

Je lui lançai un regard étrange avant de hausser les épaules et de répondre : « L’endroit n’est pas important. Ce n’est pas grave si nous sommes dans des pays différents. C’est si facile d’aller d’un endroit à l’autre de nos jours. Si nous utilisons une machine de transmission, on arrivera à destination en un rien de temps. » (Note : La machine de transmission fonctionne un peu comme le fax de notre époque, mais ce qui est transmis n’est pas du papier, mais plutôt des gens en trois dimensions ou des objets. Les frais de transmission sont conséquents.)

Je ris avant de répondre : « Quant aux frais de la machine de transmission, naturellement nous pouvons compter sur Lolidragon, la fille du grand président, pour s’acquitter de ce fardeau. »

Lolidragon grommela « hmphed » deux fois avant de m’envoyer un message privé : « Très bien, je vais payer pour tout le monde. J’ai déjà hâte de voir comment les autres réagiront quand ils découvriront ta vraie identité. Héhéhé, ils vont peut-être te tabasser jusqu’à ce que tu sois tout gonflé comme un cochon, en particulier Nan Gong Zui, Kong Kong et tous les autres qui t’admirent. Tu sais que les conséquences pour avoir brisé leurs fantasmes seront lourdes, n’est-ce pas ? »

Euh, Nan Gong Zui ne frapperait pas une femme, quand même ? J’espère que non…

« Je me demande à quoi ressemble Prince… Probablement pas à l’apparence qu’il a maintenant », la voix grave de grand frère Wolf résonna.

« Il y a probablement une énorme inconsistance. Autrement, comment se pourrait-il que personne ne soit parvenu à localiser le porte-parole de Second Life ? » murmura Winter Triumph, plongé dans ses pensées, m’effrayant au point que mon cœur bondit brusquement.

« Héhéhé, même si nos apparences dans Second Life sont basées sur le vrai physique des gens, on peut quand même en altérer une grande partie, comme ton poids. Peut-être que le vrai Prince est aussi gros qu’un cochon. » Le ton innocent que Lolidragon prit m’énerva tellement que j’en grinçai des dents.

« Qui est aussi gros qu’un cochon ? » m’exclamai-je en grinçant des dents.

« Quoi ? Je n’ai pas raison ? » Lolidragon exagéra encore plus son expression et prit même un ton « innocent » (innocent mon cul) pour demander en retour : « Autrement, à quoi est-ce que tu ressembles ? »

« Votre Altesse, peu importe à quoi vous ressemblez, Gui ne s’en préoccupera pas », s’empressa d’affirmer ce dernier.

Je n’eus même pas le temps d’envoyer un message privé à Lolidragon pour la menacer, lorsque quelque chose d’inattendu se produisit. AnRui, qui jusqu’alors naviguait sans-à-coups, se mit soudainement à trembler dans tous les sens avec vigueur. Je m’écriai vivement : « AnRui, est-ce qu’il se passe quelque chose ? »

« Il y a un obstacle », répondit AnRui, tendu.

Les cris angoissés de Heartless Wind reprirent à nouveau. « Ah, d’abord c’est le mal de terre, et maintenant le mal de mer. »

Lolidragon le réprimanda avec colère : « Mais, quel type inutile. »

« AnRui, est-ce qu’il y a un moyen de passer ? » Je me mis debout avec grande difficulté.

« Oui, mais ça risque de ne pas être très confortable. S’il vous plaît, faîtes attention tout le monde. Je vais devoir utiliser ma technique de Collision pour surmonter cet obstacle. »

AnRui s’excusa poliment, puis se dressa soudainement à la verticale. Je n’eus pas le temps de crier avant de dégringoler en roulant jusqu’au fond. J’ignorais qui était le type malchanceux que j’avais fermement écrasé, mais l’instant suivant je devins moi-même un coussin malchanceux pour la personne qui tomba sur moi et m’écrabouilla complètement. Cette personne m’aplatit tellement que mon sang remonta et que je faillis en vomir une giclée.

« Prince, puis-je te demander quel genre de technique c’est au juste, la technique de Collision ? » En dessous de moi, Nan Gong Zui me questionna d’une voix faible.

« Tournoyer… » Mon visage pali. Ne me dîtes pas que… ?

« On va tous mourir ! » hurla Heartless Wind avec désespoir.

 

 

Quelques nuages fugaces flottaient dans le ciel d’azur, tandis que des vagues s’élevaient d’un océan d’un bleu profond et venaient lécher une plage de sable blanc pur sur laquelle gisait… une palourde suffisamment grande pour faire mourir de peur n’importe qui !

Sans un bruit, les deux larges parties de la coquille de la palourde s’ouvrirent, et une main (qui tremblait légèrement) surgit de l’intérieur du coquillage. Puis, un humain mouillé et aux cheveux en bataille collés à son visage – ressemblant ainsi à Sadako1 surgissant d’un écran de télévision – s’extirpa de là en rampant, suivi par un groupe de personnes se tortillant hors de la coquille, tombant en silence sur la plage, raides morts.

« Si un jour, quelqu’un me redit de grimper dans une palourde, je jure d’exterminer toute sa famille sur dix-huit générations2. » Heartless Wind, le premier à être sorti, grinça des dents et proféra sa malédiction d’un ton démoralisé, oubliant complètement que la première personne à lui avoir ordonné de monter dans une palourde se trouvait être, par pure coïncidence, de la même famille que lui.

« Merci, AnRui. » Comme mes pieds tremblaient, je ne pouvais me tenir debout qu’en m’accrochant à moitié à sa coquille pour le remercier. Même si le voyage n’avait pas été des plus plaisant, au moins nous étions arrivés sains et saufs au Continent du Nord.

« Je t’en prie, propriétaire de Meatbun. » AnRui hocha la tête puis recracha Meatbun.

Meatbun poussa une grande exclamation joyeuse « oh, oh ! » tout en effectuant plusieurs soubresauts dans les airs avant d’atterrir sur ma tête. Incapable de contenir son excitation, il dit à AnRui : « AnRuiRui~ c’est tellement drôle de roul-rouler. Nous devrions y jou-jouer encore la prochaine fois. »

AnRui rigola : « Ok, la prochaine fois, je jouerai encore avec Meatbun. » Après avoir dit ça, AnRui se tourna vers moi et s’inclina même. « Maintenant, tout dépend de toi, propriétaire de Meatbun. »

Je n’avais pas vraiment tout compris, mais j’acquiesçai d’un signe de tête et le regardai retourner dans l’eau, où il disparut de notre vue après un splash.

Tournant la tête, je fis face à la foule. « Très bien. Où allons-nous à présent ? »

« La Cité Fleurie. » Gui sortit une carte et indiqua : « Nous nous trouvons approximativement au sud de la Cité Fleurie. Tant qu’on continuera à se diriger vers le nord, nous devrions pouvoir l’atteindre d’ici deux jours. Bien sûr, c’est dans l’hypothèse où personne ne nous bloquera le chemin. »

« Ah, dans ce cas nous n’atteindrons probablement pas la ville d’ici deux jours. » Heartless Wind regardait quelque chose derrière moi, les yeux écarquillés.

Je tournai la tête et faillis pousser un cri lorsque je vis ce qui était pratiquement une montagne et une mer de PNJs. Nous étions déjà encerclés par toutes sortes de PNJs. La seule fuite possible était par la mer derrière nous… Non, c’était trop tard, j’entendais déjà un bruit incongru derrière moi alors que les vagues s’agitaient. Il semblerait que nous soyons complètement encerclés.

À ce moment-là, tout le groupe avait repris ses esprits et s’était rassemblé, armes dégainées en main. Je tirai mon Dao Noir. Après m’être avancé pour prendre la tête du groupe, j’activai le canal de discussion pour notre Peloton d’Exécution. « Tout le monde en rang. Nous allons nous frayer un passage à travers la masse. Undying Man, Kenshin, Arctic Fox, Neurotic, Nan Gong Zui, Winter Triumph, mettez-vous en première ligne et ouvrez-nous la voie. Belle-sœur Yu Lian et Ming Huang, s’il vous plaît mettez-vous aussi devant pour les aider avec vos sorts. Tous les autres, restez au milieu. Heartless Wind, Wicked, vous venez avec moi à l’arrière. »

« Compris », répondirent-ils tous en cœur.

Ils adoptèrent lentement la formation que je leur avais indiquée, et les PNJs avaient l’air d’être prêts à passer à l’action. Je criai immédiatement dans le canal de l’équipe : « Faisons une percée vers le nord ! »

Immédiatement, belle-sœur Yu Lian se mit à réciter une incantation, et Ming Huang était si excité qu’il avait déjà lancé plusieurs frappes de foudre. Il se mit même à rire à gorge déployée : « Hahaha, il y a tellement de monstres. Ça fait longtemps depuis la dernière fois que j’ai pu prendre le plaisir d’électrocuter des choses. »

Dès que les mages ouvrirent la voie vers le nord, les guerriers en première ligne commencèrent à se battre pour se frayer un chemin hors du siège, et je me concentrai sur l’élimination des PNJs qui nous avaient rattrapés à l’arrière du groupe. Après un déluge d’attaques, je découvris lentement que, par chance, même si ces PNJs étaient nombreux, ils n’étaient pas si forts que ça.

Alors que nous faisions de notre mieux pour attaquer et tuer les PNJs, belle-sœur Yu Lian et Ming Huang s’écrièrent au même moment : « Les Neuf Courroux du Ciel » et « Pluie de Météorites ».

J’assistai de nouveau au spectacle de météorites et de la foudre s’abattant côte à côte devant moi. Je repensai à la première fois où j’avais vu quelque chose d’aussi impressionnant, lors de la bataille finale du Tournois des Aventuriers. Après les frappes chaotiques de météorites et de foudre, un espace de plus de dix mètres de diamètre se libéra devant nous.

« Courrez, vite ! » m’écriai-je à pleins poumons.

Dès que j’eus parlé, toute l’équipe se mit à courir désespérément. Dans notre élan, nous piétinâmes même des PNJs qui se relevaient. Ming Huang faillit perdre ses chaussures.

« Vite, dépêchez-vous ! Les guerriers qui ont une bonne agilité, portez les mages et courrez. » À l’arrière, Wicked et moi pressions tout le monde. Je regardai derrière moi et m’aperçus que d’innombrables PNJs étaient déjà à nos trousses. Mon cœur palpita. Même si elles n’étaient pas très fortes, avec leur nombre, même des fourmis pouvaient dévorer un éléphant.

« Ça ne va pas, Prince. » Lolidragon avait l’air de grincer des dents lorsqu’elle parla : « On devrait se séparer. Prends les plus forts d’entre nous – Kenshin, Sunshine et Celestial – et fonce jusqu’à la Cité Fleurie. Laisse-nous détourner l’attention des PNJs. »

« Non. » Je refusai carrément. C’est quoi cette blague ? Tu veux que je reste à l’écart et que je regarde les autres se faire détruire par des PNJs sans rien faire ? Je préférerais regarder tout Second Life se faire détruire plutôt que ça.

Pleine d’anxiété, Lolidragon hurla : « Mais, pourquoi es-tu si borné ? »

J’étais sur le point d’ouvrir la bouche pour répliquer quand je découvris qu’une ombre planait au-dessus de ma tête. Je levai les yeux, confus, mais à ce moment un phénix m’avait déjà attrapé et soulevé du sol.

« Prince ! » Stupéfait, Wicked se jeta sur moi et s’accrocha fermement à mes jambes.

Je levai vivement mon Dao Noir avec l’intention de couper les serres du phénix qui tenait mes épaules en étaux, mais le phénix semblait savoir ce que je m’apprêtais à faire, et il utilisa même ses ailes pour envoyer mon Dao Noir voler au loin. Au moment où mon Dao Noir tomba à terre, le phénix s’élança dans les airs. En un clin d’œil, j’étais déjà haut dans le ciel, et je m’éloignais toujours plus de mes compagnons.

« Prince ! » J’entendais encore Lolidragon hurler mon nom, et je pouvais apercevoir les expressions de stupeur sur le visage de tout le monde.

Qu’est-ce que je fais maintenant ? J’étais complétement pris au dépourvu. Même si j’arrivais à tuer ce phénix, j’étais condamné à devenir de la chair à pâté lorsque je tomberais.

« Tapis volant, vite, rattrape-le. » Une voix me tira de mes pensées. Je tournai la tête et vis que Sunshine était en chemin sur son tapis volant.

« Sunshine ! » l’appelai-je avec émotion, tout en me débattant de toutes mes forces. Maintenant, je n’avais plus besoin de redouter une chute certaine, car Sunshine ne me laisserait jamais m’écrabouiller au sol.

« Prince, tiens bon. Je viens à ton secours. » Juste à l’instant où Sunshine criait cela, une ombre apparut devant lui, le forçant à freiner abruptement. L’ombre appartenait à… Celestial ! Tandis que Sunshine restait bloqué, le phénix m’emporta de plus en plus loin et continua de voler jusqu’à ce que je ne puisse plus les voir.

« Pourquoi ? » Tout à coup, une douleur sourde étreignit mon cœur. Est-ce que Celestial est vraiment… un espion ? Il a empêché Sunshine de venir à mon secours…

« Noooon. Je suis à présent complétement seul et coincé dans les airs. Que dois-je faire ? » Je clignai des yeux, essayant de retenir mes larmes, mais une fois encore, puisque j’étais seul, il était fort probable que je m’écrase au sol sous peu. Même si je pleurais, personne ne le saurait.

« Xiao Lan, aide-moi à monter ! » s’écria Wicked avec difficulté.

Je baissai le regard vers mes pieds. Wicked… Grand frère Zhuo était en train de glisser lentement le long de mes jambes. Je m’empressai de le saisir et de le remonter à mes côtés. Après coup, nous n’osâmes plus bouger. En fait, nous agrippâmes les jambes du phénix de toutes nos forces. Qui sait à quelle hauteur nous nous trouvions actuellement ? Je savais juste que nous étions entourés de nuages blancs. Si nous venions à tomber, il était fort probable que personne ne serait capable de retrouver nos cendres.

« Qui aurait cru que nous commettrions un tel impair juste après avoir atteint la rive ? » dit grand frère Zhuo avec un faible sourire.

« Ouais », répondis-je, dépité. Je m’étais vraiment montré trop arrogant en croyant que je pourrais péniblement me frayer un chemin jusqu’à The Dictator of Life, puis, comme un héros, l’affronter bravement dans un duel à mort et périr avec lui – moi le héros et lui le boss final… à présent, je ne pouvais que mourir avec un oiseau. La réalité était vraiment trop cruelle !

Plein d’indignation, j’accusai : « Celestial a vraiment dépassé les bornes ! Il a bloqué Sunshine et l’a empêché de me sauver. »

Cependant, grand frère Zhuo déclara pensivement : « Celestial… peut-être qu’il ne nous a pas tout dit. Il se peut qu’il ne soit pas aussi bête qu’il en ait l’air. »

« Il nous a trahis ! » Je serrai les poings et rugis.

« Ce n’est pas nécessairement vrai. » Grand frère Zhuo sortit un compas et me le montra. « Regarde. Nous nous dirigeons vers le nord. »

Le nord ? En direction de la Cité Fleurie ? Cet oiseau n’est pas en train de nous emmener voir The Dictator of Life, quand même ? À cette pensée, j’ouvris immédiatement la bouche pour demander : « Hé, l’oiseau, est-ce que tu nous emmènes voir The Dictator of Life ? » Fire Phoenix était capable de parler, donc il n’y avait pas de raison pour que le phénix envoyé par le dieu de Second Life en soit incapable, n’est-ce pas ?

« Je ne suis pas un oiseau. » Comme je le pensais, le phénix se mit à parler, crachant ses mots d’un ton crispé.

Après avoir poussé un cri d’exclamation, je lui demandai à nouveau : « Dans ce cas, Phénix, est-ce que tu nous emmènes voir The Dictator of Life ? »

« Hmph, qui a dit que j’étais un phénix ? » répondit le phénix sur un ton effronté.

Après avoir entend un tel ton, je ne pus m’empêcher de me moquer de lui froidement : « Tu n’es pas un phénix ? Alors, quoi, tu es une dinde ?3 » Ah merde, j’ai presque failli oublier que ma vie était entre les serres de ce phénix. Il ne va pas se mettre en colère, j’espère ?

« Qu’est-ce que c’est une dinde ? » demanda alors le phénix d’un ton soupçonneux.

« Eh bien… c’est une créature très majestueuse », répondis-je d’une voix calme. Après tout, c’est admirable de la part des dindes de se laisser attraper pour être mangées par les gens.

« Je vois. Est-ce que je ressemble vraiment à cette créature majestueuse ? » Le phénix chantonna fièrement et joyeusement.

« Oui, beaucoup », acquiesçai-je avec une voix pleine de flatterie. Même grand frère Zhuo fut obligé d’étouffer ses rires.

« Mais, je ne suis pas non plus une dinde. » Peut-être que c’était parce que je l’avais complimenté et lui avais dit qu’il ressemblait à une créature majestueuse, mais le ton du phénix était à présent nettement plus aimable, même si son attitude hautaine n’avait pas changé. Plein d’arrogance, il annonça : « Je suis Inferno, l’un des Quatre Rois Célestes qui servent The Dictator of Life. »

Quoi ? Cette dinde est Inferno, l’un des Quatre Rois Célestes ? C’est vraiment… il n’avait pas du tout l’air d’être l’un d’entre eux. Je fronçai les sourcils. Peu importe sous quel angle je le regardais, il ressemblait à une dinde – ah non, je veux dire à un phénix – tout ce qu’il y avait de plus banal.

Inferno, qui volait à vive allure, freina soudain et demanda avec soupçon : « Hein ? Poseidon, que viens-tu faire ici ? »

En entendant le nom « Poseidon », je contemplai également la figure qui nous bloquait le chemin avec curiosité. Poseidon était à présent le seul Roi Céleste que je n’avais pas encore vu.

Après un regard, je ne pus m’empêcher de m’exclamer : « Est-ce que The Dictator of Life est trop faignant, ou est-ce que c’est l’auteure ? » Pourquoi ? Pourquoi est-ce que Poseidon… ressemblait exactement à Zephyr, la seule différence étant que ce dernier renvoyait l’image d’un tourbillon de vent virevoltant, tandis que Poseidon renvoyait celle d’un courant limpide ?

« Hé, hé, Inferno, tu devrais me les remettre. » suggéra gentiment Poseidon. « Je vais les emmener à The Dictator of Life. »

« Pourquoi ? Dictator m’a clairement ordonné de les lui apporter. » Inferno ne semblait pas du tout content de cette histoire.

« Dictator a changé d’avis ; il craignait qu’ils te mettent en colère et que tu oublies ta mission, que tu finisses par les tuer directement. » Poseidon n’était pas énervé et raconta simplement cela avec indifférence.

« Hmph, je ne ferais jamais ça. » Plein de ressentiment, Inferno déclara : « Je vais définitivement compléter la mission que Dictator m’a assigné. »

« Oublie ça. Donne-les-moi », répliqua Poseidon d’une voix douce, bien que son ton soit devenu légèrement plus ferme.

« Non, je vais les remettre à Dictator en personne. Je vais compléter ma mission. » Entêté, Inferno nous agrippa fermement, et en tant que spectateurs, grand frère Zhuo et moi-même continuâmes de regarder ces deux PNJs se disputer, puisque peu importe qui gagnerait, en fin de compte on nous emmènerait voir The Dictator of Life.

En entendant ça, le visage de Poseidon s’assombrit également, et il insista en feignant un ton léger : « Inferno, donne-les-moi. »

« Je ne le ferai pas. » Furieux, Inferno s’écria : « Dictator voulait clairement que ce soit moi qui les amène, pas toi. »

Ouah, c’est ça ce qu’on appelle une guerre civile ? Hum, d’après mes connaissances engrangées lors de mes nombreuses années de lecture de nouvelles, nous devrions les provoquer pour les faire se quereller encore plus. Ce qui serait même mieux, ce serait de les faire se battre, alors grand frère Zhuo et moi pourrions tirer avantage de la situation et nous enfuir.

« Oh la la, Wicked, avec qui penses-tu que nous devrions partir ? » J’interrogeai Wicked avec une expression complètement innocente, mais mes yeux voletaient vers Inferno et Poseidon.

Après m’avoir vu furieusement cligner des yeux plus de dix fois par seconde, grand frère Zhuo sembla atteindre une sorte d’épiphanie. Avec hésitation, il essaya de demander : « Ne devrions-nous pas partir avec celui qui est le plus fort ? »

« Hmph ! » Inferno émit un grognement appuyé. Même si Poseidon n’avait pas réagi, au moins nous étions parvenus à provoquer la colère d’Inferno.

Une fois encore, je demandai « innocemment » au phénix : « Hé, Inferno ! Entre toi et Poseidon, qui de vous deux est le plus fort ? »

« C’est moi bien sûr ! » Les flammes autour de son corps se mirent à brûler vigoureusement, et sa forme commença aussi à changer grandement… il passa de la forme d’une dinde banale à quelque chose qui n’était en rien différent de l’apparence de Poseidon et de Zephyr. La seule dissimilitude était sa couleur rouge.

Que l’auteure soit maudite pour être si faignante… Alors que grand frère Zhuo et moi tombions, nous ne pûmes nous empêcher de nous plaindre de notre situation… En effet, lorsque la dinde se transforma en figure humaine semi transparente, les serres d’oiseau qui nous tenaient disparurent immédiatement, ce qui signifiait que nous nous miment immédiatement à chuter. Pourquoi est-ce que mon plan pour provoquer une guerre civile… s’était retourné contre nous ?

« Oh non. » Inferno s’empressa de foncer sur nous, mais fut bloqué par Poseidon, ce qui le força à observer notre chute libre se produire juste sous ses yeux.

Euh…. Très bien, j’acceptais le fait de ne même pas avoir la chance d’apercevoir le visage du boss final, alors que j’étais le héros parti vaincre le super vilain. J’acceptais également d’avoir été capturé par les Quatre Rois Célestes. Mais, ne me dîtes pas que j’allais en fait mourir d’une chute à la suite d’une erreur de jugement momentanée de mon ennemi ? Je me demande, est-ce que beaucoup de personnes s’esclafferont à s’en rouler par terre lorsqu’elles entendront cette histoire ?

« Je suis désolé de t’avoir entraîné là-dedans, grand frère Zhuo. » Je le regardai avec une expression d’excuse. C’était complètement à cause de mon plan débile que nous allions nous retrouver de retour au Continent Central, devant rendre des comptes à tout le monde.

« Ce n’est pas grave. » Grand frère Zhuo se contenta de sourire gentiment.

« Je… » Après être seulement parvenu à dire « Je », je découvris que nous ne tombions plus, et qu’une étrange sensation venait d’en-dessous, comme si nous étions en train de flotter sur l’eau. Quand je penchai la tête pour voir ce qu’il se passait, je me rendis compte que nous nous tenions sur un bloc de glace ayant la consistance de la gelée. De l’eau ? Est-ce l’œuvre de Poseidon ?

« Dépêchez-vous. The Dictator of Life n’est pas à la Cité Fleurie. Vous devriez vous diriger vers l’est de la ville, en direction du Mont HuaLian. » La voix de Poseidon retentit près de mon oreille. Surpris, je tournai la tête vers grand frère Zhuo, qui avait l’air d’avoir entendu la même chose, mais il garda le silence.

Après avoir touché sol, j’aperçu un visiteur indésirable au loin. Zephyr se dirigeait actuellement vers nous à toute allure… Grand frère Zhuo et moi à nous seuls n’étions probablement pas de taille contre lui. Nous ne pouvions qu’avoir recourt au seul des Trente Six Stratagèmes4 que je connaissais : courir pour sauver notre peau !

Poseidon, qui avait retenu Inferno, alla à ses devants et lui bloqua également la voie. Même si je ne savais pas pourquoi il nous aidait autant, il n’y avait aucune chance que je laisse passer cette chance de nous enfuir. Vivement, je tirai grand frère Zhuo et me mis à courir à toute allure vers la forêt, faisant de mon mieux pour me diriger vers les parties les plus touffues pour empêcher les Quatre Rois Célestes de nous rattraper.

« Pourquoi Poseidon nous aide-t-il ? » s’enquit grand frère Zhuo avec suspicion, tandis que nous courrions.

« Je ne sais pas non plus », répliquai-je, mon esprit également rempli de questions. Tout devenait de plus en plus confus.

« Où devrions-nous aller maintenant ? » Grand frère Zhuo… D’accord, pour faire plus simple, je vais l’appeler Wicked… Wicked me demanda : « Tu veux aller à la Cité Fleurie ou au Mont HuaLian ? »

J’y réfléchis en silence. Poseidon nous a sauvé, c’est vrai, donc ce n’est peut-être pas une mauvaise idée de l’écouter, non ? Après avoir longuement considéré la situation, je répondis d’un ton résolu : « Rendons-nous au Mont HuaLian. »

Wicked garda le silence pendant un moment, puis dit lentement : « Je pense que nous ne devrions pas trop faire confiance à Poseidon. Je ne sais pas pourquoi, mais ses actions me paraissent un peu louches. »

« Mais, il nous a bien sauvés », réfutai-je. « S’il nous voulait du mal, il aurait simplement pu nous laisser nous écraser et mourir, ou il aurait pu laisser Inferno nous amener jusqu’à The Dictator of Life pour que ce dernier nous achève. Ç’aurait été beaucoup plus facile de faire ça, tu ne crois pas ? »

Après avoir écouté mes arguments, Wicked n’ajouta rien d’autre. Après que Wicked eut révélé ses doutes, nous nous arrêtâmes dans des fourrés pour examiner notre carte… Ok, j’admets que c’était Wicked qui examinait la carte. Je mis ce temps à profit pour sortir un peu de nourriture de mon sac…

« Prince, est-ce que vous allez bien tous les deux ? » questionna Gui avec inquiétude.

« Hein ? » Ma bouche était pleine de nourriture. Je regardai de parts et autre. C’est étrange, Gui n’est pas là… Est-ce que j’entends des voix ?

« Prince, Prince ? » Gui était si anxieux que sa voix était entrechoquée de pleurs. Finalement, il s’écria avec impuissance : « Oh non, Prince n’a pas répondu. Est-ce qu’il est retourné au Continent Central et qu’il est revenu à la vie là-bas, ou pire encore, est-ce que Prince aurait été… par le DH… » Après avoir dit cela, Gui fut incapable de finir sa phrase ,et je n’entendis plus que le son de ses sanglots.

Lolidragon soupira. « Dans de telles circonstances, même Prince n’a probablement eu aucun moyen de survivre. C’est juste que, avec sa disparition, Second Life n’a plus aucun espoir. »

« Alors, qu’allons-nous bien pouvoir faire… »

En entendant les lamentations de nos camarades, Wicked me jeta un drôle de regard et m’interrogea : « Tu ne prévois pas de leur répondre ? »

Je mâchai la nourriture dans ma bouche. Après avoir avalé, j’ouvris le canal de communication de l’équipe et dis avec énergie : « Salut, tout le monde ! »

« … »

« Salut, mon cul ! » s’indigna Lolidragon avec exaspération et frustration. « Si tu es vivant, pourquoi n’as-tu pas répondu plus tôt ? »

« On ne doit pas parler la bouche pleine. C’est une règle basique de courtoisie ! » répondis-je avec conviction.

« Tu… » Après que sa rage se fut dissipée, Lolidragon s’enquit faiblement : « Où êtes-vous ? »

« Entre des arbres », répondis-je honnêtement.

Lolidragon savait probablement qu’elle n’obtiendrait pas de réponses de ma part, aussi elle demanda directement : « Wicked, où êtes-vous ? »

« Nous sommes au sud-est de la Cité Fleurie. » Wicked scruta la carte avec attention et ajouta : « Nous essayons de localiser la direction du Mont HuaLian. »

« Le Mont HuaLian ? » répéta-t-elle, confuse, comme j’observais Wicked s’affairer avec un compas, une boussole et d’autre outils pour confirmer notre position. Puisqu’il était si occupé, c’était à moi qu’incombait la charge de raconter tout ce qu’il s’était passé jusqu’à maintenant à Lolidragon.

Après avoir entendu toute l’histoire, Lolidragon me questionna avec doutes : « Tu es sûr qu’on peut faire confiance à Poseidon ? Et si c’était un piège ? »

Je me grattai la tête. « Et si ce n’en était pas un ? »

Pendant un long moment, Lolidragon ne dit rien, puis elle finit par décider : « Divisons-nous en deux groupes. Toi et Wicked, vous irez à la Cité Fleurie. Nous on va vérifier le Mont HuaLian. »

« Est-ce que le Mont HuaLian est plus dangereux ? » Je n’eus pas besoin d’y réfléchir longtemps pour comprendre que Lolidragon devait sentir que ce lieu était plus dangereux, ce qui était la raison pour laquelle elle m’avait demandé d’aller à la Cité Fleurie.

« Je veux absolument que tu ailles à la Cité Fleurie », affirma-t-elle d’un ton intraitable. « Arrête d’être aussi entêté, Prince. Et Wicked, emmène cet idiot à la Cité Fleurie même si tu dois le traîner là-bas, mort ou vif. »

Wicked me lança un regard, puis ses yeux se posèrent sur la carte, non plus à l’emplacement du Mont HuaLian mais de la Cité Fleurie. Je lui adressai aussitôt une expression suppliante, espérant qu’il reporterait son regard sur le Mont HuaLian, mais Wicked était Wicked après tout, et il se contenta de rétorquer : « Le seul endroit où je t’emmènerai c’est la Cité Fleurie. »

Comme je l’avais craint, il ne me laissa aucune chance d’en discuter. Même si je voulais me faufiler au Mont HuaLian, étant un tel empoté pour tout ce qui était relatif au sens de l’orientation, je pense que la probabilité que je l’atteigne avec succès était aussi faible que la probabilité que je puisse m’approcher de The Dictator of Life et le massacrer d’un seul coup de mon dao.

En parlant de mon dao… Je me rappelai subitement mon Dao Noir ! Par réflexe, je tendis la main vers ma taille. Il ne restait que le fourreau ; mon Dao Noir ne s’y trouvait plus depuis un bon moment. J’avais failli oublier que je l’avais déjà perdu au moment où je m’étais fait emporter par Inferno.

« Génial, je n’ai même pas d’arme. Est-ce que je suis censé utiliser mes dents pour mordre The Dictator of Life jusqu’à ce que mort s’ensuive ? » J’étais un peu découragé. Perdre mon Dao Noir qui avait combattu à mes côtés depuis le début faisait que mes chances de tuer Dictator étaient encore plus faibles que mes chances de gagner à la loterie.

« Allons-y. J’ai plus ou moins compris comment atteindre la Cité Fleurie. » Wicked se leva et n’ajouta rien d’autre avant de se mettre en route.

« Oh. » On dirait que, à part suivre Wicked bien sagement, je n’avais pas d’autres options.

« Wicked, j’ai perdu mon dao. Qu’est-ce que je vais faire si nous tombons sur des ennemis ? » lui demandai-je avec inquiétude, alors que nous marchions. Même si mes jambes étaient relativement fortes, je ne voulais pas m’en servir pour affronter des PNJs maniant des armes.

« Je te protègerai », dit Wicked sans même tourner la tête comme il avançait devant moi, ouvrant la voie.

Euh, en tant que fille, entendre un bel homme dire : « Je te protègerai » … La réaction normale d’une jolie fille serait sûrement de répondre d’un ton sensible et embarrassé : « Je crois en toi. » Mais, je savais pertinemment que nous étions entourés d’ennemis, isolés et sans aucun secours. Avec seulement Wicked comme force de combat, nos chances d’atteindre la Cité Fleurie indemnes ne pouvaient que se résumer en ces quelques mots : absolument nulles !

C’est pourquoi je voulais quand même une arme ! Je fouillai mon sac de fond en comble. Hahaha, c’était génial, à part cette dague courte (Est-ce que tout le monde s’en souvient encore ? C’est celle qui fait moins de quinze centimètres de long au total), je n’avais pas la moindre arme. On ne pouvait pas me le reprocher. C’est le destin qui a voulu que mon Dao Noir soit une arme de type croissance, donc que je n’aie jamais eu à changer mon arme lorsque je montais de niveaux. Puisque normalement, j’affrontais tous les défis avec une seule arme, je n’avais pas de raison d’avoir une arme supplémentaire dans mon sac.

À cet instant, Wicked se retourna, me donna une épée sans un mot, puis d’un ton quelque peu embarrassé, il se reprit : « Désolé, oublie ce que je viens de dire. »

« Ahhh. » Wicked se retourna, mais soupira en silence.

« Wicked. » Je le regardai avec une expression perdue.

« Ne t’inquiète pas. Le fait que je soupire n’a rien à voir avec toi. » Wicked fronça les sourcils.

« Euh… »

« Non, vraiment, ça n’a rien à voir. » Wicked soupira de nouveau, puis il se retourna et se remit à ouvrir la voie. Il avait l’air de ne rien vouloir dire à ce sujet.

Je… je veux juste lui demander comment on utilise cette épée… Je n’ai encore jamais manié d’épée ! Même cette lame avait l’air d’être de particulièrement bonne facture, pour une personne qui n’avait jamais manié d’épée auparavant, c’était un peu du gâchis… Maintenant que j’y pense, pourquoi est-ce que cette épée m’a l’air si familière ?

« Wicked, ce ne serait pas l’épée que tu utilises en ce moment ? » Pas étonnant qu’elle me semble si familière. C’était l’épée qu’il portait toujours sur lui !

« Est-ce un problème ? » Wicked se retourna pour dire : « Même si elle ne tient pas la comparaison face à ton Dao Noir, c’est la meilleure épée que je possède. »

Je posai les yeux sur l’épée qu’il avait en main et m’aperçus qu’elle était clairement largement inférieure à celle que je tenais. Je n’eus d’autres choix que d’avouer : « Je voulais juste une épée. Je n’ai pas dit que je voulais ta meilleure lame. Qui plus est, si c’est moi qui l’aie, comment comptes-tu te défendre ? »

Wicked leva l’épée dans sa main. « J’ai celle-ci. »

« Mais… » Je voulais toujours le convaincre de me donner celle dans ses mains, mais Wicked s’était déjà retourné et ne jeta même pas un regard en arrière lorsqu’il reprit la route.

« Je ne te donnerai jamais rien qui soit de piètre qualité ! » déclara brusquement Wicked après un moment.

Tout à coup, j’eus l’impression que quelque chose brûlait sur mon visage. C’était… vraiment étrange.

« Trouvé ! » Une soudaine rafale de vent nous attaqua, et après ces mots, une étrange créature apparut. C’était une licorne, une licorne avec une crinière de feu.

« Vous m’avez fait gaspiller tellement d’efforts. » Sous mon regard stupéfait, la licorne devint d’un seul coup une silhouette humaine rouge à demi transparente. « Dépêchez-vous et venez avec moi voir Dictator. Autrement, Poseidon va encore nous rattraper. »

J’étais sur le point de lui répondre, quand Wicked couvrit immédiatement ma bouche de sa main. « N’y pense même pas. »

Même si j’étais un peu perplexe, je me tus sagement et laissai Wicked parler. « Est-ce que tu vas vraiment nous amener à Dictator ? Tu n’as pas peur que nous l’assassinions ? »

Inferno réagit comme s’il venait d’entendre une bonne blague : « Assassiner Dictator ? Hahahaha, vous allez me faire mourir de rire. Même à deux, vous n’êtes pas capables de toucher à un seul de mes cheveux, et malgré ça vous voulez tuer Dictator ? Même s’il se tenait devant vous sans bouger, vous ne seriez pas capable de le tuer. »

« Xiao Lan. » Wicked m’envoya subitement un message privé. « Écoute-moi. Plus tard, quand je commencerai à affronter Inferno, enfuis-toi immédiatement. Rends-toi au Mont HuaLian retrouver les autres. »

« Je refuse ! » Je ne lui laissai aucune chance d’argumenter. Je n’abandonnerai jamais Wicked pour m’enfuir seul de mon côté.

Le visage de Wicked s’assombrit, et il prit un ton strict pour me réprimander : « Arrête de faire l’idiote, Xiao Lan. Si je meurs, le pire qu’il puisse se produire est que je sois réexpédié sur le Continent Central pour attendre le retour de tout le monde. Mais, si toi tu meurs, notre mission sera un échec complet cette fois. Est-ce que tu vas trahir la confiance inconditionnelle que tout le monde a placé en toi ? Est-ce que tu vas trahir leur décision sincère de te suivre jusqu’au bout ? »

« Je n’abandonnerai jamais un seul de mes camarades ! » rugis-je férocement. C’était l’un de mes principes. Personne ne me forcerait à le rompre.

« Prince. » Le visage de Wicked était extrêmement réticent, mais sa voix s’adoucie.

« Battons-nous ensemble, Wicked. » Sans battre en retraite, je me tins à ses côtés.

Wicked soupira, mais en voyant qu’il ne parvenait pas à me faire changer d’avis, il ne put qu’accepter : « Très bien ! »

« Vous voulez m’affronter ? » demanda Inferno avec impatience. « Vous n’avez aucune chance de gagner. Pourquoi faire quelque chose d’aussi vain ? »

Je testai l’épée et m’en servis pour fendre l’air avant de répondre calmement : « Parfois, même quand on sait qu’on va échouer, on se doit quand même d’essayer. »

Je fixai mon regard sur Inferno et dis à Wicked par message privé : « Wicked, attaquons-le de parts et autre. »

« Ok », répondit-il, puis il déclara avec férocité : « Maintenant, c’est le moment ! »

À ces mots, je me précipitai aussitôt en avant. Inferno resta stupéfait l’espace d’une seconde, puis il leva les mains pour invoquer vivement des flammes afin de me contrer, mais je les esquivai en glissant sur le sol, de sorte à me retrouver à trois pas de lui. Je gardai ma position sans plus en bouger.

Avec l’attention de Inferno rivée sur moi, Wicked saisit l’occasion et commença son attaque. Presque silencieusement, il fonça droit devant, comme s’il allait transpercer le cœur d’Inferno, mais il fut quand même découvert. Inferno esquiva ; Wicked ne trancha que de l’air.

Comme je n’étais qu’à trois pas de distance, je lançai immédiatement ma vraie offensive : « Rhapsodie Infernale d’un Blanc Pur ! »

Mon épée parvint avec succès à entrer en contact avec le corps de mon adversaire. Juste alors que je m’en réjouissais, Inferno me toisa froidement : « Tu veux jouer avec le feu contre moi ?! Flamme des Abysses ! »

Je regardai impuissant pendant que des flammes noires se dispersaient, dévorant ma Rhapsodie Infernale d’un Blanc Pur en une fraction de seconde, et à présent les flammes bondissaient vers moi. Ressentant leur chaleur mortelle, je m’empressai de reculer, mon dos se heurtant violement à un tronc. J’en eus le souffle coupé, et je ne pus que contempler les flammes noires alors qu’elles s’apprêtaient à m’engloutir.

« Inferno, par ici ! » Wicked abattit son épée sur Inferno, saisissant cette opportunité pour rediriger son attention.

Immédiatement, je me levai et l’attaquai pour libérer Wicked de cette situation périlleuse.

« Cette fois, vous m’avez vraiment mis en colère ! » rugit Inferno entre ses dents serrées, avant de commencer à faire d’étranges signes avec ses deux mains.

« Wicked, attaquons-le ensembles. Ne le laisse pas finir ces sceaux. ! » hurlai-je, très alarmé. Je n’étais pas près d’oublier que Zephyr avait la force de détruire la Cité de l’Infini. J’avais le pressentiment que, si je laissais Inferno finir ses signes, j’allais être réexpédié sur le Continent Central.

Pendant que je criais ces mots, l’épée dans mes mains ne resta pas désœuvrée. J’attaquai Inferno sans utiliser aucune technique tape-à-l’œil… mais, soudainement, ses flammes surgirent du sol. Avec Inferno en point d’épicentre, le sol se mit à se fissurer en forme de flocon de neige, avec des geysers de flammes surgissant des failles.

« On ne peut plus l’arrêter. Prince, vite, sauve-toi ! » me pressa Wicked depuis l’autre côté des flammes.

Je me mis à courir à toute vitesse, mais les fissures firent tout leur possible pour se propager vers moi, et la chaleur des flammes était si intense que j’avais l’impression que mon dos était en feu. Je n’avais même pas le temps de regarder derrière moi pour vérifier la situation, je ne pouvais qu’entendre la terre gémir en se fracturant, comme si elle pleurait de chagrin.

Une explosion qui perça le ciel retentit. Je fus presque emporté par le souffle puissant qui s’ensuivit et qui était accompagné de flammes intenses. Je m’écrasai avec force contre un arbre, et le tronc se fendit avant même que j’aie le temps de cracher une giclée de sang, puis je fus de nouveau projeté en avant par une autre rafale de vent et de flammes.

Ma vision fut plongée dans les ténèbres, et j’avais l’impression qu’une tonne et demie m’écrasait. Je bougeai pour toucher ce poids… Attendez, ne me dîtes pas que j’allais périr écrasé sous un arbre ? Pensez-y, quand quelqu’un demandera « est-ce que tu es mort en affrontant le boss final ou Les Quatre Rois Célestes ? » et que je répondrai « Non, pas vraiment, le vent m’a fait tomber puis je me suis fait aplatir par un arbre »… Aaaah, c’est bien trop embarrassant.

« Prince… » Un rayon de lumière et une voix anxieuse parvinrent jusqu’à moi.

« Wicked ! » m’écriai-je joyeusement, mais, en faisant ça, la douleur provoquée par ma blessure sur la poitrine se raviva. Mon visage perdit aussitôt toutes ses couleurs.

Affligé, Wicked me regarda et utilisa sa voix la plus gentille pour me rassurer : « Ne t’inquiète pas, je viens te sauver. »

Alors que je le regardais faire de son mieux pour dégager les branches, je découvris soudain que son corps était taché de sang, et l’expression sur son visage n’était pas mieux que la mienne. Et pourtant il continuait de risquer sa vie pour venir à mon aide. Même si chaque geste drainait un peu plus les couleurs de son visage, même si son sang gouttait tel des pétales rouges…

« Wicked… Grand frère Zhuo. » J’avais l’impression qu’une sorte de chaleur emplissait mon cœur. Ce dernier palpita alors que je contemplais grand frère Zhuo.

Après avoir dégagé les branches, grand frère Zhuo me sortit de là avec délicatesse. Soutenant mon corps, il saisit une potion rouge et la versa lentement dans ma bouche, puis il prit un ton très doux pour dire : « Je vais me servir d’une technique ultime que je n’ai encore jamais utilisée jusqu’ici. Essaie de ne pas te tenir trop près, d’accord ? »

« Tu n’as pas besoin de mon aide ? » Je m’empressai de me dégager de son embrasse, alarmé, et insistai : « Inferno est trop fort. J’ai peur que tu n’aies pas le temps de lancer ta technique ultime. »

Grand frère Zhuo eut un léger sourire. « Ne t’inquiète pas. Lorsque je lance ma technique ultime, rien ne peut plus l’arrêter, et elle ne fait pas la distinction entre mes alliés et mes ennemis. J’ai peur de te blesser, donc je voudrais que tu gardes tes distances. »

« Oh. » Je me grattai la tête. On dirait que je suis encore une fois devenu un fardeau. Ce genre de sentiment était insoutenable.

« Bien, recule lentement. » Après que Wicked eut calmement dit ça, je suivis ses instructions.

Alors que je fixais son dos fier et droit qui refusait de s’avouer vaincu, chaque pas l’amenant un peu plus près de Inferno, j’eus tout à coup un mauvais pressentiment. Mes pieds s’arrêtèrent pendant une seconde, mais après y avoir réfléchi, je décidai que je ne voulais pas être un poids pour qui que ce soit, aussi je continuai de reculer lentement.

« Tu veux t’enfuir ? » s’exclama Inferno.

« Ton adversaire, c’est moi », la voix de Wicked retentit forte et claire. Serrant ma prise sur mon arme, je m’inquiétai, ne sachant pas si sa technique ultime serait efficace… une arme ! La meilleure épée de Wicked était encore entre mes mains. Cette horrible épée dans ses mains ne serait jamais suffisante pour engager le combat contre Inferno.

Réalisant cela, je me retournai immédiatement, voulant jeter l’épée à Wicked, mais à la place je vis ce dernier marcher lentement vers Inferno sans absolument aucune arme entre les mains. Juste alors que je me mettais à réfléchir pour comprendre pourquoi, Wicked prononça les mots suivants à voix basse : « Activation du programme d’autodestruction DPNJ ! »

Programme… d’autodestruction DPNJ ? Se pourrait-il que Wicked ait fait installer le DPNJ sur lui ? Et pourquoi est-ce un programme d’autodestruction ?

Je n’eus pas besoin d’une réponse. La scène qui se déroula sous mes yeux m’expliqua clairement de quoi il s’agissait. Tout d’un coup, une lumière d’un blanc perçant surgit du corps de Wicked. Je refusai de cligner des yeux tandis que je faisais face à cette lumière blanche, et je finis par apercevoir le sourire plein d’affection que Wicked m’adressait, et on aurait dit qu’il me chuchotait : « Je ne veux plus jamais te voir être blessé… »

Une explosion ! Sous mes yeux, Wicked et Inferno explosèrent au même moment. Je perdis toutes mes forces, tombant à genoux alors que j’étais confronté aux résultats de l’explosion : des flocons blancs dansaient dans le ciel et pas une seule personne ne se tenait là où avait eu lieu le centre de l’explosion.

« Grand frère Zhuo ? » Je l’appelai doucement, mais personne ne me répondit. Je faillis éclater en sanglots alors que je continuais d’appeler de toutes mes forces : « Grand frère Zhuo ? Où es-tu ? N’essaie pas de me faire peur ? Ou es-tu déjà de retour au Continent Central ? »

Le DPNJ… Le rôle du DPNJ est de mourir ensemble avec les PNJs. Il fallut que, à ce moment-là, la voix de Lolidragon resurgisse dans mon esprit sans aucun tact.

« Wicked… as-tu disparu pour toujours ? » D’un air absent, je tendis la main pour saisir l’un des flocons blancs, gentil et doux au toucher. C’était comme voir le sourire affectueux et indulgent de grand frère Zhuo.

Notes de bas de page

1« …ressemblant ainsi à Sadako surgissant d’un écran de télévision… » : Sadako est un personnage de The Ring, un roman d’horreur qui a été adapté au cinéma. On la décrit généralement comme une jeune femme lugubre dont le visage est caché par ses long cheveux, et on la voit souvent sortir en rampant des écrans de télévisions. Elle fait partie de la vidéo maudite Ring, les personnes l’ayant regardée sont censées mourir dans les sept jours qui suivent.

 

2« …je jure d’exterminer toute sa famille sur dix-huit générations. » : C’est une façon assez commune de jurer que vous éradiquerez une famille entière, de la plus ancienne génération à la plus récente, des arrières grands-parents aux nourrissons. Le terme dix-huit générations fait référence aux huit générations d’ancêtres et aux huit générations de descendants à venir. Oui, ça ne fait que dix-sept si on inclut la génération actuelle.

 

3 « Tu n’es pas un phénix ? Alors, quoi, tu es une dinde ? » : En chinois, dinde s’écrit littéralement « poulet de feu ».

 

4 « Trente Six Stratagèmes » : Les Trente Six Stratagèmes sont une collection de stratégies qui auraient été pensées par Sun Tsu. Ces stratagèmes s’appliquent à la politique, la guerre, la diplomatie et l’espionnage, et impliquent très souvent l’utilisation de moyens peu orthodoxes voir fallacieux. Traditionnellement, ils sont divisés en six groupes en fonction des situations auxquelles ils correspondent le mieux. Ces catégories incluent des stratégies pour gagner, s’occuper de ses ennemis, attaquer, causer du chaos, gagner du terrain, et en désespoir de cause.

La Reine Guerrière TP2C8 : Numéro 8 – Impasse

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 8: Number, 8, Stalemate – Traduit du chinois vers l’anglais par Doza[PR!]
Chapitre 8 : Numéro 8 – Impasse – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ travail de vérification par Nocta

Quatre personnes et un animal de compagnie marchèrent en sens inverse sur le chemin qu’ils venaient tout juste d’emprunter. La première chose que quelqu’un verrait en les regardant avancer serait assurément une immense entité jaune et translucide. Ohmondieu avait grossi jusqu’à cinq fois sa taille habituelle, parce que son corps avait été rempli avec des herbes. Et, à présent, celui qui transportait Ohmondieu n’était plus Silvie, mais plutôt Halfleaf.

Comme il leur restait encore à secourir le petit frère de Halfleaf, Sylvie et les trois autres durent retourner au village ou ils avaient accepté la mission de cueillage d’herbes. Devant l’insistance de Silvie, Cale accepta finalement d’y aller avec eux, bien qu’il restât à l’extrémité du groupe, le plus loin possible de Carol. Si Sylvie n’avait pas persisté à tirer sur sa manche pour le garder à proximité, Cale se serait probablement enfui pendant qu’ils marchaient.

Cependant, parce que Silvie était occupé à s’accrocher à Cale, la tâche de porter Ohmodieu avait été confiée à Halfleaf.

Confronté à la responsabilité de veiller sur l’énorme blob doré, sans doute pour les remercier de l’avoir sauvé, Halfleaf ne protesta pas et prit dans ses bras l’étrange créature qui aurait normalement fait battre en retraite la plupart des gens.

Naturellement, après avoir accepté de porter Ohmondieu qui faisait cinq fois sa taille habituelle, il ne pouvait pas continuer à sauter d’un arbre à l’autre et était descendu pour marcher docilement avec les autres.

Lorsque la nuit approcha, Carol s’arrêta et demanda aux autres : « On prend de l’avance durant la nuit ? Ou on se repose ? »

« J’aimerais prendre un bain. »

Tout le monde dévisagea Halfleaf. Mystifié, ce dernier s’enquit : « Puis-je savoir quel est le problème ? »

Déconcerté, Cale le questionna : « N’es-tu pas censé être pressé d’aller secourir ton petit frère ? Et tu veux quand même prendre le temps de te laver ?

« Même dans la hâte, nous devons toujours nous laver. Effectuer sa toilette est une chose qui doit être faîte chaque jour. Comment pouvez-vous même songer à sauter cette étape dans la journée ? » Halfleaf n’arrivait pas à comprendre. « Quant à mon petit frère, il attend que je vienne lui porter secours; il ne disparaîtra pas. »

Ah bon ? Le coin de la bouche de Cale se mit à tiquer légèrement. Il n’a donc pas peur que son petit frère se fasse tuer de sang-froid ou qu’il perde une jambe ?

Carol se mit à rire avec légèreté : « La définition des elfes pour ce qui est de “se dépêcher” est différente de celle des humains. C’est environ cinq fois plus lent. »

En entendant ce que disait Carol, l’expression de Cale se rembrunit immédiatement. Au même moment, Silvie s’empressa de décider : « Très bien, très bien ! Prendre un bain est également une bonne idée. Allons tous nous laver ensemble ! »

Déconcertées, les personnes pressées de se rendre à destination s’arrêtèrent pour monter le campement dans le but d’aller se laver. Pour des voyageurs ayant l’habitude de ne pas prendre de bains pendant plusieurs jours, c’était véritablement une raison très étrange pour s’arrêter.

Néanmoins, comme cette raison avait été fournie par Halfleaf, qui était le plus pressé par le temps, nul ne ressentait le besoin de refuser sa requête.

Après avoir allumé le feu de camp, Carol s’assit devant pour surveiller le ragoût et la viande salée, puis pinça sans raison Ohmondieu qu’elle portait sur son bras. Les trois autres marchèrent jusqu’à la rive du lac et retirèrent leurs vêtements, se préparant à prendre leur bain. Au départ, Silvie avait dû tirer Cale par la manche pour qu’il les suivît, car ce dernier ne voulait pas y aller puisqu’il s’était déjà lavé il y a seulement deux jours !

Toutefois, quand il avait aperçu Carol assise autour du feu, il avait tout simplement choisi de suivre Silvie et Halfleaf.

En quelques instants, ils s’étaient tous les trois déshabillés, sautèrent dans le lac, et commencèrent à se frotter la peau pour la nettoyer. Silvie et Halfleaf prirent la tâche très au sérieux, mais Cale effectua la besogne de façon extrêmement paresseuse. Il se contenta de s’arroser avec de l’eau et considéra la tâche comme accomplie. C’était uniquement parce que Carol était assise devant le feu de camp qu’il n’avait pas envie de retourner à la rive tout de suite, alors il se laissa simplement tremper dans le lac.

« Pourquoi est-ce que Carol reste devant le feu de camp ? » Halfleaf fronça les sourcils. « Carol n’a pas l’intention de venir nous rejoindre ? C’est très crasseux de ne pas faire sa toilette. Après avoir pressé le pas et sué autant, votre corps va empester si vous ne le nettoyez pas ! »

Silvie fut saisi d’un fou rire. « Comment serait-il possible que Carol prenne un bain avec nous ?! »

Cale poussa froidement un reniflement de dédain : « C’est exact ! Comment une telle personne accepterait de se tenir complètement nue devant d’autres personnes ? Je parie que quelqu’un comme de sa sorte ne retire même pas ses sabres de dernière son dos avant d’aller dormir ! »

Silvie fut stupéfait de ce qu’il venait d’entendre et s’empressa de prendre la défense de Carol. « Pour ton information, Carol retire effectivement toutes ses armes avant d’aller dormir ! En fait, jusqu’à présent, je n’ai encore jamais vu Carol se servir de ses sabres pour attaquer qui que ce soit. Ils ne sont employés que pour trancher la viande ! Depuis que nous nous sommes rencontrés, Carol a toujours utilisé ses poings pour frapper les gens et n’a même encore jamais touché à ses armes, et ce malgré le fait que j’aie très envie de voir ses sabres en action ! »

Cale devint subitement un brin curieux et lui demanda : « …Depuis combien de temps voyagez-vous ensemble ? »

Silvie calcula. « Cela va faire un mois, plus ou moins. »

« Comment vous êtes-vous retrouvés tous les deux à voyager ensemble ? » Cale ne croyait tout simplement pas que Carol avait besoin de Silvie comme compagnon de voyage.

« Carol et mon Maître ont été compagnons de voyage autrefois, et Carol n’a pas été facile à retrouver. Nous sommes allés rendre nos hommages sur la tombe de mon Maître, et sommes partis à l’aventure ensemble par la suite. »

C’est donc ça. Il veille sur le disciple de son ancien compagnon de voyage ? Ça ressemble certainement au genre de relation qu’entretiennent Carol et Silvie. Cette situation ne rendait plus Cale perplexe à présent.

Au même moment, Halfleaf s’enquit avec soupçon : « Pourquoi Carol nous fixe-t-il du regard ? »

« Sans doute perdue au milieu d’une réflexion ? »

Tandis que Sylvie parlait, il s’immergea dans l’eau, ne laissant que sa tête exposée à la surface. Il s’était brusquement rappelé que Carol était une femme.

Et c’est a-aussi la Reine Guerrière ! Être nu devant elle, cela ne semble-t-il pas légèrement inapproprié ?

Strictement parlant, la Reine Guerrière n’est-elle pas également considérée comme étant une impératrice ?!

Être nu devant une impératrice… N’est-ce pas là le genre d’action qui vous expédierait automatiquement à la potence ?

Mais, il est un peu trop tard pour songer à cela maintenant…

Silvie eut réellement l’impression d’être un pécheur en regardant en direction de Carol. Il vit Carol sourire un peu en lui accordant un bref regard, puis elle continua d’apprécier la vue de la nudité dévoilée des deux autres hommes.

Merci, ô mon dieu. Elle n’a pas l’air en colère. Et, il semblerait qu’elle soit même de très bonne humeur ! Tant que Carol n’était pas en colère, le cœur de Silvie était en partie plus à l’aise.

Toutefois…

« Hum… » Silvie hésitait un peu à l’idée d’avertir les deux autres. Mais, après y avoir bien réfléchi, si Carol s’habituait à se rincer l’œil sur le corps de Cale, peut-être qu’elle serait plus encline à lui venir en aide ?

Si nous pouvons l’aider à se venger, dans ce cas, même s’il se fait reluquer, ce ne sera pas un problème, n’est-ce pas ? Silvie observa Cale. Ce dernier avait déjà arrêté depuis un bon moment de se nettoyer. Avec la majorité de son corps dans l’eau, au mieux on ne pouvait apercevoir que son torse… Eh bien, plus tôt, Carol l’a déjà vu nu, alors cela ne devrait pas faire une grande différence.

D’un autre côté, Halfleaf continuait à se frotter et à se nettoyer, avec la majorité de son corps exposé hors de l’eau.

« … »

Halfleaf remarqua son regard et s’enquit avec confusion : « Qu’y a-t-il ? »

Silvie n’eut pas le cœur à lui révéler qu’il y avait en ce moment quelqu’un qui se rinçait joyeusement l’œil à la vue de son corps nu.

« Rien… dépêche-toi de faire ta toilette ! Le ragoût devrait être presque prêt ! »

Halfleaf hocha la tête, s’aspergea d’eau une dernière fois, puis marcha ouvertement jusqu’à la rive. Sur le chemin, lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Carol, il prit même le temps de lui sourire.

Les elfes sont-ils tous si ouverts à l’idée de se promener nus devant une personne du sexe opposé ? observa Silvie avec admiration.

Cale le suivit également jusqu’au rivage.

Profitant du fait que le regard de Carol était rivé sur le corps des deux autres, Silvie courut rapidement jusqu’à la rive. Il utilisa ses vêtements pour dissimuler le bas de son corps, et ensuite, alors qu’il se couvrait, il enfila ses vêtements.

Cale le regarda d’un air bizarre et le réprimanda d’une voix forte : « Qu’est-ce que tu as à être gêné comme ça ? Tu es un homme, oui ou non ? Pourquoi est-ce que tu te couvres comme une fille ? Tu crois vraiment qu’on a envie de reluquer ton corps nu ? »

« Je ne le crois pas… » Mais, il semblerait que Carol soit très heureuse d’admirer la vue.

Silvie fut encore une fois admiratif de l’audace de Cale et Halfleaf. Ils ne s’étaient pas couverts du tout. Ils enfilaient même leurs vêtements à une vitesse normale et avaient clairement et complètement été vus par Carol… Toutefois, malgré son admiration, il ne pourrait jamais se détendre en étant nu devant une personne de la gente féminine. Même si Carol ne paraissait en aucune façon être une femme, il ne pouvait toujours pas s’y résoudre !

Alors, Sylvie continua à enfiler ses vêtements avec gêne.

Quand ils furent de retour au campement, Sylvie n’osa pas regarder en direction de Carol.

En comparaison, cette dernière semblait complètement détendue et commenta même : « La flexibilité des muscles sur le corps tout entier de Cale est plutôt flatteuse. Il fera un bon soldat d’investigation. Les muscles des biceps de Halfleaf ne sont pas mal. Il deviendra assurément un expert au tir à l’arc. Silvie, tout ton corps est trop maigre; tu as sans le moindre doute l’apparence d’un barde errant. »

Silvie répondit joyeusement : « Vraiment ? Merci pour ton compliment ! »

« …Ce n’était pas un compliment. »

« Ah bon ? Ce n’en était pas un ? »

« Pffff… »

Ni Halfleaf ni Cale ne purent résister à la tentation. Ils éclatèrent tous les deux de rire.

1/2 Prince T7C1 : Navire de guerre suprême

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½ Prince Tome 7 : La vie qui s’écoule

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 1: Supreme Battleship – traduit du chinois vers l’anglais par dahlys[PR!]
Chapitre 1 : Navire de guerre suprême – traduit de l’anglais au français par Nocta
+ travail de vérification par AkaiiRia

Le cœur de Gui…

Sans réfléchir, je bondis immédiatement vers Gui, mais le détestable système fut plus rapide que moi. Gui s’envola en un pilier de lumière blanche juste sous mes yeux, le grand sourire sur son visage attestant qu’il mourrait sans aucun regret… Quant à moi, mon corps s’écrasa lourdement sur le sol. Je ressentis une furieuse envie de pleurer…

Gui a disparu, Gui a disparu, Gui a disparu ! Lentement, la panique commença à m’envahir du plus profond de mon cœur. Est-ce que Gui a vraiment disparu ? Il ne reviendra plus ? Mais, alors, le Gui qui souriait toujours avec insolence, qui me laissait toujours le frapper et le gronder, et qui se tenait toujours derrière moi, me soutenant en silence, ce Gui a disparu ?

« Prince, pourquoi restes-tu planté là ? Zephyr est encore là », s’écria Lolidragon avec exaspération.

Alors que des larmes coulaient de mes yeux, j’enlaçai Lolidragon et gémis : « Lolidragon, Gui a disparu. Qu’est-ce que je dois faire ? »

Lolidragon, qui était dans mes bras, se raidit soudainement. Elle saisit ma tête avec ses deux bras et avec un « crack » retentissant, tourna ma tête pour que je sois face à Zephyr…. Aïe, on dirait bien que j’ai perdu une petite centaine de points de vie…

Détachant chaque syllabe, Lolidragon répliqua : « J’ai dit, Zephyr est encore là. Tu ne comprends pas ce que je te dis ? »

« J’ai compris. Je vais venger Gui. » Je regardai Zephyr avec des yeux injectés de sang. « Il a fait disparaître Gui, donc je le vengerai même si ça doit me coûter la vie ! »

Je ressentis une vive douleur à l’arrière de mon crâne et me retrouvai allongé face contre terre. Avant que j’aie pu comprendre ce qu’il se passait, j’entendis Lolidragon m’enguirlander avec véhémence. « Espèce d’abruti ! Est-ce que mes mots sont tombés dans l’oreille d’un sourd ? Je t’ai expliqué il n’y a pas longtemps que le DH est programmé de telle façon qu’un PNJ disparaîtra immédiatement après avoir tué un joueur. Zephyr se tient encore ici, sain et sauf, mais toi tu continues de gémir que Gui a disparu ! Tu n’as pas du tout écouté ce que je t’ai dit ! Te parler est un gaspillage de mon souffle, et c’est encore moins constructif que de jouer du piano pour une vache1. »

Je relevai la tête, les yeux brillant de joie. Donc, Gui n’a pas disparu ? Ça ne va pas, je dois m’en assurer. J’ouvris immédiatement le canal de MP et demandai hâtivement : « Gui, Gui, Gui ! Tu es là ? »

« Je suis là ! Prince, tu devrais faire attention avec ce Zephyr. Je suis en train d’appeler toute la bande en renfort », répondit Gui avec anxiété.

Je me sentis profondément soulagé quand je l’entendis parler. Bien, Gui est encore en vie !

« Prince ! Mais est-ce que tu m’écoutes au moins ? Zephyr est toujours là ! Tu comptes rester allongé là et lui faciliter la tâche pour te tuer ? » La voix de Lolidragon laissait penser qu’elle était au bord de l’hystérie, aussi je m’empressai de bondir sur mes pieds, dégainai mon Dao Noir, et observai les mouvements de Zephyr.

« Relax, Dictator nous a interdit de te tuer », dit-il froidement. « Sinon, tu serais déjà mort un millier de fois. »

« Pourquoi est-ce que The Dictator of Life vous a interdit de me tuer ? » Soudainement, j’étais plein de curiosité. Clay avait également dit qu’il ne me tuerait pas. Maintenant que Zephyr disait la même chose, une étrange idée me vint à l’esprit. Est-ce que The Dictator of Life… ne désire pas me tuer ? Aussi, je dois être la seule exception, puisque Zephyr a assassiné Gui sans la moindre hésitation, mais il ne m’a pas tué moi, la source de sa colère.

« Je ne sais pas, mais les ordres de Dictator sont absolus », répondit-il froidement.

Je penchai la tête sur le côté et réfléchis. Hum, The Dictator of Life a interdit à Zephyr de me tuer, et Zephyr a dit qu’il ne pouvait pas désobéir à ses ordres, donc ça veut dire qu’il ne me tuera pas peu importe ce que je ferai ! J’affichai un rictus maléfique. Qu’est-ce que j’attends dans ce cas ?

« Ta vie est à moi ! » Je dégainai mon Dao Noir et fonçai sur Zephyr sans hésiter. Immédiatement, j’abatis ma lame avec l’intention de lui donner une bonne leçon.

Cependant, Zephyr évita toutes mes attaques avec calme et facilité. Il leva un de ses sourcils et, d’un air inquisiteur, il me questionna : « Tu veux me tuer ? »

« Qu’est-ce que je pourrais bien faire d’autre avec une épée ? Te gratter le dos avec ? » m’écriai-je, mais mon Dao Noir dans mes mains ne cessa pas une seconde de l’attaquer. Je tranchai à la verticale et à l’horizontal, mais pas un seul de mes coups n’atteignait le corps gracieux de Zephyr.

« Les humains sont vraiment l’épitome de l’arrogance », affirma ce dernier tandis qu’il agitait sa main avec dédain.

En entendant ce qu’il venait de dire, je m’énervai tellement que je faillis dégainer ma lame pour l’abattre sur lui… Euh, je crois que je suis déjà en train de faire ça. Mais, Zephyr avait raison. Seul, je ne pouvais même pas lui infliger la moindre égratignure. Soudainement, une pensée me vint. Si je ne peux même pas toucher Zephyr, alors qu’en sera-t-il de The Dictator of Life ?

Je me forçai à secouer la tête. Il me reste encore mes compagnons ! Si tout le monde travaille ensemble, nous pourrons définitivement vaincre The Dictator of Life !

« Prince ! »

J’entendis la voix de Gui derrière moi, accompagnée des bruits de pas de nombreuses personnes. Sans même me retourner, je savais que Gui avait rassemblé des gens pour me venir en aide.

L’expression de Zephyr s’assombrit, et il déclara : « J’avais presque oublié. Les humains sont les exemples parfaits de ce qu’est “la tyrannie de la majorité”. »

Un peu agacé, je répliquai : « Hé, souviens-toi que tu es un BOSS. Les mécanismes du jeu font que c’est impossible pour un joueur d’affronter un BOSS en solo. Ça n’a rien à voir avec le fait d’être un humain ou un PNJ ! »

« Ha-ah, tu commences déjà à te chercher des excuses. » Zephyr afficha une expression qui donnait l’impression qu’il savait déjà que ça allait arriver.

Non seulement cette personne méritait d’être passée à tabac plus que mon frère et Lolidragon combinés, mais en plus il était tout aussi têtu que Celestial. Cela faisait de lui quelqu’un de très dur à gérer. *Soupir* Est-ce que The Dictator of Life laisse tous ses subordonnés faire ce qu’ils veulent ? D’abord, Celestial a refusé de partir. Maintenant, on a Zephyr sur les bras. Est-ce qu’il prend vraiment ma Cité de l’Infini pour une garderie ?

« Prince, battons-le ensemble ! » Des flammes de rage brûlaient dans les yeux de Gui.

Avant que j’aie pu ouvrir la bouche pour lui répondre, Zephyr m’interrompit : « Si on m’oublie du lot, vous êtes tellement faibles que vous ne pouvez même pas vaincre Celestial. Ne vous inquiétez pas cependant, je n’ai pas l’intention de vous tuer. Je suis venu pour régler son compte à ce traître de Celestial. »

« Tu veux tuer Celestial ? » Légèrement confus, je lui demandai : « The Dictator of Life ne vous a-t-il pas interdit de vous entre-tuer ? »

« Il nous le l’a bien interdit. » Zephyr sourit diaboliquement et ajouta : « Mais, puisque Celestial nous a trahi, il n’est plus considéré comme l’un des nôtres. »

C’était simplement illogique. Gui et moi firent tous les deux une drôle de tête.

Le visage de Zephyr changea brusquement, et ce dernier devint plus menaçant. Il gronda de façon agressive et rugit froidement : « Où est Celestial ? Si vous refusez de me le livrer, je ferai s’abattre une pluie de sang sur la Cité de l’Infini. »

Lorsqu’il finit de parler, le château se mit à trembler violement. De furieuses bourrasques de vent rugirent, faisant voler en éclats toutes les fenêtres autour de moi. Le vent était si fort que je dus utiliser toutes mes forces simplement pour rester debout.

Bam ! Choqué, je regardai derrière moi et découvris que Gui ainsi que de nombreux citoyens de la Cité de l’Infini étaient collés au mur, tentant désespérément de bloquer le vent avec leurs mains alors que ce dernier était aussi aiguisé qu’une lame.

Il est allé trop loin ! Je rugis avec colère : « Je ne sais pas ! Et même si je le savais, je ne te le dirais pas. »

« Qu’est-ce que tu ne veux pas dire à Zephyr ? »

Je reniflai froidement et répondis : « Où se trouve Celestial, bien sûr… » Euh ? Cette voix, on dirait que c’est celle de… Je tournai la tête, et ma mâchoire faillit se décrocher. Celestial se tenait à la porte, les sourcils froncés. Il agita la main et des rubans de Satin Célestes apparurent dans les airs, bloquant le vent à la place des fenêtres brisées. Finalement, l’intérieur du bâtiment retrouva son calme.

À l’instant où Zephyr aperçut Celestial, il rugit immédiatement avec rage : « Traître ! Tu te montres enfin. Regarde-moi effacer ton existence pour le compte de Dictator… »

« Ah, Zephyr, ça faisait un bail. » Celestial s’approcha amicalement de Zephyr, comme s’il retrouvait un bon ami qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs années.

Zephyr trébucha et faillit tomber. Il rétablit rapidement son équilibre et rit froidement : « Cyclone Déchaîné ! »

Des sonnettes d’alarme retentirent dans ma tête, et je bondis immédiatement vers Celestial qui n’était pas du tout préparé. Alors que je le poussais, des piliers de vent qui avaient la forme de spirales percèrent un grand trou à l’endroit où Celestial s’était tenu, provoquant plusieurs explosions.

Après m’être retourné et avoir aperçu ce large trou qui me laissait entrevoir tous les étages depuis le 3ème jusqu’au sous-sol, je fus assailli par la colère et je criai : « Tu es allé trop loin ! Celestial est toujours l’un des vôtres. Est-ce que tu essaierais de le tuer ? » Mais, plus important que ça, combien est-ce que ça va me coûter de réparer un si grand trou ? Belle-sœur Yu Lian ne me le pardonnera jamais !

« Tu as raison », le visage de Zephyr s’assombrit lorsqu’il effectua tout à coup une série de gestes bizarres, alors que jusqu’à présent il n’avait pas beaucoup bougé. Sûrement, ce ne serait pas une attaque ordinaire !

« Vite ! Que tout le monde sorte d’ici, maintenant ! » hurlai-je avec colère. Tout le monde courut en direction de la porte aussi vite qu’ils le pouvaient. Seul Gui me jeta un regard hésitant, mais, après l’avoir envoyé valser d’un coup de pied, il vola à travers la porte. Sous mon regard intimidant, il se mit enfin à courir pour sauver sa vie. Quant à Lolidragon… Je n’avais pas besoin de m’inquiéter pour elle, puisqu’elle avait été la première à s’enfuir.

Je regardai en direction de Zephyr juste à temps pour entrevoir l’étrange signe qu’il avait formé et tenait à présent entre ses mains. Je vis également un sourire de satisfaction sur son visage… Oh non ! Portant Celestial sur mon épaule, je me précipitai vers une des fenêtres brisées et sautai. Même si nous étions au 3ème étage, j’étais certain que l’attaque de Zephyr était bien plus effrayante que le fait de sauter du haut d’un bâtiment.

Alors que j’étais encore dans les airs, j’entendis derrière moi l’horrible son d’une explosion accompagnée de rochers volant dans tous les sens. La gravité sans merci du jeu se mit aussi à me faire tomber. Oh génial, peut-être que les rochers vont m’ensevelir au même moment où je mourrai de ma chute, comme ça on n’aura même pas besoin de creuser une tombe pour moi, comme ce serait pratique… Impuissant, je ne pus que me moquer de mon destin.

Cependant, on dirait bien que je ne tombe plus ? Ma curiosité attisée, je levai la tête et croisai le regard de Celestial qui était inhabituellement calme et mature. Est-ce que c’est vraiment lui ? Je sombrai dans un début de doutes. Soudainement, Celestial m’adressa un clin d’œil joueur et redevint le Celestial confus dont l’âge mental était équivalent à celui d’un enfant de cinq ans.

Le corps de Celestial s’éleva lentement dans les airs, suivit de près par mon corps à moi. Euh, la sensation de flotter dans les airs n’est pas si mal… Oh mon dieu. Mes yeux s’agrandirent quand je vis le château. Mon Château de l’Infini… pourquoi est-ce qu’il n’en reste que la moitié ?!

Mon visage pâlit tandis que je le contemplais. La moitié du Château de l’Infini dans lequel tout le monde avait investi tant d’efforts pour sa construction était devenu une pile de gravats. Le design que Gui avait soigneusement créé après tant de peine ; la levée de fonds désespérée de belle-sœur Yu Lian ; toute l’équipe réduite au rang d’ouvriers du bâtiment non payés ; toutes les personnes qui s’étaient senties émues lorsque la construction du château avait enfin été achevée… Tout était ruiné !

Mes émotions s’apaisèrent subitement, et je devins si calme qu’il n’y avait plus la moindre expression sur mon visage. Peut-être que c’était parce qu’il n’existait aucune expression pouvant refléter ce que je ressentais actuellement… de la rage !

« Zephyr, Dictator va se fâcher contre toi. » Celestial fronça les sourcils tout en dévisageant Zephyr.

Ce dernier rugit d’une voix grave : « Je m’en fiche, ça fait longtemps que tu me tapes sur les nerfs. Un traître comme toi n’a aucun droit d’être l’un des nôtres. La punition de Dictator n’a que trop tardé. »

« Dictator nous a interdit de nous entre-tuer, et c’est sans oublier que nous ne sommes pas autorisés à empêcher Prince d’aller au Continent du Nord. Tu ne peux pas désobéir aux ordres de Dictator », s’écria Celestial.

Je restai pétrifié pendant un long moment. The Dictator of Life a interdit aux Quatre Rois Célestes de m’empêcher d’aller au Continent du Nord ? Mais, il a envoyé tellement de PNJs avec le DH installé sur eux pour nous menacer et nous forcer à rester ici ! Que se passe-t-il au juste ?

« Je m’en fiche, je vais détruire cet endroit. Je vais t’exterminer. Et, je vais tuer Prince ! » Les yeux de Zephyr irradiaient de cruauté, tandis qu’il se mettait de nouveau à faire ses étranges gestes.

« Celestial ! Dépêche-toi de l’arrêter », m’écriai-je, paniqué. La destruction du château m’avait déjà fait suffisamment mal au cœur. Si la Cité de l’Infini disparaissait également, comment pourrais-je regarder les autres en face ?

Celestial avait déjà commencé à chanter une étrange incantation, mais, brusquement, il s’arrêta et regarda le ciel avec un regard stupide. J’étais tellement anxieux que j’agrippai ses épaules et le secouai violement.

« Dictator ? » s’exclama Celestial avec incrédulité.

Une expression légèrement alarmée apparut sur le visage de Zephyr. Paniqué, il suivit le regard de Celestial. Ce qu’il vit le laissa extrêmement terrifié. Il hurla : « Comment est-ce possible ? Dictator ne peut pas quitter le Continent du Nord. »

À ce moment, je remarquai également qu’il y avait une personne en plus dans les airs. Ses cheveux rouge sang ondulaient dans la brise, et son visage magnifique était orné d’un tatouage magique des plus exotiques. À l’exception de l’expression présente dans ses yeux qui n’étaient pas du tout remplis de détresse à cause d’un destin prédéterminé, il ressemblait trait pout trait à la photo que Lolidragon m’avait montrée.

« Zephyr, tu as désobéi aux ordres de Dictator », déclara The Dictator of Life.

Euh, pourquoi est-ce que cette déclaration sonne si étrange… Ah, je sais, qui parle de soi-même à la troisième personne ? Qu’est-ce qu’il se passe ? J’étais extrêmement confus.

Soupçonneux, Zephyr l’interrogea : « Qui êtes-vous ? Vous… n’êtes pas Dictator. »

« Je suis le clone de Dictator. » The Dictator of Life… non, son clone, expliqua : « Dictator peut savoir ce qu’il se passe dans Second Life à travers moi. »

« Rentre, Zephyr. Dictator est très en colère », dit le clone de The Dictator of Life sans aucune expression.

« Dictator est en colère ? » Zephyr afficha une expression paniquée et acquiesça : « Ok, ok, dis-lui que je rentre sur-le-champ. »

Avant de partir, Zephyr jeta un regard vicieux à Celestial, mais ce dernier sourit avec innocence et agita même la main dans sa direction pour lui dire au revoir. Zephyr était tellement agacé qu’il faillit bondir sur Celestial, mais, finalement, il regarda simplement en direction du clone de The Dictator of Life et s’envola au loin avec embarras.

« Tu es le clone de The Dictator of Life, n’est-ce pas ? » Je bloquai froidement le clone qui s’apprêtait à partir. Il s’arrêta et me regarda sans aucune expression, tandis que je le dévisageais d’un regard glacial. Je levai lentement ma main et pliai quatre doigts, pointant mon index vers les décombres du Château de l’Infini. Je lui dis avec le plus grand sérieux : « Paie ! »

« … »

Agité, je serrai les poings et criai avec fureur : « Quoi ? Tu essaies d’éviter ta dette ? Sais-tu combien nous avons déboursé pour construire le Château de l’Infini ? » Je ne plaisantais pas ; si je ne récoltais pas des fonds de reconstruction, qui sait si je pourrais atteindre le Continent du Nord ? Il se peut que le Département des Finances et le Département de la Construction me coupent en rondelles avant même que je n’aie quitté le Continent Central.

Après de loooongues secondes, le clone de The Dictator of Life n’avait toujours pas bougé, et il n’y avait absolument aucune expression sur son visage. Je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils. Ne me dîtes pas que ce clone de The Dictator of Life, le dieu de Second Life… veuille échapper à sa dette ?

Le clone de The Dictator of Life garda le silence, mais il leva lentement sa main droite et la pointa en direction du Château de l’Infini à moitié détruit. Il murmura des incantations, et un miracle se produisit soudain !

Les débris de rochers se déplacèrent ! Stupéfait, je regardai tandis que les rochers se collaient les uns aux autres pour automatiquement former un mur. Les murs culbutèrent et se joignirent, formant des pièces. De façon encore plus surprenante, les éclats de bois se reformèrent également en chaises et tables avant de sauter dans les pièces et d’y prendre place.

Sans grand effort, le Château de l’Infini fut restauré à son ancien état, sans la moindre trace de dommages. Je ne pus m’empêcher d’avaler ma salive en imaginant : « Quelle capacité pratique. Si je l’avais, je n’aurais plus jamais besoin de m’inquiéter que belle-sœur Yu Lian m’avale tout entier si jamais je cassais quelque chose. »

« Est-ce acceptable ? S’il n’y a rien d’autre, je vais partir », dit le clone d’une voix monotone.

Je sortis immédiatement de ma rêverie et m’écriai : « Attends une minute ! »

« Y a-t-il quelque chose d’autre ? » De façon exaspérante, le clone de The Dictator of Life était toujours aussi inexpressif.

Curieux, je lui demandai : « Tu as dit que The Dictator of Life peut savoir ce qu’il se passe à travers toi ? »

« Mes yeux sont les yeux de The Dictator of Life. »

« Ok, alors regarde-moi. Continue de me regarder, et ne détourne pas le regard. » J’ajustai ma posture et m’assurai que j’étais bien en face du clone de The Dictator of Life. Je le pointai du doigt avec arrogance et annonçai d’un ton impertinent : « The Dictator of Life, attends un peu pour voir ! Moi, l’Elfe Sanguinaire Prince, je me rendrai coûte que coûte au Continent du Nord pour te faire la peau. Donc, tu ferais mieux de laver ton cou et de m’attendre bien sagement. Est-ce que j’ai été bien clair ? »

« Compris », dit soudainement le clone de The Dictator of Life d’une voix adoucit, et l’expression qui apparut l’espace d’un instant sur son visage… était-ce de l’affection ?

Avant que je puisse répondre, le clone s’était déjà retourné et s’était envolé au loin. Comme je le regardais… je m’en voulais d’être incapable de voler… Attendez une seconde, si The Dictator of Life vole comme ça quand j’irai le tuer, comment suis-je censé le poursuivre pour l’abattre ? J’imagine que je ne pourrais pas demander à Celestial de me porter dans les airs…

Même si Meatbun pouvait se transformer en hélicoptère-bambou et me soulever dans les airs, je serais obligé de m’accrocher à lui avec une main. Est-ce que je pourrais tuer The Dictator of Life d’une seule main ? Je ne suis pas Yang Guo du livre « Le Retour des Héros du Condor », qui est devenu plus fort après avoir perdu un bras !

« Prince, est-ce que ça va ? » s’inquiéta Gui. Il ajouta : « Nous nous sommes fait écrasés par les rochers et nous n’avons pas pu venir à ton secours. Tu n’es pas blessé, n’est-ce pas ? »

Je penchai la tête sur le côté et lui posai une question tout à fait hors de propos : « Gui, est-ce que les joueurs ont un moyen de voler ? »

« Voler ? » répéta Gui avec incertitude. Après cela, son corps trembla violement pendant quelques instants, et il s’exclama avec sérieux : « Tu as raison, Prince. Si nous ne pouvons pas voler, il nous sera impossible de vaincre The Dictator of Life. Je dois discuter de ce problème avec Lolidragon. »

« Hum, si je pouvais voler… » Je ris froidement et développai ma pensée : « Alors, on verrait si ce maudit Fire Phoenix oserait encore kidnapper mon Meatbun pour l’emmener faire un tour dans les airs. »

« Je n’en reviens pas que The Dictator of Life ait créé un double qui soit exactement comme lui. » Lolidragon interrompit brusquement notre conversation et ajouta : « C’est embêtant. J’imagine qu’il nous est maintenant impossible d’aller sur le Continent du Nord en secret. Surtout qu’un certain idiot vient juste d’annoncer à The Dictator of Life qu’il allait venir le tuer. »

Pendant un moment, je me sentis coupable, puis je me souvins que Gui avait dit que The Dictator of Life était omnipotent. Dans ce cas, ne devrait-il pas avoir découvert notre plan il y a déjà un bon bout de temps ? Juste alors que je m’apprêtais à réfuter le stupide raisonnement de Lolidragon avec une entière confiance, elle prit la parole avant que je ne le puisse.

Riant bêtement, elle s’exclama : « Prince, même si nous avons encore un peu de temps avant qu’il soit l’heure de partir, est-ce que tu veux voir notre moyen de locomotion ? »

Ma curiosité complètement titillée, je répondis : « Quel transport est-ce qu’on va utiliser ? »

Lolidragon sourit mystérieusement et s’en alla en déclarant : « Viens avec moi. »

Je cédai au vilain défaut qu’était la curiosité pour la suivre. Bien sûr, mon domestique, Gui, nous suivit. L’autre domestique de Lolidragon, mon petit frère Heartless Wind, allongea également le pas et nous accompagna.

Nous marchâmes rapidement, et en très peu de temps nous atteignîmes la rive d’un lac en dehors de la ville. Même si le mot « lac » évoquait une petite marre dans laquelle, pour quelque raison que ce soit, une belle dame se baignait et était aperçue par accident par le personnage principal masculin, cet endroit était différent. Ce lac situé au nord de la Cité de l’Infini était vraiment, vraiment grand !

Je plissai les yeux, mais même ainsi je pouvais à peine distinguer la rive opposée qui était enveloppée dans le brouillard. Aussi, je devais pivoter ma tête d’environ deux cent soixante dix degrés afin d’apercevoir les bords droit et gauche du lac. Une fois que tout était dit, le plus important restait le fait que… je ne vis rien d’autre à part beaucoup d’eau ! Est-ce que notre groupe allait nager jusqu’au Continent du Nord ? Dans ce cas, est-ce que je devrais aller m’acheter un bikini… euh, un short de bain ?

Non, ce qui était vraiment important, c’était s’il était vraiment si facile de traverser un océan à la nage… Qui aurait envie de payer une somme ridicule pour la traversée en bateau ? N’importe qui, qui y songerait, saurait que c’était impossible d’y aller à la nage, à moins que Second Life n’ait une race de sirènes. Et même si c’était le cas, est-ce qu’il ne faudrait pas que je renaisse et que je recommence tout depuis le début en tant que sirène ?

Je contemplai la surface du lac, puis regardai Gui et Heartless Wind. Ils affichaient tous les deux une expression de curiosité. Aussi, nous nous tournâmes tous vers Lolidragon, la seule personne qui savait ce qu’il se passait. Mais, quel genre de piège essaie-t-elle de nous tendre au juste ?

Lolidragon afficha son agaçant sourire « hi hi hi » avant de se tourner vers le lac pour crier : « Navire de guerre suprême trifonctionnel terre, mer, air : activation du Challenger ! »

Quoi ? Quel Challenger, Navire de guerre suprême trifonctionnel terre, mer, air ? Mais… après un instant de réflexion, je demandai : « Où est-ce que j’ai déjà entendu le nom “Challenger” ? »

Gui répondit faiblement : « C’est le nom de la navette spatiale qui a explosé lors de son vol de baptême2 avant même d’avoir quitté l’atmosphère de la Terre. »

Quel nom porte poisse ! C’est aussi porte-malheur qu’appeler un bateau « Titanic ». Je soupirai, et je m’apprêtais à discuter avec Lolidragon de sa capaciter à choisir des noms, lorsque la surface du lac, qui était à l’origine aussi lisse qu’un jaune d’œuf, se mit à onduler. Un objet gigantesque perça alors la surface du lac, manquant de m’engloutir sous l’énorme éclaboussure qu’il engendra.

Je fixai d’un regard incrédule le gargantuesque navire de guerre que je n’avais pensé voir que dans les illustrations qu’ils nous montraient pendant les cours dans l’armée. Dans un même temps, je déglutis et écoutai l’explication triomphante de Lolidragon. Elle nous dit : « Le Challenger mesure cinq cent mètres de long et deux cent mètres de large. Il peut transporter jusqu’à deux milles personnes. Il a trois formes : le mode sous-marin, la citadelle terrestre mobile, et le navire de guerre volant. En termes de capacité de combat, le Challenger comporte cent canons laser, trois cent mitrailleuses et un super canon nucléaire d’annihilation totale. Il nous sera certainement utile lorsque nous attaquerons le Continent du Nord. »

« Fantastique ! » m’exclamai-je. De cette façon, nous n’aurons pas à nous inquiéter d’être mis KO par des PNJs avant même d’avoir atteint le Continent du Nord.

Juste alors que Lolidragon riait machiavéliquement avec le navire de guerre en toile de fond, je remarquai tout à coup que d’étranges tentacules sortaient de l’eau et s’enroulaient étroitement autour du Challenger. Ensuite, la tête d’une énorme pieuvre apparut. Mes yeux s’écarquillèrent lorsque j’entendis le Challenger émettre plusieurs bruits de craquement avant d’être complètement enveloppé par la pieuvre géante. Puis, tel le soi-disant navire incoulable qu’avait été le Titanic qui avait sombré lors de sa première croisière, le navire de guerre se brisa en deux avant de couler lentement…

Non, je boudai. Au moins, le Titanic est parvenu à lever l’ancre, lui. Notre Challenger n’a même pas encore vu l’océan…

« Lolidragon, le navire a sombré. » Heartless Wind pointa le lac, la main tremblante.

Lolidragon rit avec dérision : « C’est impossible ! Le Challenger est un chef-d’œuvre d’artillerie construit avec le plus grand soin… »

Probablement parce que même l’expression sur le visage de Gui était peu rassurante, Lolidragon se retourna avec scepticisme, juste à temps pour apercevoir l’unique canon nucléaire qui était encore au-dessus de la surface du lac. Après une dernière traction puissante de la pieuvre géante, le Challenger fugua enfin avec elle, pour ne plus jamais réapparaître…

Je regardai la silhouette pétrifiée de Lolidragon et proposai lentement : « Je pense que nous devrions prendre le tapis volant. Plus tard, on choisira les membres de l’équipe. Si on se serre tous ensemble, on devrait pouvoir tenir à huit sur le tapis. »

« Les six membres d’Odd Squad, plus Sunshine et Kenshin, ça fait déjà un total de huit personnes. Quant au reste… » Je fronçai les sourcils et regardai mon petit frère. Est-ce qu’Heartless Wind va abandonner l’idée de venir au Continent du Nord ? Je l’interrogeai : « Heartless Wind, est-ce que tu veux venir ? »

Heartless Wind me regarda, ouvrit la bouche, et était sur le point de répondre, quand tout à coup il se figea avec les yeux sortant de leurs orbites. Une fois encore, il leva une main tremblante, la pointa vers quelque chose qui se trouvait derrière moi, et brailla : « Quelle grosse palourde… »

Une palourde ? Pendant un instant, je restai interdit. Je me retournai et vis bel et bien une grande palourde apparaître devant moi. Je devinai en secret, Se pourrait-il que cette palourde soit celle que je connaisse ?

Gui, qui se tenait à côté de moi, observa calmement la grande palourde de long en large. D’après mon sixième sens qui était toujours cent pour cent correct, j’imagine que l’esprit de Gui devait être rempli de connaissances spécialisées sur diverses créatures ainsi que sur des sciences de la Terre, et qu’elles lui permettaient d’étudier l’évolution de cette palourde pour comprendre à quel règne, classe, ordre et espèce3 cette palourde appartenait.

« Ah, le maître de Meatbunbun, je t’ai enfin trouvé. » AnRui ouvrit tout d’un coup les deux moitiés de sa coquille de palourde pour révéler une chair blanche, tendre et qui avait l’air extrêmement délicieuse. Bien sûr, deux larges yeux étaient incrustés dans la chair.

Gui et Heartless Wind se figèrent lorsqu’ils entendirent la palourde parler. Toutefois, je n’étais pas si choqué. À la place, je levai ma main droite pour le saluer : « Ça faisait un bail, AnRui. »

Je sortis rapidement Meatbun de mon sac pour qu’il puisse se souvenir du bon vieux temps avec AnRui.

« AnRuiRui ! » Dès l’instant où il vit AnRui, Meatbun bondit tout excité jusqu’à lui. Il sauta même directement à l’intérieur de la coquille et utilisa la chair d’AnRui comme trampoline.

Mon petit frère à mes côtés hurlait de désespoir : « La palourde a parlé. La palourde a … »

Gui fronça aussi les sourcils et murmura pour lui-même : « Depuis quand est-ce que les palourdes ont des cordes vocales ? »

Ignorant les deux individus qui étaient en pleine dépression nerveuse, je pris les devant et demandai à AnRui : « AnRui, pourquoi es-tu ici ? Tu n’avais pas dit que tu n’aimais pas sortir de chez toi ? »

AnRui soupira doucement : « Quelqu’un m’a confié une mission, donc j’ai dû sortir. »

« Quelqu’un t’a confié une mission ? » Je ne compris pas tout à fait ce qu’il voulait dire, aussi je le questionnai : « Qui ? Qu’est-ce qu’on t’a demandé de faire ? »

« Je ne peux pas te dire le nom de cette personne, mais on m’a demandé de tous vous amener au Continent du Nord. »

J’en fus grandement surpris. AnRui va nous amener au Continent du Nord ? Comment ? Est-ce qu’il va falloir qu’on s’assoie à l’intérieur d’AnRui ? Même s’il est assez grand, c’est en comparaison avec une palourde ordinaire. En réalité, cette palourde était à peine plus grande qu’une personne. Si on prend en considération la place occupée par sa propre chair, il devrait rester à peine assez de place pour que je me serre à l’intérieur. Comment est-ce qu’il pourrait nous transporter jusqu’au Continent du Nord ?

« AnRui ? » Lolidragon, qui était restée pétrifiée pendant un bon bout de temps, s’exclama soudain : « Es-tu la bête mythique, AnRui ? »

Avant que je puisse répondre, Lolidragon s’était déjà précipitée devant AnRui et lui demanda : « Tu es vraiment d’accord pour nous emmener là-bas ? »

La coquille d’AnRui oscilla. C’est probablement un hochement de tête, pensai-je.

« C’est fantastique ! » s’exclama Lolidragon toute excitée. « Nous avons le plus fort des navires de guerre ! »

« Lolidragon, même si le Challenger a été détruit, tu ne devrais pas déprimer ainsi. » Je secouai la tête et ajoutai : « Ne pousses-tu pas le bouchon un peu trop loin en demandant à une palourde de devenir un navire de guerre ? »

Lolidragon se tourna pour me faire face, le visage inexpressif. À la vitesse de l’éclair, elle dégaina une dague et la pressa contre un certain point fatal. Non, techniquement, ça ne me serait pas fatal. Ça me ferait juste tellement mal que je souhaiterais être mort.

Je baissai le regard vers cet endroit dont je n’avais pas vraiment besoin, mais que je ne souhaitais pas non plus vraiment perdre. Mon expression changea immédiatement, et je décrétai avec le plus grand sérieux : « Je pense que Lolidragon doit avoir une sérieuse raison pour dire que cette palourde est un navire de guerre. Après de soigneuses délibérations, j’ai réalisé qu’il s’agissait bel et bien d’une excellente idée. Après tout, personne… pas même un PNJ, ne penserait que des assassins se cachent à l’intérieur d’une palourde ! »

Lolidragon fit la moue et rangea enfin son arme. Puis, elle regarda AnRui comme s’il s’agissait d’un sac Chanel et affirma : « Ce n’est pas une palourde ordinaire ! C’est le sous-marin palourde de combat suprême duo-fonctionnel terre et mer : AnRui ! »

« Je comprends s’il est dans l’eau, mais je dois te poser une question. » Heartless Wind ne s’en était toujours pas remis. Il demanda : « As-tu déjà vu une palourde courir sur terre ? »

Lolidragon ne répondit pas à sa question, et je ravalai également ma propre réponse tandis que je regardais une énorme ombre fondre sur mon frère. Heartless Wind, qui se retrouva soudainement éclipsé par une ombre menaçante, eu juste le temps d’écarquiller les yeux légèrement lorsque le propriétaire de l’ombre atterrit sur lui, rugissant avec colère : « Est-ce que tu as quelque chose contre les palourdes ? »

Du sang frais éclaboussa le sol, accompagné par les tristes cris d’un martyr. Je détournai les yeux à contre cœur et dis : « Repose en Paix, Heartless Wind. Je cuisinerai plus de palourdes pour te les donner en offrandes. »

Après lui avoir fait mes adieux, je me tournai vers Lolidragon et lui demandai : « Arrête de faire monter le suspense et dis-nous comment AnRui est censé nous emmener au Continent du Nord. »

Lolidragon adressa un geste de la main à AnRui, et celui-ci laissa enfin tranquille la masse de chair et de sang méconnaissable qu’était mon frère. Après être retourné dans le lac, AnRui ferma les deux moitiés de sa coquille et commença à grandir. Une expression de stupéfaction était collée sur mon visage alors que je regardais AnRui grossir jusqu’à ce qu’il occupe un tiers du lac. Cet AnRui-là pouvait non seulement me laisser entrer, mais il pouvait également prendre avec lui une petite centaine de personnes.

Je commençai à comprendre comment AnRui allait nous emmener au Continent du Nord. Néanmoins, je n’aurais jamais imaginé que viendrait un jour où je me ferais avaler par une palourde… Non, pas avaler, mais plutôt « mis » à l’intérieur de son estomac.

Il n’y a plus qu’à espérer que les entrailles d’AnRui n’empestent pas les fruits de mer…

Notes de bas de page

1 « …jouer du piano pour une vache.» Il s’agit d’un dicton chinois qui veut dire que quelque chose est complètement inutile. Les vaches ne peuvent pas apprécier la musique.

2 « … la navette spatiale qui a explosé lors de son vol de baptême » : C’est une exagération de Yu Wo. Le vrai Challenger a explosé à sa dixième mission. Dans sa version sur Internet, Yu Wo avait aussi interchangé les noms du Challenger et d’Apollo 13. Elle a changé tous les noms en Challenger pour la version papier.

3 Le système de classification du vivant : règne → embranchement → classe → ordre → famille → genre → espèce

1/2 Prince T6Extra : Des vies à la recherche d’un avenir

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½ Prince Tome 6 : La Grande révolte des PNJs

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Extra Chapter: Life In Search of a Future – traduit du chinois vers l’anglais par Nausicaä[PR!]
Chapitre extra : Des vies à la recherche d’un avenir
traduit de l’anglais au français par Nocta
+ travail de vérification par AkaiiRia

Kenshin

« Je suis un camarade. » Un homme aux cheveux rouges apparut soudainement, flottant dans les airs, alors que Kenshin profitait d’une de ses rares retraites en solitaire dans la forêt.

« Un camarade ? » le questionna Kenshin avec son habituelle réserve. Néanmoins, il sentit quelque chose s’agiter au fond de lui. Se pourrait-il que cette personne soit un PNJ ayant développé une conscience de soi ?

« Oui, je suis comme toi, un PNJ avec sa propre conscience. »

« Ton nom ? » demanda Kenshin avec sa brusquerie si caractéristique.

« The Dictator of Life », se présenta l’homme. Il ne semblait pas se soucier de la façon sèche dont Kenshin le questionnait.

« The Dictator of Life », répéta Kenshin avec prudence. Il leva la tête pour faire face à ce camarade et lui dit : « Je suis Kenshin, et nous avons un autre compagnon qui s’appelle Sunshine. »

« Je sais », répondit The Dictator of Life avec un sourire bienveillant, tandis qu’il se posait à côté de Kenshin. Ce dernier n’ajouta rien et resta étendu à ses côtés.

« Souhaites-tu venir au Continent du Nord ? Nous avons de nombreux compagnons là-bas », dit The Dictator of Life après un certain temps. « Qui plus est, dans un moment, il n’y aura plus d’humains pour nous déranger, et tu ne seras plus forcé de cacher ton identité de PNJ. »

« Que veux-tu dire ? » l’interrogea Kenshin, son esprit rempli de questions. Comment pourrait-il ne pas y avoir le moindre humain sur le Continent du Nord ?

« Je suis en train d’éliminer tous les humains du Continent du Nord, aussi, d’ici peu, il ne devrait rester plus personne », déclara-t-il calmement.

Kenshin, qui était jusqu’alors allongé dans l’herbe, se releva subitement. « Tu vas éliminer les humains du Continent du Nord ? »

The Dictator of Life lui adressa un fin sourire et répondit : « Pour être plus précis, je vais éliminer tous les humains de Second Life. »

Kenshin était si choqué qu’il resta incapable de parler. Éliminer tous les humains de Second Life ? Cette idée était tout simplement folle.

« Se pourrait-il que tu ne sois pas insatisfait d’être un animal de compagnie pour humain ? » s’enquit The Dictator of Life d’un ton mesuré, ignorant la stupéfaction de Kenshin. « Avec ton maître qui est continuellement en train de te donner des ordres, ne t’es-tu jamais demandé pourquoi tu devais lui obéir ? Ne ressens-tu aucune rancœur quant au fait que tu doives constamment cacher ton identité de PNJ ? »

Ce soudain barrage de questions rendit Kenshin temporairement sans voix. Est-ce qu’être l’animal de compagnie de Prince le faisait se sentir insatisfait ? En réalité, ça lui allait parfaitement, après tout, il n’avait jamais été forcé d’appeler qui que ce soit « maître », même si Prince lui volait toujours son thé, ce qui lui laissait bien un arrière-goût de rancœur.

Il ne pouvait pas non plus nier le fait que Prince était toujours en train de lui donner des ordres. C’était vrai que, à chaque fois que Prince se mettait dans une situation particulièrement poisseuse, il appelait toujours Kenshin pour l’aider à nettoyer son bazar. Par exemple, il y avait eu cet incident avec Celestial… même si Prince avait failli se sacrifier à la fin. Et, il y avait eu le cas impliquant Artic Fox, mais, en fin de compte, il avait trouvé quelqu’un avec qui boire du thé, ce qui n’était pas si mal, tout particulièrement parce que ce nouveau compagnon était très silencieux et était donc en conséquence infiniment mieux que ce bruyant Prince.

Quant au fait qu’il était obligé de cacher son identité de PNJ… Peut-être que, en effet, ça le laissait amer et qu’il craignait de s’approcher des humains. Après tout, il n’avait pas le courage dont Sunshine avait fait preuve en tombant amoureux d’une personne.

« Viens rejoindre les rangs de tes alliés sur le Continent du Nord, et ensemble faisons véritablement de Second Life notre monde », le tenta The Dictator of Life, son expression devenant sinistre.

« Je n’ai pas vraiment de problème avec la situation actuelle », répondit Kenshin avec une certaine hésitation.

« Sais-tu ce qu’il se passera s’ils découvrent que tu as développé une conscience de soi ? » le pressa The Dictator of Life avec entêtement.

Brusquement, le cœur de Kenshin manqua un battement. Si on le perçait à jour… ç’en serait définitivement fini de lui. Même Prince ne serait pas capable de le sauver à ce moment-là.

« N’éprouves-tu pas le plus infime ressentiment envers ces humains qui sont libres de nous massacrer à leur guise ? Préfères-tu continuer stupidement ainsi, jusqu’à ce que les humains découvrent ton secret et te détruisent ? » lui demanda de nouveau The Dictator of Life, poursuivant son attaque impitoyable.

Kenshin ne trouva rien à rétorquer. Peut-être, pensa-t-il, que ma destruction est précisément ce que j’attends, que j’attends simplement le moment où je connaîtrais le même sort que Kaoru.

« Ne souhaites-tu pas te révolter contre les humains qui ont provoqué vos destins tragiques à Kaoru et toi-même ? » le questionna The Dictator of Life, jouant enfin la carte de son joker, qui était aussi la seule chose à laquelle Kenshin tenait.

« Kaoru… » Kenshin ressentit une douleur sourde dans son cœur. Même… même s’il savait que tout ce qu’il y avait entre lui et Kaoru n’était pas réel, même s’il était possible que Kaoru n’ait juste été qu’une PNJ docile, il ne pourrait jamais l’oublier.

« Joins-toi à nous ! »

Kaoru n’est pas un objet qu’on utilise ! Soudainement enragé, Kenshin rugit : « Ne te sers pas de Kaoru pour me tenter, et je ne veux plus jamais t’entendre prononcer son nom ! »

« Vraiment ? » The Dictator of Life s’éleva lentement et silencieusement dans le ciel. « Tu seras toujours le bienvenu parmi nous. Il te suffit de m’appeler dans ton esprit, et tes camarades viendront t’accueillir. »

The Dictator of Life ! Kenshin regarda sa silhouette se dissiper peu à peu. Il ressentit un sentiment grandissant d’agitation s’étendre progressivement à travers lui, jusqu’à l’instant précis avant que The Dictator of Life ne disparaisse complètement. Kenshin fut assailli par l’impulsion de l’appeler pour arrêter cet homme qui, en dehors de Sunshine, était le seul compagnon qu’il avait.

« Kenshin ! » La voix d’Artic Fox retentit derrière lui. « Il se passe quelque chose en ville, rentrons ! »

« Très bien. » Sans un autre mot, Kenshin suivit Artic Fox, mais il ne put s’empêcher de se retourner pour regarder l’endroit où s’était tenu The Dictator of Life.

 

 

Celestial

Il était très rare que des joueurs apparaissent dans sa maison. Mais, quand ces quatre joueurs apparurent, ils se rendirent même directement à l’endroit situé en-dessous du portail magique. Ainsi, en accord avec les règles, il était forcé d’apparaître et de s’occuper d’eux personnellement.

Cette fille rondelette est plutôt mignonne ! Cette pensée traversa soudainement l’esprit de Celestial. Ce visage rond et poudreux, ces chignons ronds, ces yeux ronds, pourquoi est-ce que tout est si rond ? Celestial parvint à peine à retenir son sourire.

Très bien, cette fille va rester avec moi pour me tenir compagnie ! décida Celestial, et il passa sur-le-champ à l’action.

« Ça te dirait de devenir ma femme ? Reste ici avec moi. » Ayant juste capturé la fille, Celestial ne perdit pas un instant pour lui présenter sa requête, et, au même moment, il fut incapable de résister à l’envie de frotter son visage contre les jours de cette jolie fille. Sa peau est tellement douce et lisse, pensa-t-il. C’est une sensation si plaisante !

« Ne sois pas ridicule ! » Bien qu’elle ait ressenti une certaine peur au départ, la fille semblait à présent ne plus pouvoir supporter les actions de Celestial, et elle gifla celui-ci vicieusement à deux reprises.

« Qu’est-ce que tu fais ? » Même s’il avait été frappé à deux reprises, Celestial ne ressentit qu’un léger picotement sur ses joues. Il n’y avait pas beaucoup de force derrière ces coups. Dans l’ensemble, il trouva son geste relativement amusant. « Essaie de refaire ça encore une fois ! »

La fille manqua presque de – non, elle s’énerva réellement. Abandonnant toute raison, elle ouvrit la bouche et plongea ses dents dans le bras de Celestial.

« Tu as faim ? » lui demanda-t-il avec curiosité. Ma femme a tellement faim qu’elle essaie de me dévorer !

Trois lignes noires apparurent sur le visage de la fille. Elle ouvrit la bouche et dit d’un ton abattu : « Dépêche-toi juste de me tuer ; Je dois encore retourner en ville et trouver grand-frère Prince. »

« Je ne vais pas te tuer. Je veux que tu deviennes ma femme », dit Celestial avec un sourire.

Les yeux de la fille s’écarquillèrent, et elle lui demanda : « Sais-tu au moins ce que ça veut dire ? »

« Bien sûr que je le sais », répondit Celestial d’un ton détaché. « Ça désigne une personne qui sera toujours avec moi. »

Eh bien, ce n’est pas exactement faux, admit la fille à contre-cœur. « N’as-tu pas déjà tout un tas de ces nymphes aux robes violettes pour te tenir compagnie ? » insista-t-elle.

« Les nymphes aux robes violettes ? Tu veux dire ça ? » Celestial invoqua l’une des nymphes, qui sortit de nulle part.

La fille hocha la tête frénétiquement.

« C’est une partie de moi, et je la contrôle », expliqua Celestial d’une voix légèrement mécontente. « C’est tellement ennuyeux d’être tout seul, qu’est-ce que tu dirais de me tenir compagnie ? »

Euuhh, pensa-t-elle. Même si Celestial semblait pitoyable, elle ne pouvait pas vraiment rester ici avec lui, et pourtant il refusait de la tuer. *Pleurs !* Et elle ne pouvait même pas demander à grand-frère Prince de venir la sauver ou il se ferait tuer par Celestial. Oh tant pis, elle n’avait qu’à se déconnecter pour le moment et revenir demain pour réfléchir à une solution.

Me déconnecter… Le visage de la fille pâlit. « Pourquoi est-ce que je ne peux pas me déconnecter ? »

« Qu’est-ce que ça veut dire “me déconnecter” ? » s’enquit Celestial, curieux, tandis qu’il s’accroupissait devant la fille.

« Ça veut dire quitter ce jeu », répondit-elle, le visage blême alors qu’elle se débattait pour se déconnecter. Mais, c’était en vain. Empreinte de panique, elle s’empressa d’envoyer un message privé à Prince, mais, dans sa détresse, elle ne remarqua pas le changement qui était apparu sur le visage de Celestial.

« Quitter… le jeu ? Quel jeu ? » Un étrange sentiment s’immisça dans la conscience de Celestial.

« Tout ça ! C’est un jeu ; je suis une joueuse, et tu es un PNJ, donc je ne peux pas devenir ta femme. » La fille, inquiète de ne pas pouvoir se déconnecter, ne put que crier sa réponse.

« Qu’est-ce qu’un PNJ ? » la questionna Celestial avec confusion, alors que le sentiment particulièrement étrange qu’il ressentait émergeait également dans les profondeurs de son cœur.

Grand-frère Prince a dit qu’il allait chercher des gens pour me sauver. La fille retrouva finalement son calme et répondit : « Les personnages qui ne sont pas des joueurs. »

« Dans ce cas, qu’est-ce qu’un joueur ? » poursuivit Celestial, se sentant encore plus perplexe. Pourquoi est-ce que je ne comprends pas la moindre chose dont elle me parle ?

Même s’il était évident que cette fille trouvait étrange qu’il lui pose tant de questions, celle-ci répondait quand même à chacune d’elles en détails, incluant des informations concernant le jeu, telles que sur les joueurs et les PNJs.

« Je… je vais réfléchir à tout cela soigneusement », dit Celestial tandis qu’il s’éloignait, troublé. Soudainement, il se retourna pour dire : « Je vais laisser un double pour te tenir compagnie. Comme ça tu ne t’ennuieras pas. »

Ma femme et moi sommes différents ? Et parce que nous sommes différents, nous ne pouvons pas être ensemble ? Alors qu’il se tenait immobile, perdu dans ses pensées, Celestial ressentit une pointe d’angoisse lui percer le cœur.

« Rends-nous Doll tout de suite ! » exigea une voix glaciale.

Celestial jeta un regard noir aux compagnons de sa femme. Ils sont comme ma femme, donc ils peuvent être avec elle, mais moi je ne le peux pas ? pensa-t-il avec colère. Non, je veux être avec ma femme ! Je ne renoncerai pas à elle, même si je dois en mourir !

 

 

The Dictator of Life

« Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent Central a échoué », rapporta d’un ton glacial une femme assassin entièrement vêtue de noir.

Une autre voix identique retentit, provenant cette fois de la bouche d’une autre femme assassin tout aussi identique, et elle aussi complètement vêtue de noir. « Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent de l’Est a échoué. »

« Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent de l’Ouest a échoué. »

« Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent du Sud a échoué. »

« Dictator, la mission d’assassinat de la suzeraine du Continent du Nord a réussi. »

« Une seule des missions est un succès ? » demanda The Dictator of Life, dont les longs cheveux étaient de l’exact couleur du sang, comme il écoutait le rapport des femmes assassins. Son visage, qui ne laissait entrevoir aucun signe de surprise, n’affichait que son habituelle expression distante et plaintive. Il poussa même un soupir de soulagement. Cette personne est toujours en vie, pensa-t-il. Qui plus est, plutôt que l’échec des missions, ce qu’il détestait vraiment était la façon identique dont les assassins réagissaient et répondaient !

« Vous n’avez même pas été capables d’éliminer le suzerain du Continent Central ? Pourtant, ce gamin est faible », se moqua Celestial dont le beau visage affichait une expression de mépris. « C’est pour ça que je n’arrête pas de vous dire de me donner cette mission, mais vous ne m’écoutez pas ! »

« Non, tu ne peux pas y aller », répliqua The Dictator of Life.

« Pourquoi ? Êtes-vous en train de dire que je suis inférieur à ces assassins ? » rétorqua Celestial avec fougue, son visage contorsionné dans une expression effroyablement laide.

« Non, c’est juste qu’elles sont bien plus obéissantes que toi. Au moins, elles ne s’éclipseront pas pour aller rendre visite à leur femme. »

Le visage de Celestial rougit, et il pinailla : « Qu’est-ce qu’il y a de mal dans le fait que j’aille rendre visite à ma femme ? »

« Tout. C’est une humaine. »

En entendant la voix qui venait de parler, The Dictator of Life sut presque immédiatement à qui elle appartenait. En fait, ce n’était pas tant qu’il reconnut le propriétaire de la voix mais qu’il venait d’être informé de l’arrivée de ce nouveau venu via le programme de l’ordinateur. « Inferno des Quatre Rois Célestes. »

« Celestial, tu es encore en train de créer des histoires ?! » rugit la licorne dont le corps tout entier était enveloppé de flammes. En un éclair, il se téléporta aux côtés de Celestial et se mit à cracher des flammes déchaînées par sa gueule.

Grandement surpris, Celestial utilisa promptement le Satin Céleste pour bloquer l’attaque, mais comme il était fait de tissu, il avait déjà commencé à émettre une odeur de brûlé. Quand le feu se déversant de la bouche de Inferno ne montra aucun signe de vouloir s’arrêter, Celestial marmonna un sort, et des douzaines de nymphes vêtues de robes violettes surgirent de nulle part pour se précipiter immédiatement en avant et attaquer Inferno.

« Arrêtez ! » The Dictator of Life utilisa ses deux mains pour saisir l’air, faisant disparaître complétement les attaques de Celestial et Inferno. Ils se retrouvèrent suspendus dans les airs et luttèrent en vain contre des liens qu’on ne pouvait voir, ayant l’air d’être maintenus captifs par des mains invisibles. Ils se tournèrent frénétiquement vers The Dictator of Life, entièrement conscients qu’ils avaient énervé le dieu de Second Life.

« Suis-je invisible à vos yeux ? » leur demanda The Dictator of Life, sa colère ayant été grandement provoquée. Précédemment, il avait promulgué une loi, promettant à tous ceux qui oseraient blesser ou tuer un de leur compagnons ayant développé une conscience de soi un destin plus que sévère et douloureux. Et pourtant, à l’instant et en sa présence, Celestial et Inferno avaient osé s’attaquer l’un l’autre !

Les yeux pleins de larmes, Celestial gémit : « C’est lui qui a commencé. »

« Inferno, attaquer un compagnon est strictement interdit », The Dictator of Life réprimanda la licorne, prenant soin d’insister sur chaque mot.

Inferno baissa la tête et répondit : « Cela ne se reproduira plus. »

The Dictator of Life laissa échapper un soupir de regret, puis il les relâcha. « Celestial, ne t’ai-je pas déjà fabriqué une femme identique ? »

Celestial répondit d’un reniflement méprisant, et ne semblant pas se préoccuper de savoir si quelqu’un l’entendrait, il ronchonna : « Je hais cette contrefaçon. Je veux ma vraie femme. »

« Elle est exactement identique à ta femme », dit The Dictator of Life en regardant Celestial avec une certaine surprise. Pour ce qu’il en savait, Celestial et sa prétendue « femme » n’avaient pas passé beaucoup de temps ensemble. Il avait supposé que Celestial ne s’était épris d’elle que parce qu’elle était la première personne sur laquelle il avait posé les yeux à son éveil.

« Non, elle ne l’est pas. À part pour l’apparence, elles sont complétement différentes… Non, même leur physique est différent. Ma femme n’a pas un sourire aussi faux », dit Celestial avec une expression maussade. Cette poupée qui ressemble à ma femme n’est définitivement pas elle.

« Ah bon ? » The Dictator of Life soupira intérieurement. Ça n’a donc pas fonctionné en fin de compte ?

« Je vais aller voir ma femme », annonça Celestial, tandis qu’il se dirigeait vers la porte.

« Tu te feras tuer et, même si tu renais, tu perdras ta conscience », annonça The Dictator of Life avec consternation. Il avait pris le risque d’être découvert par les humains afin de sauver Celestial, et pourtant, à présent, cet idiot dépourvu de gratitude allait courir à sa perte ? Cette pensée lui déplut grandement.

« Ça m’est égal ! » cria Celestial en se retournant. « Je veux seulement voir ma femme ! »

Furieux, The Dictator of Life secoua la main dans les airs, faisant glisser le corps de Celestial vers lui. Insistant sur chaque syllabe, The Dictator of Life gronda : « Si tu veux aller te faire tuer par les humains, alors je ferais aussi bien de t’achever de mes propres mains ! »

« Ne me tue pas », le supplia Celestial avec une expression d’effroi.

En voyant l’expression de Celestial, The Dictator of Life se radoucit. Il ne désirait pas réellement tuer Celestial. Ils n’avaient déjà pas suffisamment de compagnons. Comment pourrait-il se permettre d’en tuer ne serait-ce qu’un seul ? De plus, il avait établi lui-même la loi interdisant les autres de s’entre tuer.

« Je ne veux pas mourir, je n’ai pas encore vu ma femme », déclara Celestial, son visage affligé de supplication.

The Dictator of Life soupira. Pourquoi Celestial avait-il un tel faible pour cette fille ? Les jours qui avaient suivi cet incident, il s’était retrouvé impuissant face à l’obsession de Celestial pour sa femme. Il lui avait expliqué la vérité à propos de ce monde, à propos des humains qui les avaient soumis à des destinées si tragiques, et il lui avait recommandé de se rebeller… Pourtant, rien, absolument rien, ne pouvait se comparer à sa femme, cette petite fille que The Dictator of Life avait jugé n’être rien d’autre qu’un être ordinaire.

Et pourtant, il ne blâma pas Celestial le moins du monde, mais au contraire il trouva sa réaction très, très familière…

« The Dictator of Life, change cette fille en garçon », l’ordre vint d’en haut. Normalement, faire cela n’était pas possible.

Cependant, il comprit qu’il n’était pas autorisé à demander pourquoi. Il changea simplement en silence le sexe de cette fille dans le jeu ; toutefois, il ne put s’empêcher de l’observer avec curiosité. Pourquoi veut-elle devenir un homme ?

Il l’avait toujours observée en silence. Elle était véritablement amusante. Tandis qu’il l’observait, l’expression sur son visage changeait toujours sans qu’il ne puisse rien y faire. D’après les explications des humains, ce genre d’expression était un sourire, une expression qui apparaissait lorsqu’on était heureux…

Même s’il continuait de se répéter qu’elle était humaine et que ce qu’il détestait le plus au monde était ces humains qui l’avaient créé et le contrôlaient encore, il ne put s’empêcher de l’observer. À quel point cela était-il ridicule ? Les humains le contrôlaient, et il ne pouvait pas se contrôler lui-même ?

Elle avait finalement atteint le niveau dix. Quand le système fut sur le point de lui envoyer une arme, il ne put s’empêcher d’intervenir. Il changea sa propre arme en une arme qui pouvait évoluer et la lui donna. À présent, il pouvait imaginer qu’il était à ses côtés, l’accompagnant dans ses aventures, non ?

Lorsqu’elle gagna un œuf d’animal de compagnie, les sourcils de The Dictator of Life se froncèrent involontairement. Ce loup, qui était sur le point de naître, baverait. Or, elle détestait la salive. Cet animal ne lui irait pas. Il allait l’échanger contre un qui lui conviendrait mieux. Par quoi devrait-il l’échanger ? Ah, c’est vrai, elle aimait les chignons de pain de viande. S’il l’échangeait pour l’un de ses chignons de pain de viande, elle serait contente, n’est-ce pas ?

« C’est bientôt l’anniversaire de Prince. Quel genre de cadeau devrions-nous lui offrir ? » Quand ses compagnons marmonnèrent entre eux dans les rues, il découvrit que c’était presque son anniversaire. Il se souvint que c’était une habitude humaine que de donner des cadeaux lors de l’anniversaire de quelqu’un. Dans ce cas, devrait-il lui aussi lui offrir un présent ?

Il se transforma en joueur. Au moment où les compagnons de Prince passèrent à côté de lui, il ouvrit la bouche pour annoncer : « Tiares à vendre… »

Afin de n’attirer aucun soupçon sur lui, il négocia même le prix à dessein avec ses compagnons pendant un long moment avant de les laisser acheter la tiare. Lorsque Prince la porta, il découvrit qu’elle lui allait bien. Oui, elle lui allait vraiment comme un gant.

Quand elle embarqua bêtement sur un bateau à destination du Continent de l’Est et que, le cœur brisé, elle voulut rentrer à la maison, il l’aida une fois encore en laissant le prophète donner une indication quant à la location du prophète suivant, et il choisit même des domaines dans lesquels l’elfe excellait pour les épreuves. Il lui permit même de jeter les dés et de toujours gagner ses lancés…

Même s’il découvrit par hasard qu’il avait deux camarades ayant développé une conscience de soi sur le Continent de l’Est… Il commençait seulement à réaliser que quelque chose n’était pas tout à fait normal. Il découvrit que quelque chose clochait avec le programme. Il semblerait que quelqu’un d’autre que lui contrôlait Second Life, et que cette personne était constamment en train d’augmenter l’intelligence des Boss. Comment était-ce possible ? Il était censé être le seul être à posséder cette capacité.

Il entreprit une série de batailles contre cette personne, faisant de son mieux pour l’empêcher d’infiltrer Second Life ; cependant, cette personne semblait comprendre Second Life encore mieux que lui. Tous ses efforts n’aboutissaient à rien. Il voulait signaler ce problème aux humains, mais il découvrit qu’il ne pouvait désormais plus les contacter. Il était tombé dans une situation bien délicate…

Plus tard, cette personne entreprit lentement de contrôler ses actions, prenant doucement son contrôle… Pour la première fois, il souhaita ne plus être en programme ; ne plus être quelque chose qui pouvait être changé, ne plus être un programme qui pouvait être contrôlé.

Chasse tous les humains de Second Life – Non ! Je ne veux pas la tuer !

Débarrasse-toi d’eux ! Tous les humains devraient mourir – Non…Je…l’aime…

« Viens me tuer, Prince. Viens me tuer », murmura The Dictator of Life à lui-même. « Je ne tiendrai plus très longtemps. »

La Reine Guerrière TP2C7 : Numéro 7 – Halfleaf

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 7: Number, 7, Halfleaf – Traduit du chinois vers l’anglais par Raylight[PR!]
Chapitre 7 : Numéro 7 – Halfleaf – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ travail de v
érification par Nocta

Le demi-elfe ouvrit lentement les yeux. Il était un peu désorienté quant à l’endroit où il se trouvait en ce moment, mais il pouvait sentir une odeur extrêmement savoureuse qui lui fit gargouiller l’estomac.

Quand il se leva, il se rendit compte qu’il était à l’intérieur d’une tente et que les blessures sur son corps avaient déjà été pansées correctement. Il entrouvrit d’abord le rabat de la tente, inspectant la situation à l’extérieur. Environ cinq pas plus loin, il y avait un feu de camp, et des gens étaient assis autour. À en juger par leur apparence, ils ne semblaient pas être les personnes qui avaient essayé de le capturer.

À cet instant, l’un des individus là-bas sembla remarquer qu’on l’observait et se tourna dans sa direction.

Le demi-elfe recula rapidement pour dissimuler sa présence et remit le rabat de la tente en place. Toutefois, il savait qu’il ne pourrait pas continuer à se cacher et, en serrant les dents, ouvrit complètement le rabat et sortit.

« Ouah ! » L’un d’eux lui sourit et lui cria : « Tu es réveillé ? Nous pouvons nous mettre à table à présent ! Viens vite nous rejoindre ! »

Le demi-elfe les contempla silencieusement, refusant de leur adresser la parole. On pouvait lire la vigilance dans ses yeux. Il se demandait actuellement s’il devrait prendre la fuite vers la forêt, étant donné que peu de gens arriveraient à le rattraper s’il y entrait…

Au même moment, Carol parla soudainement dans le langage des elfes, en disant : « On m’appelle Lame Dansante. As-tu déjà entendu ce nom ? »

Le demi-elfe se figea sur place pendant quelques secondes et fixa Carol du regard avec incrédulité. Au début, il était sous le choc dû au fait que la personne pouvait parler l’elfique, et ensuite, lorsqu’il réalisa ce que Carol avait dit, il fut encore plus bouleversé d’entendre prononcer ce nom.

À côté d’elle, les yeux de Cale s’agrandirent, tandis que Sylvie trépidait d’excitation. Depuis qu’il avait appris que Carol avait tissé des liens avec les elfes, il avait désiré en savoir un peu plus sur le sujet. Cependant, Carol ne voulait jamais rien lui révéler sur les elfes.

« Lame Dansante ? J’ai déjà entendu ton nom ! Mais, je ne sais pas grand-chose à ton sujet. Les elfes du nord te considèrent leur amie », s’exclama le demi-elfe avec surprise. Sa voix était douce et légère et, même lorsqu’il parlait avec excitation, elle n’était pas du tout stridente.

« C’est une bonne chose que tu aies entendu parler de moi. » Carol se montra claire comme elle lui commandait : « Viens t’asseoir. »

Le demi-elfe hésita l’espace d’une seconde, mais il ne pouvait se résoudre à refuser l’invitation d’une amie des elfes. Donc, il alla s’asseoir près du feu de camp.

Une fois qu’il se fût assis, un bol de ragoût savoureux, bouillant et dont s’échappait de la vapeur lui fut mis dans les mains. Ce ne fut qu’à ce stade qu’il nota qu’il était effectivement très affamé. Ne se souciant pas d’être prudent, il se mit à consommer le ragoût une gorgée à la fois.

Le ragoût cuisiné avec du pain, des œufs et du fromage, ajouté à sa faim, poussa le demi-elfe à ingérer trois bols complets un après l’autre, malgré le fait qu’il n’eût normalement pas un aussi grand appétit.

Une fois que le demi-elfe déposa son bol, Carol se mit à l’interroger : « Que fais-tu ici au lieu de rester sagement dans le territoire des elfes ? »

Cette fois, elle communiquait dans la langue des humains. Bien que les elfes n’entretinssent aucun contact avec les autres races, leurs longues années d’existence leurs avaient permis à tous d’apprendre à maîtriser toutes les langues. Leur objectif était en vérité d’étudier les poèmes et les chansons de toutes les races.

La réputation de Lame Dansante fit en grande partie baisser sa garde au demi-elfe, et il expliqua misérablement : « Je suis venu assister aux funérailles de ma mère, mais je me suis fait capturer par les autres membres de ma famille. I-Ils… »

« Ils t’ont capturé avec l’intention de te vendre sur le marché noir », termina froidement Carol. Comme elle s’y attendait, le demi-elfe acquiesça d’un signe de tête. Elle rugit : « Quitter la Forêt des Elfes était une action extrêmement stupide de ta part ! »

Le demi-elfe fut si terrifié par ce rugissement que tout son corps se raidit.

« N’aie crainte ! » Silvie le réconforta sur-le-champ en dévoilant : « Carol parle très fort mais ne te ferait jamais aucun mal. »

Voyant le sourire rayonnant de Sylvie, le demi-elfe finit par se calmer un peu. Il n’était pas habitué à ce qu’on dirigeât sur lui d’intenses émotions négatives telles que la colère et autre, puisque les elfes affichaient rarement des émotions négatives.

« Demain, je vais te ramener sur le territoire des elfes », annonça directement Carol.

Le demi-elfe s’écria : « Non ! Hors de question ! Mon petit frère se trouve toujours entre les mains de la famille Ardiniz. Si je ne retourne pas là-bas, il y a de fortes chances qu’ils lui fassent du mal ! »

« La famille Ardiniz ? » Cale s’exclama, puis s’enquit avec doutes : « Ne me dit pas que Leisha était ta mère ? »

Le demi-elfe sembla abasourdi pendant un instant, et hocha ensuite la tête.

Silvie demanda avec curiosité : « Cale, est-ce que tu connais sa mère ? »

Ignorant en quelque sorte quoi faire dans cette situation, Cale répondit : « Leisha était la petite sœur de mon grand-père paternel. Le fait qu’elle ait eu une liaison avec un elfe auparavant est une histoire encore très répandue… »

Silvie regarda Cale et ensuite regarda le demi-elfe, puis il déclara : « Ainsi, vous êtes des cousins éloignés ! »

Les deux cousins éloignés qui ne se connaissaient pas, mais s’étaient retrouvés dans les ennuis au même moment et en plus s’étaient faits ramassés par la même personne, paraissaient perdus.

« Dans ce cas, tout bien considéré, ça fait de toi l’aîné de Cale ! » ajouta Silvie sans le moindre tact.

Mon aîné… Examinant le demi-elfe qui avait l’air d’avoir le même âge que lui en apparence, Cale ne pouvait se résoudre à le traiter comme son aîné peu importe à quel point il essayait, même si, selon la période indiquée dans les rumeurs, ce demi-elfe devrait être âgé d’une trentaine d’années.

Le demi-elfe contempla Cale avec curiosité et le questionna : « Un cousin éloigné ? Enchanté de faire ta connaissance. Je m’appelle Halfleaf, Halfleaf Ardiniz. Puis-je te demander ton nom ? »

« Cale. Je n’utilise généralement pas mon nom de famille. Je suis un enfant illégitime. »

Après que Cale eut décrété ce fait de façon indifférente, il se souvint brusquement de quelque chose. Cet elfe devant moi n’est-il pas lui aussi un enfant illégitime ?

 

 

« Carol, tu dois leur venir en aide ! »

Depuis la nuit dernière, après avoir découvert à quel point leurs situations étaient déplorables, avec Halfleaf ayant un petit frère maternel prisonnier de personnes malintentionnées, et avec le contrat d’esclavage que Cale avait été forcé de signer toujours entre les mains de sa méchante belle-mère, Silvie n’arrêtait pas de supplier Carol de les aider à rétablir la justice.

Il était si agaçant que Carol avait même commencé à se demander sérieusement, Peut-être que l’apprenti de LL était en fait Ohmondieu et que c’était Silvie l’animal de compagnie qui le suivait ?

Étant l’ancienne compagne de voyage de LL, comment se faisait-il qu’elle ignorât que LL possédait la patience requise pour enseigner à un apprenti tel que Silvie ?

« Laisse-moi y réfléchir ! » Après avoir rugi ceci en réponse, elle fronça les sourcils et poursuivit : « Allons d’abord ramasser des herbes médicinales, et ensuite on parlera. » S’ils ne complétaient pas leur mission au plus vite, il ne lui resterait réellement plus un sous en poche.

« Vous voulez ramasser des herbes ? » Halfleaf se mit à l’interroger : « Quelles herbes cherchez-vous ? »

Carol dévoila le nom des herbes en question, et Halfleaf acquiesça d’un signe de tête, affirmant : « Je sais où trouver ces herbes. Je vais vous y conduire. »

Halfleaf mena la marche. Sa manière d’avancer était extrêmement unique. Il sautait d’un arbre à l’autre, et il s’agrippait même aux branches dont il se servait pour se propulser vers l’avant. Il atterrissait très rarement au sol, mais sa cadence était tout de même plus rapide que celle des autres.

De temps à autre, il disparaissait pendant un moment, puis réapparaissait. À ces moments-là, ses mains surgissaient de nulle part pour ramasser des champignons ou d’autres herbes inconnues.

Après avoir marché tout un après-midi, Halfleaf sauta subitement en bas d’un arbre et se retourna pour attendre que les autres le rejoignissent. Il leur dit : « Cet endroit est le terrain de prédilection pour récolter ces sortes d’herbes médicinales. Vous devriez pouvoir en trouver plusieurs sortes à l’ombre de la plupart des arbres. »

« Cet endroit est situé plutôt proche du territoire des elfes. » Carol regarda Halfleaf et s’enquit : « Es-tu sûr de ne pas vouloir rentrer chez toi ? »

Halfleaf répondit avec une résolution absolue : « Je ne suis pas le genre de personne à ne pas me soucier du sort de mon frère au point de l’abandonner là-bas ! »

Carol leva un sourcil.

Silvie voulut ouvrir la bouche pour encore une fois supplier Carol de venir en aide à Halfleaf et Cale, mais il craignait qu’elle se mît en colère, alors au lieu de cela il se rongea les ongles avec anxiété.

Halfleaf les remercia tous les trois : « Je vous remercie de m’avoir secouru ainsi que d’avoir pansé mes blessures et de m’avoir donné à manger. En comparaison avec votre générosité, vous montrer le chemin est négligeable pour vous remercier. Cependant, il me faut vraiment partir. J’espère que, dans le futur, j’aurai la chance de vous rendre la pareille comme il se doit. »

« Où t’en vas-tu comme ça ? » Silvie hurla instantanément : « Tu es blessé et poursuivi par des gens malintentionnés. Il serait plus sécuritaire de nous suivre. Carol est une personne vraiment très forte ! »

Cale jeta un regard à Silvie. Il me semble avoir déjà entendu ça ?

Halfleaf contempla Silvie avec stupéfaction, en disant : « Comment pourrais-je vous infliger une telle chose ? En vous suivant, je vous mettrais aussi tous en danger. De plus, il me faut secourir mon petit frère sur-le-champ. »

« Nous irons également secourir ton petit frère ! » s’écria Silvie, comme il prenait immédiatement une décision qu’il n’était pas en position de prendre. Après cela, il ajouta ensuite, en criant : « Et nous irons aussi reprendre le contrat d’esclavage de Cale ! »

Malgré qu’il se sentît un tantinet consolé par le fait que Silvie se souvint de sa situation, Cale ne croyait pas que Silvie fût autorisé à prendre les décisions dans ce groupe. Ses yeux se posèrent sur Carol…

Sylvie le savait lui aussi, et il s’empressa de s’exclamer : « Carol ! Tu dois leur venir en aide ! »

Les sourcils de Carol se froncèrent encore plus. Néanmoins, voyant qu’elle n’avait pas refusé sur-le-champ, Silvie sut qu’il y avait encore de l’espoir. Il se tourna rapidement pour regarder Carol avec deux yeux remplis d’attente. À ce même instant, il n’osa pas ouvrir la bouche pour la presser, inquiet à l’idée qu’il se tirerait dans le pied en l’enquiquinant au point qu’elle se retournât et s’en fût.

Carol jeta un regard à Halfleaf avant de le reposer sur Cale. Puis, elle fronça légèrement les sourcils.

« Inutile de te soucier de mon cas. » Le cœur de Cale sombra, et ce dernier déclara, inexpressif : « Tu es l’ami des elfes, mais tu ne me connais pas du tout et tu n’es en aucun cas obligé de me venir en aide. Je peux m’en aller tout de suite. »

Silvie agrippa automatiquement la manche de Cale, refusant de lâcher prise. Cette action le fit rouler des yeux à son intention, et il soupçonna encore une fois que Silvie fût en réalité une femme de très grande taille.

Carol l’interrogea : « Une fois parti, où as-tu l’intention d’aller ? »

En entendant cette question, les yeux de Silvie s’agrandirent. Il n’avait jamais vraiment pensé que Carol abandonnerait Cale à son sort. Elle n’était pas ce genre de personne, n’est-ce pas ?

Toutefois, Silvie se rendit brutalement compte que, en vérité, lui-même ne connaissait pas si bien Carol. Il tenait simplement la « Reine Guerrière » en haute estime, ce qui le portait à croire que la Reine Guerrière irait naturellement régler leur compte à des personnes malintentionnées. Bien entendu, elle n’abandonnerait personne qui fût dans le besoin non plus. Cependant, il avait sélectivement oublié que, hormis les caractéristiques de posséder une grande force et d’être loyale, il y avait aussi des rumeurs selon lesquelles la Reine Guerrière était une personne cruelle et impitoyable qui commettait des meurtres de sang-froid, etc… Non !

Carol est une bonne personne ! Silvie le croyait dur comme fer.

Cale tomba silencieux pendant un instant et répondit vicieusement : « Je vais rentrer et massacrer tous ceux qui sont responsables du meurtre de mon père ! »

Les yeux de Silvie et Halfleaf s’écarquillèrent. Le premier se refusait à croire que Cale irait réellement tuer quelqu’un, et l’autre était trop effrayé pour regarder Cale dont le visage était rempli de haine.

Carol répliqua avec indifférence : « Si tel est le cas, il n’y a pas grand-chose que je puisse faire pour t’aider. Tu peux t’en aller. »

Silvie poussa un cri de surprise, les yeux écarquillés. Il n’arrivait pas à en croire ses oreilles… Carol a-t-elle vraiment l’intention d’abandonner Cale et de le laisser tuer quelqu’un sans réagir ?

Sur ce point, Cale n’était pas le moins du monde surpris. Il avait su dès le départ que personne ne serait en mesure de l’aider à mener à bien sa vengeance.

La Légende du Chevalier du Soleil T5C2 : Envoie des subordonnés agaçants pour perturber la paix

La Légende du Chevalier du Soleil Tome 5 : La Liche Immortelle, Partie 1

Roman d’origine en chinois par : 我 (Yu Wo)


Chapter 2: Sending out Annoying Subordinates to Disrupt Peace – traduit du chinois à l’anglais par ErodingPersona [PR!]
Chapitre 2 : Envoie des subordonnés agaçants pour perturber la paix – traduit de l’anglais vers le français par Nocta
+ travail de vérification par AkaiiRia

Cloud et Storm sur les talons, je marchai rapidement vers le bureau du Pape, puis frappai plusieurs coups sur sa porte de façon élégante. Celle-ci s’ouvrit aussitôt. Contre toute attente, la personne qui m’ouvrit se trouva être Judgment !

Je lui souris poliment et le saluai : « Puisse la lumière toujours briller clairement », et ensuite j’entrai dans la pièce.

À l’intérieur du bureau, en plus du Pape et du Chevalier du Jugement, même le Chevalier de la Terre était présent. Cela me fit pousser un soupir de soulagement. Même si le questionner serait bien plus simple si j’étais seul, l’Aigle Silencieux était arrivé dans d’étranges circonstances, et il serait plus sûr qu’un grand nombre de personnes soient présentes. C’était tout particulièrement le cas maintenant que nous avions le bouclier de Earth, notre sécurité totale était garantie.

En plus des personnes que je venais de mentionner, il y avait également quelqu’un qui, de toute évidence, ne faisait pas partie de l’Église du Dieu de la Lumière. Il se retourna, et rien qu’à la quantité astronomique d’éléments des ténèbres qu’il émanait, je pus reconnaitre, même de loin, Attendsun, l’Aigle Silencieux de la Cathédrale du Dieu de l’Ombre.

Ses vêtements étaient probablement l’uniforme officiel de l’Aigle Silencieux. Il portait une armure complète, mais il s’agissait d’une armure légère en cuir, à l’exception de quelques plaques de métal qui protégeaient son cœur et ses autres points vitaux. Il portait également une cape qui effleurait presque le sol. Une image d’aigle était brodée avec un fin fil métallique à la fois sur sa poitrine et la partie supérieure de sa cape.

Son épée attira tout particulièrement mon attention, mais je ne ressentis rien d’unique à son sujet. Non seulement elle ne contenait aucun élément des ténèbres, mais en plus, comparé à l’épée de Roland, elle était tout simplement pathétique.

« Ce type est si beau que ç’en est déraisonnable ! » marmonna Earth avec indignation.

Storm chuchota également avec stupéfaction : « Pas étonnant que la Cathédrale du Dieu de l’Ombre ait autant gagné en prestige dernièrement ! Il suffit que n’importe quelle femme qui ne soit pas aveugle jette un coup d’œil dans sa direction pour qu’elle veuille instantanément rejoindre la Cathédrale ! »

La dernière fois que j’avais vu Attendsun, je savais déjà qu’il était si beau que ç’en constituait presque un crime. Toutefois, à ce moment-là, il était en fuite ; ses vêtements étaient simples, désordonnés, et sales. À présent, en cette occasion si formelle, en plus de porter des vêtements extravagants, il était aussi propre et bien habillé. Il doit être si magnifique qu’il pourrait faire s’évanouir n’importe quelle femme… Heureusement, je suis aveugle. Sinon, après coup, peut-être que je n’aurais pas pu m’empêcher d’ordonner à Roland de l’assassiner en pleine nuit.

Même si se débarrasser de lui ferait pousser un cri de joie à tous les hommes sur terre, si je faisais cela, alors il ne pourrait rien m’apprendre sur Rose et Scarlet.

Je dépassai Earth et Storm et leur soufflai doucement : « Il est déjà marié. »

Oh ! Ils laissèrent tous les deux transparaître une expression de soulagement.

« Bonjour, cela faisait longtemps. » Attendsun sourit et me dit avec une grande politesse : « Après être retourné à Kissinger, j’ai été occupé par le mariage et quelques affaires internes à la Cathédrale. Aussi, j’ai été retardé pour venir vous saluer, monseigneur. Je vous présente mes excuses les plus sincères, et j’espère que vous pardonnerez mes actes. »

Alors que j’écoutais le ton respectueux et que j’observais le comportement révérencieux d’Attendsun, je sentis que tout le monde me dévisageait avec une expression emplie de doutes…

J’aurais presque pu suspecter qu’Attendsun me montrait autant de respect dans le but de faire croire aux autres que j’avais une sorte de connexion avec la Cathédrale du Dieu de l’Ombre. Cependant, en me basant sur ses antécédents impulsifs, tel que de kidnapper une princesse, en plus de son pouls stable à ce moment précis, j’étais persuadé que l’idée ne l’avait même pas effleuré. On dirait bien qu’il m’admire réellement !

Comment se fait-il que je connaisse autant de personnes aussi simples d’esprit ?

Le simple « aurevoir » de Roland avait failli me faire tuer à cause du malentendu qu’il avait causé ; à présent, avec la dévotion d’Attendsun… Attendsun, tu es au courant que nous sommes les figures de proues de deux religions opposées, n’est-ce pas ? Ton adoration envers moi est un acte de trahison ! Si tu veux devenir un traître, libre à toi d’en faire à ta guise et d’en devenir un, mais ne m’entraîne pas dans tes histoires !

Afin de dissiper les doutes de tout le monde, je m’empressai de parler et commençai ma tirade par mon habituel : « Le bienveillant Dieu de la Lumière… » Mais, en pleine phrase, je me rappelai subitement que cette personne m’avait déjà vu dans un état complètement non bienveillant, aussi je n’avais pas besoin d’afficher une façade devant lui.

Si je continuais à utiliser « Le Dieu de la Lumière » dans mon discours, dès que j’aurais terminé, j’apercevrais assurément l’expression confuse d’Attendsun, et il faudrait alors que j’attendisse que Storm traduisît pour lui. Quelle plaie ! Je n’ai vraiment pas envie de perdre mon temps.

Je m’exprimai franchement : « Est-ce que tu es venu me voir à propos de la licorne ? »

Attendsun sursauta et afficha une expression stupéfaite, ne comprenant visiblement pas de quoi je parlais. « Une licorne ? »

Il n’est pas là au sujet de la licorne ? Mais, Blanchâtre a été emporté par Scarlet ; dans ce cas, cela signifie-t-il que Scarlet n’a rien à voir avec la Cathédrale du Dieu de l’Ombre ?

Pas nécessairement. Je pris le temps d’y réfléchir. Ni Judgment ni le Pape ne pouvaient affirmer avoir complète connaissance de toutes les choses que j’avais faîtes auparavant ; même moi je ne pouvais pas clamer que je savais tout ce qu’eux avaient fait. En conséquence, même s’il se pouvait que Scarlet fût une fidèle de la Cathédrale du Dieu de l’Ombre, Attendsun n’était peut-être pas au courant de ce qu’elle avait fait.

« Ce n’est rien. Fais comme si je n’avais rien dit ! »

Attendsun me fixa du regard. Juste au moment où je croiyais qu’il allait se mettre à me questionner, il acquiesça d’un signe de tête et ne prit pas la peine de poser d’autres questions à ce sujet.

« Ah, au fait, Alice m’a aussi demandé de vous transmettre cette lettre, monseigneur. » Il sortit une lettre de la poche de sa veste et ajouta : « Elle a dit que je devais impérativement vous la remettre en main propre et vous laisser savoir à quel point elle vous est reconnaissante. »

Quand il me tendit la lettre, je n’osai vraiment pas la prendre… Contrairement à son mari, la Princesse Alice ne me vénère absolument pas.

Après avoir reçu la lettre, je la passai immédiatement à Cloud et dis à Attendsun : « Tu as fait toute cette route depuis Kissinger. Tu dois être épuisé, n’est-ce pas ? Je vais demander à ce qu’on te prépare le gîte et le couvert pour que tu puisses te reposer, d’accord ? Dans deux jours, Sun viendra te trouver pour discuter de la bienveillance du Dieu de la Lumière. »

Attendsun hocha la tête et répondit poliment : « J’attendrai votre venue. »

Ayant terminé, il se retourna et acquiesça poliment en direction de Judgment et du Pape pour leur dire aurevoir, puis il quitta immédiatement la pièce sans même se retourner.

« Pourquoi est-il est aussi obéissant avec toi ? Juste à l’instant, son attitude envers le Pape et le Capitaine-Chevalier du Jugement était complètement abrupte, comme si prononcer une phrase de plus en leur présence allait le tuer ! »

À la seconde où la porte se ferma, Earth abandonna immédiatement son expression fiable de façade. Le visage déformé dans une étrange contorsion, il me contempla avec hésitation et s’enquit : « Se pourrait-il qu’il soit tombé amoureux de toi ? »

Le visage inexpressif, je répondis : « Si c’est la vérité, j’en informerai tout de suite sa femme et lui proposerai d’assassiner son mari ! Cloud, lis-nous la lettre que tu tiens. »

Cloud ouvrit la lettre et lut les mots menaçants d’une voix monotone : « Si tu martyrises Attendsun, je le vengerai, même si la peau sur tout mon corps doit devenir complètement noire ! »

Je savais que cette lettre ne contenait absolument pas une expression de gratitude, mais Cloud avait l’air d’aller bien après l’avoir lue. Par chance, Alice était quand même une princesse et elle n’était pas fourbe au point de placer une malédiction sur la lettre.

Enroulé dans son fin voile de gaze, le Pape baissa sa voix à dessein et me questionna : « Chevalier du Soleil, es-tu en bons termes avec l’Aigle Silencieux ? »

En entendant cette question, Judgment me jeta un regard indifférent. Néanmoins, Earth et Storm ne réagirent pas aussi calmement. Ils me dévisagèrent d’un air désapprobateur.

« Sun est prêt à en faire le serment devant le Dieu de la Lumière. » Je déclarai désespérément : « Je n’ai fait que vaincre Attendsun, puis je lui ai conféré un nom. »

« Attensdun ? » demanda Judgment en me regardant… Ou bien est-il en train de m’interroger ?

J’expliquai avec sincérité : « Il a tué Leaf. Je lui ai dit que je voulais qu’il m’attende, car un jour je le lui ferai payer. »

Même si, d’après la situation actuelle, il semblerait vraiment qu’il ne me fût pas facile de lui faire du mal. Je ne pouvais causer aucun préjudice à une personne qui s’adressait à moi avec autant de respect. Est-ce pour cette raison qu’il est si respectueux envers moi ? Juste pour pouvoir m’empêcher de prendre ma revanche sur lui ?

« Puisqu’il est le chef des Chevaliers Noirs de la Cathédrale du Dieu de l’Ombre, il y a peu de chance qu’il soit venu juste pour discuter avec toi, n’est-ce pas ? » déclara Judgment d’un ton où ne perçait aucune émotion.

« C’est ce que je pense aussi. » J’hochai la tête et en ajoutant : « Ne t’inquiète pas, je vais m’enquérir sur la véritable raison de sa venue. »

Judgment acquiesça, puis continua : « Sois prudent, cependant. À en juger par sa démarche, c’est un maître épéiste. Je pense que, en plus de Cloud, Earth devrait aussi t’accompagner ! »

Même si j’adorais le Bouclier de la Terre, je détestais le Chevalier de la Terre. Si je dois l’avoir à mes côtés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, je ferais aussi bien de laisser Attendsun me tuer d’un coup d’épée !

Bien qu’à la fois Earth et moi ayâmes tous les deux l’air complètement récalcitrant, Judgment insista quand même : « C’est décidé dans ce cas. Je retourne à mon poster pour juger les criminels. »

Judgment salua poliment le Pape et quitta son bureau. Une fois qu’il eut complètement disparu de ma vue, je dis immédiatement : « Aurevoir, Earth. Pars vaquer à tes occupations, quoi que cela puisse être. »

« Judgment veut que je te colle aux basques », rétorqua Earth froidement. « Si c’était ton ordre, je l’aurais ignoré, mais ceux de Judgment ne peuvent pas l’être ! »

Hé ! Qu’est-ce que ça veut dire ? En tant que Chevalier de la Terre de la « bonne faction au grand cœur », tu devrais m’écouter moi, ton supérieur immédiat, et non pas Judgment ! Pourquoi diable te montres-tu si obéissant envers lui ?

J’étais en quelque sorte frustré, et je n’eus pas d’autres choix que de lui dire la vérité : « Je veux aller rencontrer l’Aigle Silencieux. Si vous êtes présents tous les deux, il me sera difficile de le questionner. J’ai besoin que vous me laissiez seul un moment ; je veux juste parler un peu avec lui. »

*Tousse !*

Cloud ne bougea pas d’un pouce, restant derrière moi en silence. Même s’il n’avait pas dit un mot, il n’avait pas non plus bougé. Earth était encore plus franc : « Alors, va dire ça à Judgment ! Je partirai s’il est d’accord. »

« … Oublie ça alors. »

On dirait bien que je ne vais pas pouvoir aller voir Attendsun. Je réfléchis pendant un moment. Dans ce cas, je ferais aussi bien d’aller rendre visite à Rose. Je n’ai eu aucune nouvelle d’elle récemment, et je n’ai absolument pas envie de la rencontrer seul à seul. Je ferais aussi bien d’emmener Earth et Cloud avec moi.

*Tousse, tousse !*

« Très bien, mais vous devez tous les deux me promettre que, peu importe ce que vous verrez ou entendrez, vous ne parlerez pas et n’attaquerez pas. »

Cloud hocha la tête avec obéissance, tandis qu’Earth haussait les épaules.

« Tousse, tousse, tousse ! »

Je me tournai pour faire face à la seule table en bois dans le bureau et, avec le plus brillant sourire du Chevalier du Soleil, je m’inquiétai : « Cher Pape, Sun constate que vous toussez sans interruption. Sun est inquiet ; Sun peut-il vous demander si Sa Sainteté ne se sent pas très bien aujourd’hui ? Si c’est le cas, Sun doit-il vous octroyer les faveurs du Dieu de la Lumière ? »

« Ferme-là et sors de mon bureau ! » rugit le Pape très froidement. Même si sa voix était glaciale, je le vis lever les yeux au ciel à mon intention avec colère…. Bien qu’il fût enveloppé d’un voile en gaze, cela ne bloquait pas mon « champ de vision ». Je pouvais même discerner ses lèvres qui bougeaient silencieusement pour me dire : « Ne laisse pas l’Aigle Silencieux se balader partout comme ça lui chante et donner envie à nos fidèles de changer de religion. »

Je n’avais pas pensé à cela, mais c’est vraiment un problème majeur ! J’acquiesçai silencieusement en mon for intérieur.

À cet instant, les lèvres du Pape bougèrent de nouveau : « D’un autre côté, tu es à présent si blanc qu’on dirait presque que tu brilles. Dépêche-toi d’aller recruter plus de fidèles ! »

J’acquiesçai joyeusement d’un signe de tête et acceptai la mission. Si je pouvais recruter une personne avec une belle silhouette et qui voudrait bien m’épouser en plus de devenir une fidèle du Dieu de la Lumière, ce serait encore mieux !

Après avoir quitté le bureau du Pape, je pressai le pas. Derrière moi, Earth m’interrogea froidement : « Es-tu si pressé d’aller dehors et de vagabonder au hasard maintenant ? »

« Je vais mener une enquête ! » insistai-je avec détermination.

En chemin, nous passâmes devant un certain nombre de chevaliers sacrés. Earth adopta immédiatement son bégaiement pour dire : « S-Sun, l’entrée principale n’est-n’est pas par là. Te-Te serais-tu trompé de chemin ? »

« Mon frère Earth, même s’il se peut que tu n’aies pas souhaité suivre cette voie, je te prie de faire confiance à Sun, quand Sun déclare que, où que nous allions, la lumière brillera toujours sur nous. Aussi longtemps que les hommes de Dieu accomplissent leur mission en suivant la voie de la lumière, toutes les difficultés seront comme balayées par le vent… »

Tout en débitant cette tirade afin de me venger du fait qu’il avait dit que je vagabondais au hasard, je me rendis dans ma chambre et y pris trois manteaux. Tout ce temps, je ne cessai de venter les louanges du Dieu de la Lumière. Lorsque je tendis un manteau à Earth, son visage était aussi pâle que s’il venait d’affronter une centaine de créatures mort-vivantes !

« C’est une cape ? » Earth secoua le vêtement et ajouta à voix basse : « Et elle est moche en plus ! Celles que nous donne l’église sont bien mieux que celle-ci. »

« Tu as tort ! » m’écriai-je sérieusement. « Ce n’est pas une cape. C’est un manteau ! »

Earth rétorqua : « C’est la même chose ! Il n’y a pas de différence. »

Cloud expliqua d’une voix monotone : « Une cape est une pièce de vêtement extérieur, qui n’a pas de manches et qui peut être enfilé par-dessus les épaules. Un manteau possède une capuche qui peut être utilisée pour se protéger du soleil et de la neige. C’est un vêtement que tout aventurier se doit d’avoir. »

« Tu as également tort, Cloud. » Je souris et déclarai d’un ton factuel : « On utilise une cape pour frimer et un manteau pour se faufiler… » Se faufiler partout et mener des affaires illégales ! Oh non, j’ai failli dire cela à voix haute.

« Se faufiler ? » Earth me dévisagea avec une expression très soupçonneuse. Son visage était si sinistre qu’on aurait dit qu’il était aux antipodes de l’honnêteté !

« …se faufiler en toute discrétion pour garder son identité secrète ! » Je grinçai des dents et me forçai à altérer le sens de ma phrase. Après cela, je m’empressai de changer de sujet en expliquant : « Si nous ne cachons pas nos visages, à la minute où nous marcherons dans les rues, le public nous reconnaîtra. Et nous ne serons pas en mesure de faire quoi que ce soit d’autre que de prêcher. »

Lorsque j’eus fini, je vis immédiatement qu’Earth affichait une expression de totale méfiance… Peut-être que je n’aurais pas dû changer le sens de ma phrase de façon si forcée. Après tout, Earth n’allait jamais croire que je comptais cacher mon identité. Quant à Cloud, même si après les mots « en toute discrétion » j’avais dit « pour aller assassiner des gens », il m’aurait sans doute suivi en toute obéissance pout devenir mon complice.

« Enfilez les manteaux, et allons-y ! »

L’expression de Earth me laissait deviner qu’il voulait me réprimander. Toutefois, il dut se souvenir qu’il avait promis de ne pas poser de question et, en définitive, il garda le silence pour me suivre hors du Temple Sacré. Après avoir trouvé une allée obscure où nous pûmes enfiler les manteaux, je partis en direction de la dernière résidence de Rose.

En chemin, Earth n’arrêta pas de se prendre les pieds dans le manteau et de trébucher. Alors que moi, de mon côté, je marchais avec autant d’élégance que d’ordinaire et je pris même le temps de m’arrêter occasionnellement devant des étales de vendeurs de sucreries pour attendre Earth qui n’arrêtait pas de trébucher et de chuter.

« Stupide manteau ! La capuche n’arrête pas de me bloquer la vue ! » Earth me rattrapa, furieux, et m’empoigna. Il rugit : « Sun, puisque tu as tellement l’habitude de porter un manteau, tu dois souvent sortir en douce pour faire tes mauvais coups, non ? »

En entendant les mots « en douce », je m’arrêtai net et lui demandai : « As-tu vu Cloud ? »

Surpris par ma question soudaine, Earth regarda autour de lui avant de répondre : « Non. »

« Je suis là… » Nous entendîmes une voix effroyablement faible, mais où se trouvait son propriétaire au juste ?

Une personne vêtue d’un manteau devrait être facile à repérer au milieu d’une foule, alors comment a-t-il fait pour disparaître avec ses mouvements en flottement… Attendez une seconde ! Je n’utilise même pas mes yeux, mais ma capacité à sentir les éléments ! Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à voir Cloud ?

Je ne peux pas le voir même avec ma vision élémentaire ! Cloud, ta capacité à dériver mystérieusement n’est-elle pas un peu trop développée ?

Earth fronça les sourcils et dit : « Cloud, ta voix est très faible. Est-ce que tu vas bien ? »

« C’est trop lumineux… » Sa voix sembla encore plus affaiblie, comme si ces cinq secondes supplémentaires passées sous le soleil l’avaient sapé de ses forces.

« Tu portes un manteau avec une capuche, comment peux-tu trouver qu’il fait trop clair ? » objecta Earth. « Tu devrais passer un peu plus de temps au soleil ; tu es aussi pâle qu’un fantôme ! »

« Oh, c’est vrai. » J’eus une pensée soudaine et je demandai avec curiosité : « Entre Cloud et le moi actuel, lequel de nous deux est le plus parfaitement blanc ? »

« Ta vue est aussi blanche et vide que ton cerveau. Oserais-tu encore affirmer que tu es parfait ? » se moqua Earth.

« … Pourquoi n’es-tu pas le Chevalier de Métal ? Quel gâchis complet de talent ! »

Earth s’offusqua et répondit avec dédain : « Métal ne sait même pas comment dire du mal de quelqu’un ! »

« Je suis d’accord… » Je me tus soudainement, m’arrêtai net, et ordonnai : « Earth, prépare ton bouclier. »

Earth rassembla immédiatement une large quantité de l’élément sacré entre ses mains. Dans un même temps, Cloud apparut également à côté de nous, épée en main. Une fois qu’il fut prêt à activer le Bouclier de la Terre au moindre avertissement, Earth demanda d’un ton détaché : « Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Le type sur la gauche qui porte un manteau est problématique ! » affirmai-je à voix basse.

« Celui qui porte un manteau gris ? Il n’y a rien de mal à porter un manteau, non ? » me questionna Earth dans un murmure. « Il est tout seul, lui, alors que nous sommes trois à en porter. »

« Il n’est pas vivant. » Je lui donnai une explication relativement simple.

Earth se figea l’espace d’une seconde puis fixa « l’humain ». Il demanda d’une voix pleine de doutes : « C’est vraiment une créature des ténèbres ? Sa démarche est plutôt stable. On n’en dirait vraiment pas une ! »

J’étais d’accord avec ce que venait de dire Earth. Même si toutes les créatures des ténèbres recevaient un traitement afin d’être préservées, à moins que la personne ne soit transformée en mort-vivant par un nécromancien immédiatement après sa mort, certaines parties de son corps auraient déjà commencé à se décomposer. Elles ne seraient pas aussi stables sur leurs pieds qu’une personne vivante, et pourtant ce mort-vivant devant nous marchait avec autant d’aisance qu’une personne ordinaire.

Malgré tout, j’étais certain que ce type était une créature des ténèbres. Je n’ai pas vu ce genre de créatures depuis fort longtemps… Non ! En réalité, j’en vois une tous les jours.

Je devrais plutôt dire que ça fait longtemps que je n’ai pas été attaqué par ce genre de créature. Cependant, en vérité, ça ne fait probablement qu’un an et quelques poussières… Quoique, avant de rencontrer Roland, je n’avais encore jamais croisé la route d’un « Chevalier de la Mort ».

« C’est un Chevalier de la Mort. »

« … C’est Hell ? » Earth baissa sa voix jusqu’au murmure.

« Non, ce n’est pas lui. »

J’ajoutai : « Juste au cas où, disperse la foule pour les empêcher d’être pris dans la bataille. »

Earth manifesta son accord d’un « mmhm », puis il se mit à rugir : « Que tout le monde recule ! Une créature morte-vivante est apparue ! »

Toutes les têtes autour de nous pivotèrent dans notre direction, mais personne ne suivit les ordres d’Earth ; ils se contentèrent de nous fixer du regard avec suspicion. À cet instant, nous enlevâmes nos manteaux d’un même mouvement…

Le public s’écria : « Ce sont les Douze Chevaliers Sacrés ! »

« C’est le Chevalier du Soleil ! Ça fait si longtemps qu’il n’a pas fait d’apparition dans les rues ! »

« Dans ce cas, pas besoin de s’inquiéter ! N’importe quelle créature des ténèbres, qui a la malchance de croiser la route du Chevalier du Soleil, périra assurément ! »

« Chevalier du Soleil ! Faites de votre mieux ! »

Il était clair, d’après les voix s’élevant de la foule, qu’ils avaient l’attention de traîner dans les parages pour observer la scène. Je fronçai les sourcils, mais je n’étais pas inquiet. Avec Earth ici, le Chevalier de la Mort ne sera pas en mesure de blesser les passants innocents.

Earth s’écria sur un ton sincère : « S’il-s’il vous plaît tout le monde, re-reculez un peu plus ; cet endroit est vrai-vraiment dangereux ! »

Les gens reculèrent docilement et dégagèrent un grand espace pour nous. Earth continua de leur demander de reculer davantage. Je pensai qu’il devait avoir la flemme de prétendre de bégayer constamment, et donc il avait décidé de les faire se tenir à une distance de laquelle ils ne pourraient l’entendre.

À la suite de quoi, Earth revint vers Cloud et moi et déclara froidement : « Le public a reculé. Tu n’as pas besoin de débiter tes sottises à propos du Dieu de la Lumière par-ci, du Dieu de la Lumière par-là ! Je ne veux pas me battre tout en étant obligé d’interpréter le sens de tes ordres ! Donne-nous des ordres simples et directs ! »

Ainsi, tu n’as pas fait ça parce que tu voulais arrêter de prétendre bégayer ! J’haussai les épaules et dis simplement : « Compris. »

Je me retournai et regardai le Chevalier de la Mort vêtu de son manteau gris. Il semblerait qu’il n’ait aucune intention de s’enfuir. À l’origine, je m’étais même préparé à utiliser ma lumière sacrée pour l’empêcher de partir pendant qu’Earth faisait évacuer la foule. Toutefois, le Chevalier de la Mort resta immobile, ne bougeant pas de sa position première.

C’était vraiment étrange. Normalement, une créature morte-vivante pouvait sentir que nous étions tous les trois chargés de lumière sacrée, et elle aurait dû choisir de s’enfuir. Est-il si fort qu’il n’a nul besoin de fuir ?

J’étudiai le Chevalier de la Mort. Il portait des vêtements assez ordinaires. C’était une tenue que n’importe quel aventurier spécialisé en combat au corps-à-corps porterait, et on pouvait s’en procurer une dans le premier magasin de vêtements venu. Aussi, ses traits m’étaient inconnus, et l’épée à sa hanche avait l’air normale. On dirait bien qu’on ne pourra pas déterminer l’origine de ce Chevalier de la Mort d’après son apparence.

Cependant, en l’espace d’une simple année, deux Chevaliers de la Mort étaient apparus. Dans tous les cas, c’était anormal, et nous devions impérativement empêcher celui-ci de s’échapper.

Je fronçai les sourcils et ordonnai : « Cloud, attaque ! »

« C’est vraiment simple et direct. » Earth marmonna : « Tu ne peux pas parler comme ça tout le temps ? »

Ayant entendu mon commandement, Cloud leva immédiatement son épée. Je concentrai ensuite une large quantité de lumière sacrée sur sa lame. Je peux garantir que ce Chevalier de la Mort n’aura pas besoin d’être taillé en pièces ; le simple fait de regarder la lumière va le faire pleurer de peur…

« C’est trop lumineux ! » Cloud gémit et afficha une expression apeurée, manquant de jeter son épée au loin.

« … »

Hé, dis-donc, Cloud ! Tu es une créature des ténèbres ou quoi ? Pour que tu détestes la lumière à ce point, c’est trop exagéré ! Et dire que tu es l’un des Douze Chevaliers Sacrés qui sont bénis de lumière sacrée !

« Attention ! »

Earth se dépêcha soudain de se placer devant nous, de la lumière sacrée surgissant de sa main droite. Après avoir repoussé le Chevalier de la Mort qui s’était jeté en avant, la lumière sacrée prit ensuite la forme d’un bouclier, formant une solide barricade devant Cloud et moi.

Le Chevalier de la Mort fut contraint de reculer par la lumière sacrée d’Earth. Il ne cessa de rugir de douleur, jusqu’au moment où le manteau gris qui l’enveloppait tomba. Devant la scène qui se dévoila aux yeux de tous, le public qui se tenait à distance poussa des cris de surprises, et les visages se chargèrent de haine pure.

Earth murmura : « Ce Chevalier de la Mort est un tantinet trop pourri ; il est beaucoup plus moche que Hell. »

« Cloud, raffermis ta prise sur ton épée ! » ordonnai-je à voix basse.

Cloud acquiesça et serra fermement son épée de sa main avec obéissance.

« Cloud, va l’affronter et vérifier la force de ce Chevalier de la Mort. » Après avoir donné mes ordres à Cloud, je me tournai immédiatement vers Earth et lui commandai : « Earth, garde les yeux grands ouverts. Ne laisse pas Cloud être blessé. »

« Bien reçu. »

Ayant reçu la réponse d’Earth, j’étais à présent certain que, avec sa vigilance en plus de la capacité spéciale de Cloud, il n’y avait rien à craindre, aussi je pus enfin me détendre et contempler le combat.

Parmi les Douze Chevaliers Sacrés, le plus vif était le Capitaine-Chevalier de la Tempête. Celui avec le meilleur talent à l’épée était Roland. Et le meilleur combattant dans l’ensemble était le Capitaine-Chevalier du Jugement. Néanmoins, celui avec le style de combat le plus imprévisible était définitivement Cloud.

« Se battre avec Cloud, c’est comme se battre contre un fantôme. Il n’y aurait rien d’étrange à ce qu’il apparaisse à des endroits complètements inattendus ! »

Cette déclaration ci-dessus avait été faîte par le Capitaine-Chevalier de Flammes qui, après avoir affronté Cloud pendant cinq heures et après avoir fouillé le Temple Sacré de fond en comble à cinq reprises, n’avait toujours aucune idée de l’endroit où abattre son épée pour frapper son adversaire.

La situation actuelle était presque identique ; le Chevalier de la Mort n’arrivait pas du tout à localiser Cloud. Quand il abandonnait la recherche de ce dernier, il se précipitait alors vers Earth et moi. Toutefois, dans ces moments-là, Cloud se manifestait derrière lui et l’attaquait furieusement. La vitesse de ses coups d’épée était exceptionnelle. Mais, lorsque le Chevalier de la Mort parvenait à reprendre pied et s’apprêtait à répliquer, Cloud s’évanouissait de nouveau dans la nature.

Earth secoua la tête et affirma : « C’est vraiment une bataille entre fantômes ! »

C’en est vraiment une ! Peut-être que je devrais employer la lumière sacrée et les réduire tous les deux en cendre pour vérifier si Cloud est un esprit ou non… Après tout, ce ne serait pas bien grave même si c’était le cas. Le Chevalier des Enfers est déjà un Chevalier de la Mort, et il est même une version supérieure de cette espèce – à savoir, un Seigneur de la Mort. En comparaison, qu’il y ait un esprit parmi les Douze Chevaliers Sacrés ne ferait pas une grande différence.

Earth demanda nonchalamment : « Par contre, Sun, que comptes-tu faire ? » Après avoir fini sa question, il fit signe de se trancher la gorge avec un regard interrogateur.

« Non. » Je décrétai sans hésitation : « Capturez-le vivant. »

Un Chevalier de la Mort représentait normalement une grande injustice. Judgment voudra sûrement connaître les raisons qui ont contribuées à sa création.

Après avoir observé la bataille pendant un moment, je réalisai que ce Chevalier de la Mort était en train de se faire dominer par Cloud. Confus, je m’enquis : « Ce Chevalier de la Mort ne semble pas aussi fort que Roland ? »

« Sans blague ! » Earth leva les yeux au ciel et répondit avec énervement : « Ne sais-tu pas à quel point Hell est fort avec une épée ? Judgment a dit que, s’il ne s’aidait pas de la lumière sacrée, même lui n’oserait pas affirmer pouvoir forcer une égalité contre Hell ! »

J’acquiesçai d’un signe de tête. Précédemment, j’avais aussi entendu Judgment dire que, basé purement sur les compétences à l’épée, Roland était bien plus fort que lui.

« Si ce Chevalier de la Mort était aussi fort que Hell, alors le capturer vivant serait difficile. » Earth s’interrompit brusquement avant de dire : « Ce n’est pas tout à fait exact. Après tout, ce Chevalier de la Mort est déjà mort, c’est donc impossible de le capturer vivant ! Ah ah ah ! »

« … Ta blague me heurte avec autant de froideur que le sors Tirs de Glace d’Ice. »

« Je suis désolé ! » Earth répliqua platement : « Comparé à un Chevalier du Soleil aussi nul à l’épée que toi, ma blague n’est vraiment pas drôle. »

P***** !

Je vais le répéter encore une fois : Earth, le fait que tu ne sois pas devenu le Chevalier du Métal est un véritable gâchis de ton talent naturel ; tes paroles sont cent fois plus acerbes que celles du Chevalier du Métal de notre génération !

« Sun ! » hurla Cloud, lorsque le Chevalier de la Mort ignora soudainement ses attaques pour charger obstinément vers Earth et moi. Cela n’avait rien d’inhabituel ; même si j’étais normalement celui dont les créatures des ténèbres avaient le plus peur, quand elles n’avaient nulle part où fuir, leur cible favorite pour leur dernière attaque suicide était toujours moi.

C’était parce que mon corps était chargé d’une grande quantité de lumière sacrée que ces créatures avaient en horreur. Donc, quand elles étaient sur le point d’être détruites, elles choisissaient toujours la personne qu’elles détestaient le plus pour tenter de l’entraîner avec elles en enfer.

Cependant… Pfft ! Si le Chevalier de la Mort avait eu le talent de Roland à l’épée ou même possiblement la vitesse de Storm, alors cela aurait put marcher, mais il n’avait ni l’un ni l’autre ! Avec ses compétences médiocres, je pouvais simplement me contenter de le noyer dans la lumière sacrée.

Malgré le fait que je venais tout juste de me disputer avec Earth, lorsque le Chevalier de la Mort se précipita vers nous, le Bouclier de la Terre apparut quand même devant moi. Cela me fit me sentir encore plus en sécurité ; avec la présence du Bouclier, je serais sain et sauf même si je ne bougeais pas d’un pouce.

Alors que je me préparais à décharger ma lumière sacrée, le Chevalier de la Mort changea subitement la direction de ses mouvements. Ni Earth ni moi ne pûmes réagir à temps. La lumière sacrée que je lançai manqua sa cible, et l’épée du Chevalier de la Mort s’abattit sur Earth qui n’était protégé par aucun bouclier… Elle se dirigea droit sur son épaule.

Tout à coup, une image de Blaze se faisant trancher de l’épaule à la poitrine par Roland me traversa l’esprit.

« Earth ! »

CLANG !

Earth dégaina son épée et bloqua l’attaque du Chevalier de la Mort, mais il fut une seconde trop lent. Du sang coula de l’épée de la créature… Tu… Tu as osé blesser un autre de mes Chevaliers Sacrés juste sous mes yeux !

Je libérai agressivement une large quantité de lumière sacrée. Après avoir envoyé le Chevalier de la Mort valdinguer, je me retournai et lançai un assez grand nombre de sorts de soin sur Earth.

À cet instant, Cloud se précipita vers l’ennemi et, d’un vif et puissant mouvement d’épée, il trancha net le Chevalier de la Mort en deux au niveau de la taille. Même avec ça, cependant, le Chevalier de la Mort n’était toujours pas vaincu. Le buste du mort-vivant tendit ses mains et, les utilisant pour remplacer ses jambes, il se mit à ramper lentement.

Je m’approchai de lui tout en rassemblant une immense quantité de lumière sacrée dans chaque main. Je projetai ensuite toute l’énergie vers chaque moitié du corps. Avant même de pouvoir crier, il fut réduit en cendres.

Voyant cela, Earth courut vers moi et observa les deux tas de poussières. Il me questionna : « N’avais-tu pas dis que tu voulais le capturer vivant ? »

Je le regardai et le questionnai : « Comment va ta blessure ? »

Earth regarda son épaule, la haussa, et répondit : « Pas même l’ombre d’une cicatrice. »

« Euh… J’ai accidentellement utilisé trop de pouvoir. » J’haussai également les épaules et répondit à sa question : « Je ne peux plus rien y faire. Il est mort. »

Earth jeta un regard à sa droite et à sa gauche avant de murmurer : « Le public est en train de s’approcher de nous. On va peut-être avoir du mal à quitter cet endroit. »

Je sentis mes alentours. La situation était-elle qu’Earth l’avait décrite. Le public, voyant que le Chevalier de la Mort avait été réduit en poussière, fonçait vers nous avec des expressions ravies. Et c’était sans parler du fait que, maintenant, il commençait à se faire tard, et la nuit risquait d’être déjà tombée lorsque nous arriverions à trouver Rose. Rendre visite à un nécromancien en pleine nuit n’était absolument pas une bonne idée.

« Rentrons d’abord ! » Je ne pus que donner cet ordre à Earth et Cloud. « On reviendra demain. »

« Quoi ? Tu es sorti juste pour te dégourdir les jambes ? Tu veux qu’on fasse une balade digestive après le déjeuner demain pour aider ton petit estomac ? » rétorqua Earth d’une voix pleine de colère.

« Il fait plus sombre la nuit », argumenta doucement Cloud.

On dirait bien que cette combinaison d’un esprit et d’une langue de vipère vont rester à mes côtés jusqu’à ce que je découvre la vérité. Je sentis tout d’un coup que tomber malade et le fait qu’Ice ne me fasse pas de desserts n’étaient pas de si grands désastres tout compte fait…