1/2 Prince T4C6 : Le Porte-Parole de Second Life

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini
Roman d’origine en chinois par :
御我 (Yu Wo)


Chapter 6: Second Life’s Spokesperson – traduit du chinois vers l’anglais par Anglestagium[PR!]
Chapitre 6 : Le Porte-Parole de Second Life – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Yukomin

« Xiao Lan, je peux oublier le fait que tu sois devenue une travestie. Je peux même mettre de côté le fait que tu sois devenue un beau garçon. Mais, après tout ça, tu es même devenu un chanteur… »

Tôt le matin, je fus tirée sans ménagement de mon sommeil par ma mère. Je regardai mes parents avec un regard trouble tandis qu’ils crachaient de la salive partout en pestant contre moi, pensant intérieurement que j’avais eu de la chance de m’être fait réveillée par maman, sinon je ne sais pas si j’aurais pu garder mes sous-vêtements loin de ces fans…

Enfin, ma mère ne put plus supporter mon regard embrouillé et sans compréhension. Tirant mon oreille, elle hurla : « Est-ce que tu sais que le monde entier est à la recherche de l’Elfe Sanguinaire Prince ?! »

« Quoi ? » Je fus immédiatement sortie de ma stupeur par le choc. Le monde entier ? « Maman, tu veux dire l’ensemble de Second Life, pas vrai ? »

« Pas seulement Second Life, le monde réel est également à ta recherche ! » déclara papa, lâchant la bombe sur moi et la savourant clairement.

« Pourquoi le monde réel est-il à ma recherche ? » demandai-je, perplexe.

Maman se massa le front, comme si elle avait la migraine. « Tu ne réalises pas que ta façon de chanter est étonnante ? Beaucoup d’agences de talents, d’entreprises de mannequins et même la société de Second Life sont à ta recherche pour être leur porte-parole. »

Ma bouche s’ouvrit grande en tombant. « La société de Second Life ? Comment c’est possible ? Ils ne savent donc pas que je suis une travestie ? »

« Comment je pourrais le savoir ? » rétorqua maman avec humeur. « Je sais seulement qu’ils ont affiché des captures d’écran de toi sur la page d’accueil du site officiel de Second Life. Je les ai même imprimées. »

J’arrachai les photos de la main de ma mère. La première photo était une image de moi utilisant mon dao pour abattre une personne inconnue, la seconde était un gros plan de mon baiser avec Phoenix et Fairsky, et la troisième était la performance du Groupe de l’Infini sur la place publique. Chaque image possédait une légende sensationnelle comme « La crème de la crème de Second Life : Prince l’Elfe Sanguinaire », « Voulez-vous être comme Prince, constamment entouré de filles ? », « Rêvez-vous de devenir mondialement célèbre comme Prince ? » et « Il n’y a rien que vous ne puissiez pas faire, seulement des choses que vous n’avez jamais songé de faire. Un monde qui est 99 % réaliste : Second Life vous attend ! »

Mes mains tremblèrent comme je passais à travers la pile de photos de Prince. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? pensai-je. Comment les choses ont-elles tourné comme ça ? Sûrement, vous réalisez que, avec ces captures d’écran affichées sur la page d’accueil du jeu en ligne le plus populaire au monde, Second Life, l’exposition est même X fois plus élevée que celle des photos nues de célébrités féminines !

J’hurlai en désespoir de cause : « Qu’est-ce que– qu’est-ce que je devrais faire ? »

Mes parents me regardèrent avec des visages solennels et déclarèrent : « D’abord, va préparer le petit déjeuner. »

« Maman, papa, c’est le cadet de nos soucis ici ! » Une veine saillit sur ma tête. Je ne peux pas compter sur eux après tout…

Mais, sous le regard farouche de mes parents et de mon stupide frère, je fus néanmoins obligée de préparer le petit déjeuner avant d’aller à l’université. Je mâchai mon œuf sur pain grillé pendant que je prenais l’autobus jusqu’à l’école et, à ma grande surprise, je découvris qu’il y avait des fourgons appartenant à un groupe de journalistes à l’extérieur de l’université. Qu’est-ce qu’il se passe exactement ? me demandai-je. Mon esprit était rempli de questions pendant que je pénétrais dans l’enceinte et entrais dans la salle de classe.

Mon frère, Feng Yang Ming qui marchait à côté de moi, siffla quand il aperçut la foule de journalistes entourant le professeur Min Gui Wen. Sur un ton triomphant, il décréta : « Cette fois, le professeur a des ennuis. »

« Excusez-moi, pourquoi avez-vous décidé de former un groupe de musique au sein de Second Life ? » demanda un journaliste qui pointait un microphone sur le professeur Min Gui Wen.

« Désolé, ma classe débute maintenant, alors partez s’il-vous-plaît avant que j’appelle la sécurité », répondit franchement ce dernier.

« Trop beau… » lâcha une journaliste sans nom, avec deux cœurs dans les yeux.

Le journaliste posa implacablement une autre question : « Savez-vous où se trouve Prince en ce moment ? »

« Pas de commentaire ! » répliqua glacialement le Professeur Min Gui Wen, son expression s’assombrissant.

« Dans ce cas… »

Finalement, le gardien de sécurité se précipita jusqu’ici et chassa la foule de journalistes. Je m’assis hébétée sur mon siège, regardant le professeur Min Gui Wen qui devait évidemment avoir mal à la tête, tout en écoutant le roi des ragots Gu Yun Fei donner un rapport à la classe sur la façon dont la situation dans son ensemble s’était déroulée.

« Depuis que le Groupe de l’Infini de notre Cité de l’Infini a commencé sa tournée de concerts, ils sont devenus extrêmement populaires, et beaucoup de gens les ont suivis de la Cité de l’Étoile jusqu’aux cités de la Lune et du Soleil afin d’assister à leur performance ! » Yun arborait une expression très fière, et il se tourna même vers le professeur Min Gui Wen et le héla : « N’est-ce pas, professeur ? »

Le professeur Min Gui Wen révéla une expression de douleur. « Oui, nous avons été pourchassés jusqu’à ce que nous en devenions presque fous. »

« Je ne pensais pas que Prince serait vraiment si beau », avoua une étudiante, tenant fermement la pile de photos que j’avais vues ce matin.

« J’ai entendu dire que beaucoup d’agences de talents sont à la recherche de Grand frère », mentionna Jing anxieusement.

Yun se gratta le côté de l’oreille. « Grand frère est vraiment doué pour se cacher; même le professeur a été retrouvé le lendemain, mais il n’y a pas eu de nouvelles de Grand frère du tout. »

« Quel dommage. Si Prince faisait son apparition, il ferait assurément fureur », dit une autre étudiante avec déception.

Faire fureur ? Si moi, la seule travestie de Second Life, je devais faire mon apparition, la sensation causée serait probablement aussi grande que celle qui a entouré la vente de Second Life ! songeai-je, impuissante, sur le côté.

« C’est sûr; Prince est si beau, et il chante si bien. S’il devait devenir chanteur, il serait incroyablement populaire à travers le monde entier ! » s’exclama une autre étudiante qui était tellement sous le charme qu’elle était enterrée sous les images.

« C’est vrai ; je suis allée sur le site officiel de Second Life et j’ai téléchargé les chansons de Prince. Il y a It’s My Life et Les Rêves Veulent Voler. » Une personne leva les CD.

Il… il y a même des chansons qu’on peut télécharger ? J’allais m’évanouir.

« Gui ! Sors une minute. » La voix de grand frère Zhuo provint de la porte. Je levai les yeux de surprise à son expression désagréable… et au groupe de journalistes derrière lui.

« Quoi qu’il arrive, je reste un professeur, tu devrais montrer un peu de respect », grommela Gui, exaspéré. Il nous donna comme instruction de faire de l’auto-étude pendant un certain temps, avant de sortir.

Grand frère Zhuo rencontra mon regard durant un instant * FRISSON *, puis se tint à l’entrée de la salle de classe et annonça aux journalistes : « Le professeur et moi ignorons où se trouve Prince, et quoi que ce soit qui concerne la question du porte-parole de Second Life. Pour toutes autres questions, veuillez s’il-vous-plaît attendre après que les choses se soient réglées, et ensuite la Cité de l’Infini fera une déclaration. »

« En ce qui a trait au concert de la Cité de l’Infini, il aura lieu comme prévu », ajouta Gui.

Le groupe de journalistes continua sans cesse à poser des questions. Après un long moment, voyant que grand frère Zhuo et Gui  n’avait aucune intention de révéler quoi que ce soit d’autre, ils se dispersèrent tous en essaims en disant : « Vite, rentrez pour écrire le rapport, sinon nous ne ferons pas les journaux du soir. »

Après que tous les journalistes s’en furent enfin allés, Gui s’enquit avec inquiétude auprès de grand frère Zhuo : « Comment est la situation de Prince ? »

« Il n’a pas encore été découvert », répondit grand frère Zhuo sans changer d’expression. « Même si je pense qu’il devrait être prudent et s’assurer de ne dévoiler à personne sa véritable identité, sinon les choses vont devenir problématiques. »

La dernière phrase me visait clairement.

 

 

EN LIGNE

Après avoir terminé le cours comme si j’étais assise sur un tapis d’aiguilles, je courus littéralement jusqu’à la maison, enfilai le casque de jeu, ouvris le canal de message privé, et entrepris rapidement de gémir le nom de Lolidragon. « Lolidragon, qu’est-ce que c’est que cette histoire de porte-parole de Second Life !? »

La voix impuissante de Lolidragon me vint en retour : « Je suis désolée, c’était la décision des hauts-placés de la compagnie. Je ne pouvais rien y faire. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par tu ne pouvais rien y faire ? » la questionnai-je. « Tu sais que je suis une travestie, je ne peux pas être le porte-parole de Second Life ! »

« Bien sûr que tu le peux, tu vas simplement être un porte-parole virtuel. »

« Un porte-parole virtuel ? » C’est censé être quoi, ça ? pensais-je, fronçant mes sourcils ensemble.

« La seule chose que tu ne peux pas faire c’est apparaître dans la vie réelle. Tout le reste, comme les photos, les publicités, ou même les chansons, ne pose pas de problème. Voilà pourquoi les hauts-placés ont décidé de te permettre d’être un porte-parole en ligne ainsi qu’à la télévision », expliqua Lolidragon. « Tu n’as pas besoin de révéler ta véritable identité. »

« Mais, mais… » Je tentai de m’y opposer.

« Cela permettra également de créer un grand nombre d’avantages pour la Cité de l’Infini et le Groupe de l’Infini », renchérit Lolidragon avec enthousiasme. « Même si c’est seulement pour faire la réputation de la Cité de l’Infini, il existe déjà de nombreux bénéfices. Savais-tu que malgré le fait que la Cité de l’Infini ne soit pas encore ouverte au public, il y a déjà des tonnes de gens qui attendent à l’extérieur de la ville ? Sans oublier ceux qui veulent se joindre à l’armée de la Cité de l’Infini ! Il y en a tellement que nous devons passer par un processus de sélection strict maintenant. »

« Mais… » Je voulais encore protester.

« Il y a un autre point aussi. Il y avait eu des difficultés dans la mise en œuvre de l’album photo dont nous avons parlé avant, et la distribution de livres et de CD dans Second Life était quelque chose d’impossible à faire auparavant. Cependant, à cause de toi, la compagnie a maintenant spécialement développé ces nouvelles fonctions. Tu dois avoir une bonne idée d’à quel point ça aide l’économie de la Cité de l’Infini, pas vrai ? » Les dernières paroles de Lolidragon étaient sur le point de briser mon cœur encore protestant.

« Je pense quand même que… »

« Il y a aussi une indemnité de porte-parole; donne-moi juste tes coordonnées bancaires et l’argent te sera transféré », ajouta Lolidragon en guise d’attaque finale.

« Je suis ravi d’être le porte-parole de Second Life. Prends bien soin de moi, Lolidragon », répondis-je sans la moindre hésitation.

« … »

De l’argent ! Génial, je peux enfin résoudre la situation difficile à laquelle je fais face à cause de mes parents qui ne gagnent toujours pas d’argent. Ce soir, nous allons tous manger du ragoût de bœuf de flocon de neige1 pour célébrer ! pensai-je, tout sourire. On va manger du bœuf. La sensation d’être un porte-parole n’est pas mal du tout !

 

 

Alors que je me réjouissais encore d’avoir pu manger du ragout de bœuf, quatre ombres jaillirent soudainement devant moi. Il s’agissait des gens qui s’étaient déconnectés en même temps et au même endroit que moi la nuit dernière : les membres du groupe de l’Infini. Se rassemblant autour de moi avec des expressions mauvaises sur leurs visages, ils s’écrièrent à l’unisson : « Prince ! C’est quoi cette histoire de porte-parole ? »

« Euh… » Je ne pus que répéter exactement ce que Lolidragon venait de me dire.

« …Bref, je suis, sans aucune raison, devenu le porte-parole officiel de Second Life. » Je soupirai. Je suis vraiment trop ignorant ; je ne savais pas que jouer à un jeu pourrait causer des problèmes. Voilà que maintenant Second Life a expliqué mon ignorance en disant que c’était la vraie façon de jouer à un jeu de fantaisie 99% réaliste, songeai-je avec la tête qui me tournait.

Après avoir écouté mon explication, les membres du Groupe de l’Infini me dévisagèrent tous avec exaspération.

Ils restèrent ainsi pendant un certain temps. Et moi, voulant rompre le silence grave, je n’eus pas d’autre choix que de revêtir une expression joyeuse et souriante et de lâcher : « Il nous reste encore un concert à tenir dans la Cité du Soleil, est-ce que tout le monde est prêt ? »

« On peut répondre non ? » me demanda tout le monde, pâle.

Mon visage s’allongea. « J’ai aussi envie de répondre non, mais aujourd’hui nous devons terminer ce concert, puis nous dépêcher de rentrer à la Cité de l’Infini, parce que Lolidragon a dit que nous devons faire un album photo… »

« Quoi ? Un album photo ? » Les expressions de Wicked et de Gui changèrent toutes les deux, en particulier celle de Wicked, dont l’expression atteignait le point de congélation.

« Oui, un album photo. » J’haussai les épaules avec impuissance. « Ne croyez pas que je sois le seul qui doive le faire ; tous les membres du Groupe de l’Infini sont obligés. »

« Mais Prince, ce sont seulement tes photos qui vont aller sur le site officiel, alors ne le fais pas ! Pourquoi est-ce que tu dois être le porte-parole officiel ? Il y aura encore plus de rivaux amoureux ! » s’exclama obstinément Fairsky.

« Ah la la.. » Phoenix soupira, affligée.

« Ne deviens pas le porte-parole, Prince. » Fairsky me saisit le bras avec anxiété.

« Je ne peux pas, j’ai déjà annoncé à la société de Second Life que j’étais d’accord… » Plus important encore, j’ai déjà pris la moitié de l’argent et mangé le ragoût ; qu’est-ce que je peux faire d’autre ?

« Refuse ! » Fairsky me regarda avec des yeux en colère.

« Je ne peux pas. » Je n’arrivais pas à libérer mon bras de l’étreinte de Fairsky, donc je ne pus que la traîner jusqu’au tapis volant avec moi. « Allons-y tout le monde, et terminons le dernier concert de cette tournée. »

« Je te défends d’être le porte-parole, sinon je ne jouerai plus pour le groupe ! »  Dans un moment de désespoir, Fairsky me menaça.

C’est sacrément énervant, pensai-je comme deux veines apparaissaient, traversant mon front. Être poursuivi par d’innombrables louves, avoir à devenir le porte-parole, avoir à organiser des concerts, et même avoir à faire un album photo… Plus important encore, je ne peux pas permettre à qui que ce soit de découvrir ma vraie identité, en particulier avec Jing et Yun qui continuent de m’interroger à l’école sur mes coordonnées actuelles dans le jeu… Les événements récents m’énervent et me contrarient, et je dois encore me confronter à l’entêtement de Fairsky. Je n’ai pas que ça à faire !

« Arrête de m’emmerder. Je vais définitivement être le porte-parole, que tu décides de jouer pour le groupe ou non ne tient qu’à toi ! » la réprimandai-je avec colère.

« Tu, tu… » Les larmes montèrent aux yeux de Fairsky, mais elle s’obstina à ne pas leur permettre de tomber.

À cette vue, la moitié de mon cœur s’adoucit, regrettant instantanément d’avoir crié sur Fairsky sans raison. Même si je suis de mauvaise humeur, je ne peux pas tout jeter sur Fairsky. J’étais sur le point d’ouvrir la bouche et de lui présenter des excuses quand…

Sa tête pendante, les larmes de Fairsky se mirent finalement à couler. Elle les essuya sur sa manche, puis se retourna et s’enfuit en courant…

« Fairsky ! » commençai-je à crier, mais elle ne s’arrêta pas.

« On a déjà dépassé l’heure prévue pour le concert », annonça Wicked en fronçant les sourcils.

« Mais, Fairsky ? » J’observai anxieusement Fairsky tourner dans une ruelle.

« Je vais la trouver », déclara Sunshine. « Kenshin et moi, nous nous sommes beaucoup promenés dans les environs de cette zone ces derniers temps, et nous connaissons bien les routes.

Je réfléchis avec inquiétude pendant une minute. « Ok, Sunshine, va trouver Fairsky. Kenshin, tu devrais rester avec nous ; tu dois encore veiller sur Phoenix tout à l’heure. »

« Ok », répondirent à la fois Kenshin et Sunshine.

Je regardai dans la direction par laquelle Fairsky s’était enfuie une dernière fois, rempli d’auto-reproche sans limite, en espérant que je n’avais pas commis une erreur irréversible.

C’était assez étrange de jouer sur scène avec une personne en moins. Même si je chantais du mieux que je le pouvais, je me sentais inquiet, espérant que Sunshine trouverait Fairsky rapidement et aussi qu’elle n’était pas vraiment en colère contre moi.

Ce fut seulement quand nous eûmes terminé le concert et repéré la silhouette de Fairsky sur le tapis volant que Sunshine avait amené pour nous sauver que je relâchai le poids que j’avais sur le cœur.

« Fairsky, je suis désolé, c’est seulement parce que j’étais de mauvaise humeur que je t’ai crié dessus. S’il-te-plaît, pardonne-moi ! » Mes mains jointes, je m’excusai à Fairsky.

« Hmph ! » Fairsky bouda et se détourna.

Impuissant, je me grattai le visage. « Plus tard, nous devons prendre des photos, Fairsky. Est-ce que tu veux les prendre ? À moins que… tu veuilles quitter le groupe ? »

En entendant cela, Fairsky se retourna et cria : « Je ne pars pas ! Je veux les prendre. »

Voyant le visage boudeur de Fairsky, je ne pus pas m’empêcher de pouffer de rire, puis j’utilisai une voix câline et dis : « Ok, ok, nous allons les prendre ensemble. »

« Votre Altesse, nous sommes arrivés à la Cité de l’Infini. » Gui pointa avec excitation en bas du tapis volant.

« Merveilleux, nous sommes enfin rentrés à la maison. » Je contemplai avec joie notre maison, la Cité de l’Infini.

La maison a vraiment quelque chose de familier. Là ! Lolidragon est là-bas à crier et à agiter la main vers nous. Pensais-je, en agitant joyeusement et vigoureusement la main en retour à Lolidragon.

La voix brisée de Lolidragon flotta vers nous. « Prince, fais attention ! Nous sommes en train de tester une nouvelle barrière, ne t’approche pas… »

« Hein ? » Nous étions encore en train de nous demander ce que Lolidragon voulait dire quand…

BANG !

Lolidragon observa les gens sur le tapis volant être aplatis contre la barrière pour ensuite glisser jusqu’en bas du bouclier de forme ronde, comme s’ils étaient de petits oiseaux qui s’écrasaient contre une fenêtre en verre. Elle ne put que se murmurer à elle-même : « Trop tard. »

« Le Bouclier Géant en Forme d’Œuf, comme son nom l’indique, est en forme de coquille d’œuf géante, et peut protéger fermement tout ce que vous souhaitez protéger. La zone qu’il couvre continue à s’étendre chaque fois que je monte de niveau, et maintenant il couvre environ un cinquième de la Cité de l’Infini. Si je ne bois pas de potions de mana, je peux le maintenir pendant environ 10 minutes, mais si je bois une quantité infinie de potions de mana, alors je peux le maintenir pendant au moins deux heures. Ça va certainement être d’une très grande aide dans la protection de la cité. »

Après avoir dit ça, Yun se gratta l’arrière de la tête avec embarras. « Sauf que, Grand Frère, je n’aurais jamais cru que vous seriez les premiers à la tester, les gars. »

« La prochaine fois, explique-moi ce que fait ton Bouclier Œuf Truc Machin avant que je me casse le nez, d’accord ? » lui répondis-je avec une expression désagréable.

« C’est un Bouclier Géant en Forme d’Œuf », me corrigea Yun.

« Grand Frère, j’ai inventé un nouveau papier fu illusion. » Jing se hâta de sortir un tas de papiers fu pour me les montrer, comme si elle présentait un trésor précieux.

Je m’enquis curieusement : « Un papier fu illusion ? Qu’est-ce que ça fait ? »

Jing toussa plusieurs fois et commença à expliquer : « Les papiers fu illusion sont capables de créer des illusions, comme l’indique leur nom. Premièrement, pour les utiliser, lorsque l’exorciste crée le papier fu, il insère diverses illusions en lui. Ensuite, lorsqu’on se sert du papier fu, quelle que soit l’illusion qui a été insérée tout à l’heure apparaîtra dans la zone. Par exemple, si je pensais à un désert à ce moment-là, dans ce cas quand j’emploierais ce papier fu, l’image d’un désert apparaîtrait. Même si les créations sont seulement des illusions intouchables, ces papiers fu seront certainement d’une grande aide pour semer la confusion chez l’ennemi. »

« Oh ? Ça a l’air intéressant, je vais essayer. » J’en pris un avec enthousiasme pour jouer avec. Comme je tendais la main et lançais le papier fu, tout le monde se tordit le cou, en attendant de voir le résultat.

« Tout le monde semble si insouciant. Vous n’avez donc pas tous des choses à faire ? » La voix de belle-sœur Yu Lian retentit tout à coup de derrière moi, sur ce ton exceptionnellement doux qui me faisait si peur que la chair de poule apparut partout sur ma peau.

« I-Il y a des choses à faire, je vais aller m’en occuper tout de suite. » Je me retournai et la première chose qui entra dans mon champ de vision ne put être que l’ombre du sourire mortel et effrayant de belle-sœur Yu Lian.

« Alors tu ne vas pas vite aller les faire ? » parla de nouveau belle-sœur Yu Lian en souriant.

« O-Oui… » Je regardai à gauche et à droite, souhaitant qu’il y eût instantanément un travail que je pourrais faire…

Jing toussa encore. « Euh, Grand Frère, c’est… »

« Ne me dérange pas ; je cherche quelque chose que je peux faire. » Oh, là-bas les gens semblent occupés, je pense que je vais aller les aider à déplacer les morceaux de bois. En voyant le sourire de belle-sœur Yu Lian, je pris mes jambes à mon cou et courus pour rejoindre les rangs des déménageurs de bois.

« Grand Frère… » Jing me fixa avec exaspération, tandis que je déplaçais avec enthousiasme le bois.

« Prince, qu’est-ce que tu fiches ? » Lolidragon, qui venait tout juste de se précipiter vers moi, m’observa avec surprise en train de jouer les déménageurs de bois.

Je posai le bois avec une expression gênée. « Euh, belle-sœur Yu Lian m’a dit de chercher un travail à faire. »

« Yu Lian ? » Le visage de Lolidragon exprimait une totale confusion. « Elle n’est pas dans le bureau du Ministère des Finances ? Tout à l’heure quand je suis sortie, j’ai vu qu’elle était encore là. »

« Comment c’est possible ? Belle-sœur Yu Lian n’est-elle pas juste… » Je pointai l’endroit où belle-sœur Yu Lian se trouvait il y a un instant, uniquement pour découvrir qu’elle n’était plus là. J’étais complètement confus. Mais, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Jing sourit avec impuissance. « Grand Frère, c’était l’illusion qui est sorti du papier fu illusion. Juste au moment où je faisais l’insertion d’une illusion dans ce papier fu, belle-sœur Yu Lian se promenait dans les alentours afin de superviser le travail des gens, alors… »

« Alors, tu as accidentellement inséré cette image, et c’est par hasard que je l’ai choisi ? » Le coin de ma bouche tiqua. Ce n’est pas le genre de chance que n’importe qui peut avoir.

Jing me sourit avec excuse.

« Oublions ça, oublions ça. Vraiment, je suis presque mort de peur à cause de vous deux, bande de clowns », déclarais-je pendant que je me tapotais la poitrine avec soulagement, encore secoué par ce qu’il était arrivé avant.

« Grand Frère est si facile à effrayer, je crains que tout à l’heure il meure vraiment de peur », affirma Jing, en souriant radieusement.

Je déglutis, pensant, Il semblerait qu’il y ait une sorte de message caché dans cette phrase ? Et ce n’est pas un message caché très agréable non plus ! « Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Cérémonie. De. La. Parade. Militaire ! » articula Lolidragon, sa voix résonnant.

« Hein ? » J’étais encore confus sur ce qu’était une Cérémonie de la Parade Militaire, malgré le fait que Lolidragon m’eût déjà traîné au loin avec impatience.

Après que Lolidragon m’eut traîné jusque dans la chambre, elle sortit un ensemble brillant d’armure légère couleur d’argent de son sac d’inventaire, qui avait l’air de m’être destiné.

« Pourquoi je dois aller à une parade militaire ? » la questionnai-je, terrifié, avec les membres tremblotants. Est-ce qu’il y a une erreur ou quelque chose comme ça ? Moi, une fille qui n’a même pas besoin de rejoindre l’armée, je dois participer à une parade militaire ?

« Parce que tout le monde veut voir quel genre de personnalité le suzerain possède. » répondit nonchalamment Lolidragon  alors qu’elle m’aidait à revêtir l’armure légère couleur d’argent.

« Ce n’est pas juste cette personnalité-ci ? » dis-je en riant amèrement.

Lolidragon secoua la tête. « Je dois d’abord t’avertir : si tu te présentes avec ta personnalité normale et ridicule à la parade militaire, je te promets que le Département Militaire sera le premier à te tuer.

« Oh, le Ministère des Finances et le Ministère de l’Agencement Territorial ne te laisseront pas t’en tirer non plus », ajouta-t-elle, distraite. « Maintenant que tu es devenu le porte-parole, tes manières de majesté ont recruté beaucoup de soldats pour nous, de sorte que le Département Militaire est extrêmement heureux. De plus, il y a une énorme foule de touristes qui attend devant les portes, et il y a tant de gens qui attendent en ligne pour acheter des maisons dans la Cité de l’Infini que ceux-ci se battent en duel pour les avoir. Le Ministère des Finances et le Ministère de l’Agencement Territorial de la ville ont été en mesure de pousser un énorme soupir de soulagement ! »

« En plus, toi, le porte-parole, tu es très important pour Second Life, donc si tu oses ruiner ton image à la cérémonie, le nombre de personnes qui essaieront de te tuer va remplir l’océan Pacifique. »

Je fis la grimace et répliquai : « Vrai, et si je devais annoncer mon statut de travesti, dans ce cas l’océan Atlantique pourrait très bien être rempli lui aussi. »

« Ok, ok, ne sois pas si déprimé. Il s’agit seulement d’afficher l’attitude de l’Elfe Sanguinaire, de monter sur scène et de prononcer quelques mots. Après ça, il n’y a rien d’autre », me consola Lolidragon, tapotant mon dos après qu’elle eut fini d’arranger mon armure.

« Mais, je vais devenir nerveux. » Découragé, je songeai, En écoutant ce que Lolidragon a dit il y a un instant, il y a forcément cinq mille soldats de présent. Cinq mille ! Bon sang, d’où est-ce qu’ils peuvent tous provenir ? Je ne suis devenu le porte-parole il y a que quelques jours, pas vrai ? Ah la la, si je pense à environ cinq mille paires, ça fait dix mille yeux qui vont me regarder. Comment je peux ne pas être nerveux ?

Lolidragon éclata de rire à quelques reprises. « Calme-toi, calme-toi, tu crois que je ne te comprends toujours pas ? Dès que tu montes sur scène, tu te transformes automatiquement en l’Elfe Sanguinaire qui n’a peur de rien. »

« Vraiment ? » demandai-je, déprimé.

« Vraiment. Maintenant, vas-y ! » Lolidragon me poussa avec force.

Ce n’est pas nécessaire de me pousser si durement. Me plaignis-je tranquillement, en regardant vers le couloir menant aux lieux de pratique. Habituellement, vous pouviez simplement effectuer quelques pas et être déjà arrivé au bout, mais aujourd’hui le couloir semblait être anormalement difficile, long et sombre. Et tandis que mes pas étaient normalement rapides et légers, en ce moment même lever mes pieds semblait pénible.

« On y va. » Lolidragon me tapota l’épaule.

« Prince, comment se fait-il que tu sois encore là ? Tout le monde t’attend. » Grand frère Wolf approcha avec son sourire laid familier.

« Grand frère Prince, tu es rentré ! Tu as manqué à Doll ! » Doll se jeta sur moi, me donnant un gros câlin.

Je retournai l’accolade en souriant. « Tu n’as pas peur que je te vole ta nourriture ? »

Doll sortit la langue de façon mignonne.

« Prince, cette armure te va vraiment à merveille ! » Les yeux de Gui étaient remplis d’entichement, et je lui donnai une claque sur la tête.

« Dépêche-toi d’y aller, Prince. » Belle-sœur Yu Lian continuait de sourire, avec un sourire rempli d’encouragement.

« Oui, allons-y. » J’arborai un sourire détendu, des pas vifs se déplaçant progressivement vers la lumière éblouissante au bout du couloir, avec mes coéquipiers d’Odd Squad suivant derrière moi.

Dès que je sortis du couloir, la lumière du soleil accablante était si brillante que je pouvais à peine ouvrir les yeux. Je posai le dos de ma main sur mon front pour mettre de l’ombre sur mes yeux jusqu’à ce qu’ils se fussent habitués à la lumière, avant de redescendre  ma main et d’observer les personnes présentes. Rose et Broken Sword me souriaient radieusement, Legolas affichait encore une attitude froide, Li’l Strong transportait sa grande hache, et For Healing Only restait, de tous les prêtres que j’avais vu, le guérisseur qui avait le plus l’air d’un prêtre.

Je dépassai en souriant la Team Rose, après eux venaient les membres de Dark Emperor. L’arrogance de Ming Huang donnait l’impression qu’il nécessitait encore plus de discipline, Heartless Wind avec son air charmant qui était faux et irritant, et Wicked arborait son expression glaciale habituelle, seuls ses yeux montraient son inquiétude et son anxiété.

Nan Gong Zui, avec Ice Phoenix, White Bird, Kong Kong et le reste des Lames Vertueuses, contemplèrent fièrement les autres soldats comme s’ils exhibaient un trésor. En même temps, ils cherchaient nerveusement des signes de mécontentement de ma part.

À ce stade, j’aperçus enfin le grand terrain d’entraînement, qui était en fait rempli à craquer de gens, et directement en face de moi se trouvait la scène. C’était très évident : je devais monter sur la scène, puis afficher l’attitude du Prince Sanguinaire et employer mon statut de suzerain de la Cité de l’Infini pour accueillir tout le monde.

D’une humeur exceptionnellement calme, je montai lentement pas à pas les marches d’escalier jusque sur le podium. Sous les regards attentifs de tout le monde, je me tins là avec un sourire qui était calme et constant.

« Je suis le suzerain de la Cité de l’Infini, également connu sous le nom de Prince l’Elfe Sanguinaire. » Allant droit au but, j’identifiai mon statut.

« Ça n’a rien d’extraordinaire ; c’est seulement mon rôle dans la Cité de l’infini. Tout comme la façon dont vous êtes les soldats et les protecteurs de la ville, je suis le suzerain de cette cité. Pour moi, que vous soyez un soldat dans l’armée, ou un seigneur dans un château, nous faisons tous partie de la Cité de l’Infini. En d’autres termes, nous formons tous la Cité de l’Infini, et la Cité de l’Infini nous représente. Tous ensemble, élargissons la Cité de l’Infini jusqu’à l’infini, et créons une présence éternelle dans Second Life », finis-je, sonore et énergique.

Sous les regards brillant d’admiration de ceux sous la scène, je quittai majestueusement cette dernière, tandis que le Département Militaire reprenait les rênes et commençait à organiser les soldats en groupes, et à expliquer les opérations militaires ainsi que les exercices de formation, etc. Bref, tout ça n’avait rien à voir avec moi, et je ne comprenais pas l’organisation militaire de toute manière. Je marchai hors du podium, vis Lolidragon agitant violemment la main vers moi, et je n’eus pas d’autre choix que de la suivre…

« Je ne pensais pas que quelqu’un comme toi sur scène pouvait en fait parler comme un humain », murmura Lolidragon en face de moi.

« Hé ! C’est quoi ce genre d’attitude ? Je parle facilement comme un humain normal ! » réfutais-je, en levant les yeux au ciel.

« Oh vraiment ? “J’ai faim” compte également comme parler comme un être humain ? » demanda Lolidragon.

Légèrement coupable, je répliquai : « Les humains peuvent aussi avoir faim… Dans tous les cas, où est-ce que tu m’emmènes ? »

« Faire. Un. Album. Photo ! » Encore quatre mots sonores et insistants.

Note de bas de page

1 Bœuf de flocon de neige : Une sorte de viande de haute qualité dont les marques de rayures du gras à l’intérieur des muscles ressemblent à des flocons de neige, d’où le nom.

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