La Légende du Chevalier du Soleil Histoire Parallèle # 6 : Doux sourire

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La Légende du Chevalier du Soleil : Histoires Parallèles

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Side Story #6: Sweet Smile – traduit du chinois à l’anglais par dahlys[PR!]
Histoire parallèle #6 : Doux sourire – traduit de l’anglais au français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par LuluHime

Ecilan de Glace est éternellement inexpressif. Bien que personne ne puisse lire dans ses pensées, ses desserts sont toujours aux goûts de tous.

S’il y avait une chose qui pouvait représenter Ecilan, ce serait assurément ses desserts.

 

 

Son rêve, à l’origine, était de devenir un boulanger, mais par un certain coup du sort, il était devenu le Chevalier de Glace. Il avait dû changer et passer d’un enfant toujours souriant à une personne sans expression. Il avait aussi dû changer et passer d’une personne qui apportait chaleur et satisfaction à quelqu’un qui rendait les autres alertes et méfiants.

Il semblerait qu’il ait perdu beaucoup de choses, incluant son rêve.

Toutefois, Ecilan sentait tout de même qu’il avait gagné plus qu’il n’avait perdu.

Parce qu’en fait il y a plusieurs manières d’exprimer un sourire.

 

 

« Lan1, ne souris pas ! »

Le sourire d’Ecilan devint immédiatement rigide. Il ne faisait que saluer avec un sourire un apprenti chevalier sacré qui passait, étant donné qu’il connaissait cet enfant depuis longtemps. Il allait souvent livrer du pain chez lui.

C’est exact ; Ecilan était le fils d’un boulanger. Depuis qu’il était tout petit, il aspirait à devenir le meilleur boulanger de la Cité du Bourgeon. Son plus grand rêve était de démarrer une section de desserts en plus de confectionner du pain… Mais, présentement, il était l’Apprenti-Chevalier de Glace. Tout le monde l’appelait habituellement l’Apprenti-Chevalier de Glace.

Avec une expression de stupeur et d’horreur sur son visage, l’apprenti-chevalier devant eux s’inclina en face de la personne se trouvant derrière Ecilan. Après s’être incliné, il s’enfuit rapidement, comme si la personne derrière Ecilan était une inondation ravageuse ou une bête sauvage… Peut-être le Chevalier de Glace était-il plus effrayant qu’une inondation ravageuse ou qu’une bête sauvage ?

Ecilan fit disparaître le sourire et toute autre expression de son visage, devenant totalement inexpressif. Seulement à ce moment-là osa-t-il tourner la tête et faire face à la personne derrière lui. Il salua : « Bonjour, Maître ! »

Le Chevalier de Glace, Eller, le questionna, un peu agacé : « Lan, pourquoi est-ce que tu n’arrives pas à changer ton habitude de sourire ? C’est vraiment si difficile de ne pas sourire ? »

Ecilan se sentit victime d’une injustice. Par le passé, chaque fois qu’il livrait le pain, les gens faisaient l’éloge de son sourire. À présent, il ne pouvait plus sourire du tout.

Pourquoi était-il devenu le Chevalier de Glace ? Il n’avait fait qu’aller livrer du pain au Temple Sacré. À ce moment-là, le Temple Sacré était en pleine sélection d’Apprenti-Chevaliers. Il n’avait fait que passer, et n’avait même pas rejoint la sélection. Il n’avait aucune idée de ce que le Chevalier de Glace avait vu en lui… Ne disaient-ils pas que le Chevalier de la Pierre était le plus têtu parmi les Douze Chevaliers Sacrés ?

Cependant, ce jour-là, le Chevalier de la Pierre lui avait dit : « Tu as intérêt à docilement acquiescer de la tête et à accepter de devenir l’Apprenti-Chevalier de Glace ! Notre Chevalier de Glace est très têtu et n’écoutera pas les autres, alors il ne te permettra pas de dire non. »

Eller fronça les sourcils, s’exclamant d’une voix grave : « Et tu ne peux pas non plus afficher un air triste ! »

Quand il entendit cette déclaration, Ecilan fit de son mieux pour effacer chacune des expressions sur son visage.

Mécontent, Eller le réprimanda : « Je veux seulement que tu ne sourisses pas, est-ce si difficile ? Tu as vu que l’Apprenti-Chevalier du Jugement devait aussi agir de façon froide et calme ! Je ne t’ai même pas demandé d’en faire autant, et je veux uniquement que tu remplisses les exigences minimales du Chevalier de Glace. Si tu ne peux pas rester indifférent, dans ce cas, au moins, ne peux-tu pas être inexpressif ? »

Ecilan admit que Lesus devait travailler beaucoup plus dur que lui, mais il avait vraiment envie de rétorquer à son maître : « Votre vous actuel qui parle trop est totalement différent de comment le Chevalier de Glace indifférent et réservé devrait agir ! »

« De toute manière, à partir d’aujourd’hui, tu as intérêt à rester inexpressif et silencieux ! Si j’entends à nouveau quelqu’un dire “Ce garçon, Ecilan, est vraiment soucieux, poli et toujours souriant” ou quelque chose de la sorte, je vais… t’interdire l’accès à la cuisine ! »

Mais, depuis que je suis petit, Maman et Papa m’ont toujours enseigné que je devrais être poli envers les gens, que je ne devrais pas faire face aux gens avec une expression déplaisante… Ecilan eut à nouveau l’impression qu’on lui avait fait du mal injustement, mais à l’instant où il entendit qu’on lui interdirait l’accès à la cuisine, il se sentit comme s’il avait soudainement été foudroyé par un éclair ! De tout le Temple Sacré, son endroit préféré était la cuisine. Après tout, c’était le seul lieu où il pouvait cuisiner !

Eller regretta ce qu’il venait de dire dès l’instant où il le dit. S’il interdisait à Ecilan d’entrer dans la cuisine, qui allait lui préparer du pain ? Toutefois, c’était la façon la plus efficace de menacer Ecilan… Oublions ça ; il attendrait simplement jusqu’à-ce qu’Ecilan brise vraiment les règles avant d’y songer à nouveau !

« Lan, j’ai faim. Le pain est-il prêt à être mangé ? »

Ecilan répondit docilement : « Je m’en vais tout de suite à la cuisine pour vérifier s’il a terminé de cuire. Si c’est le cas, je viendrai vous l’apporter, Maître. »

Eller acquiesça d’un signe de tête. Alors qu’Ecilan était différent de Lesus qui était doué dans tous les domaines – Bon sang ! Chasel avait vraiment déniché un trésor ! – et qu’il y avait quelques problèmes avec l’entraînement d’Ecilan sur la personnalité du Chevalier de Glace, Lesus ne savait pas comment faire cuire du pain, particulièrement du pain aussi délicieux que celui qu’Ecilan confectionnait !

« Je vais t’attendre dans ma chambre. Sur ton chemin, va me chercher du vin fait par Neo en plus du pain. »

« D’accord. »

Ecilan poussa un soupir de soulagement. Comparé à l’entraînement spécial pour devenir inexpressif, il aimait mieux aller dans la cuisine pour confectionner du pain. Il souhaitait vraiment que son maître mangeât six repas par jours pour qu’il puisse passer toute la journée à l’intérieur de la cuisine !

 

 

En plus du plateau complet de pain, Ecilan avait aussi essayé de faire cuire un gâteau à la myrtille ! Malheureusement, c’était la première fois qu’il faisait cuire un gâteau, alors il n’avait pas encore trouvé la bonne quantité d’ingrédients à ajouter. En fin de compte, il avait mis trop de sucre, et le dessert était devenu trop sucré.

Ecilan pensa que ce serait dommage de le jeter, alors il décida de le ramener jusqu’à la chambre. Afin d’éviter de gaspiller de la nourriture, il le mangerait en buvant beaucoup d’eau.

Sur son chemin pour retourner à la chambre, il rencontra quelqu’un d’inattendu. Grisia arborait un large sourire radieux sur son visage, et il semblait constamment se murmurer quelque chose à lui-même. Je me demande ce qu’il dit… Est-ce qu’il récite les Règles du Dieu de la Lumière ? On raconte que le Chevalier du Soleil est le Chevalier Sacré le plus loyal au Dieu de la Lumière, en plus d’être le porte-parole de ce dernier…

Ce ne fut que lorsque Grisia se trouva à quelques pas de lui qu’Ecilan se rappela que ce dernier était le Chevalier du Soleil, alors que lui appartenait à la faction du côté du Chevalier du Jugement. A-Alors, ils ne devraient pas bien s’entendre l’un avec l’autre !

Ecilan afficha immédiatement un visage inexpressif. Cependant, il n’aurait jamais cru que Grisia s’arrêterait de marcher et regarderait… le plat dans ses mains.

« Wow, c’est un gâteau ! » s’exclama soudainement Grisia, et celui-ci tendit sur-le-champ la main pour prendre un morceau de gâteau.

« C-C’est un gâteau d’essai que j’ai fait cuire… Non ! » cria Ecilan, pris de panique. Mais, tout de suite après qu’il eut fini de crier, il réalisa que sa voix avait sonné fâchée, comme s’il le réprimandait.

La main de Grisia s’arrêta, et il baissa le regard sur le gâteau. Avec un peu de regret, il demanda : « Je ne peux pas le manger ? »

Ecilan commença à paniquer encore plus. Bien qu’il voulût s’expliquer, son maître venait tout juste de lui dire qu’il devait rester inexpressif et silencieux à partir d’aujourd’hui, ou il ne lui serait plus jamais permis de pénétrer dans la cuisine à nouveau… Que faire ?

En voyant le visage sans expression d’Ecilan, Grisia baissa la tête et s’excusa : « C’est… Je suis vraiment désolé d’avoir essayé de te prendre ton gâteau ; je t’en prie, ne sois pas fâché contre moi ! »

Ce n’est pas vrai… Je ne suis pas du tout en colère ! Ecilan était si nerveux qu’il avait envie de pleurer.

« Mais, puisque j’en ai déjà pris un morceau, s’il-te-plaît laisse-moi le manger ! » Dès que Grisia eut fini de parler, il s’enfuit en vitesse, comme s’il craignait qu’Ecilan voulût récupérer le morceau de gâteau.

Ecilan fixa le vide, sous le choc, étant donné qu’il n’avait pas du tout eu le temps de réagir. Sa première pensée fut : Je suis content que Grisia ne semble pas en colère. Immédiatement après cela, il se remémora qu’un morceau du gâteau avait été pris. C’est trop sucré, si Grisia le mange… Oublie ça, si c’est trop sucré, dans ce cas il devrait le recracher après une bouchée, non ?

Peut-être que Grisia aime les gâteaux à la myrtille ? À l’avenir, je devrais lui faire cuire quelques gâteaux. Il semblerait qu’il aime beaucoup les desserts, et  j’ai également très envie d’essayer de confectionner des desserts. Plus Ecilan y songeait, plus il se sentait heureux. Il ne put s’empêcher de sourire joyeusement, alors que son esprit était rempli de toutes sortes de desserts et de pains…

« Lan ! »

Ecilan sursauta de stupeur. Quand il se remit de son choc, il se rendit compte que son maître marchait actuellement vers lui avec fureur. Cela lui fit perdre ses moyens, puisqu’il savait qu’il n’était pas du tout inexpressif il y a un instant. Sans doute qu’il était même visiblement en train de sourire !

Eller se dirigea droit vers lui avec colère, puis se mit à le réprimander : « Je viens à peine de te demander de ne pas sourire, mais tu as immédiatement violé mes ordres ! Pourquoi es-tu un enfant aussi désobéissant ? Est-ce que c’est vraiment si dur de ne pas sourire ? À partir d’aujourd’hui, il t’est interdit d’entrer dans la cuisine jusqu’à ce que tu aies appris à ne pas sourire ! »

« Pourquoi est-ce que je ne peux pas sourire ? » Ecilan ne put plus se retenir de dire avec émotion : « Si je fais face aux gens avec une expression déplaisante, ne vont-ils pas être mécontents ? Peut-être qu’ils vont même me détester ! Dans ce cas-là, j’aurai un ami en moins ! »

Quand il entendit l’une des rares réponses remplies d’émotion d’Ecilan, Eller resta sans mots. Cet enfant n’était pas du genre à désobéir à ses aînés, alors pourquoi était-il si rebelle aujourd’hui ? D’ailleurs, il lui était impossible de réfuter les propos qu’il venait de tenir…

Les yeux d’Ecilan se remplirent de larmes, et il tenta de son mieux de les empêcher de couler. Toutefois, il ne pouvait simplement plus y résister, alors il donna vite le plateau à son maître et articula : « Maître, savourez votre repas. » Après cela, il s’empressa de se retourner et s’enfuit en courant.

« Lan ! »

Lorsqu’il entendit l’appel, Ecilan s’arrêta pendant un instant, mais ne se retourna pas. Au lieu de cela, il s’enfuit vite, parce que son visage était déjà couvert de larmes.

Ne parle pas de pleurer, Maître ne me permet même pas de sourire !

 

 

Ouuiinn… ouiin…

J-Je veux rentrer à la maison et devenir boulanger…

« Pourquoi pleures-tu ? Tu as l’air si triste… »

Stupéfait, Ecilan sauta de son lit. Il était couché sur son lit, mais il était presque tombé en bas de celui-ci à cause de l’appel soudain.

« Grisia ? »

Grisia l’observait avec des yeux remplis d’espoir. Cela fit rougir Ecilan. Il essuya vite ses larmes.

« Est-ce qu’il t’en reste ? »

« Hein ? » Ecilan fixa Grisia d’un regard vide.

Avec un air très enthousiaste sur le visage, Grisia s’enquit : « Est-ce qu’il te reste du gâteau ? »

« …C’est mon maître qui l’a au complet. »

« Quoi !? Ce gâteau était immense ! Est-ce qu’il a l’intention de le manger en entier par lui-même ? »

Ecilan n’avait aucune idée de ce qu’il se passait, mais il répondit tout de même : « Non, ce gâteau est trop sucré. Il se pourrait que mon maître ne le mange pas. »

« Il ne le mangera pas ? » Choqué, Grisia s’exclama : « Mais, ce gâteau est si délicieux ! S’il ne va pas le manger, est-ce qu’il va le jeter ?  Quel dommage ! Non, non, on ne peut pas le laisser être jeté ! »

Ecilan se trouvait toujours dans un état de confusion, mais Grisia l’agrippa en un mouvement et était sur  le point de le traîner hors de la pièce.

« Aller, allons retrouver le Chevalier de Glace et reprendre le gâteau ! »

Quoi !? Sidéré, Ecilan protesta : « A-Attends une minute… »

« Qu’est-ce que tu attends ? Si nous attendons plus longtemps, le gâteau va être jeté ! »

« J’ai du pain ici avec moi. Il est à la myrtille, exactement comme le gâteau ! S’il-te-plaît, ne pars pas à la recherche de mon maître ! »

Grisia s’arrêta et se tourna pour regarder Ecilan. Ce dernier sortit du pain d’une armoire et répandit de la confiture de myrtille sur le dessus avant de le donner à Grisia.

Grisia mordit impudemment dans le pain à l’instant où il le reçut. Quand il vit cela, Ecilan se détendit.

« Ce n’est pas assez sucré. Viens, allons chercher le gâteau ! »

Heeiiiiin ?

 

 

La vue de deux apprentis-chevaliers marchant ensemble attira beaucoup de regards de la part des gens. Grisia sourit pendant tout le chemin, mais, à côté de lui, Ecilan était complètement sans expression.

Grisia sourit et marmonna dans sa barbe en même temps. « Ah, bon sang, quelqu’un vient et je dois encore sourire. Mon visage est déjà raide ! Je n’ai vraiment pas envie de sourire, mais mon Maître va me massacrer si je ne le fais pas… Je vais sourire ! »

Les yeux d’Ecilan s’écarquillèrent tandis qu’il regardait Grisia. A-Alors c’est ce qu’il disait à chaque fois qu’il marmonnait dans sa barbe ?

En cours de route, Ecilan observa que Grisia devait révéler son plus brillant sourire chaque fois qu’une personne passait à côté d’eux. Quand il n’y avait plus personne dans les environs, il laissait ses muscles faciaux se détendre mais, à l’instant où quelqu’un apparaissait, il devait sourire sur-le-champ. Ecilan réalisa tout à coup que sourire n’était peut-être pas aussi facile qu’il y paraissait.

Lorsque Grisia remarqua qu’il y avait plusieurs personnes qui marchaient dans leur direction, son visage devint aussi pâle que de la cendre. Du coin de l’œil, il aperçut Ecilan et décida immédiatement de lui parler afin de ne pas avoir à sourire continuellement. Néanmoins, à l’instant où il vit les yeux rougis d’Ecilan, il commença à vouloir avoir une vraie discussion. Il ne put s’empêcher de demander : « Ecilan, pourquoi pleurais-tu il y a un instant ? »

« Je… Je me disais juste que je ne suis pas fait pour être le Chevalier de Glace. »

« Oh, dans ce cas, que veux-tu devenir ? »

« À l’origine, je voulais devenir le meilleur boulanger de la ville. »

« Ooooh ! Pas étonnant que tu sois si doué pour confectionner du pain et des gâteaux ! »

« Je ne le suis pas ; c’était la première fois que je faisais cuire un gâteau. Je l’ai même rendu trop sucré… » Ecilan ne put résister à l’envie de le questionner : « Tu ne trouves pas que le gâteau était trop sucré ? »

« Non, pas du tout ! Et il aurait même pu être plus sucré… Hmm ? Ce ne serait pas ton maître ? »

Ecilan tourna la tête pour voir. Effectivement, le Chevalier de Glace se tenait présentement sur un balcon à côté du corridor. Il n’était pas seul, puisque le Chevalier du Jugement était là lui aussi.

Grisia attrapa la main d’Ecilan et s’approcha discrètement de la fenêtre la plus proche du balcon.

Un peu perplexe, Ecilan demanda : « Ne cherchais-tu pas mon Maître ? »

« Si ! Mais d’abord, écoutons leur conversation ! »

Pourquoi est-ce que nous devons écouter leur conversation en premier… ? Ce n’est pas mal d’écouter aux portes ? Juste au moment où il songeait à corriger Grisia, il entendit une voix s’élever du balcon.

« Ai-je commis une erreur ? Peut-être que je n’aurais pas dû choisir Ecilan, étant donné qu’il ne faisait pas parti des enfants qui étaient venus pour la sélection. »

Ecilan sursauta sous le choc. Son Maître… regrettait-il de l’avoir choisi ?

M-Mais, il faisait déjà de son mieux pour s’adapter à sa nouvelle identité, et travaillait dur pour devenir le Chevalier de Glace. Il trouvait même que pratiquer le maniement de l’épée était extrêmement amusant, et il s’était familiarisé avec plusieurs Chevaliers Sacrés…

Sentant ses yeux commencer à lui brûler un peu, Ecilan tourna la tête et entreprit de s’éloigner. Toutefois, Grisia raffermit brusquement son emprise sur sa main. Quelle que soit la force avec laquelle il lutta, Grisia ne voulait pas le lâcher.

Encore une fois, ils entendirent la voix du Chevalier de Glace en provenance du balcon. Il déclara : « Mais, je n’ai vraiment pas envie de choisir un enfant qui a l’air glacial dès le départ ! Et Ecilan est un si bon enfant ! C’est un garçon soucieux, il respecte ses aînés, et il sait même comment pétrir le pain ! »

Ecilan se figea et cessa de lutter pour s’échapper.

Ils entendirent la voix grave du Chevalier du Jugement, qui affirmait : « Tu as raison. Si j’étais toi, je l’aurais aussi choisi, étant donné que c’est vraiment un bon garçon. Mais, tu n’as pas besoin de précipiter l’entraînement d’Ecilan pour correspondre à la personnalité qu’on “s’attend” à voir chez le Chevalier de Glace, puisqu’il n’est l’Apprenti-Chevalier de Glace que depuis légèrement moins de deux ans. »

« Mais… » La voix du Chevalier de Glace était remplie de frustration comme il révélait : « Tu devrais savoir que, récemment, beaucoup de gens se sont mis à parler de remplacer l’Apprenti -Chevalier de la Pierre. Des remarques de la part de ceux qui s’opposent à l’Apprenti-Chevalier du Soleil ont aussi fait surface. Si Lan n’apprend pas à être inexpressif, qu’est-ce que je vais faire lorsque des vagues de commentaires au sujet de le remplacer vont venir ? »

Chasel répondit simplement : « Ne t’inquiète pas, Neo ne permettra pas à la personne qu’il a choisie d’être remplacée. Tu devrais connaître sa personnalité depuis le temps. S’il n’est pas d’accord pour remplacer son apprenti, dans ce cas personne ne peut l’y contraindre. »

Toujours un peu inquiet, Eller ajouta : « Et qu’en est-il de l’Apprenti-Chevalier de la Pierre ? »

« Si nous en remplaçons un, ça forme un précédent pour en remplacer un deuxième. Par conséquent, Neo ne permettra définitivement pas à l’Apprenti-Chevalier de la Pierre d’être remplacé, parce que ça lui causerait des problèmes. »

En entendant ceci, Eller se sentit beaucoup plus calme. Puisque Neo ne permettrait pas à l’Apprenti-Chevalier de la Pierre d’être remplacé, alors il ne permettrait pas non plus à Ecilan d’être remplacé lui aussi. Avec le soutien de Neo, vous pouviez être sûr que les choses seraient beaucoup plus faciles. Parce que tout le monde savait que, une fois que Neo avait pris sa décision, il persisterait dans cette voie jusqu’à la toute fin, qu’il soit dans son droit ou pas… Même en forçant les gens à lui rendre service, il n’abandonnerait jamais jusqu’à la fin.

« Dans ce cas, je peux me détendre et prendre mon temps pour entraîner Ecilan. D’ailleurs, je devrais lui accorder plus de temps pour aller à la cuisine… Le gâteau qu’il a fait cette fois était beaucoup trop sucré ! Ses talents culinaires laissent encore énormément de place à l’amélioration ! Soupir, j’ai vraiment envie de le manger, mais c’est trop sucré… »

 

 

Seulement une fois que les bribes de la conversation des deux personnes se furent arrêtées après un bon bout de temps Ecilan se remit-il de sa stupeur. Il se rendit soudainement compte, Mon Maître me forçait-il à devenir inexpressif, ces derniers temps, parce qu’il avait peur que je sois remplacé ?

« Alors, tu veux devenir le Chevalier de Glace, ou un boulanger ? »

Stupéfait, Ecilan leva la tête et rencontra le regard sérieux de Grisia. Il réfléchit à sa question, et répondit avec hésitation : « J-Je veux… Je veux devenir le Chevalier de Glace ! Je n’aime pas le fait de ne pas pouvoir sourire, mais j’aime tout le reste ! Même si je ne deviens pas boulanger, je peux toujours confectionner du pain. Mais, si je ne deviens pas le Chevalier de Glace, je sens que je v-vais perdre pleins de choses ! » Comme mon Maître et les autres Chevaliers Sacrés. J’ai aussi promis à Lesus que je pratiquerais ma technique à l’épée avec lui !

« Tu aimes sourire ? » Un peu surpris, Grisia décréta : « Mais, sourire est très fatigant ! »

Ecilan y resongea. S’il devait sourire toute la journée comme Grisia, ce serait en effet très fatigant. Il expliqua avec honnêteté : « Mais, j’ai peur que si je ne souris pas, les gens vont me détester. »

En entendant cela, Grisia secoua la tête de façon exagérée et répliqua : « Qui a dit ça ? Tu ne m’as pas souris, mais je t’aime bien quand même ! Surtout les gâteaux que tu fais ! »

Ecilan cligna des yeux. Il réalisa que ce que Grisia venait de dire était exact. Bien qu’il ne lui eût pas souri, Grisia ne le détestait pas pour autant… Il sentit soudainement qu’il avait compris quelque chose.

Même s’il ne souriait pas, tant qu’il leur offrait des desserts, les gens ne sentiraient-ils pas qu’il n’était pas une personne détestable ?

Ainsi, les desserts… peuvent en fait remplacer les sourires ?

Note de bas de page

1 « Lan » : C’est le surnom qu’Eller a donné à Ecilan.

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