La Reine Guerrière TP2C8 : Numéro 8 – Impasse

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 8: Number, 8, Stalemate – Traduit du chinois vers l’anglais par Doza[PR!]
Chapitre 8 : Numéro 8 – Impasse – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ travail de vérification par Nocta

Quatre personnes et un animal de compagnie marchèrent en sens inverse sur le chemin qu’ils venaient tout juste d’emprunter. La première chose que quelqu’un verrait en les regardant avancer serait assurément une immense entité jaune et translucide. Ohmondieu avait grossi jusqu’à cinq fois sa taille habituelle, parce que son corps avait été rempli avec des herbes. Et, à présent, celui qui transportait Ohmondieu n’était plus Silvie, mais plutôt Halfleaf.

Comme il leur restait encore à secourir le petit frère de Halfleaf, Sylvie et les trois autres durent retourner au village ou ils avaient accepté la mission de cueillage d’herbes. Devant l’insistance de Silvie, Cale accepta finalement d’y aller avec eux, bien qu’il restât à l’extrémité du groupe, le plus loin possible de Carol. Si Sylvie n’avait pas persisté à tirer sur sa manche pour le garder à proximité, Cale se serait probablement enfui pendant qu’ils marchaient.

Cependant, parce que Silvie était occupé à s’accrocher à Cale, la tâche de porter Ohmodieu avait été confiée à Halfleaf.

Confronté à la responsabilité de veiller sur l’énorme blob doré, sans doute pour les remercier de l’avoir sauvé, Halfleaf ne protesta pas et prit dans ses bras l’étrange créature qui aurait normalement fait battre en retraite la plupart des gens.

Naturellement, après avoir accepté de porter Ohmondieu qui faisait cinq fois sa taille habituelle, il ne pouvait pas continuer à sauter d’un arbre à l’autre et était descendu pour marcher docilement avec les autres.

Lorsque la nuit approcha, Carol s’arrêta et demanda aux autres : « On prend de l’avance durant la nuit ? Ou on se repose ? »

« J’aimerais prendre un bain. »

Tout le monde dévisagea Halfleaf. Mystifié, ce dernier s’enquit : « Puis-je savoir quel est le problème ? »

Déconcerté, Cale le questionna : « N’es-tu pas censé être pressé d’aller secourir ton petit frère ? Et tu veux quand même prendre le temps de te laver ?

« Même dans la hâte, nous devons toujours nous laver. Effectuer sa toilette est une chose qui doit être faîte chaque jour. Comment pouvez-vous même songer à sauter cette étape dans la journée ? » Halfleaf n’arrivait pas à comprendre. « Quant à mon petit frère, il attend que je vienne lui porter secours; il ne disparaîtra pas. »

Ah bon ? Le coin de la bouche de Cale se mit à tiquer légèrement. Il n’a donc pas peur que son petit frère se fasse tuer de sang-froid ou qu’il perde une jambe ?

Carol se mit à rire avec légèreté : « La définition des elfes pour ce qui est de “se dépêcher” est différente de celle des humains. C’est environ cinq fois plus lent. »

En entendant ce que disait Carol, l’expression de Cale se rembrunit immédiatement. Au même moment, Silvie s’empressa de décider : « Très bien, très bien ! Prendre un bain est également une bonne idée. Allons tous nous laver ensemble ! »

Déconcertées, les personnes pressées de se rendre à destination s’arrêtèrent pour monter le campement dans le but d’aller se laver. Pour des voyageurs ayant l’habitude de ne pas prendre de bains pendant plusieurs jours, c’était véritablement une raison très étrange pour s’arrêter.

Néanmoins, comme cette raison avait été fournie par Halfleaf, qui était le plus pressé par le temps, nul ne ressentait le besoin de refuser sa requête.

Après avoir allumé le feu de camp, Carol s’assit devant pour surveiller le ragoût et la viande salée, puis pinça sans raison Ohmondieu qu’elle portait sur son bras. Les trois autres marchèrent jusqu’à la rive du lac et retirèrent leurs vêtements, se préparant à prendre leur bain. Au départ, Silvie avait dû tirer Cale par la manche pour qu’il les suivît, car ce dernier ne voulait pas y aller puisqu’il s’était déjà lavé il y a seulement deux jours !

Toutefois, quand il avait aperçu Carol assise autour du feu, il avait tout simplement choisi de suivre Silvie et Halfleaf.

En quelques instants, ils s’étaient tous les trois déshabillés, sautèrent dans le lac, et commencèrent à se frotter la peau pour la nettoyer. Silvie et Halfleaf prirent la tâche très au sérieux, mais Cale effectua la besogne de façon extrêmement paresseuse. Il se contenta de s’arroser avec de l’eau et considéra la tâche comme accomplie. C’était uniquement parce que Carol était assise devant le feu de camp qu’il n’avait pas envie de retourner à la rive tout de suite, alors il se laissa simplement tremper dans le lac.

« Pourquoi est-ce que Carol reste devant le feu de camp ? » Halfleaf fronça les sourcils. « Carol n’a pas l’intention de venir nous rejoindre ? C’est très crasseux de ne pas faire sa toilette. Après avoir pressé le pas et sué autant, votre corps va empester si vous ne le nettoyez pas ! »

Silvie fut saisi d’un fou rire. « Comment serait-il possible que Carol prenne un bain avec nous ?! »

Cale poussa froidement un reniflement de dédain : « C’est exact ! Comment une telle personne accepterait de se tenir complètement nue devant d’autres personnes ? Je parie que quelqu’un comme de sa sorte ne retire même pas ses sabres de dernière son dos avant d’aller dormir ! »

Silvie fut stupéfait de ce qu’il venait d’entendre et s’empressa de prendre la défense de Carol. « Pour ton information, Carol retire effectivement toutes ses armes avant d’aller dormir ! En fait, jusqu’à présent, je n’ai encore jamais vu Carol se servir de ses sabres pour attaquer qui que ce soit. Ils ne sont employés que pour trancher la viande ! Depuis que nous nous sommes rencontrés, Carol a toujours utilisé ses poings pour frapper les gens et n’a même encore jamais touché à ses armes, et ce malgré le fait que j’aie très envie de voir ses sabres en action ! »

Cale devint subitement un brin curieux et lui demanda : « …Depuis combien de temps voyagez-vous ensemble ? »

Silvie calcula. « Cela va faire un mois, plus ou moins. »

« Comment vous êtes-vous retrouvés tous les deux à voyager ensemble ? » Cale ne croyait tout simplement pas que Carol avait besoin de Silvie comme compagnon de voyage.

« Carol et mon Maître ont été compagnons de voyage autrefois, et Carol n’a pas été facile à retrouver. Nous sommes allés rendre nos hommages sur la tombe de mon Maître, et sommes partis à l’aventure ensemble par la suite. »

C’est donc ça. Il veille sur le disciple de son ancien compagnon de voyage ? Ça ressemble certainement au genre de relation qu’entretiennent Carol et Silvie. Cette situation ne rendait plus Cale perplexe à présent.

Au même moment, Halfleaf s’enquit avec soupçon : « Pourquoi Carol nous fixe-t-il du regard ? »

« Sans doute perdue au milieu d’une réflexion ? »

Tandis que Sylvie parlait, il s’immergea dans l’eau, ne laissant que sa tête exposée à la surface. Il s’était brusquement rappelé que Carol était une femme.

Et c’est a-aussi la Reine Guerrière ! Être nu devant elle, cela ne semble-t-il pas légèrement inapproprié ?

Strictement parlant, la Reine Guerrière n’est-elle pas également considérée comme étant une impératrice ?!

Être nu devant une impératrice… N’est-ce pas là le genre d’action qui vous expédierait automatiquement à la potence ?

Mais, il est un peu trop tard pour songer à cela maintenant…

Silvie eut réellement l’impression d’être un pécheur en regardant en direction de Carol. Il vit Carol sourire un peu en lui accordant un bref regard, puis elle continua d’apprécier la vue de la nudité dévoilée des deux autres hommes.

Merci, ô mon dieu. Elle n’a pas l’air en colère. Et, il semblerait qu’elle soit même de très bonne humeur ! Tant que Carol n’était pas en colère, le cœur de Silvie était en partie plus à l’aise.

Toutefois…

« Hum… » Silvie hésitait un peu à l’idée d’avertir les deux autres. Mais, après y avoir bien réfléchi, si Carol s’habituait à se rincer l’œil sur le corps de Cale, peut-être qu’elle serait plus encline à lui venir en aide ?

Si nous pouvons l’aider à se venger, dans ce cas, même s’il se fait reluquer, ce ne sera pas un problème, n’est-ce pas ? Silvie observa Cale. Ce dernier avait déjà arrêté depuis un bon moment de se nettoyer. Avec la majorité de son corps dans l’eau, au mieux on ne pouvait apercevoir que son torse… Eh bien, plus tôt, Carol l’a déjà vu nu, alors cela ne devrait pas faire une grande différence.

D’un autre côté, Halfleaf continuait à se frotter et à se nettoyer, avec la majorité de son corps exposé hors de l’eau.

« … »

Halfleaf remarqua son regard et s’enquit avec confusion : « Qu’y a-t-il ? »

Silvie n’eut pas le cœur à lui révéler qu’il y avait en ce moment quelqu’un qui se rinçait joyeusement l’œil à la vue de son corps nu.

« Rien… dépêche-toi de faire ta toilette ! Le ragoût devrait être presque prêt ! »

Halfleaf hocha la tête, s’aspergea d’eau une dernière fois, puis marcha ouvertement jusqu’à la rive. Sur le chemin, lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Carol, il prit même le temps de lui sourire.

Les elfes sont-ils tous si ouverts à l’idée de se promener nus devant une personne du sexe opposé ? observa Silvie avec admiration.

Cale le suivit également jusqu’au rivage.

Profitant du fait que le regard de Carol était rivé sur le corps des deux autres, Silvie courut rapidement jusqu’à la rive. Il utilisa ses vêtements pour dissimuler le bas de son corps, et ensuite, alors qu’il se couvrait, il enfila ses vêtements.

Cale le regarda d’un air bizarre et le réprimanda d’une voix forte : « Qu’est-ce que tu as à être gêné comme ça ? Tu es un homme, oui ou non ? Pourquoi est-ce que tu te couvres comme une fille ? Tu crois vraiment qu’on a envie de reluquer ton corps nu ? »

« Je ne le crois pas… » Mais, il semblerait que Carol soit très heureuse d’admirer la vue.

Silvie fut encore une fois admiratif de l’audace de Cale et Halfleaf. Ils ne s’étaient pas couverts du tout. Ils enfilaient même leurs vêtements à une vitesse normale et avaient clairement et complètement été vus par Carol… Toutefois, malgré son admiration, il ne pourrait jamais se détendre en étant nu devant une personne de la gente féminine. Même si Carol ne paraissait en aucune façon être une femme, il ne pouvait toujours pas s’y résoudre !

Alors, Sylvie continua à enfiler ses vêtements avec gêne.

Quand ils furent de retour au campement, Sylvie n’osa pas regarder en direction de Carol.

En comparaison, cette dernière semblait complètement détendue et commenta même : « La flexibilité des muscles sur le corps tout entier de Cale est plutôt flatteuse. Il fera un bon soldat d’investigation. Les muscles des biceps de Halfleaf ne sont pas mal. Il deviendra assurément un expert au tir à l’arc. Silvie, tout ton corps est trop maigre; tu as sans le moindre doute l’apparence d’un barde errant. »

Silvie répondit joyeusement : « Vraiment ? Merci pour ton compliment ! »

« …Ce n’était pas un compliment. »

« Ah bon ? Ce n’en était pas un ? »

« Pffff… »

Ni Halfleaf ni Cale ne purent résister à la tentation. Ils éclatèrent tous les deux de rire.

La Reine Guerrière TP2C7 : Numéro 7 – Halfleaf

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 7: Number, 7, Halfleaf – Traduit du chinois vers l’anglais par Raylight[PR!]
Chapitre 7 : Numéro 7 – Halfleaf – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ travail de v
érification par Nocta

Le demi-elfe ouvrit lentement les yeux. Il était un peu désorienté quant à l’endroit où il se trouvait en ce moment, mais il pouvait sentir une odeur extrêmement savoureuse qui lui fit gargouiller l’estomac.

Quand il se leva, il se rendit compte qu’il était à l’intérieur d’une tente et que les blessures sur son corps avaient déjà été pansées correctement. Il entrouvrit d’abord le rabat de la tente, inspectant la situation à l’extérieur. Environ cinq pas plus loin, il y avait un feu de camp, et des gens étaient assis autour. À en juger par leur apparence, ils ne semblaient pas être les personnes qui avaient essayé de le capturer.

À cet instant, l’un des individus là-bas sembla remarquer qu’on l’observait et se tourna dans sa direction.

Le demi-elfe recula rapidement pour dissimuler sa présence et remit le rabat de la tente en place. Toutefois, il savait qu’il ne pourrait pas continuer à se cacher et, en serrant les dents, ouvrit complètement le rabat et sortit.

« Ouah ! » L’un d’eux lui sourit et lui cria : « Tu es réveillé ? Nous pouvons nous mettre à table à présent ! Viens vite nous rejoindre ! »

Le demi-elfe les contempla silencieusement, refusant de leur adresser la parole. On pouvait lire la vigilance dans ses yeux. Il se demandait actuellement s’il devrait prendre la fuite vers la forêt, étant donné que peu de gens arriveraient à le rattraper s’il y entrait…

Au même moment, Carol parla soudainement dans le langage des elfes, en disant : « On m’appelle Lame Dansante. As-tu déjà entendu ce nom ? »

Le demi-elfe se figea sur place pendant quelques secondes et fixa Carol du regard avec incrédulité. Au début, il était sous le choc dû au fait que la personne pouvait parler l’elfique, et ensuite, lorsqu’il réalisa ce que Carol avait dit, il fut encore plus bouleversé d’entendre prononcer ce nom.

À côté d’elle, les yeux de Cale s’agrandirent, tandis que Sylvie trépidait d’excitation. Depuis qu’il avait appris que Carol avait tissé des liens avec les elfes, il avait désiré en savoir un peu plus sur le sujet. Cependant, Carol ne voulait jamais rien lui révéler sur les elfes.

« Lame Dansante ? J’ai déjà entendu ton nom ! Mais, je ne sais pas grand-chose à ton sujet. Les elfes du nord te considèrent leur amie », s’exclama le demi-elfe avec surprise. Sa voix était douce et légère et, même lorsqu’il parlait avec excitation, elle n’était pas du tout stridente.

« C’est une bonne chose que tu aies entendu parler de moi. » Carol se montra claire comme elle lui commandait : « Viens t’asseoir. »

Le demi-elfe hésita l’espace d’une seconde, mais il ne pouvait se résoudre à refuser l’invitation d’une amie des elfes. Donc, il alla s’asseoir près du feu de camp.

Une fois qu’il se fût assis, un bol de ragoût savoureux, bouillant et dont s’échappait de la vapeur lui fut mis dans les mains. Ce ne fut qu’à ce stade qu’il nota qu’il était effectivement très affamé. Ne se souciant pas d’être prudent, il se mit à consommer le ragoût une gorgée à la fois.

Le ragoût cuisiné avec du pain, des œufs et du fromage, ajouté à sa faim, poussa le demi-elfe à ingérer trois bols complets un après l’autre, malgré le fait qu’il n’eût normalement pas un aussi grand appétit.

Une fois que le demi-elfe déposa son bol, Carol se mit à l’interroger : « Que fais-tu ici au lieu de rester sagement dans le territoire des elfes ? »

Cette fois, elle communiquait dans la langue des humains. Bien que les elfes n’entretinssent aucun contact avec les autres races, leurs longues années d’existence leurs avaient permis à tous d’apprendre à maîtriser toutes les langues. Leur objectif était en vérité d’étudier les poèmes et les chansons de toutes les races.

La réputation de Lame Dansante fit en grande partie baisser sa garde au demi-elfe, et il expliqua misérablement : « Je suis venu assister aux funérailles de ma mère, mais je me suis fait capturer par les autres membres de ma famille. I-Ils… »

« Ils t’ont capturé avec l’intention de te vendre sur le marché noir », termina froidement Carol. Comme elle s’y attendait, le demi-elfe acquiesça d’un signe de tête. Elle rugit : « Quitter la Forêt des Elfes était une action extrêmement stupide de ta part ! »

Le demi-elfe fut si terrifié par ce rugissement que tout son corps se raidit.

« N’aie crainte ! » Silvie le réconforta sur-le-champ en dévoilant : « Carol parle très fort mais ne te ferait jamais aucun mal. »

Voyant le sourire rayonnant de Sylvie, le demi-elfe finit par se calmer un peu. Il n’était pas habitué à ce qu’on dirigeât sur lui d’intenses émotions négatives telles que la colère et autre, puisque les elfes affichaient rarement des émotions négatives.

« Demain, je vais te ramener sur le territoire des elfes », annonça directement Carol.

Le demi-elfe s’écria : « Non ! Hors de question ! Mon petit frère se trouve toujours entre les mains de la famille Ardiniz. Si je ne retourne pas là-bas, il y a de fortes chances qu’ils lui fassent du mal ! »

« La famille Ardiniz ? » Cale s’exclama, puis s’enquit avec doutes : « Ne me dit pas que Leisha était ta mère ? »

Le demi-elfe sembla abasourdi pendant un instant, et hocha ensuite la tête.

Silvie demanda avec curiosité : « Cale, est-ce que tu connais sa mère ? »

Ignorant en quelque sorte quoi faire dans cette situation, Cale répondit : « Leisha était la petite sœur de mon grand-père paternel. Le fait qu’elle ait eu une liaison avec un elfe auparavant est une histoire encore très répandue… »

Silvie regarda Cale et ensuite regarda le demi-elfe, puis il déclara : « Ainsi, vous êtes des cousins éloignés ! »

Les deux cousins éloignés qui ne se connaissaient pas, mais s’étaient retrouvés dans les ennuis au même moment et en plus s’étaient faits ramassés par la même personne, paraissaient perdus.

« Dans ce cas, tout bien considéré, ça fait de toi l’aîné de Cale ! » ajouta Silvie sans le moindre tact.

Mon aîné… Examinant le demi-elfe qui avait l’air d’avoir le même âge que lui en apparence, Cale ne pouvait se résoudre à le traiter comme son aîné peu importe à quel point il essayait, même si, selon la période indiquée dans les rumeurs, ce demi-elfe devrait être âgé d’une trentaine d’années.

Le demi-elfe contempla Cale avec curiosité et le questionna : « Un cousin éloigné ? Enchanté de faire ta connaissance. Je m’appelle Halfleaf, Halfleaf Ardiniz. Puis-je te demander ton nom ? »

« Cale. Je n’utilise généralement pas mon nom de famille. Je suis un enfant illégitime. »

Après que Cale eut décrété ce fait de façon indifférente, il se souvint brusquement de quelque chose. Cet elfe devant moi n’est-il pas lui aussi un enfant illégitime ?

 

 

« Carol, tu dois leur venir en aide ! »

Depuis la nuit dernière, après avoir découvert à quel point leurs situations étaient déplorables, avec Halfleaf ayant un petit frère maternel prisonnier de personnes malintentionnées, et avec le contrat d’esclavage que Cale avait été forcé de signer toujours entre les mains de sa méchante belle-mère, Silvie n’arrêtait pas de supplier Carol de les aider à rétablir la justice.

Il était si agaçant que Carol avait même commencé à se demander sérieusement, Peut-être que l’apprenti de LL était en fait Ohmondieu et que c’était Silvie l’animal de compagnie qui le suivait ?

Étant l’ancienne compagne de voyage de LL, comment se faisait-il qu’elle ignorât que LL possédait la patience requise pour enseigner à un apprenti tel que Silvie ?

« Laisse-moi y réfléchir ! » Après avoir rugi ceci en réponse, elle fronça les sourcils et poursuivit : « Allons d’abord ramasser des herbes médicinales, et ensuite on parlera. » S’ils ne complétaient pas leur mission au plus vite, il ne lui resterait réellement plus un sous en poche.

« Vous voulez ramasser des herbes ? » Halfleaf se mit à l’interroger : « Quelles herbes cherchez-vous ? »

Carol dévoila le nom des herbes en question, et Halfleaf acquiesça d’un signe de tête, affirmant : « Je sais où trouver ces herbes. Je vais vous y conduire. »

Halfleaf mena la marche. Sa manière d’avancer était extrêmement unique. Il sautait d’un arbre à l’autre, et il s’agrippait même aux branches dont il se servait pour se propulser vers l’avant. Il atterrissait très rarement au sol, mais sa cadence était tout de même plus rapide que celle des autres.

De temps à autre, il disparaissait pendant un moment, puis réapparaissait. À ces moments-là, ses mains surgissaient de nulle part pour ramasser des champignons ou d’autres herbes inconnues.

Après avoir marché tout un après-midi, Halfleaf sauta subitement en bas d’un arbre et se retourna pour attendre que les autres le rejoignissent. Il leur dit : « Cet endroit est le terrain de prédilection pour récolter ces sortes d’herbes médicinales. Vous devriez pouvoir en trouver plusieurs sortes à l’ombre de la plupart des arbres. »

« Cet endroit est situé plutôt proche du territoire des elfes. » Carol regarda Halfleaf et s’enquit : « Es-tu sûr de ne pas vouloir rentrer chez toi ? »

Halfleaf répondit avec une résolution absolue : « Je ne suis pas le genre de personne à ne pas me soucier du sort de mon frère au point de l’abandonner là-bas ! »

Carol leva un sourcil.

Silvie voulut ouvrir la bouche pour encore une fois supplier Carol de venir en aide à Halfleaf et Cale, mais il craignait qu’elle se mît en colère, alors au lieu de cela il se rongea les ongles avec anxiété.

Halfleaf les remercia tous les trois : « Je vous remercie de m’avoir secouru ainsi que d’avoir pansé mes blessures et de m’avoir donné à manger. En comparaison avec votre générosité, vous montrer le chemin est négligeable pour vous remercier. Cependant, il me faut vraiment partir. J’espère que, dans le futur, j’aurai la chance de vous rendre la pareille comme il se doit. »

« Où t’en vas-tu comme ça ? » Silvie hurla instantanément : « Tu es blessé et poursuivi par des gens malintentionnés. Il serait plus sécuritaire de nous suivre. Carol est une personne vraiment très forte ! »

Cale jeta un regard à Silvie. Il me semble avoir déjà entendu ça ?

Halfleaf contempla Silvie avec stupéfaction, en disant : « Comment pourrais-je vous infliger une telle chose ? En vous suivant, je vous mettrais aussi tous en danger. De plus, il me faut secourir mon petit frère sur-le-champ. »

« Nous irons également secourir ton petit frère ! » s’écria Silvie, comme il prenait immédiatement une décision qu’il n’était pas en position de prendre. Après cela, il ajouta ensuite, en criant : « Et nous irons aussi reprendre le contrat d’esclavage de Cale ! »

Malgré qu’il se sentît un tantinet consolé par le fait que Silvie se souvint de sa situation, Cale ne croyait pas que Silvie fût autorisé à prendre les décisions dans ce groupe. Ses yeux se posèrent sur Carol…

Sylvie le savait lui aussi, et il s’empressa de s’exclamer : « Carol ! Tu dois leur venir en aide ! »

Les sourcils de Carol se froncèrent encore plus. Néanmoins, voyant qu’elle n’avait pas refusé sur-le-champ, Silvie sut qu’il y avait encore de l’espoir. Il se tourna rapidement pour regarder Carol avec deux yeux remplis d’attente. À ce même instant, il n’osa pas ouvrir la bouche pour la presser, inquiet à l’idée qu’il se tirerait dans le pied en l’enquiquinant au point qu’elle se retournât et s’en fût.

Carol jeta un regard à Halfleaf avant de le reposer sur Cale. Puis, elle fronça légèrement les sourcils.

« Inutile de te soucier de mon cas. » Le cœur de Cale sombra, et ce dernier déclara, inexpressif : « Tu es l’ami des elfes, mais tu ne me connais pas du tout et tu n’es en aucun cas obligé de me venir en aide. Je peux m’en aller tout de suite. »

Silvie agrippa automatiquement la manche de Cale, refusant de lâcher prise. Cette action le fit rouler des yeux à son intention, et il soupçonna encore une fois que Silvie fût en réalité une femme de très grande taille.

Carol l’interrogea : « Une fois parti, où as-tu l’intention d’aller ? »

En entendant cette question, les yeux de Silvie s’agrandirent. Il n’avait jamais vraiment pensé que Carol abandonnerait Cale à son sort. Elle n’était pas ce genre de personne, n’est-ce pas ?

Toutefois, Silvie se rendit brutalement compte que, en vérité, lui-même ne connaissait pas si bien Carol. Il tenait simplement la « Reine Guerrière » en haute estime, ce qui le portait à croire que la Reine Guerrière irait naturellement régler leur compte à des personnes malintentionnées. Bien entendu, elle n’abandonnerait personne qui fût dans le besoin non plus. Cependant, il avait sélectivement oublié que, hormis les caractéristiques de posséder une grande force et d’être loyale, il y avait aussi des rumeurs selon lesquelles la Reine Guerrière était une personne cruelle et impitoyable qui commettait des meurtres de sang-froid, etc… Non !

Carol est une bonne personne ! Silvie le croyait dur comme fer.

Cale tomba silencieux pendant un instant et répondit vicieusement : « Je vais rentrer et massacrer tous ceux qui sont responsables du meurtre de mon père ! »

Les yeux de Silvie et Halfleaf s’écarquillèrent. Le premier se refusait à croire que Cale irait réellement tuer quelqu’un, et l’autre était trop effrayé pour regarder Cale dont le visage était rempli de haine.

Carol répliqua avec indifférence : « Si tel est le cas, il n’y a pas grand-chose que je puisse faire pour t’aider. Tu peux t’en aller. »

Silvie poussa un cri de surprise, les yeux écarquillés. Il n’arrivait pas à en croire ses oreilles… Carol a-t-elle vraiment l’intention d’abandonner Cale et de le laisser tuer quelqu’un sans réagir ?

Sur ce point, Cale n’était pas le moins du monde surpris. Il avait su dès le départ que personne ne serait en mesure de l’aider à mener à bien sa vengeance.

La Reine Guerrière TP2C6 : Numéro 6 – …Le quatrième ?

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 6: Number, 6, …The Fourth One ? – Traduit du chinois vers l’anglais par doza[PR!]
Chapitre 6 : Numéro 6 – …Le quatrième ? – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ travail de vérification par Nocta

Ils marchèrent tous les trois pendant une journée entière et ne ralentirent la cadence que lorsqu’il fut presque la nuit tombée. Cale était très surpris que Silvie ne se fût pas lamenté avec agonie tout le long du trajet, étant donné que ce dernier semblait être le genre de personne incapable de supporter la douleur. Sinon, comment pourrait-il avoir une peau aussi claire de la tête aux pieds et ressembler à quelqu’un qui émettrait des bruits de clochettes en marchant ? Essentiellement, il n’avait pas du tout l’air d’une personne qui s’aventurerait à l’extérieur.

D’un autre côté, Carol, qui portait des pantalons et un manteau à capuche, arborait la tenue habituelle d’un aventurier, non ?

Cependant, ce manteau était rouge foncé et n’avait rien de la couleur habituelle que porterait un aventurier, puisque le rouge n’était pas très efficace pour se fondre dans le décor. En fait, il avait pour effet de faire ressortir Carol du lot.

Carol marcha jusqu’à une grande pierre sur le côté de la route et s’assit, et ensuite sortit un rouleau en peau de mouton enveloppé dans un tissus. Elle fronça les sourcils en examinant la carte, puis leva la tête en hurlant : « Silvie, viens ici. »

Sylvie se rendit jusqu’à elle, et Carole lui jeta la carte en demandant : « Où sommes-nous ? »

Sylvie jeta un coup d’œil à la carte et dut même retourner la carte de haut en bas et de droite à gauche avant d’enfin trouver dans quel sens la lire. Fronçant les sourcils, il déclara : « Cette carte est dessinée très grossièrement. De quel genre de carte s’agit-il ? »

Carol répondit d’un ton plat : « C’est une carte de la forêt dans laquelle vivent les elfes. Les herbes que nous avons besoin de ramasser poussent très prêt de l’endroit habité par les elfes. Nous devons prendre des précautions pour les éviter, afin de ne pas les mettre en colère. »

« N’es-tu pas une amie des elfes ? »

Carole lança un regard noir à Silvie. Cet idiot trouvait toujours une excuse pour en entendre un peu plus au sujet de sa relation avec les elfes.

« Être leur amie ne signifie pas que j’ai envie d’entrer en contact avec eux, et les elfes avec lesquels je suis familière ne vivent pas ici. Maintenant, est-ce que tu as compris comment lire la carte ou pas ? »

« Je n’arrive pas à la lire », avoua Silvie. « La carte est trop simpliste. De plus, je ne suis pas familier avec cette zone. »

Au même moment, Cale s’approcha d’eux, jeta quelques coups d’œil à la carte, puis pointa du doigt un emplacement sur la carte et dit : « Nous sommes ici. »

Carol contempla la carte et se plongea profondément dans ses pensées pendant un instant.

« Nous devrions être en mesure d’apercevoir les herbes après une autre demi-journée de marche demain. Silvie, il y a une rivière ici. Emmène Cale jusqu’à elle pour y allumer un feu et installer les tentes à l’avance. Laisse Ohmodieu avec moi, et je verrai si je peux chasser quelque chose pour compléter nos provisions. Ensuite, je viendrai vous rejoindre. »

« Aussi ! » Carol ajouta sur un ton d’avertissement : « Tu as intérêt à porter attention à la route. Même si tu as envie de mourir, tu ne devrais pas entraîner les autres dans ta tombe ! »

Immédiatement, Silvie hocha frénétiquement de la tête pour acquiescer.

Carol prit Ohmondieu qui était perché sur la tête de Silvie, le flanqua brutalement dans son manteau, et se retourna pour s’en aller.

Silvie et Cale se tinrent immobiles à leur emplacement initial, comme s’ils faisaient respectueusement leurs adieux à leur supérieur immédiat. Avant que le supérieur ne fût parti, comment les subordonnés oseraient-ils se retourner pour s’en aller en premier ?

Ils attendirent tous les deux que Carol eût disparu au milieu des bosquets avant de se mettre en route vers leur destination.

Sans Carol et Ohmondieu pour lui prêter main forte, Silvie porta enfin sérieusement attention aux conditions sur la route. C’était rare pour Silvie de ne pas ouvrir la bouche pour parler sans arrêt. Contrairement à d’habitude, ce fut Cale qui ouvrit la bouche en premier pour le questionner : « Pourquoi est-ce que Carol a emmené Ohmondieu ? »

« Sans Ohmondieu pour la guider, Carol va mettre un temps fou à retrouver son chemin. »

Cale s’écria avec stupéfaction : « Il n’a aucun sens de l’orientation ? » Comment c’est possible ? Il serait plus raisonnable d’affirmer que c’est Silvie qui n’a aucun sens de l’orientation !

« Oh, je ne considèrerais pas ça comme n’avoir aucun sens de l’orientation. C’est juste que Carol a du mal à trouver son chemin et met toujours deux fois plus de temps à arriver à destination. »

Ça veut dire qu’il n’a aucun sens de l’orientation !

« Ahhhh ! »

Cale regarda avec impuissance comme Silvie trébuchait encore une fois. Sans Ohmondieu pour le rattraper, il tomba plutôt durement cette fois. Il se laissa choir au sol en grognant de douleur et en haletant, quand il découvrit qu’il n’arrivait pas à se relever.

Après grande difficulté, il rampa pour se relever et, d’un seul regard, ils s’aperçurent que le coupable de la chute de Silvie était cette fois-ci…

« Hein ? »

 

 

Carol marcha jusqu’au campement, en tenant toujours Ohmondieu dans ses mains. Le corps d’Ohmondieu enrobait plusieurs objets de forme sphérique, des œufs d’oiseaux qu’elle avait l’intention de servir comme plat d’accompagnement.

Avec l’aide d’Ohmondieu, Carol ne gaspilla pas d’efforts à trouver l’emplacement du campement. Le glob connaissait toujours la position exacte de Sylvie. Et bien que ce ne fût pas particulièrement normal, Carol n’avait aucune envie de s’arrêter trop longtemps sur la question.

Dans plusieurs aspects, Ohmondieu s’avérait effectivement très utile. Il pouvait être employé pour retrouver leurs traces, il pouvait se transformer en corde, et il pouvait même enrober des choses comme un tissus. Il était beaucoup plus utile que Sylvie et ne causait aucun problème. Il était même très silencieux !

Si ce n’était pas dû au fait qu’Ohmondieu ne quitterait jamais Silvie, elle le garderait et se débarrasserait de ce dernier.

Au moment où elle pénétra dans le campement, Carol remarqua que quelque chose clochait avec les expressions faciales de Sylvie et Cale. Sylvie était comme un livre ouvert. Chaque fois qu’il faisait quelque chose qu’il essayait de dissimuler, il faisait exprès de prétendre être occupé et il évitait de la regarder. En ce moment, il gardait les yeux rivés sur la soupe qui mijotait et ne répondit pas à ses salutations quand elle entra dans le campement. Il cachait visiblement quelque chose.

Contrairement à lui, l’inquiétude de Cale transparaissait sur son visage. Il n’essayait même pas de le cacher.

Carol lança Ohmondieu ainsi que les œufs d’oiseaux à Sylvie. Comme Sylvie ne regardait pas dans sa direction, il les attrapa in extremis en manquant de les laisser tomber. Toutefois, il n’émit pas la moindre complainte, et se garda occupé à retirer les œufs d’oiseaux du corps d’Ohmondieu à la place.

Elle était certaine qu’il lui cachait quelque chose à présent. Carol se questionna quelques instants. Néanmoins, elle attendrait l’heure du repas pour les interroger. Elle se dirigea vers la tente avec l’intention de déposer ses bagages et son manteau en premier lieu. Quand elle souleva le rabat de la tente…

« Silvestre Uriah Nate ! »

Silvie se couvrit fermement les oreilles, comme si en le faisant il pourrait faire semblant que le hurlement de colère n’avait pas réellement eu lieu.

Carol marcha furieusement vers lui en grondant : « Qu’est-ce que tu as mis dans la tente ?! »

Nerveux, Silvie répondit : « J-Je ne suis également pas certain d’à quelle race il appartient… Il ressemble beaucoup à un elfe ? »

« Je ne te demande pas sa race ! D’où sort-il ? »

« Nous l’avons ramassé dans les hautes herbes ! » L’expression de fureur de Carol devint si terrifiante que Silvie était au bord des larmes. Il s’empressa de baisser la tête et prétendit avoir des remords, alors qu’il expliquait : « Il s’était évanoui dans les broussailles. Je suis tombé par terre en trébuchant sur ses jambes. C’était très douloureux… »

Carol rugit : « Ça m’est égal que tu tombes par terre dix fois par jour ! Qui t’a permis de le ramener au campement ? Ohmondieu et Cale ne te suffisent donc pas ? »

Alors, comme ça je suis au même niveau qu’Ohmondieu à ses yeux ? songea Cale en restant silencieux.

Profondément effrayé à l’idée que la personne ressemblant à un elfe fût expulsée par Carol, Sylvie dévoila anxieusement : « Mais, il est blessé ! Comment aurais-je pu l’ignorer et l’abandonner dans sa situation ? »

Carol avait vraiment envie de lui dire de « s’en débarrasser », mais elle se rappela sa relation avec les elfes. Elle ne pouvait vraiment pas se permettre d’obliger Silvie à se débarrasser de lui. Elle se retrouva instantanément affligée d’une intense migraine.

Les elfes ne sont-ils pas des créatures censées rester cachées au cœur de la forêt afin que, même si on se mettait à leur recherche, on ne pourrait pas les retrouver ? Comment Silvie a-t-il réussi à en ramasser un simplement en tombant par terre ?

« Carol, e-est-ce que c’est vraiment un elfe ? » s’enquit Silvie avec précaution.

« Non. » Carol se souvint de la forme des oreilles de la personne et arriva à la conclusion : « Il doit s’agir d’un demi-elfe. »

« Un demi-elfe ? » Cale s’exclama : « Es-tu en train de me dire qu’il est de sang mêlé et est né d’une liaison entre un humain et un elfe ? Ce genre de personnes au sang mêlé existent réellement ? »

« Oui, mais il y en a très peu. Encore moins que des elfes au sang pur. »

Carol se redirigea vers la tente, souleva le rabat, et observa le demi-elfe à l’apparence jolie et délicate qui était étendu à l’intérieur. Ses cheveux lui descendaient jusqu’aux épaules, et son corps était mince et svelte. En se basant sur ses estimations, il ne devrait pas être très vieux… en termes de durée de vie d’un elfe. Les elfes de moins de cent ans étaient tous considérés comme des enfants. Des demi-elfes ayant moins de soixante et soixante-dix ans seraient eux aussi considérés comme des enfants.

Cela la rendait encore plus perplexe. Même si les elfes ne veulent pas entrer en contact avec d’autres races, ils devraient pourtant accepter les demi-elfes comme étant des leurs. Pourquoi ce jeune demi-elfe erre-t-il dans les bois, livré à lui-même ?

Carol retourna au feu de camp, s’assit, et ordonna : « Silvie, va préparer une marmite de ragoût avec des œufs, du pain et du fromage uniquement pour notre invité. Les elfes ne supportent pas l’odeur et le goût de la viande. »

Silvie cligna des yeux et répondit joyeusement : « Oh, oui ! Pas de problème »

Tant que Carol ne se débarrassait pas du demi-elfe, même s’il devait faire mijoter dix marmites différentes de ragoût, cela ne le dérangerait pas le moins du monde !

La Reine Guerrière TP2C5 : Numéro 5 – Une bonne personne ? Une mauvaise personne ?

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 5: Number, 5, Good Guy? Bad Guy? – Traduit du chinois vers l’anglais par raylight[PR!]
Chapitre 5 : Numéro 5 – Une bonne personne ? Une mauvaise personne ? – Traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Nocta

Carol n’avait jamais activement cherché à pourchasser les mécréants dont parlait Sylvie, mais, pour une raison qui lui était inconnue, elle finissait toujours par tomber sur eux. En revanche, il était difficile de déterminer si elle était prédestinée à mener une vie de dur labeur, ou si les pécheurs du Royaume de la Lumière Sacrée étaient tout simplement malchanceux.

Et c’était sans compter sur le fait que Sylvie semblait aussi avoir le chic pour toujours accidentellement croiser le chemin de personnes arborant de mauvaises intentions. La dernière fois, il avait été capturé par la patrouille d’une cité pour en fin de compte être traité comme un esclave et emmené par la force. Cette fois, il avait récupéré quelqu’un dans une ruelle, et cette personne avait également subi une grave injustice… Pourquoi n’était-elle pas surprise ?

Puisqu’il avait subi une grave injustice, une mauvaise personne était forcément impliquée.

Cale commença à expliquer : « Je suis un enfant illégitime. Mon père est mort il y a peu, et sa femme souhaite me tuer. »

« Pourquoi veut-elle te tuer ? Est-ce parce que tu hériteras de la fortune familiale ? » demanda Sylvie, confus.

« Tu crois réellement que ça pourrait être possible ? » Cale lâcha un rire sarcastique. « C’est parce que j’en sais trop. Mon père n’est pas mort de mort naturelle, mais a été empoisonné par sa femme, aidée par son amant. Mon petit frère, qui était censé avoir le même père et pas la même mère, n’est en réalité pas le fils de mon père, mais plutôt celui de l’amant de sa femme. Et son amant est en réalité… »

« Le petit frère de ton père », finit Carol froidement.

Cale resta sous le choc en entendant ces mots et s’écria : « Comment sais-tu ça ? »

Comment ? Parce que cette machination est tellement classique que les mots manquaient à Carol. On retrouve ce genre d’histoires dans presque toutes les villes !

« C’en est vraiment trop ! » Sylvie était si énervé qu’il sauta sur ses pieds en s’exclamant : « Comment ont-ils osé faire une chose aussi ignoble ? Non seulement ils ont tué ton père, mais en plus ils veulent également se débarrasser de toi ! »

« Tu ne nous as pas tout raconté », ajouta Carol avec indifférence. « Il y a quelques jours, tu as été vendu comme esclave, non ? Puisqu’ils t’ont d’abord vendu comme esclave et non pas tué directement, ce doit être parce que tu n’avais pas de preuve qu’ils avaient empoisonné ton père. Comme tu n’avais pas de preuve, ils n’avaient aucune raison de s’en prendre à toi. Qu’est-ce que tu as fait ? »

Cale se raidit et fixa Carol avec un regard rempli d’incrédulité. Il ouvrit la bouche, mais fut incapable de prononcer le moindre mot pour se défendre. Finalement, il se sentit découragé tandis qu’il répondait honnêtement : « Je suis revenu pour essayer de les tuer moi-même, mais j’ai échoué. »

Les yeux de Sylvie s’élargirent, et il cria : « T-Tu voulais tuer ta famille ? »

« Ils ne font pas partie de ma famille ! Ils ont tué mon père ! » rugit Cale, enragé.

Sylvie ouvrit la bouche, mais ne put rien répondre. Il sentait que Cale était lui aussi dans le vrai. Si ces personnes faisaient réellement partie de la famille, comment avaient-elles pu être cruelles au point d’empoisonner leur mari et frère ? Cependant, il était également inquiet à l’idée que Cale les tua pour se venger.

Carol se leva et ajouta froidement : « Tu n’as aucune preuve. Ce monde ne condamnera pas quelqu’un sur la seule base de ta parole. »

Cale resta figé sous le choc pendant un moment avant qu’une rage débordante ne fît son apparition sur son visage. Il en oublia même la peur qu’il ressentait à l’égard de Carol, et se leva, voulant charger dans sa direction. Sylvie se précipita pour le retenir, le tenant étroitement en lui disant précipitamment : « Cale ! Ne réagis pas comme ça. »

Carol jeta un regard totalement indifférent à Cale, ne montrant pas le moindre signe de peur face à la colère manifeste de Cale, visible à l’expression terrible de son visage et à l’intensité brûlante de ses yeux. Elle lança Ohmondieu à la tête de Sylvie sans regarder et informa les deux hommes : « Je vais me coucher. Avant que vous n’alliez dormir, n’oubliez pas de vérifier que le feu soit bien éteint. »

À ce moment précis, Sylvie se cramponnait toujours à Cale comme si sa vie en dépendait. En entendant les instructions de Carol, il hocha la tête : « D’accord, je vérifierai plus tard. »

Carol souleva le rabat de la tente et se glissa à l’intérieur.

Quand il ne vit finalement plus Carol, Cale parvint enfin à se calmer. Il était même un peu reconnaissant envers Sylvie, puisqu’il ne pensait pas pouvoir vaincre Carol dans un combat. S’il l’avait vraiment attaqué, il aurait probablement été réduit en bouillie… Non ! Il aurait probablement fini six pieds sous terre ?

Voyant que Cale s’était calmé, Sylvie le lâcha enfin et tenta de le réconforter en lui disant : « Carol est une bonne personne et réfléchira à une manière de t’aider ! »

« Une bonne personne ? » grogna Cale en se retournant. « Ce type ressemble à quelqu’un qui aurait assassiné de sang-froid un nombre incalculable de gens, et tu affirmes quand même que c’est une bonne personne ? »

« Carol est vraiment une bonne personne ! » Sylvie était incapable de nier qu’elle avait tué d’innombrables personnes. Après tout, elle était la Reine Guerrière qui avait dirigé l’armée durant la campagne contre les démons, donc comment aurait-elle pu n’avoir tué personne ? Même si ceux qu’elle avait tués à cette occasion étaient des démons, avant de se battre contre la race des démons, elle avait également participé à une campagne à travers le continent dans le but d’unifier tout le continent sous la bannière du Saint Roi.

« Carol est définitivement une bonne personne ! » répéta Sylvie avec fermeté.

 

 

Sylvie s’accrochait désespérément à la manche de Cale, refusant de le laisser partir, comme s’il craignait que l’autre personne disparût dans les bois en un clin d’œil.

Voyant la manière effarouchée dont Sylvie s’accrochait à sa manche, Cale garda le silence. Si Sylvie n’avait pas été aussi grand et manifestement un homme, il aurait réellement pensé qu’il était en réalité une femme… Non, une jeune fille.

En contraste, Carol, qui affichait en permanence un air féroce, ne permettant à personne de l’approcher, avait une stature frêle et délicate. Sans cette expression féroce, Cale aurait même pensé que c’était une femme. La personnalité et l’apparence d’à la fois Carol et Sylvie étaient terriblement mal assorties ; cela aurait été bien mieux s’ils avaient pu en faire l’échange tous les deux.

Cale fut tenté de soupirer avec tristesse, mais, en y réfléchissant bien, il n’y avait probablement rien qui irait mieux à Carol que les cheveux et les yeux noirs ; et Sylvie avait vraiment l’air du genre de personne à arborer des cheveux dorés et des yeux bleus étincelants.

« Cale, tu dois absolument rester avec nous ! » déclara très sérieusement Sylvie. « Tu es poursuivi par des gens qui veulent te tuer ! Toutefois, tant que tu nous suivras, rien ne pourra t’arriver ! Carol est une personne très forte après tout ! »

Cale n’en doutait absolument pas. Il était seulement dubitatif quant à la possibilité que Carol laissât un étranger poursuivi par des mécréants l’accompagner. Néanmoins, Carol ne l’avait pas empêché de les suivre et avait même laissé Sylvie rester avec lui, tandis qu’il partait devant pour ouvrir la voie.

« Cale, laisse-moi te raconter ! Carol est vraiment quelqu’un de très fort ! À part avoir un léger sale caractère… »

« Ohmondieu est mon compagnon depuis que je suis petit. Il m’a toujours aidé, et m’a sauvé à de multiples reprises depuis ma jeunesse… »

« Mon maître était un très bon barde. Je suis déterminé à devenir un barde digne de lui en suivant son exemple, mais j’ai encore un très, très long chemin à parcourir… »

… En fait, peut-être que Carol voulait juste que quelqu’un reste avec Sylvie pour l’écouter parler ? Cale avait l’impression qu’il préfèrerait marcher avec Carol en étant à moitié mort de trouille, plutôt que de marcher avec Sylvie et écouter ses jérémiades interminables !

Cale posa son regard sur Ohmondieu qui était perché sur la tête de Sylvie. Ses deux petits yeux étaient complètement fermés, et il semblait dormir profondément. Il commença à ressentir une pointe d’admiration pour la petite chose dorée. Avec le bruit constant émis par la bouche de Sylvie, couplé à une foulée un peu instable due à l’enthousiasme de ce dernier, cela ne devait vraiment pas être facile de dormir si profondément, surtout en étant posé sur sa tête !

Au strict minimum, il aimerait récupérer sa manche pour que sa main droite ne fût plus secouée dans tous les sens constamment. Comme c’était irritant !

Soudainement, la main sur sa manche se serra, et sans être capable de comprendre la situation, Cale fut tiré en arrière… Puis, il réalisa que devant ses yeux s’étalait un magnifique paysage, ce qui n’était pas une très bonne nouvelle, puisque cela signifiait qu’il était en train de glisser le long de la falaise.

Sylvie avait seulement glissé un peu vers l’arrière avant d’être rattrapé par Ohmondieu qui se tenait toujours sur sa tête.

Ohmondieu avait étiré une longue queue qu’il avait enroulée solidement autour du torse de Sylvie, tandis que le reste de son corps s’était accroché à une branche d’arbre.

Bien qu’Ohmondieu eût attrapé Sylvie, il n’en était pas de même pour Cale. Voyant qu’il était sur le point de dire adieu au monde des vivants, Cale tenta frénétiquement de s’agripper à tout ce qui se trouvait à sa portée. Malheureusement, la paroi était tout simplement trop lisse, et il fut incapable de trouver quoi que ce fût auquel se raccrocher… Tout aussi soudainement que sa chute avait commencé, elle s’arrêta nette, et il se retrouva suspendu dans le vide.

À cet instant-là, Cale avait l’impression que son cœur allait bondir hors de sa poitrine. Quand il osa lever les yeux vers le ciel, tout ce qu’il y avait dans son champ de vision était des taches rouges et noires… Carol avait agrippé sa main droite.

Il resta stupéfait, jusqu’à ce que Carol hissât son corps pour le mettre en sécurité. Il regagna ensuite ses esprits et, avec des sentiments mitigés, il bredouilla : « Me-Merci… »

Carol lui adressa un simple « Hmm » indifférent avant de se retourner, l’air absolument enragé. L’instant suivant, Carol réprimandait Sylvie sévèrement : « Ne me dit pas que non seulement tu vas te mettre en danger, mais également entraîner les autres avec toi ? »

Elle attrapa Sylvie par le col et lui rugit : « Quand quelqu’un marche à côté de toi, tu ferais mieux de passer plus de temps à prêter attention à la route ! Ne te contente pas de parler à l’infini ! C’est une chose de te mettre en danger, mais c’en est une autre de mettre la vie de tes compagnons de voyage en péril ! »

Sylvie secoua violemment la tête et s’excusa automatiquement auprès de Cale : « Je suis désolé, Cale. Je suis vraiment désolé ! »

Cale ignorait quoi lui répondre. Le fait d’être tombé de la falaise juste en marchant à côté de Sylvie lui donnait envie de l’engueuler, mais la rage de Carol était si terrifiante qu’il ressentait un peu de pitié envers Sylvie.

« Allons-y ! » lâcha Carol avec un grognement.

« Ou-Oui ! » Sylvie tira sur la manche de Cale, puis se lança à la poursuite de Carol.

Pendant tout le reste du voyage, Carol n’ouvrit pas la marche comme avant, mais marcha plutôt avec eux.

Bien qu’il passât très proche de mourir en tombant quelques instants auparavant, Sylvie recommença à parler sans arrêt, sans prêter la moindre attention à la route.

« On t’a déjà averti de porter plus attention à la route, non ? » lui rappela Cale dans un murmure.

Sylvie parut surpris pendant un moment, puis répondit comme s’il s’agissait d’une vérité absolue : « Carol marche avec moi ! Je n’ai pas besoin de faire attention pour le moment ! »

… Peut-être que Carol est vraiment une bonne personne en fait, pensa Cale en son for intérieur.

La Reine Guerrière TP2C4 : Numéro 4 – Cale

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 4: Number, 4, Cale – Traduit du chinois vers l’anglais par Doza[PR!]
Chapitre 4 : Numéro 4 – Cale – Traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Nocta

Cale ouvrit les yeux et pensa brièvement qu’il devait se dépêcher de s’échapper… Avant de se rappeler qu’il venait de rencontrer deux individus étranges.

Il lutta pour se redresser et anticipa la réception d’une douleur aiguë, provenant de sa blessure au ventre. Il ne s’attendait donc pas à ne sentir qu’une légère tension. Cela l’intrigua un peu, mais, la chose qu’il vit ensuite, détourna totalement son attention de cette question… Hormis des arbres autour de lui, il y avait aussi un lac.

S’il se le rappelait correctement, la dernière fois qu’il s’était évanoui, il se trouvait dans une chambre d’auberge.

Heureusement, il vit également le dos de quelqu’un, et les étincelants cheveux blonds lui permirent de le reconnaître instantanément, sans avoir besoin de voir son visage : Sylvestre.

« Sylvestre, où sommes-nous ? »

Cette personne tourna la tête vers lui et, comme il s’y attendait, il s’agissait de Sylvie qui lui adressait un sourire s’étendant d’une oreille à l’autre. Il lui dit joyeusement : « Tu es réveillé ? Nous sommes dans une forêt. »

Cela ne l’aida pas du tout à comprendre la situation. « Pourquoi suis-je dans une forêt ? On n’était pas dans une ville ? Est-ce que vous êtes partis tout de suite ? La même nuit ? »

« Nous ne sommes plus le même jour ! Une journée s’est déjà écoulée. Puisque nous devions effectuer une quête hors de la cité, nous avons dû t’emmener. Heureusement, tu ne t’es réveillé qu’une seule fois pendant le trajet. »

Il s’est déjà écoulé un jour entier ? Perturbé, Cale déclara : « Mais, je ne rappelle pas m’être réveillé plus tôt. »

« C’est parce que Carol se trouvait juste à côté de toi… »

Ça veut dire qu’il m’a encore assommé d’un coup de poing ? Cale se sentait quelque peu maussade.

« Où est ce type ? » Cale regarda tout autour de lui, mais il ne vit pas l’autre personne.

« Ce type ? » En percevant la nervosité de Cale, Sylvie comprit. « Tu veux dire Carol ? Carol est partie chasser, parce que nous n’avions pas assez d’argent pour acheter beaucoup de rations. Oh, c’est vrai ! Tu as faim, n’est-ce pas ? Tiens, j’ai utilisé du pain et de la viande séchée pour mijoter un ragoût. Mange, ça te remplira l’estomac pour le moment. Quand Carol rentrera, il y aura de la viande fraîche au menu. »

Cale accepta le bol que Sylvie lui tendait. Il y avait du pain et des lambeaux de viande dans le bol ainsi que quelque chose qui ressemblait à du lait ou du fromage fondu. Cela sentait très bon et constituait un mets très raffiné à ses yeux. De ses deux mains, il leva immédiatement le bol jusqu’à son visage et commença à manger de bon cœur.

Très rapidement, il avala deux bols. Bien qu’il en aurait volontiers pris un autre, il se sentait trop embarrassé pour en demander un troisième.

Cependant, Sylvie avait l’air ravi. Après lui avoir pris son bol, il le remplit à nouveau avant de le rendre à Cale.

Après son troisième bol, Cale s’aperçut qu’il ne restait que la moitié de la marmite remplie de ragoût. Il se sentait vraiment un peu gêné. Après avoir rendu le bol à Sylvie, même le ton de sa voix s’était considérablement adouci.

« Est-ce que tu m’as porté jusqu’ici ? Merci beaucoup. » L’idée que Carol pût l’avoir porté pendant tout le trajet ne l’effleura même pas.

Sylvie secoua frénétiquement la tête, lui répondant : « Ce n’était pas moi, c’était Ohmondieu. »

« Oh mon Dieu ? » cilla Cale. « Vous avez un autre compagnon ? »

« Oui ! » Sylvie se tapota la poitrine en disant : « Ohmondieu, sors de là et viens dire bonjour. »

Juste au moment où Cale s’apprêtait à lui demander ce qu’il se passait, quelque chose de bizarre se produisit… Un truc en forme de boule, semblant être fait d’un fluide épais, sortit en rampant du col de la chemise de Sylvie, tomba, rebondit deux fois par terre, avant de passer de la forme d’une flaque à celle d’un objet ovale qui faisait la taille d’un pain de campagne, mais paraissant quand même très flexible…

C’est un blob ? Cale était passablement perturbé. Les blobs ne sont-ils pas tous censés être verts ? Je n’ai jamais entendu parler d’un blob doré auparavant !

« Qu’est-ce que c’est que ce machin ? »

« Ohmondieu. » Sylvie pinça la joue de Ohmondieu, puis lui donna un peu de viande séchée pour le nourrir.

« Dieu, comme pour une divinité ? » demanda Cale, extrêmement dubitatif.

« Non, Carol a choisi ce nom et a dit que ça venait de “Oh mon Dieu, qu’est-ce que c’est que ça”, mais je pense aussi que ça devrait être Dieu, comme pour une divinité. » se plaignit Sylvie.

« Ohmondieu » de « Oh mon dieu, qu’est-ce que c’est que ça » lui convient parfaitement. Cale approuvait silencieusement le choix de Carol de tout son cœur.

« Tu as dit qu’il m’a porté jusqu’ici ? C’est impossible ! »

« Bien sûr que c’est possible ! » répondit Sylvie, comme si c’était évident. « Ohmondieu peut me porter ainsi qu’une pile supplémentaire de bagages ! Évidemment qu’il a pu te porter jusqu’ici. »

Vraiment ? Donc, les blobs sont des bêtes démoniaques possédant une force phénoménale ? Cale était assez sceptique.

« Cale, tu devrais aller te baigner ! » Sylvie agita la main en direction du lac. « La dernière fois, ton corps était entièrement couvert de sang, je t’ai simplement nettoyé avec un tissu humide. Malgré cela, tu dégages encore une forte odeur de sang. Va prendre un bain ! »

Cale renifla son corps. Effectivement, il ne sentait vraiment pas la rose. C’était actuellement gentil de la part de Sylvie de dire que seule l’odeur de sang était forte, quand, en effet, c’était plutôt un mélange de diverses odeurs, comme du sang séché et de la sueur âcre. Il marcha sans un mot vers le lac, même s’il savait que, dès l’instant où ses blessures entreraient en contact avec l’eau, elles lui ferraient un mal de chien.

« N’oublie pas d’enlever tes bandages ! » cria Sylvie. « Je t’aiderai ensuite à te remettre de la pommade et à refaire ton pansement. »

Cale tourna la tête pour hurler en retour : « D’accord ! »

Lorsqu’il retira ses vêtements et défit ses bandages, il s’attendait à se voir dans un état terrible. Au lieu de cela, il fut stupéfait de découvrir que les blessures sur son corps avaient déjà formé des croûtes.

Est-ce que mes blessures étaient vraiment si légères ? Cale réfléchit à la question pendant un instant, mais ne put trouver de réponse.

Comme les blessures avaient déjà formé une croûte, rentrer dans l’eau ne s’avéra absolument pas douloureux. Au contraire, la température froide de l’eau était même plutôt apaisante.

Bien que des croûtes se furent déjà formées, il avait néanmoins l’impression qu’il ne devrait pas rester dans l’eau trop longtemps. Cale se lava rapidement, puis il retourna sur la rive pour rentrer au campement.

Sylvie commença par lui passer une serviette, lui permettant de se couvrir, puis sortit de son sac une boîte en bois de la taille d’une main et agita son autre main vers lui en lui disant : « Assieds-toi ici, je vais t’aider à appliquer de la pommade. »

« De quel genre de pommade s’agit-il ? » Cale enroula la serviette autour de sa taille, s’approcha pour s’asseoir, et lui demanda avec espoir : « Est-ce que tu peux m’en donner un peu ? »

« Bien sûr que je peux ! Je la fais en utilisant des plantes médicinales. Elle est très efficace ! Je pourrais te laisser te la mettre tout seul, mais mon maître me répétait sans cesse qu’elle était particulièrement efficace quand je le faisais moi-même ! Donc, c’est mieux de me laisser faire ! »

Cale voulut rétorquer « Quelle différence est-ce que ça peut faire que ce soit toi qui appliques la pommade ? », mais, considérant comment ses blessures avaient guéri à une vitesse hallucinante, il décida de garder la bouche fermée et de ne pas émettre d’objections.

En appliquant la pommade, Sylvie le questionna avec précaution : « Comment as-tu reçu autant de blessures ? »

Cale répondit froidement : « Depuis quand peut-on s’échapper sans être blessé ? »

« Pourquoi fuyais-tu ? »

Cale se tut avant de finalement répliquer : « Quand quelqu’un te pourchasse, il vaut mieux t’enfuir. »

En entendant cela, Sylvie n’osa pas l’interroger davantage, car Cale ne semblait pas du tout ouvert à la discussion, et Sylvie n’était vraiment pas doué pour amener quelqu’un à parler quand il ne le voulait pas. Il concentra simplement son attention sur l’application de la pommade, mais, tandis qu’il l’étendait sur le bras gauche de son nouveau compagnon de voyage, il remarqua une étrange marque. C’était une marque au fer, une marque d’esclave, sauf qu’un grand nombre de griffures la recouvrait, comme si quelqu’un l’avait gratté jusqu’au sang en paniquant.

Sylvie sentit ses yeux lui chauffer, et il ne put s’empêcher de tendre la main pour toucher cette affreuse cicatrice.

Cale sentit des frissons lui parcourir le corps, et il tourna la tête pour le réprimander : « Qu’est-ce que tu… »

Il s’arrêta de parler quand il vit que Sylvie pleurait pendant qu’il le soignait… Mon corps est parcouru de tant de chair de poule qu’il en tremble de la tête aux pieds ! Qu’est-ce qui cloche avec ce type ? Comment un adulte peut-il pleurer comme ça ?

« Carol ! » Au même moment, Sylvie s’exclama : « Tu es de retour ! As-tu attrapé quelque chose ? »

« Ouais. »

Cale suivit le regard de Sylvie et aperçut Carol qui sortait des bosquets, tirant un cerf adulte de la main droite, le traînant aussi facilement que s’il s’agissait d’un petit chien.

Quand elle l’eut traîné au milieu du campement, elle sortit un fauchon de derrière son dos et, avec quelques « swoush, swoush, swoush » de sa lame, elle sépara une des pattes avant du reste du corps, se permettant même de retirer proprement la peau du cerf. Finalement, elle jeta la patte vers Sylvie en lui disant : « Je n’ai pas pu en attraper un plus petit. Tu peux faire rôtir cette patte en attendant. Je vais découper le reste en lanières pour les faire sécher pour le voyage. »

Bien qu’elle eût remarqué que les yeux de Sylvie étaient rougis, elle n’y prêta pas plus d’attention qu’à l’habitude. Elle comprenait bien mieux Sylvie que Cale. Même devant des proies ramenées pour être tuées et mangées, cet imbécile se mettait à pleurer et à la supplier de les épargner, donc elle avait pris l’habitude d’achever ses proies avant de les ramener au campement pour éviter d’avoir à subir la vision d’un Sylvie excrétant des larmes et de la morve, lui donnant très envie de le battre à mort.

« Très bien, aucun problème. » D’un autre côté, si cela concernait une proie déjà morte, Sylvie n’avait aucun problème pour la manger. En quelques instants, il embrocha la patte avec une baguette en bois et cala la brochette au-dessus du feu pour faire cuire la viande.

Cale observa Sylvie. Ce dernier avait déjà positionné la patte sur la grille de cuisson, ce qui finit pratiquement le travail. Il lui resterait sans doute seulement à retourner un peu la viande, et il ne semblait pas que Cale pût l’aider avec quoi que ce fût. Donc, Cale se tourna vers Carol, pensant l’aider à découper le cerf en lanières…

À ce moment-là, Carol avait déjà traîné le cerf au bord du lac. Elle agitait son fauchon sans discontinuer, et le cerf passait d’une pièce à deux, puis à quatre, et ensuite à huit…

Il semblerait qu’il n’y eut rien qu’il pût faire pour aider de ce côté-là aussi… Cale savait qu’il était incapable de couper un cerf en deux d’un simple coup d’épée. Il ne lui restait donc plus que l’option de retourner au campement pour fixer Sylvie d’un air vide, pendant que ce dernier était en train de faire cuire la viande.

Lorsque Carol revint du lac, s’assit et commença à se laver les mains, Sylvie s’écria joyeusement : « Le repas est prêt ! »

Après que Sylvie eut rempli un bol de soupe pour le tendre à Carol, il s’occupa en réduisant la viande en lambeaux pour la manger plus aisément, puis remplit un bol avec de la viande avant de le tendre à Cale.

« Je n’en ai pas besoin », répondit Cale poliment. « Je viens juste de manger trois bols de ragoût, alors je n’ai plus vraiment faim… »

Carol lui lança froidement un : « Mange ! »

Cale saisit immédiatement le bol, baissa la tête, et commença à manger la viande, n’osant plus ajouter un mot.

« C’est bon ? » s’enquit Sylvie, d’un ton plein d’espoir.

« Délicieux ! C’est vraiment excellent ! » Cale acquiesça vigoureusement de la tête. Il ne disait pas cela simplement pour être gentil. Bien qu’il s’agît simplement de viande rôtie, sous le regard attentif de Sylvie, la viande avait été cuite à la perfection, jusqu’à ce que la peau fût croustillante, mais la chair toujours bien tendre, au point que Cale faillit presque avaler sa propre langue en dévorant son repas.

Sylvie sourit joyeusement en lui disant : « Vraiment ? C’est formidable que tu aimes ce que j’ai préparé ! » Sylvie jeta un regard en direction de Carol en ajoutant : « Carol ne commente jamais, peu importe ce que l’on mange… »

Même après avoir entendu cela, Carol n’ajouta toujours rien. Sylvie est déjà terriblement lent. Il laisse mijoter une simple soupe pendant deux heures et il fait rôtir un morceau de viande pendant une heure… Si je complimente sa cuisine, la prochaine fois, il ferait encore plus attention à ce qu’il cuisine et prendrait encore plus de temps.

Après que les trois compagnons eurent bu et mangé jusqu’à satiété, Carol s’étendit à moitié sur le sol et prit Ohmondieu dans sa main, le caressant gentiment.

Est-ce qu’Ohmondieu est en train de trembler ? Cale observa la scène silencieusement, tandis que des ronds réguliers se propageaient à la surface du blob. Il eut soudain une pensée pour le cerf qui avait été leur repas de ce soir, celui-ci ne lui semblait plus aussi pitoyable. Au moins, il avait eu une mort rapide.

Cherchant la réponse à une question qui le taraudait, Sylvie lui demanda : « Cale, qu’est-ce qui a causé tes blessures ? »

Cale se figea et contourna la question : « Des blessures sont toujours causées par une attaque. Sinon, de quelle autre manière auraient-elles pu être causées ? »

« Cale, dans ce cas, qui te pourchasse pour te tuer ? » tenta de le persuader Sylvie. « Donne-nous des détails. Peut-être pouvons-nous t’aider ! »

Personne ne peut faire quoi que ce soit pour m’aider ! Cale baissa la tête et rit sèchement, mais, en relevant la tête, il croisa les yeux noirs et froids de Carol, qui étaient fixés sur lui. Il se raidit immédiatement.

Au même moment, Sylvie continua d’insister : « Vraiment ! On peut t’aider. »

Cale hocha mécaniquement la tête. Bien qu’il eût aussi peur de Carol qu’une souris avait peur d’un chat, pour quelque raison inimaginable, il eut l’impression qu’il ne serait pas un fardeau pour quelqu’un comme Carol… Il pensa même… Peut-être que mes poursuivants vont au-devant d’une catastrophe imminente ?

La Reine Guerrière TP2C3 : Numéro 3 – Le troisième

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 3: Number, 3, The Third One – Traduit du chinois vers l’anglais par Doza[PR!]
Chapitre 3 : Numéro 3 – Le troisième – Traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Nocta

Carol retourna à l’auberge, ferma la porte, et se retourna juste à temps pour voir Sylvie se dépêcher de rabattre la couverture sur quelque chose qui était sur le lit… Il pense vraiment pouvoir cacher une aussi grosse bosse sur le lit ?

Soudainement, Carol éprouva réellement l’envie d’ouvrir le crâne de Sylvie pour vérifier ce qu’il y avait à l’intérieur. Il n’était pas impossible qu’elle y trouvât un autre blob.

Agité, Sylvie demanda : « C-Carol ! Pourquoi es-tu rentrée aussi vite ? »

Aussi vite ? Elle s’était retrouvée impliquée dans un grand combat de rue, avait pris une mission et, afin d’acquérir la carte nécessaire à la mission, avait dû négocier le prix à la Guilde des Aventuriers. Elle avait été occupée du début de l’après-midi jusqu’à tard dans la soirée et venait tout juste de revenir. Est-ce qu’on peut vraiment considérer ça comme rentrer tôt ?

« Qu’y a-t-il sous la couverture ? » Carol ne prit pas la peine de répondre à Sylvie.

« Des bagages ! »

Carol haussa un sourcil, leva son poing fermé, et prit la position de quelqu’un qui allait donner des coups dans la bosse sous la couverture.

Sylvie fut tellement terrifié que son visage pâlit brusquement, et il se hâta de se confesser : « Ne le frappe pas, je l’ai ramassé… » Ses derniers mots avaient été prononcés tellement doucement, qu’il lui fut impossible de les entendre clairement.

Il a encore ramassé un animal errant ? Carol le gronda : « Ohmondieu ne t’est-il pas suffisant ? »

Elle s’avança, écarta Sylvie du chemin d’un coup d’épaule, et souleva la couverture en disant : « Quelque chose d’aussi gros, est-ce qu’il s’agirait d’un chien ? Puisque tu as mis un chien dans le lit, où comptes-tu dormir cette nuit… ? »

« Ce n’est pas un chien ! » s’empressa de répondre Sylvie.

… En effet, ce n’est pas un chien. Carol fixa la chose dans le lit sans dire le moindre mot.

Sylvie ajouta avec appréhension : « Ce… C’est Cale… »

Il lui a déjà choisi un nom ? Carol continua à rester silencieuse.

La chose sur le lit était gravement blessée, amaigrie, inconsciente… et nue.

Sylvie se mit à jacasser : « Les vêtements de Cale étaient déchirés et couverts de sang, alors je les lui ai enlevés pour le laver et le soigner. Cependant, tu es entrée dans la pièce, et la seule chose que je pouvais faire était de rabattre la couverture sur lui pour t’empêcher de voir le corps nu d’un homme. »

Donc, la raison pour laquelle il avait couvert l’homme n’était pas pour m’empêcher de savoir qu’il était là. Attendez une minute, dans ce cas, il n’avait pas besoin de me mentir en prétendant qu’il s’agissait de bagages tout à l’heure… Peu importe, quoi qu’il en soit, ce n’est pas le problème principal !

Carol pivota en grognant : « D’où vient-il ? »

« Hum ? » Sylvie répondit avec inquiétude : « Je ne sais pas non plus d’où il est originaire… »

« Je ne te demande pas où il est né ; je veux savoir où tu l’as ramassé ! »

« Dans une petite allée transversale à l’avenue ! » précisa Sylvie, comme si c’était évident. « Quand je me suis réveillé, tu étais déjà partie Je me suis rappelé qu’il nous restait peu d’argent, alors j’ai pris ma harpe et j’ai essayé de trouver une taverne où je pourrais chanter et gagner de l’argent. À peu près à la moitié du chemin, j’ai entendu des bruits étranges provenant d’une allée, donc je m’y suis engagé pour vérifier ce qu’il se passait, et j’ai alors aperçu Cale qui était allongé par terre ! Le ramener dans notre chambre a été vraiment épuisant ! »

« Qui t’a permis de le ramener ? » Carol était agitée et énervée. « Tu nous prends pour quoi ? Un refuge pour les animaux errants ? »

Nerveux, Sylvie répliqua : « M-Mais, Cale était très gravement blessé et avait perdu connaissance ! »

« Tu as ramené un étranger… » Tandis que Carol rugissait ces mots, elle eut soudain l’impression que quelque chose ne collait pas. En fronçant les sourcils, elle lui demanda : « Et il était inconscient ? Dans ce cas, comment peux-tu savoir comment il s’appelle ? »

Impossible que Sylvie ait choisi ce nom lui-même et qu’il ait eu l’intention de garder « Cale » et Ohmondieu comme animaux de compagnie tous les deux, n’est-ce pas ?

Si c’était le cas, elle le réduirait en poussière !

« Quand j’ai été capturé la dernière fois, je l’ai rencontré durant la vente aux enchères où j’ai failli devenir un esclave ! À ce moment-là, Cale avait aussi été fait prisonnier, et c’était lui qui nous avait permis de nous échapper ! »

Carol en fut stupéfaite et plissa le front.

Sylvie s’enquit nerveusement : « Carol, puis-je lui appliquer de la pommade maintenant ? »

Carol agita la main, le laissant faire ce qu’il voulait, tandis qu’elle s’appuyait contre le bord de la table en fronçant les sourcils alors qu’elle observait la personne étendue sur le lit.

« Carol ! » s’exclama Sylvie, comme s’il était une jeune fille prude. « Ne devrais-tu pas au moins regarder ailleurs ? Il est nu ! »

« … »

Elle se tourna pour faire dos à la personne allongée dans le lit, écoutant d’une part les sons intermittents provenant de derrière son dos et réfléchissant d’autre part à la manière de prendre soin de la personne couchée sur le lit. Mais, peu importe sous quel angle elle considérait la question, elle n’arrivait à déterminer que trois étapes.

Traiter ses blessures, l’aider à se rétablir, et l’abandonner quand il serait guéri.

« Pfiou ! J’ai fini d’appliquer la pommade. Cale était assez gravement blessé, en fait. » Sylvie s’avança vers Carol et s’assit à côté d’elle, l’air très inquiet, tandis qu’il ajoutait : « Et beaucoup de ses blessures sont assez anciennes. Elles n’ont pas l’air d’avoir été causées par accident ! »

Carol fronça les sourcils tout en regardant Sylvie. Elle l’interrogea : « Tu as étudié beaucoup de blessures auparavant ? »

Sylvie ricana : « C’est parce que je me blesse souvent ! »

Pas faux…

Carol se leva et marcha jusqu’au lit. L’homme portait désormais un short et un haut, mais bien que les parties exposées de ses bras et de ses jambes fussent enveloppées avec des bandages, elle pouvait toujours apercevoir d’anciennes cicatrices. Sans se donner la peine de les inspecter plus longuement, elle rendit son verdict avec indifférence : « La majorité de ses cicatrices sont dues à des coups de fouets et de poings. Il a été torturé ou maltraité par quelqu’un pendant au moins plusieurs mois. »

Les yeux de Sylvie s’écarquillèrent.

 

 

Cale poussa un grognement et entrouvrit les yeux à contrecœur.

Pendant son évasion, il n’avait pas pu tenir bon très longtemps et s’était finalement évanoui, donc il y avait de fortes chances qu’il se trouvât dans un donjon ? Tendant l’oreille, il lui semblait déjà pouvoir entendre les insultes fréquemment jetées dans les donjons…

« Il est hors de question qu’on le garde ! »

« M-Mais, as-tu vu dans quel état il est ? J’ai pitié de lui ! »

« Tu rencontreras beaucoup de personnes qui te feront pitié dans ce monde ; ne me dis pas que tu as l’intention de secourir chacune d’entre elles et de t’occuper d’elles ensuite ? »

« Évidemment que je ne ferais pas ça ! Je n’aiderais que les gens que je connais ! »

« … Quelle est ta définition de “connaître” quelqu’un ? »

« Ce sont des gens que… que j’ai rencontrés, à qui j’ai parlés, et dont je connais le nom ! »

« Après avoir ramassé quelqu’un, comment pourrais-tu ne pas l’avoir rencontré, lui avoir parlé, et connaître son nom ? »

« Hein ? … Présenté sous cet angle, c’est aussi vrai ! »

… Cela sonnait vraiment différent des conversations qu’on entendait normalement dans les cellules de prison. Cale se força à ouvrir grands les yeux, tourna la tête en direction des voix et réalisa que les personnes présentes n’étaient pas des étrangers. Stupéfait, il s’écria : « Sylvestre ? »

Surpris, Sylvie se retourna pour l’examiner, s’avança même jusqu’au lit et lui demanda anxieusement : « Tu es réveillé ! Est-ce que tu as mal quelque part ? J’avais très peur que tu te sois brisé un os ou deux ! »

Carol s’avança à son tour, tendant une main pour toucher la personne allongée sur le lit. Cale se figea, puis il reconnut le visage de Carol. Il avait auparavant vu Carol utiliser seulement ses poings pour se débarrasser de plusieurs dizaines de soldats armés de dagues et d’épées, donc il n’avait pas la moindre intention de s’opposer à cette personne, pas même si Carol voulait fracasser chacun des os de son corps.

Sylvie se dépêcha de dire : « Détends-toi, détends-toi. Carol m’aide à vérifier que tu n’as pas d’os cassés, et n’est pas du tout en train de te harceler sexuellement ! »

… Cette idée ne lui avait même pas traversé l’esprit. Cale ne se considérait pas assez beau pour qu’un homme tentât de le harceler sexuellement. Ce serait plus logique si c’était Sylvestre qui se faisait harceler !

Quand Carol toucha une côte, Cale expira un long souffle en raison de la souffrance aiguë que ce contact avait causé. Calmement, Carol dit : « Ce n’est pas cassé, mais l’os est probablement fêlé. »

Sylvie commença à paniquer : « D-Dans ce cas, que devrions-nous faire ? »

« Il faut juste le maintenir immobile. »

Ça va guérir juste en évitant de bouger ? Sylvie se calma seulement après ce commentaire. Si Carol disait que Cale guérirait s’il ne bougeait pas, alors ce n’était pas une blessure très grave. Il avait une grande confiance quant à ses capacités de diagnostics des blessures… Chaque fois qu’il se blessait, Carol se contentait de le toucher pour déterminer si les os étaient cassés ou non !

« Impossible ! Je suis poursuivi. Je dois quitter la ville le plus rapidement possible ! » Cale se tortilla pour essayer de se lever et les avertit : « Si quelqu’un découvre que vous m’avez recueilli, les choses tourneront mal pour vous aussi ! Alors, dépêchez-vous de vous en aller et laissez-moi… oumph ! »

Cale poussa un grognement de douleur, s’écroula sur le lit et glissa de nouveau dans les bras de Morphée, tandis que Carol desserrait lentement son poing.

Sylvie poussa un cri aigu et s’exclama : « Comment as-tu pu frapper Cale ? Il est blessé ! »

« Les gens blessés doivent récupérer des forces, et le sommeil est la meilleure façon de s’y prendre. »

« Oh, je vois ! » Sylvie se détendit alors qu’il ajoutait : « Je savais que Carol était quelqu’un de bien ! »

BOUM !

D’une seule main, Carol venait de jeter l’homme blessé par terre. Sylvie se précipita vers Cale pour le supporter, puis leva la tête pour jeter un regard perplexe à Carol.

Carol baissa le regard sur Sylvie et déclara froidement : « Le lit est à moi. As-tu des objections ? »

« Non… »

La Reine Guerrière TP2C2 : Numéro 2 – Divergence

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 2: Number, 2, Divergence – Traduit du chinois vers l’anglais par raylight[PR!]
Chapitre 2 : Numéro 2 – Divergence – Traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Nocta

Au moment de réserver des chambres à l’auberge, Carol avait à l’origine eu l’intention de demander deux chambres. Cependant, elle ne s’était pas attendue à ce que sa bourse fût presque vide, ce qui signifiait qu’ils n’auraient plus d’argent pour le repas si elle prenait deux chambres.

Carol hésita un moment, mais ce n’était pas parce que cela la dérangeait d’avoir deux personnes de sexes opposés dormant dans la même chambre. Ils avaient techniquement dormi dans la même tente pendant un mois. C’était juste que Silvie était simplement trop bruyant. Dormir dans des chambres séparées la nuit aurait été le seul moyen d’éviter d’avoir à l’entendre.

« Une chambre sera suffisante. » À contrecœur, elle finit par commander une seule chambre. Finalement, cette nuit ne sera pas très reposante…

Elle se détourna et retourna à leur table, mais en voyant Silvie jeter des regards excités tout autour de lui, sa bouche déjà ouverte pour parler, Carol n’avait qu’une seule impression. Il est grand temps que nous commencions à prendre des missions pour gagner de l’argent.

« Carol ! Nous ne sommes pas entrés dans une ville depuis presque un mois ! Pourquoi as-tu soudainement voulu venir ici ? » lui demanda Silvie, tout excité. « Allons-nous partir à la recherche de malandrins, les capturer, et les faire renoncer au mal pour revenir sur le droit chemin ? Comme la dernière fois avec le gouverneur ?! »

Renoncer au mal pour revenir sur le droit chemin ? Carol jeta un regard à Silvie et lui répondit avec indifférence : « Je ne traque pas les personnes malfaisantes ou autres. C’est juste que d’innombrables soldats ont donné leur vie pour protéger ce pays. Alors, quand je remarque des zones de corruption, je ne peux pas m’empêcher d’agir pour mettre ces gens hors d’état de nuire. De plus, c’est “se débarrasser du mal”, pas pardonner aux gens le mal qu’ils ont causé ou les faire revenir dans le droit chemin ! »

Silvie eut l’air estomaqué en l’entendant. « S’en débarrasser ? Tu veux dire… les tuer ? M-Mais, certaines personnes ne sont pas si mauvaises. Et, tant que tu prends le temps de les sermonner et de les raisonner correctement, il y a toujours une chance qu’ils se repentent et deviennent de meilleures personnes ! »

Carol rit froidement et répliqua : « Tu veux dire comme le gouverneur qui vendait des esclaves en privé ? Une fois que l’opération s’est écroulée et a été dévoilée, il était même préparé à tuer une personne possédant un insigne de la rose pour empêcher que son secret ne soit révélé. Ne me dis pas que tu penses vraiment qu’il aurait pu changer pour devenir une meilleure personne ? »

« Il aurait pu ! » De manière surprenante, Sylvie répondit comme si c’était évident. « Il croyait qu’il allait être envoyé à la mort ! Pour survivre, voilà pourquoi il aurait pu changer ! »

« Ce n’est pas “croyait”. Dès l’instant où le fait qu’il vendait des esclaves hors des canaux officiels a été exposé, sa mort est devenue une certitude. »

« Quoi ? » Les yeux de Sylvie s’agrandirent, et celui-ci s’exclama : « Il va être condamné à mort ? »

« Condamné à la potence, oui, c’est la peine dont il écopera », fut la réponse tranchante de Carol.

Les yeux de Sylvie s’écarquillèrent encore plus, et il tremblait tandis qu’il répliquait : « Pourquoi doit-il mourir ? Il pourrait devenir une meilleure personne si on lui on donne la chance… S’il est exécuté, il n’aura aucune chance de faire amende honorable. »

« Ce ne sont que des suppositions. Afin de préserver cette “chance”, combien devra-t-il y avoir de morts avant que les autorités réagissent ? » rétorqua froidement Carol. « Sans une punition suffisamment dure, comment empêcher le reste des gens de vendre des esclaves illégalement ? Si le crime de la vente illégale se répand, combien de gens en souffriront d’après toi ? Tu as bien failli en être victime toi aussi, non ? Si je n’avais pas été là, tu porterais déjà la marque des esclaves ! »

Sylvie murmura d’une toute petite voix : « Mais, même si quelqu’un est vendu comme esclave, au moins il est toujours en vie, n’est-ce pas ? Tant que nous sommes vivants, il y a de l’espoir. »

Carol fronça les sourcils, mais ne rajouta rien de plus. Elle répondit sur un ton indifférent : « Va commander à manger ! Il ne me reste pas beaucoup d’argent, alors tu n’es pas autorisé à commander du vin. »

En entendant cette interdiction, Sylvie ne put simplement pas l’accepter et commença à protester : « Je ne suis pas un ivrogne ! Je bois rarement ! »

Carol ne le croyait qu’à moitié. « La dernière fois, n’as-tu pas joyeusement commandé du vin valant un ducat d’argent ? »

« C’est parce que je n’avais pas bu depuis longtemps ! » s’empressa d’expliquer Sylvie. « La dernière fois que j’ai bu était après avoir enterré maître LL ! »

Lorsqu’il eut fini de parler, il vit le visage de Carol s’assombrir et réalisa immédiatement qu’il avait commis une erreur en parlant de son maître.

Le nom complet de LL était Louis Lorenzo, et il avait eu en sa possession l’insigne à la rose blanche qui lui avait été personnellement remis par le Saint Roi. En tant que barde impérial, il avait accompagné Carol et était également le maître de Sylvie. Néanmoins, il était mort d’une maladie il y a deux ans. Carol l’avait appris seulement un mois auparavant et n’avait donc pas pu lui faire ses adieux.

Pour cette raison, Carol broyait encore du noir à ce sujet, surtout à cause de la façon dont ils s’étaient séparés. Plusieurs malentendus avaient traîné entre LL et Carol, les laissant tous les deux avec un sentiment de mal-être. Il s’agissait à présent d’un désaccord qu’elle ne serait jamais en mesure de régler.

À cet instant, un serveur arriva et demanda énergiquement : « Que souhaitez-vous commander ? »

« Deux assiettes de ragouts de bœuf, du pain, deux bols de soupe et deux bouteilles de vin de vigne ! » répondit Carol sans hésitation.

« Et une coupe de lait ! » ajouta précipitamment Sylvie, avant de finalement réaliser ce que Carol avait commandé. Il cilla, ne comprenant pas ses actions tandis qu’il la questionnait : « N’avais-tu pas dit que nous n’étions pas autorisés à commander du vin ? »

Carol répondit froidement : « J’ai dit que tu n’étais pas autorisé à commander du vin, pas que je ne pouvais pas en commander moi-même ! »

Sylvie resta muet. Bien qu’il eût gagné la moitié de leur argent en chantant, il n’osa pas répliquer. Comment avait-il pu demander quelque chose d’aussi insolent de toute façon ?

Les plats arrivèrent. L’odeur du bœuf fit sortir Ohmondieu de sa cachette. Sylvie coupa un morceau de bœuf en tout petits morceaux qu’il déposa avec le lait dans une soucoupe pour qu’Ohmondieu pût avaler la nourriture avec sa minuscule bouche.

Élever un glob carnivore était quelque chose de très coûteux. Heureusement, Ohmondieu n’avait pas un très grand appétit. Un morceau de viande et une tasse de lait pouvaient le satisfaire pendant deux ou trois jours.

De l’autre côté de la table, Carole attrapa une bouteille de vin d’une main et commença à se servir un verre.

À l’origine, Sylvie pensait que Carol allait boire tout le vin et ne lui laisserait pas une seule goutte. Il ne s’imaginait pas qu’elle pousserait vers lui le premier verre qu’elle avait servi en lui disant : « Bois ! »

Sylvie reçut le verre de vin en souriant avant de s’enquérir : « Il y a aussi une portion pour moi ? »

« Il est désagréable de boire seule. » Carol se servit aussi un verre de vin qu’elle avala cul sec.

Face à la vivacité de Carol, Sylvie buvait à petites gorgées. Un verre de vin qu’on aurait peiné à qualifier de grand lui prit cinq ou six gorgées à finir.

Carol jeta un regard à Sylvie. Bien que le visage de ce dernier eût rougi amplement, il ne semblait pas réagir bizarrement ou avoir les manières d’une personne ivre. Elle lui versa immédiatement un autre verre.

Les yeux de Sylvie s’élargirent, et celui-ci mangea rapidement un peu pour remplir son estomac avant d’oser continuer à boire. Qui aurait pu savoir que Carol lui servirait un troisième verre… Cependant, à ce moment précis, elle avait déjà descendu une bouteille entière.

« Il ne faut pas ! » Sylvie agita les mains, déclinant un verre supplémentaire. « Je ne peux boire que deux verres et absolument jamais un troisième ! »

« Tu ne peux boire que deux verres ? » Carol semblait un peu agacée en répliquant : « Pourquoi suis-tu une règle aussi stupide ? Est-ce que c’est LL qui te l’a interdit ? Maintenant qu’il est mort trop tôt, cesse d’être agaçant et bois ! »

Tenant le verre entre ses deux mains, Sylvie fit grise mine. Néanmoins, voyant que le visage de Carol s’était déjà assombri, il n’osa pas refuser de boire. Après un moment d’hésitation, il serra les dents, puis releva la tête et cala son verre en entier.

« C’est rafraîchissant de voir que tu commences à devenir un homme ! » Carol se servit un autre verre, puis leva la tête et l’avala d’un trait. Après avoir terminé son verre, elle s’aperçut que Sylvie avait toujours la tête levée et qu’il ne bougeait pas.

Constatant cette situation, elle leva un sourcil… Avec un « Bang », Sylvie s’effondra tête première sur la table.

Carol resta figée un moment et, voyant que l’autre ne bougeait toujours pas d’un pouce, elle l’appela : « Sylvie ? »

Sylvie ne réagit pas du tout.

« … »

Carol eut un sourire qui n’en était pas tout à fait un, pendant qu’elle parlait toute seule : « C’est donc vrai qu’il ne peut boire que deux verres. Il connaît bien sa capacité à tenir l’alcool. »

Après avoir fini le repas qui était sur la table, Carol prit le corps de Sylvie sur une épaule, attrapa leurs bagages et deux morceaux de pain avec l’autre main, et retourna dans la chambre de l’auberge. Une fois rentrée, elle jeta l’homme et son animal de compagnie — ou peut-être qu’ils étaient tous les deux des animaux de compagnie — sur le lit.

Par la suite, elle saisit son manteau rouge et s’enroula dedans, faisant même descendre le bord de sa capuche sur son visage. Ensuite, ainsi attifée, elle sortit de la chambre pour se rendre à la Guilde des Aventuriers.

En vérité, elle n’avait pas trop l’habitude de dissimuler son identité. Toutefois, il y avait vraiment trop d’abrutis dans ce monde, et elle croisait toujours des types cherchant à lui causer des ennuis. Par exemple, ils l’insultaient en la traitant d’efféminée… Oui, ils insinuaient littéralement qu’elle était une femme.

Ressemblait-elle réellement tant à un homme ? Elle portait simplement des pantalons, en plus d’avoir peu de poitrine !

Porter une jupe lui éviterait peut-être ce genre de situation. Cependant, concernant la chose appelée une jupe, elle avait déjà rompu les liens avec celle-ci depuis presque dix ans. Porter une jupe pour voyager serait vraiment trop difficile, sans mentionner qu’elle serait probablement traitée comme un travesti, ce qui engendrerait d’autres problèmes.

Que ce soit être suspectée d’être une femme ou être suspectée d’être un homme, les deux impliquent des ennuis ! Ni les vêtements masculins ni ceux féminins ne semblent convenir. Carol en fut un peu déprimée.

En arrivant à la Guilde des Aventuriers, elle se dirigea tout de suite vers le mur qui était couvert de requêtes.

Au cours du mois écoulé, depuis qu’elle avait appris la mort de LL, elle n’avait vraiment pas été en état de remplir la moindre mission et avait complètement cessé d’en prendre. La somme d’argent qu’il lui restait n’était pas très élevée, et les dépenses d’une personne supplémentaire s’étaient ajoutées, ce qui consistait une somme assez importante. Heureusement, Sylvie pouvait toujours compter sur son chant pour gagner au moins un peu d’argent, donc ils n’avaient pas à aller aussi loin que se priver de repas chauds. Néanmoins, elle ne pouvait pas continuer à se reposer sur Sylvie pour gagner de l’argent !

Carol parcourut le tableau du regard pour essayer de sélectionner une mission adaptée. En revanche, peut-être à cause de son emplacement isolé, il n’y avait pas beaucoup de missions disponibles. Si la récompense de la mission était trop faible, cela ne valait pas le coup. La majorité des missions restantes étaient des missions de garde du corps. Elle n’avait absolument pas envie de protéger quelqu’un. Un seul Sylvie me suffit, merci bien !

Après un long moment, elle réussit à sélectionner une mission de collecte de plantes pour laquelle la récompense était assez élevée.

« N’est-ce pas beaucoup trop d’argent pour simplement récolter des herbes ? » Carol fronça les sourcils, mais, après avoir vu l’emplacement approximatif des plantes, elle comprit pourquoi. Elles se trouvaient au plus profond de la forêt sur le territoire d’une race extrêmement xénophobe.

Carol prit le temps d’y réfléchir, puis déchira la requête de la mission. Se retournant, trois individus baraqués se tenaient juste devant elle. En regardant leur expression, elle comprit qu’ils n’étaient pas là par hasard.

Il y a vraiment trop d’imbéciles dans ce monde !

Toutefois, cette fois, Carol n’était pas impatiente. Elle était juste particulièrement de mauvaise humeur.

Ses poings se serrèrent.

La Reine Guerrière TPrologue#2 : Numéro 1 – Prologue

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La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre

Roman d’origine en chinois par :   (Yu Wo)


Chapter 1: Number, 1, Prologue – Traduit du chinois vers l’anglais par doza[PR!]
Chapitre 1 : Numéro 1 – Prologue – Traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Nocta

Précédemment, dans La Reine Guerrière :

Afin d’honorer le dernier vœu de son maître, Lorenzo Louis, Sylvestre était parti à la recherche d’un ancien compagnon de son maître, une des deux épouses du Roi Sacré — la Reine Guerrière.

Avec de grandes difficultés, il était enfin parvenu à rencontrer la Reine Guerrière, qui utilisait maintenant le nom de Carol et voyageait à travers le monde.

Après l’avoir longuement harcelée et en ayant invoqué le nom de son maître, Sylvestre avait réussi à convaincre Carol de l’accepter comme compagnon de voyage, et maintenant ils voyageaient ensemble.

 

 

« Sylvestre ! »

Un rugissement traversa la forêt, faisant décoller d’innombrables oiseaux, terrifiant même de terribles bêtes féroces, les poussant à s’enfuir aussi loin qu’elles le pouvaient. La forêt originellement calme bascula soudainement dans la tourmente.

Sylvestre, habituellement raccourci à « Sylvie », se sentit lésé comme il s’aplatissait au sol, regardant par en dessous et lançant un regard respirant la misère avec ses yeux brillants. Ce truc était très efficace contre le sexe féminin. Chaque fois qu’il avait faim, tant qu’il affichait ce genre d’expression pour faire pitié, il était en général capable de rencontrer une femme qui se laissait attendrir et lui offrait un repas gratuit.

Malheureusement pour lui, la personne en face de lui était la femme la plus masculine qui soit. Ayant été par le passé la commandante de cinq mille hommes qui se battaient contre cinquante mille démons, la Reine Guerrière — mieux connue sous le nom de Carol — qui avait voyagé sous d’innombrables cieux avec ses deux épées, était pour le moment la compagne de voyage de Sylvie.

Néanmoins, le mot « compagnon » était en réalité un terme utilisé seulement par Sylvie… D’après le discours de Carol, s’il n’avait pas été le seul apprenti de son compagnon décédé, il aurait été abandonné sur le bord de la route depuis longtemps avec un panneau disant « Créature stupide. Évitez de ramasser » collé autour du cou.

« Dis-moi », hurla Carol. Combien de fois est-ce que tu t’es mis en danger depuis qu’on voyage ensemble ? »

Sylvie cilla et répondit : « La tr-tro… » Au début, il avait l’intention de répondre avec désinvolture que c’était la troisième fois, mais en observant les yeux de Carol remplis de flammes noires, il n’avait vraiment pas le courage de mentir sans ciller. En résultat, il répondit avec sincérité : « Probablement la trente-cinquième fois. »

« Tu en es sûr ? »

« …Si nous incluons les fois où j’ai glissé et presque dévalé un pan de la montagne, marché sur la queue d’un cobra, et volé du miel pour finir par être pourchassé par un essaim d’abeilles, alors je dirais qu’il s’agit de la trente-huitième fois. »

Carol ajouta froidement : « Maintenant, dis-moi, depuis combien de temps voyageons-nous ensemble ? »

« Je sais, je sais ! » Sylvie sourit très doucement. « Encore deux jours et cela fera un mois entier ! Allons-nous célébrer un peu ? Pourquoi ne pas nous rendre dans une taverne et commander un buffet ? Ce serait un peu extravagant, mais c’est une occasion unique de célébrer le mois écoulé depuis notre rencontre. Que penses-tu que nous devrions prendre ? Un morceau de gâteau est obligatoire, et ensuite, et ensuite… »

Non ! Si Sylvie n’avait pas été le seul disciple de son compagnon décédé, elle l’aurait déjà tué cent fois !

Le visage de Carol tressaillit, sa main posée sur la poignée de l’une de ses doubles lames rangées sur son dos, prête à l’attaque… Mais, après mûres réflexions, tuer cet abruti ne ferait que souiller sa lame ! Carol retira donc lentement la main, serra le poing, et grogna : « Boucle-la ou je te fais la peau ! »

Sylvie choisit avec intelligence de se taire immédiatement, croisant même ses deux index devant sa bouche pour former un « X ».

Carol respira profondément, essayant de se retenir. Calme-toi ! Calme-toi ! Peu importe à quel point ce type est stupide, bavard et inutile, c’est également l’unique apprenti de LL… LL, espèce de vieux salopard ! À quoi pensais-tu pour accepter un tel abruti ? Est-ce que ta compassion aurait débordé à cause de ton grand âge, et t’aurait poussé à vouloir t’occuper d’un imbécile fini ?

« Allons-y ! » Carol avait épuisé toute son énergie avant même d’avoir réussi à se calmer. Après s’être contentée de lâcher ces deux mots, elle repartit immédiatement, ne se souciant pas le moins du monde de savoir si la personne derrière serait capable de la suivre ou non… Ce serait encore mieux s’il n’arrivait pas à me suivre !

Il était vraiment dommage que, bien que la personne derrière elle ne fût bonne à rien, sa capacité à la suivre fût assez bonne. Malgré le fait que Carol ne fut pas en train de courir, son allure n’était pas lente pour autant, et Sylvie parvenait quand même à la suivre facilement.

Donc, avoir de longues jambes donne un tel avantage ! Carol jeta un regard derrière elle, confirmant que Sylvie la suivait en effet, deux pas derrière elle, et, à en juger par son expression détendue, ne trouvait pas l’allure difficile à suivre.

Après avoir marché un moment, Sylvie ne put finalement pas s’empêcher d’ouvrir la bouche pour demander : « Carol, comment allons-nous célébrer l’anniversaire de notre premier mois d’aventure… ? »

Carol, qui marchait devant, leva immédiatement la main droite avec les cinq doigts tendus, ceux-ci commençant à se replier lentement un par un, jusqu’à devenir un poing serré sur lequel des veines bleutées dilatées devenaient de plus en plus visibles.

Voyant cela, Sylvie n’eut pas d’autre choix que de fermer la bouche, chagriné, et de se contenter de murmurer intérieurement. Mais, nous n’avons qu’une seule chance de célébrer notre premier mois d’aventure ensemble ! Comment pourrions-nous ne pas célébrer cette date importante ? Vu que Carol a l’air très énervée, ferais-je mieux d’abandonner ? Ah ! Oh, nous pouvons toujours attendre jusqu’à l’anniversaire de notre deuxième mois, et nous célébrerions alors les deux anniversaires d’un seul coup…

« AAAAHHHH ! »

Nous y revoilà… En entendant le hurlement, Carol s’arrêta de marcher, certaine qu’elle allait devoir le sauver à nouveau, bien que dans son cœur elle n’aspirât qu’à le tuer.

Elle se retourna. Il n’y avait aucune trace de Sylvie devant elle. Baissant les yeux, elle pouvait le voir, s’accrochant au bord d’une fosse géante, de toute évidence un piège installé par des chasseurs. Cependant, il y avait une grosse pile de feuilles et de branchages répandue par-dessus, ce qui signifie que tant qu’une personne a des yeux et un cerveau, cette personne ne pouvait pas tombée dans un piège aussi évident… Néanmoins, l’idiot en face d’elle semblait avoir fait passer les deux par la fenêtre et s’était fait avoir, celui-ci la contemplant maintenant avec une paire de grands yeux bleus humides, implorants. Ces yeux sont si grands, et ils n’ont pourtant aucune utilité !

Elle s’accroupit, faisant face à ces grands yeux bleus, et demanda avec doute : « Comment as-tu réussi à survivre jusqu’à maintenant ? »

À ce moment-là, une grande balle de gelée jaune sortit la tête au niveau de la poitrine de Sylvie. Une personne bien renseignée devinerait d’un regard qu’il s’agissait d’un blob, sauf qu’un blob est normalement vert. Celui-là était doré, avec une décoration étrange sur la tête, et avait même deux petits yeux !

Son nom était Ohmondieu, c’était en référence à Dieu et correspondait à : « Oh mon Dieu ! Qu’est-ce que c’est que ça ? »

À ce moment précis, les petits yeux d’Ohmondieu étaient seulement à moitié ouverts, et il était clair qu’il venait juste de se réveiller.

« Ohmondieu, dépêche-toi de me remonter », s’écria Sylvie.

Les yeux d’Ohmondieu s’ouvrirent d’un coup. Il sauta de la poitrine de Sylvie jusqu’au sol, enroula sa queue autour du poignet de Sylvie et souleva Sylvie avec force.

Carol regarda tandis qu’Ohmondieu, qui n’était pas plus gros qu’une tête humaine, utilisait sa queue pour soulever Sylvie… Peut-être avait-elle fait une erreur en présumant qui était le maître et qui était l’animal de compagnie ?

Sylvie réussit enfin à sortir du trou. Il était entièrement couvert de boue et avait l’air épuisé, mais il leva la tête et sourit à Carol : « J’en suis sorti ! Je vais bien ! Je n’ai pas été blessé ! »

Le sourire de Sylvie était un peu entre celui d’un homme et celui d’un enfant. Quand elle l’avait vu pour la première fois, Carol avait assez apprécié ce sourire ; il contenait un peu de la sincérité d’un enfant, mais n’était pas sans le charme d’un homme. Mais maintenant, quand elle regardait ce sourire, elle éprouvait seulement une migraine incroyable.

Ce type n’est pas un homme du tout ; c’est assurément un enfant qui n’a pas fini de grandir !

Sylvie brossa la saleté présente sur ses vêtements, sortit un peigne pour le passer dans ses longs cheveux blonds. Après avoir rafraichi son apparence, il leva la tête et fit face à Carol avec un sourire, disant : « J’ai fini ! Allons-y ! Carol, si nous ne repartons pas, la nuit va tomber rapidement. »

Sous la lumière du soleil couchant, le sourire de Sylvie était encore plus étincelant et incomparable. Donc, il y avait quand même des avantages à être beau. Au moins, sa tolérance envers Sylvie avait été un peu augmentée grâce à cela, et elle serait donc probablement capable de résister à l’envie de tuer Sylvie encore quelques jours. Probablement.

« Hmm, allons-y. »

 

La Reine Guerrière TP1C7 : Entrelacées

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La Reine Guerrière Prologue Tome 1 – Lumière et Ténèbres

Roman d’origine en chinois par : 御 我 (Yu Wo)


Chapter 7: Intertwined—traduit du chinois vers l’anglais pas CesiumBlack[PR!]
Chapitre 7 : Entrelacées – traduit de l’anglais au français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

Ils coururent tous les deux pendant une assez longue période de temps. Ce ne fut qu’en voyant que Silvestre cherchait désespérément son souffle, comme s’il était sur son lit de mort, que Manteau Rouge ralentit ses pas jusqu’à marcher.

Silvestre poussa un soupir de soulagement. Après avoir marché le long d’une section de la route et avoir retrouvé son souffle, il lâcha immédiatement : « Reine Guerrière, viens avec moi retrouver mon maître ! »

« Non ! » répliqua Manteau Rouge d’une voix forte.

Silvestre sursauta, mais n’avait pas l’intention d’abandonner aussi aisément. Après s’être donné autant de mal pour trouver la Reine Guerrière, il ne pouvait pas abandonner, quoi qu’il advienne !

« Ce n’est pas très loin d’ici, à seulement deux jours de voyage… »

Manteau Rouge cessa de marcher, ses iris noirs sondant le visage du barde. Elle répondit indifféremment : « Je n’irai pas voir LL avec toi. »

En entendant cela, Silvestre pencha la tête et demanda tristement : « Même s’il s’agit d’une tombe, tu n’es toujours pas d’accord pour y aller ? »

Manteau Rouge était sous le choc. Elle regarda en direction de Silvestre, se servant de ses yeux pour lui en demander silencieusement la confirmation. Son compagnon acquiesça d’un signe de tête.

Ce ne fut qu’après une très longue pause que Manteau Rouge força une courte phrase à sortir de sa bouche. « Comment est-il mort ? »

« D’une maladie », déclara honnêtement Silvestre. « Il y a deux ans, mon maître a attrapé la tuberculose et est mort après être resté cloué au lit pendant un mois. Son corps n’allait pas très bien dès le départ, et il toussait souvent de façon incontrôlable pour une raison que j’ignore… »

« C’était des blessures internes. » Manteau Rouge expliqua calmement : « Il avait précédemment souffert de blessures internes extrêmement graves. »

Silvestre écarquilla les yeux. Il n’était pas au courant de cela, présumant toujours que son maître avait toujours été malade. D’ailleurs, son maître ne lui avait jamais parlé de ce problème.

« Avant de mourir, mon maître voulait que je te retrouve. Il ne me laisserait hériter de sa harpe et ne me libérerait de mon devoir de chanter La Ballade de la Reine Guerrière pendant trois jours que si je te retrouvais et recevais une réponse. » Silvestre employa un ton implorant pour la supplier : « Que tu veuilles me donner une réponse ou pas, je t’en prie, viens au moins avec moi rendre visite à mon maître ! »

Manteau Rouge fut incapable de refuser cette requête d’aller montrer ses respects à un camarade décédé.

 

 

Alors qu’ils marchaient tous les deux à travers la forêt, Manteau Rouge était, à l’origine, satisfaite de simplement rester silencieuse et de suivre Silvestre, mais plus ils avançaient et plus elle songeait que quelque chose n’allait pas. Elle avait initialement cru que cette forêt n’était qu’un lieu à mi-chemin de leur destination, mais ils marchaient dans les environs depuis un long moment déjà. Ne me dîtes pas que c’est notre destination ?

« Tu n’as pas enterré LL dans une forêt, j’espère ? » Manteau Rouge agrippa rageusement Silvestre par le col, en grondant : « Si tu l’as enterré ici, il va être déterré et dévoré par des animaux sauvages ! Si la tombe de LL a été déterrée, c’est moi qui vais te creuser une tombe ! »

Silvestre s’empressa de nier : « Non, non, j’ai enterré mon Maître dans un très joli endroit surplombant la mer ! C’est juste que je dois d’abord aller retrouver Dieu, avant de rejoindre mon Maître ! Je me souviens de L’avoir posé sur un arbre dans cette forêt, mais pourquoi est-ce que je n’arrive pas à retrouver cet arbre… »

Le visage de Manteau Rouge était inexpressif.

Apercevant son visage vide d’expression, Silvestre pressentit que la situation avait pris une mauvaise tournure, alors il cria vite : « Dieu ! Où es-tu !? J’ai oublié où je t’ai laissé ! Sors vite ! »

« Même si un blob doré existait vraiment, tu t’imagines réellement qu’il t’aurait attendu dans cet arbre pendant tout ce temps ? »

« Évidemment ! » Silvestre hocha la tête avec confiance, en affirmant : « Sans moi, Dieu ne bougera pas d’un millimètre ! »

Bon sang, j’ai envie de te frapper jusqu’à-ce que tu sois celui qui ne peux pas bouger d’un millimètre ! Manteau Rouge était sur le point de perdre son sang-froid. Elle ignorait honnêtement où LL avait déniché un étudiant aussi ridicule.

« Aïe ! »

Le corps tout entier de Silvestre se retrouva soudainement plaqué au sol. Il lâcha quelques grognements de douleur, jusqu’à-ce qu’il entende Manteau Rouge dire : « Toujours pas debout ? Est-ce que tu as besoin que je te donne un coup de pied ou deux ? »

Normalement, ne devrait-on pas demander si la personne a besoin d’aide pour se relever ? Se sentant contrarié, Silvestre se remit debout. Cependant, il découvrit que sa tête était plutôt étrange.

« Oh non, ma tête est vraiment lourde ! Je crois que j’ai peut-être une commotion cérébrale ! »

Après qu’il eût fini de crier d’inquiétude, il remarqua que le regard de Manteau Rouge était en quelque sorte bizarre. En fait, on aurait dit que son regard n’était pas rivé sur lui mais plutôt au-dessus de sa tête… Il s’écria de surprise et de joie : « Ah ! Dieu, tu es revenu ? »

Manteau Rouge fronça les sourcils et regarda la chose sur la tête de Silvestre. Elle avait l’air du même blob régulier : un blob transparent et gélatineux qui ressemblait à de la gelée de fruit. C’était simplement que le blob n’était pas de l’habituelle couleur verte, mais plutôt d’une couleur dorée à la place. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il y ait réellement un blob doré… Attendez, est-ce qu’il a des yeux ?

Malgré le fait qu’ils fussent très petits, tels deux graines de sésame suspendues à l’intérieur d’une gelée de fruit, ils avaient vraiment l’air d’yeux. Cependant, les blobs ne devraient pas avoir d’yeux. Qui plus est, il y avait même un design coloré brillant au centre de cette chose en forme de tas, qui ressemblait à un motif décoratif au premier coup d’œil.

En dépit de ce qu’était cette chose, il n’y avait aucune chance pour que ce fût un dieu, même si Silvestre le serrait dans ses bras en répétant encore et encore : « Dieu, c’est une bonne chose que tu ne te sois pas perdu ! », « Dieu, tu étais en forme ces derniers jours ? », « Hahaha, cesse de remuer, tu me chatouilles ! »

Si c’est un dieu, dans ce cas il y a un dieu dans chaque maison… gardé dans la niche du chien à l’extérieur !

« Dieu, voici une nouvelle amie ! Dis bonjour ! » Silvestre lui présenta Manteau Rouge.

« Dieu » voulut montrer une attitude amicale, donnant initialement l’impression qu’il voulait sauter sur elle. Toutefois, en voyant les yeux de Manteau Rouge remplis d’un avertissement qui semblait vouloir dire « Si tu oses t’approcher, je vais te transformer en chaire à pâté », « Dieu » retourna immédiatement dans les bras de Silvestre, se servant même d’une queue qu’il venait tout juste de sortir pour fermement se jeter sur son bras, refusant de saluer l’autre parti même sous menace de mort.

« Haha, Dieu est juste un peu timide ! » dit Silvestre en riant.

« Tu l’appelles Dieu ? » Manteau Rouge déclara d’un ton monotone : « Je vais lui donner un nouveau nom. À partir de maintenant, appelons-le Oh-mon-dieu ! »

« Oh-mon-dieu ? » Silvestre approuva d’un signe de tête : « C’est un très beau nom. Dieu est mon petit Dieu, après tout ! »

C’est « Oh-mon-dieu » comme pour : oh mon dieu, qu’est-ce que c’est que cette chose !? Manteau Rouge ne se donna pas la peine d’expliquer davantage, étant donné que la seule raison pour laquelle elle avait donné un nom à Oh-mon-dieu était pour empêcher Silvestre d’appeler un blob mutant « Dieu » à plusieurs reprises au milieu d’une cité, et afin d’éviter les problèmes que cela pourrait occasionner.

Manteau Rouge lui rappela de façon impassible : « Il se fait tard ! Nous devrions nous dépêcher. »

« Tu as raison ! »

 

 

« Nous y sommes, nous y sommes ! »

Ils atteignirent tous les deux leur destination dans la soirée le jour suivant, beaucoup plus rapidement que les deux jours prédits par Sylvestre. C’était évidemment dû à leurs deux styles de voyage excessivement différents. Silvestre s’arrêtait fréquemment pour observer des fleurs ou de l’herbe, mais Manteau Rouge, qui venait tout juste de recevoir les nouvelles de la mort d’un camarade, n’avait aucune inclinaison ou patience pour faire une telle chose.

Après avoir reçu des coups de pieds plusieurs fois, Silvestre n’avait plus tendance à s’arrêter fréquemment lui non plus.

Il y avait de l’herbe près du bord de la falaise. La vue était superbe, permettant aux gens de surveiller l’océan.

Malgré le fait que Silvestre eût dit que c’était à cet endroit, il n’y avait aucune pierre tombale. Manteau Rouge jeta un regard extrêmement peu amical à Silvestre.

Ce dernier désigna immédiatement du doigt le gros rocher qui ne se trouvait pas très loin, en disant : « Mon maître est enterré à côté de cette grosse pierre, parce qu’il ne voulait pas que je lui dresse une pierre tombale. Il souhaitait aussi être enterré directement dans la terre, ne voulant même pas d’un cercueil. Il a dit qu’une fois qu’on meurt, on doit retourner à la terre, et même si nous sommes mis dans un cercueil et recevons une pierre tombale, n’allons-nous pas pourrir de toute manière ? Alors, ça n’a aucun sens. »

Manteau Rouge regarda le rocher qui mesurait presque la moitié de la taille d’un homme, en même temps que des bribes provenant de l’explication de Silvestre étaient captés par ses oreilles. « Je craignais de ne pas retrouver son lieu de repos, alors je l’ai enterré à côté de cette grosse pierre. »

Manteau Rouge hocha la tête, étant donné que d’être enterré directement dans la terre sonnait vraiment comme quelque chose que LL préférerait. Elle marcha en direction du large rocher…

« Tu marches déjà sur mon maître », fit remarquer Silvestre.

Manteau Rouge recula de deux pas, inexpressive, et baissa la tête en fixant le sol du regard.

« Hum, je crois que tu lui marches toujours sur les pieds », affirma Silvestre, un peu à contrecoeur.

« Dans ce cas, laisse-le se faire marcher dessus ! » Manteau Rouge cria soudainement avec colère : « Il le mérite de toute manière ! Pour ne même pas m’avoir dit qu’il était mourant, cet enfoiré ! »

Silvestre n’osa pas faire le moindre bruit.

Après avoir hurlé, Manteau Rouge se tut et, durant un long moment, ne prononça pas un seul mot. Elle resta ainsi pendant si longtemps que Silvestre commençait à somnoler. Il avait vraiment trop repoussé ses limites durant leur voyage hier soir et aujourd’hui, et il était si fatigué qu’il pourrait s’asseoir sur le sol et tomber sur-le-champ endormi…

« Lorenzo, tu te trompais. »

La phrase murmurée réveilla Silvestre. En fait, c’était plutôt surprenant à quel point il était alerte en ce moment, regardant fixement le dos de Manteau Rouge avec anxiété.

« Quand tu m’as demandé si j’aimais toujours Lancel, je ne t’ai pas répondu. Peut-être que je l’aimais encore, mais, alors que j’empêchais le massacre fait par les démons, certainement, la majorité du temps je ne faisais que prier afin qu’il n’y ait pas de brèche dans le col de la montagne, et afin que les soldats à mes côtés vivent suffisamment longtemps pour voir un autre jour. Oublie l’idée de recevoir des nouvelles du mariage de Lancel, même si ça avait été des nouvelles de sa mort, j’ai bien peur que j’aurais tout de même seulement été capable de me soucier de savoir s’il y avait suffisamment de gens pour apporter leur soutien sur les lignes de front ou trouver comment mieux protéger le col.

« Honnêtement, je ne suis pas faite pour parler d’amour. »

Même si la racine de toute cette histoire était en fait l’amour, en fin de compte, cette raison initiale n’a plus d’importance… En songea à cela, Manteau Rouge lâcha un rire auto dépréciatif.

« Dans ce cas, que désires-tu faire après tout cela ? » s’enquit tranquillement Silvestre, profondément inquiet à l’idée de mettre en colère Manteau Rouge qui s’adressait présentement à un vieil ami.

Manteau Rouge devint silencieuse, puis ouvrit la bouche : « Je désire contempler le ciel, la liberté ; c’étaient les rêves que j’avais à l’origine et que j’avais oubliés pendant trop longtemps : le désir d’explorer chaque parcelle de ce monde. »

Finissant de parler, elle observa silencieusement le gros rocher, les yeux remplis de chagrin. Elle ne pouvait s’empêcher de regretter qu’elle n’eût pas clarifié ses intentions ce jour-là, provoquant un malentendu qui n’avait toujours pas été éclairci. Néanmoins, ils étaient déjà séparés par la mort…

Silvestre s’agenouilla sur le sol et se mit à creuser comme s’il voulait déterrer LL. Ceci força Manteau Rouge à n’avoir pas d’autre choix que de mettre ses inquiétudes de côté, serrant les dents en demandant : « Qu’est-ce que tu fabriques ? »

Silvestre répondit sur un ton de voix joyeux : « Je déterre la harpe ! J’ai enfin obtenu une réponse au bout de nombreuses difficultés, alors je peux enfin hériter de la harpe de mon maître. »

La harpe ? Manteau Rouge ne poursuivit pas la conversation, l’observant silencieusement pendant qu’il déterrait une boîte en bois. Lorsqu’il l’ouvrit pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur, il y trouva effectivement une harpe, l’arche de l’instrument de musique décoré avec des gravures dorées et des joyaux verts.

La harpe était très familière à Manteau Rouge, étant donné qu’elle était le trésor de Lorenzo. Il était évident qu’elle était maintenant devenue le trésor de quelqu’un d’autre. Silvestre la contempla comme il contemplerait une amante, et il y avait tant d’émerveillement dans ses yeux qu’ils semblaient sur le point de déborder. Même quand « Dieu » tendit un bras gélatineux doré pour y toucher, il reçut une tape sur la main de la part de Silvestre, ne Le laissant pas la salir.

« Puisque tu aimes cette harpe à ce point, pourquoi ne l’as-tu pas prise tout suite après la mort de LL ? »

Silvestre répondit naturellement : « Je ne le pouvais évidemment pas ! J’avais déjà promis à mon maître que je ne prendrais la harpe que lorsque j’aurais reçu une réponse à la question ! »

Manteau Rouge sourit et déclara calmement : « Ton maître était idiot, mais tu es encore plus stupide qu’il ne l’était ! »

« Oui ! » Silvestre dit tout heureux : « Mon maître m’a même dit que, si je n’avais pas été aussi idiot, il ne m’aurait jamais pris comme apprenti. Il m’a également appris que ce que la Reine Guerrière déteste le plus ce sont les gens malins ! Elle a un jour dit à ces gens malins : “Vous pouvez continuer à vous servir de votre intelligence pour les choses sans importance ; je n’écouterai même pas une seule des inepties que vous raconterez de toute manière ! Suivez mes ordres ou goûtez de ma lame en premier, faîtes votre choix !” »

« Je ne suis pas la Reine Guerrière. » Manteau Rouge lâcha sans enthousiasme : « Du moins, plus maintenant. »

En entendant la première phrase, Silvestre resta sous le choc l’espace d’un instant, mais après avoir entendu la dernière… « Du moins, plus maintenant » ? Comme elle ne l’est plus, cela veut donc dire qu’elle l’était auparavant, n’est-ce pas ?

Silvestre commença à sourire, saisissant sa chance pour la questionner : « Si tu n’es pas la Reine Guerrière, comment devrais-je t’appeler ? »

Manteau Rouge demeura sans réaction pendant un moment, mais répondit tout de même : « Je porte plusieurs noms. Lame-dansante Dragon était celui que j’utilisais le plus souvent, par le passé, mais je ne veux plus m’en servir à présent. Hmmm… Tu peux simplement m’appeler Carol. »

« Dansante ? Une lame dansante, comme dans une danse ? Et ton nom de famille est Dragon ? C’est un nom de famille très inhabituel. » Silvestre était cependant très curieux au sujet des origines du nom Lame-dansante.

Carol lui jeta un rapide regard de surprise dissimulée, décrétant : « Tu es la première personne à bien comprendre, vu que Lame-dansante est en vérité un nom qui m’a été donné par les elfes. Cependant, tous ceux qui l’entendent présument toujours qu’il fait référence à une lame brandit lors d’une bataille, alors plus tard j’ai employé directement Lame-guerrière à la place. »

« Tu as vu des elfes ? » Silvestre en fut jaloux au point que ses yeux sortirent presque de leurs orbites. Ces elfes, magnifiques mais n’existant pourtant que dans les légendes, étaient assurément la race que tous les bardes voyageurs avaient le plus envie de voir.

« Il y a longtemps. » La réponse brève de Carol indiqua clairement qu’elle n’avait pas envie de fournir une explication.

« Peux-tu.. » Me dire qui t’a donné le nom de Carol ?

« Non. » Carol lui coupa la parole d’un seul mot.

« Je n’ai encore rien dit ! » protesta sur-le-champ Silvestre.

« J’ai dit non. »

« Pas même une seule chose ? »

« Non. »

« Dans ce cas, est-ce que je peux arrêter de te suivre ? »

« Non. » Après que Carol eût répondu par réflexe, elle le fixa d’un regard vide pendant un moment, puis fronça les sourcils à l’intention du barde.

Silvestre laissa paraître un sourire qui était si doux au regard qu’il semblait pouvoir attendrir le coeur de n’importe quelle femme. Il dit ensuite : « Ainsi, je ne peux pas arrêter de te suivre ? Dans ce cas, je n’ai pas d’autre choix que de te suivre ! Je suis ravi de faire ta connaissance, Carol. Je m’appelle Silvestre Uriah Nate, et je veux devenir le plus grand barde voyageur au monde ! »

En entendant ce nom vire-langue, Carol déclara calmement : « Oh, alors c’est Sun (S.U.N) ? Pas mal, c’est plutôt facile à retenir. »

« …Tu peux m’appeler Silvestre. »

« Sun, il se fait tard. Nous devrions y aller maintenant. »

« Si ce n’est pas assez court, tu peux m’appeler Silvie… Attends ! Que viens-tu de dire ? Nous devrions y aller maintenant ? Tu veux dire que je peux vraiment te suivre ? Carol, ne marche pas si vite, attends-moi ! »

La Reine Guerrière TP1C6 – Lumière et Ténèbres partie 6

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Femme Guerrière Prologue Tome 1 – Lumière et Ténèbres

Roman version d’origine en chinois par –   (Yu Wo)
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Chapter 6: Light and Shadow Part 6 – Traduit du chinois vers l’anglais par Azakura[PR!]

Chapitre 6 : Lumière et Ténèbres Partie 6 – Traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ travail de vérification par Nocta

Cent pièces d’or ? Tout le monde présent dans la salle était complètement sous le choc. Un à un, ils se tournèrent vers la personne qui avait parlé. Sylvestre ne fit pas exception. Il regarda droit vers cette personne, et ce fut avec une immense joie et surprise qu’il s’écria : « Manteau Rouge ! »

Un manteau d’un rouge écarlate particulièrement vif apparut sur le pas de la porte. Cette entrée excessivement dramatique laissa momentanément perplexe chaque personne présente dans la salle. Seul l’hôte de la vente aux enchères, l’homme obèse, paraissait un peu alarmé par la situation. Il connaissait plutôt bien chacune des personnes qui venaient lui acheter des esclaves, et pourtant il n’avait jamais vu cet homme au manteau rouge.

L’homme obèse balaya rapidement la salle du regard. Il manquait en effet quelques familles nobles, certaines d’entre elles faisant partie de celles qu’il ne pouvait vraiment pas se permettre d’offenser. Et si cet individu était envoyé par l’une de ces familles ? Il n’osa pas le moins du monde provoquer cette personne, donc il continua de parler d’un ton très respectueux.

« Puis-je demander si vous possédez une invitation, messire ? »

Manteau Rouge sortit sa main de sous son manteau pour défaire le ruban qui fermait son vêtement, permettant ainsi au manteau de glisser et tomber sur le sol. Sa véritable apparence fut alors enfin révélée.

Sa silhouette était grande et élancée, ses jambes étaient longues, et sa taille était fine. Les proportions de son corps, contrairement à ce que l’on pourrait s’attendre, ressemblaient à celles d’une femme, sauf qu’il n’y avait pas de courbes distinctes au niveau de sa poitrine. Donc, il pouvait aussi bien s’agir d’une femme avec peu de poitrine que d’un homme avec de puissants pectoraux. Néanmoins, à cause de son visage ovale et de ses traits plus fins et délicats que ceux du mâle moyen, une accablante majorité de personnes penseraient que la personne devant eux était une femme… si ce n’était pour ses yeux.

Ses yeux noirs, dans lesquels brûlait une rage meurtrière, ne ressemblaient en rien à ceux d’une femme. Au contraire, ils ressemblaient davantage à ceux d’un ancien général d’armée qui aurait tué d’innombrables personnes. Une fois que vos yeux avaient rencontré les siens, sa silhouette, sa taille, ses proportions corporelles, son visage ovale et ses traits délicats étaient totalement oubliés. Il suffisait de voir cette paire d’yeux noirs pour savoir que cette personne était un homme.

« Pour enfreindre la loi en vendant des esclaves en privé et même arrêter de force des citoyens, n’avez-vous donc aucun scrupule, gouverneur ? »

Quand cet individu eut terminé de parler sur un ton glacial, le visage de toutes les personnes présentes avait changé de couleur, et l’homme obèse… non, on doit s’adresser à lui comme le gouverneur maintenant. Son visage était blanc comme un drap. Il tenta de se défendre aussi vigoureusement que possible : « Que…Qui êtes-vous ? N’essayez pas d’influencer qui que ce soit avec vos calomnies ! Nous nous sommes simplement rassemblés afin d’échanger les esclaves que nous possédons déjà ! »

Les esclaves causèrent immédiatement un tumulte, réfutant les uns après les autres les propos du gouverneur.

« Bien sûr que non ! »

« Nous avons été enlevés et amenés ici ! »

« Nous ne sommes pas des esclaves ! »

Le gouverneur s’exclama promptement : « Il y a de nombreux aristocrates présents dans cette pièce, et je suis le gouverneur de cette cité. Allez-vous croire ce que nous disons ? Ou irez-vous jusqu’à écouter les mensonges de ces misérables paysans ? »

Manteau Rouge ne lui accorda pas la moindre attention. Il pointa Sylvestre du doigt et lui ordonna : « Toi, raconte-nous ce qu’il s’est passé jusqu’à maintenant. »

Assistant à cette scène, Cale fut saisi de stupeur. Il avait une vague idée de ce qu’il se tramait, donc ses yeux ne contenaient plus d’animosité envers Sylvestre quand il le regardait. À la place, on pouvait y voir poindre un zeste d’amusement… Il est très rare de rencontrer un agent sous couverture à ce point inutile.

Sylvestre relata les événements en débordant de confiance : « Ils ont capturé des gens qui ne sont pas volontaires pour les vendre comme esclaves durant cette vente aux enchères. »

L’expression faciale du gouverneur se contorsionna de manière si affreuse qu’on aurait difficilement pu imaginer un visage plus laid. Cependant, il tenta tout de même de crisper un sourire en disant : « Cet esclave est en réalité très désobéissant, c’est pourquoi son propriétaire l’a amené ici afin de l’échanger pour en obtenir un qui soit un peu plus obéi— »

« Cet homme est l’un de mes serviteurs », l’interrompit Manteau Rouge au milieu de son discours. « Mais, vous l’avez fait prisonnier, ce qui m’a obligé à le chercher pendant deux jours ! »

Le gouverneur fut saisi de stupeur. Il grogna : « En fait, il s’agit juste d’une tentative flagrante de ramener gratuitement un esclave chez vous ! »

Manteau rouge ignora l’accusation et, à la place, se tourna vers Sylvestre. Il lui commanda : « Sors ton insigne pour le leur montrer ! »

Mon insigne ? Sylvestre le fixa d’un regard vide, mais, puisqu’il ne possédait qu’un seul insigne, il le sortit d’une poche intérieure de ses vêtements. Il s’agissait de l’insigne de la rose blanche du barde impérial !

Tout le monde resta bouche-bée, les yeux rivés sur l’insigne en forme de rose. Pendant un moment, personne n’osa croire que l’insigne de la rose blanche du Roi Sacré pouvait réellement apparaître dans un endroit pareil.

Le gouverneur, qui se tenait juste à côté de Sylvestre, était celui qui pouvait la voir la plus distinctement. Les gravures sur l’insigne étaient dessinées de façon si délicate et si gracieuse qu’il ne pouvait en aucun cas s’agir d’un faux.

Maintenant que j’y pense, j’aurais sans doute pu me libérer si j’avais sorti mon insigne quand je me suis fait capturer… Alors qu’il observait les expressions faciales des personnes dans l’assistance passer de la surprise à l’effroi, Sylvestre se sentit soudainement un peu sot.

Au même moment, le gouverneur comprit qu’il lui était impossible de plaider l’innocence plus longtemps. Le regard fuyant, il s’aperçut que la foule regardait dans toutes les directions dans l’espoir de trouver une issue, comme s’ils voulaient s’enfuir. Après tout, s’ils parvenaient à s’échapper, personne ne serait en mesure de les accuser du moindre crime. En fin de compte, seul le gouverneur n’avait nulle part où s’enfuir !

Le gouverneur se tourna vers le capitaine de la milice et s’écria : « Si le Roi Sacré entend parler de cette affaire, nous sommes tous morts ! Cet homme est seul. Il suffit de le tuer, et tous nos problèmes seront réglés ! Gardes, à l’attaque ! »

Si cet individu mourait, tous ceux présents n’auraient pas d’autres choix que de contribuer à dissimuler ce crime. Le gouverneur songea qu’il avait élaboré le plan parfait : s’ils devaient survivre, ils survivraient tous ensemble ; s’ils devaient couler, ils couleraient tous ensemble !

Acheter des esclaves était une chose. Laisser un des hommes du Roi Sacré se faire tuer sans réagir en était une autre. Si les deux individus liés à l’insigne mouraient, aucune personne dans la salle ne serait disculpée du crime !

Le capitaine de la patrouille était désemparé et ne savait plus ce qu’il se devait de faire. Aider à capturer des gens pour les vendre comme esclaves lui rapportait une bonne commission, alors il était plus que prêt à s’en charger. Cependant, il n’avait pas le cran de tuer le détenteur d’un insigne de la rose blanche.

« Attaquez-les, bon sang ! » La bouche du gouverneur en était déformée par la rage. Il fustigea vigoureusement le capitaine : « S’ils s’échappent d’ici, il nous sera impossible de nous en sortir ! C’est la peine capitale qui nous attend tous ! »

La peine capitale… Une fois ces trois mots prononcés, le capitaine de la milice rassembla immédiatement son courage. Si je les tue et me fais prendre, c’est la mort qui m’attend. Si je ne les tue pas, je mourrai assurément… Autant risquer ma peau !

Le capitaine de la milice se tourna vers ses hommes pour hurler : « Vous avez entendu ? Bougez-vous et tuez-les ! Si chaque personne leur porte un coup, ils finiront bien par périr ! »

Au même moment, Cale se précipita vers Sylvestre et le jeta à bas de l’estrade. Il cria ensuite aux autres esclaves : « Vite, protégez-les ! S’ils meurent, on nous faire taire également ! »

De toute évidence, les esclaves n’avaient aucun problème à obéir à Cale. Après avoir reçu ses ordres, ils se rassemblèrent désespérément autour de Sylvestre pour le dissimuler à la vue des autres. Néanmoins, comme Manteau Rouge était beaucoup plus loin, et que la patrouille de la cité fonçait droit vers lui, c’est avec impuissance que les esclaves ne purent qu’observer la scène, alors qu’on dégainait épée après épée pour les pointer sur Manteau Rouge.

Cale était si inquiet qu’il avait presque arrêté de respirer. Toutefois, quand il se retourna, il remarqua que Sylvestre ne semblait pas le moins du monde inquiet pour son allié et qu’il arborait au contraire une expression plutôt excitée, comme s’il brûlait d’impatience que le spectacle commence… L’esprit de Cale tournant à plein régime, il pouvait comprendre une chose : se débarrasser de la personne au manteau rouge ne sera pas chose aisée.

Vite ! Dépêchez-vous de charger ! Manteau Rouge n’hésitera pas à vous massacrera et à vous réduire à l’état douloureux et misérable de pulpe sanglante ! Sylvestre était si ravi que la patrouille de la cité fût sur le point de faire face à l’infortune de se battre contre Manteau Rouge qu’il faillit pousser des cris d’encouragement !

Une épée s’abattit sur la tête de Manteau Rouge pour la trancher. Cependant, Manteau Rouge ne daigna même pas lui accorder un regard. Manteau Rouge leva le bras pour attraper la main armée du garde et se servit alors de son autre main pour frapper le garde en plein ventre. Le tout se déroula si rapidement que le coup parut presque invisible. Le garde avait alors été propulsé vers arrière avant que quiconque ait eût le temps de s’en apercevoir.

Bien qu’il eût des dizaines d’adversaires à affronter, chacun armé d’une épée, Manteau Rouge ne paraissait pas du tout s’en inquiéter. Aussi détendu que s’il prenait tranquillement un verre, il envoyait valser d’un coup de poing chacun de ses assaillants.

Assistant à cette scène, Cale eût l’impression que ses yeux étaient sur le point de sortir de leurs orbites. D’où tire-t-il une force pareille ?

« Quel… »

Cale jeta un regard en biais à Sylvestre. Il se doutait plus ou moins de ce que ce dernier allait dire. Quelles capacités extraordinaires ! Quels mouvements superbes ! Quelle démonstration grandiose de puissance ! Ce serait quelque chose de ce genre, n’est-ce pas ?

« …style de combat ennuyeux ! » dit Sylvestre, l’air considérablement déçu.

Il avait cru qu’il aurait enfin la chance d’admirer la force considérable de Manteau Rouge ainsi que sa puissance divine. Il pensait que Manteau Rouge aurait manié sa lame à la vitesse de la lumière, que chaque mouvement aurait émis un sifflement de vent, pour ensuite envoyer ses adversaires dans la stratosphère, et que le tout se serait terminé avec une explosion d’aura de combat si forte qu’elle aurait fait s’écrouler le bâtiment ! Mais, en fin de compte… Manteau Rouge ne se préoccupait pas de la fierté des gardes et se contentait de se battre avec ses poings. Il n’employait même pas de feintes. Il agrippait simplement la main armée de son adversaire et l’envoyait au tapis d’un unique coup de poing. C’était ennuyeux à mourir.

« Ennuyeux ? » Cale trouva cette situation difficile à croire, tandis qu’il répliquait : « Qu’est-ce qui cloche chez toi ? Sa technique de combat est simple et efficace. Elle est purement létale ! »

« Une technique létale, dis-tu ? » demanda Sylvestre avec curiosité.

Cale acquiesça et expliqua : « S’il balançait des épées à la place de ses poings, chaque coup porté reviendrait à une vie perdue ! On peut voir tout de suite que ce type a dû faire partie de l’armée ! »

Bien sûr ! Et il tenait même le plus haut grade de toute l’armée ! Après tout, Manteau Rouge est la Reine Guerrière qui a mené une armée pour anéantir la race des démons ! »

Comme il était le seul à connaître la véritable identité de Manteau Rouge, Sylvestre ressentait une fierté incommensurable. Il avait depuis longtemps oublié que Manteau Rouge n’avait jamais admis être la Reine Guerrière.

Après que Manteau Rouge eut fait mordre la poussière au cinquième ou sixième garde – en à peine quelques secondes – les autres gardes n’osèrent plus l’attaquer. Même ceux qui s’étaient dirigés vers les esclaves s’étaient immobilisés comme s’ils craignaient qu’un seul mouvement pût provoquer l’ire de cet étrange individu qui avait neutralisé les autres gardes d’un seul coup de poing.

Pendant que tout le monde contemplait silencieusement Manteau Rouge, et que personne n’osait bouger d’un millimètre, Manteau Rouge hurla quelque chose à laquelle personne ne s’attendait.

« Barde, allons-y ! »

Sylvestre le fixa d’un regard vide. Nous partons déjà ? Mais, je n’ai pas encore eu droit à mon spectacle !

 

 

Manteau Rouge était empreint d’une immense fureur, tandis qu’il faisait face au gouverneur et s’exclamait : « Je suis la Reine Guerrière ! Comment osez-vous tenter de porter la main sur moi ! »

En entendant cela, le gouverneur fut terrorisé au point qu’il tomba à genoux pour implorer grâce : « Vous… Non… que dis-je ! Ma Dame ! Vous êtes la Reine Guerrière ? La célèbre Reine Guerrière qui a anéanti la race des démons ? »

Manteau Rouge … Non. On doit s’adresser à elle comme la Reine Guerrière. Elle rit froidement et clama : « C’est moi ! »

Le gouverneur s’écria avec désespoir : « J’ai eu l’audace d’agresser le Reine Guerrière… Mon crime ne saurait être pardonné que par cent mille morts ! » Il s’évanouit alors et s’effondra au sol.

La Reine Guerrière jeta un regard de dégoût au gouverneur, puis se tourna pour regarder Sylvestre. L’expression sur son visage était beaucoup plus gentille, et son ton était beaucoup plus chaleureux alors qu’elle s’adressait à Sylvestre.

« Sylvestre, c’est entièrement grâce à toi, qui as risqué ta vie en revenant comme agent sous couverture, que nous avons réussi à l’arrêter sur place. Dans le cas contraire, il nous aurait très probablement échappé. »

« Ce n’était pas grand-chose ! » Sylvestre sourit humblement et dit avec une élégance inégalée : « Nul besoin de le mentionner, c’était un si petit problème. D’une simple requête de la Reine Guerrière, je braverais même les fournaises de l’enfer et les courants déchaînés. Moi, Sylvestre, ne pourrais en aucun cas décliner une… »

 

 

« Aaaaaah ! Aaaaïïïïe ! Aaïïe ! Aaaaaaaaaaaaaaïïïïïeeeee ! »

Quand Sylvestre eut regagné ses esprits, Manteau Rouge retira ses deux doigts. D’après son expression faciale et sa position, elle paraissait totalement innocente. Personne n’aurait pensé qu’elle venait de pincer les joues de quelqu’un.

« Pourquoi m’as-tu pincé les joues ? » Sylvestre se sentait terriblement vexé, au point que deux larmes tombèrent de ses yeux et coulèrent le long de ses joues.

« On doit y aller. Quelqu’un va vite venir nettoyer ce bazar. » Évidemment, Manteau Rouge ne lui révéla pas que la véritable raison était que son expression lui donnait envie de le frapper. Elle se contenta de jeter un bref regard en disant : « Tu peux rester ici si tu veux. »

« N-Non ! Je viens avec toi ! » répondit précipitamment Sylvestre. Il avait réellement peur que Manteau Rouge l’abandonne ici. Il ne savait pas non plus combien de temps il lui faudrait pour la retrouver.

Ah, oui ! Sylvestre tourna la tête pour regarder Cale. Peu importe à quel point il y réfléchissait, il n’arrivait pas à trouver quoi dire à l’autre partie. Il se contenta finalement d’un simple : « Au revoir Cale. À la prochaine ! »

Cale fixa Sylvestre un instant. Puis, il tourna soudainement les talons et s’enfuit, se glissant dehors plus rapidement que Manteau Rouge et Sylvestre.

L’instant suivant, depuis l’extérieur résonnèrent des bruits de pas qui ne ressemblaient pas à ceux émis par une foule ordinaire.

Manteau Rouge attrapa subitement Sylvestre dans ses bras et sauta par la fenêtre pour s’échapper en un éclair.

Au même moment, les personnes restantes dans la salle reprirent brusquement leurs esprits et tentèrent également de s’échapper, mais il était déjà trop tard. La porte d’entrée fut enfoncée et…

« La division chargée de l’application des lois est là pour s’occuper de cette affaire. Personne n’est autorisé à bouger. Quiconque osera tenter de s’enfuir sera exécuté sans poser de questions ! »