La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre
Roman d’origine en chinois par : 御 我 (Yu Wo)
Chapter 5: Number, 5, Good Guy? Bad Guy? – Traduit du chinois vers l’anglais par raylight[PR!]
Chapitre 5 : Numéro 5 – Une bonne personne ? Une mauvaise personne ? – Traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Nocta
Carol n’avait jamais activement cherché à pourchasser les mécréants dont parlait Sylvie, mais, pour une raison qui lui était inconnue, elle finissait toujours par tomber sur eux. En revanche, il était difficile de déterminer si elle était prédestinée à mener une vie de dur labeur, ou si les pécheurs du Royaume de la Lumière Sacrée étaient tout simplement malchanceux.
Et c’était sans compter sur le fait que Sylvie semblait aussi avoir le chic pour toujours accidentellement croiser le chemin de personnes arborant de mauvaises intentions. La dernière fois, il avait été capturé par la patrouille d’une cité pour en fin de compte être traité comme un esclave et emmené par la force. Cette fois, il avait récupéré quelqu’un dans une ruelle, et cette personne avait également subi une grave injustice… Pourquoi n’était-elle pas surprise ?
Puisqu’il avait subi une grave injustice, une mauvaise personne était forcément impliquée.
Cale commença à expliquer : « Je suis un enfant illégitime. Mon père est mort il y a peu, et sa femme souhaite me tuer. »
« Pourquoi veut-elle te tuer ? Est-ce parce que tu hériteras de la fortune familiale ? » demanda Sylvie, confus.
« Tu crois réellement que ça pourrait être possible ? » Cale lâcha un rire sarcastique. « C’est parce que j’en sais trop. Mon père n’est pas mort de mort naturelle, mais a été empoisonné par sa femme, aidée par son amant. Mon petit frère, qui était censé avoir le même père et pas la même mère, n’est en réalité pas le fils de mon père, mais plutôt celui de l’amant de sa femme. Et son amant est en réalité… »
« Le petit frère de ton père », finit Carol froidement.
Cale resta sous le choc en entendant ces mots et s’écria : « Comment sais-tu ça ? »
Comment ? Parce que cette machination est tellement classique que les mots manquaient à Carol. On retrouve ce genre d’histoires dans presque toutes les villes !
« C’en est vraiment trop ! » Sylvie était si énervé qu’il sauta sur ses pieds en s’exclamant : « Comment ont-ils osé faire une chose aussi ignoble ? Non seulement ils ont tué ton père, mais en plus ils veulent également se débarrasser de toi ! »
« Tu ne nous as pas tout raconté », ajouta Carol avec indifférence. « Il y a quelques jours, tu as été vendu comme esclave, non ? Puisqu’ils t’ont d’abord vendu comme esclave et non pas tué directement, ce doit être parce que tu n’avais pas de preuve qu’ils avaient empoisonné ton père. Comme tu n’avais pas de preuve, ils n’avaient aucune raison de s’en prendre à toi. Qu’est-ce que tu as fait ? »
Cale se raidit et fixa Carol avec un regard rempli d’incrédulité. Il ouvrit la bouche, mais fut incapable de prononcer le moindre mot pour se défendre. Finalement, il se sentit découragé tandis qu’il répondait honnêtement : « Je suis revenu pour essayer de les tuer moi-même, mais j’ai échoué. »
Les yeux de Sylvie s’élargirent, et il cria : « T-Tu voulais tuer ta famille ? »
« Ils ne font pas partie de ma famille ! Ils ont tué mon père ! » rugit Cale, enragé.
Sylvie ouvrit la bouche, mais ne put rien répondre. Il sentait que Cale était lui aussi dans le vrai. Si ces personnes faisaient réellement partie de la famille, comment avaient-elles pu être cruelles au point d’empoisonner leur mari et frère ? Cependant, il était également inquiet à l’idée que Cale les tua pour se venger.
Carol se leva et ajouta froidement : « Tu n’as aucune preuve. Ce monde ne condamnera pas quelqu’un sur la seule base de ta parole. »
Cale resta figé sous le choc pendant un moment avant qu’une rage débordante ne fît son apparition sur son visage. Il en oublia même la peur qu’il ressentait à l’égard de Carol, et se leva, voulant charger dans sa direction. Sylvie se précipita pour le retenir, le tenant étroitement en lui disant précipitamment : « Cale ! Ne réagis pas comme ça. »
Carol jeta un regard totalement indifférent à Cale, ne montrant pas le moindre signe de peur face à la colère manifeste de Cale, visible à l’expression terrible de son visage et à l’intensité brûlante de ses yeux. Elle lança Ohmondieu à la tête de Sylvie sans regarder et informa les deux hommes : « Je vais me coucher. Avant que vous n’alliez dormir, n’oubliez pas de vérifier que le feu soit bien éteint. »
À ce moment précis, Sylvie se cramponnait toujours à Cale comme si sa vie en dépendait. En entendant les instructions de Carol, il hocha la tête : « D’accord, je vérifierai plus tard. »
Carol souleva le rabat de la tente et se glissa à l’intérieur.
Quand il ne vit finalement plus Carol, Cale parvint enfin à se calmer. Il était même un peu reconnaissant envers Sylvie, puisqu’il ne pensait pas pouvoir vaincre Carol dans un combat. S’il l’avait vraiment attaqué, il aurait probablement été réduit en bouillie… Non ! Il aurait probablement fini six pieds sous terre ?
Voyant que Cale s’était calmé, Sylvie le lâcha enfin et tenta de le réconforter en lui disant : « Carol est une bonne personne et réfléchira à une manière de t’aider ! »
« Une bonne personne ? » grogna Cale en se retournant. « Ce type ressemble à quelqu’un qui aurait assassiné de sang-froid un nombre incalculable de gens, et tu affirmes quand même que c’est une bonne personne ? »
« Carol est vraiment une bonne personne ! » Sylvie était incapable de nier qu’elle avait tué d’innombrables personnes. Après tout, elle était la Reine Guerrière qui avait dirigé l’armée durant la campagne contre les démons, donc comment aurait-elle pu n’avoir tué personne ? Même si ceux qu’elle avait tués à cette occasion étaient des démons, avant de se battre contre la race des démons, elle avait également participé à une campagne à travers le continent dans le but d’unifier tout le continent sous la bannière du Saint Roi.
« Carol est définitivement une bonne personne ! » répéta Sylvie avec fermeté.
Sylvie s’accrochait désespérément à la manche de Cale, refusant de le laisser partir, comme s’il craignait que l’autre personne disparût dans les bois en un clin d’œil.
Voyant la manière effarouchée dont Sylvie s’accrochait à sa manche, Cale garda le silence. Si Sylvie n’avait pas été aussi grand et manifestement un homme, il aurait réellement pensé qu’il était en réalité une femme… Non, une jeune fille.
En contraste, Carol, qui affichait en permanence un air féroce, ne permettant à personne de l’approcher, avait une stature frêle et délicate. Sans cette expression féroce, Cale aurait même pensé que c’était une femme. La personnalité et l’apparence d’à la fois Carol et Sylvie étaient terriblement mal assorties ; cela aurait été bien mieux s’ils avaient pu en faire l’échange tous les deux.
Cale fut tenté de soupirer avec tristesse, mais, en y réfléchissant bien, il n’y avait probablement rien qui irait mieux à Carol que les cheveux et les yeux noirs ; et Sylvie avait vraiment l’air du genre de personne à arborer des cheveux dorés et des yeux bleus étincelants.
« Cale, tu dois absolument rester avec nous ! » déclara très sérieusement Sylvie. « Tu es poursuivi par des gens qui veulent te tuer ! Toutefois, tant que tu nous suivras, rien ne pourra t’arriver ! Carol est une personne très forte après tout ! »
Cale n’en doutait absolument pas. Il était seulement dubitatif quant à la possibilité que Carol laissât un étranger poursuivi par des mécréants l’accompagner. Néanmoins, Carol ne l’avait pas empêché de les suivre et avait même laissé Sylvie rester avec lui, tandis qu’il partait devant pour ouvrir la voie.
« Cale, laisse-moi te raconter ! Carol est vraiment quelqu’un de très fort ! À part avoir un léger sale caractère… »
« Ohmondieu est mon compagnon depuis que je suis petit. Il m’a toujours aidé, et m’a sauvé à de multiples reprises depuis ma jeunesse… »
« Mon maître était un très bon barde. Je suis déterminé à devenir un barde digne de lui en suivant son exemple, mais j’ai encore un très, très long chemin à parcourir… »
… En fait, peut-être que Carol voulait juste que quelqu’un reste avec Sylvie pour l’écouter parler ? Cale avait l’impression qu’il préfèrerait marcher avec Carol en étant à moitié mort de trouille, plutôt que de marcher avec Sylvie et écouter ses jérémiades interminables !
Cale posa son regard sur Ohmondieu qui était perché sur la tête de Sylvie. Ses deux petits yeux étaient complètement fermés, et il semblait dormir profondément. Il commença à ressentir une pointe d’admiration pour la petite chose dorée. Avec le bruit constant émis par la bouche de Sylvie, couplé à une foulée un peu instable due à l’enthousiasme de ce dernier, cela ne devait vraiment pas être facile de dormir si profondément, surtout en étant posé sur sa tête !
Au strict minimum, il aimerait récupérer sa manche pour que sa main droite ne fût plus secouée dans tous les sens constamment. Comme c’était irritant !
Soudainement, la main sur sa manche se serra, et sans être capable de comprendre la situation, Cale fut tiré en arrière… Puis, il réalisa que devant ses yeux s’étalait un magnifique paysage, ce qui n’était pas une très bonne nouvelle, puisque cela signifiait qu’il était en train de glisser le long de la falaise.
Sylvie avait seulement glissé un peu vers l’arrière avant d’être rattrapé par Ohmondieu qui se tenait toujours sur sa tête.
Ohmondieu avait étiré une longue queue qu’il avait enroulée solidement autour du torse de Sylvie, tandis que le reste de son corps s’était accroché à une branche d’arbre.
Bien qu’Ohmondieu eût attrapé Sylvie, il n’en était pas de même pour Cale. Voyant qu’il était sur le point de dire adieu au monde des vivants, Cale tenta frénétiquement de s’agripper à tout ce qui se trouvait à sa portée. Malheureusement, la paroi était tout simplement trop lisse, et il fut incapable de trouver quoi que ce fût auquel se raccrocher… Tout aussi soudainement que sa chute avait commencé, elle s’arrêta nette, et il se retrouva suspendu dans le vide.
À cet instant-là, Cale avait l’impression que son cœur allait bondir hors de sa poitrine. Quand il osa lever les yeux vers le ciel, tout ce qu’il y avait dans son champ de vision était des taches rouges et noires… Carol avait agrippé sa main droite.
Il resta stupéfait, jusqu’à ce que Carol hissât son corps pour le mettre en sécurité. Il regagna ensuite ses esprits et, avec des sentiments mitigés, il bredouilla : « Me-Merci… »
Carol lui adressa un simple « Hmm » indifférent avant de se retourner, l’air absolument enragé. L’instant suivant, Carol réprimandait Sylvie sévèrement : « Ne me dit pas que non seulement tu vas te mettre en danger, mais également entraîner les autres avec toi ? »
Elle attrapa Sylvie par le col et lui rugit : « Quand quelqu’un marche à côté de toi, tu ferais mieux de passer plus de temps à prêter attention à la route ! Ne te contente pas de parler à l’infini ! C’est une chose de te mettre en danger, mais c’en est une autre de mettre la vie de tes compagnons de voyage en péril ! »
Sylvie secoua violemment la tête et s’excusa automatiquement auprès de Cale : « Je suis désolé, Cale. Je suis vraiment désolé ! »
Cale ignorait quoi lui répondre. Le fait d’être tombé de la falaise juste en marchant à côté de Sylvie lui donnait envie de l’engueuler, mais la rage de Carol était si terrifiante qu’il ressentait un peu de pitié envers Sylvie.
« Allons-y ! » lâcha Carol avec un grognement.
« Ou-Oui ! » Sylvie tira sur la manche de Cale, puis se lança à la poursuite de Carol.
Pendant tout le reste du voyage, Carol n’ouvrit pas la marche comme avant, mais marcha plutôt avec eux.
Bien qu’il passât très proche de mourir en tombant quelques instants auparavant, Sylvie recommença à parler sans arrêt, sans prêter la moindre attention à la route.
« On t’a déjà averti de porter plus attention à la route, non ? » lui rappela Cale dans un murmure.
Sylvie parut surpris pendant un moment, puis répondit comme s’il s’agissait d’une vérité absolue : « Carol marche avec moi ! Je n’ai pas besoin de faire attention pour le moment ! »
… Peut-être que Carol est vraiment une bonne personne en fait, pensa Cale en son for intérieur.