La Reine Guerrière Prologue Tome 2 – 12 est le nombre
Roman d’origine en chinois par : 御 我 (Yu Wo)
Chapter 8: Number, 8, Stalemate – Traduit du chinois vers l’anglais par Doza[PR!]
Chapitre 8 : Numéro 8 – Impasse – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ travail de vérification par Nocta
Quatre personnes et un animal de compagnie marchèrent en sens inverse sur le chemin qu’ils venaient tout juste d’emprunter. La première chose que quelqu’un verrait en les regardant avancer serait assurément une immense entité jaune et translucide. Ohmondieu avait grossi jusqu’à cinq fois sa taille habituelle, parce que son corps avait été rempli avec des herbes. Et, à présent, celui qui transportait Ohmondieu n’était plus Silvie, mais plutôt Halfleaf.
Comme il leur restait encore à secourir le petit frère de Halfleaf, Sylvie et les trois autres durent retourner au village ou ils avaient accepté la mission de cueillage d’herbes. Devant l’insistance de Silvie, Cale accepta finalement d’y aller avec eux, bien qu’il restât à l’extrémité du groupe, le plus loin possible de Carol. Si Sylvie n’avait pas persisté à tirer sur sa manche pour le garder à proximité, Cale se serait probablement enfui pendant qu’ils marchaient.
Cependant, parce que Silvie était occupé à s’accrocher à Cale, la tâche de porter Ohmodieu avait été confiée à Halfleaf.
Confronté à la responsabilité de veiller sur l’énorme blob doré, sans doute pour les remercier de l’avoir sauvé, Halfleaf ne protesta pas et prit dans ses bras l’étrange créature qui aurait normalement fait battre en retraite la plupart des gens.
Naturellement, après avoir accepté de porter Ohmondieu qui faisait cinq fois sa taille habituelle, il ne pouvait pas continuer à sauter d’un arbre à l’autre et était descendu pour marcher docilement avec les autres.
Lorsque la nuit approcha, Carol s’arrêta et demanda aux autres : « On prend de l’avance durant la nuit ? Ou on se repose ? »
« J’aimerais prendre un bain. »
Tout le monde dévisagea Halfleaf. Mystifié, ce dernier s’enquit : « Puis-je savoir quel est le problème ? »
Déconcerté, Cale le questionna : « N’es-tu pas censé être pressé d’aller secourir ton petit frère ? Et tu veux quand même prendre le temps de te laver ?
« Même dans la hâte, nous devons toujours nous laver. Effectuer sa toilette est une chose qui doit être faîte chaque jour. Comment pouvez-vous même songer à sauter cette étape dans la journée ? » Halfleaf n’arrivait pas à comprendre. « Quant à mon petit frère, il attend que je vienne lui porter secours; il ne disparaîtra pas. »
Ah bon ? Le coin de la bouche de Cale se mit à tiquer légèrement. Il n’a donc pas peur que son petit frère se fasse tuer de sang-froid ou qu’il perde une jambe ?
Carol se mit à rire avec légèreté : « La définition des elfes pour ce qui est de “se dépêcher” est différente de celle des humains. C’est environ cinq fois plus lent. »
En entendant ce que disait Carol, l’expression de Cale se rembrunit immédiatement. Au même moment, Silvie s’empressa de décider : « Très bien, très bien ! Prendre un bain est également une bonne idée. Allons tous nous laver ensemble ! »
Déconcertées, les personnes pressées de se rendre à destination s’arrêtèrent pour monter le campement dans le but d’aller se laver. Pour des voyageurs ayant l’habitude de ne pas prendre de bains pendant plusieurs jours, c’était véritablement une raison très étrange pour s’arrêter.
Néanmoins, comme cette raison avait été fournie par Halfleaf, qui était le plus pressé par le temps, nul ne ressentait le besoin de refuser sa requête.
Après avoir allumé le feu de camp, Carol s’assit devant pour surveiller le ragoût et la viande salée, puis pinça sans raison Ohmondieu qu’elle portait sur son bras. Les trois autres marchèrent jusqu’à la rive du lac et retirèrent leurs vêtements, se préparant à prendre leur bain. Au départ, Silvie avait dû tirer Cale par la manche pour qu’il les suivît, car ce dernier ne voulait pas y aller puisqu’il s’était déjà lavé il y a seulement deux jours !
Toutefois, quand il avait aperçu Carol assise autour du feu, il avait tout simplement choisi de suivre Silvie et Halfleaf.
En quelques instants, ils s’étaient tous les trois déshabillés, sautèrent dans le lac, et commencèrent à se frotter la peau pour la nettoyer. Silvie et Halfleaf prirent la tâche très au sérieux, mais Cale effectua la besogne de façon extrêmement paresseuse. Il se contenta de s’arroser avec de l’eau et considéra la tâche comme accomplie. C’était uniquement parce que Carol était assise devant le feu de camp qu’il n’avait pas envie de retourner à la rive tout de suite, alors il se laissa simplement tremper dans le lac.
« Pourquoi est-ce que Carol reste devant le feu de camp ? » Halfleaf fronça les sourcils. « Carol n’a pas l’intention de venir nous rejoindre ? C’est très crasseux de ne pas faire sa toilette. Après avoir pressé le pas et sué autant, votre corps va empester si vous ne le nettoyez pas ! »
Silvie fut saisi d’un fou rire. « Comment serait-il possible que Carol prenne un bain avec nous ?! »
Cale poussa froidement un reniflement de dédain : « C’est exact ! Comment une telle personne accepterait de se tenir complètement nue devant d’autres personnes ? Je parie que quelqu’un comme de sa sorte ne retire même pas ses sabres de dernière son dos avant d’aller dormir ! »
Silvie fut stupéfait de ce qu’il venait d’entendre et s’empressa de prendre la défense de Carol. « Pour ton information, Carol retire effectivement toutes ses armes avant d’aller dormir ! En fait, jusqu’à présent, je n’ai encore jamais vu Carol se servir de ses sabres pour attaquer qui que ce soit. Ils ne sont employés que pour trancher la viande ! Depuis que nous nous sommes rencontrés, Carol a toujours utilisé ses poings pour frapper les gens et n’a même encore jamais touché à ses armes, et ce malgré le fait que j’aie très envie de voir ses sabres en action ! »
Cale devint subitement un brin curieux et lui demanda : « …Depuis combien de temps voyagez-vous ensemble ? »
Silvie calcula. « Cela va faire un mois, plus ou moins. »
« Comment vous êtes-vous retrouvés tous les deux à voyager ensemble ? » Cale ne croyait tout simplement pas que Carol avait besoin de Silvie comme compagnon de voyage.
« Carol et mon Maître ont été compagnons de voyage autrefois, et Carol n’a pas été facile à retrouver. Nous sommes allés rendre nos hommages sur la tombe de mon Maître, et sommes partis à l’aventure ensemble par la suite. »
C’est donc ça. Il veille sur le disciple de son ancien compagnon de voyage ? Ça ressemble certainement au genre de relation qu’entretiennent Carol et Silvie. Cette situation ne rendait plus Cale perplexe à présent.
Au même moment, Halfleaf s’enquit avec soupçon : « Pourquoi Carol nous fixe-t-il du regard ? »
« Sans doute perdue au milieu d’une réflexion ? »
Tandis que Sylvie parlait, il s’immergea dans l’eau, ne laissant que sa tête exposée à la surface. Il s’était brusquement rappelé que Carol était une femme.
Et c’est a-aussi la Reine Guerrière ! Être nu devant elle, cela ne semble-t-il pas légèrement inapproprié ?
Strictement parlant, la Reine Guerrière n’est-elle pas également considérée comme étant une impératrice ?!
Être nu devant une impératrice… N’est-ce pas là le genre d’action qui vous expédierait automatiquement à la potence ?
Mais, il est un peu trop tard pour songer à cela maintenant…
Silvie eut réellement l’impression d’être un pécheur en regardant en direction de Carol. Il vit Carol sourire un peu en lui accordant un bref regard, puis elle continua d’apprécier la vue de la nudité dévoilée des deux autres hommes.
Merci, ô mon dieu. Elle n’a pas l’air en colère. Et, il semblerait qu’elle soit même de très bonne humeur ! Tant que Carol n’était pas en colère, le cœur de Silvie était en partie plus à l’aise.
Toutefois…
« Hum… » Silvie hésitait un peu à l’idée d’avertir les deux autres. Mais, après y avoir bien réfléchi, si Carol s’habituait à se rincer l’œil sur le corps de Cale, peut-être qu’elle serait plus encline à lui venir en aide ?
Si nous pouvons l’aider à se venger, dans ce cas, même s’il se fait reluquer, ce ne sera pas un problème, n’est-ce pas ? Silvie observa Cale. Ce dernier avait déjà arrêté depuis un bon moment de se nettoyer. Avec la majorité de son corps dans l’eau, au mieux on ne pouvait apercevoir que son torse… Eh bien, plus tôt, Carol l’a déjà vu nu, alors cela ne devrait pas faire une grande différence.
D’un autre côté, Halfleaf continuait à se frotter et à se nettoyer, avec la majorité de son corps exposé hors de l’eau.
« … »
Halfleaf remarqua son regard et s’enquit avec confusion : « Qu’y a-t-il ? »
Silvie n’eut pas le cœur à lui révéler qu’il y avait en ce moment quelqu’un qui se rinçait joyeusement l’œil à la vue de son corps nu.
« Rien… dépêche-toi de faire ta toilette ! Le ragoût devrait être presque prêt ! »
Halfleaf hocha la tête, s’aspergea d’eau une dernière fois, puis marcha ouvertement jusqu’à la rive. Sur le chemin, lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Carol, il prit même le temps de lui sourire.
Les elfes sont-ils tous si ouverts à l’idée de se promener nus devant une personne du sexe opposé ? observa Silvie avec admiration.
Cale le suivit également jusqu’au rivage.
Profitant du fait que le regard de Carol était rivé sur le corps des deux autres, Silvie courut rapidement jusqu’à la rive. Il utilisa ses vêtements pour dissimuler le bas de son corps, et ensuite, alors qu’il se couvrait, il enfila ses vêtements.
Cale le regarda d’un air bizarre et le réprimanda d’une voix forte : « Qu’est-ce que tu as à être gêné comme ça ? Tu es un homme, oui ou non ? Pourquoi est-ce que tu te couvres comme une fille ? Tu crois vraiment qu’on a envie de reluquer ton corps nu ? »
« Je ne le crois pas… » Mais, il semblerait que Carol soit très heureuse d’admirer la vue.
Silvie fut encore une fois admiratif de l’audace de Cale et Halfleaf. Ils ne s’étaient pas couverts du tout. Ils enfilaient même leurs vêtements à une vitesse normale et avaient clairement et complètement été vus par Carol… Toutefois, malgré son admiration, il ne pourrait jamais se détendre en étant nu devant une personne de la gente féminine. Même si Carol ne paraissait en aucune façon être une femme, il ne pouvait toujours pas s’y résoudre !
Alors, Sylvie continua à enfiler ses vêtements avec gêne.
Quand ils furent de retour au campement, Sylvie n’osa pas regarder en direction de Carol.
En comparaison, cette dernière semblait complètement détendue et commenta même : « La flexibilité des muscles sur le corps tout entier de Cale est plutôt flatteuse. Il fera un bon soldat d’investigation. Les muscles des biceps de Halfleaf ne sont pas mal. Il deviendra assurément un expert au tir à l’arc. Silvie, tout ton corps est trop maigre; tu as sans le moindre doute l’apparence d’un barde errant. »
Silvie répondit joyeusement : « Vraiment ? Merci pour ton compliment ! »
« …Ce n’était pas un compliment. »
« Ah bon ? Ce n’en était pas un ? »
« Pffff… »
Ni Halfleaf ni Cale ne purent résister à la tentation. Ils éclatèrent tous les deux de rire.