La Légende du Chevalier du Soleil T2C2 : Souris, Salue la Foule, et Fais la Publicité de l’Église

La Légende du Chevalier du Soleil Tome 2 – Les Tâches Quotidiennes des Chevaliers

Roman version d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 2 : Smile, Wave, and Be the Church’s Human Billboard – Traduit du chinois vers l’anglais par Rena[PR!] et Raylight[PR!]
Chapitre 2 : Sourie, Salue la Foule, et Fais la Publicité de l’Église – Traduit de l’anglais vers le français par Nocta
+ Travail de vérification par LuluHime

À la fin du service de célébration, le futur roi devait parader dans toute la ville comme d’ordinaire, et les Douze Chevaliers Sacrés devaient le suivre comme des moutons.

Aussi, après que Storm et Blaze m’eurent aidé à monter sur mon cheval, ils se mirent tous deux en selle et chevauchèrent derrière moi. Bien évidemment, Leaf et les autres dans la Bonne Faction au Grand Cœur se trouvaient également à ma suite.

Le seul qui avançait à mes côtés était le Chevalier du Jugement, et derrière lui se trouvaient les Chevaliers Sacrés de la Cruelle Faction au Cœur de Pierre.

Devant nous se tenait le prince héritier, notre futur roi. Sur sa gauche et sa droite se trouvaient ses chevaliers royaux les plus fidèles que Judgment et moi-même suivions.

Les effets de l’Hymne du Dieu de la Lumière que j’avais chanté étaient encore assez visibles.   Toutes les personnes qui se tenaient sur le bord de la route étaient si passionnées qu’on aurait cru que le Dieu de la Lumière était vraiment descendu. Les deux côtés de la route étaient saturés de gens dont les acclamations bruyantes manquèrent presque de faire exploser mes tympans.

Ahah ! Si je me souviens bien, la seule autre fois où les gens se sont comportés d’une manière aussi sauvage est lorsque cette troupe de théâtre mondialement connue était venue jouer ici. Mais, quand Sa Majesté le roi se promenait pour mener ses inspections… Eh bien, disons juste que le plus grand espoir que l’on pût avoir pour cette situation eut été que la cité ne se transformât pas en marché de fermiers.

Je me rappelle la dernière fois où ce gros porc de roi avait mené une inspection. Cela s’était produit durant la saison des tomates, aussi il y en avait en abondance… Résultat, les chevaliers royaux qui l’avaient accompagné avaient complètement arrêté de manger des tomates à partir de ce jour. C’était l’une des raisons pour lesquelles le roi n’aurait jamais pu gagner la faveur des chevaliers. S’ils avaient dû accompagner le roi pour quelques inspections de plus, ils n’auraient probablement plus jamais mangé aucun fruit ou légume de toute leur vie.

Peu de temps après le début de notre défilé, Judgment m’observa du coin de l’œil à plusieurs reprises. Pour les spectateurs extérieurs, on aurait dit qu’il me jetait des regards noirs, mais je compris que c’était une expression d’inquiétude. Mon visage était si pâle qu’il était comparable à la couleur de la farine, principalement parce que j’avais vraiment très faim.

La posture à cheval de Judgment était aussi droite qu’une flèche, et ses yeux étaient braqués droit devant. Il émettait une aura menaçante, et l’expression sur son visage laissait penser qu’il ne voulait être approché ni par les vivants ni par les morts. Toutefois, il me demanda à voix basse sur un ton soucieux : « Tu te sens bien ? »

« Non, je ne me sens pas bien ! J’ai tellement faim que je vais en mourir. Je veux manger des sandwichs à la confiture de myrtilles, je veux manger des biscuits au miel, et je veux boire du lait. »

Je marmonnai ma réponse tout en souriant simultanément et en saluant de la main les gens aux alentours. Puisque c’était si bruyant par ici, ils ne pouvaient pas entendre ce que je disais, et de toute façon ils penseraient probablement que je parlais une fois encore de la bienveillance du Dieu de la Lumière.

« … »

Les coins de la bouche de Judgment tressaillirent, et il sembla presque sur le point de sourire. Par chance, son habilité à paraître froid pendant plus de dix ans était égale à ma propre habilité à afficher de faux sourires pendant plus de dix ans, et il força le coin de sa bouche à redescendre, donnant l’impression qu’il était extrêmement de mauvaise humeur. Cependant, en vérité, il me consolait et me dit : « Continue de le supporter juste encore un petit moment, nous pourrons bientôt manger. »

Le supporter pendant un petit moment ? Je pense que, étant donné notre vitesse actuelle, qui était un tantinet plus rapide que marcher, finir notre promenade autour de toute la ville va prendre environ… la journée entière !      

Tu plaisantes, j’espère ? Je vais assurément devenir tellement affamé que je tomberai tête première de mon cheval une fois rendu à mi-chemin !

Un Chevalier du Soleil qui tomberait de son cheval en cours de route pourrait-il toujours être considéré comme un chevalier ? Même si mes compétences de cavalier étaient assez mauvaises… Je veux dire « n’étaient pas si bonnes » ?

Mais, la moindre des choses était de ne pas tomber de cheval. En y repensant, mon maître m’avait déjà mis en garde à ce sujet.

« Mon enfant, en tant que chevalier sacré, même si ta technique à l’épée est nulle… cela importe peu ! Au moins, ta capacité de régénération est très bonne, donc tu ne mourras pas même si tu te fais trancher en morceaux par l’ennemi à plusieurs reprises. »

Cette année-là, j’avais treize ans et j’avais commencé à apprendre le maniement de l’épée auprès de mon maître depuis trois ans. Les autres successeurs des Douze Chevaliers Sacrés avaient tous déjà passé l’évaluation du niveau intermédiaire. Judgment avait même passé l’évaluation du niveau avancé une année auparavant, et il n’y avait que moi qui étais toujours incapable de passer le niveau débutant malgré trois tentatives.

« Mon enfant, en tant que chevalier sacré, si tu ne peux pas maîtriser ton Aura de Combat, ce n’est pas grave ! Au moins, tu as maîtrisé la spécialité des prêtres, le Bouclier de Lumière, et si nous devions comparer leurs effets, un Bouclier de Lumière et une Aura de Combat ne sont pas si différents. »

J’avais seize ans à cette époque, et j’avais suivi l’enseignement de mon maître depuis six ans. Tous les autres successeurs des Douze Chevaliers Sacrés avaient maîtrisé l’Aura de Combat, et il n’y avait que moi qui ne l’avais pas encore maîtrisée. Au fait, Judgment avait maîtrisé son Aura de Combat à treize ans.

« Cependant, mon enfant, en tant que Chevalier Sacré, tu te dois de savoir monter à cheval ! Si tu ne peux pas chevaucher, comment pourrais-tu être toujours appelé un chevalier ? Tu pourrais aussi bien créer les Douze Fantassins Sacrés à la place ! »

À ce moment-là, il se trouvait que, derrière moi, Earth venait tout juste de sauter à cheval par-dessus l’obstacle le plus haut. Sa posture était si gracieuse que même moi j’avais eu envie de l’applaudir.

Maintenant que je regarde en arrière, peut-être que mon lien avec Earth s’est dissout à l’âge de seize ans.

Finalement, mon maître s’était tellement énervé qu’il avait grimpé sur un cheval, s’était placé derrière moi en dégainant l’Épée Divine du Soleil, et m’avait dit : « Monte tout de suite sur ton cheval. Si tu oses tomber encore une fois, je vais t’envoyer rencontrer le Dieu de la Lumière. Tu pourras Lui recommander de créer les Douze Fantassins Sacrés ! »

Fort heureusement, j’avais été tellement effrayé que mon corps s’était pétrifié, et je ne pouvais plus bouger. Le cheval avait aussi été apeuré par la fureur de mon maître et n’avait pas osé bouger lui non plus. Dans cette situation où ni le cavalier ni le cheval n’osaient bouger d’un pouce, par bonheur je n’avais pas été envoyé par mon maître pour être réuni auprès du Dieu de la Lumière.

Toutefois, à partir de ce moment, je n’avais plus jamais osé tomber à nouveau de mon cheval… Ou alors pas à moins que je ne sois 100 % certain que mon maître ne pouvait pas me voir. Et à présent, pour un évènement aussi important, il était entièrement possible que mon maître soit en train de regarder les festivités dans un coin. Donc, si je venais à oser tomber de mon cheval, l’année prochaine, cette date pourrait très bien être devenue l’anniversaire de ma mort.

Mais, si je me promenais pendant une journée entière en étant affamé, peut-être que je m’évanouirais de faim et que je chuterais. Je suppliai anxieusement Judgment pour qu’il m’aide : « Judgment, tu n’as pas des biscuits à la myrtille sur toi ? »

« Non. »

Judgment me regarda. Probablement parce que j’avais l’air si pitoyable, il ajouta rapidement : « Ne t’inquiète pas, le prince héritier est très occupé, et il a prévu de ne parader que dans les rues principales. Ça ne devrait nous prendre que la moitié de la journée pour terminer le défilé. »

Après avoir entendu que j’aurais toujours à attendre la moitié d’une journée, mon cœur sombra dans ma poitrine… Oh non ! Mon visage doit toujours maintenir un sourire brillant.

Depuis tout ce temps, je saluais la foule en agitant ma main gauche d’une manière lente et élégante, mais une fois que j’eus entendu que je devais continuer d’avancer pendant une demi-journée, j’ajustai immédiatement la vitesse de mon bras, ralentissant l’allure après chaque signe de la main…

 

 

« Mon enfant, maintenant je vais t’apprendre comment saluer une foule de la main.

– Maître, ai-je vraiment besoin d’apprendre quelque chose comme saluer de la main ?

– Mon enfant, en utilisant ta vitesse normale pour saluer de la main, si tu dois le faire pendant une minute sans interruption, combien de fois auras-tu fait signe au total ? »

Une minute plus tard…

« Maître, j’ai agité ma main quatre-vingt-huit fois.

– Ensuite, la dernière fois que tu es allé parader avec le roi, combien de temps cela a-t-il duré ?

– Environ trois heures.

– À présent, mon enfant, faisons un peu de mathématiques ! Si tu agites ta main quatre-vingt-huit fois en une minute, après avoir salué pendant trois heures, combien de fois auras-tu tourné ta main au total ?

– Quinze mille huit cent quarante fois.

– Mon enfant, laisse-moi te poser une question de santé : si tu agites la main sans discontinuer quinze mille huit cent quarante fois, à quoi va ressembler ta main ?

– … Je l’ignore.

– C’est pourquoi, mon enfant, tu vas à présent apprendre comment te servir d’un millier de mouvements de la main pour gérer un défilé. Ou tiens-tu à agiter ta main un total de quinze mille huit cent quarante fois durant tes défilés futurs ?

– Maître ! Je vous en prie, vous devez m’apprendre comment saluer de la main ! »

 

 

Plus le défilé est long, plus la vitesse à laquelle on salue doit être lente. Les mouvements de la main doivent devenir plus larges et, en même temps, le haut du bras doit se relaxer et pendre naturellement puisqu’on ne doit utiliser que l’articulation du coude pour bouger l’avant-bras, minimisant l’énergie utilisée et le nombre de gestes de la main. Jusqu’à présent, il a été garanti que même si je devais saluer de la main pendant une session de marche entière, le soir même je pourrais toujours jouer dix-huit tours de mah-jong et serrer des femmes canon dans mes bras comme d’habitude… Non, non ! Je voulais dire que je pourrais toujours pratiquer ma technique à l’épée et corriger des documents comme d’habitude !

C’était la technique pour saluer de la main que mon maître m’avait enseignée !

Même si mon maître m’avait déjà passé sa technique complète pour saluer de la main, je rencontrais quand même des difficultés cette fois. Judgment venait juste de dire que nous devions parader pendant une demi-journée, et ses demi-journées durent environ cinq heures. Si je limitais le nombre de fois où j’agitais la main à un millier, alors je pouvais seulement saluer de la main deux cents fois par heure et 3.33 fois par minutes, ce qui signifiait que je devrais prendre vingt-secondes pour chaque geste !

Ce… ce genre de vitesse pour agiter la main est trop lent : avec une vitesse aussi lente, les gens ne risquaient-ils pas de croire que j’avais des crampes dans les bras ?

Alors que je réfléchissais à une solution, la voix de Storm retentit derrière moi : « Sun, voudrais-tu venir et discuter un peu avec moi ? »

« Mon frère Storm, désirerais-tu parler de la bienveillance du Dieu de la Lumière ou de la dévotion du Dieu de la Lumière ?  »

Bien sûr que je veux ! J’étais en train de chercher quelqu’un, n’importe qui, à qui parler pour passer un peu de temps sans avoir à saluer de la main afin que, par la suite, ma vitesse pour saluer puisse augmenter légèrement. Cependant, je n’aurais jamais pensé que Storm aurait en vérité pris l’initiative de lancer une conversation avec moi.

Mais venant de Storm, démarrer une conversation avec moi était étrange ; il racontait toujours que me parler pendant une minute était aussi épuisant qu’avoir à faire cent fois des œillades. Il nous suffit de discuter pendant dix minutes pour qu’il passe une nuit de sommeil particulièrement bonne la nuit suivante, parce qu’il serait beaucoup trop fatigué.

« Nous n’avons pas besoin de chercher un sujet en particulier, c’est bon de parler de n’importe quoi ; je veux juste prétendre être en train de parler. » Après l’explication précipitée de Storm, il vit mon expression pleine de doutes et ajouta : « Tu sais, il y a des centaines de femmes dans cette rue en ce moment, et cette marche va passer dans plus de dix rues. Si je devais faire un clin d’œil à chacune de ces femmes, alors à la fin du défilé, même si je ne devenais pas aveugle, je souffrirais quand même d’un destin tragique. Aussi, mon maître m’a enseigné une technique pour gérer cette marche avec seulement un millier de clins d’œil ! »

« … » Pourquoi cette phrase me semble-t-elle si familière ?

Juste à ce moment-là, Storm se tourna vers les femmes de chaque côté et leur adressa un sourire élégant, les faisant toutes pousser des cris aigus. Ensuite, il chevaucha immédiatement jusqu’à mes côtés et commença à « discuter » avec moi.

« Mon maître m’a dit que, pour une quelconque raison, les femmes adorent toujours voir deux beaux hommes se tenir très proches l’un de l’autre. Même si le Chevalier du Soleil attitré n’est pas un homme extrêmement beau, au minimum il restera un homme ordinairement beau, aussi on ne peut pas se tromper en allant le trouver et en discutant avec lui. Je n’ai même pas à cligner de l’œil un millier de fois ; même si je ne fais pas de clin d’œil pendant tout le défilé, je n’ai qu’à caresser ton épaule de temps en temps et à remettre de l’ordre dans tes cheveux en bataille pour que toutes les femmes crient jusqu’à s’en évanouir. »

Après avoir entendu cela, mon corps entier devint rigide, et je talonnai inconsciemment le flanc de mon cheval, lui faisant immédiatement faire un bond magnifique sur le côté. Durant cet instant, je pus sentir que moi et le cheval étions entrés dans un état où nos esprits ne faisaient plus qu’un. J’ai suffisamment communiqué mon dégoût d’être touché par un homme à mon cheval, lui permettant d’effectuer une action aussi appropriée !

Mon cheval ! Tu dois être un étalon, mon cher frère ! Quand nous rentrerons, je te laisserai définitivement manger la meilleure herbe.

« …Ne t’inquiète pas, je n’ai aucune envie de toucher des hommes. Je vais simplement bien me tenir et effectuer des clins d’œil un millier de fois ; tu n’as qu’à m’adresser quelques phrases pour passer l’excès de temps. »

Je poussai un soupir de soulagement. Dieu merci je n’avais pas à être touché par Storm. Si je devais être touché, je préférais encore saluer de la main vingt-cinq mille huit cent quarante fois. Dans tous les cas, la nuit, je n’ai pas dix-huit tours de mah-jong à jouer ni de femmes canon à serrer dans mes bras, alors même si ma main devient paralysée, c’est sans importance.

Je souris gentiment et dis : « Dans ce cas, est-ce que mon frère désire parler de la bienveillance du Dieu de la Lumière ou de la dévotion du Dieu de la Lumière ? »

« Ça… » L’expression de Storm semblait indiquer qu’il éprouvait de la difficulté à se décider.

Ensuite, pour m’empêcher de parler de la bienveillance du Dieu de la Lumière ou de la dévotion du Dieu de la Lumière, Storm commença à parler sans arrêt avec enthousiasme. C’était vraiment bien ; je n’avais pas à saluer de la main ou à parler, et à part ma faim tenace, je n’avais aucun sujet de plainte à propos de ma situation actuelle.

Tellement faim, je veux manger quelque chose…

J’observai le Chevalier de la Tempête de haut en bas. Si les humains pouvaient être mangés, je me demande quelle partie serait la plus savoureuse. La poitrine, la cuisse, le mollet

Storm cessa lentement de parler, et me demanda d’un ton inhabituel : « Ai-je dit quelque chose de mal ? Sun, pourquoi m’adresses-tu un regard aussi étrange ? »

En entendant cela, je secouai la tête, et baissai simplement les yeux. Je ne regardai plus Storm à nouveau, afin d’éviter qu’il me dise que je le regardais d’une façon étrange encore une fois. Cependant, en baissant la tête, je vis deux oreilles de cheval qui pointaient vers le haut. Puisque les oreilles de cochon en ragoût sont vraiment délicieuses, les oreilles de cheval ne devraient pas être mauvaises non plus, n’est-ce pas ?

« S-Sun… » Storm m’appela encore, un peu hésitant. Cependant, j’étais trop occupé à saliver en fantasmant sur les oreilles du cheval et je n’avais même pas le temps pour lui répondre. Mais, il éleva la voix pour crier : « Sun ! Dépêche-toi de regarder, il y a de l’agitation ! »

Je levai la tête vers le haut et aperçus une grosse tomate rouge être lancée dans le ciel. Avec le ciel bleu et les nuages blancs comme décor, elle semblait même encore plus pulpeuse et colorée… Une tomate vraiment délicieuse !

La tomate dessina un arc parfait dans les airs…

Splat!

En fin de compte, elle atterrit sur le Chevalier du Jugement. La foule se tut soudainement et se mua en une mer d’un silence de mort.

Bien, bien ! Vu la relation qu’il y a entre Judgment et moi, il devrait être facile d’obtenir une tomate de sa part ! J’avalai ma salive, et criai : « Judgment… » Donne-moi cette tomate pour que je puisse la manger !

Avant que j’eusse pu finir, Judgment avait déjà calmement retiré la tomate de ses vêtements. Puis, il employa ses capacités extraordinairement bonnes en équitation pour piétiner la tomate et la réduire en bouillie.

Après cela, il dévisagea froidement la personne qui avait jeté la tomate et lui dit : « La prochaine fois, ton destin sera le même ! »

Voyant la tomate qui avait été piétinée et réduite en bouillie, le courage de cette personne s’évanouit immédiatement sans laisser de trace. Il se glissa avec un air découragé dans la foule, et bientôt même son ombre n’était plus visible.

Tomate… Je fixai les vêtements de Judgment, qui étaient tachés avec des traces de tomate, et ensuite je contemplai la tomate sur le sol qui avait été réduite à néant. Ma tomate ! Enflure ! Pourquoi l’as-tu jetée sur Judgment ? Pourquoi ne pas l’avoir lancée sur moi ? J’ai tellement faim que j’en suis déjà au point de vouloir mordre les oreilles d’un cheval, alors pourquoi ne pas me jeter la tomate pour que je puisse la manger ?

Cette tomate est vraiment fragrante ! Parce qu’elle avait été piétinée en bouillie, son odeur était encore plus forte. Ah, ah ! J’ai vraiment envie de manger des tomates. J’ai oublié de dire à Adair qu’il devait aussi me préparer des fruits après le repas. En premier, je mangerai un sandwich à la confiture de myrtilles tout en buvant du lait, et occasionnellement j’attraperai quelques biscuits au miel. Finalement, je croquerai sans pitié dans une tomate. Le simple fait de l’imaginer me fait penser que ce doit être la chose la plus merveilleuse au monde.

« Chevalier du Soleil, pourrais-tu… Chevalier du Soleil ? À quoi penses-tu ? »

À quoi est ce que je pense ? Je souris, l’esprit encore un peu dans le vague, alors que je répondais : « Tellement faim… »

« Ah ? »

« Chevalier du Soleil, combien de temps te faut-il pour choisir un prénom ? Je te prierais de ne pas me faire perdre mon temps, d’accord ? »

En entendant la voix grave et froide de Judgment, je repris abruptement mes esprits, uniquement pour découvrir qu’il y avait environ un millier d’yeux qui me fixaient de tous les côtés.

C’est mauvais ! Je suis vraiment entré en transe à cause de la faim.

Comme j’étais un peu incertain de la situation, je ne pus qu’observer autour de moi. Devant moi se tenaient un homme et une femme. En regardant leurs mouvements, je conclus qu’ils semblaient être maris et femmes. De plus, dans les bras de la mère, il y avait un nouveau-né. Songeant à ce que Judgment avait mentionné à propos de « choisir un prénom », je sus immédiatement ce que j’avais à faire !

J’affichai aussitôt un sourire extrêmement radieux, et annonçai : « Son prénom sera Haphamée1 dans ce cas. Je prie pour que cette petite fille devienne aussi douce que le miel et aussi gracieuse que Grisia. »

Je ne peux pas me tromper ! Ils sont définitivement en train de me demander de nommer cette enfant. Ce genre de chose m’est arrivé un certain nombre de fois déjà, si souvent en fait que, dès que je vois un nourrisson qui a moins d’une semaine, j’éprouve le désir ardent d’aider à le nommer.

« Oh ! »

La foule fut frappée d’une soudaine réalisation et, un par un, ils commencèrent à s’exclamer : « Quel joli nom : Haphamée, Haphamée ! »

Ouf ! Comme je le pensais, j’avais raison. C’est une bonne chose que ma réaction ait été rapide, et qu’elle m’ait au moins évité une crise d’humiliation. Je m’admire vraiment pour avoir même été capable d’une telle répartie… Toutefois, maintenant que j’y pense, ce couple ne semble pas être très satisfait avec ce prénom. Leur expression semble être un peu étrange.

C’est un peu inhabituel. Normalement, me demander de choisir le prénom n’est rien de plus qu’un geste pour porter chance. Ainsi, tant que ce n’est pas un nom étrange, d’habitude les gens sont heureux de le recevoir. De plus, bien que le prénom Haphamée ne soit pas si commun, il ne sonne pas si mal, n’est-ce pas ?  

À cet instant, Storm se pencha vers moi du haut de son cheval. Avec un visage empreint d’embarras, il murmura à mon oreille : « Leur enfant n’est pas une fille, mais un garçon. »

« … »

Note de bas de page

1 Haphamée : le nom d’origine est 珍萼 (littéralement « zhēn è »), qui est constitué de deux caractères chinois utilisés communément dans les prénoms des filles. Quand Sun nomme le bébé, il mentionne spécifiquement 珍宝 (littéralement « joyaux » ou « objet précieux ») 的珍, 花萼 (littéralement « pétale de fleur ») 的萼, ainsi ce nom est un vœu pour que ce bébé soit aussi beau qu’une fleur précieuse. Cependant, “珍萼” est prononcé exactement de la même manière que “真饿,” qui signifie « tellement faim ». Yu Wo a choisi le nom anglais « Hungri » pour « hungry » soit « affamé », donc la signification du nom a aussi été altérée pour des raisons cohérences dans le texte traduit.

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