La Légende du Chevalier du Soleil T4C6 : Vaincs Tes Ennemis En Chemin

La Légende du Chevalier du Soleil Tome 4 – Tuer un Dragon

Roman d’origine en chinois par : (Yu Wo)


Chapter 6 : Defeat Enemies Along the Way – traduit du chinois vers l’anglais par Azakura[PR!]
Chapitre 6 : Vaincs Tes Ennemis En Chemin – traduit de l’anglais au français par Nocta
+ travail de vérification par Yukomin

Après avoir lancé le sort des Ailes de Dieu sur moi, je m’obligeai à courir à toute allure pendant une demi-heure pour rejoindre le reste de l’équipe.

Je pensais qu’ils seraient plus loin, mais ils étaient en fait étonnamment proches… En y repensant, je faillis être saisi de sueurs froides. Si j’étais resté une seconde de plus à discuter avec Ecilan, ils m’auraient peut-être déjà rattrapé.

Cependant, tandis que je m’approchais d’eux, je réalisai qu’ils étaient en train de faire une pause. Le feu de camp avait l’air d’être allumé depuis un bon moment déjà.

S’ils sont parvenus à se rapprocher autant de moi, pourquoi n’ont-ils pas continué leur poursuite ?

Bien que mon cœur fût rempli de soupçons, je lançai le sort Bouclier de Lumière sur moi, puis j’essayai de rester vigilant afin d’être prêt à m’enfuir à tout instant.

Contrairement à ce à quoi je m’attendais, personne ne ressemblait aux « gracieux, magnifiques et formidables chevaliers sacrés » dont Sybil ne cessait de faire les louanges. À la place, ils étaient tous allongés sur le sol de façon désordonnée, appuyés sur des branches, dormant directement dans la poussière, ou utilisant simplement les jambes de leur compagnon comme oreiller. D’après leur posture, j’imagine que tout le monde serait capable de deviner… qu’ils sont extrêmement fatigués.

Tous les chevaliers sacrés se ressemblaient : ils étaient sales, fatigués, et dormaient comme des loirs. Je n’arrivais même pas à distinguer lequel d’entre eux était le Chevalier de Flamme !

En plus, ils n’ont même pas assigné de chevalier sacré pour monter la garde durant la nuit !

Seules Yuna et Sybil étaient encore éveillées. Elles étaient toutes les deux assises au milieu des chevaliers sacrés qui étaient étendus sur le sol comme un tas de feuilles mortes Elles paraissent un peu fatiguées, mais si on les comparait aux chevaliers à leurs côtés, elles semblaient bien plus énergiques.

Cependant, même si elles semblent énergiques, il est impossible que les chevaliers sacrés aient confié la tâche de monter la garde à deux étrangères pendant qu’eux dorment, n’est-pas ?

La scène sous mes yeux me laissait complètement sans voix. Si je n’avais pas craint pour la vie de Sybil et de Yuna, je me serais contenté de rassembler une grande quantité de l’élément de la foudre pour la faire tomber sur eux. Même « un dieu marchant parmi les vivants » serait réexpédié au paradis après une telle attaque.

Après avoir avancé de quelques pas, je fus assailli par une forte odeur de sueur. C’était terriblement malodorant et aigre, très semblable à l’odeur de la nourriture en décomposition. C’est un mystère que Sybil et Yuna puissent quand même rester assises au beau milieu de ces chevaliers puants sans tourner de l’œil.

À cet instant-là, Sybil me remarqua. Elle arborait un air perplexe et incertain, quand elle tourna la tête vers moi, ne semblant pas sûre de savoir si elle devait sonner l’alarme ou non. En dépit de sa réaction, pas une seule personne parmi les chevaliers sacrés ne se rendit compte de la situation. Qui plus est, aucun d’entre eux ne bougea d’un pouce.

Alors que je sortais du couvert des arbres, les yeux de Sybil s’agrandirent. Je lui fis rapidement signe avec ma main pour lui dire de garder le silence, et je dispersai même l’élément sacré qui camouflait mon visage. Toutefois, elle continuait de me regarder avec les sourcils froncés, comme si elle ne m’avait pas reconnu. Mais, pourquoi ? J’ai clairement déjà dispersé l’élément qui couvrait mon visage…

Soudainement, je me rappelai qu’Ecilan avait lourdement insisté pour que j’enfile un masque qui recouvrirait l’intégralité de mon visage. Ne me dîtes pas que…

Je retirai mon masque.

Les yeux de Sybil s’agrandirent de nouveau, et elle laissa échapper un soupir de soulagement. Elle tira sur la manche de Yuna qui était assise à côté d’elle, lui faisant signe de regarder dans ma direction. Yuna détourna son regard du feu. Une fois qu’elle me fit face, elle manqua de laisser échapper un cri, et porta même les mains à sa bouche pour étouffer le son.

Je ne peux pas m’empêcher de remarquer que, quand les gens me regardent, ils tournent toujours leur visage vers moi… Non, c’est faux ! Ils se servent de leurs « yeux » pour me regarder avant d’être capables de me remarquer.

Pourquoi est-ce différent de ce que je fais ? Je n’ai pas besoin de faire face à quoi que ce soit, ou même d’utiliser mes yeux, pour pouvoir voir tout ce qui m’entoure.

C’est pour cette raison qu’Ecilan a dit que j’étais aveugle… Je ne pus m’empêcher de toucher mes yeux. C’est étrange. J’arrive pourtant à « voir » les objets. C’est juste que la méthode que j’emploie est différente de celle des autres.

Elle est différente de celle des autres… Dans ce cas, qui suis-je exactement ?

J’hésitai, mais je remis quand même le masque. Dans tous les cas, je me sens soulagé quand personne ne peut voir mon visage.

« Grisia. »

Sybil courut vers moi et parla à voix basse : « Pourquoi es-tu venu ici ? »

« La vitesse à laquelle ils avancent est trop rapide. Ils m’ont presque rattrapé. Pourquoi ne les avez-vous pas retardés ? » la questionnai-je en retour au même volume.

Sybil leva les yeux au ciel et continua de parler doucement : « Tu n’as pas idée d’à quel point le Chevalier de Flamme s’est montré féroce envers nous. Quand nous parlions trop, il nous engueulait en criant qu’il allait nous abandonner, Yuna et moi, sur le bord de la route, mais nous l’avons supplié avec persistance pour qu’il ne nous laisse pas là. Même l’excuse qu’un nécromancien en avait après nos vies ne nous a été d’aucune utilité… »

« Alors, il vous a abandonnées ? »

Sybil me fixa d’un regard stupéfait après avoir entendu ce que je venais de dire. Elle répondit comme si c’était l’évidence : « Bien sûr que non. »

Je reniflai avec dédain et répliquai : « S’il avait voulu vous abandonner, il l’aurait fait depuis longtemps. Pourquoi a-t-il perdu son temps à vous engueuler ? En résumé, ses paroles sont blessantes, mais en réalité il a le cœur tendre… »

« Qu’est-ce que tu en sais ? » rétorqua Sybil, mécontente. « Il aurait vraiment pu nous abandonner ! Tu n’as pas vu comment il était, quand il nous criait dessus. Il s’est montré vraiment méchant ! Il va sans dire que le Chevalier de Flamme est le plus féroce des Douze Chevaliers Sacrés. »

« Je… »

Je voulais dire que je le savais, bien sûr, mais je m’arrêtai brusquement de parler. Peut-être que je n’en suis pas si sûr ? D’abord, je ne connais pas le Chevalier de Flamme, donc c’était impossible que je sache s’il allait les abandonner ou non. Après tout, au début, il n’avait pas l’intention de les amener avec lui, n’est-ce-pas ?

« Alors, tu as finalement mordu à l’hameçon ? »

Je fus pris de cours. Au moment où j’entendis ces mots, la terre autour de moi explosa, et une personne surgit du sol. La quantité de l’élément du feu et de l’élément sacré de cette personne était bien plus grande que celle de tous les chevaliers sacrés réunis devant moi. Je n’arrive pas à croire que je ne l’ai pas remarqué… La réserve d’élément sacré chez Ecilan est anormalement élevée ; j’aurais dû me douter que Blaze, qui est également l’un des Douze Chevaliers Sacrés, posséderait une quantité phénoménale de l’élément sacré contrairement à un chevalier sacré ordinaire !

Et, alors, je me rendis compte de quelque chose d’autre. Dans la pile de chevaliers éparpillés sur le sol… il n’y a que sept personnes !

Le Chevalier de Flamme leva son épée géante et la porta à mon cou, pourtant je l’ignorai complètement pour confronter Sybil et Yuna. Essayant de toutes mes forces d’empêcher ma voix de trembler, je prétendis être calme et leur demandai : « Pourquoi m’avez-vous piégé ? »

Elles me fixèrent du regard et se mirent à bégayer tellement qu’elles ne parvinrent pas à former ne serait-ce qu’une demi-phrase cohérente.

Il était impossible qu’elles n’eussent pas remarqué l’absence du Chevalier de Flamme dans la pile de chevaliers par terre… Et, pourtant, elles n’avaient pas pris la peine de me mettre en garde ! Elles avaient même joué le jeu avec lui !

Tout à coup, le Chevalier de Flamme éclata de rire et déclara : « Excellent, excellent ! C’est la première fois que quelqu’un ose complètement m’ignorer ! Pour exprimer mon respect envers toi, je m’assurerai que ton voyage en enfer soit sans douleur. »

En entendant cela, je reportai mon attention sur le Chevalier de Flamme et lui répondis avec indifférence : « Fais comme il te plaira, à condition que cela ne te dérange pas que les sept chevaliers sacrés par terre m’accompagnent dans la mort. »

Le Chevalier de Flamme fut frappé de stupeur en entendant mes paroles. Puis, il s’empressa de hurler en réponse : « Que veux-tu dire ? »

« Même s’ils prétendent être endormis, la fatigue qu’ils ressentent est réelle. » Je ris froidement et poursuivis : « Ils sont si épuisés qu’ils n’ont eu conscience de ma présence qu’une fois emprisonnés par mes chaînes des ténèbres, après que j’aie eu positionné des os sous terre pour leur percer le cœur ! »

Le Chevalier de Flamme se retourna vivement pour vérifier. Chacun de ses chevaliers sacrés était en train de se débattre, et pourtant ils semblaient incapables de bouger ou de se lever.

Néanmoins, pas même une once d’inquiétude transparut dans son expression. À la place, avec le visage teinté de rage, il rugit en s’adressant à ses propres chevaliers : « Dépêchez-vous de vous libérer de ces choses ! Qu’est-ce que vous attendez ? Vraiment, vous faire prendre en otage… n’avez-vous donc pas honte ?! »

Un des chevaliers cria en retour : « N-nous avons essayé, mais nous n’arrivons pas à nous libérer, Capitaine ! »

En entendant cette réponse, le Chevalier de Flamme resta sans voix. À cet instant-là, je m’enquis lentement : « Alors, Chikus. Que dirais-tu de me laisser partir maintenant ? »

Il tourna immédiatement la tête pour me faire face, m’interrogeant avec incrédulité : « Comment m’as-tu appelé ? »

« Chaînes des Ténèbres ! »

Je rugis ces mots. Des chaînes noires densément compactées émergèrent rapidement autour du Chevalier de Flamme. Elles se rétrécirent vite, formant le second cocon humain après celui que j’avais confectionné pour Ecilan.

Cependant, le Chevalier de Flamme garda son calme et sa contenance, comme s’il n’était pas prisonnier d’un cocon géant fait de chaînes. Il se contenta de renifler avec dédain et de me railler : « Utiliser la magie des ténèbres pour affronter l’un des Douze Chevaliers Sacrés ? Tu pourrais aussi bien te servir d’une torche pour essayer de faire évaporer l’eau d’une rivière ! »

« Décharge Électrique ! » criai-je, comme j’exécutais l’unique magie de la foudre que la licorne m’avait appris. L’éclair suivit les chaînes des ténèbres et encercla le Chevalier de Flamme.

« … Ahhhh ! »

Un puissant et mortel courant électrique parcourut les chaînes, mais le Chevalier de Flamme poussa seulement un grognement étouffé avant d’émettre ensuite de la lumière sacrée dans une tentative pour faire fondre l’élément des ténèbres dont étaient faites chaînes. Toutefois, alors qu’il essayait de les faire fondre, je le ligotai rapidement avec de nouvelles chaînes et le récompensai gracieusement d’une nouvelle décharge électrique… Après quelques tentatives, il ouvrit la bouche pour parler. J’éprouvai alors l’envie d’approuver la phrase « un dieu marchant parmi les vivants » pour le décrire. Cet homme ressemblait à tout sauf  à un être humain ordinaire.

D’un ton empli de doutes, il me questionna : « Pour posséder un élément des ténèbres aussi puissant… Mais, qui es-tu donc ? »

Je ne pus m’empêcher de me sentir affecté par sa question. Je suis celui qui, plus que quiconque, veut connaître la réponse à cette question !

Toutefois, je cachai mon anxiété et demandai en retour : « Ecilan a dit que je suis le Chevalier du Soleil. Qu’en penses-tu ? »

Le Chevalier de Flamme provoqua une violente explosion de lumière sacrée. D’un seul coup, l’élément des ténèbres que j’avais rassemblé fut complètement dispersé. Par chance, les chaînes qui entouraient les autres chevaliers ne furent pas touchées. J’avais toujours des otages sous la main pour le menacer.

« Pfff ! » Il répondit d’un ton glacial : « As-tu l’intention de continuer à raconter des mensonges pour distraire mon attention ? Tu essayes de me duper, hein ? »

Ayant dit ce qu’il voulait, il se précipita brusquement vers moi. Je le fixai avec un regard vide, pendant un instant, avant d’être capable de réagir. Lorsque je me servis des otages pour le menacer, il interrompit son élan, mais il était déjà à moins d’un mètre de moi.

Surpris, je m’exclamai précipitamment : « Attends une seconde, et ne sois pas aussi brusque ! Ne me dis pas que tu ne te préoccupes pas des chevaliers sacrés… »

« Si tu en as les tripes, alors vas-y, tue-les ! »

Tout en rugissant ces mots, il tendit sa main, m’agrippant puissamment par le col, et attira mon visage à moins de dix centimètres du sien. Il ajouta férocement : « Je ne sais pas comment tu as réussi à soumettre Ice, mais il a dû tomber dans un piège sournois ! Si tu penses que je vais combattre honorablement comme le fait Ice, que je vais te donner l’opportunité d’utiliser tes coups bas, tu te trompes complètement ! Tant que je peux te tabasser jusqu’à te réduire en bouillie, merde, je me fous du reste ! Tu es un tel obstacle ! »

Un obstacle ? Je restai perplexe un instant avant de répliquer : « Oh, c’est vrai. N’es-tu pas à la recherche du Chevalier du Soleil ? Mais, tu vois, Ecilan a vraiment dit que c’était moi… »

« La ferme ! » Le Chevalier de Flammes eût l’air d’utiliser toute la puissance de ses cordes vocales pour rugir : « C’est impossible que tu sois Sun ! C’est définitivement impossible ! »

Définitivement impossible ? Je vois, c’est donc ainsi… Je demandai avec une voix dénuée d’émotion : « Ok, donc si c’est définitivement impossible que je sois le Chevalier du Soleil, dans ce cas ça veut dire qu’Ecilan me ment ? »

Le Chevalier de Flamme hurla avec rage : « Tu n’es pas autorisé à bafouer le nom de Sun plus longtemps ! Sun n’est absolument pas un tas de merde comme toi ! Jamais de sa vie il ne blesserait un autre chevalier sacré ! Jamais ! »

Après s’être époumoné, il leva sa longue épée géante et l’abattit sur moi. Une chaîne des ténèbres s’enroula immédiatement autour de sa main, l’empêchant d’achever son geste. Mais, avec juste une illumination de lumière sacrée, la chaîne se dissipa à nouveau. Même ainsi, ce court délai me laissa suffisamment de temps pour m’échapper de son emprise.

Je reculai de plusieurs pas, encore et encore, avant de m’exclamer : « Prison d’Os ! »

Telle une vision d’horreur, des os blancs surgirent du sol, s’accumulant couche par couche pour former des murs blancs faits d’ossements. Cependant, le Chevalier de Flamme n’eut même pas l’air d’y prêter la moindre attention. D’un geste de son épée, les os furent coupés aussi facilement que du papier.

Prison d’Os ! Je renforçai immédiatement les murs d’os avec de nouvelles couches.

« Ne bouge pas ! N’approche pas ! » l’avertis-je d’une voix menaçante. « À moins que tu ne veuilles voir tes chevaliers sacrés mourir sous tes yeux ! »

Je resserrai les chaînes autour des sept chevaliers sacrés, mais ils ne laissèrent échapper qu’un unique cri avant de ne plus émettre le moindre son. Toutefois, un seul cri fut suffisant. Comme je m’y attendais, le Chevalier de Flamme arrêta ses tentatives pour m’attaquer. Son expression laissait suggérer qu’il était sur le point d’exploser, mais il ne continua pas son assaut.

Même si ce chevalier n’arrête pas de me mettre au défi de les tuer, il n’y a vraiment que sa langue qui soit aiguisée, car il a le cœur tendre. Après avoir entendu le gémissement de ses chevaliers sacrés… Non ! Ce n’était même pas un gémissement. C’était juste un cri étouffé, mais ça a été suffisant pour l’arrêter. À présent, il n’ose plus lever la main sur moi.

Puisque je ne suis pas le Chevalier du Soleil, si je blesse les chevaliers sacrés, et même si je tue le Chevalier de Flamme, c’est sans importance, n’est-ce pas ?

Me sentant d’humeur insolente, j’ordonnai au Chevalier des Flammes : « Toi, poignarde-toi avec ton épée ! »

Quand le Chevalier de Flamme m’entendit, ses yeux devinrent si grands qu’on aurait dit qu’ils allaient se fendre en deux.

Yuna poussa un cri perçant : « Grisia, ne fais pas ça ! Ils veulent juste récupérer le Chevalier de Glace ! »

« Alors, tu crois vraiment ce qu’il dit ? » Je lui répondis avec cynisme et ridicule. Au même instant, afin de ne prendre aucun risque, je fabriquai plusieurs épées en os et les suspendis toutes au-dessus des chevaliers sacrés.

« Arrête ! »

Le Chevalier de Flamme leva son Épée Divine de Flamme une nouvelle fois, mais son geste et son cri disparurent simultanément tous les deux lorsque je posai une épée d’os au-dessus de la gorge d’un des chevaliers sacrés.

Bien qu’il baissât sa lame, sa voix tremblait de rage, lorsqu’il grogna : « Personne n’a le droit de poser une lame sur la gorge de mon vice-capitaine ! »

Je m’en doutais, j’ai choisi la bonne personne ! J’affichai un sourire suffisant. Depuis le début, ce chevalier sacré était celui chargé de répondre aux questions du Chevalier de Flamme. Je pouvais sentir qu’il était un peu différent du reste des chevaliers sacrés.

« Grisia, calme-toi ! » Yuna arborait un air si anxieux qu’elle semblait être au bord des larmes. Elle sanglota : « Laisse-les partir ! Le Chevalier de Flamme est l’un des Douze Chevaliers Sacrés ! Ils ne mentent jamais, et il veut vraiment juste sauver le Chevalier de Glace… »

La voix de Yuna disparut brusquement.

Aïe !

Soudain, je ressentis une violente douleur dans mon dos. Ce ne fut qu’à cet instant-là que je remarquai qu’une flèche était plantée dans mon corps ; Sybil se tenait non loin de là, son arc levé…

Le Chevalier des Flammes saisit cette opportunité pour m’attaquer. Je parvins de justesse à reculer d’un pas, mais sa gigantesque épée trancha tout de même mon épaule gauche jusqu’à ma poitrine, créant une large plaie béante.

Cela se termina avec un coup à l’estomac ; le Chevalier de Flamme me fit tomber à terre d’un coup de pied. Mon corps était étalé sur le sol, tandis que le Chevalier de Flamme pressait son genou contre mon abdomen pour me restreindre. Puis, il appuya de nouveau son Épée Divine de Flamme contre mon cou.

Mais, ce n’est absolument pas nécessaire. Si je le pouvais, je lui confirmerais que la douleur est tellement forte que je suis incapable de me lever. Rassembler l’élément des ténèbres est encore plus impossible. Hélas, j’ai si mal que je ne peux même pas ouvrir la bouche pour lui garantir tout ça.

« Grisia ! »

Sybil et Yuna accoururent. Même si Sybil était celle qui m’avait tiré dessus avec son arc un instant auparavant, elle était à présent anxieusement en train de négocier avec le Chevalier de Flamme : « Chevalier de Flamme ! Vous nous aviez promis que vous ne le tueriez pas ! »

« C’est pour ça qu’il est toujours en vie. » Il ne se retourna même pas vers elles, lorsqu’il leur répondit.

Je ris avec amertume. Et, dire que je pensais que c’était parce que j’avais reculé d’un pas que j’étais toujours en vie… Mais, apparemment non ? C’est uniquement parce que le Chevalier de Flamme se sentait d’humeur à faire preuve d’un peu de compassion ?

« Mais, mais… » Sybil bégaya avec anxiété, incapable de formuler ne serait-ce qu’une demi-phrase. Tout ce qu’elle parvint à faire fut de se tourner vers moi pour me dire : « Je suis désolée Grisia. Ne bouge pas imprudemment. Le Chevalier de Flamme ne te blessera pas. »

Oh ? À moins de me tuer, je ne crois pas qu’il puisse me blesser davantage.

Le Chevalier de Flamme s’exclama : « Il est temps pour moi de voir à quoi tu ressembles, ordure », tout en approchant sa main pour saisir mon masque.   

À ce stade, je perdis soudainement toute envie de me débattre. Je ferais aussi bien de le laisser voir mon visage. Peut-être même que je pourrais enfin savoir si je suis vraiment le Chevalier du Soleil ou non. Quel que soit le résultat, même si je ne suis pas le Chevalier du Soleil, ou même si mon visage finit sur les affiches des criminels recherchés à cause de cela, plus rien n’a d’importance.

Dis-le-moi ! Est-ce que je suis le Chevalier du Soleil, ou est-ce que je ne le suis pas ? Est-ce qu’Ecilan m’a vraiment menti ? Les yeux du Chevalier de Flamme s’agrandirent, et il poussa un cri d’exclamation.

« Tu… »

« Tu » ?

Est-ce que c’est : « “Tu” es vraiment le Chevalier du Soleil ? »

Ou est-ce : « En fin de compte, tu n’es qu’un misérable nécromancien recherché ? »

Qu’est-ce qui vient après le mot « “Tu” » ?

Je l’ignorais ; le Chevalier de Flamme était depuis longtemps hors de mon champ de vision. Je couvris mes deux yeux de mes mains, même si ce geste ne m’empêchait pas de voir…

Je criai : « Pourquoi ? Pourquoi m’as-tu enlevé pile à ce moment ? »

« Scarlet ! »

Je me redressai et me tournai pour faire face à la petite fille, pendant que je criais son nom. Par la suite, je crachai une mare de sang. Ma conscience commença subitement à s’estomper. Tandis qu’un voile de ténèbres m’enveloppait, j’entendis la voix douce d’une petite fille. Elle contenait une pointe de compassion et une pointe de pitié…

« Parce qu’ils essayent de te tromper, Grisia. Ils te mentent. »

Oh ? Donc, en plus d’Ecilan qui me ment, il y a aussi Sybil, Yuna, et même le Chevalier de Flamme ?

Dans ce cas, cela ne veut-il pas simplement dire que tout le monde me ment ?

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