½ Prince T1C3 : Un loup gentil et amical

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½ Prince Tome 1 – Le début d’une légende

Roman version d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 3: A Gentle and Friendly Wolf – Traduit du chinois vers l’anglais par Erialis[PR!]
Chapitre 3 : Un Loup Gentil et Amical – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

« Prince, je pense que ça n’a aucun sens de continuer comme ça », dit Lolidragon, son ton et son regard tous les deux suppliants.

Mes sourcils se froncèrent. Soupir ! Comme je m’y attendais, on y vient.

« Très bien, faisons ce qu’il est nécessaire de faire ! » Agrippant ses épaules avec force, je regardai Lolidragon d’une expression ferme.

« Tu es enfin d’accord… » Voyant à quel point elle avait l’air émerveillé, je pensai, Soupir ! Oublions ça, tant que ça la rend heureuse…

« Ouuaaaiis ! Nous sommes enfin sortis de la région des nouveaux venus, ouf ! Je commençais à m’ennuyer à mourir à force de rester dans cette région minuscule », dit-elle, enthousiaste.

Soupir ! Pour dire la vérité, je ressentais toujours que la Cave aux Squelettes à proximité était un excellent endroit pour s’entraîner. Malgré le fait que l’expérience offerte était très pauvre pour le niveau trente-trois de Lolidragon et mon niveau trente-cinq (sans oublier le niveau trente-trois de Meatbun !),  nous pouvions vaincre les monstres en quelques secondes la majorité du temps. De ce fait, nous ne montions pas de niveau trop lentement. J’avais prévu de continuer comme ça jusqu’au niveau quarante, mais Lolidragon commençait à se sentir agitée. Elle gémissait continuellement en disant vouloir aller dans les grandes cités…

Ainsi, après trois jours – durant lesquels mes oreilles manquèrent de devenir sourdes à force de l’entendre gémir sans arrêt – je fis mes adieux aux squelettes à contrecœur…

Allons-y ! Après tout, j’étais quand même curieux de voir le monde extérieur. Après avoir payé pour nos frais de voyage, Lolidragon et moi quittâmes le village des nouveaux venus et entreprîmes notre voyage pour un nouveau monde.

« Prince, pourquoi as-tu choisi la Cité de l’Étoile au lieu de la Cité du Soleil et de la Cité de la Lune ? » demanda-t-elle juste avant que nous arrivions.

Je haussai les épaules. « Mon frère traîne à la Cité de l’Étoile, et n’arrête pas de me parler des meilleurs endroits où s’entraîner là-bas. Je me disais que, puisque j’étais quelque peu familier avec elle, nous ferions aussi bien d’y aller ! »

En atteignant la Cité de l’Étoile, je ne pensais qu’à un seul mot pour la décrire : belle. C’était vraiment une belle ville, avec ses rues et bâtiments pittoresques de style européen, et un ciel étoilé à perte de vue. Sortant d’un point de téléportation et marchant le long des rues pavées blanches, je me sentis comme si j’étais devenu plus élégant et plus raffiné.

Lolidragon s’accrocha à moi pendant que nous marchions. Ne vous méprenez pas ; c’est uniquement un arrangement secret entre nous deux. Chaque fois que nous avions à apparaître à un endroit où il y avait d’autres joueurs, nous démontrions notre affection, autrement… Eh bien, je suis certain que tout le monde en a compris le but. (Soupir ! Ma capacité Souplesse a même atteint le niveau trois à cause de toutes ces jolies filles me poursuivant comme des possédées…) Malgré tout, peu importe où nous allions, les filles à proximité se changeaient en statues et m’observaient, hébétées, pour ensuite se tourner afin de jeter un regard venimeux à Lolidragon.

« Prince, pouvons-nous dîner dans un restaurant chic ? S’il-te-plait ? » demanda Lolidragon en me regardant, suppliante, et je me grattai la tête.

Ça semblait être une excellente idée. Après tout, dans le village des nouveaux venus, la meilleure nourriture que tu pouvais obtenir était les chignons de pain de viande. Cependant, depuis que j’avais accidentellement pris Meatbun pour un chignon de pain de viande normal, et avais essayé d’en prendre une bouchée, je m’étais contenté de manger des mantous.

« Très bien. Après tout, nous avons bien plus d’argent que nécessaire, alors allons goûter à la saveur locale ! »

Après avoir soigneusement recherché à travers un catalogue, Lolidragon et moi optâmes pour un restaurant au bord du lac. Le bâtiment était principalement construit avec des vitres claires et, alors que nous entrions, une jolie serveuse vint nous accueillir.

« Une table pour deux, je vous prie », dis-je à la serveuse avec un léger sourire (que Lolidragon avait gravé en moi), ayant tout l’air d’un prince.

La jolie serveuse se transforma en statue. Merde, pensai-je, pris de sueurs froides. Je ne m’attendais pas à ce que les serveurs ici soient de vraies personnes ! Sans y penser, je resserrai mon étreinte autour du bras droit de Lolidragon.

« Un beau gosssse ! » s’écria d’émerveillement la jolie serveuse. C’était un cri faible, alors seules les personnes au rez-de-chaussée avaient entendu. Je paniquai lorsque toutes les têtes se tournèrent pour me regarder, en pensant : Que- que devrais-je faire maintenant ? Oh seigneur, il semblerait que ce sera difficile de même prendre une bouchée.

« Maintiens ton aura raffinée et ne t’inquiète pas ! Avec une marchandise de première classe comme toi en plus d’une superbe beauté fatale comme moi, personne n’aura l’audace de nous approcher », m’envoya en message privé Lolidragon. Elle, la beauté inégalée, m’avait appris cette astuce. Elle m’avait dit : plus tu seras observé, plus tu auras besoin de te présenter comme une marchandise supérieure. De cette façon, tu les feras se sentir inférieurs, et ils n’oseront pas approcher.

Combattant l’envie de m’enfuir, j’ajustai le sourire léger sur mon visage et dis gentiment : « Mademoiselle, une table pour deux – auriez-vous la gentillesse de nous guider jusqu’à un siège ? »

La jolie serveuse rougit et, avec quelques difficultés, nous mena finalement jusqu’à un siège. Revêtant toujours ce sourire léger, je m’assis et me tournai pour regarder les autres clients. Comme prévu, c’était très efficace, et tous ceux que j’avais observés n’osèrent plus me regarder à nouveau.

J’ouvris le menu. L’utilisant comme d’un bouclier pour soustraire nos visages aux autres, Lolidragon et moi effaçâmes nos expressions précédentes. Ayant tout l’air de deux personnes qui n’avaient pas mangé de repas convenables depuis plusieurs mois, nous commençâmes tous les deux à discuter du menu à voix basse…

« Prince, je veux manger ça et ça. »

Regardant les photos, je déglutis. « Je veux ceux-là aussi et ceci…

— Ça semble très bon également…

Lolidragon, tu baves !

— Tu peux bien parler, regardes-toi et ton propre visage de pauvre mendiant… »

Je rétorquai : « N’as-tu jamais lu Le Prince et le Pauvre auparavant ? »

« N’oublie pas de commander quelques chignons de pain de viande pour Meatbun… »

Les animaux de compagnie dans Second Life devaient être nourris. Après plusieurs expérimentations, j’avais finalement envoyé un message privé à un MJ pour lui demander : « Excusez-moi, MJ, mais pourriez-vous me dire ce que mange un chignon de pain de viande ? »

La réponse du MJ fut la suivante : « Veuillez, je vous prie, ne pas tenter de vous moquer d’un MJ. Si vous essayez encore une fois, vous serez forcé de vous déconnecter, et votre compte sera suspendu pendant un mois. »

Par la suite, l’imbattable MJ cachée Lolidragon avait amené le sujet jusqu’à leurs supérieurs. L’autre MJ avait vivement été réprimandé par les hauts placés… et j’avais découvert que les chignons de pain de viande ordinaires dans mon sac avaient en fait disparu sans laisser la moindre trace. Comme Lolidragon avait insisté sur le fait qu’elle ne les avait pas secrètement mangés, je décidai – dubitativement – d’essayer de nourrir Meatbun avec des chignons de pain de viande normaux. Meatbun avait alors joyeusement dévoré trois membres de sa propre race… !

Déposant le menu, Lolidragon adopta encore une fois l’apparence d’une jeune femme heureuse. J’affichai moi aussi une attitude princière, et passai notre commande avec succès auprès de la serveuse rougissante.

Le temps s’écoula d’une façon atrocement lente pendant que nous attendions notre repas. Pour sauver les apparences, Lolidragon et moi ne pouvions converser que doucement, puisque nous devions faire attention à ne pas être entendus. Comme c’est ennuyeux… Euh ? Pourquoi nous ne pouvons pas laisser les autres entendre ?

Le contenu de notre conversation ressemblait à ceci…

« Lolidragon, tu devrais abandonner l’idée d’apprendre la technique ultime de Chun Li ! Ce mouvement hélicoptère n’est définitivement pas humainement possible.

— Je n’en ai pas envie ! Ce mouvement est su-uper cool ; je vais définitivement le maîtriser. En plus, tu peux bien parler ! Tu es celui qui s’obstine à expérimenter la Rage des Huit Jeunes filles d’Iori Yagami. Celui-là non plus n’est humainement pas possible !

— Non, ce n’est pas vrai. En ce moment, je suis en train de modifier l’Attaque du Dragon à Neuf têtes de Kenshin.

Soupir ! Pourquoi les Paumes Mélancoliques de Yang Guo sont-elles si difficiles à exécuter ? » se plaignit Lolidragon.

« Balivernes. Après tout, l’écrivain – Maître Jin Yong – disait que, pour utiliser les Paumes mélancoliques, on devait posséder des sentiments de mélancolie. As-tu seulement déjà été mélancolique ? »

— C’est le cas », répondit Lolidragon innocemment. « J’ai même pleuré une fois pendant que je hachais des oignons… »

« … »

Pendant que Lolidragon et moi avions cette conversation sans queue ni tête, un groupe de personnes étaient en train de descendre les escaliers depuis le deuxième étage…

« Heartless Wind, la Vallée du Dragon Enragé peut être un peu dangereuse mais avec les six d’entres nous et toi à nos côtés, nous entraîner là-bas ne devrait poser aucun problème. », affirmait un sublime et raffiné guerrier humain à un type à côté de lui, pendant qu’ils descendaient les escaliers.

« C’est vrai, Heartless Wind. Viens avec nous ! »

Euh ? pensais-je. Cette attitude et cette expression ouverte et honnête… Ce ne serait pas Li’l Strong ? Et à ses côtés, ce ne serait pas Legolas et For Healing Only… ?

« Puisque notre ami Broken Sword et notre ami Li’l Strong lui ont offert une invitation aussi chaleureuse, Heartless Wind ne refusera pas davantage et se joindra à vous comme membre de la Team Rose. Travaillons dur ensemble à partir de maintenant ! » Heartless Wind portait une robe stylisée, et tenait une flûte de jade. Tout cela, additionné à cette figure extrêmement sublime, était suffisant pour rendre la mage de la Team Rose, Snow White Rose, ainsi que la jolie voleuse humaine, Fairsky, complètement hypnotisées.

Étant assis près des escaliers, j’entendis chacun des mots qui furent prononcés. En entendant le pseudo « Heartless Wind », ensemble avec cette irritante façon de parler qui était une évidente imitation de Chu Liu Xiang, je fronçai les sourcils. Ne me dites pas que c’est… ? pensais-je en me retournant lentement.

Ce visage ! Bien qu’il ait été rendu plus beau, en tant que sa sœur depuis dix-neuf ans, je ne me trompe absolument PAS. C’est MON IMBÉCILE DE FRANGIN, Feng Yang Ming ! Euh, et cette elfe… c’est Snow White Rose ! Ma sœur chérie !

Rendue à ce stade, la jolie fille humaine avec eux sembla m’avoir remarqué. Comme je m’y attendais, elle se changea en statue.

« Fairsky ? Que se passe-t-il ? Pourquoi t’es-tu arrêtée au milieu de la marche ? » questionna Legolas, en s’apercevant que Fairsky s’était figée.

« Fairsky ? » Le reste de la Team Rose observa Fairsky d’un air interrogateur et, à ce moment-là, suivant sa ligne de vision, se tourna pour me regarder…

« Qu’est-ce qui ne va pas, Prince ? » m’envoya en message privé Lolidragon, ayant perçu mon comportement étrange.

« Le plus beau des garçons là-bas, l’épéiste humain, Heartless Wind, c’est mon petit frère.

— Est-ce qu’il sait… ?

— Il sait que je suis une travestie, mais il ne sait pas qui je suis ! » J’ajoutai alors : « Ne le laisse pas le découvrir.

— Oh. D’accord, dans ce cas agis plus naturellement ; ton visage est aussi raide que celui d’un cadavre. »

En entendant cela, j’ajustai mon expression et leur souris légèrement.

« Trop beau… » dit Fairsky, hébétée.

Heartless Wind, en revanche, avait l’air plutôt énervé. Il était visiblement en train de se demander d’où « ce camarade » venait (de ta maison…) et comment ce camarade – qui était seulement un peu beau-garçon – avait osé lui voler la vedette. Heartless Wind devint encore plus en colère quand il se tourna et vit que Rose – même Rose ! – était en train de guigner ce camarade avec une expression d’émerveillement.

En voyant ça, je me levai et marchai dans leur direction. Après tout, Rose et les autres m’étaient venus en aide auparavant. La moindre des choses à faire était d’aller les voir et de leur dire bonjour.

« Ça fait un bail : Rose, Li’l Strong, Legolas, For Healing Only », annonçai-je.

« Tu nous connais ? » demanda Li’l Strong, extrêmement surpris. Il n’avait pas l’impression d’avoir déjà rencontré ce beau garçon avant. Les autres montraient des expressions perplexes similaires.

Je souris faiblement. « Je suis Prince.

Prince… ? »

Mon sourire devint ironique. Il semblerait qu’ils m’aient complètement oublié, pensais-je. « Ce Prince portant un masque, vous vous rappelez ?

— Ah… C’est toi. » Li’l Strong râpa légèrement sa tempe, réalisant pourquoi il n’arrivait pas à se rappeler de ce visage.

« Celui qui a utilisé du taekwondo pour combattre les monstres ? » s’enquit For Healing Only, ses yeux brillant d’amusement.

« Portais-tu un masque parce que tu étais trop beau garçon ? » m’interrogea Legolas avec une expression bizarre.

« Ouais… » Seulement à ce moment-là, Lolidragon vint me rejoindre pour se tenir à côté de moi. « Ah, laissez-moi tous vous présenter. C’est ma compagne, Lolidragon. Lolidragon, voici Rose, Li’l Strong, Legolas et For Healing Only. Ils m’ont aidé par le passé. »

Lolidragon me saisit par le bras et les gratifia d’un sourire incandescent. « Salut. »

« Alors c’est toi, Prince… » remarqua ma sœur chérie, Rose, timidement. Je fus pris de sueurs froides à son ton.

Soudainement, mon petit frère l’interrompit. « Salut. Je suis un nouveau membre de la Team Rose, Heartless Wind. »

Il me gratifia d’un léger sourire. Je reconnus ce sourire en tant que le soi-disant plus cool, plus confident, sourire de style Chu Liu Xiang. Mon frère m’a un jour dit que s’il montre cette expression à une fille, ça signifie qu’il veut la faire tomber amoureuse de lui ; alors que s’il montre cette expression à un garçon, ça signifie qu’il veut le mettre au défi… Bon sang ! Pourquoi diable me mets-tu au défi !?

« Bonjour ! » répondis-je d’un sourire léger. Dans mon cœur, par contre, je pensais : Mais, qu’est-ce qu’il a avec cette expression de défi ? Ça m’énerve ! Grr, continue comme ça et je ne te cuisinerai rien pour dîner plus tard…

Comme une tension étrange se développait entre nous deux, les deux filles, Snow White Rose et Fairsky, regardèrent Heartless Wind. Puis, elles se tournèrent pour me regarder, ayant l’air d’être déchirées entre deux choix… J’eus envie de m’écrouler au sol lorsque je fus frappé de réalisation. Maintenant, je comprends !

IMBÉCILE DE FRANGIN ! Je n’essaie pas de te prendre tes FILLES ! hurlai-je silencieusement dans ma tête.

Mon frère se contenta de faire un mouvement circulaire avec sa flûte de jade, encore en train de se la jouer cool. Il sourit et dit : « Notre ami Prince est certainement béni, pour qu’il ait une tendre moitié aussi belle que Lolidragon ; voir un si charmant couple d’âmes sœurs me laisse véritablement envieux, soupir ! »

Je m’efforçai de sourire. « Vous nous flattez… »

« Ton petit frère est-il à ce point un coureur de jupon en privé, également ? » s’enquit Lolidragon dans un message privé, en maintenant l’apparence d’une jeune femme sage.

« Tu rêves. Si je suis la seule dans les environs, il laisse tomber cette attitude de Chu Liu Xiang et se transforme en un véritable imbécile. »

En entendant les mots de Heartless Wind, Fairsky et Rose pâlirent toutes les deux, et Fairsky s’empressa de demander : « Prince, formez-vous réellement un couple tous les deux ?

— Ouais, Lolidragon est… ma femme. »

Le visage de Fairsky s’effondra presque. Dire qu’elle avait enfin rencontré le garçon de ses rêves pour simplement découvrir qu’il était marié, et que sa femme était d’une incomparable beauté ! Son humeur se dégrada complètement. Fairsky observa ma parfaite et superbe apparence avec nostalgie. Un frisson me parcouru le dos.

Non, je n’abandonnerai pas ! pensa-t-elle. Il me reste encore une arme secrète…

À ce moment-là, Lolidragon remarqua mon sentiment de malaise, et créa instantanément une excuse pour que je puisse m’enfuir.

« Chéri, notre nourriture a été servie ! »

Sur ce, je me dépêchai de dire au revoir aux membres de la Team Rose et retournai à mon siège pour apprécier mon repas.

Je plongeai dans ma nourriture avec entrain, malgré la sensation persistante qu’il y avait quelque chose d’inhabituel dans notre échange. Par la suite, Lolidragon et moi partîmes parcourir la ville afin de digérer le repas gigantesque que nous venions tout juste de manger.

« Prince, as-tu déjà songé à former un groupe ? » me demanda Lolidragon.

« Qu’y a-t-il de si bien à propos d’un groupe ? » demandai-je, en inclinant la tête sur le côté.

La savante Lolidragon commença à me l’expliquer en détail. « Plus tard, les monstres deviendront plus forts, alors ça deviendra probablement plutôt difficile pour nous de les combattre par nous-mêmes. Mais, si nous avions un prêtre et un mage, ça serait plus facile de les vaincre. Nous monterions probablement de niveau encore plus rapidement que nous le faisons en ce moment. De plus, avec un groupe, nous pourrions aller à la Guilde des Aventuriers et accepter des missions de groupe. Si nous les complétons avec succès, ils peuvent offrir de très bonnes récompenses, de l’argent, augmenter notre réputation, etc. »

« Hmm… » Ça semblait assez bien pour moi. « Dans ce cas, allons former un groupe ! »

En entendant ça, Lolidragon leva les yeux au ciel. « Ce n’est pas si simple. Un groupe doit posséder un minimum de cinq membres ! En ce moment, il n’y a que nous deux. »

« Ça — »

« Attendez un peu, vous deux devant !» interpella impérieusement une charmante voix, en m’interrompant.

Confus, je me retournai pour apercevoir la jolie humaine de la Team Rose. Je venais tout juste de la rencontrer quelques minutes plus tôt… Je pense que son nom est Fairsky ? « Il y a un problème ? »

Ses mains étaient posées sur ses hanches. Elle semblait s’efforcer d’afficher un comportement féroce et inflexible… mais le résultat final n’avait l’air ni de l’un ni de l’autre dû à son visage petit et délicat. Cependant, à ce moment, une rangée de huit hommes balèzes apparut soudainement derrière elle…

Que se passe-t-il ? Un braquage ? À la Cité de l’Étoile ? Lolidragon et moi étions vraiment étonnés. Des joueurs à proximité s’arrêtèrent pour regarder, clairement curieux de savoir ce qu’il se passait.

« Si je puis demander… De quelle affaire devez-vous vous entretenir avec nous ? » demandai-je, en maintenant toujours ce sourire de gentilhomme.

Trop craquant… songea Fairsky avec une expression d’idolâtrie. Sa résolution s’intensifia – elle fera définitivement en sorte que ce magnifique homme la prenne comme épouse ! Ainsi, les lignes qu’elle avait trouvées après une longue période de réflexion coururent jusqu’à ses lèvres.

« La voie est mienne à libérer, et l’arbre est mien à couper ; pour que tu puisses passer par ici… D’Avec. Le. Beau. Gosse. Tu. Dois. Te séparer. »

… Chacun d’entre nous – Lolidragon, moi-même et les joueurs environnants bien entendu — étions tout simplement stupéfaits.

Ne percevant pas de réponse de ma part, Fairsky frappa du pied. « Écoute, Prince. Je veux que tu laisses tomber ta femme actuelle, Lolidragon, et que tu deviennes mon mari. Je te nourrirai, t’accueillerai chez moi, t’équiperai, te vêtirai et je te donnerai même de l’argent de poche. » Elle leva fièrement son menton avec assurance. « Ne t’inquiète pas, j’ai définitivement de l’argent. Si tu ne me crois pas, je peux te donner cinquante-mille ors en premier. »

J’étais confus. « Tu veux dire… Tu veux prendre soin de moi ?

— C’est exact ! »

En secret, Lolidragon avait depuis longtemps commencé à rire aux éclats ; cependant, pour le bien de son image, elle combattit vaillamment pour contrôler son fou rire. Les plis de sa bouche qui s’élevaient étaient l’unique évidence de son amusement.

Les spectateurs, en revanche, avaient depuis longtemps éclaté de rire. Parmi la rumeur, je pouvais entendre quelques remarques comme : « Ouah, quelle femme virile », « Prends soin de moi aussi, bébé » et « Pff, pourquoi ne te regardes-tu pas dans une glace avant de parler !? ».

« Que devrais-je faire, Lolidragon ? … Et cesse de rire, veux-tu », lui envoyai-je par message privé, plaintivement.

« Ha ha ha ! … Contente-toi de la refuser, évidemment. De toute façon, que peut-elle te faire en pleine rue au beau milieu de la journée ? » répondit Lolidragon, en s’étouffant de rire.

Ignorant le rire fort de deux-cents décibels autour de nous, je n’eus pas d’autre choix que de forcer une expression d’excuse sur mon visage. Ouaah ! Je suis un parti innocent… « Je suis vraiment navré, mais je n’ai pas l’intention d’abandonner ma femme, alors veuillez… vous chercher un mari ailleurs ! »

Maudit soit-elle ! pensa Fairsky, en observant Lolidragon avec une fureur apparente. Cette dernière, cependant, apparut totalement non concernée, et était occupée à examiner ses ongles. Ceci ne servit qu’à enrager Fairsky encore plus. « Les garçons, tuez cette femme et renvoyez-la au point de renaissance. »

Ses huit sous-fifres se consultèrent du regard l’un l’autre avec hésitation – après tout, tuer une femme si exquisément belle était simplement… impensable !

Furieuse, Fairsky cria : « Dépêchez-vous de le faire ! Si vous la tuez, je vous en donnerai cinquante-mille ! »

Nous pâlîmes tous les deux, et Lolidragon sembla flamboyer de colère. « Ne songez même pas à vous en prendre à nous ici sur la rue principale ! »

Tentés par la promesse de cinquante-mille ors, les huit voyous s’approchèrent lentement de nous. Je m’empressai de protéger Lolidragon avec mon corps. Les joueurs environnants commencèrent à murmurer leur ressentiment, mais une unique phrase de Fairsky les fit hésiter à s’impliquer. « Si qui que ce soit ose intervenir, je ferai en sorte que ces garçons vous tuent encore et encore jusqu’à ce que vous retourniez au niveau un. »

« Prince… » Le visage de Lolidragon était maintenant aussi pâle qu’une feuille blanche, pendant qu’elle se cachait derrière moi.

« N’aie pas peur. Si tu meurs, je mourrai avec toi. Après tout, c’est juste un niveau, nous pouvons toujours nous entraîner à nouveau », réconfortais-je Lolidragon, qui sembla se calmer un peu en entendant mes mots.

« Je te le redemande, Prince. Seras-tu mon mari ? Si tu acceptes, je laisserai Lolidragon partir. »

Le discours égoïste de Fairsky manqua de faire entrer Lolidragon dans une rage inarticulée. « Espère de sale garce ! Même si tu me tues jusqu’à-ce que j’atteigne le niveau un, Prince sera quand même MON mari ! »

En entendant cela, Fairsky devint furieuse. « Tuez-la. »

Un type, ébloui par la promesse de cinquante-mille ors, décida d’aller de l’avant et de réclamer la récompense en entier pour lui tout seul. Il vint à grandes enjambées en brandissant avec force une hache à double tranchant. En réponse, j’attrapai mon sac et agrippai mon puissant assistant – Meatbun –, et le fis rebondir sauvagement sur les mercenaires de Fairsky.

« Meatbun, utilise Chignon de pain de viande Empoisonné. » Comme Meatbun volait en direction de leurs têtes, il relâcha un nuage de gaz empoisonné.

<Voyous A, B, C, D, E, F, G et H ont été empoisonnés avec succès, -20 PV / s, durera pendant 20 minutes, peut être guéri par un antidote majeur>

Une fois que Meatbun fut de retour dans ma main, je me précipitai en direction du Voyou A à la vitesse de l’éclair, utilisant au maximum sa capacité, la confusion, et la frayeur temporaire occasionnée par Meatbun. « Attaque du Dragon à Neuf Têtes ! »

L’Attaque du Dragon à Neuf Têtes était un mouvement tiré du manga Kenshin le Vagabond (Rurouni Kenshin) que j’avais copié et modifié. Ça combinait des attaques puissantes normales ainsi que des entailles avec des mouvements tels que l’Attaque de « Dix » à travers l’utilisation de ma capacité Attaque en Continu.

Pour l’instant, ça permet dix attaques en continu, alors peut-être que je devrais renommer « L’Attaque du Dragon à Neuf Têtes » par « L’Attaque du Dragon à Dix Têtes »…

Lorsqu’on y ajoute la puissance d’attaque de mon Dao Noir de niveau quinze et le dommage incendiaire de l’Entaille de l’Enfer, le résultat était un mouvement incroyablement puissant – le genre qui pouvait être considéré comme mon mouvement ultime pour l’instant. Même le monstre le plus fort de la région des nouveaux venus – Le Boss Roi des Squelettes – s’était transformé en une pile d’os brisés avant que le mouvement ait pu être complètement exécuté.

« AAAAAAAAHHH ! » Le Voyou A laissa échapper un cri à en glacer le sang avant de se transformer en pilier de lumière et de traverser le ciel.

Je saisis immédiatement une potion de Mana dans mon sac et commençai à en boire le contenu. Le plus gros problème à utiliser l’Attaque du Dragon à Neuf Têtes réside dans la quantité de points de puissance magique qu’elle draine. Par chance, les autres étaient tous trop abasourdis par cette violence soudaine pour saisir l’opportunité de m’attaquer.

Me rappelant comment Kenshin regardait toujours ses ennemis froidement, et leur faisait perdre confiance, je regardai aussi froidement les sept voyous restants, et m’adressai à eux d’un ton glacial. « S’il y a quelqu’un qui pense pouvoir survivre à mon Attaque du Dragon à Neuf Têtes, eh bien, qu’il approche ! »

Les voyous avaient terminé de prendre des doses d’antidotes majeurs, mais aucun d’entre eux n’osa s’approcher de nous en premier. Après tout, m’ayant observé récupérer mes points de puissance magique, ils étaient tous bien au courant que le premier à charger offrirait aux autres un bouclier humain gratuit.

« Putain de merde ! Nous allons le battre tous ensembles, les gars, et nous verrons s’il aime combattre à sept contre un ! » rugit finalement le Voyou B. Tous les sept vinrent nous charger.

Ce qui s’ensuivit put uniquement être décrit comme une bagarre. Je me fiai à mon agilité – qui était bien plus élevée que la leur – pour m’élancer dans cette mer de lames. Cependant, je me retrouvai encore une fois à me prendre plusieurs coups, et étais complètement incapable de répliquer. La situation de Lolidragon n’était pas mieux. Elle n’avait subi aucun dommage pour l’instant dû à son agilité, qui était même plus élevée que la mienne, mais, sans grande puissance d’attaque, elle pouvait à peine blesser l’ennemi.

« Aïe ! »

Pendant le court instant où je fus distrait, l’un des voyous s’était servi d’une capacité et me coupa au dos. Maudit soit-il, pensais-je, ma fureur grandissant en mon for intérieur. Comme ils le disent, si je dois mourir, je ferai en sortes de périr dans les flammes ! J’exécutai immédiatement une autre Attaque du Dragon à Neuf Têtes.  Ça provoqua l’envol d’un pilier de lumière blanche dans le ciel, mais le prix fut pour moi très élevé ; Je me pris encore cinq ou six coups. J’étais à l’article de la mort…

« Prince… » Le sang se retira du visage de Lolidragon. Elle plongea vers l’avant, exécutant le mouvement ultime de Chun Li : pour l’instant nous l’appellerons le Coup de pied Hélicoptère ! À ma grande surprise, Lolidragon était parvenue à modifier le mouvement. Je l’observai pendant qu’elle se tenait sur les mains, tournoyant sans arrêt avec les deux mains toujours sur le sol. Elle manquait de force physique, alors ses jambes ne pouvaient possiblement pas provoquer beaucoup de dommage, mais elle avait ajouté des lames cachées dans le bout de ses bottes. D’après ce que je connaissais de Lolidragon, les lames devaient avoir été trempées avec son plus puissant poison, les Sept Pas de la Dispersion de l’Âme.

Bien entendu, tu ne mourrais pas vraiment en sept pas, mais avec un taux de dégénération de -50 points de vie par secondes, un joueur régulier serait probablement mort en moins d’une minute s’il ne guérissait pas du poison.

Les voyous empoisonnés furent horrifiés de voir leur santé chuter à un taux aussi rapide et se dépêchèrent de fouiller leurs inventaires afin de trouver des antidotes. Se servant de la confusion, Lolidragon se précipita vers l’avant, et me sortit de la zone de combat alors que je commençais à engloutir ma potion de santé.

Avant que j’aie pu poser une deuxième potion sur mes lèvres, en revanche, les voyous nous chargèrent encore une fois. Bordel de merde !

Lolidragon et moi pâlîmes visiblement tous les deux. Les joueurs à proximité, voyant que personne d’autre n’était intervenu depuis tout ce temps, décidèrent de simplement continuer à regarder depuis les coulisses. Quelques filles ne purent plus supporter de regarder plus longtemps par contre. Elles partirent, détournant leurs yeux du spectacle.

Il semblerait que Lolidragon et moi allons vraiment devoir mourir pour le bien de notre « amour », Ouaaaah ! Est-ce que je pourrais choisir de ne pas mourir dans des circonstances aussi bizarres ?

Alors que j’étais sur le point d’échanger des coups avec les voyous, un rugissement de tonnerre bestial emplit les environs. « ARRÊTEZ ! »

Toutes les têtes se tournèrent pour regarder la source de la voix. Ce n’était pas très difficile de trouver la cible, puisque c’était un homme-animal – un très affreux homme-loup en particulier – avec une fourrure grise mat et, autant que je pouvais estimer, d’une hauteur de presque deux mètres. On aurait dit que son gigantesque poing pouvait envoyer un homme en enfer d’un seul coup. Ses bras étaient aussi gros que mes cuisses, alors ses jambes étaient probablement plus larges que ma taille.

La panique emplit les yeux des voyous restants ; aucune personne saine d’esprit n’aurait voulu combattre l’énorme créature affreuse qui se trouvait devant nous.

L’affreux homme-loup dévisagea les voyous d’un regard vicieux. « FOUTEZ-MOI LE CAMP, À MOINS QUE VOUS NE VOULIEZ ÊTRE RÉDUITS EN PIÈCES ! »

Ils déglutirent nerveusement et reculèrent de quelques pas, mais restaient réticents à s’enfuir.

Me servant de cette opportunité, je bus ma dernière potion pour raviver ma santé. Une fois ma santé revigorée, je me plantai fermement sur mes pieds et, comme pour mettre l’accent sur les paroles de l’homme-loup, je me déplaçai pour prendre la garde du début de l’Attaque du Dragon à Neuf Têtes. Ça, en plus du regard glacial dans mes yeux, mena à l’effet désiré : la Terreur.

Fairsky, debout sur le côté, était également pâle de frayeur. Elle avait uniquement eu l’intention de tuer Lolidragon et non pas de blesser son Prince charmant. D’un ton implorant, elle demanda : « Prince… Est-ce que tu aimes vraiment autant Lolidragon, au point qu’aucune autre femme ne fera l’affaire ? »

Je poussai un soupir troublé. Mon visage est vraiment un aimant à problème ! « C’est exact. Je suis désolé… »

En entendant cela, les yeux de Fairsky se remplirent de larmes. D’un faible sanglot, elle s’enfuit finalement en pleurant. Faisant le point sur la situation, les voyous réalisèrent que les cinquante milles étaient pour toujours hors de leur portée, alors ils partirent également.

Je regardai les voyous se séparer et poussai un soupir de soulagement. En songeant à comment nous avions frôlé la mort il y a un moment de cela, je commençai de nouveau à me sentir effrayé. Sans le réaliser, mes jambes fléchirent, et je tombai assis sur le sol. Cependant, au même moment, une lumière blanche réconfortante m’enveloppa…

« Est-ce que ça va ? » me demanda l’affreux homme-loup, inquiet. Je levai la tête pour le regarder et vis qu’il me souriait. Je lui souris en retour pour le rassurer, mon cœur rempli d’une chaleur soudaine. D’une certaine façon, son visage laid lui donnait l’air d’être très amical et d’être une personne de confiance.

Lolidragon, en revanche, regarda l’affreux homme-loup à la fourrure grise d’une expression extrêmement étonnée.

« Vous… Vous être un prêtre ? » bégaya Lolidragon. Ce que l’affreux l’homme-loup venait de jeter était en fait le sort de guérison de niveau moyen d’un prêtre…

L’homme-loup répondit, quelque peu embarrassé : « Oui, je suis un prêtre homme-animal. »

Je fus stupéfait pendant un moment, et j’éclatai de rire ensuite. « Est-ce… est-ce que nous venons tout juste d’utiliser un prêtre, un guerrier blessé et une voleuse pour effrayer six guerriers ? Ha ha ha ha… » Alors que je riais aux éclats, Lolidragon et l’affreux homme-loup commencèrent tous les deux à rigoler.

Lolidragon et moi échangeâmes un regard. Nous vîmes dans les yeux de l’autre une admiration partagée pour l’homme-loup. Nous pensions clairement tous les deux : Personne d’autre dans cette foule n’a osé s’avancer pour nous aider, mais lui, un prêtre sans puissance d’attaque, a en fait eu le courage de le faire. Est-ce que ça n’appelle pas à l’admiration et à la gratitude ?

« Quel est ton nom ? » demandai-je, à l’homme-loup. Je ne peux évidemment pas continuer à l’appeler « affreux homme-loup ». De plus, à présent, je ne trouve plus du tout qu’il est laid.

« Je m’appelle… Ugly Wolf. Ce nom me va à ravir », dit-il avec un sourire. Cependant, je pouvais voir que le regard dans ses yeux était celui d’une humiliation douloureuse.  Je ressentis une pointe de douleur, et je pris ma décision…

« Eh bien… Wolf, mes jambes semblent m’avoir laissé tomber. Pourrais-tu m’aider à retourner jusqu’à l’hôtel ? » demandai-je, en levant les bras, impuissant.

« Certainement, certainement », dit-il rapidement.

Et, alors, avec un bras sur les épaules de Wolf et une autre sur celles de Lolidragon, nous nous dirigeâmes lentement vers l’hôtel.

Pendant que je marchais, je proposai : « Wolf, nous avons besoin d’un prêtre, et je me demandais si tu serais intéressé… »

  1. L'amateur d'aéroplanes

    Tiens, des PK peuvent agir en pleine ville ? Pas de service de sécurité et/ou bloquage des capacités d’attaques des joueurs ?

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