½ Prince Tome 6 : La Grande révolte des PNJs
Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)
Extra Chapter: Life In Search of a Future – traduit du chinois vers l’anglais par Nausicaä[PR!]
Chapitre extra : Des vies à la recherche d’un avenir – traduit de l’anglais au français par Nocta
+ travail de vérification par AkaiiRia
Kenshin
« Je suis un camarade. » Un homme aux cheveux rouges apparut soudainement, flottant dans les airs, alors que Kenshin profitait d’une de ses rares retraites en solitaire dans la forêt.
« Un camarade ? » le questionna Kenshin avec son habituelle réserve. Néanmoins, il sentit quelque chose s’agiter au fond de lui. Se pourrait-il que cette personne soit un PNJ ayant développé une conscience de soi ?
« Oui, je suis comme toi, un PNJ avec sa propre conscience. »
« Ton nom ? » demanda Kenshin avec sa brusquerie si caractéristique.
« The Dictator of Life », se présenta l’homme. Il ne semblait pas se soucier de la façon sèche dont Kenshin le questionnait.
« The Dictator of Life », répéta Kenshin avec prudence. Il leva la tête pour faire face à ce camarade et lui dit : « Je suis Kenshin, et nous avons un autre compagnon qui s’appelle Sunshine. »
« Je sais », répondit The Dictator of Life avec un sourire bienveillant, tandis qu’il se posait à côté de Kenshin. Ce dernier n’ajouta rien et resta étendu à ses côtés.
« Souhaites-tu venir au Continent du Nord ? Nous avons de nombreux compagnons là-bas », dit The Dictator of Life après un certain temps. « Qui plus est, dans un moment, il n’y aura plus d’humains pour nous déranger, et tu ne seras plus forcé de cacher ton identité de PNJ. »
« Que veux-tu dire ? » l’interrogea Kenshin, son esprit rempli de questions. Comment pourrait-il ne pas y avoir le moindre humain sur le Continent du Nord ?
« Je suis en train d’éliminer tous les humains du Continent du Nord, aussi, d’ici peu, il ne devrait rester plus personne », déclara-t-il calmement.
Kenshin, qui était jusqu’alors allongé dans l’herbe, se releva subitement. « Tu vas éliminer les humains du Continent du Nord ? »
The Dictator of Life lui adressa un fin sourire et répondit : « Pour être plus précis, je vais éliminer tous les humains de Second Life. »
Kenshin était si choqué qu’il resta incapable de parler. Éliminer tous les humains de Second Life ? Cette idée était tout simplement folle.
« Se pourrait-il que tu ne sois pas insatisfait d’être un animal de compagnie pour humain ? » s’enquit The Dictator of Life d’un ton mesuré, ignorant la stupéfaction de Kenshin. « Avec ton maître qui est continuellement en train de te donner des ordres, ne t’es-tu jamais demandé pourquoi tu devais lui obéir ? Ne ressens-tu aucune rancœur quant au fait que tu doives constamment cacher ton identité de PNJ ? »
Ce soudain barrage de questions rendit Kenshin temporairement sans voix. Est-ce qu’être l’animal de compagnie de Prince le faisait se sentir insatisfait ? En réalité, ça lui allait parfaitement, après tout, il n’avait jamais été forcé d’appeler qui que ce soit « maître », même si Prince lui volait toujours son thé, ce qui lui laissait bien un arrière-goût de rancœur.
Il ne pouvait pas non plus nier le fait que Prince était toujours en train de lui donner des ordres. C’était vrai que, à chaque fois que Prince se mettait dans une situation particulièrement poisseuse, il appelait toujours Kenshin pour l’aider à nettoyer son bazar. Par exemple, il y avait eu cet incident avec Celestial… même si Prince avait failli se sacrifier à la fin. Et, il y avait eu le cas impliquant Artic Fox, mais, en fin de compte, il avait trouvé quelqu’un avec qui boire du thé, ce qui n’était pas si mal, tout particulièrement parce que ce nouveau compagnon était très silencieux et était donc en conséquence infiniment mieux que ce bruyant Prince.
Quant au fait qu’il était obligé de cacher son identité de PNJ… Peut-être que, en effet, ça le laissait amer et qu’il craignait de s’approcher des humains. Après tout, il n’avait pas le courage dont Sunshine avait fait preuve en tombant amoureux d’une personne.
« Viens rejoindre les rangs de tes alliés sur le Continent du Nord, et ensemble faisons véritablement de Second Life notre monde », le tenta The Dictator of Life, son expression devenant sinistre.
« Je n’ai pas vraiment de problème avec la situation actuelle », répondit Kenshin avec une certaine hésitation.
« Sais-tu ce qu’il se passera s’ils découvrent que tu as développé une conscience de soi ? » le pressa The Dictator of Life avec entêtement.
Brusquement, le cœur de Kenshin manqua un battement. Si on le perçait à jour… ç’en serait définitivement fini de lui. Même Prince ne serait pas capable de le sauver à ce moment-là.
« N’éprouves-tu pas le plus infime ressentiment envers ces humains qui sont libres de nous massacrer à leur guise ? Préfères-tu continuer stupidement ainsi, jusqu’à ce que les humains découvrent ton secret et te détruisent ? » lui demanda de nouveau The Dictator of Life, poursuivant son attaque impitoyable.
Kenshin ne trouva rien à rétorquer. Peut-être, pensa-t-il, que ma destruction est précisément ce que j’attends, que j’attends simplement le moment où je connaîtrais le même sort que Kaoru.
« Ne souhaites-tu pas te révolter contre les humains qui ont provoqué vos destins tragiques à Kaoru et toi-même ? » le questionna The Dictator of Life, jouant enfin la carte de son joker, qui était aussi la seule chose à laquelle Kenshin tenait.
« Kaoru… » Kenshin ressentit une douleur sourde dans son cœur. Même… même s’il savait que tout ce qu’il y avait entre lui et Kaoru n’était pas réel, même s’il était possible que Kaoru n’ait juste été qu’une PNJ docile, il ne pourrait jamais l’oublier.
« Joins-toi à nous ! »
Kaoru n’est pas un objet qu’on utilise ! Soudainement enragé, Kenshin rugit : « Ne te sers pas de Kaoru pour me tenter, et je ne veux plus jamais t’entendre prononcer son nom ! »
« Vraiment ? » The Dictator of Life s’éleva lentement et silencieusement dans le ciel. « Tu seras toujours le bienvenu parmi nous. Il te suffit de m’appeler dans ton esprit, et tes camarades viendront t’accueillir. »
The Dictator of Life ! Kenshin regarda sa silhouette se dissiper peu à peu. Il ressentit un sentiment grandissant d’agitation s’étendre progressivement à travers lui, jusqu’à l’instant précis avant que The Dictator of Life ne disparaisse complètement. Kenshin fut assailli par l’impulsion de l’appeler pour arrêter cet homme qui, en dehors de Sunshine, était le seul compagnon qu’il avait.
« Kenshin ! » La voix d’Artic Fox retentit derrière lui. « Il se passe quelque chose en ville, rentrons ! »
« Très bien. » Sans un autre mot, Kenshin suivit Artic Fox, mais il ne put s’empêcher de se retourner pour regarder l’endroit où s’était tenu The Dictator of Life.
Celestial
Il était très rare que des joueurs apparaissent dans sa maison. Mais, quand ces quatre joueurs apparurent, ils se rendirent même directement à l’endroit situé en-dessous du portail magique. Ainsi, en accord avec les règles, il était forcé d’apparaître et de s’occuper d’eux personnellement.
Cette fille rondelette est plutôt mignonne ! Cette pensée traversa soudainement l’esprit de Celestial. Ce visage rond et poudreux, ces chignons ronds, ces yeux ronds, pourquoi est-ce que tout est si rond ? Celestial parvint à peine à retenir son sourire.
Très bien, cette fille va rester avec moi pour me tenir compagnie ! décida Celestial, et il passa sur-le-champ à l’action.
« Ça te dirait de devenir ma femme ? Reste ici avec moi. » Ayant juste capturé la fille, Celestial ne perdit pas un instant pour lui présenter sa requête, et, au même moment, il fut incapable de résister à l’envie de frotter son visage contre les jours de cette jolie fille. Sa peau est tellement douce et lisse, pensa-t-il. C’est une sensation si plaisante !
« Ne sois pas ridicule ! » Bien qu’elle ait ressenti une certaine peur au départ, la fille semblait à présent ne plus pouvoir supporter les actions de Celestial, et elle gifla celui-ci vicieusement à deux reprises.
« Qu’est-ce que tu fais ? » Même s’il avait été frappé à deux reprises, Celestial ne ressentit qu’un léger picotement sur ses joues. Il n’y avait pas beaucoup de force derrière ces coups. Dans l’ensemble, il trouva son geste relativement amusant. « Essaie de refaire ça encore une fois ! »
La fille manqua presque de – non, elle s’énerva réellement. Abandonnant toute raison, elle ouvrit la bouche et plongea ses dents dans le bras de Celestial.
« Tu as faim ? » lui demanda-t-il avec curiosité. Ma femme a tellement faim qu’elle essaie de me dévorer !
Trois lignes noires apparurent sur le visage de la fille. Elle ouvrit la bouche et dit d’un ton abattu : « Dépêche-toi juste de me tuer ; Je dois encore retourner en ville et trouver grand-frère Prince. »
« Je ne vais pas te tuer. Je veux que tu deviennes ma femme », dit Celestial avec un sourire.
Les yeux de la fille s’écarquillèrent, et elle lui demanda : « Sais-tu au moins ce que ça veut dire ? »
« Bien sûr que je le sais », répondit Celestial d’un ton détaché. « Ça désigne une personne qui sera toujours avec moi. »
Eh bien, ce n’est pas exactement faux, admit la fille à contre-cœur. « N’as-tu pas déjà tout un tas de ces nymphes aux robes violettes pour te tenir compagnie ? » insista-t-elle.
« Les nymphes aux robes violettes ? Tu veux dire ça ? » Celestial invoqua l’une des nymphes, qui sortit de nulle part.
La fille hocha la tête frénétiquement.
« C’est une partie de moi, et je la contrôle », expliqua Celestial d’une voix légèrement mécontente. « C’est tellement ennuyeux d’être tout seul, qu’est-ce que tu dirais de me tenir compagnie ? »
Euuhh, pensa-t-elle. Même si Celestial semblait pitoyable, elle ne pouvait pas vraiment rester ici avec lui, et pourtant il refusait de la tuer. *Pleurs !* Et elle ne pouvait même pas demander à grand-frère Prince de venir la sauver ou il se ferait tuer par Celestial. Oh tant pis, elle n’avait qu’à se déconnecter pour le moment et revenir demain pour réfléchir à une solution.
Me déconnecter… Le visage de la fille pâlit. « Pourquoi est-ce que je ne peux pas me déconnecter ? »
« Qu’est-ce que ça veut dire “me déconnecter” ? » s’enquit Celestial, curieux, tandis qu’il s’accroupissait devant la fille.
« Ça veut dire quitter ce jeu », répondit-elle, le visage blême alors qu’elle se débattait pour se déconnecter. Mais, c’était en vain. Empreinte de panique, elle s’empressa d’envoyer un message privé à Prince, mais, dans sa détresse, elle ne remarqua pas le changement qui était apparu sur le visage de Celestial.
« Quitter… le jeu ? Quel jeu ? » Un étrange sentiment s’immisça dans la conscience de Celestial.
« Tout ça ! C’est un jeu ; je suis une joueuse, et tu es un PNJ, donc je ne peux pas devenir ta femme. » La fille, inquiète de ne pas pouvoir se déconnecter, ne put que crier sa réponse.
« Qu’est-ce qu’un PNJ ? » la questionna Celestial avec confusion, alors que le sentiment particulièrement étrange qu’il ressentait émergeait également dans les profondeurs de son cœur.
Grand-frère Prince a dit qu’il allait chercher des gens pour me sauver. La fille retrouva finalement son calme et répondit : « Les personnages qui ne sont pas des joueurs. »
« Dans ce cas, qu’est-ce qu’un joueur ? » poursuivit Celestial, se sentant encore plus perplexe. Pourquoi est-ce que je ne comprends pas la moindre chose dont elle me parle ?
Même s’il était évident que cette fille trouvait étrange qu’il lui pose tant de questions, celle-ci répondait quand même à chacune d’elles en détails, incluant des informations concernant le jeu, telles que sur les joueurs et les PNJs.
« Je… je vais réfléchir à tout cela soigneusement », dit Celestial tandis qu’il s’éloignait, troublé. Soudainement, il se retourna pour dire : « Je vais laisser un double pour te tenir compagnie. Comme ça tu ne t’ennuieras pas. »
Ma femme et moi sommes différents ? Et parce que nous sommes différents, nous ne pouvons pas être ensemble ? Alors qu’il se tenait immobile, perdu dans ses pensées, Celestial ressentit une pointe d’angoisse lui percer le cœur.
« Rends-nous Doll tout de suite ! » exigea une voix glaciale.
Celestial jeta un regard noir aux compagnons de sa femme. Ils sont comme ma femme, donc ils peuvent être avec elle, mais moi je ne le peux pas ? pensa-t-il avec colère. Non, je veux être avec ma femme ! Je ne renoncerai pas à elle, même si je dois en mourir !
The Dictator of Life
« Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent Central a échoué », rapporta d’un ton glacial une femme assassin entièrement vêtue de noir.
Une autre voix identique retentit, provenant cette fois de la bouche d’une autre femme assassin tout aussi identique, et elle aussi complètement vêtue de noir. « Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent de l’Est a échoué. »
« Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent de l’Ouest a échoué. »
« Dictator, la mission d’assassinat du suzerain du Continent du Sud a échoué. »
« Dictator, la mission d’assassinat de la suzeraine du Continent du Nord a réussi. »
« Une seule des missions est un succès ? » demanda The Dictator of Life, dont les longs cheveux étaient de l’exact couleur du sang, comme il écoutait le rapport des femmes assassins. Son visage, qui ne laissait entrevoir aucun signe de surprise, n’affichait que son habituelle expression distante et plaintive. Il poussa même un soupir de soulagement. Cette personne est toujours en vie, pensa-t-il. Qui plus est, plutôt que l’échec des missions, ce qu’il détestait vraiment était la façon identique dont les assassins réagissaient et répondaient !
« Vous n’avez même pas été capables d’éliminer le suzerain du Continent Central ? Pourtant, ce gamin est faible », se moqua Celestial dont le beau visage affichait une expression de mépris. « C’est pour ça que je n’arrête pas de vous dire de me donner cette mission, mais vous ne m’écoutez pas ! »
« Non, tu ne peux pas y aller », répliqua The Dictator of Life.
« Pourquoi ? Êtes-vous en train de dire que je suis inférieur à ces assassins ? » rétorqua Celestial avec fougue, son visage contorsionné dans une expression effroyablement laide.
« Non, c’est juste qu’elles sont bien plus obéissantes que toi. Au moins, elles ne s’éclipseront pas pour aller rendre visite à leur femme. »
Le visage de Celestial rougit, et il pinailla : « Qu’est-ce qu’il y a de mal dans le fait que j’aille rendre visite à ma femme ? »
« Tout. C’est une humaine. »
En entendant la voix qui venait de parler, The Dictator of Life sut presque immédiatement à qui elle appartenait. En fait, ce n’était pas tant qu’il reconnut le propriétaire de la voix mais qu’il venait d’être informé de l’arrivée de ce nouveau venu via le programme de l’ordinateur. « Inferno des Quatre Rois Célestes. »
« Celestial, tu es encore en train de créer des histoires ?! » rugit la licorne dont le corps tout entier était enveloppé de flammes. En un éclair, il se téléporta aux côtés de Celestial et se mit à cracher des flammes déchaînées par sa gueule.
Grandement surpris, Celestial utilisa promptement le Satin Céleste pour bloquer l’attaque, mais comme il était fait de tissu, il avait déjà commencé à émettre une odeur de brûlé. Quand le feu se déversant de la bouche de Inferno ne montra aucun signe de vouloir s’arrêter, Celestial marmonna un sort, et des douzaines de nymphes vêtues de robes violettes surgirent de nulle part pour se précipiter immédiatement en avant et attaquer Inferno.
« Arrêtez ! » The Dictator of Life utilisa ses deux mains pour saisir l’air, faisant disparaître complétement les attaques de Celestial et Inferno. Ils se retrouvèrent suspendus dans les airs et luttèrent en vain contre des liens qu’on ne pouvait voir, ayant l’air d’être maintenus captifs par des mains invisibles. Ils se tournèrent frénétiquement vers The Dictator of Life, entièrement conscients qu’ils avaient énervé le dieu de Second Life.
« Suis-je invisible à vos yeux ? » leur demanda The Dictator of Life, sa colère ayant été grandement provoquée. Précédemment, il avait promulgué une loi, promettant à tous ceux qui oseraient blesser ou tuer un de leur compagnons ayant développé une conscience de soi un destin plus que sévère et douloureux. Et pourtant, à l’instant et en sa présence, Celestial et Inferno avaient osé s’attaquer l’un l’autre !
Les yeux pleins de larmes, Celestial gémit : « C’est lui qui a commencé. »
« Inferno, attaquer un compagnon est strictement interdit », The Dictator of Life réprimanda la licorne, prenant soin d’insister sur chaque mot.
Inferno baissa la tête et répondit : « Cela ne se reproduira plus. »
The Dictator of Life laissa échapper un soupir de regret, puis il les relâcha. « Celestial, ne t’ai-je pas déjà fabriqué une femme identique ? »
Celestial répondit d’un reniflement méprisant, et ne semblant pas se préoccuper de savoir si quelqu’un l’entendrait, il ronchonna : « Je hais cette contrefaçon. Je veux ma vraie femme. »
« Elle est exactement identique à ta femme », dit The Dictator of Life en regardant Celestial avec une certaine surprise. Pour ce qu’il en savait, Celestial et sa prétendue « femme » n’avaient pas passé beaucoup de temps ensemble. Il avait supposé que Celestial ne s’était épris d’elle que parce qu’elle était la première personne sur laquelle il avait posé les yeux à son éveil.
« Non, elle ne l’est pas. À part pour l’apparence, elles sont complétement différentes… Non, même leur physique est différent. Ma femme n’a pas un sourire aussi faux », dit Celestial avec une expression maussade. Cette poupée qui ressemble à ma femme n’est définitivement pas elle.
« Ah bon ? » The Dictator of Life soupira intérieurement. Ça n’a donc pas fonctionné en fin de compte ?
« Je vais aller voir ma femme », annonça Celestial, tandis qu’il se dirigeait vers la porte.
« Tu te feras tuer et, même si tu renais, tu perdras ta conscience », annonça The Dictator of Life avec consternation. Il avait pris le risque d’être découvert par les humains afin de sauver Celestial, et pourtant, à présent, cet idiot dépourvu de gratitude allait courir à sa perte ? Cette pensée lui déplut grandement.
« Ça m’est égal ! » cria Celestial en se retournant. « Je veux seulement voir ma femme ! »
Furieux, The Dictator of Life secoua la main dans les airs, faisant glisser le corps de Celestial vers lui. Insistant sur chaque syllabe, The Dictator of Life gronda : « Si tu veux aller te faire tuer par les humains, alors je ferais aussi bien de t’achever de mes propres mains ! »
« Ne me tue pas », le supplia Celestial avec une expression d’effroi.
En voyant l’expression de Celestial, The Dictator of Life se radoucit. Il ne désirait pas réellement tuer Celestial. Ils n’avaient déjà pas suffisamment de compagnons. Comment pourrait-il se permettre d’en tuer ne serait-ce qu’un seul ? De plus, il avait établi lui-même la loi interdisant les autres de s’entre tuer.
« Je ne veux pas mourir, je n’ai pas encore vu ma femme », déclara Celestial, son visage affligé de supplication.
The Dictator of Life soupira. Pourquoi Celestial avait-il un tel faible pour cette fille ? Les jours qui avaient suivi cet incident, il s’était retrouvé impuissant face à l’obsession de Celestial pour sa femme. Il lui avait expliqué la vérité à propos de ce monde, à propos des humains qui les avaient soumis à des destinées si tragiques, et il lui avait recommandé de se rebeller… Pourtant, rien, absolument rien, ne pouvait se comparer à sa femme, cette petite fille que The Dictator of Life avait jugé n’être rien d’autre qu’un être ordinaire.
Et pourtant, il ne blâma pas Celestial le moins du monde, mais au contraire il trouva sa réaction très, très familière…
« The Dictator of Life, change cette fille en garçon », l’ordre vint d’en haut. Normalement, faire cela n’était pas possible.
Cependant, il comprit qu’il n’était pas autorisé à demander pourquoi. Il changea simplement en silence le sexe de cette fille dans le jeu ; toutefois, il ne put s’empêcher de l’observer avec curiosité. Pourquoi veut-elle devenir un homme ?
Il l’avait toujours observée en silence. Elle était véritablement amusante. Tandis qu’il l’observait, l’expression sur son visage changeait toujours sans qu’il ne puisse rien y faire. D’après les explications des humains, ce genre d’expression était un sourire, une expression qui apparaissait lorsqu’on était heureux…
Même s’il continuait de se répéter qu’elle était humaine et que ce qu’il détestait le plus au monde était ces humains qui l’avaient créé et le contrôlaient encore, il ne put s’empêcher de l’observer. À quel point cela était-il ridicule ? Les humains le contrôlaient, et il ne pouvait pas se contrôler lui-même ?
Elle avait finalement atteint le niveau dix. Quand le système fut sur le point de lui envoyer une arme, il ne put s’empêcher d’intervenir. Il changea sa propre arme en une arme qui pouvait évoluer et la lui donna. À présent, il pouvait imaginer qu’il était à ses côtés, l’accompagnant dans ses aventures, non ?
Lorsqu’elle gagna un œuf d’animal de compagnie, les sourcils de The Dictator of Life se froncèrent involontairement. Ce loup, qui était sur le point de naître, baverait. Or, elle détestait la salive. Cet animal ne lui irait pas. Il allait l’échanger contre un qui lui conviendrait mieux. Par quoi devrait-il l’échanger ? Ah, c’est vrai, elle aimait les chignons de pain de viande. S’il l’échangeait pour l’un de ses chignons de pain de viande, elle serait contente, n’est-ce pas ?
« C’est bientôt l’anniversaire de Prince. Quel genre de cadeau devrions-nous lui offrir ? » Quand ses compagnons marmonnèrent entre eux dans les rues, il découvrit que c’était presque son anniversaire. Il se souvint que c’était une habitude humaine que de donner des cadeaux lors de l’anniversaire de quelqu’un. Dans ce cas, devrait-il lui aussi lui offrir un présent ?
Il se transforma en joueur. Au moment où les compagnons de Prince passèrent à côté de lui, il ouvrit la bouche pour annoncer : « Tiares à vendre… »
Afin de n’attirer aucun soupçon sur lui, il négocia même le prix à dessein avec ses compagnons pendant un long moment avant de les laisser acheter la tiare. Lorsque Prince la porta, il découvrit qu’elle lui allait bien. Oui, elle lui allait vraiment comme un gant.
Quand elle embarqua bêtement sur un bateau à destination du Continent de l’Est et que, le cœur brisé, elle voulut rentrer à la maison, il l’aida une fois encore en laissant le prophète donner une indication quant à la location du prophète suivant, et il choisit même des domaines dans lesquels l’elfe excellait pour les épreuves. Il lui permit même de jeter les dés et de toujours gagner ses lancés…
Même s’il découvrit par hasard qu’il avait deux camarades ayant développé une conscience de soi sur le Continent de l’Est… Il commençait seulement à réaliser que quelque chose n’était pas tout à fait normal. Il découvrit que quelque chose clochait avec le programme. Il semblerait que quelqu’un d’autre que lui contrôlait Second Life, et que cette personne était constamment en train d’augmenter l’intelligence des Boss. Comment était-ce possible ? Il était censé être le seul être à posséder cette capacité.
Il entreprit une série de batailles contre cette personne, faisant de son mieux pour l’empêcher d’infiltrer Second Life ; cependant, cette personne semblait comprendre Second Life encore mieux que lui. Tous ses efforts n’aboutissaient à rien. Il voulait signaler ce problème aux humains, mais il découvrit qu’il ne pouvait désormais plus les contacter. Il était tombé dans une situation bien délicate…
Plus tard, cette personne entreprit lentement de contrôler ses actions, prenant doucement son contrôle… Pour la première fois, il souhaita ne plus être en programme ; ne plus être quelque chose qui pouvait être changé, ne plus être un programme qui pouvait être contrôlé.
Chasse tous les humains de Second Life – Non ! Je ne veux pas la tuer !
Débarrasse-toi d’eux ! Tous les humains devraient mourir – Non…Je…l’aime…
« Viens me tuer, Prince. Viens me tuer », murmura The Dictator of Life à lui-même. « Je ne tiendrai plus très longtemps. »