1/2 Prince T3C6 : Le Démoniaque Dieu des Ténèbres

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½ Prince Tome 3 – Les Chroniques d’un Prince Vagabond
Roman version d’origine en chinois par – Yu Wo


Chapter 6: The Demonic Dark God – Traduit du chinois vers l’anglais par Spence [PR!]
Chapitre 6 : Le Démoniaque Dieu des Ténèbres  – Traduit de l’anglais vers le français par Nocta
+ Travail de vérification par AkaiiRia

Pas peur du froid ? Alors, qui c’est qui s’accroche en ce moment même désespérément à moi pour absorber un peu de chaleur ? Mes dents claquèrent tandis que je titubais pour avancer, en éprouvant de grandes difficultés à ne serait-ce que lever mon pied, sans parler du fait d’avoir à trainer derrière moi quelqu’un qui était désespérément accroché à moi, dont le visage était aussi pâle qu’une feuille de papier et dont les lèvres avaient viré au bleu à cause du froid : Kenshin.

Dès que Kenshin et moi nous étions téléportés de la Cité du Tigre Blanc à la Cité de la Tortue Noire dans le nord, nous avions ressentis une baisse évidente de température, aussi j’avais acheté deux manteaux de fourrure, et nous nous étions empressés de partir en direction du Village de Neige. Alors que nous marchions, j’avais graduellement commencé à comprendre à quel point mon destin était pénible. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il y a un BLIZZARD ?

Bordel de merde, ce qu’il peut faire froid ! Même si j’avais enfilé et protégé mon joli visage avec tout ce que contenait mon sac, qui pouvait être porté, je continuais à avoir tellement froid que je me retrouvai à penser : Si je venais à cracher, ma salive se transformerait en bloc de glace avant d’avoir touché le sol ; si je venais à expirer par la bouche, l’humidité dans ma respiration tournerait en givre avant d’avoir atteint mon visage. 

À mes côtés, Kenshin se trouvait dans un état encore pire que le mien. Alors que ça ne faisait pas longtemps que nous nous étions engagés sur la route en direction du le Village de Neige, il avait commencé à trembler sans pouvoir s’arrêter. Son état ne s’était pas amélioré même après qu’il eut enfilé sa tenue originelle de rurouni, et en fin de compte il était presque glué à moi pour avoir un peu de chaleur. On dirait que face à un froid extrême, même le plus fort des épéistes va échouer !

« Ken…shin, e-est-ce qu’on y est … ? » croassai-je avec grande difficulté.

« P-pre…sque. »

Le visage de Kenshin avait viré au bleu à cause du froid… Hé, est-ce que tu pourrais au moins ouvrir les yeux et jeter un coup d’œil ?

Entouré par une neige épaisse et des vents rageurs au milieu de ce blizzard, tout ce que je pouvais voir c’était une étendue blanche devant moi. Nous n’avions que ma boussole pour nous indiquer la direction tandis que nous avancions, et l’espoir que Dieu, Bouddha, et Allah nous accorderaient leur protection, en voyant à quel point je travaillais dur pour sauver une personne…je veux dire, un PNJ.

« Ahhh ! » Mon pied se prit soudainement dans quelque chose, et je trébuchai, tombant la tête la première dans la neige avec mes bras et mes jambes écartés, et cet enfoiré de Kenshin était perché en sécurité au-dessus de moi.

« Ken. Shin ! Si tu ne te lèves pas dans la seconde, je vais te renvoyer à la Caverne des Démons pour que tu puisses y passer l’éternité en compagnie de Sunshine. »

« … » L’expression de Kenshin était froide pendant qu’il descendait à contrecœur de sa  « cheminée ».

Sans le poids d’une personne qui m’écrasait, je pus enfin me remettre lentement sur mes pieds. Dans mon cœur, je pensai plaintivement : Même si je ne pratique pas la religion avec sincérité – prier Dieu d’un côté, Bouddha de l’autre, et faire même référence au Coran par-ci par-là – c’est juste parce que je pense que plus je prie, plus je recevrai de protection ! Est-ce que Vous deviez tous me punir ainsi, en allant jusqu’à me faire trébucher quand il n’y a rien dans quoi se prendre les pieds sur cet océan de neige !?

Kenshin regarda le sol en fronçant les sourcils, avant de dire : « Il semblerait que tu aies trébuché sur un rocher. »

Je m’empressai de me retourner pour regarder. Étrange, ce rocher en forme d’arche ressemble à… une tombe ? Je viens de trébucher sur une tombe ? Oh seigneur, monsieur le fantôme, je n’avais pas l’intention de piétiner la porte d’entrée de votre maison, alors s’il-vous-plaît ne venez pas me trouver pendant la nuit pour vous venger… Non, attendez, ce n’est pas normal, pensai-je. Je suis dans l’univers du jeu ; si nous mourons, ne sommes-nous pas ressuscités ? Qui diable aurait besoin d’une pierre tombale… Une pierre tombale ?

« La tombe de Kaoru ? » m’exclamai-je.

« Dégageons la neige de la pierre tombale », proposai-je tout en dégainant mon Dao Noir pour m’en servir comme d’une pelle, et commençai à enlever la neige.

Travailler au milieu d’un blizzard demandait beaucoup d’efforts, néanmoins nous dégageâmes tous les deux la neige avec zèle. Cependant, à chaque fois que je retirais une pelleté de neige, une autre couche de neige tombait du ciel pour la remplacer. Même après une demi-journée de dur labeur, Kenshin et moi ne pouvions toujours pas voir les mots inscrits sur la pierre tombale. Alors que les heures s’écoulaient, l’expression dans les yeux de Kenshin devint de plus en plus frénétique et désespérée. Voyant son agonie, je continuai de creuser avec une vigueur renouvelée, mais ce fut en vain.

Au bout du compte, je m’épuisai, n’ayant plus aucune force pour continuer à creuser. Je ne pus que regarder, tandis que Kenshin poursuivait sa tâche comme un homme possédé, et plus je regardais plus je me sentais malheureux. Même si Kenshin sait que le passé n’est qu’une fiction dictée par le système et n’a jamais vraiment eu lieu, il ne peut toujours pas oublier Kaoru ?

Comme Kenshin continuait à dégager la neige qui ne pouvait jamais être complètement retirée, ses mouvements devinrent de plus en plus frénétiques et erratiques. Ses cheveux ordinairement bien coiffés étaient en piètre état, mais la neige continuait tout de même à tomber…

« Kaoru…. » Kenshin jeta son épée sur le côté et cria en direction du ciel. Son visage était strié de larmes.

La neige s’arrêta.

Pendant que les nuages se dispersaient lentement, un rayon de lumière perça d’entre la couche nuageuse et illumina la tombe de Kaoru. À l’endroit sur lequel tombait la lumière, la neige commença à fondre.

« Ici repose Kaoru, qui attendra son époux bien aimé pour l’éternité. »

Kenshin avança vers la pierre tombale en trébuchant et tomba soudainement à genoux. « Kaoru. »

Je me relevai et m’approchai pour me tenir derrière Kenshin en silence, le regard fixé sur la pierre tombale. Bien que j’eusse su que les choses se dérouleraient ainsi, je ressentais une tristesse indescriptible au moment de vérité. Plutôt que de dire que je pleurais pour Kaoru qui avait disparue, on devrait dire que je pleurais pour Kenshin qui ne pouvait pas se libérer du destin que le système avait pré-décidé pour lui.

« Aurait-il mieux valu que je ne vienne pas ? Si je n’étais jamais arrivé ici, Kaoru aurait pu vivre indéfiniment », cria Kenshin tandis qu’il martelait le sol de ses poings.

« Plutôt que d’attendre dans l’angoisse indéfiniment, peut-être qu’elle a préféré s’allonger dans sa tombe, t’attendant en sachant que tu viendrais la voir », le réconfortai-je doucement. « Comme toi, qui a préféré venir la retrouver, en dépit de savoir que tu ne pourrais voir que sa tombe. »

Kenshin sortit de sa stupeur et sourit amèrement. « Peut-être que tu as raison. »

« Allons accomplir ta vengeance dans ce cas. Même si ton hostilité n’est pas réelle, fais de ta tristesse ta motivation à combattre, fais de ton agonie ton énergie pour manier ton épée, et bats-toi tout ton content. Va, et libère tes émotions », décrétai-je, mes yeux illuminés par la soif de bataille.

Les yeux de Kenshin s’illuminèrent eux-aussi : « Allons-y. » Avec ces mots, il se tourna et, sans même un regard en arrière, entreprit d’ouvrir la voie. Le froid avait été oublié.

Comme je le pensais, c’est quelqu’un qui aime se battre, lui aussi, pensais-je, en souriant. J’ai trouvé une personne qui partage mon centre d’intérêt.

 

 

« Kenshin, où se trouve le Démoniaque Dieu des Ténèbres ? Même si le blizzard s’est arrêté, je suis très fatigué. Si c’est trop loin, est-ce que nous pourrions y aller demain à la place ? » Je regardai Kenshin avec mon expression la plus plaintive, désespérée et lasse. Malheureusement, Kenshin était clairement très différent de Gui.

« Il se trouve dans la caverne qui est à mi-hauteur dans la montagne. Viens », déclara Kenshin, impitoyable, tandis qu’il me pressait de me hâter en désignant l’entrée d’une grotte qui était relativement loin, mais pas tout à fait loin à ce point.

« Ok, Ok… »

J’avais très envie de râler pendant que j’escaladais la montagne à la suite de Kenshin. Tandis que nous nous approchions de plus en plus de la caverne, le malaise dans mon cœur s’accrut comme l’énorme statue terrifiante devant l’entrée de la grotte devenait de plus en plus visible. En plus, je notai également que l’entrée de la caverne était tellement grande qu’on aurait pu placer cinq personnes de ma taille – placées à la verticale – dans la grotte. Cinq comme moi… ça fait presque neuf mètres, je crois ? Je déglutis à cette pensée. Ce n’est pas possible, n’est-ce pas ? L’entrée de la caverne est probablement un tantinet trop grande ; c’est impossible qu’il y ait un monstre aussi grand, pas vrai ?

« Kenshin, est-ce que tu sais à quoi ressemble le Démoniaque Dieu des Ténèbres ? » m’enquis-je d’une voix tremblante.

Kenshin ne daigna même pas jeter un regard en arrière, et répondit simplement alors que nous nous pressions : « D’après les images que le système m’a données, c’est un colosse solidement bâtit, qui porte une robe noire, a une unique corne sur sa tête, et utilise l’immense Épée Démoniaque des Ténèbres qui est d’une taille incomparable. »

« Ça à l’air vraiment terrifiant ! » Cette description contient des mots comme « immense » et « solidement bâtit ». En plus, il y a cette énorme entrée de caverne, pensais-je, et soudainement je sentis qu’il se pourrait qu’obtenir Kenshin et Sunshine ne soit pas une tâche aussi aisée en fin de compte…

« Nous y sommes », affirma Kenshin en s’arrêtant abruptement.

« Est-ce qu’on y entre tout de suite ? Laisse-moi d’abord vérifier si je peux trouver quelque chose à utiliser comme marqueur, pour que nous ne nous perdions pas à l’intérieur de la grotte… » Je m’empressai de fouiller dans mon sac.

Cependant Kenshin vint se tenir au milieu de l’entrée de la caverne et se mit soudainement à rugir : « Démoniaque Dieu des Ténèbres, moi, Kenshin, je suis venu réclamer la dette qui m’est due. »

Je me figeai et, comme Kenshin, je fixai les ténèbres impénétrables de la caverne, mais il n’y avait que le silence, comme si même le vent et la neige n’osaient pas faire le moindre bruit. Tourmenté par une intense sensation d’inconfort, je dégainai immédiatement mon Dao Noir. Le tintement métallique fait par mon épée alors qu’elle quittait son fourreau me sembla particulièrement retentissant dans ce silence.

Une petite pierre tomba brusquement du plafond de la caverne… après, le sol se mit à trembler violement, une féroce rafale de vent surgit des profondeurs de la grotte, et je parvins à peine à rester debout. L’intérieur de la caverne, qui était sombre auparavant, était à présent drapé dans une lueur verte inquiétante.

Je savais que cette bataille était sur le point de commencer, et je savais que l’adversaire pour ce combat serait possiblement le plus puissant que j’eusse jamais rencontré. Avec un cœur résolu, je m’avançai pour me tenir aux côtés de Kenshin, et je regardai l’entrée de la caverne avec une lueur hautaine dans les yeux.

Finalement, le Démoniaque Dieu des Ténèbres apparut.

Le cœur lourd, j’ouvris la bouche pour demander : « Kenshin, la force et la taille peuvent ne pas être directement proportionnelles l’unes à l’autres, mais penses-tu qu’il soit possible que le Démoniaque Dieu des Ténèbres ne nous remarque même pas, mais qu’il nous tue par accident en nous marchant dessus ? »

Sans un mot, Kenshin leva les yeux vers le Démoniaque Dieu des Ténèbres qui se tenait devant nous.

Mon dieu, il a vraiment levé sa jambe, pensai-je, et je me ruai hâtivement en arrière, tirant Kenshin derrière moi. Vous plaisantez, j’espère ; qui diable serait capable de se battre contre ce monstre qui doit se baisser juste pour passer l’entrée d’une caverne haute de neuf-mètres ?

« Non, je vais venger Kaoru », répliqua Kenshin, et il se débattit pour se libérer puis chargea vers le Démoniaque Dieu des Ténèbres sans aucune hésitation.

Je regardai tandis que Kenshin fonçait vers le Démoniaque Dieu des Ténèbres, et je n’eus pas d’autres choix que de m’élancer à sa suite avec un sourire forcé et les sourcils froncés. Alors que je courais, je criai : « Sois prudent Kenshin ! Ne l’affronte pas de front. »

Kenshin semblait être devenu sourd et ignora ce que je venais de lui dire et, à la place, il se précipita sur le Démoniaque Dieu des Ténèbres sans dire un mot. Comme il s’approchait du dieu démon, il sauta directement sur ses rotules, puis, d’une poussée de ses muscles, il bondit dans les airs jusqu’à arriver à la hauteur du visage du dieu démon, dégainant son épée pendant cette seconde. Juste au moment où il semblait être sur le point de trancher le visage du dieu démon, son énorme main vint faucher Kenshin par le côté. Kenshin n’eut d’autres choix que de bondir en arrière, évitant la gifle géante qui aurait autrement pu lui coûter la vie.

« Kenshin, je vais le distraire. Va l’attaquer par derrière », criai-je tandis que j’abattais mon Dao sur le pied du Démoniaque Dieu des Ténèbres.

CLANG ! Un son métallique a vraiment retentit au moment où mon épée et le pied sont entrés en contact ? Je baissai la tête pour jeter un coup d’œil et déglutis, n’osant pas croire que je ne pouvais même pas entailler la peau du dieu démon. Essayons encore une fois, pensais-je, et je balançai lourdement mon épée à nouveau… CLANG !

« Dire que mon Dao Noir ne peut même pas lui faire de dégât, il semblerait que j’aie besoin de plus d’entrainement. » Je me sentais profondément frustré. Je me tins là, mon Dao Noir dans une main, découragé, tandis que des feuilles mortes étaient soulevées dans les airs par une brise…

« Prince, vite ! Esquive-le ! » hurla Kenshin.

Je levai les yeux et aperçus la fameuse Épée Démoniaque des Ténèbres qui tombait vers moi avec tout l’élan d’un avion plongeant vers le sol. Je plongeai sur le côté à la vitesse de l’éclair, cependant, l’avion… l’épée démon descendit à nouveau vers moi. Mon dieu, je suis tellement petit, mais il peut quand même me trancher à l’horizontale ? Ce n’est pas un peu déraisonnable ? Quel programmeur attardé… Je m’aplatis sur le sol d’une façon assez pathétique, évitant de justesse cette épée démoniaque.  

Je me hissai rapidement sur mes pieds et tournai immédiatement les talons, essayant de m’enfuir… Je veux dire, en essayant de distraire le dieu démon, afin de donner à Kenshin l’opportunité de lancer une attaque surprise. Tandis que je fuyais pour ma vie, j’avais très envie de pleurer ; je pouvais sentir la terre trembler à chaque pas que faisait le dieu démon. L’épée-avion démoniaque venait également frôler mon postérieur de temps en temps… Je me demande, est-ce que je serai écrasé et réduit en déchets, ou est-ce que je serai découpé en dés et transformé en viande hachée ?

« Kenshin, dépêche-toi avec ton attaque surprise ! Si je suis transformé en viande hachée ou en déchets, je te garantis que je reviendrai à la Caverne des Démons en tant que fantôme pour te hanter ! » hurlai-je, désespéré.

« J’ai déjà essayé de le trancher, ça n’a pas marché », répliqua Kenshin, furieux.

« Quoi !? » Mon visage fut drainé de toute couleur. Est-ce que les cieux me veulent mort à ce point ? Mais, je ne veux vraiment pas mourir d’une façon aussi sanglante, pensai-je et je m’écriai : « Kenshin, de quel côté est la falaise ? »

En entendant mes paroles, le découragement de Kenshin disparut, et il reprit courage. « Tourne à gauche ! Tourne à gauche, et elle sera droit devant ! »

Tourner à gauche ? Pour la première fois dans ma vie, je trouvai que tourner à gauche était une action extrêmement difficile à exécuter. « Kenshin, je ne peux pas tourner à gauche ! » Je serai réduit en viande hachée si je fais ça…

« Dieu démon, ton ennemi n’est autre que moi ! » Le rugissement enragé de Kenshin retentit derrière moi, et dès que ces mots eurent quitté sa bouche, le Démoniaque Dieu des Ténèbres qui était sur mes talons se détourna et alla affronter Kenshin à la place.

Voyant Kenshin foncer en ligne droite vers la falaise, je m’élançai immédiatement à sa suite. Pendant que je courrais, je pensai, Comment diable est-ce que nous allons faire tomber ce dieu démon de la falaise ? En le faisant trébucher ? Il me marcherait probablement dessus et m’aplatirait comme une crêpe sans même avoir remarqué ma présence !

« Kenshin, comment comptes-tu le faire tomber docilement de la falaise ? » Incapable de mettre de l’ordre dans mes pensées, je ne pus qu’ouvrir la bouche pour hurler désespérément vers Kenshin qui se trouvait devant moi.

« Prince, aide-moi à l’attirer dans le précipice, aussi près du bord que possible. » Après avoir soudainement dit cela, Kenshin s’arrêta de courir et se mit simplement à éviter l’épée-avion du dieu démon, en attendant que je « prenne le relais ».

« Dis, je peux refuser ? » demandai-je, des larmes débordant de mes yeux.

« Non. » répondit froidement Kenshin.

Ouuiin… Je me préparai pour quel que soit ce qui arriverait et bondis sur le dieu démon, tranchant sa rotule en plein saut. Comme auparavant, un bruyant « clang » retentit. Je me tournai et me mis à sprinter désespérément vers la falaise, et tout ce pour quoi je priais était que Kenshin ait véritablement un plan.

Avec le dieu démon à mes trousses, alors que le temps passé à l’éviter se faisait de plus en plus long, je commençai à être vraiment épuisé. À plusieurs occasions, je ne parvins à éviter la lame que de justesse, et fus même coupé à plusieurs reprises par le vent féroce suivant le sillage de chaque balancement de cette lame géante. La douleur combinée à la fatigue, je commençai à avoir l’impression que j’allais tomber à genoux d’un instant à l’autre. Malgré tout, je me forçai à tenir le coup. Sunshine est encore en train d’attendre que je complète la quête, et je dois le ramener avec moi sur le Continent Central !

Abandonner ? Je ne connais pas ce mot !

Après avoir finalement atteint le précipice, je faillis éclater sanglots. Dire qu’une falaise, de la même structure géographique que celle de laquelle je suis tombé par deux fois déjà, allait à présent me sauver la vie ! Le Destin est réellement imprévisible.

Peu importe, pensai-je. Maintenant que cette falaise était devant moi, j’hurlai frénétiquement à l’intention de Kenshin : « Kenshin, je suis au bord de la falaise ! Si tu as une carte à jouer dans ta manche, alors dépêche-toi de l’abattre, autrement je vais tomber avec le dieu démon ! »

Kenshin se contenta de nous suivre, et l’expression de calme sur son visage semblait être l’indice du calme avant la tempête. Sa main droite reposait depuis longtemps sur le pommeau de son épée. Le Timing ! Il attend le moment parfait pour achever son ennemi juré.

Hum, on dirait que je suis à trois centimètres d’un destin impliquant une chute d’une falaise… Je tournai la tête et observai l’immense étendue de vide au-delà du précipice, puis je tournai de nouveau la tête pour fixer l’énorme dieu démon. C’est étrange ! Pourquoi est-ce que je suis toujours forcé de choisir entre mourir en tombant du haut d’une falaise ou mourir écrasé ? Nous ne pourrions pas essayer quelque chose de différent la prochaine fois ? Alors que j’échangeais des regards désespérés avec le dieu démon, j’espionnai du coin de l’œil la silhouette humaine qui bondit à une hauteur à peu près au niveau de la tête du dieu démon… Même s’il s’est servi de plusieurs arbres proches, la puissance de saut de Kenshin reste incroyablement stupéfiante, notai-je mentalement, impressionné.  

 « Attaque de l’Éclat d’Air du Dragon ! » Kenshin rugit avec une voix d’une puissance incomparable et dégaina son épée à la vitesse de la lumière, frappant en direction de la tête du dieu démon… On dirait un mouvement basé sur la technique pour dégainer l’épée1 ? pensai-je, et je perçus une rafale de vent suivre dans le sillage de l’épée et aplatir les cheveux du dieu démon, suivit d’un « CLANG » retentissant. Bien que j’ignorais si le dieu démon avait été blessé ou non, je pouvais au moins constater que la force de Kenshin était suffisante pour pousser un dieu démon en avant.   

On dirait que c’est juste une question de temps avant qu’il ne tombe de la falaise, songeai-je, une fois de plus impressionné par KenshinMais pourquoi le ciel est-il devenu sombre tout à coup ? Je levai la tête pour jeter un coup d’œil, et me retrouvai à fixer, bouche bée et les yeux grands ouverts, ce béhémoth… ce Démoniaque Dieu des Ténèbres qui était en train de trébucher sur moi !

Nom du ciel, dieu démon, tu devrais vraiment essayer de perdre un peu de poids ! Avec une masse corporelle comme celle-là, je ne peux même pas trouver un endroit par où fuir… Mon dieu ! Avec un visage strié de larmes, je me lamentai mentalement sur mon destin comme je tombais du haut d’une falaise pour la troisième fois.

« AHHHHHHHHHHHHHHH ! » J’hurlai à m’en arracher les poumons, fermant étroitement les yeux alors que je me préparais à la douleur insoutenable que j’allais ressentir quand je toucherais le sol. « AHHHHH… »

« Est-ce que tu voudrais bien la fermer ? » La voix glaciale de Kenshin retentit soudainement au-dessus de moi.

« Ahhhhh… ? » Je relevai la tête, et le visage de Kenshin entra dans mon champ de vision. Je me figeai et remarquai que Kenshin tenait dans ses mains le bout d’un long morceau de tissu rouge, qui était étroitement enroulé autour de ma poitrine, et… que le pantalon de Kenshin avait glissé jusqu’à ses genoux puisque la ceinture avait disparu.

« Kenshin, est-ce que c’est confortable un pagne ? » le questionnai-je avec sérieux. C’est quelque chose que je me demande toujours depuis mon dernier petit coup d’œil « accidentel ».

« Qu’est-ce qu’un pagne ? » demanda Kenshin avec un froncement de sourcil.

« C’est le vêtement que tu es en train de porter pour couvrir tes parties importantes. »

Kenshin baissa la tête pour regarder le vêtement, manifestement perplexe. « Tu n’en portes pas un toi-même ? »

« Non, je porte des boxers », rétorquai-je solennellement. Je ne porte définitivement pas de pagnes.

« Quelle est la différence ? »

« Hum, j’adorerais discuter avec toi des différences entre les pagnes et les boxers, mais… » Je laissai ma phrase en suspens, les sourcils froncés. « Tu sais, ce n’est pas très… sain de parler de sous-vêtements tout en étant suspendu dans les airs et, par-ailleurs, je n’ai pas vraiment l’habitude de ne pas avoir mes deux pieds fermement posés sur le sol. »

Je roulai des yeux. « Alors, pourrais-tu gentiment commencer par me remonter ? Je te promets que je te ferai clairement la liste de chaque genre de sous-vêtements qui te sont accessibles, puis je te décrirai chacun d’entre eux dans les moindres détails, ok ? »

J’escaladai le bord de la falaise et m’assis sur le sol, n’osant pas tout à fait croire que j’étais parvenu à éviter de mourir d’une nouvelle chute du haut d’une falaise.

<Avis du Système : Prince a reçu un animal de type humanoïde. Veuillez donner un nom à votre animal. >

« Kenshin ! » le nommai-je paresseusement.

<Propriétaire de l’animal: Prince | Nom de l’animal : Kenshin | Niveau : 100 | Santé : 10,000  | Puissance Magique : 1,500>

<Attributs : | Force : 300 | Apparence : 150 | Agilité : 150 | Intelligence 50 | Volonté | 50 Sagesse : 0>

<Capacités : Technique pour dégainer l’Épée / Attaques en Continu / Attaque de l’Éclat d’Air du Dragon  / Vol du Dragon des Cieux / Transpercement du Néant / Déplacement Lumière / Bond Aérien / Combustion Instantanée>2

<Informations supplémentaires : animal de quête, impossible de monter de niveau, impossible d’apprendre de nouvelles capacités>

« Même si on met de côté le fait que tu sois au niveau 100, tes statistiques sont tout simplement trop terrifiantes. Pas étonnant que tu sois si fort », dis-je en regardant ses statistiques avec envie.

« C’est bien dommage que tu ne puisses pas monter de niveau par contre. Le système est vraiment radin ; J’ai fais tellement d’efforts pour t’obtenir. » Je ne pus résister à l’envie de maugréer entre mes dents.

Keshin me lança un regard glacial et répliqua doucement : « Courir un petit peu peut être considéré comme faire beaucoup d’efforts ? »

En entendant ses mots, je bondis aussitôt sur mes pieds et rétorquai : « Qu’est-ce que tu veux dire par “courir un petit peu” ? Je te ferai remarquer que j’ai parcouru tout ce chemin depuis le Continent Central, et que j’ai dû aider Jing et Yun à monter de niveaux pendant tellement de jours avant que je puisse être poussé du haut d’une falaise grâce à eux. En plus, j’ai dû braver un blizzard pour atteindre le Village de Neige, et j’ai même trébuché et je suis tombé… Hé, Kenshin, ne t’en va pas déjà, je n’ai pas fini de parler ! Qu’est-ce que tu as à me jeter ce regard glacial ? Tu ne réalises pas que je suis ton maître ? Hé, ne m’ignore pas ! »

 

 

« Nous sommes censés faire quoi ensuite ? » Kenshin et moi nous étions téléportés à la Cité du Tigre Blanc à l’ouest. Qu’est-ce que nous sommes exactement censés faire pour libérer Sunshine, qui est toujours coincé dans la Caverne des Démons ? Je n’arrive vraiment pas à m’en rappeler.

« Nous devons nous rendre à la Guilde des Aventuriers et recevoir la quête des prophètes. »

« Très bien. » J’avais compris.

Après ça, j’entrai avec impatience dans le bâtiment de la Guilde des Aventuriers. Je voulais finir cette quête rapidement, puis ramener le puissant Kenshin et l’élégant Sunshine avec moi au Continent Central. Soupir, tous les gars d’Odd Squad me manquent vraiment.

Après avoir reçu la quête, j’observai le bout de papier dans mes mains, et ma tête se mit à me tourner. Qu’est-ce que c’est que ça ? Pourquoi est-ce que, sur la carte qui m’a été remise par la Guilde des Aventuriers, les emplacements des trois grands prophètes sont presque comme trois points qui formeraient un triangle géant sur tout le Continent de l’Est quand on les liait entre eux ? Est-ce qu’ils ne seraient pas extrêmement difficiles à trouver, même si j’avais le sens de l’orientation ?

Ce n’est pas grave, pensai-je, et soudainement je retrouvai mes nerfs. Il y a toujours Kenshin avec moi. De quoi est-ce que je pourrais avoir peur ? « Hé, Kenshin, ça devrait être du gâteau pour toi de trouver les trois grands prophètes, n’est-ce pas ? »

Kenshin se retourna lentement pour me regarder, son expression aussi stoïque que d’ordinaire. « Je ne connais pas la position de quoi que ce soit à part le Village de Neige de Kaoru ! »

…On dirait que la difficulté de cette quête pourrait très bien augmenter de trois niveaux, à cause de deux personnes qui n’ont absolument aucun sens des directions, me dis-je, en poussant un soupir, avant de me résigner à examiner la carte. Commençons avec celui qui est le plus proche ! Ce point le plus près semble être dans le coin gauche ; on dirait que c’est dans la Cité du Tigre Blanc.

« Peu importe, nous n’avons qu’à nous diriger vers la gauche et vers le bas », dis-je, et je me mis à marcher rapidement.

« Prince. » Kenshin, qui m’avait suivi en silence pendant tout ce temps, m’appela soudainement par mon nom.

Je continuai de marcher et me contentai de jeter un regard en arrière. « Quoi ? »

« Tu ne m’as toujours pas expliqué à propos des sous-vêtements », répondit Kenshin avec une expression mortellement sérieuse.

« Huuuum, les sous-vêtements… » Je sais juste qu’il y a ceux qui sont taille basse, ceux qui vont au-dessus de la taille, ceux en dentelle, les strings… Je me demande si les garçons ont d’autres genres de sous-vêtements à part les boxers et les slips ? Ouaaah, comment je pourrais le savoir de toute façon ? Je ne peux absolument pas conseiller à Kenshin de porter des sous-vêtements en dentelle, par vrai ? Oh merde, j’ai vraiment plus ou moins envie de le faire. Kenshin portant des sous-vêtements en dentelle… Ah ! Hum, ça pourrait valoir le coup d’essayer.

« Non, laisse tomber », déclara tout à coup Kenshin.

J’en fus très déçu. Je regardai Kenshin avec des yeux brillants et plaidai : « Pourquoi ? Je veux vraiment discuter de ça avec toi. Laisse-moi en parler, s’il-te-plaaaaaît ? »

Kenshin me lança un autre regard froid. « Pour une certaine raison, je n’ai simplement plus envie de savoir après avoir vu ton sourire. »

« … » Je me grattai le visage.  C’est donc mon sourire qui m’a trahi ? La prochaine fois, je dois me rappeler de ne pas sourire. La mission « Faire en sorte que Kenshin Porte des Sous-vêtements en Dentelle » a échoué… Quel dommage.

« Est-ce que c’est la mer ? » Kenshin se figea soudainement sur place. Il fixa l’océan bêtement, comme s’il n’avait jamais vu un tel paysage auparavant. Son visage affichait un mélange d’enchantement et d’émerveillement.

Pour ma part, mes sentiments à l’égard de la mer n’étaient même pas à moitié aussi plaisants. Le souvenir d’avoir été piégé sur l’océan, ennuyé au point de discuter avec Meatbun, et même forcé à travailler comme frotteur de pont et nettoyeur de fientes de mouettes afin de payer mes repas… ce n’est vraiment pas quelque chose dont j’avais envie de me souvenir.

« Peut-on s’en approcher pour regarder ? » demanda Kenshin avec hésitation, maladroitement même.

Je lui lançai un sourire éclatant. « Bien sûr. »

En apparence, Kenshin était aussi calme que toujours, mais ses pas se firent notablement plus vifs. J’affichai un sourire en coin et le suivis. Dire que ce Kenshin, qui est toujours si stoïque, pouvait en fait se montrer timide !

Kenshin s’arrêta devant l’étendue d’eau d’un bleu ciel, et j’avançai en silence jusqu’à me tenir à ses côtés. Après un moment, je dis : « C’est magnifique, n’est-ce pas ? Attends que nous ayons sauvé Sunshine et que nous soyons arrivés au Continent Central ! Tous les deux, vous verrez absolument encore plus de paysages aussi beaux que celui-ci. »

« Mm. » Le fantôme d’un sourire apparut enfin sur le visage de Kenshin.

J’observai les alentours. Pourquoi est-ce que cet endroit me semble relativement familier ? Je regardai à gauche, et un bateau à l’allure extrêmement familière entra dans mon champ de vision, de même qu’un port lui aussi extrêmement familier… Nous avons en fait atterri au port ? Je dépliai la carte et vérifiai à nouveau, uniquement pour découvrir que je m’étais écarté du chemin d’environ quarante-cinq degrés. Quel désastre ! pensai-je. Si je ne peux même pas atteindre le point le plus proche sur la carte, alors comment je vais trouver les trois grands prophètes ?

« Soupir, je n’arrive même pas à trouver le chemin », avouai-je en fronçant les sourcils.

Kenshin détacha son regard de la mer et suggéra : « Il y a beaucoup de personnes dans le coin. Devrions-nous leur demander la direction à prendre ? »

« Beaucoup de personnes ? » Je me tournai et vis qu’il y avait en effet une petite foule. On dirait qu’ils regardent quelque chose ? Intéressant, pensai-je, et je tirai Kenshin derrière moi avec enthousiasme tandis que je m’approchais de la foule. « Viens, allons voir ce qui est à l’origine de ce brouhaha. »

« Brouhaha ? Est-ce que c’est encore plus beau que la mer ? »

« Euh… ça dépend des goûts. »

Il y a vraiment pas mal de monde… en plus, on dirait que l’atmosphère est plutôt tendue ? Je regardai la foule qui s’était rassemblée, la plupart des gens serraient leurs poings et faisaient craquer leurs articulations, avec des expressions livides affichées sur leurs visages, et il y en avait même quelques-uns qui avaient dégainé leurs armes. Qu’est-ce qu’il se passe ? Je jetai un coup d’œil à droite et à gauche, désespérant d’apercevoir ce qu’il se tramait au cœur de la foule.

« C’est le chef de la pègre locale, Huang Wei », marmonna soudainement la personne à côté de moi, et sa voix tremblait même.

« Huang Wei ? » Ce nom me semble familier.

« Lü Jing, est-ce que tu vas devenir ma femme oui ou non ? Je te préviens, j’ai déjà posté mes gars à tous les points de renaissance. Si tu refuses, je vais définitivement tuer ce gamin encore et encore jusqu’à ce qu’il retombe au niveau un », jura une voix familière – le genre qui ne demande qu’à être tabassé à mort – depuis le centre de la foule.

Dès que je l’entendis, mon visage s’assombrit. Huang Wei, espèce de sale moins que rien ; tu as vraiment osé t’en prendre à nouveau à mes meilleurs amis, et tu as même essayé de forcer Jing à se marier avec toi ? Tu m’as visiblement sous-estimé. 

Je poussai sur le côté la foule qui s’écartait petit à petit devant moi et aperçus immédiatement Jing, dont le visage était blanc comme un linge, et Yun, qui était maintenu au sol par plusieurs autres joueurs. La rage bouillit dans mes veines, et je déclarai d’une voix incroyablement glaciale : « Si elle se marie avec toi, j’avalerai mon dao tout entier. »

Tous les yeux se rivèrent sur moi, et Yun s’exclama avec agitation : « Un elfe ? Grand frère est un elfe n’est-ce pas. C’est toi grand frère ? »

Je souris. « À part moi, quel autre elfe viendrait se balader ici sur le Continent de l’Est ? »

« Grand-frère… » Il y avait une expression compliquée sur le visage de Jing, tandis qu’elle m’appelait avec hésitation.

Je portai mon attention sur Huang Wei, qui était aussi voyant et incroyablement rustre qu’auparavant, et parlai avec une voix calme et frigide qui démentait ma fureur. « Huang Wei, hein ? On dirait que la leçon que je t’ai donnée la dernière fois n’était pas suffisante. »

« Toi… ! » Le visage de Huang Wei se tordit de colère et, dans une moindre mesure, de terreur. « Bon sang, ne va pas t’imaginer que j’ai peur de toi. La dernière fois, tu m’as eu avec une attaque surprise, mais ça ne sera pas aussi simple cette fois. Les gars, attaquez-le ! Quiconque le tuera sera grassement récompensé », rugit Huang Wei.

« Le combat a commencé, Kenshin », lui fis-je remarquer avec un léger sourire comme il se tenait à côté de moi. J’étais plutôt partant. J’ai dû endurer tellement de frustration lors du combat contre le dieu démon. Comment est-ce que je pourrais passer à côté de cette opportunité maintenant que j’ai enfin rencontré quelqu’un que je peux maltraiter !?

Le visage de Kenshin était inexpressif, pendant qu’il acquiesçait brièvement.

Je dégainai mon Dao Noir, et souris froidement tout en regardant Huang Wei, qui s’était retiré derrière ses larbins, et je pensai, Tu penses que je ne peux pas t’atteindre juste parce que tu te caches dans le fond ? Kenshin et moi nous jetâmes simultanément en avant, absolument pas concernés par la présence des huit voyous devant nous. Nous passâmes à la vitesse de la lumière entre leurs lames, mon Dao Noir et l’épée de Kenshin si vifs que tout ce qu’on pouvait en voir était une ombre noire et un scintillement d’argent respectivement, suivis par des jets de sang dans tous les sens…

Je bondis et plongeai sans m’arrêter, me sentant revigoré, ne considérant pas du tout les huit malfrats devant moi comme une menace. Zut, après tout, la dernière fois j’ai osé les affronter par moi-même, et cette fois j’ai la terreur de niveau 100, Kenshin, à mes côtés. Il se peut que ce soit une insulte aux yeux de certains mais, pour moi, ce combat n’est vraiment qu’un jeu pour me débarrasser de mon envie de me battre. 

Je laissai Kenshin se charger des deux derniers types et avançai d’un pas nonchalant vers Huang Wei avec un sourire plaisant. « Huang Wei, écoute-moi bien attentivement. Ne me laisse jamais te surprendre à maltraiter ces deux personnes qui m’appellent Grand frère. Autrement, peu importe combien de déchets tu amèneras avec toi, pour moi, ce ne seront toujours que des mouches qui me volent autour. »

« Quant à toi, je ne manquerai pas de te tuer. » D’une chiquenaude de mon arme, j’envoyai valser au loin l’épée en or tape-à-l’œil mais inutile de Huang Wei.

Attaque du Dragon à Neuf Têtes !

Je renversai la tête en arrière et rigolai sauvagement alors que je contemplais les piliers de lumières blanches s’élancer dans le ciel. Après un long moment, j’arrêtai de rire comme une soudaine réalisation me frappait lorsque j’aperçus Kenshin, qui en avait terminé avec les voyous un instant auparavant. Hum… je viens juste d’utiliser le mouvement spécial de Kenshin juste devant lui, pas vrai ? Mais… les capacités de Kenshin n’incluent pas vraiment l’Attaque du Dragon à Neuf Têtes, donc ça ne devrait pas poser de problème, n’est-ce pas ? *Sueur*

« Est-ce que vous allez bien tous les deux ? » Je regardai Yun et Jing avec inquiétude. Par chance, à part pour leur visage pâle, ils semblaient être indemnes.

« Grand frère… » Yun s’approcha de moi, son visage affichant un évident regret. Se tenant devant moi, il tomba soudainement à genoux. « Je suis désolé Grand frère. »

Je le fixai du regard, les yeux exorbités, en songeant, Yun, ce gars qui déteste perdre la face, s’est vraiment agenouillé devant moi en présence de toute cette foule ?

« Grand frère, nous t’avons trompé tellement de fois. Pourquoi est-ce que tu continues à nous aider ? » me questionna Jing, alors qu’elle s’avançait, son hésitation écrite sur son visage.

J’haussai les épaules. « Je vous l’ai déjà dit auparavant, je ne fais jamais rien que je puisse regretter plus tard, et une fois que j’ai décidé quelque chose, je ne le regretterai pas. J’ai déjà décidé de vous aider tous les deux, et donc je vous aiderai jusqu’au bout. »

« Grand frère », s’écrièrent Yun et Jing à l’unisson, et ils semblaient avoir pris une décision à propos de quelque chose. « Nous te supplions, s’il-te-plaît, laisse-nous rester à tes côtés. »

« Hein ? » Je fronçai les sourcils. « Vous devriez avoir assez d’argent pour vous rendre au Continent Central à présent. Ne vous inquiétez pas pour moi, et allez-y en premier. J’ai encore des affaires à régler ici. »

Leurs visages devinrent subitement pâles, et Yun me demanda d’une voix tremblante : « Grand frère, est-ce que tu es contre le fait de nous laisser voyager à tes côtés ? Je peux te jurer que je ne te trahirai plus jamais. »

« Non, ce n’est pas ça… » Mes sourcils se plissèrent, pendant que je réfléchissais, Est-ce que je devrais les laisser me suivre ? Je n’arrivais pas à me décider. Ce serait bien de les avoir avec moi, et en particulier puisque leur sens de l’orientation est absolument meilleur que le mien… mais s’ils viennent avec moi, je vais devoir leur expliquer à propos de Kenshin et Sunshine.

« Le roi des démons ? » s’exclama soudain Jing, alors qu’elle observait bêtement Kenshin.

Yun aussi se tourna pour regarder Kenshin, une expression d’incrédulité sur le visage.

Je pâlis légèrement, et leur ordonnai hâtivement : « Ne dites rien pour le moment, contentez-vous de me suivre. »

 

 

Jing et Yun nous amenèrent, Kenshin et moi, à un restaurant, et nous fonçâmes dans la première cabine venue. Ils s’assirent tous les deux promptement, et deux paires d’yeux entreprirent de scruter intensément le visage inexpressif de Kenshin. Amusé, je pris le menu avec une lenteur délibérée et commandai lentement un plat après l’autre, comme si je n’avais pas remarqué leur agitation…   Hé hé ! Je suis sur le point de mourir à force de réprimer mon rire. Dire que je peux les taquiner ainsi dans le jeu ; habituellement ce sont eux qui forment une équipe pour m’embêter.

« Et pour le dernier plat, nous allons prendre… » Je devrais commander quoi ?

« Des wontons dans de la sauce au chili, n’est-ce pas, grand frère ? » présumé Yun avec un sourire impertinent. « Moi aussi j’en suis tombé amoureux. Les goûts de grand frère sont les meilleurs en matière de nourriture ! »

Mes sourcils se levèrent. Je dois admettre que quand on en vient à la nourriture, je suis assurément le connaisseur du groupe. Après tout, ne suis-je pas celui qui décide toujours où manger et quoi commander chaque fois que nous allons au restaurant ? « Ce sera des wontons dans de la sauce au chili dans ce cas. »

Dès que le serveur quitta la cabine, Jing et Yun fixèrent immédiatement à nouveau leurs yeux sur Kenshin, clairement déterminés de révéler au grand jour la vérité.

Je soupirai, puis déclarai avec solennité : « Jing, Yun, ce que je suis sur le point de vous dire est quelque chose de très important. Je veux que vous me promettiez tous les deux de ne jamais en parler à personne, et de ne jamais mentionner ce sujet à nouveau. »

Jing et Yun échangèrent un regard résolu, et Yun promit fermement : « Grand frère, je suis prêt à jurer que, à partir de ce jour, j’obéirai à Grand frère sans faillir. Puisque Grand frère nous a demander de ne pas parler de ça, alors tous les deux nous n’en soufflerons pas un mot à qui que ce soit. »

« Si Grand frère est toujours sceptique, alors il n’a pas besoin de nous expliquer de quoi il en retourne. Nous ne ferons aucune objection », ajouta également Jing.

Je questionnai Kenshin du regard. Après tout, c’était lui qui était concerné. Je n’avais aucun droit de décider à sa place.

« Dis-leur. Je n’ai aucun désir qu’ils me traitent comme l’un des autres PNJs », répondit Kenshin froidement.

Jing et Yun le fixèrent avec stupeur pendant trois secondes, puis Yun bredouilla : « Tu… tu as gagné ta propre conscience de toi ? C’est vraiment possible ? Ce genre de choses qui ne se produit que dans les romans de science-fiction est vraiment arrivé ? »

« C’est précisément ça. » Je me grattai le visage, en pensant : Ainsi Jun est en fait plus intelligent que ce que je pensais. Il a vraiment réussi à découvrir la vérité juste comme ça. « Kenshin n’est pas le seul. Il y en a un autre appelé Sunshine. Je suis actuellement en train d’essayer de trouver une façon de le secourir lui aussi. »

« Il y en a un autre ? » Yun et Jing étaient stupéfaits.

« Ouais. Je dois finir une autre quête, et ce n’est qu’alors que je pourrai sortir Sunshine de cette Caverne des Démons. » Je fronçai les sourcils. « J’ai besoin de votre aide pour quelque chose par contre. Je n’arrive pas très bien à lire la carte qui nous a été fournie avec la quête… »

« Laisse-moi y jeter un coup d’œil. » Comme on devait s’y attendre de la part de Jing, elle se remit du choc plutôt rapidement et demanda calmement à voir la carte.

Je sortis la carte extrêmement déroutante et la lui passai. Jing fixa la carte, les sourcils froncés, puis sortit un rapporteur… Comme c’est professionnel, me dis-je avec admiration. Pas étonnant qu’elle ne se perde jamais. Je devrais apprendre de son exemple, mais pour commencer, comment se sert-on d’un rapporteur ?

« Il faut se diriger vingt degrés direction est-sud-est en partant du port, puis voyager pendant approximativement quinze kilomètres », annonça Jing alors qu’elle rangeait son rapporteur.

« Oh… » Je répondis avec indifférence alors que je mâchouillais ma nourriture. Après tout, avec eux deux pour me montrer le chemin -– puisque Jing et Yun avaient déjà déclaré qu’ils me suivraient – je n’aurai pas besoin de m’embêter avec cette histoire « d’est-sud-est » ou quoi que ce soit.

J’attrapai un chignon de pain de viande qui reposait sur la table, et le fixai sans rien dire pendant un moment. Je n’ai pas nourri Meatbun depuis plusieurs jours à présent, non ? pensai-je, soudainement pris de sueur froide. MERDE ! Sans me préoccuper du fait que Jing et Yun étaient toujours là, je m’empressai de plonger la main dans ma sacoche et en sortis Meatbun

« Mamaaaaan ! » Les yeux de Meatbun étaient visiblement gonflés d’avoir pleuré, mais dès qu’il me vit, son visage s’illumina de joie. « Maman a beaucoup manqué à Meatbun-bun, l’estoma-mac de Meatbun-bun a aussi beaucoup faim-faim ! »

Je ne pouvais même pas commencer à exprimer le pincement au cœur et le regret que je ressentais. Dire que j’ai en fait oublié de le nourrir… Je m’empressai de donner à Meatbun  tous les chignons de pain de viande mangeables que j’avais sous la main. Tandis que je le nourrissais, je m’excusai, en lui disant : « Je suis tellement désolé, Meatbun, j’ai vraiment oublié. C’est ma faute si tu es resté affamé pendant si longtemps. »

« Mmmph, mmph ! » La bouche de Meatbun était complètement remplie de nourriture, mais il continuait à me regarder avec des yeux brillants de bonheur.

En voyant que Meatbun mangeait joyeusement, je me sentis rassuré et levai de nouveau mes baguettes, prêt à remplir mon propre estomac… uniquement pour découvrir trois paires d’yeux rivés sur moi, stupéfaits.

« Un chignon de pain de viande avec des yeux… » articula Yun, les yeux et la mâchoire grands ouverts.

« Un chignon de pain de viande qui parle… » Jun déglutit.

« … » Kenshin ne dit rien.

Je gloussai. « Voici mon animal de compagnie. Il s’appelle Meatbun. Meatbun, dis bonjour à tout le monde. »

Meatbun avala le gros chignon de pain qui se trouvait devant sa bouche et bondit sur la table, en disant : « Bonjour tout le mon-monde ! Le nom de Meatbun-bun est Meatbun. Meatbun est l’animal de compagnie de Maman. »

« Maman ? » Trois paires d’yeux se tournèrent vers moi pour me contempler avec curiosité.

« Meatbun a un peu de mal à distinguer les sexes des personnes, et il aime toujours m’appeler “Maman” », répondis-je, en transpirant furieusement. C’est un mensonge total. Il n’y a probablement personne dans ce monde qui soit aussi doué pour distinguer le sexe d’une personne que Meatbun…

« Les animaux de Grand frère sont vraiment spéciaux », annonça Yun avec un sourire impuissant.

Huuum, laisse-moi réfléchir. Mon premier animal est un chignon de pain avec des yeux, le deuxième est Kenshin, un personnage de manga qui a gagné sa propre conscience de soi, et après avoir sauvé Sunshine, mon troisième animal ne sera-t-il pas un prince arabe qui a lui aussi sa propre conscience ? Ils sont certainement vraiment spéciaux… *Sueur* !

 

 

« Alors comme ça tu aimes manger des chignons de pain de viande, Meatbun-bun ? C’est vraiment inhabituel », dit Yun à Meatbun qui était « assis » sur son épaule.

« Chignons de pain, trop bons ! » répliqua Meatbun, en bondissant joyeusement sur son perchoir.

« Les chignons de pain sont plutôt bons. Quand as-tu commencé à parler ? »

« Après le combat avec oiseau de feu. »

« C’est quoi un oiseau de feu ? »

« C’est l’animal de Gui-gui. »

« Et c’est quoi un “gui-gui” ? »

« Gui-gui est… » Meatbun pencha sa grande tête sur le côté, plongé dans ses pensées. « Une chose comme Maman. »

« Oh… un autre elfe guerrier », interpréta Yun, la lumière se faisant finalement dans son esprit. « Alors… »

« … » Sans commentaire.

Durant le voyage pour rejoindre le premier prophète, deux humains Jing et moi-même et un PNJ écoutèrent, sans voix, la conversation sans queue ni tête entre un autre humain et un chignon de pain. On dirait que Yun et Meatbun s’entendent à merveille. Aucun des deux ne peut s’arrêter de parler : aussi ils continuent juste de se parler l’un à l’autre !

« Jing, est-ce que c’est encore loin ? » demandai-je avec exaspération. Si je continue à les écouter blablater tous les deux, j’ai bien peur de finir avec une neurasthénie !

Jing prit la carte dans sa main gauche et tint un compas dans sa main droite. « Ça devrait être dans le coin, Grand frère. »

« Cherchons dans les alentours dans ce cas. »

Boum ! Mon pied rencontra une certaine résistance dans son élan. Il y avait un obstacle ? me demandai-je, et je baissai les yeux… Je viens de cogner dans le bol d’un vieux mendiant et je l’ai envoyé voler à cinq mètres ? J’en fus mortifié. Mon dieu, qu’est-ce que j’ai fait ? Je m’empressai d’aller ramasser le bol et m’excusai abondamment : « Je suis vraiment désolé monsieur. Voici votre bol. » 

Voyant que le vieux mendiant ne réagissait pas beaucoup, je réfléchis pendant un bref instant, puis je tendis la main vers ma sacoche et en sortis quelques pièces d’or que je plaçai dans son bol. « Monsieur, ces pièces d’or sont pour vous. Je suis vraiment désolé d’avoir renversé votre bol. »

La question étant résolue, j’étais sur le point de me remettre en route quand je remarquai que Jing et Yun me fixaient avec stupéfaction. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Je touchai mon visage. Non, mon masque est toujours en place ! Alors pourquoi est-ce qu’ils me fixent comme ça ?

« Rien, c’est juste que… l’attitude de Grand frère envers les PNJs est vraiment inhabituelle. » Yun répondit d’un ton surpris.

Jing prit une grande inspiration et déclara : « Pas étonnant que Kenshin et Sunshine t’aient choisi pour accomplir leur quête. »

« … » Le visage impassible de Kenshin tiqua soudainement. *Sueur* Si je me rappelle bien, la raison pour laquelle ils m’ont choisi semblait avoir un lien avec le fait que personne n’était tombé de cette falaise auparavant…

Tout de même, je devais maintenir les apparences, et donc je toussai deux fois et d’une fausse voix terne, je dis : « Depuis quand est-ce que Kenshin a une quête à me faire accomplir ? Qu’est-ce que vous racontez tous les deux ? »

Ils paniquèrent immédiatement. « Désolé Grand frère. Nous n’avons rien dit. »

J’acquiesçai et ordonnai d’un ton détendu : « Dépêchons-nous d’aller trouver le prophète. »

« Oui, Grand frère. »

Une voix faible s’éleva de là où le vieux mendiant était agenouillé sur le sol, en disant : « Pour quelle raison recherchez-vous le prophète ? »

Nous nous retournâmes pour le regarder. « Nous souhaitons en savoir plus à propos de la prophétie qui est inscrite sur le pic du Sommet d’Azur », répondis-je avec hésitation.

Le mendiant soupira faiblement, puis se mit lentement sur ses pieds. « On dirait que je ne peux pas me cacher pour l’éternité ! Je suis l’un des trois grands prophètes. »

« Ah ? » Nous étions tous stupéfaits. Il ne plaisante pas ? C’est si difficile d’être un prophète qu’il est obligé de demander la charité afin de manger ?

« Jeune homme, étant donné que tu es une bonne personne, je ne vais pas te rendre la vie difficile. À l’origine, j’allais te demander de faire quelque chose afin de prouver que tu es un homme droit », déclara le prophète avec un sourire affable. « À présent, je vais te remettre ce morceau de la carte du Sommet d’Azur sans aucune condition. »

J’acceptai sa partie de carte, me sentant un peu abasourdi. Nous avons obtenu le premier fragment si facilement ?

« Excusez-moi, monsieur le prophète, mais qu’alliez-vous initialement nous demander de faire ? » s’enquit Jing.

« Défier la Tanière des Tigres Féroces sur la Montagne du Tigre et tuer leurs trois chefs », répondit le prophète d’un ton léger.

Les mâchoires de Jing et Yun étaient grandes ouvertes d’une façon des plus inélégante. « La Tanière des Tigres Féroces… C’est une zone qui n’est pas moins dangereuse que la Caverne des Démons, et nous aurions dû tuer trois boss ? »

Après un long moment, Yun parvint enfin à fermer la bouche. Il se tourna pour me regarder avec révérence et décréta : « Grand frère, je suis vraiment en admiration devant toi. Ton petit frère apprendra absolument de ton exemple, et aura un cœur noble qui ne dédaigne pas servir en tant que guérisseur des foules. »

Hé, est-ce que tu pourrais ne pas abuser des proverbes comme tu le fais ? Le Guérisseur des Foules en effet ! Et dire que tu es un étudiant en littérature Chinoise comme moi, pensai-je en me grattant le visage. Toujours est-il que c’est assez surprenant qu’une telle petite action simplifierait une bonne partie de nos problèmes. En plus, du coup, le laps de temps d’ici à ce que je retrouve à nouveau tout le monde d’Odd Squad a été réduit.

Je me tournai vers l’ancien prophète-mendiant. « Merci pour ce bout de carte, vénérable Prophète. Nous allons partir à la rechercher du second prophète. »

Le prophète sourit : « Un jeune homme aussi poli. Laisse-moi te donner un autre indice. Le prophète du nord apparaît souvent dans un lieu avec des poulets, des canards, des poissons, de la viande, des légumes verts et des carottes. » Après avoir dit ça, il s’agenouilla à nouveau et se remit à faire le mendiant.

« Le marché à la criée ? » méditai-je en me grattant le visage. La programmation pour ces prophètes est vraiment étrange. Et, dire que je pensais qu’ils se cacheraient tous comme des ermites dans des montagnes ou dans des endroits reculés où ils n’auraient que des oiseaux et des bêtes pour seule compagnie. « Dans ce cas, allons chercher le prophète du nord à la Cité de la Tortue Noire ! »

« Oui, Grand frère. » Jing et Yun me regardèrent tous les deux avec des yeux encore plus admiratifs que jamais.

« On dirait que cette quête sera plus facile que ce que je croyais. » Pas vrai ? pensais-je avec confiance. À tous les membres d’Odd Squad, je vais bientôt rentrer à la maison !

 

Notes de bas de page

1 Technique pour dégainer l’épée : les fans de Kenshin connaissent peut-être davantage les termes japonais pour ceci : “battoujutsu”. Comme le nom l’indique, ce genre de mouvement est basé sur une technique souvent impliquée (à différents degrés) dans l’acte de dégainer son épée, comme utiliser le mouvement pour emmagasiner de l’élan pour l’attaque. Voir wikipedia pour plus d’informations.

2 Les techniques de Kenshin : Notez qu’ici Kenshin n’a que cinq techniques issues de Rurouni Kenshin telles que Vol du Dragon des Cieux (aussi connue sous le nom d’Amakakeru Ryuu no Hirameki). La majorité de ses autres attaques ne font pas partie de l’univers de Rurouni Kenshin.

La Légende du Chevalier du Soleil T2C6 : Assiste à Diverses Cérémonies

La Légende du Chevalier du Soleil

Roman originel en Chinois par : 御 我 (Yu Wo)


Chapter 6: Attend Various Ceremonies – traduit du chinois vers l’anglais par Akakuroi[PR!]
Chapitre 6 : Assiste à Diverses Cérémonies – traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Yukomin

Après avoir bu avec Roland jusqu’à minuit, j’appris quelque chose de nouveau…

Même un Chevalier de la Mort peut devenir ivre.

Eh bien, c’est tant mieux qu’il puisse l’être ; sinon, je n’aurais pas été en mesure de laisser les serveuses et le propriétaire du bar le harceler, et d’utiliser ce bel homme pour… Non ! Je veux dire utiliser ce beau cadavre pour couvrir le prix de l’alcool.

J’ignorais qu’une bouteille d’alcool pouvait coûter aussi cher ! Quand je vis la note, je manquai presque de m’évanouir, mais en même temps, je me sentis chanceux : j’étais parti sans payer pour le vin quand j’avais bu un coup avec Elijah plus tôt aujourd’hui.

Puisque nous avions bu jusqu’à minuit, et que la propriétaire et les serveuses avaient touché Roland de nombreuses fois, quand nous sommes finalement partis, je dus traîner un corps ivre jusqu’à la maison de Rose. Le temps que tout cela eut été fait et que je fusse retourné à l’Église, il était proche du lendemain matin.

Au moment où j’entrai dans l’Église, avant même que j’eus le temps de me nettoyer et de faire une sieste, Storm me tira douteusement dans un coin et dit d’un ton ambigu : « Il y a un invité qui te cherche. »

Un invité ? Et qu’y a-t-il avec le ton de Storm ? Pourquoi cela sonne-t-il comme si j’étais sorti pour me rendre à un rendez-vous amoureux clandestin et avais été pris la main dans le sac… ? Je suis innocent ! Tout ce que j’ai fait c’est de sortir secrètement pour aller boire avec un cadavre ; je n’entretiens pas de liaison !

Bien que je fusse assailli de questions, je souris et m’enquis : « Puis-je demander, mon frère Storm, dans quelle salle de réception se trouve l’invité ? »

Secouant la tête, Storm répondit : « Comment peut-elle être dans une salle de réception ? »

« Pas dans la salle de réception ? » Un air de suspicion ne put s’empêcher d’apparaître sur mon visage.

Semblant être satisfait par l’expression dissimulée derrière mon sourire, Storm me fit signe de la main et lança : « Suis-moi. »

Après un court moment, nous arrivâmes devant une Salle de Prière plutôt privée. Supposément, c’était un endroit pour que les Chevaliers Sacrés prient dans le silence. Néanmoins, si j’avais bien compris, c’était en fait utilisé pour des activités bruyantes du genre « Faisons un pique-nique ici » plutôt que des prières silencieuses.

Au moment où j’entrais dans la pièce, je compris pourquoi nous ne pouvions aller dans la salle de réception : après tout, la salle de réception était un endroit public. Il ne s’agissait pas quelqu’un qui pouvait faire son apparition comme elle le voulait.

C’était la seule et unique princesse du royaume !

Je ne pus m’empêcher de complimenter intérieurement la façon soignée de faire les choses de la princesse. Elijah était rentré ivre mort hier, et aujourd’hui celle-ci venait frapper à ma porte. Me tournant pour faire face à Storm, je priai : « Mon frère Storm, pourrais-tu nous excuser un moment ? »

Sur ce, Storm sortit à contrecœur, avec un air intensément curieux sur le visage.

« Elijah m’a déjà parlé de votre plan, mais je ne vais pas vous soutenir. » Sans tourner autour du pot, la princesse entra directement dans le vif du sujet. Me fixant d’un air dédaigneux, elle ajouta : « Vous devez avoir pensé que mon frère est allé contre ma volonté et m’a forcée à me fiancer au Fils du Dieu de la Guerre, n’est-ce pas ? Laissez-moi vous dire que vous vous trompez ! Frère a en déjà discuté avec moi, et j’ai accepté. En tant que princesse, me sacrifier pour mon royaume en va de mon devoir.

« Je pense qu’il y a un malentendu entre nous, Votre Altesse Royale », dis-je, toujours en souriant.  « Votre Altesse doit comprendre que, quelle que soit la situation, je ne blesserais jamais le Chevalier des Enfers. C’est la promesse que j’ai un jour faite au Dieu de la Lumière, celle de protéger tous les Chevaliers Sacrés. »

En entendant cela, la princesse fut un peu abasourdie. Elle me regarda suspicieusement, doutant de ce que je venais de dire.

« Néanmoins, même si je ne fais rien, cela ne veut pas dire que le Pape traitera les Chevaliers Sacrés comme ses frères. Il ne montrera aucune merci envers quiconque pourrait représenter une menace envers l’existence de l’Église. De mon côté, il m’est impossible de rester auprès d’Elijah 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Et si même vous, Votre Altesse Royale, allez vous marier dans un autre pays, alors qui, puis-je demander, sera capable de protéger Elijah ? »

Suite à ces paroles, l’expression de la princesse changea, son attitude initialement déterminée se mit à vaciller. Je savais que les choses commençaient à fonctionner. Même si la princesse se sacrifiait volontiers pour le bien du royaume, je doute qu’elle fasse volontairement de même pour son bien-aimé.

Après avoir paru plutôt indécise pendant un moment, la princesse s’exclama soudainement, énervée : « Comment osez-vous me menacer avec Elijah ! Messager du Dieu de la Lumière ? Non, vous êtes le messager de l’ignoble, du méprisable ! Frère Sun avait raison à ce sujet ! »

Frère Sun ? Suite à un petit instant d’interrogation, je compris. Par Frère Sun, son Altesse Royale se référait à mon maître. Il entretenait une relation plutôt bonne avec la famille Royale, ce qui expliquait pourquoi la princesse s’adressait à lui comme à un frère. Bien qu’en tenant compte de l’âge il devrait être appelé « oncle », mon maître n’accepterait jamais aucune appellation qui soit plus âgée que « frère »…

Après avoir hésité, je l’interrogeai : « Et, qu’a dit mon maître ? »

Me lançant un regard froid, la princesse commença à relater la conversation.

« À quoi ressemble mon élève ? Hmm, en général c’est une personne sympathique… c’est comme ça tant que tu ne t’opposes pas à lui.

— Et qu’est-ce qui arrive si je m’oppose à lui ?

— Hmm, tu penseras toujours qu’il est une personne sympa. Mais en même temps, tu vas te poser des questions existentielles telles que : Pourquoi suis-je si malchanceuse dernièrement ? Travaille sur une tâche et tu en rateras deux, bois de la soupe froide et tu te brûleras, mange du porridge et tu t’étoufferas avec des os, marche seul dans les couloirs du palais, et tu poseras le pied dans de la bouse de vache…

— Mais comment peut-on se brûler avec de la soupe froide ? Pourquoi y aurait-il des os dans le porridge pour commencer ? Et comment est-ce possible de faire apparaître de la bouse de vache dans les couloirs du palais ?

— C’est pourquoi mon élève est une personne assez sympathique en général. Du moins, tant que tu ne t’opposes pas à lui. »

« Vous n’êtes pas un Chevalier du Soleil parfait ! Vous êtes une personne souillée, égoïste et perfide ! Même votre maître pense la même chose », déclara la princesse, énervée.

Mon maître ! Ses exemples sont absolument affreux ; si c’était moi, je ne ferais jamais quelque chose d’aussi évident que de brûler quelqu’un avec de la soupe froide !

« Votre Altesse Royale, même si je suis égoïste, croyez-vous réellement que je ne possède pas la volonté de permettre à Hell d’être avec la femme qu’il aime ? » demandai-je avec un froncement de sourcils.

Me jetant un regard froid, la princesse répondit, sarcastique : « Ne vous imaginez pas que je vais croire que vous le faites réellement pour le bien d’Elijah. »

Ricanant, je répliquai : « Bien qu’Elijah soit l’un des Douze Chevaliers Sacrés, son identité ne peut être exposée. Pour cette raison, il n’est qu’un simple chevalier du roi. Et vous devriez savoir à quel point il est difficile pour un simple chevalier du roi d’obtenir la main d’une princesse. » J’ajoutai, sarcastique : « Mais, pour vous dire la vérité, plutôt que de chercher un moyen de vous laisser épouser un chevalier du roi, je pourrais aussi me battre contre le Fils du Dieu de la Guerre et vous revendiquer pour moi-même. Sans mentionner que ce serait de loin beaucoup plus facile ! Après tout, je suis à la tête du Temple Sacré, le messager du Dieu de la Lumière. »

Après avoir entendu cela, la princesse commença à froncer les sourcils, ses lèvres formant une ligne fine.

« Et si par hasard je gagnais, je ne deviendrais pas seulement un membre de la royauté, mais étant donné que le nouveau roi n’a pas de fils, mon enfant risquerait de courir la chance de devenir le prochain roi. Que pourrait-il y avoir de mieux que cela ? En tant que personne bonne en général, suis-je assez stupide pour offrir cette chance à Elijah, en allant même jusqu’à élaborer un plan qui fonctionnerait ? »

Prétendant d’être moyennement énervé, je tournai la tête et observai du coin de l’œil la réaction de la princesse.

Elle paraissait soupçonneuse, et resta silencieuse pendant un instant. Incapable de trouver une bonne réponse, elle demanda alors d’un ton plus doux : « Alors pourquoi nous aidez-vous ? Ne nous sommes-nous pas opposés à vous ? »

Je rétorquai immédiatement : « Vous ne vous êtes pas opposés à moi ! Bien qu’Elijah ne veuille plus être le Chevalier des Enfers, il ne menace pas du tout l’Église. Et malgré le fait que Votre Altesse Royale veuille épouser le Fils du Dieu de la Guerre, c’était l’idée du prince. D’ailleurs, même si c’est l’idée du prince, avec la baisse de renommée et de prestige du royaume et la hausse du pouvoir de l’Église, en tant que roi, essayer d’augmenter le prestige du royaume est normal et ne peut pas être considéré comme s’opposer à moi. »

Avec cela, la princesse parut encore plus perplexe, non plus comme une importante princesse toute-puissante, mais plutôt comme une petite fille confuse.

Amusé, je déclarai : « Même si vous avez entendu mon maître vous avertir de ne pas vous opposer à moi, vous avez oublié de demander ce qui est considéré comme s’opposer à moi. »

« Alors quel genre d’action pourrait être considéré comme “s’opposer à vous” ? » N’obtenant aucune réponse, la princesse insista de manière charmeuse : « Allez-y, dites-le ! Seulement quand vous l’aurez dit, je saurais et pourrais éviter de faire quoi que ce soit qui puisse vous énerver ! »

Étant dragué par une princesse beaucoup plus âgée que moi, je ne pus m’empêcher de frissonner. Juste alors, je me rappelai d’un exemple de quelqu’un qui s’était opposé à moi. Affichant un rictus glacial, je dis : « Je vais vous donner un exemple ; très récemment, un certain abruti a voulu assassiner mon vice-capitaine et voler la femme de mon frère. C’est absolument ne pas me prendre, moi le Chevalier du Soleil, au sérieux. Si je ne lui fais pas payer cet affront, j’écrirai mon nom avec mon propre sang ! »

 

 

Le prince héritier méritait vraiment des louanges ; c’était enfin le jour de son couronnement, mais il n’y avait aucun signe de lui se vautrant dans le luxe.

Bien qu’aujourd’hui fût le jour du couronnement du roi, aucune décoration n’avait été ajoutée au palais. Seuls ceux qui étaient les plus observateurs auraient réalisé que le tapis avait été remplacé par un neuf… ou alors il avait juste été lavé ?

Des rumeurs disaient que le Chef du Protocole était mécontent de combien le prince héritier était économe, et était allé râler auprès de lui. Mais, tout ce que le prince héritier avait répondu était : « Père a déjà décoré et orné le palais pendant de nombreuses années ; il est assez flamboyant comme cela. » Ceci avait fait taire le Chef du Protocole une bonne fois pour toute.

Pas étonnant que la princesse veuille épouser un type qu’elle n’aime pas. Son frère est déjà tellement désintéressé, elle ne pouvait tout simplement pas annoncer qu’elle aimait déjà quelqu’un et, du coup, ne voulait pas se marier, n’est-ce pas ?

En outre, pendant la cérémonie, je découvris à contrecœur que le Fils du Dieu de la Guerre, qui était positionné par hasard en face de moi, était en réalité plutôt pas mal. En tant que Chef des guerriers, je l’avais imaginé comme étant un homme grand, large et musclé, avec des cheveux désordonnés et une tenue négligée… Je m’étais totalement trompé.

En effet, il était grand, large et musclé, mais pas excessivement. Et vu la rapidité de son pas, personne ne pouvait affirmer qu’il possédait seulement de la force. Il était aussi très agile et très souple, sans mentionner sa chevelure noire et bouclée, qui lui faisait ressembler à un jaguar gracieux, rapide et extrêmement dangereux. Pas étonnant qu’Adair ait perdu contre lui, et presque perdu sa vie par la même occasion.

Vu comment les dames jetaient constamment des coups d’œil furtifs au Fils du Dieu de la Guerre, on pouvait affirmer qu’il était plutôt doué avec les femmes… Peut-être le prince héritier pensait honnêtement qu’il était une bonne personne à épouser, d’où son approbation au mariage de sa sœur avec lui. Évidemment, il ignorait que sa jeune sœur avait déjà quelqu’un en tête.

Concernant le couronnement, il est nécessaire de dévoiler que même si la cérémonie n’était pas très luxueuse, elle restait quand même très solennelle. Le plus important était que tout le monde attendait avec impatience et de tout cœur le couronnement du prince héritier, puisque cela signifiait également qu’une personne en particulier allait enfin descendre de son trône.

Quand le roi passa la couronne au Pape et que le Pape la plaça ensuite sur la tête du prince héritier en annonçant qu’il était le nouveau roi, beaucoup de personnes semblèrent plutôt soulagées.

Je suppose que j’étais le seul qui ne savait pas s’il fallait rire ou pleurer. Après tout, alors que ce que le « gros porc de roi » avait fait donnait envie à tout le monde de le poignarder à mort… Pour dire la vérité, gérer un roi qui était aussi stupide qu’un porc était facile, comparé à gérer ce roi qui sera probablement un tigre déguisé en porc.

Je soupirai. Il semblerait que les jours où j’avais seulement à m’occuper d’un « véritable porc » étaient terminés. Aujourd’hui marquait le début d’une longue bataille avec un « faux porc ». J’espérais uniquement que je ne serais pas le tigre qui serait mangé.

Alors que je soupirais, en faisant le deuil de mes « bons jours », tous les messagers de différents pays présentèrent leurs cadeaux. Un miroir de plain-pied avec un cadre enchâssé de pierres précieuses, un ensemble complet d’accessoires fait de pierres précieuses, une épée décorée de pierres précieuses…

Mais sérieusement, ces présents enchâssés de pierres précieuses avaient beau valoir cher, aucun ne pouvait être considéré comme un cadeau inestimable. D’ailleurs, les présents pour l’anniversaire du gros porc de roi étaient bien meilleurs que ceux-là. Évidemment, là encore, ce n’était pas parce que les autres pays étaient trop avares. Pour les événements liés à la réputation d’un pays, il était impossible d’être avare.

La vraie raison était probablement parce que la période entre l’annonce de la cérémonie et la cérémonie en elle-même avait été très courte, moins de trois mois dans les faits. Quelques pays des plus éloignés avaient probablement dû se dépêcher de venir ici au moment où ils avaient reçu l’annonce, juste pour être présents à la cérémonie. Avec ce délai, il était improbable qu’ils aient bénéficié d’assez de temps pour préparer un cadeau à moitié décent.

Même si les présents n’étaient pas très impressionnants, il semblerait que le roi ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Il semblait même plutôt heureux.

Ne me dites pas… Soudainement, tout me parut tellement clair. Ne me dites pas que le faux porc de roi a fait cela exprès ! Après tout, avec son père jetant l’argent par les fenêtres en étant roi depuis si longtemps, les coffres du pays doivent être plus qu’à moitié vides.

Si chaque pays était venu en apportant des trésors réellement précieux comme cadeaux, ces trésors sans prix ne pourraient absolument pas être vendus. Si quelqu’un découvrait que le cadeau présenté au roi apparaissait en fait sur le marché, il y aurait seulement deux possibilités. La première possibilité serait que la trésorerie du Royaume du Son Oublié avait été cambriolée. Ou alors, la seconde possibilité, et la pire, serait que le roi du Royaume du Son Oublié avait vendu ces trésors.

Dans les deux cas, la réputation du Royaume du Son Oublié serait ruinée.

Néanmoins, dû au fait que la période de temps entre l’annonce de la cérémonie et la date actuelle avait été trop courte, cela signifiait qu’aucun pays n’avait eu assez de temps pour préparer un cadeau décent. Du coup, ceux présentés seront simplement des choses avec des pierres précieuses enchâssées ou faits d’or. Dans ce cas, le roi n’aurait qu’à extraire ces pierres précieuses, fondre les objets en or en lingots et les vendre sans que personne n’en fût au courant.

Prince héritier… Non ! Maintenant, faux porc de roi, vous êtes absolument génial. Si nous n’étions pas rivaux, je m’inclinerais certainement pour vous montrer l’admiration que je porte envers vos stratégies visant à gagner de l’argent. Si je rapportais cela au Pape qui aime autant l’argent que vous, peut-être que même le Pape vous appellerait son frère !

Le Fils du Dieu de la Guerre fit alors un geste de la main aux guerriers derrière lui, et deux d’entre eux amenèrent immédiatement leur cadeau au roi.

Il s’agissait d’un bouclier, mais il était évident que si vous l’utilisiez pour vous défendre de vos ennemis, personne n’oserait vous attaquer, puisque les gens ne voudraient habituellement pas attaquer un bouclier entièrement couvert de diamants. Je serais définitivement le premier à tuer une personne aussi insouciante. Même le plus petit de ces diamants équivalait à mon salaire des vingt prochaines années !

Hochant la tête en signe de remerciement, les yeux du roi nouvellement couronné reflétèrent la lumière des diamants. Même son sourire se fit plus large. Voyant cela, le Fils du Dieu de la Guerre annonça fièrement : « C’est un bouclier fabriqué par l’association de magiciens, de joailliers et de forgerons. La croix nationale du Royaume du Son Oublié est formée par des diamants au milieu, et autour on y retrouve des pierres précieuses magiques qui ont été placées afin de former un charme servant à repousser les attaques magiques. De plus, la défense physique est de première qualité. Même une énorme hache ne saurait l’égratigner ! »

Après cette explication, tout le monde dans le hall resta stupéfait. Cela pouvait être considéré comme l’un des meilleurs présents offerts aujourd’hui.

Toutefois, je me contentai d’arborer un sourire narquois dans mon esprit, prédisant que le faux porc de roi préférerait plutôt pousser le chevalier en qui il a le plus confiance devant lui pour le protéger d’une attaque que de risquer qu’un des coins du bouclier ne soit ébréché.

« Rangez-le bien », s’adressa le Roi aux gardes près de lui. C’était la première fois aujourd’hui que, après avoir reçu un cadeau, il parlait au lieu de simplement sourire et hocher la tête.

Satisfait de voir à quel point les gardes étaient soigneux en transportant le bouclier, le Fils du Dieu de la Guerre se retourna et dit de manière provocante : « Nous, le Monastère du Dieu de la Guerre, avons montré notre respect envers Sa Majesté. Nous nous demandons ce que l’Église du Dieu de la Lumière a à offrir pour féliciter celui-ci. »

M’avançant sur le tapis rouge au milieu du hall et m’arrêtant à deux pas du Fils du Dieu de la Guerre, je sortis un bracelet. Ce dernier était doré et transparent, un peu comme du verre. Il était formé de dix-huit petites billes et d’une bille plus grande, toutes gravées d’un motif en forme de rose. Cela paraissait en effet très délicat, mais n’avait rien à voir avec les mots « précieux » ou « trésor ».

Le roi conserva son sourire et hocha la tête poliment, tandis que le Fils du Dieu de la Guerre, lui, rigola simplement tout haut sans se retenir. Le reste de la foule, d’un autre côté, commença à froncer des sourcils. Ce présent semblait vraiment trop bon-marché.

J’ajoutai alors avec un sourire : « Sous la protection du Dieu de la Lumière, Votre Majesté restera en bonne santé tout au long de sa vie. Néanmoins, si Votre Majesté venait à se blesser un jour, brisez simplement une des roses, et Votre Majesté recevra la bénédiction du Dieu de la Lumière avec un effet équivalent à la réalisation d’un Sort de Soin Avancé. Quant à la bénédiction de la plus grosse bille au milieu, l’effet serait équivalent à vous faire lancer un Sort de Soin Ultime. »

En entendant mon explication, le roi ne put presque pas cacher sa surprise et son désir. Il murmura quelques mots à ses chevaliers personnels, et l’un d’eux vint immédiatement jusqu’à moi pour me prendre le bracelet de roses des mains et le passa au roi. Après avoir tâté les billes pendant un moment, il enfila le bracelet sur-le-champ, sans même se préoccuper de l’ampleur du mécontentement du Fils du Dieu de la Guerre à l’instant où il le fit.

Souriant intérieurement, je pensai, Malgré le fait qu’’il s’agisse d’un cadeau que j’ai offert, le roi l’aime quand même !

Après tout, pour une personne avec beaucoup de pouvoir entre ses mains, la chose la plus terrifiante à laquelle il pourrait faire face serait l’assassinat.

Avec ce bracelet de billes, c’était équivalent à avoir constamment à ses côtés un guérisseur qui peut jeter dix-huit Sorts de Soins Avancés et un Sort de Soin Ultime. Sans mentionner qu’il ne peut pas être acheté par l’ennemi ou être le premier à être visé et tué, contrairement à un guérisseur. Avec tout cela, pourquoi ne voudrait-il pas porter ces billes sauveuses-de-vie immédiatement ?

En outre, ces billes sauveuses-de-vie n’étaient pas quelque chose pouvant être créé par un guérisseur ordinaire ! Un total de trente Sorts de Soin Avancés a besoin d’être lancé pour fabriquer une seule des petites roses, même chose pour la grosse…

Ce n’est pas que je suis radin, et ne veuille n’en donner qu’une au roi, mais c’est le seul bracelet réussi que je sois parvenu à compléter.

Même pour quelqu’un comme moi qui possède tellement d’Aura Sacrée qu’elle en déborde presque, je peux seulement jeter environ dix Sorts de Soin Avancés par jour. Donc, ce bracelet de billes m’a réellement pris plus d’un mois à le fabriquer… Ajouter secrètement le fond pour le présent au roi à ma pension n’est pas si facile !

« Capitaine-Chevalier du Soleil ! » Un chevalier sacré arriva en courant vers moi et rapporta à voix basse : « Quelques nécromanciens et des créatures des ténèbres causent du grabuge en ville. »

Continuant à sourire après avoir entendu le rapport, je pus voir le Fils du Dieu de la Guerre me sourire, et naturellement, je lui retournai le sourire poliment… Espèce d’imbécile, comment oses-tu essayer de saboter mes plans !

Je n’arrivais pas à croire qu’un autre nécromancien que Rose, qui était sous contrat, oserait venir et semer la pagaille à la Cité du Bourgeon, le quartier général de l’Église du Dieu de la Lumière. Ce n’était pas comme s’ils allaient penser qu’ils avaient réanimés trop de créatures mortes-vivantes et voulaient en offrir quelques-unes à l’Église du Dieu de la Lumière pour l’aider à entraîner les chevaliers sacrés et les guérisseurs.

Ce devait être un coup du Monastère du Dieu de la Guerre !

Tout le pays savait que ce que je haïssais le plus était les créatures des ténèbres. Si une de ces créatures mortes-vivantes était sur le point d’apparaître maintenant, je m’excuserais définitivement devant le roi et me dépêcherais alors d’aller la combattre. Et, le Monastère du Dieu de la Guerre serait, de ce fait, en mesure de demander en mariage la princesse et de tirer les ficelles avec la Royauté, etc.

« Des nécromanciens ont osé amener des créatures des ténèbres dans la Cité du Bourgeon, une cité qui a reçu la bénédiction du Dieu de la Lumière ? » répliquai-je sévèrement. « C’est absolument insoutenable ! Écoutez, allez ordonner à ma Section du Chevalier du Soleil d’aller se battre contre ces créatures monstrueuses qui ne reçoivent pas la bénédiction du Dieu de la Lumière. Je pense que mon peloton s’est trop relâché récemment ; c’est en effet le moment de les entraîner, pour s’assurer qu’ils seront assez forts pour défendre et protéger la Cité du Bourgeon. »

« Compris. » Immédiatement, le chevalier sacré acquiesça et se dépêcha de sortir pour porter le message.

Le Fils du Dieu de la Guerre ouvrit la bouche et s’enquit lentement : « Chevalier du Soleil, aujourd’hui est un jour très important. Avec des créatures mortes-vivantes apparaissant dans la cité, ne serait-il pas plus approprié que vous alliez vous en occuper personnellement ? »

Je répondis, confiant : « Je vous en prie, ne vous inquiétez pas, sire. Aujourd’hui a lieu le couronnement du roi, de même qu’il s’agit du jour où le Dieu de la Lumière donne sa bénédiction. Quant à ces créatures des abysses, elles n’ont définitivement aucune chance de recevoir cette bénédiction. De ce fait, ma Section du Chevalier du Soleil va très certainement les exterminer avec succès. »

Héhé, de quoi faut-il s’inquiéter ?

Le Monastère du Dieu de la Guerre n’était pas habitué à s’occuper de créatures mortes-vivantes. Je doutais qu’ils oseraient trouver un nécromancien réellement puissant qui soit vraiment capable de causer du grabuge ; ces nécromanciens réellement puissants ne s’ennuieraient pas suffisamment pour faire ce genre de chose… À moins qu’ils soient comme Rose, auquel cas alors il y a une possibilité qu’ils fassent ça à cause de l’ennui. Mais, pour qu’il y ait un nécromancien comme Rose… J’ai peur qu’elle soit unique dans ce monde.

Pour cette raison, j’étais sûr qu’avoir des créatures des ténèbres courant en liberté dans la ville était totalement l’idée du Monastère de la Guerre et n’avait rien à voir du tout avec Sa Majesté. Après tout, comme le Royaume du Son Oublié vénérait constamment le Dieu de la Lumière, les gens du royaume étaient véhéments contre l’idée de telles créatures et des auras de ténèbres. Le roi ne sera probablement pas très heureux vis-à-vis du Monastère du Dieu de la Guerre à cause de cela. Juste en voyant comment celui-ci n’a pas effectué le moindre effort pour me demander d’aller m’occuper personnellement de celles-ci, je pouvais aisément deviner qu’il était probablement un peu énervé contre les actions du Monastère du Dieu de la Guerre.

Voyant qu’il était incapable de me chasser, le Fils du Dieu de la Guerre alla simplement droit au sujet et déclara : « Votre Majesté, cette fois, le Monastère du Dieu de la Guerre  ne souhaite pas seulement vous féliciter, nous avons également une requête à vous formuler. »

De façon coopérative, avec une expression curieuse, le roi demanda : « Vraiment ? Et quelle serait-elle ? »

Son regard se déplaçant jusqu’à la princesse, le Fils du Dieu de la Guerre répondit : « J’avais entendu dire que la princesse était une dame à la fois intelligente et belle, et cela avait causé mon admiration pour elle. Aujourd’hui, quand je l’ai vue pour la première fois, cela a simplement confirmé ce que j’avais entendu, mais elle est même encore plus belle que les rumeurs le disent, ce qui confirme par deux fois ma volonté de la prendre pour épouse. »

Comparé à l’étiquette nécessaire pour demander en mariage la princesse d’un royaume, le Fils du Dieu de la Guerre était trop abrupt, à la fois dans ses actions et dans son discours. Cependant, les guerriers du Monastère du Dieu de la Guerre étaient toujours très francs, sans aucun subterfuge dans ces domaines, donc personne ne pouvait réellement les en blâmer.

Justement, un groupe de guerriers transportait des malles l’une après l’autre depuis l’extérieur. Quand le Fils du Dieu de la Guerre ouvrit l’une d’entre elle, la pièce fut immédiatement illuminée par un coffre plein d’or et de pierres précieuses. « Et ceci sera le cadeau de fiançailles », affirma-t-il.

Tous les membres de la royauté étudièrent l’expression du roi et, ne voyant aucun signe de mécontentement, tout le monde réalisa immédiatement qu’il avait déjà l’intention de marier la princesse au Fils du Dieu de la Guerre. À ce moment-là, tous se mirent à les féliciter et à leur donner leur bénédiction. Certains commencèrent même à complimenter le mariage et à dire des choses comme quelle parfaite union cela ferait.

« Je vous en prie, attendez ! » criai-je. Pendant que tout le monde était encore stupéfait, je posai un genou à terre et demandai sincèrement : « Moi, Sun, j’éprouve également des sentiments pour Son Altesse. Compte tenu de mes sentiments sincères et dévoués pour celle-ci, je souhaite et espère que Sa Majesté me laissera une chance équitable de gagner la main de Son Altesse. »

Au moment où je prononçai ces mots, cela causa immédiatement un petit tumulte parmi les membres de la royauté autour de moi, et même le roi était abasourdi. Les Douze Chevaliers Sacrés me fixèrent avec incrédulité, comme s’ils voyaient un monstre au lieu de leur Chevalier du Soleil.

« Incroyable ! Et dire que je pensais que la première personne à qui Sun pourrait faire une demande en mariage serait la statue du Dieu de la Lumière », s’exclama Storm, incrédule. Le reste des Douze Chevaliers Sacrés hocha immédiatement la tête en signe d’accord, excepté Judgment. C’était ce que j’appelais un vrai ami ; il me connaissait effectivement bien !

Sentant mon regard, Judgment tapota l’épaule d’Ice et leva un sourcil comme pour dire, Je pensais que la première personne que tu demanderais en mariage serait Ice.

Avant que le Roi n’ait pu réagir et répliquer, le Fils du Dieu de la Guerre se retourna et rugit furieusement vers moi : « Espèce d’ordure ! »

Un comte qui était sur le bord s’avança immédiatement pour arrêter le Fils du Dieu de la Guerre avant qu’il ne puisse dire quelque chose d’autre d’insultant devant tout le monde. Après avoir apaisé le Fils du Dieu de la Guerre, il se retourna, sourit et décréta : « Chevalier du Soleil, puisque vous demandez la main de la princesse, vous devez déjà avoir préparé vos cadeaux de fiançailles, n’est-ce pas ? »

Entendant cela, le Fils du Dieu de la Guerre fut ravi. Il ajouta : « Sans cadeaux de fiançailles, vous ne faites qu’essayer de provoquer le chaos ! »

« Sun ne possède rien de spécial. Tout ce que je peux faire est de donner à nouveau la bénédiction du Dieu de la Lumière, pour montrer à Son Altesse mon amour pour elle. »

Sur ce, je sortis un autre bracelet de roses. Cependant, ce bracelet n’avait pas été fabriqué par moi. Après tout, je n’avais vraiment pas assez de temps pour en faire deux en un si court laps de temps. Donc, au lieu de cela, j’avais appris au Pape comment fabriquer ces billes, à condition qu’il m’en donne cent-huit au total en guise de « frais d’apprentissage ».

Les yeux du roi s’illuminèrent à la vue du bracelet. Il laissa échapper un grognement et eut l’air plutôt troublé.  D’après ce que je pouvais voir, je supposai qu’il était probablement en train de songer à un moyen d’empêcher que je mette la main sur sa sœur tout en gardant le bracelet.

Soupirant profondément – probablement parce qu’il n’arrivait pas à trouver un moyen de garder les billes en forme de roses – il se tourna face à sa sœur et demanda : « Ils sont tous les deux des jeunes hommes respectables ! Princesse, il semble qu’ils soient tous deux sérieux à votre propos, qu’en pensez-vous ? »

Selon le scénario du roi, la princesse devrait être timide pendant un moment, avant de regarder vers le Fils du Dieu de la Guerre du coin des yeux. Mais, évidemment, les prédictions humaines ne peuvent gagner contre les prédictions du Dieu de la Lumière. La princesse resta silencieuse, mais elle ne regarda personne. À la place, un chevalier royal surgit de derrière elle : Elijah.

S’agenouillant devant le roi, il cria : « Votre Majesté, je suis celui qui est réellement sérieux à propos de Son Altesse Impériale ! La princesse et moi sommes ceux qui nous aimons réellement ! »

En entendant cela, tout le monde se tourna pour observer la princesse. Cependant, la princesse ne montra aucun signe de déni. Et pour quelqu’un de son importance, le silence était équivalent à acquiescer.

Il y eut un soudain vacarme dans la foule. La situation présente était absolument incroyable. Pourquoi n’y avait-il pas eu une seule personne souhaitant le mariage dans le passé, mais maintenant, ils venaient tous à la fois ? Quel genre de situation était-ce ?

Il était évident que le roi ne s’attendait pas à cette tournure des événements. Il fut surpris pendant un moment, mais se tourna alors et me fixa.

Votre Majesté, vous êtes vraiment très intelligent. Bien que ce soit réellement moi qui ai causé tout cela, vous n’avez pas à me fixer si directement. Après avoir affiché une expression choquée, je changeai rapidement pour une expression confuse et rencontrai le regard du roi, comme si je ne comprenais point pourquoi il me fixait. Voyant cela, à la place, il se tourna pour regarder Elijah et fronça légèrement les sourcils.

Deux des chevaliers personnels du roi, qui se tenaient à côté du souverain, s’avancèrent immédiatement. Le chevalier le plus jeune, qui paraissait être dans la trentaine, gronda : « Elijah, ne raconte pas de bêtises ! Tu ne peux pas épouser Son Altesse ! »

Ignorant ses mots, Elijah se tourna pour rencontrer les yeux du chevalier le plus âgé, paraissant honteux et désolé. Cependant, le chevalier plus âgé se contenta de soupirer et ne le réprimanda pas.

Storm murmura doucement près de mon oreille : « Bien que le chevalier le plus âgé ne soit pas réellement le maître d’Elijah, il apprécie beaucoup ce dernier et lui a appris beaucoup de choses. Il peut être considéré comme un demi-maître. »

J’acquiesçai et employai toute ma force pour m’empêcher de sourire. Hahaha ! Je ne savais pas qu’il entretenait ce genre de relation avec ses professeurs, mais maintenant, les chances d’Elijah sont nettement plus élevées.

« Je n’arrive pas à croire qu’Elijah soit aussi courageux… Mais, c’est encore plus incroyable que Sun ait une liaison avec la princesse », murmura Storm à Leaf et à Blaze, qui se tenaient à côté de lui. Comme la distance entre nous était un peu grande, je dus tendre l’oreille pour saisir ce qu’il disait.

« J’ai entendu la Section du Chevalier du Soleil raconter comment Sun avait enivré Elijah sans raison, tellement qu’il est presque mort d’un coma éthylique. Maintenant, je vois : ce doit être dû à de la jalousie entre rivaux. Et le jour suivant, la princesse avait une rencontre secrète avec Sun. Je suppose que c’était parce qu’elle l’avait trompé et tentait de s’expliquer après qu’il l’ait découvert » conclut Storm. Son visage montrait une expression qui disait : « J’ai eu le potin ultime, et je peux maintenant mourir sans regrets ». Quant aux autres des Douze Chevaliers Sacrés, ils étaient actuellement en train de tendre l’oreille pour saisir les ragots.

Donc, les membres de ma Section du Chevalier du Soleil n’étaient pas les seuls qui aimaient les potins… Le Temple Sacré tout entier était rempli de commères ! Pourquoi vous appelez-vous toujours les chevaliers sacrés ? Vous pourriez tous changer votre nom en chevaliers bavards !

Pendant que je jurais et protestais intérieurement sur comment le Temple Sacré devrait se renommer le Temple Bavard, le roi questionna sérieusement : « Sœur, est-ce vrai que tu éprouves des sentiments pour Elijah ? »

Sans parler, la princesse hocha calmement de la tête. Voyant cela, le roi resta également silencieux. Son visage devint lentement de plus en plus sombre. Personne n’osa dire un mot et tout le hall tomba dans un silence gênant. Même le Fils du Dieu de la Guerre resta silencieux, incapable de comprendre ce qu’il se passait. Fonçant les sourcils, il pouvait seulement nous fusiller du regard Elijah et moi.

Comme le silence gênant persistait, j’ouvris lentement la bouche et annonçai : « Si c’est le cas, alors laissons les épées dans nos mains juger ce sujet et arrêtons-là le bavardage dénué de sens. C’est la véritable voie d’un chevalier. »

Comment ? Vous dites que cette phrase semble familière ? Tousse, tousse… Les cadavres n’ont aucun droit de propriété intellectuelle !

Au moment où le Fils du Dieu de la Guerre entendit cela, un sourire s’étendit sur son visage et il accepta bruyamment : « C’est bien ! Un guerrier utilise uniquement l’épée entre ses mains pour déterminer la victoire ! »

Évidemment qu’il allait accepter, il savait déjà que je n’étais pas doué au maniement de l’épée et qu’Elijah était seulement un chevalier. C’était sans mentionner le fait qu’il croyait qu’Elijah ne possédait pas la bénédiction d’un Dieu ; même sa classe en elle-même le plaçait dans une position d’infériorité. Les guerriers sont meilleurs au un contre un alors que les chevaliers sont meilleurs à la guerre. C’était la nature des classes que tout le monde connaissait.

« Alors, faisons ainsi ! » Ceci dit, le roi partit promptement. D’après son expression, il était clair qu’il n’était pas très heureux.

J’eus un sourire narquois, mon premier pas vers le succès effectué.

Soudainement, Leaf arriva en courant vers moi. Il tapota mon épaule et dit : « Sun, ne sois pas triste, il y a toujours d’autres poissons dans la mer ! Même si tu ne peux pas avoir la princesse, ce n’est pas si grave. »

« Je suis plutôt proche d’Elijah, donc je lui dirai de ne pas trop te martyriser », promit Storm en me tapotant le dos avec une expression qui disait : « Nous sommes de bons frères, je te couvrirai, ne t’inquiète pas. »

« Si ce Fils du Dieu de la Guerre ose trop te frapper, je ne le laisserai jamais en paix », jura Blaze en frappant l’air.

« S…Sun, ne t’inquiète pas. Même si c’est contre les règles, je t’aiderai quand… quand même à bloquer les coups fatals… Même si je dois les bloquer de nombreuses fois, je n’abandonnerai jamais pour te sauver ! »

« … Vous ne pourriez pas avoir un peu plus confiance en moi ? »

En entendant cela, la Cruelle Faction au Cœur de Pierre des Douze Chevaliers Sacrés me jeta simplement un regard froid. Quant à la Bonne Faction au Grand Cœur, ils ajoutèrent : « Évidemment ! Nous avons une confiance absolue dans ta capacité de guérison. Ces deux-là ne seront pas capable de te tuer. Et c’est pourquoi nous sommes assez confiants par te laisser y aller pour te faire cogner. »

Que diable ? Les regards froids de la Cruelle Faction au Cœur de Pierre n’avaient pas réussi à me refroidir, mais ce que la Bonne Faction au Grand Cœur avait dit m’avait fait me sentir comme si j’avais été frappé par un blizzard.

 

1/2 Prince T2C6 : La Vérité Révélée ?

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½ Prince Tome 2 – Fantaisie et Réalité

Roman version d’origine en chinois par: 御我 (Yu Wo)


Chapter Six : The Truth, revealed? – Traduit du chinois vers l’anglais par Eilinel[PR!]
Chapitre 6 : La Vérité Révélée ? – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

En ligne…

« Prince ! Prince, es-tu en ligne ? Vite, viens nous rejoindre à l’endroit habituel. Nous avons un énorme problème. »

À l’instant où je me connectai, Lolidragon m’envoya un message privé avec une telle urgence dans sa voix que, avant même que je n’aie eu la moindre idée de la situation, j’avais déjà commencé à courir en direction de notre lieu de rencontre.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » demandai-je, en chargeant dans la cabine du restaurant avec une expression anxieuse.

« Bien, maintenant que tout le monde est là, je peux commencer à parler. Les patrons ont annoncé que les combats d’aujourd’hui vont être annulés », déclara calmement Lolidragon. Les yeux de tout le monde dans Odd Squad s’agrandirent de surprise. « La compétition est reportée à la semaine prochaine, quand toutes les équipes vont participer dans une mêlée pour décider de l’équipe championne. »

« En quoi va consister la mêlée ? Et pourquoi est-ce qu’ils ont soudainement changé la méthode de compétition ? » questionna Wolf pensivement.

« La rumeur raconte qu’ils ont effectué le changement parce qu’il y avait beaucoup trop d’équipes participantes, ce qui a fait que la compétition s’est prolongée sur une trop longue période et a sévèrement affecté le jeu normal. Alors les patrons ont décidé de tout résoudre d’un seul coup.

« Une mêlée est un événement où les équipes se rassemblent dans une seule arène toutes en même temps pour combattre. L’équipe à laquelle appartient la dernière personne à être debout sera déclarée vainqueur. Aucun animal de compagnie ne sera permis pour aider dans le combat. » Lolidragon s’arrêta, puis prit une profonde inspiration et annonça : « Au total, il y aura cent équipes, ce qui signifie que ce sera une mêlée de six cents participants. »

Tout le monde resta bouche-bée pendant un moment.

« Survivre au beau milieu de six cent personnes ? » marmonnai-je pour moi-même. « Je pense que, selon toute probabilité, je serai le premier à me faire trancher à mort. »

On ne peut rien y faire, mais… Est-ce que c’est vraiment mon destin d’être si beau gosse que tous les hommes qui me voient veulent me hacher menu ? Je ne pourrais pas aller à la compétition en portant un masque ?

« C’est vrai ; il semblerait qu’il soit impossible d’espérer la survie de Prince », soupira Wolf. « Puisque je suis une si grande cible, il est peu probable que je sois capable de tenir très longtemps. Notre meilleur espoir sera Lolidragon, je suppose. Son agilité est si élevée et sa corpulence est tout de même plus petite et fine. »

Lolidragon rit jaune. « Ne placez pas vos espoirs en moi. J’ai entendu dire qu’il y avait déjà cinq équipes racontant qu’elles seraient prêtes à abandonner leur chance de victoire juste pour me voir mourir de façon horrible. »

Bon sang… Lolidragon, qu’est-ce que tu as bien pu faire exactement, qui soit si sérieux, pour que même ta beauté ne puisse pas te sortir du pétrin ? Le reste d’Odd Squad fixa Lolidragon sans y croire, mais la personne en question se contenta de hausser les épaules nonchalamment. « C’est juste que je m’ennuie trop à mourir quand vous n’êtes pas là, les gars, alors je me suis servie de la capacité Dérober… Je voulais seulement aider à gagner de l’argent pour l’équipe. »

Je levai un doigt tremblotant vers Lolidragon et demandai : « Tu as volé combien exactement ? »

« Un million six cent cinquante-cinq mille sept cent vingt dollars1… Plus une Épée Royale du Paradis des Âmes et une robe Taoïste qu’elle n’a pas encore vendue », rapporta méticuleusement belle-sœur Yu Lian. Après une pause, elle ajouta : « C’est seulement la portion que Lolidragon nous a donnés pour être utilisée dans les dépenses de l’équipe. »

« Lolidragon,  tu as volé combien pour toi-même ? » À la fois mon regard menaçant et la lame de mon redoutable Dao Noir dérivaient entre le cou et le cœur de Lolidragon.

« Pas grand-chose… » Le visage de Lolidragon était candide et innocent. En entendant ses mots, je me relaxai un peu. Si ce n’est pas grand-chose, peut-être que nous pourrions simplement rendre tout l’argent aux gens auxquels elle l’a volé…

« J’ai seulement acheté deux valises de LV et trois robes de soirée de Chanel… » Continued

La Légende du Chevalier du Soleil T1C6 : Construis Ton Propre Réseau Social ! Maintiens de Bonnes Relations avec les Autres, Même s’Il s’Agit d’Un Cadavre

La Légende du Chevalier du Soleil Tome 1 – Une Introduction à l’Histoire des Chevaliers

Roman version d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 6 : Build your Social Network! Maintain good relationships with others, even if it’s a corpse – Traduit du chinois vers l’anglais par Eilinel[PR!]
Chapitre 6 :  Construis Ton Propre Réseau Social ! Maintiens de Bonnes Relations avec les Autres, Même s’Il s’Agit d’Un Cadavre – Traduit de l’anglais vers le français par Nocta
+ Travail de vérification par LuluHime

« Sun devrait être sain et sauf, n’est-ce pas ? Sa capacité de régénération est tellement forte…

— Tu n’as pas vu son visage quand il s’est évanoui ; il ressemblait à un cadavre. »

Quelle insolence, qui ressemblait à un mort ?! À l’origine, je voulais me retourner pour faire face à l’autre côté du lit, mais mon corps était trop lourd. Tant pis, dans ce cas je me contenterai de continuer à dormir.

« Votre Sainteté le Pape, l’état de Sun n’est pas grave n’est-ce pas ? C’est impossible, pas vrai ?

— Il n’a pas bougé depuis deux jours… »

Donc je n’ai pas été bougé depuis deux jours déjà ? Pas étonnant que mon derrière me fasse un peu mal ; quelqu’un pourrait venir m’aider à changer mon corps de position ? Et si je développais des ulcères ?

Le Chevalier du Soleil attrapant de l’escarre… Et si le peuple l’apprenait ?!

Je me tortillai dans mon lit de toutes mes forces en imaginant avec horreur mon apparence hideuse, couverte de plaies et de croûtes. Cette action consuma toute l’énergie que j’avais péniblement regagnée et, en résultat, je sombrai dans un sommeil si profond que je ne pouvais même pas entendre les encouragements des personnes à côté de mon lit.

« Que devrions-nous faire ? Sun est inconscient depuis cinq jours maintenant. À ce rythme, il va continuer de s’affaiblir et mourir…

— Dehors !

— Quoi ?

— J’ai dit, tout le monde dehors ! »

Après cela, une dispute bruyante, des rugissements de colère, et des sons de personnes se querellant se déclenchèrent. Dans l’ensemble, c’était un véritable vacarme !

Vous ne réalisez pas qu’il y a un blessé grave ici ? Vous ne pouvez donc pas tous vous taire ?!

Je me retournai avec ressentiment, bloquant tout le bruit derrière moi avec mon derrière, puis je continuai à dormir en paix… Continued

1/2 Prince T1C6 : Une mage normale ?

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½ Prince Tome 1 – Le début d’une légende

Roman version d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 6: A Normal Mage? – Traduit du chinois vers l’anglais par Erialis[PR!]
Chapitre 6 : Une mage mormale ? – Traduit de l’anglais vers le français par Thief-Hare
+ Travail de vérification par Nocta

Une fois rentré à la Cité de l’Étoile, je me rendis tout droit vers l’auberge où l’équipe avait consenti de se retrouver. Aussitôt que j’y entrai, je découvris une atmosphère extrêmement sombre. Les autres membres d’Odd Squad s’étaient assis autour d’une table ronde, et tous revêtaient une expression tendue, qui semblait suggérer qu’ils bouillonnaient de l’intérieur.

Dès qu’ils me virent arriver, tout le monde me fit un bref signe de tête, et grand frère Wolf m’indiqua de m’asseoir. Je tirai rapidement une chaise, n’osant pas faire le clown.

« Qu’est-ce que vous pensez tous de la lettre de défi qui nous a été adressée par les membres de Dark Emperor ? » dit grand frère Wolf, demandant en premier lieu l’opinion du groupe sur les faits.

« … ? » La confusion était écrite sur tout mon visage. Quelle lettre de défi ?

« Prince vient seulement d’arriver, alors il ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé, pas vrai ? » Lolidragon avait remarqué ma confusion et expliqua rapidement. « Nous venons tout juste de croiser quatre membres de Dark Emperor au point de renaissance, et ils… Ce Huang Ming en particulier mérite vraiment une bonne raclée verbale… »

« Non, une correction PHYSIQUE, uniquement pour avoir osé me traiter de pervers. »

Tu veux dire que tu n’en es pas un ? demandai-je silencieusement dans ma tête. L’expression glaciale de Gui m’avait cependant surpris. En fait, il a l’air plutôt cool…

« Ouais, ils ont même affirmé que Doll était une nécromancienne bizarre… ouuiiin ! » ajouta Doll, les larmes aux yeux.

Ça… semble être tout aussi vrai, pensai-je. *Transpire*

« …Nous avons recommencé à nous battre contre eux au point de renaissance, mais, cette fois, les gardes PNJs de la ville sont intervenus. Nous avons dû nous arrêter et nous enfuir », déclara grand frère Wolf, en martelant son poing sur la table en signe d’indignation.

« Pfft ! Si ce n’avait pas été à cause des gardes, nous les aurions tués encore et encore jusqu’à-ce qu’ils retournent au niveau un. » Gui avait serré ses poings si fort que les jointures de ses doigts craquèrent.

« Après ça, Dark Emperor a envoyé un message privé à Gui, contenant une lettre de défi. Ils ont fixé le rendez-vous pour notre face-à-face pendant le Tournoi des Aventuriers du mois prochain. » Alors qu’elle finissait de parler, Lolidragon frappa elle aussi du poing sur la table.

Il semblerait que, pendant que Wicked et moi n’étions pas présents, le conflit entre nos deux équipes se soit enflammé !  C’était comme Wicked l’avait prédit : nous étions devenus des ennemis jurés. Soupir ! Tout ça à cause du mot « p’tite » … (Ce n’est pas MA faute !)

Je considérai l’idée de partager ce que Wicked m’avait dit plus tôt. Est-ce que ça aiderait à amoindrir la négativité de tout le monde à l’encontre de Dark Emperor ? me demandai-je. Après tout, ce n’était qu’un malentendu…

« Soupir ! Tout ce dur labeur que nous avons mis pour battre ces dragons est parti aux oubliettes maintenant ; nous ne sommes même pas parvenus à récupérer ces ***s de Dragon ! Ce combat nous a probablement coûté au moins cinquante pièces d’or », se lamenta grand frère Wolf, en soupirant lourdement. Il pensa, Dire qu’après que tout le monde se soit battu si dur au point d’en être complètement lessivé, quelque chose comme ça nous arrive et nous laisse sans même la moitié d’un butin…

Mes ***s de dragon… Nous n’avons pas réussi à les collecter ? m’étonnai-je. J’eus un blanc de trois secondes. Puis je me levai. Avec deux grands bangs, je créai deux trous dans la table avec mes poings.

« DAAARK EMPEROOOOOR, MÊME SI ÇA DOIT ME TUER, JE VAIS VOUS EXTERMINER LES GARS ! » rugis-je, livide. Continued