1/2 Prince T4Extra : Le Soleil Devrait Briller dans le Ciel Bleu

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Extra Chapter : The Sun Should Shine in the Fair Sky – traduit du chinois vers l’anglais par [PR !]
Chapitre Extra : Le Soleil devrait Briller dans le Ciel Bleu1 – traduit de l’anglais au français par Nocta
+ Travail de vérification par Yukomin

« Arrête de m’emmerder. Je vais définitivement être le porte-parole, que tu décides de jouer pour le groupe ou non ne tient qu’à toi ! » répliqua Prince avec colère.

Même après qu’elle se fût enfuie, elle pouvait encore visualiser parfaitement le visage impatient de Prince lorsqu’il l’avait réprimandée.

« Prince a vraiment dépassé les bornes cette fois. Je l’aime tellement, mais comment peut-il se comporter comme un tel Don Juan ? Et, il accepte même autant les hommes que les femmes ! » Fairsky jura tout en pleurant. Les mots pleins d’impact que Prince avait employés l’avaient vraiment blessée.

« Je me suis enfuie il y a si longtemps… Pourquoi personne n’est-il venu à ma recherche après tout ce temps ? » se demanda Fairsky en regardant par-dessus son épaule, alors qu’elle courait. Ne me dites pas qu’ils ne veulent vraiment plus de moi ? C’est mauvais ! Fairsky se mit à courir dans le sens inverse avec anxiété.

Bam ! Elle rentra de plein fouet dans quelqu’un, comme elle passait au détour d’un coin.

« Hé ! On ne t’a jamais appris qu’il fallait garder les yeux ouverts et regarder autour de soi quand on marche ? » protesta Fairsky avec colère, en massant son front rougi et douloureusement gonflé.

« Fairsky, c’est moi, Sunshine », annonça l’homme avec lequel elle était entrée en collision. Comme Sunshine était un mage de constitution fragile, il avait reçu de bien plus grands dégâts que Fairsky, et était dans un état d’étourdissement. Sans la voix forte et familière de Fairsky, il n’aurait même pas réalisé que c’était elle qu’il venait de percuter.

Fairsky se rendit enfin compte que la personne mourante, allongée sur le sol, était l’un de ses propres coéquipiers.

« Sunshine ? Que fais-tu ici ? » s’enquit Fairsky.

« Je te cherchais », répondit Sunshine, alors qu’il se remettait lentement sur ses pieds.

« Alors, il n’y a que toi qui soit venu me trouver… Je n’ai pas envie de rentrer », déclara Fairsky, en adoptant un comportement enfantin et en refusant de se lever. Quand elle pensa à quel point les autres ne se préoccupaient pas d’elle, son cœur se remplit de ressentiment, et ses yeux devinrent humides.

« Nous sommes vraiment en retard pour le début du concert, alors tout le monde a dû monter sur scène malgré tout », expliqua gentiment Sunshine.

« Je m’en fiche. Je n’y retournerai pas. Personne ne m’aime de toute façon. » Alors que Fairsky parlait, des larmes se mirent à couler de ses yeux. C’est vrai ; Prince m’a toujours dépréciée parce que je ne suis pas raisonnable, alors que Phoenix, Wicked et Gui sont mes rivaux en amour.

« Il y a des gens qui t’aiment. Comme moi ; je t’aime beaucoup », affirma Sunshine en souriant. Il avait toujours pensé que cette fille qui aimait crier et annoncer clairement ses opinions de façon bruyante était intéressante. Elle dit toujours ce qu’elle pense et exprime ses émotions avec honnêteté, pas comme les autres qui pensent une chose et en disent une autre. Ce genre de personne me donne vraiment la migraine.

En entendant une réponse aussi directe de la part de Sunshine, même une fille aussi franche que Fairsky ne put s’empêcher de rougir, et elle s’exclama : « Tu mens ! Je ne suis pas du tout féminine. Je ne sais pas quand m’arrêter lorsque je parle, je ne suis pas aussi belle que Lolidragon ou Phoenix, et je suis toujours déraisonnable… ! » Alors qu’elle énumérait tous ses défauts, Fairsky réalisa qu’elle en avait vraiment beaucoup et éclata en sanglot. Pas étonnant que personne ne m’aime. Mais, s’ils veulent que je sois gentille comme Phoenix ou charmante et belle comme Lolidragon, je ne peux pas non plus faire ça. C’est vraiment mon destin de ne jamais avoir de place dans le cœur de Prince ?

Sunshine ne put se retenir de rire, tandis qu’il contemplait Fairsky qui l’ignorait et s’enfonçait toute seule dans la dépression. Elle est vraiment mignonne, songea-t-il.

« Mais, tu es honnête, et différente des autres qui dissimulent toujours leurs véritables sentiments », déclara-t-il.

« Vraiment… ? » le questionna Fairsky, pleine de doute, à voix basse. « Mais, tous les autres me disent toujours que, en agissant ainsi, je suis déraisonnable. »

« Tu es déraisonnable. Si tu ne l’étais pas, tu ne serais pas toi », répliqua Sunshine avec un sourire.

« Quoi ? Je ne suis pas déraisonnable ! » Le tempérament fougueux de Fairsky se raviva.

« Eh bien, quoi ? C’est vrai. Si Wicked n’était pas toujours sérieux, il ne serait pas Wicked. Si Gui arrêtait d’être étrange, il ne serait plus Gui non plus. Qui plus est, il y a Kenshin. » Sunshine rigola. « Si un jour Kenshin devenait soudainement un moulin à parole, je penserais probablement qu’il est devenu fou. » Sunshine poursuivit avec gentillesse : « C’est pourquoi ton honnêteté est la partie la plus attirante chez toi, Fairsky. Ne te force pas à devenir gentille, parce que tu perdrais ton éclat si tu faisais ça. »

« Vraiment ? » En entendant Sunshine parler d’elle ainsi, Fairsky rougit d’une façon qui ne lui ressemblait pas.

« Oui ! » Sunshine hocha la tête avec conviction.

Fairsky se leva en faisant la moue et dit à contrecœur : « Ok alors, retournons là-bas. »

« OK. » Sunshine sourit de nouveau tout en sortant son tapis volant, se préparant pour « l’opération de sauvetage » dont le groupe aurait besoin. S’ils étaient en retard, ces quatre personnes pourraient même se faire arracher tous leurs vêtements, comme la dernière fois quand Prince avait presque connu un destin aussi funeste.

« Tu es une personne tellement étrange, à toujours sourire ainsi. Qu’est-ce qui est si amusant ? »  Fairsky continua de lui faire des réflexions, même alors qu’elle montait sur le tapis volant.

Sunshine répondit avec un éclat de rire : « Puisqu’il n’y a pas de raison d’être triste, bien sûr que je vais sourire. »

« Quelle personne étrange », murmura Fairsky, et pourtant elle appréciait beaucoup le sourire de Sunshine.

 

 

Fairsky s’était préparée à se promener dans la ville afin de trouver un immeuble adéquat pour construire la librairie. Mais, Prince, étant un glouton, n’allait jamais abandonner sa nourriture pour l’accompagner dans son exploration de la ville. Fairsky se plaignit silencieusement à elle-même : Je me demande pourquoi Prince aime tant manger…

« Gui m’a demandé de chercher un bâtiment par moi-même. Hmph, comme si personne ne savait qu’il voulait juste rester un moment de plus aux côtés de Prince. » Fairsky bouda, se préparant à contrecœur à chercher toute seule un emplacement.

En entendant les murmures boudeurs de Fairsky, Sunshine rigola et dit : « Pourquoi ne t’accompagnerais-je pas ? »

Aux mots de Sunshine, les yeux plaintifs de Fairsky devinrent immédiatement suppliants : « Vraiment ? Tu veux bien venir avec moi ? » demanda-t-elle.

« Bien sûr que je veux bien. Kenshin, tu veux venir aussi ? » Après que Sunshine eut répondu à la question de Fairsky, il se tourna pour regarder Kenshin qui était froid et silencieux comme d’ordinaire.

Kenshin secoua la tête. « Non. »

« Vraiment ? Dans ce cas, allons-y, Fairsky. » Sunshine regarda Fairsky avec un sourire, tandis que le cœur de cette dernière se mettait soudain à battre plus vite sans aucune raison apparente.

« Sunshine, à ton avis, quel serait le meilleur endroit pour construire une librairie ? » s’enquit Fairsky en serrant joyeusement le bras de Sunshine. « Est-ce qu’on devrait construire la librairie quelque part dans un endroit reculé, pour viser une atmosphère tranquille, ou alors dans le centre-ville où il y a beaucoup de passage ? »

« Ne pouvons-nous pas en construire aux deux endroits ? » la questionna Sunshine, perplexe.

« En construire aux deux endroits ? » répéta Fairsky, pendant que son cerveau qui avait un don inné pour les affaires se mettait à tourner à toute allure. Il a raison. Les deux librairies ciblent des personnes différentes. Nous pouvons construire une librairie ordinaire dans la zone du centre-ville en premier, puis, quand elle sera devenue populaire, nous allons pouvoir construire une autre librairie combinée à un café dans un endroit calme.

« Sunshine, tu es trop intelligent. » Après avoir choisi les emplacements, Fairsky était si heureuse qu’elle oublia toute restreinte en enlaçant et en embrassant Sunshine.

« Ah bon ? » Sunshine était complètement confus, mais il toucha quand même sa joue qui venait d’être embrassée tout en souriant bêtement.

« Franchement, chaque jour qui passe, la Cité de l’Infini devient de plus en plus animée. Elle aura assurément du succès », commenta Fairsky, alors qu’elle regardait joyeusement les gens autour d’elle marchant dans les rues qu’elle avait créées ensemble avec Gui, louant la beauté de la Cité de l’Infini. Elle se sentait touchée que ces temps paisibles fussent enfin arrivés après toutes les difficultés qu’elle avait dû traverser.

« Allons nous promener près de la place publique ! » suggéra Fairsky. La fontaine sur la place publique est très belle. Quand j’ai vu le design préparé par Gui, je me suis jurée que je m’y rendrais définitivement pour y jeter un coup d’œil quand sa construction serait terminée. Même si Gui est un type bizarre, qu’il est homo, et qu’il essaie effrontément de se battre avec moi pour Prince… son talent est réel.  

« Bien sûr, j’ai aussi envie d’aller y jeter un coup d’œil », répondit Sunshine.

« Wow ! Il y a tellement de personnes ici ! » Fairsky hoqueta de surprise à la vue de la mer de gens

« Évidemment. Cet endroit est après tout l’une des attractions touristiques les plus connues de la Cité de l’Infini. C’est La Fontaine des Vœux d’Amour », déclara soudainement Passant A qui était à côté d’eux.

« La Fontaine des Vœux d’Amour ? » Fairsky et Sunshine étaient tous les deux stupéfaits. Depuis quand cette fontaine portait-elle ce nom ?

« Oui. La rumeur raconte que, si un couple jette des pièces dans la fontaine et que la fontaine lance un jet d’eau, il leur sera accordé un amour éternel. C’est pourquoi tout le monde fait la queue pour jeter des pièces », expliqua Passant A.

« Une telle chose existe vraiment ? » demanda Fairsky, perplexe.

« Cette rumeur a été répandue par Yu Lian », se souvint Sunshine. Il murmura gentiment à l’oreille de Fairsky : « Elle a dit que c’était une bonne façon de gagner de l’argent, parce que les gens amoureux ont toujours un QI plus bas. »

« Oh, je vois. Mais, maintenant je n’arrive pas à voir à quoi ressemble la fontaine », dit Fairsky tout en essayant vigoureusement d’apercevoir la fontaine depuis l’endroit où elle se tenait. « Puisque nous n’avons pas d’autres choses importantes à faire, pourquoi ne ferions-nous pas la queue pour regarder la fontaine nous aussi ? » suggéra Fairsky.

« Certainement. » Sunshine accepta avec plaisir. Il avait toujours aimé rester dans les endroits où les gens se rassemblaient, pour les observer.

Après avoir attendu pendant un très long moment — jusqu’à ce que le ciel fût devenu noir et que la lumière des étoiles se fût mise à illuminer la terre — Fairsky et Sunshine aperçurent enfin la fontaine. Malgré l’heure tardive, ils avaient en fait de la chance, parce que la véritable beauté de la fontaine pouvait uniquement être révélée la nuit.

« C’est si beau ! » ne put s’empêcher de s’exclamer Fairsky, alors qu’elle avait enfin réalisé son souhait de se tenir devant la fontaine. La fontaine elle-même avait la forme d’un croissant de lune et était faite d’un matériau complètement transparent contenant une poudre argentée et scintillante encastrée. La poudre argentée et scintillante ressemblait à des étoiles cachées à l’intérieur de la fontaine, clignotant pour les gens qui passaient devant. Au-delà du sommet de la colonne d’eau centrale resplendissait doucement un soleil jaune baignant la place publique de sa douce et tendre lumière, donnant à l’endroit une atmosphère romantique. Ce n’était pas étonnant que le QI des couples amoureux eût diminué quand ils venaient ici.

« Jetons des pièces nous aussi. » Voyant les autres couples faire ça, Sunshine ne put s’empêcher de vouloir lancer quelques pièces à son tour.

« Très bien. L’argent va revenir à la Cité de l’Infini de toute façon », approuva Fairsky en échouant à réprimer son rire. Même si nous ne jetons pas de pièces, elles nous seront de toute façon dérobées par Yu Lian un jour.

« On devrait en lancer une ensemble. Tout le monde le fait de cette façon », remarqua Sunshine tout en prenant les mains de Fairsky et en plaçant une pièce au milieu de leurs paumes mises en coupe. Il ne remarqua pas le visage rougissant de Fairsky, alors qu’il s’exécutait. D’un autre côté, même s’il l’avait remarqué, il n’aurait probablement pas compris ce qu’il se passait de toute manière.

« Vole ! » crièrent-ils à l’unisson.

Lorsque la pièce toucha la surface de l’eau, une colonne d’eau se dressa de manière imprévue, et la charmante danse de l’eau fut activée. Alors que les gracieux jets d’eau dansaient dans la fontaine, les personnes dans les alentours leurs jetèrent des regards de bénédiction ou d’envie. Fairsky et Sunshine se regardèrent avec impuissance, l’un et l’autre, avec le visage écarlate et une expression embarrassée.

Tout cela était une coïncidence, n’est-ce pas ?

« Sunshine, que ferais-tu si tu aimais énormément une personne, mais que cette personne ne t’aimait pas ? » demanda Fairsky tout en léchant le Tanghulu2 qu’elle venait tout juste d’acheter. Sunshine mangeait joyeusement une glace à ses côtés.

Après y avoir réfléchi, Sunshine répondit : « Je n’ai jamais aimé une personne auparavant, donc je ne sais pas ce que je ferais. »

« Tu n’es jamais tombé amoureux avant ? » s’enquit Fairsky, stupéfaite. Impossible ! Sunshine, qui a l’air d’avoir dans la vingtaine, n’a jamais aimé personne auparavant ?

« Je ne pense pas. Quel genre d’émotion est la sensation de tomber amoureux ? » questionna Sunshine, avec perplexité. Il n’y pouvait rien. Après tout, cela ne faisait que six mois qu’il avait développé sa propre conscience de soi. Qui plus est, il n’était jamais sorti hors de la Caverne du Démon jusqu’à il y a deux mois. Il n’aurait pas pu comprendre ce qu’était l’amour en une si courte période.

Cependant, Fairsky était étonnée elle aussi. Qu’est-ce que l’amour ? Elle répondit avec une légère hésitation : « Si tu aimes beaucoup quelqu’un, tu penses tout le temps à cette personne, tu veux rester à ses côtés. Et, quand c’est le cas, tu es très heureux… »

« Je vois. Donc, Fairsky, tu dois beaucoup aimer rester avec Prince ? Quand tu es avec Prince, tu es très heureuse ? » demanda Sunshine à Fairsky en retour.

Fairsky en resta totalement stupéfaite. Est-ce que je suis vraiment heureuse ? Quand elle y repensait, elle avait l’impression qu’elle était toujours en colère contre l’attitude de Prince envers elle, et en plus elle devait être la rivale de Phoenix avec laquelle elle s’entendait vraiment bien. Il semblerait… qu’elle ne fût pas du tout heureuse ?

« Fairsky ? » l’appela Sunshine, et la regardant avec incertitude après ne pas avoir entendu sa réponse pendant un long moment. Contre toute attente, il découvrit que des larmes coulaient le long des joues de Fairsky. Il ne put s’empêcher de tendre la main et d’essuyer les larmes sur son visage, en lui demandant : « Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi pleures-tu ? »

« Je… je viens soudainement de réaliser que, quand je suis avec Prince, je ne suis pas du tout heureuse », répliqua Fairsky, d’une voix choquée.

« Dans ce cas, est-ce que ce ne serait pas mieux si tu ne restais pas avec Prince ? » lui demanda Sunshine, légèrement perplexe quant à pourquoi elle continuait de faire quelque chose qui ne la rendait pas heureuse.

« Mais… mais… » Fairsky était réticente. J’ai poursuivi Prince pendant si longtemps. Si j’abandonne maintenant, ce serait un tel gâchis.

« De plus, Fairsky, tu ne ris jamais quand tu es aux côtés de Prince ! Je pense que tu es plus jolie quand tu ris ! » ajouta Sunshine avec un brillant sourire. « Exactement comme ça. »

« Vraiment ? Je suis plus belle comme ça ? » s’enquit Fairsky tout en se mettant à sourire sans s’en rendre compte.

« Oui », assura Sunshine avec conviction.

Fairsky continua à sourire et déclara, un peu touchée : « Sunshine, je suis toujours très heureuse quand je suis avec toi ! Es-tu heureux, toi aussi, quand nous sortons ensemble tous les deux ? »

« Je suis très heureux », répondit Sunshine sans même hésiter, puis il sembla abruptement se rendre compte de quelque chose. « Oh ! J’aime beaucoup rester avec toi, Fairsky, et j’attends toujours avec impatience notre prochain rendez-vous. Dans ce cas, est-ce que ça veut dire que je suis amoureux de toi ? »

« Qu’est-ce que tu racontes !? » s’exclama Fairsky avec un visage rouge comme une pivoine. Sunshine dit toujours tout ce qu’il veut sans prendre le temps de considérer les choses avant ! Il a encore plus de cran que moi !

« Ce n’est pas de l’amour ? » encaissa Sunshine, légèrement déçu, puisqu’il pensait avoir enfin compris ce qu’était l’amour.

Ils marchèrent tous les deux en silence pendant quelque temps, jusqu’à ce que Fairsky n’y tienne plus et demande : « Est-ce que tu aimes vraiment beaucoup être avec moi ? »

« J’aime beaucoup ça », dit Sunshine, en hochant la tête fermement.

Quand elle vit que Sunshine avait répondu à sa question sans même vaciller un seul instant, Fairsky rougit tellement que même ses oreilles devinrent écarlates. Elle demanda d’une voix tremblante : « D-dans ce cas, y a-t-il d’autres personnes que tu aimes plus que moi ? »

Sunshine réfléchit intensément et répondit : « J’aime beaucoup Prince aussi, comme c’est quelqu’un avec qui c’est facile de s’entendre … »

Il aime Prince ? Il est gay, lui aussi ? Le cœur de Fairsky se mit à sombrer…

« Mais, je préfère davantage être avec Fairsky, parce que c’est plus facile de deviner ce à quoi tu penses qu’avec Prince, puisque tu exprimes tout sur ton visage », expliqua Sunshine avec un sourire. Ahahah, l’expression constamment changeante de Fairsky me donne toujours envie de rire.

« Je ne fais pas ça ! » nia complètement Fairsky. Je n’exprime absolument pas toutes mes émotions sur mon visage.

« Tu ne le fais pas ? » Sunshine ne put se retenir de rigoler tout haut. Alors, qui est cette personne qui est en train de bouder en ce moment ?

« Idiot, bien sûr que non », répondit Fairsky. Elle était tellement embarrassée qu’elle se mit en colère et frappa le dos de Sunshine avec force.

« Aie, ça fait mal ! Ne me frappe pas ; je ne faisais que dire la vérité », se défendit Sunshine, en riant bruyamment alors qu’il évitait les gifles mortelles de Fairsky.

Tandis qu’elle regardait Sunshine protéger son dos avec ses deux mains tout en reculant et en la surveillant avec prudence, Fairsky ne put s’empêcher de le pourchasser en criant : « Ne cours pas, laisse-moi te frapper ! »

« Je t’ai attrapé ! » Fairsky s’élança sans merci sur Sunshine, comme si elle était un tigre affamé bondissant sur un agneau, faisant tomber Sunshine sur le sol.

En contemplant le sourire lumineux de Sunshine, Fairsky ne put se retenir de sourire elle aussi. Elle cacha son visage en l’enfonçant dans le torse de Sunshine et répéta fermement : « Je t’ai attrapé. »

« Moi aussi, je t’ai attrapée », dit Sunshine, tout en enlaçant Fairsky en retour et en caressant ses cheveux joyeusement.

Notes de bas de page

1 Le Soleil Devrait Briller dans le Ciel Bleu : Ce titre vient d’un jeu de mots chinois avec le nom de Fairsky et de Sunshine. Malheureusement, ce jeu de mots se perd dans la traduction française. On le retrouve dans la version anglaise « The Sun Should Shine in the Fair Sky ». Le titre français est une traduction littérale. « Sun shine » veut dire « soleil brillant », et « fair sky » veut dire « ciel bleu/clair ».

2 Tanghulu : Une friandise hivernale traditionnelle. Pour plus d’informations (en anglais) vous pouvez consulter le lien suivant http://en.wikipedia.org/wiki/Tanghulu

1/2 Prince T4C11 : La Grande Mise à Jour

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 11: The Great Patch – traduit du chinois à l’anglais par Starie[PR!]
Chapitre 11 : La Grande Mise à Jour – traduit de l’anglais au français par AkaiiRia
+ travail de vérification par Nocta

Après que j’eus traîné urgemment Fairsky, Sunshine, Jing, et Yun dans la salle, je posai mes mains sur les épaules de Fairsky et décrétai de façon solennelle : « Fairsky, tu ne peux pas aimer Sunshine. » J’ignorai Jing et Yun pour l’instant, alors qu’ils se tenaient sur le côté. En entendant mes paroles, ils furent si surpris que leurs yeux avaient l’air d’être sur le point de sortir de leurs orbites.

Fairsky ouvrit la bouche et ensuite la ferma à nouveau, avant d’enfin parvenir à cracher un seul mot : « Pourquoi ? »

Je fronçai des sourcils fermement, en regardant Sunshine et en me demandant si je devais révéler le fait qu’il était un PNJ ou pas. En réponse, Sunshine fronça les sourcils de la même façon.

« Permets-moi d’expliquer, Prince », demanda Sunshine d’une voix douloureuse.

« Dans ce cas, dis-moi, pourquoi est-ce que je ne peux pas t’aimer ? » s’enquit Fairsky d’une voix tremblante. « Je refuse de croire… Je refuse définitivement de croire que tu n’éprouves pas de sentiments pour moi. Après tout, nous nous entendons très bien depuis ces derniers jours, pas vrai ? »

Ils s’entendent très bien ? Quand est-ce que c’est arrivé ? Pensai-je, en fronçant des sourcils.

« Pas étonnant que les chances de voir Fairsky aux côtés de Grand Frère aient été basses ces derniers temps. Elle était en fait en train de tomber amoureuse de quelqu’un d’autre », murmura Yun pour lui-même, avant que les deux « filles », Jing et moi, lui couvrissent rapidement la bouche.

« Mais, je ne sais pas comment t’aimer. C’est impossible pour moi de t’aimer, je… » Sunshine n’avait même pas terminé sa phrase quand il fut embrassé de force par Fairsky. Il fut si choqué que ses bras s’agitèrent frénétiquement, essayant de toutes ses forces de repousser Fairsky. Mais, la cruauté du jeu s’appliquait ici : la force d’un mage ne pouvait pas se comparer à celle d’une voleuse.

Pendant ce temps, nous, les trois intrus, fixions avec la bouche grande ouverte Sunshine qui se faisait embrasser de force sans éprouver la moindre culpabilité. Puis, la scène qui apparaissait souvent dans les romans d’amour se déroula simplement devant nos yeux : La personne qui se faisait embrasser par la force (normalement la protagoniste, mais dans notre situation il s’agissait du contraire) commençait par lutter pendant un long moment, mais quand elle découvrait qu’elle ne pouvait pas s’échapper, elle permettait avec impuissance de se faire embrasser, jusqu’à ce qu’elle commence fermement à serrer dans ses bras la personne qui l’embrassait par la force… Maintenant, Jing, Yun et moi observions de façon hébétée Sunshine et Fairsky s’embrasser et se serrer dans les bras l’un et l’autre, ayant tous les deux l’air profondément intoxiqués.

« Un amour si profond, comme c’est émouvant ! » Jing sortit un mouchoir et commença de façon questionnable à essuyer de véritables larmes du coin de ses yeux.

Yun me tapota l’épaule, fit un clin d’œil et dit : « Grand frère, ce n’est pas comme si tu as besoin de Fairsky, alors pourquoi ne la donnes-tu pas à Sunshine ? »

« Pas besoin, mon œil. Ce n’est pas ça le problème : le problème c’est que Sunshine n’est même pas humain ! » hurlai-je très fort. Mes deux meilleurs amis n’avaient même pas compris les circonstances !

Comme je finissais de hurler, je remarquai que Jing et Yun regardaient directement derrière moi en arborant des expressions de malaise excessif. Je me retournai et vis que Fairsky avait enfin mis fin à cette longue séance de baiser pendant que je parlais et se tenait à présent debout derrière moi, visiblement en train de fulminer.

*CLAQUE* Je fus frappé au visage avec une si grande force que je faillis me briser le cou.

« Je t’ai mal jugé, Prince. Même si je ne t’aime plus, tu ne devrais pas insulter Sunshine et dire qu’il n’est pas humain1. » Fairsky retint ses larmes, son regard déçu rivé sur moi.

C’est un énorme malentendu. Je n’étais pas en train de l’insulter, je ne faisais que dire la vérité, songeai-je, en massant la zone douloureuse sur ma joue.

« Fairsky, Prince dit la vérité, je ne suis vraiment pas humain », déclara Sunshine avec grande difficulté.

« Sunshine, pourquoi est-ce que tu t’insultes également !? » L’expression de Fairsky passa à la désapprobation extrême, tandis qu’elle criait sur Sunshine.

Sunshine tint les épaules de Fairsky fermement et, avec un niveau d’agitation que je n’avais jamais vu auparavant, répondit : « Je ne m’insulte pas, Fairsky. Je n’appartiens pas à la race humaine : je suis seulement un PNJ qui a développé une conscience de soi. »

Fairsky se figea pendant un long moment. Puis, sur un ton d’énorme incrédulité, elle articula faiblement : « Que viens-tu de dire ? »

« Je suis un PNJ », répéta Sunshine, semblant peiné.

« C’est impossible. C’est totalement impossible. Comment est-ce que tu pourrais être un PNJ ? Tu me mens ! » cria Fairsky. « Même si tu ne m’aimes pas, tu n’as pas à me mentir de cette façon ! »

« Fairsky, c’est la vérité. Sunshine et Kenshin sont tous les deux mes animaux de compagnie humains. La différence entre eux et les PNJs normaux c’est qu’ils ont développé une conscience d’eux-mêmes. » Je détruisis sévèrement la dernière once d’espoir de Fairsky. Souffrir à court-terme…est mieux que de souffrir à long-terme, pas vrai ?

« Comment c’est possible…? » Fairsky s’agenouilla faiblement sur le sol, ses larmes tombant tel un fil brisé de perles et ses pleurs étouffés brisant le cœur de tous ceux qui les entendaient.

À part permettre à Fairsky de pleurer toutes les larmes de son corps, il n’y avait rien d’autre que l’on pouvait faire, alors nous nous tînmes stupidement debout sur le côté.

« Fairsky… » Sunshine s’accroupit à côté d’elle avec une expression de désarroi, et Fairsky enfouit son visage dans la poitrine de celui-ci, pleurant à chaudes larmes.

« Je suis désolé. Je n’avais pas l’intention de te le cacher à dessein. » Sunshine serra Fairsky affectueusement dans ses bras, les yeux remplis d’un regret infini.

« C’est de ta faute ! C’est entièrement de ta faute pour m’avoir trompée ! » Fairsky se mit violemment et de façon incontrôlable à frapper des poings contre la poitrine de Sunshine, en hurlant de chagrin. « Comment c’est possible !? Je pensais même avoir enfin trouvé l’amour de ma vie ! Sale menteur, pourquoi étais-tu si gentil envers moi ? Si gentil au point que je n’ai pas pu m’empêcher de tomber amoureuse de toi, et c’est seulement maintenant que tu m’avoues que tu es un PNJ ! Comment veux-tu que j’accepte tout ça !? »

« Je suis désolé, je n’aurais pas dû te mentir. » Sunshine ne put que se confondre en excuses, son expression de défaite était une vision déchirante à contempler.

En voyant cette paire, l’une pleurant comme une cascade et l’autre se blâmant continuellement, je ressentis de la pitié à leur égard et ne pus me retenir d’ouvrir la bouche pour réconforter Fairsky. « Fairsky, ce n’est pas comme si Sunshine l’avait fait exprès. Même s’il est un PNJ, je suis sûr que les sentiments qu’il ressent pour toi sont vrais et qu’il n’essayait pas délibérément de te le cacher. Alors, tu n’as plus besoin de le blâmer. »

Contre toute attente, Sunshine répliqua de façon inflexible : « Non, c’est précisément de ma faute. Quoi qu’il arrive, je n’aurais pas dû permettre que Fairsky soit blessée. »

Alors que Sunshine finissait de parler, le son des pleurs de Fairsky s’estompa tout d’un coup. Elle leva la tête avec une expression captivée, et le regard dans ses yeux… fit se dresser mes cheveux sur ma tête, étant donné qu’il montrait une détermination que l’on voyait quand on mettait sa vie en jeu.

« Sunshine, maintenant que tout a été dit et fait, est-ce que tu m’aimes, oui ou non ? »

Sunshine afficha un beau sourire triste. (La description est étrange mais, croyez-moi, il n’y a pas de meilleurs mots.2) « Est-ce possible pour moi d’aimer quelqu’un ? Fairsky, je ne suis qu’une séquence de chiffres, un programme informatique. Je ne comprends rien à l’amour, ni ne sais-je si je peux aimer quelqu’un ou pas. »

Fairsky regarda directement Sunshine. « Est-ce que tu aimes être avec moi ? »

Sunshine se raidit légèrement, et ensuite hocha la tête.

« À part moi, est-ce qu’il y a une autre personne pour laquelle tu éprouves les mêmes sentiments ? »

Sunshine secoua la tête fermement.

« Alors, en ignorant tout le reste, est-ce que tu serais d’accord pour rester avec moi pour toujours ? » L’expression de Fairsky exprimait un extrême désir ardent.

Sunshine considéra la question très sérieusement et, comme je l’avais dit avant, il ne peut pas raconter de mensonges, alors il répondit avec honnêteté : « Je suis d’accord. En fait, c’est l’un de mes plus grands désirs, d’être en mesure de passer l’éternité avec toi, Fairsky. »

C’est mauvais ! Mon alarme interne se mit à sonner de façon incessante.

« Dans ce cas, je suis d’accord moi aussi », déclara Fairsky avec une expression résolue. « Ça m’est égal si tu es humain ou pas. Pour moi, tu as plus d’émotions qu’un humain. Je me fiche de savoir si tu comprends ce qu’est l’amour ou pas. Si ce n’est pas le cas, alors je vais t’aider à comprendre. »

« Mais, Fairsky, je n’existerai pas pour toujours, et il n’y a aucun moyen pour moi de rester avec toi pour toujours. » Sunshine arborait une expression heureuse mais inquiète. Après tout, il vivait une vie qui n’était pas vraiment une vie, étant simplement limité à un système de jeu.

« Les gens disent que ce n’est pas grave si nous n’avons pas l’éternité, c’est plus que suffisant d’être ensemble dans l’instant présent. En dépit de ce que le futur pourrait être, en ce moment je veux seulement être avec toi ! Est-ce que tu comprends ? » s’enquit Fairsky.

« Je comprends. » Le sourire de Sunshine était aussi radieux que la signification de son nom.

« Ouiiinnn, quel beau discours ! Contentez-vous de vivre dans l’instant présent. C’est si émouvant ! » Jing tenait un mouchoir et se mouchait désespérément le nez.

« Oui, c’est tout bonnement le destin, Grand Frère, alors ne gâche plus la fête à présent ! » Yun me tapota l’épaule encore une fois.

En entendant ces deux idiots raconter des âneries, Sunshine et Fairsky se retournèrent, en me regardant avec des expressions effrayées et pourtant de désir. C’était le genre d’expression que ferait une fille qui aurait peur que sa méchante belle-mère ne la laisse pas épouser la personne qu’elle aime… Hé, ne vous méprenez pas, vous croyez vraiment que je suis si cruel ?

J’étais également ému, et donc, après avoir volé le mouchoir de Jing et m’être mouché le nez avec, j’annonçai d’une voix pleine de sanglots : « Puisqu’aucun de vous deux n’a d’objections, faîtes comme ça vous plaît. »

« C’est génial, Sunshine ! » Fairsky agrippa Sunshine, puis le serra dans ses bras et le fit tournoyer en cercles, avant d’encore une fois l’embrasser de force.

Fairsky, montre un peu de réserve… Sinon, au moins considère le fait qu’il y a trois célibataires qui vous observent ici. Ce genre de démonstration d’affection vraiment mignonne va seulement nous faire mourir d’envie.

« Prince, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » La voix de Lolidragon retentit soudainement du canal de message privé, me donnant une vilaine frousse. « Je viens d’entendre une rumeur vraiment très étrange. »

« Tu parles du fait que Fairsky soit amoureuse de Sunshine, pas vrai ? » répondis-je avec impuissance, en observant le couple qui tournoyait et s’embrassait joyeusement.

« Alors, c’est vrai ? » Le ton de Lolidragon sonnait ahuri, comme si elle venait tout juste d’entendre dire que ses produits de marque Chanel étaient faux. « Lui as-tu révélé que Sunshine est un PNJ ? »

« Je le lui ai dit, mais après qu’elle ait eu fini de pleurer, elle a affirmé que ça lui était égal, et ils sont tous les deux actuellement en train de se délecter dans la célébration de leur amour. »

« Célébration, mon œil ! » hurla abruptement Lolidragon, presque au point de me rendre sourd. « Cette situation est vraiment grave ! Pense-y : même si Second Life pouvait exister pour toujours, les nouvelles selon lesquelles Sunshine possède une conscience de soi peuvent être révélées à tout moment. Si Sunshine se fait effacer, que va faire Fairsky ? »

« Mais, ces deux-là ont dit qu’ils se fichaient de ce qui arriverait dans le futur et veulent seulement vivre dans le présent… » Je fronçai des sourcils, en songeant, Même s’ils ont dit ça, si Sunshine venait à disparaître, dans ce cas Fairsky aurait forcément le cœur complètement brisé, pas vrai ?

« Et aussi, peu importe à quel point la conscience de soi de Sunshine est développée, il reste une simple séquence de chiffres. Peut-être qu’il ne peut tout simplement pas comprendre la signification de l’amour. » Le ton de Lolidragon empira progressivement.

Je considérai la question calmement. « Je crois qu’il comprend. »

« Comment est-ce que tu pourrais le savoir…? »

J’interrompis Lolidragon et déclarai avec conviction : « Fairsky est très sincère à ce sujet, et je pense que, si Sunshine n’avait pas compris ce qu’était l’amour, il lui aurait été impossible de faire en sorte que Fairsky tombe amoureuse de lui si sérieusement. Il n’y a rien que nous puissions faire contre ça. »

Lolidragon resta silencieuse pendant un moment, avant de lentement dire : « Quoi qu’il arrive, cette situation est condamnée à se terminer à tragédie, Prince. »

« Peut-être qu’un miracle va se produire. » Je jetai un regard de spéculation au couple ivre de joie, malgré le fait que même moi je ne plaçais pas beaucoup d’espoir dans les chances qu’un tel miracle survienne.

« D’accord, dans ce cas nous allons mettre de côté la situation de Fairsky pour l’instant. Après tout, nous n’avons pas d’autres idées. » On dirait que Lolidragon a quelque chose de plus à dire ?

Lolidragon prit une grande inspiration avant de poursuivre. « Prince, j’ai quelque chose d’important à t’annoncer : Second Life va avoir une grande mise à jour. »

« Une…grande…mise à jour ? » répétai-je en me figeant. Une mise à jour ? Je n’ai même pas encore essayé toutes les fonctionnalités du jeu, et il va déjà y avoir une mise à jour ?

« Ouais, et le plus gros changement est que les trois cités préprogrammées du Soleil, de l’Étoile, et de la Lune, vont être ouvertes à l’invasion des joueurs », expliqua Lolidragon avec excitation. « En ce moment, tout le monde discute pour savoir quelle cité ils vont envahir en premier, et ils se sont tous mis d’accord sur le fait d’attendre la décision du suzerain. Prince, est-ce qu’on peut prendre d’assaut la Cité de l’Étoile ? J’adore l’air européen de la Cité de l’Étoile ! »

« Nous allons envahir d’autres cités ? » Mon expression changea légèrement. On vient à peine de terminer la construction de la Cité de l’Infini et nous devons déjà envahir d’autres cités ? On dirait vraiment que j’enchaîne les épreuves ; je ne peux même pas me reposer quelques instants.

« Oui, suzerain de la Cité de l’Infini, et cette fois tu as intérêt à ne pas sournoisement disparaître encore une fois », répondit Lolidragon d’un ton moqueur.

Je haussai les épaules. « Tant que Nan Gong Zui ne me demande pas d’aller boire un coup avec lui à nouveau, je pense que je peux docilement rester à la Cité de l’Infini cette fois. »

Notes de bas de page

1 « …dire qu’il n’est pas humain » : 不是人 (bú shì rén), littéralement « pas humain ». C’est une insulte commune en chinois et qui veut dire que la personne n’a plus de conscience humaine, ou que la personne est un animal.

2 « La description est étrange mais, croyez-moi, il n’y a pas de meilleurs mots. » : C’est une véritable phrase écrite par Yu Wo. La description est étrange en chinois, parce que c’est inhabituellement utilisé pour décrire un sourire féminin.

1/2 Prince T4C10 : Western Wind, Une Personne dans la Même Situation que Moi?

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 10: XiMen Feng, Someone in the Same Situation as Me? – traduit du chinois à l’anglais par Erihppas[PR!]
Chapitre 10 : Western Wind, Une Personne dans la Même Situation que Moi? – traduit de l’anglais au français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

Avec son visage assombri par une expression troublée et un froncement de sourcil exacerbé, Gui présenta ses plus sincères excuses : « Je suis vraiment désolé, tout le monde. Mes problèmes personnels ont causé l’interruption du concert. »

« Ça n’a pas d’importance ; ce n’était pas si grave de toute manière. Mais, quelle est la vérité au sujet de la situation entre toi et Western Wind ? » répondis-je, comme grand frère Wolf soignait la blessure sur mon bras.

« Il m’a dérobé ma bien-aimée, tu ne comprends TOUJOURS pas !? » hurla soudainement Western Wind qui était fermement attachée sur le côté.

« En dehors de mon Prince, tu as également volé l’homme de quelqu’un d’autre ? » Fairsky regarda Gui avec incrédulité.

Le visage de Gui vira au rouge vif, et il rugit en réponse avec les poings serrés : « C’est faux, et Prince ne t’appartient pas non plus ! »

Wicked s’enquit froidement : « Dans ce cas, pourquoi cette femme ferait-elle une telle accusation ? »

En entendant les paroles de Wicked, Gui dégonfla comme un ballon troué. Il répondit, comme s’il était tourmenté par une migraine atroce : « Je ne comprends pas non plus, mais puisqu’elle a dit qu’elle était Western Wind, et a même mentionné Lovely Consort… Alors, j’imagine que ça doit être relié à cet incident. Avant de me joindre à Odd Squad, j’avais fait équipe avec un couple, c’est-à-dire Western Wind et Lovely Consort. Cependant, Lovely Consort m’a plus tard confié qu’elle était tombée amoureuse de moi. Et, afin d’éviter le harcèlement constant de Lovely Consort et les attaques de Western Wind, je n’ai pas eu d’autre choix que de prendre mes jambes à mon cou. »

« Salaud, c’est entièrement à cause de toi si le cœur de Lovely Consort s’est détourné de moi. » Western Wind était si en colère que les veines sur sa tête saillaient, une vue qui ne seyait pas à son visage élégant.

« Euh… navré, mais j’ai une question. » Regardant la poitrine clairement volumineuse de Western Wind, je parlai avec hésitation. « Tu… es une fille, pas vrai ? Et Lovely Consort, ce nom sonne comme si c’était une fille elle aussi, non ? Ne te méprends pas… Je n’ai rien contre les homosexuels. »

« C’est toi l’enfoiré d’homo ! Je suis un gars, gamin ! » Western Wind me fusilla férocement du regard.

Un gars ? Se pourrait-il que ce Western Wind soit comme Ming Huang, un gars qui a l’air d’une fille ? J’étais un peu soupçonneux. Mais, ça ne se peut pas ; la poitrine de Ming Huang est aussi plate qu’une planche à repasser, et la poitrine de Western Wind… Hmph, elle est deux tailles plus grosses que la mienne en tant que fille. Comment ça pourrait être un gars ?

Je penchai la tête, étudiant avec doutes la paire de jars de viande de Western Wind. Ne me dîtes pas qu’elles sont fausses ? Je plaçai distraitement mes paumes sur les deux boules de chair. Mmm, elles sont douces. Je les pressai à deux reprises. Elles sont aussi assez rebondies. Étrange, elles doivent être vraies !

« P-Prince, Votre Majesté… ! » Les yeux de Gui sortirent de leurs orbites, fixés sur moi… eh bien, sur mes mains.

Phoenix et Fairsky fixaient également mes mains avec des visages rouges. Je n’étais pas sûr si je m’imaginais des choses ou pas, mais on aurait dit qu’elles avalaient toutes les deux leur salive et regardaient mes mains avec des expressions de désir.

« Enlève tes sales pattes de moi, gamin ! » s’énerva enfin Western Wind, qui s’était figée de stupeur. Les yeux de Western Wind fusillaient mes mains au point qu’ils avaient l’air d’être sur le point de sortir de leurs orbites. Troublé, je retirai mes mains afin d’éviter la possibilité qu’elle prenne le risque de mourir pour m’arracher la main avec les dents.

« Tu es clairement une fille. » Je signalai la vérité sans la moindre réserve.

Tout le monde acquiesça. Je l’avais déjà effrontément touchée pour confirmer, alors restait-il la moindre place à l’erreur ?

« Si ce n’avait pas été à cause de cet enflure de Guiliastes, je ne me serais jamais retrouvé dans cet état ! » hurla Western Wind avec colère.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » Je me grattai la tête, toujours incapable de m’y retrouver dans cette situation sans queue ni tête1. Ne me dîtes pas que Gui est même capable d’effectuer une opération pour un changement de sexe ?

Agissant comme si l’endroit lui appartenait, le patron Western Wind s’assit sans la moindre courtoisie. Avec les jambes croisées, il renifla un peu, et entreprit de nous raconter son histoire.

« Bordel, après avoir découvert que le cœur de Lovely Consort s’était détourné de moi, je me suis juré de tuer ce voyou de Guiliastes jusqu’à-ce qu’il retombe au niveau un. Qui aurait pu deviner que ce voyou s’échapperait préalablement, en me forçant à le pourchasser sur plusieurs kilomètres. »

À ça, Gui sourit avec impuissance.

« Par chance, cet abruti de Guiliastes attirait tellement l’attention que tu pouvais le localiser juste en posant nonchalamment des questions à son sujet un peu partout. Je l’ai poursuivi jusqu’à une falaise, et j’ai découvert un morceau des vêtements de cette enflure sur le bord. Forcément, cet enfoiré devait s’être caché en bas de la falaise pour m’échapper ! Hmph, tu crois que j’aurais abandonné comme ça, gamin ? J’ai installé une corde sur-le-champ et j’ai continué la chasse. » Western Wind semblait particulièrement fière de sa propre persévérance.

Mon regard se tourna vers Gui. Il n’a pas l’air d’être du genre à descendre une falaise juste pour éviter quelqu’un ; l’endurance d’un barde n’est pas si grande, et il pourrait très bien perdre prise à mi-chemin et mourir dans sa chute.

Présentement, Gui avait pris une expression résignée, et il articula silencieusement : tactique de diversion.

Ça explique tout. Je me grattai la tête. On dirait que Gui s’est aussi rendu compte que Western Wind n’est pas du genre à regarder avant de sauter dans le tas.

« Qui aurait pu penser que, au lieu de trouver ce salopard, je rencontrerais une sorte de quête cachée à la place ? » Western Wind fit une grimace étrange. « Cette maudite bête mythique est même allée jusqu’à dire que je recevrais une quelconque punition divine si je ne parvenais pas à la vaincre. Il n’y avait aucune chance pour que je puisse vaincre cette créature monstrueuse dont la coquille était aussi dense qu’un mur d’acier, alors j’ai dû recevoir sa punition divine. Qui aurait imaginé que cette punition divine me transformerait en fille !? » se plaignit bruyamment Western Wind.

À ça, l’expression de Lolidragon, Wicked, et la mienne changèrent légèrement. Jamais je n’aurais imaginé que je ne serais pas la seule travestie dans Second Life ! Dire que j’ai un camarade ici ! La seule différence c’est que je suis une fille qui est devenue un gars, et qu’il est un gars qui est devenu une fille. Je me demande qui est le plus malchanceux ?

Après un certain temps, comme nous étions tous les deux dans le même bateau, j’ouvris sans enthousiasme la bouche pour réconforter Western Wind. « Euh… Au moins, tu es tout de même assez mignonne. »

« N’importe quoi, c’est fichtrement problématique ! » hurla très fort Western Wind.

Problématique ? Je trouve que ce n’est pas si mal. Au moins, le jeu ne simule pas le « problème » mensuel des femmes… Pensai-je.

« Est-ce que tu regarderais de haut les femmes ? » Lolidragon renifla froidement.

« Les femmes, ça ne veut rien dire. » Western Wind se leva lentement et marcha en direction de la fenêtre puisque ses jambes étaient détachées, permettant aux derniers rayons du soleil couchant de baigner son corps. « Le problème que j’ai mentionné n’a rien à voir avec les femmes, mais… »

Alors que le soleil se couchait, la nuit tomba soudainement à l’extérieur, et le corps de Western Wind commença également à changer : son corps devint lentement plus grand et musclé, sa coupe de cheveux longs se transforma en coupe rase, les courbes de sa poitrine s’aplatirent peu à peu jusqu’à ce que, enfin, elle devienne un « il ».

Nous poussâmes un petit cri de surprise devant la transformation inimaginable, incapable de revenir à nous pendant un long moment jusqu’à ce que, enfin, je relâche ma respiration et dise : « C’est assurément plus vite qu’une opération pour un changement de sexe. »

« Western Wind, que se passe-t-il ici exactement ? » s’enquit Gui avec perplexité.

« C’est entièrement la faute de cette bête mythique. » Western Wind parla avec une voix dure et virile qui seyait à son langage vulgaire. Il fronça les sourcils avec impatience. « Je n’avais pas envie de devenir une femme, alors le résultat de nos négociations a été que je me transformerais en femme le matin et que je retournerais à ma forme d’homme quand la nuit tomberait. »

« C’est effectivement très problématique », répondis-je, résistant avec difficulté à la tentation de sourire.

« Nooooon, sans blague ! Hé, détache-moi vite. La corde est hyper trop serrée. » Western Wind arborait une expression d’inconfort.

Gui me regarda avec un brin d’hésitation. Après que j’eusse haussé les épaules, indiquant que ça n’avait aucune importance, Gui se tourna pour à nouveau faire face à Western Wind. « Avant que je ne te détache, tu dois d’abord promettre que tu ne feras jamais de mal à Prince. »

Western Wind rigola. « Oublie ça. Même si je ne me bats pas contre lui par vengeance, j’aimerais quand même l’affronter, gamin. Ce beau garçon a du talent. »

J’éclatai bruyamment de rire. « Pourquoi est-ce que tu ne rejoins pas simplement la Cité de l’Infini ? Dans ce cas, tu serais en mesure de me provoquer en duel quand ça te chanterait. »

« Prince, ce n’est pas une bonne idée. Et s’il te blessait ? » Il y avait de l’inquiétude inscrite partout sur le visage de Gui.

Je répliquai sans la moindre peur : « Ça va aller. Je n’ai pas combattu de monstres depuis quelques temps déjà, et je me sens rouillé. Au moins, maintenant, j’aurai quelqu’un avec qui m’entraîner. Si je me blesse, je n’aurai qu’à aller trouver grand-frère Wolf pour me guérir et, si je perds, ça voudrait juste dire que j’ai besoin de plus de pratique. Mais… » Je mis au défi Western Wind avec confiance : « Je n’ai aucune intention de perdre. »

Les yeux de Western Wind étincelèrent. « Ha ! On dirait que le beau garçon a des couilles ! »

« Arrête de m’appeler beau garçon, ou je vais me mettre à t’appeler femme canon », dis-je à Western Wind d’une manière à moitié menaçante.

« Tu n’oserais pas ! » s’indigna furieusement Western Wind.

« Oh que si j’oserais, Western Wind la femme canon qui porte du bonnet de taille C. » Je dégainai le Dao Noir et tranchai net la corde qui attachait Western Wind d’une seule entaille.

Les yeux de Western Wind brillèrent d’excitation, tandis qu’il brandissait son épée, en me regardant comme le ferait un tigre gourmand. Je pouvais voir qu’il était également un amoureux des combats.

« Ne me déçois pas, Western Wind. » Je levai le Dao Noir, mes yeux pétillants avec l’exaltation d’accepter le combat.

Western Wind chargea immédiatement tête baissée sans réfléchir. Je secouai la tête. Western Wind aime peut-être se battre, mais il n’aime pas se servir de son cerveau pour combattre. Je déplaçai légèrement mon corps sur le côté, esquivant son nouveau coup de pied en le poussant simultanément, le forçant à presque tomber à plat sur le dos.

« Bordel ! » hurla Western Wind. Insatisfait de sa défaite, il fonça à nouveau droit vers moi.

Voyant qu’il n’avait toujours pas appris sa leçon, je levai les sourcils légèrement. On dirait que je vais devoir obliger son corps à s’en rappeler à la place. Je trouvai une ouverture, agrippai le poignet de Western Wind qui tenait son épée, et lui jetai férocement un coup de pied à l’estomac avec mon pied droit. Il serra douloureusement les dents, pendant que je lui arrachais son épée, en souriant un peu. Commençons le massacre !

Je me servis de mes quatre membres, en plus de l’épée et du fourreau comme d’armes mortelles… Combo Coup de Boule ! Coupe Transversale ! Je lançai même mes bottes dans sa direction, tandis que je criais à répétition : « On va voir si tu oses à nouveau interrompre mon concert ! »

« Pfiou ! Ce combat était si libérateur », affirmai-je, comme je rangeais joyeusement mon Dao Noir, me craquant le cou et effectuant quelques exercices d’étirements. Très bien ! C’est l’heure de manger. Avant de partir, je n’oubliai pas de me retourner, de pointer mon doigt vers le tas de chair ensanglantée sur le sol, et de donner des instructions à Wicked qui était en charge du département militaire. « Rappelle-toi de recruter Western Wind dans l’armée. Son niveau et ses capacités aux arts martiaux ne sont pas mal du tout, et il peut même librement utiliser son sex-appeal comme d’une tactique. Ce serait difficile de recruter une seule personne avec ce genre de talent même après dix ans. »

« Oui », répondit Wicked, alors qu’il regardait Western Wind avec les sourcils froncés, complotant probablement pour trouver l’unité la plus surmenée et merdique afin qu’il la rejoigne.

« Très bien, allons tous au Restaurant de l’Infini pour manger ! » Je menai le groupe joyeusement, me préparant à me rendre à mon Restaurant de l’Infini chéri pour un repas gratuit… Héhéhé, ne pas avoir à payer de repas au Restaurant de l’Infini a prouvé être le plus grand avantage que j’aie eu depuis que je suis devenu le suzerain.

« J’ai déjà fait des plans avec Sunshine pour aller essayer la nourriture des marchands ambulants, alors je ne viendrai pas avec vous », annonça Fairsky avec un peu d’hésitation.

« Oh », répondis-je, en me mordillant le pouce. Fairsky et Sunshine ont l’air de se rapprocher ces derniers jours. Est-ce qu’ils sont devenus de bons amis ? Ce n’est pas une mauvaise chose… Au moins, ça garde Fairsky heureuse.

« D’accord, allons manger ! »  Juste au moment où je m’apprêtais à lever les pieds pour marcher en tête, deux mains se posèrent soudainement sur mon épaule.

« Prince, la librairie est presque prête, et la séance d’autographe pour le portfolio est la semaine prochaine. S’il-te-plaît, rappelle-toi de t’entraîner à rendre ta signature plus propre. » Je me retournai pour voir belle-sœur Yu Lian en train de me sourire. Elle se tourna ensuite vers Gui et demanda : « Comment avancent les livres ? »

Gui hocha la tête et répondit : « J’ai deux livres qui sont prêts à être publiés, en plus de celui que Jing et Yun m’ont donné. Alors, il y a un total de trois livres qui peuvent être affichés le jour de la grande ouverture. »

« Prince, la construction de la Rhapsodie de l’Infini a mis le budget de la Cité de l’Infini dans le rouge encore une fois. » Le sourire de belle-sœur Yu Lian était éclatant au-delà de toute comparaison. « Nous allons devoir organiser plus de concerts et vendre plus de portfolios afin de gagner un peu d’argent, alors travaille dur à chanter et à vendre tes portfolios, est-ce que tu comprends ? »

« Compris… » J’avalai avec raideur, et ma tête devint engourdie en songeant à ce que j’avais à faire.

Les jours qui suivirent furent un véritable cauchemar. En deux semaines, le Groupe de l’Infini avait effectué cinq concerts. Qui plus est, afin d’attirer les spectateurs, chaque concert mettait en avant de nouvelles cascades, telles que sauter à travers des cerceaux en flamme pour apparaître sur la scène et descendre sur la scène habillés en anges.

(Ça avait été à cet instant que je m’étais enfin rendu compte de pourquoi les anges dans les tableaux sont toujours dépeints debout, aussi droits qu’une flèche, avec seulement leurs bras s’étirant légèrement… C’est évident ! Si tu traînes une paire d’ailes pesant plus de trente kilogrammes sur ton dos, que pouvais-tu faire d’autre que de te tenir debout et droit !?)

Plus étrange encore était le fait que les fans semblaient vraiment avoir adoré l’interruption mineure que Western Wind avait provoquée durant le premier concert. Ainsi, à chaque concert, Western Wind, sous la supervision souriante de belle-sœur Yu Lian, était forcé de me provoquer en duel devant le public. Et alors, j’étais obligé de me mettre à lui botter les fesses. Plus la raclée était forte, plus les fans étaient contents.

Soupir, ça a dû être dur pour toi, Western Wind la femme canon.

(Western Wind rugit furieusement : Je suis un gars, bordel de merde !)

Ensuite, la construction des librairies fut enfin terminée grâce au dur labeur de Gui, Fairsky et d’autres. Ils avaient construits deux librairies. Une se trouvait au milieu du centre-ville et l’autre était combinée avec un café, construite sur le bord d’un lac avec une atmosphère sympa et une excellente luminosité, spécialement conçu pour être un appât à couple. Par conséquent, ma signature, sur laquelle j’avais passé beaucoup de temps à m’entraîner, serait enfin bien mise à contribution.

Le jour de la séance d’autographe, il y avait une mer déferlante de personnes… Attendez, quoi ? Cette phrase est trop ordinaire ; ce n’est pas mon style ? D’accord, dans ce cas, cette horrible séance d’autographe était submergée avec tant de monde que ça donnait l’impression que Jolin Tsai2, Jay Chou3, Andy Lau4 en plus de Stephanie5 avaient tous fait leur apparition à Ximending6. Pour faire court, des gens de tous les âges et de tous les sexes étaient blottis ensemble en une unique foule massive. Il y avait des hommes, des femmes, et des débauchés, dont l’âge allait de 5 à 50 ans.

« Dieu merci nous avons le tapis volant ! Je ne crois pas que nous aurions pu entrer dans la librairie sinon. » Je lâchai un soupir, regardant la foule horriblement remplie à craquer en bas.

« Sunshine, pose-toi sur cette scène improvisée », indiqua Gui, tandis qu’il pointait une très petite estrade, complétée avec des tables et des chaises, entourée par des soldats menés par Nan Gong Zui pour des raisons de sécurité, afin d’empêcher les fans d’accourir sur la scène.

« D’accord. » Sunshine dirigea docilement son tapis volant pour atterrir en douceur sur l’estrade.

Je sautai hors du tapis volant le premier, souriant légèrement aux filles fanatiques qui hurlaient en bas de la scène. Puis, je marchai jusqu’à la table pré-arrangée et m’assis sur la chaise.

« La séance d’autographe commence maintenant », annonçai-je comme j’expirais profondément, prenant une plume laissée par les travailleurs, alors que je me préparais à la possibilité de devoir signer jusqu’à ce que mon bras tombe.

Je donnai des autographes pendant que je répondais à chacune des questions des fans avec un doux sourire. De temps à autres, il y en avait certains qui voulaient m’embrasser, et certains étaient si peu enclin à être rejetés qu’ils se jetaient sur moi par la force. C’est seulement après que Nan Gong Zui les avaient traînés au loin que je pouvais continuer à signer des autographes. Ce cycle se poursuivit pour se dérouler de cette manière : signer, répondre, me faire offrir un baiser, me faire embrasser de force, et les regarder être emmenés…

Du coin de mes yeux, je jetais occasionnellement des regards discrets en direction des autres membres du Groupe de l’Infini. La situation de Gui n’était pas différente de la mienne, excepté que, en tant que barde qui n’avait pas une très grande force, il s’était déjà fait embrasser par la force sur les joues par des « louves » à plusieurs reprises… Gui retenait actuellement des larmes d’accablement tandis qu’il continuait à signer et se servait même de Western Wind, qui appréciait précédemment sa pause, comme d’un bouclier. Les fanatiques jalouses avaient même déjà employé leurs griffes de louves pour graver plusieurs croix ensanglantées sur la pauvre femme canon Western Wind, et il n’avait même pas le droit de riposter.

(Comme le dirait belle-sœur Yu Lian, le client est roi, alors quoi que fassent les fans, ils ont toujours raison.)

En contraste, Wicked se trouvait en meilleure posture. Étant un guerrier et avec son visage distant, très peu de filles fanatiques osaient s’approcher de lui sans raison avec leurs bouches. Au lieu de ça, elles le contemplaient de façon tendre et languissante, comme si elles étaient prêtes à l’avaler si l’opportunité se présentait.

Puisque Phoenix et Fairsky étaient toutes les deux des filles, permettre à des gars fanatiques de faire ce qu’ils voulaient d’elles était évidemment hors de question. Le duo était entouré par un si grand nombre de guerriers de la Cité de l’Infini que je pouvais à peine apercevoir leurs silhouettes… C’est quoi ce genre d’attitude ? Pourquoi est-ce que Zui est le seul guerrier qui me protège ? Bande de pervers qui oublient leur suzerain à la vue de femmes…

La séance d’autographe se déroula comme ça jusqu’à ce que même la femme canon Western Wind fût devenue le Western Wind avec la coupe rase. Nous continuâmes à signer des autographes, sauf que maintenant ce n’était plus juste Gui, mais bien tout le monde dans le groupe, qui retenait ses larmes alors qu’ils signaient. S’il n’y avait pas de fans en train de me regarder, il y avait de fortes chances pour que j’aie hurlé à pleins poumons. Je jetai lugubrement un coup d’œil à ma main droite, qui tremblait de façon incontrôlable comme si je faisais une crise cardiaque, pendant que je gardais le compte du nombre de gens qui attendaient encore en file.

« La dernière personne… » Je terminai de donner ma dernière signature, me sentant profondément ému. Par chance, il s’agissait d’un gars, et il était très évident, vu la façon dont il continuait à regarder Fairsky et Phoenix l’une après l’autre, qu’il n’était pas le moins du monde intéressé par moi. Quelle fin parfaite. Je me sentis touché au-delà des mots.

Assez vite, juste comme je finissais de signer, il courut immédiatement vers le duo, et il termina sa course dans une position à moitié agenouillée sur le sol. Un bouquet de roses rouges colossal apparut de nulle part dans sa main gauche, et une énorme bague avec un diamant de la taille d’une balle de baseball surgit inopinément dans sa main droite.

« Ô ma chère demoiselle Fairsky, l’amour que je vous porte coule incessamment comme la Rivière Jaune, s’étend à l’infini tels les nuages blancs là-haut, et s’écrase vague après vague comme la marée… » Ce ramassis écœurant de sornettes jaillit sans fin de la bouche de cet animal, et le bruit de gens qui vomissaient partout s’écoulait incessamment comme la Rivière Jaune lui aussi.

« …Alors, ma bien-aimée demoiselle Fairsky, je vous en prie, épousez-moi ! »

« Désolée, je dois le dire à tout le monde, je suis déjà amoureuse de quelqu’un », annonça directement Fairsky, n’adressant même pas un coup d’œil au singe sur la scène, et ensuite s’inclina vers ses fans en bas de l’estrade pour exprimer ses excuses.

« Qui est-ce ? Qui est celui qui ose voler ma femme sans se soucier de sa propre vie ? » En bas de l’estrade, les fans de Fairsky se mirent à se révolter. Je soupirai avec impuissance. Je suis probablement celui qui a le plus d’ennemis dans le monde.

Puis, Fairsky prit une profonde inspiration et leva la tête pour regarder le ciel en direction de Sunshine, qui était assis sur le tapis volant. « C’est lui que j’aime. »

« Heiiin ? » Incluant le mien et celui de Sunshine, il y eut cinq « Heiiin ».

Fairsky regarda le Sunshine stupéfait avec ses joues rouges comme une pivoine. Après un long moment, elle se tourna et s’inclina devant moi. « Pardonne-moi Prince, mais je me suis rendue compte que j’étais tombée amoureuse de Sunshine, alors je ne peux plus éprouver de sentiments amoureux envers toi à présent. »

« C-c’est… » bégayai-je maladroitement pendant un moment, mais je ne parvenais pas à sortir même la moitié d’une phrase.

Oh, pourquoi est-ce que ma tête me fait plus mal maintenant comparativement à la fois où Fairsky avait essayé de me forcer à l’épouser ? Fairsky, si ton cœur s’est détourné de moi et que tu es tombée amoureuse de quelqu’un d’autre, je t’apporterais mon soutien à 120%, mais tu n’aurais pas pu choisir un partenaire plus normal ? Premièrement, tu tombes amoureuse d’une travestie comme moi, et maintenant c’est lui que tu choisis ? Tu ferais aussi bien de continuer à m’aimer, parce que ce serait juste une relation lesbienne, mais tu es à présent amoureuse d’un PNJ ! Comment est-ce qu’on appellerait ça ?

Même la zoophilie est mieux que de tomber amoureuse d’un PNJ. Au moins, un animal a un corps physique, mais les PNJs… Ne me dis pas que tu insisterais pour dire : « C’est exact : je suis amoureuse de plusieurs lignes de codage informatique » ?

« Sunshine, est-ce que tu m’aimes ? » demanda Fairsky sur un ton calme, alors qu’elle contemplait Sunshine avec le plus grand sérieux, ayant l’air pleinement confiante.

« Je… Je… » Sunshine fronça ses sourcils très forts ; il ne savait clairement plus où il en était.

« Tu aimes vraiment Fairsky en retour ? » Je blêmis à cause du choc. Sunshine est un PNJ. Même s’il a développé une conscience de soi, il reste tout de même différent d’un être humain ordinaire. Par exemple, il ne sait pas comment mentir, alors il ne peut pas réconforter les gens en racontant des mensonges. S’il n’éprouvait pas déjà des sentiments pour Fairsky, il l’aurait dit directement, et pourtant il ne semblait pas capable de parler ? Est-ce que ça veut dire… ?

Sunshine se tourna vers moi, de la confusion écrite dans ses yeux.

« Prince, ce n’est pas l’endroit idéal pour une interrogation ! » Gui m’éloigna, en pointant le public en bas de la scène.

« Tu as raison. » Je ne pus que me forcer à réprimer mon anxiété, reprenant l’apparence de l’Elfe Sanguinaire.

Je revêtis un sourire poli et dis sur un ton charmant : « La séance d’autographe se termine ici pour aujourd’hui. Le Groupe de l’Infini travaillera plus dur à l’avenir, et nous espérons que vous continuerez de nous apporter votre soutien. Merci. »

Les secondes que j’eues à attendre que la foule se disperse se firent ressentir comme des années. Ensuite, je traînai sur-le-champ Fairsky et Sunshine plus loin avec moi. Où aller ? J’hésitai pendant un instant. Ouais, à la maison de Jing et Yun. Après m’être décidé, j’envoyai vite un message privé à Jing et Yun, leur disant de m’attendre chez eux.

Juste au moment où je commençais à marcher, je m’arrêtai subitement et me tournai pour faire face aux autres membres du Groupe de l’Infini qui nous suivaient de près derrière nous. J’ordonnai sur un ton très menaçant : « Personne n’est autorisé à venir, vous m’avez entendu ? »

Le trio derrière moi se figea automatiquement. Voyant mon expression sévère, ils acquiescèrent tous à l’unisson.

Notes de bas de page

1 incapable de m’y retrouver dans cette situation sans queue ni tête : Ici, Yu Wo emploie  “丈八摸不着头脑”, (zhàng bā mō bu zháo tóu nǎo) qui est la version abrégée/et en jargon d’un dicton chinois, ‘丈二金刚,摸不着头脑’ (zhàng èr jīn gāng mō bu zháo tóu nǎo).

Dans certains dictons chinois, la première phrase est une description pour une énigme, alors que la phrase suivante offre l’explication. Dans ce cas-ci, la première phrase丈二金刚 (zhàng èr jīn gāng) signifie « Un moine qui mesure 20 pieds (Aussi connu comme Vajrapani) », la phrase suivante摸不着头脑 (mō bu zháo tóu nǎo) veut dire « ne peut pas toucher sa tête ». Littéralement, ça signifie que le moine est si grand que tu ne peux pas toucher sa tête. L’expression complète veut essentiellement dire que quelque chose est si surprenant ou bizarre qu’on ne saurait pas quoi faire tout de suite. Ça décrit le mieux la confusion / les questions qu’on éprouve ou se pose au milieu d’une réflexion (par exemple, imaginez que vous êtes en train de résoudre une affaire de meurtre, « comment le meurtre a-t-il pu survenir quand la pièce est verrouillée de l’intérieur? » est ce genre de confusion).

Yu Wo, cependant, exagère le dicton en disant que le moine (problème) mesure 18 pieds, et ainsi Prince ne pouvait pas atteindre sa tête (comprendre). [Credit à Erihppas]

2 Jolin Tsai (蔡依林, Cài Yīlín) : une chanteuse pop taïwanaise qui a gagné le prix Golden Melody award. Elle est extrêmement populaire non seulement à Taïwan et en Chine, mais a aussi beaucoup de succès à Hong Kong, Singapour, et en Malaisie, en plus d’avoir beaucoup de fans aux États-Unis. (Pour plus d’information, veuillez vous référer à http://en.wikipedia.org/wiki/Jolin_Tsai)

3Jay Chou (周杰倫, Zhōu Jiélún) : Un Taïwanais musicien, chanteur, producteur de film et de musique, acteur, et directeur. Il est connu pour avoir composé toutes ses propres chansons et aussi des chansons pour d’autres chanteurs. Sa musique a gagné beaucoup de reconnaissance à travers l’Asie, et sa carrière s’étend maintenant dans la direction, le jeu d’acteur, et de s’occuper de sa propre compagnie d’enregistrement, JVR Music. (Pour plus d’information, veuillez vous référer à http://en.wikipedia.org/wiki/Jay_Chou)

4 Andy Lau (劉德華, Liú Déhuá) : Un chanteur de pop cantonais venant de Hong Kong, un acteur de film, et un producteur. Il a été l’un des acteurs à succès de Hong Kong les plus commercialisés dans le milieu des années 1980, pendant qu’il maintenait une carrière de chanteur fructueuse en même temps. Dans les années 1990, il a été surnommé par les médias comme étant l’un des Quatre Rois Divins de la Pop Cantonaise  (四大天王) avec Aaron Kwok, Jacky Cheung, et Leon Lai. (Pour plus d’information, veuillez vous référer à http://en.wikipedia.org/wiki/Andy_Lau).

5 Stephanie (萧蔷, Xiāo Qiáng) : Célèbre en Taïwan comme modèle et actrice. Elle a été extrêmement populaire à la fin des années 1990 et au début des années 2000, et a été surnommée par les médias comme étant la Plus Belle Femme de Toute la Taïwan. (Pour plus d’information, veuillez vous référer à http://wiki.d-addicts.com/Xiao_Qiang)

6 Ximending 西, Xī mén ding, aussi connu comme HsiMenDing) : Un quartier très connu et un district de shopping à Taipei qui est la plus grande zone de piétons à Taïwan. Il est situé dans la partie nord-est du District Wanhua, et est aussi le district le plus rempli de consommateurs dans le côté ouest de Taipei. Il est la source de la mode, de la sous-culture, et de la culture japonaise en Taïwan.

1/2 Prince T4C9 : Le Concert

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 9: The Concert – traduit du chinois à l’anglais par Evangeline[PR!] et Amgine[PR!]
Chapitre 9 : Le Concert – traduit de l’anglais au français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

En ligne

« Prince, dépêche-toi de venir ici ! On a terminé de construire le hall du concert. » J’entendis la voix excitée et légèrement bouleversée de belle-sœur Yu Lian juste au moment où je me connectais.

« Vraiment ? Je vais aller y jeter un coup d’œil. » Je me demande de quoi a l’air le hall. Ça doit être super luxueux ; après tout, on a vraiment dépensé une fortune dessus. Pensai-je pour moi-même, tandis que j’accélérais l’allure et me précipitais jusqu’au site. Je suivis les directions de belle-sœur Yu Lian, qui me menèrent juste à gauche du château.

Quand je fus arrivé, tout le monde m’attendait. Contenant à peine mon excitation, je m’approchai, souhaitant examiner minutieusement le hall du concert où j’allais performer.

« I-Impossible… » bégayai-je avec la mâchoire tombée. Oh Seigneur ! Ça a l’air de quelque chose tout droit sorti d’un manuel d’histoire… Un antique colisée romain !?

« Héhé, bienvenu au premier hall de concert de la Cité de l’Infini – Non, ça devrait être le premier de Second Life – nommé Rhapsodie de l’Infini ! » m’accueillit Yu Lian avec un rire.

« C’est génial ! » déclarai-je. Avec de l’excitation s’étendant sur mon visage, je laissai mes yeux frénétiquement embrasser du regard la magnificence de l’architecture. C’était de forme circulaire et s’élevait à une hauteur de vingt étages. Les gravures primitives sur les murs de couleur cendre lui donnait un air plutôt antique. Je m’approchai pour avoir une meilleure vue et vis que les gravures consistaient en des schémas simples faisant le portrait de races diverses qui tenaient différentes sortes d’instruments de musique. Je fis glisser mes doigts sur les gravures, incapable de tenir mes mains loin d’elles.

« Le thème des gravures ici est la musique », expliqua belle-sœur Yu Lian. « Les autres côtés dépeignent les combats, la nature, et toutes sortes d’objets artisanaux. »

« Prince ! Ne reste pas planté dans l’encadrement de la porte, en te laissant éblouir seulement par l’extérieur. Viens voir à l’intérieur ! » s’exclama grand frère Wolf, comme il sortait par la porte. Il se dépêcha de me traîner à travers le passage massif en arche double, qui était suffisamment large pour que plusieurs douzaines de personnes puissent le franchir en même temps.

Passant la porte, je me laissai emballer par la scène incroyablement majestueuse devant moi. Alors que je me tenais au centre de l’arène, observant en haut et dans les alentours les rangées et les rangées de sièges qui semblaient s’étendre jusque dans les nuages, je lâchai impulsivement : « C’est vraiment ici que je vais me produire ? »

« C’est exact », répondit Lolidragon, comme elle marchait vers moi, avec un sourire mielleux. « Qu’est-ce que tu en penses ? L’endroit est-il assez bien pour que Votre Majesté s’y produise ? »

« C’est plus que suffisant ! » répliquai-je, en rougissant. « C’est ridiculement spacieux ! Ce serait un accomplissement si le public pouvait même remplir le dixième de l’espace ici. »

« Grand frère Prince se trompe. Cet endroit va être rempli à pleine capacité », réfuta Doll, en venant à l’essentiel. « Les mains de Doll lui font mal à force d’avoir vendu trop de tickets la semaine dernière. »

« C’est vrai ! » ajouta belle-sœur Yu Lian, en hochant la tête. « Si ce n’avait pas été grâce à l’argent gagné en vendant ces billets, nous n’aurions pas eu assez de fonds pour construire ce hall. »

« Je vous l’avais bien dit, les gars, que Prince attirerait une grande foule », rigola grand frère Wolf, comme il me tapait dans le dos avec énergie. « Quoique je vais admettre que je n’avais pas prédit que tu deviendrais le porte-parole de Second Life, Prince. »

« Je ne pensais pas que ça arriverait, moi non plus… » J’haussai les épaules avec impuissance.

« Dans tous les cas, Prince, contente-toi de te faire à l’idée et deviens l’une des attractions essentielles de  la Cité de l’Infini », rigola de bon cœur Yu Lian. Un sentiment de malaise se forma au fond de mon cœur. Ne me dîtes pas qu’ils vont me faire faire quelque chose d’autre ?

Alors que j’y pensais encore, Yu Lian poursuivit. « J’ai entendu dire que le Département de Construction planifiait de construire deux librairies. Prince, après que le concert sera fini et que les librairies seront construites, tu pourras commodément y tenir une session d’autographe également. »

« Oh, pas de problème. » Je soupirai de soulagement en entendant qu’il s’agissait seulement d’une séance d’autographe.

Je me tournai vers les sièges du public encore une fois et marmonnai avec excitation, en plus d’une once de nervosité : « Alors, cet endroit va être rempli à craquer de gens, hein… »

 

 

« Prince ! Prince ! » Écoutant le rugissement assourdissant de la foule provenant de l’extérieur, je me sentis énormément nerveux. Je me mis frénétiquement à effectuer des exercices respiratoires. Inspire, expire. Inspire, Expire…

« Ahhh, je me sens toujours nerveux. » Je regardai mes camarades du groupe avec impuissance.

Gui jacassait comme un perroquet, en essayant de me calmer. « Ne soyez pas nerveux, Votre Majesté. Prétendez simplement que les étudiants – euh, non, les fans – sont des pierres, et tout ira bien. » Gui observait mon visage blême avec inquiétude. Je roulai des yeux en réponse. Ne prétends pas que je n’ai pas entendu la partie à propos des étudiants. Alors, nous ne sommes rien d’autre que des pierres pour toi, hein, professeur !?

« Ignore-les tout simplement. » Wicked fronça légèrement des sourcils et me tapota le dos dans une tentative pour calmer ma respiration irrégulière.

« De quoi as-tu peur ? C’est juste un tas de gens, c’est tout. » Fairsky lança un regard hautain en direction de la foule qui comprenait autant de gens qu’il y avait de grains de sable sur une plage.

« Je suis un peu nerveuse moi aussi. » Le visage de Phoenix était aussi pâle que le mien. Enfin, quelqu’un qui soit normal comme moi, pensai-je avec satisfaction.

« Que le spectacle commence ! Tout le monde se souvient encore de la façon dont on fait notre entrée telle que répétée ? » La tête de Lolidragon apparut soudainement, lâchant un sourire à la Mona Lisa devant mon teint pâle.

Je fermai les yeux une autre fois et pris une profonde inspiration. Quand mes yeux se rouvrirent, seule la tranquillité restait apparente sur mon visage. « C’est parti. »

 

 

< Expérience de Concert de Passant A>

Il était l’un des joueurs professionnels de Second Life, mais il n’aurait jamais songé que ce serait en fait possible de tenir un concert dans un jeu en ligne. Alors, lorsqu’il avait entendu dire que la Cité de l’Infini planifiait de tenir un concert, mettant en vedette nul autre que le Groupe de l’Infini récemment devenu populaire, il décida de partir pour la Cité de l’Infini afin d’agrandir ses horizons.

« Bordel, j’ai dû attendre cinq longues heures en file avant de pouvoir acheter le ticket ! Ce groupe, il est vraiment si excellent ? » marmonna-t-il pour lui-même.

Il se sentait irrité par la longue attente, et pourtant il était également ravi d’avoir pris la décision de venir assister à un événement aussi épique. De quelle autre façon aurait-il pu assouvir sa curiosité s’il l’avait manqué ?

Il y a vraiment beaucoup d’attractions qui valent la peine d’être visitées dans la Cité de l’Infini. Juste de voir la fontaine en forme de croissant de lune dans la Place Centrale compense le prix du billet. Qui plus est, la cité actuelle en elle-même est opulente et majestueuse ! Je me demande combien d’argent ça a pris pour financer sa construction. Il admira les rues qui étaient encore plus larges et propres que celles des Cités préprogrammées du Soleil, de la Lune et de l’Étoile. Les boutiques et les marchés à côté des rues étaient tous beaux et uniques d’une façon spéciale qui leur était propre. Il se demanda combien ça coûterait de louer une boutique, et commença à calculer dans sa tête.

Mais, rien ne pouvait se comparer au choc que lui avait donné la zone résidentielle. C’est… Est-ce que ça fait toujours partie d’un jeu ? Il poussa un hoquet de surprise, les yeux grands ouverts et l’air sidéré, à la vue des rangées de rues remplies de manoirs avec des jardins, tous si beaux que c’était dur d’en détourner le regard. Il balaya avidement chacun d’eux du regard. Après avoir exploré et convoité jusqu’au dernier des manoirs, il poussa un long soupir et dit : « Je devrais en obtenir un et vendre la maison que je possède à la Cité de la Lune. Une fois que tout le monde découvrira à quel point ces maisons sont ravissantes, le marché immobilier dans les cités préprogrammées va probablement s’effondrer. »

Le jour suivant, il se dépêcha de se rendre au lieu du concert dès l’aube, espérant obtenir un bon siège, mais il avait mal calculé son coup. Il y avait déjà une gigantesque file d’attente devant lui.

« Vous attendez ici depuis combien de temps !? » demanda-t-il aux personnes devant lui, choqué.

« Nous sommes arrivés ici après le dîner hier. » répondirent les personnes les plus proches de la fin de la file.

« Nous avons monté nos tentes ici après avoir acheté nos tickets il y a deux jours », déclara un groupe de filles au milieu.

« Ha ! Ce n’est rien ça ! Je vous le dis, j’ai assisté à la construction de la Rapsodie de l’Infini, brique par brique ! » se vanta fièrement l’homme qui était le premier en file.

Il resta complètement sans mots. Avec une curiosité débordante, il se demanda avec impatience exactement à quel point l’attrait du Groupe de l’Infini était puissant et de quoi se servait Prince, le porte-parole de Second Life des rumeurs, pour attirer tous ces fans.

« Prince ! Prince ! » Les filles à côté de lui acclamaient si bruyamment qu’il sentait que ses tympans étaient sur le point de se rompre. Il ne put s’empêcher de lâcher un soupir, se demandant pourquoi il s’était permis de se laisser emporter dans un tel chahut. C’est vraiment beaucoup trop bondé, bruyant, et fatiguant, pensa-t-il en massant son corps épuisé. Tout ce qu’il pouvait faire à présent était espérer que ce Groupe de l’Infini soit assez talentueux pour ne pas le décevoir.

Tout à coup, de la neige se mit à tomber du ciel. Pris par surprise, il examina les flocons de neige, tandis qu’ils tombaient vers lui. Même les filles qui criaient à côté de lui il y avait encore un instant devinrent silencieuses, éblouies par la belle neige qui tombait. C’est probablement l’œuvre d’un mage, songea-t-il pour lui-même.

Cinq piliers de glace se solidifièrent d’un seul coup, en partant du ciel jusqu’au sol. Alors que tout le monde regardait encore vers le ciel avec surprise, cinq individus flous descendirent en glissant, chacun depuis le sommet de chaque pilier. Juste au moment où ils étaient tous sur le point d’atteindre le sol, les piliers de glace explosèrent brusquement en milliers de minuscules cristaux, se dispersant à travers le colisée tout entier. L’endroit était entièrement recouvert d’un éclat éblouissant, proclamant l’arrivée de ces cinq personnes exceptionnelles.

« Alors c’est eux, le Groupe de l’Infini ? » Il pouvait clairement apercevoir les cinq personnes maintenant, et effectivement chacune d’elles possédait son propre genre de charisme. Il y avait le flutiste froid et fier, le beau joueur de guqin envoûtant, la guitariste sexy et insolente, la batteuse mature et charmante et, en dernier, celui qui portait une tiare sanglante, le chanteur incroyablement magnifique arborant un sourire léger et séducteur sur son visage. Est-ce que c’est… Prince ?

Prince lâcha un petit sourire séducteur, leva légèrement un doigt à ses lèvres, émit un petit chuuuut, et parla d’une voix envoutante et décontractée. « Inutile d’en dire davantage, alors commençons simplement avec une chanson. »

Cette vie, cet amour,
Ce moment gaspillé.
Comme j’épuise ma couleur dans ton ciel,
Tes désirs, tes paroles,
Chacune de tes demandes
M’apportent en fait le bonheur,

Tout ça
Parce que tu es,

[…]

Ma source de joie, ma source de douleur

De : Papillon de Machaon (Swallowtail Butterfly)
Paroles et chanson par : Mayday

Comment devrait-il décrire les émotions qu’il ressentait en entendant Prince chanter ? La voix était résonnante et troublante sur le plan émotionnel, et pourtant il y avait une pointe de tremblement, tel un papillon bourdonnant sans regret tandis qu’il flottait directement dans des flammes. Qui plus est, l’intense battement de la batterie et les vibrations enthousiastes de la guitare faisaient battre son cœur sauvagement au rythme de la musique, presque sur le point d’exploser de toutes parts.

Après cette expérience intense, la première chanson se termina enfin, et tout le monde, lui inclus, fut laissé complètement sans voix. Mais, l’engouement brillait toujours dans leurs yeux, et des gouttes de sueur tombèrent comme ils regardaient en direction des membres du Groupe de l’Infini sur la scène.

« Ça vous a plu ? » Prince se mit à rire subitement sans la moindre restreinte, d’un rire suffisamment contagieux pour libérer les sentiments de tension dans les cœurs de tous ceux dans la foule.

« Oui ! Vous avez étés incroyables ! »  hurla quelqu’un avant que qui que ce soit d’autre puisse réagir, amenant le stade tout entier à être alors rempli d’hurlements et d’acclamations. Ce quelqu’un laissa sa voix se joindre aux grondements des masses, lui aussi.

« Dans ce cas… » Prince ferma les yeux, comme s’il se demandait quelque chose. Les fans dans le public, inquiets à l’idée de déranger le fil de sa pensée, se turent un à un…

Prince rouvrit lentement les yeux, des yeux qui étaient pleins d’émotion alors qu’il parlait d’une voix douce, comme s’il murmurait des mots doux dans un lit. « L’amour apporte toujours de tels dilemmes. Devriez-vous choisir la personne qui vous aime, ou la personne que vous aimez ? »

Le son de la flûte, solitaire de la flûte. Finalement, la voix de Prince émergea, basse et chaleureuse, tels les murmures d’un amant, désespérément triste, et pourtant avec un soupçon de douceur, se répercuta tout à coup à travers la Rhapsodie de l’Infini. Le guqin se joignit alors à la fête, avec une mélodie fluide et claire qui accentuait le ton complètement différente du son intense et résonnant de la chanson précédente…

De cette manière, il était constamment fasciné par la voix de Prince, de la première chanson, la deuxième… la cinquième… jusqu’à la dixième chanson, mais il n’en avait toujours pas assez, et éprouvait l’envie d’en entendre plus.

« La prochaine chanson va être la dernière de la journée, et c’est ma préférée d’entre toutes : “It’s My Life”. Est-ce que tout le monde pourrait répéter très fort après moi “It’s My Life” ? » Les paroles de Prince apportèrent à la fois le regret et le bonheur en même temps.

« …It’s my Life ! » Alors que Prince chantait la strophe finale, la foule toute entière tomba dans un silence complet sans précédent, où seul le son de battements de cœur pouvait être entendu à travers toute l’arène.

«  Crève, Prince ! » retentit une voix sans prévenir et, à l’instant où tout le monde leva le regard, ils ne purent voir qu’un flash argenté. Sur la scène, Prince recula vite de quelques pas.

« Prince, tu es blessé ! » Depuis les tribunes, il put apercevoir le joueur de guqin anxieusement essayer de s’avancer pour jeter un regard plus minutieux au bras gauche de Prince, qui était couvert de sang. Une femme maniant l’épée fusillait Prince du regard avec fureur depuis le côté opposé.

Prince agita la main, ne portant aucune attention à son bras gauche mutilé. Il déclara calmement : « Si je me souviens bien, je ne te connais même pas, alors pourquoi veux-tu m’assassiner et ruiner mon concert ? » Tandis qu’il écoutait depuis son siège, il commença à trembler inconsciemment. Bien que le ton de Prince fût indifférent, une pensée incontestable s’était formée dans son cœur : Prince était en colère.

« La personne qui est amoureuse de toi m’a piquée ma tendre moitié, alors je suis venu te tuer et faire en sorte que cet enflure ressente la douleur de perdre un être cher. » Les yeux de la femme épéiste brulèrent tel un brasier rageur.

Prince cligna ostensiblement des yeux,  puis s’enquit dans une totale confusion : « La personne qui est amoureuse de moi ? Tu fais référence à un gars ou à une fille ? »

La rage de la femme était suffisante pour brûler à travers les neufs couches du paradis. « Évidemment, je parle d’un gars ! »

Observant depuis la foule, il ne trouva pas du tout que la réponse était évidente. Il analysa la situation, perplexe. Comme c’est étrange. Comment ça pourrait être un gars ? Un gars t’a piqué ta tendre moitié ? De quel sexe est ta tendre moitié, dans ce cas ? Prince, cependant, ne semblait pas le moins du monde surpris. Il se contenta de se gratter la tête, et fit un geste en direction du joueur de guqin et du flûtiste, en demandant : « C’est lequel ? »

« Guiliastes, est-ce que tu te rappelles encore de moi, gamin1 ? » héla la femme épéiste.

Gui, le joueur de guqin qui se faisait appeler, secoua la tête, sans en avoir la moindre idée. « Qui êtes-vous ? »

La bretteuse serra les dents et rugit à nouveau : « Comment t’as pu oser m’oublier ? Enfoiré, est-ce que t’as également oublié Lovely Consort !? »

« Sale bâtard de gamin ! Je suis le mari de Lovely Consort. T’as du culot de m’avoir oublié. »  La femme avait l’air suffisamment en colère pour entrer en éruption à tout moment.

« Le mari de Lovely Consort ? Vous êtes Western Wind2 ? » questionna le joueur de guqin, avec incrédulité.

« C’est ça, gamin. » répondit-elle (?)3 avec une expression infernale, un accomplissement de taille, si on considérait son visage élégant et exquis.

« Comment… Comment êtes-vous devenu comme ça ? » s’enquit le joueur de guqin, son visage blême d’horreur.

« C’est entièrement de ta faute pour commencer. Et qu’est-ce qu’on a à radoter comme ça ? C’est l’heure pour moi de massacrer la personne que tu aimes, cet abruti de Prince », s’écria Western Wind. Puis, elle tira subitement son épée pour attaquer Prince.

La scène suivante resterait à jamais gravée dans sa mémoire, alors qu’il observait depuis son siège. Cette épéiste appelée Western Wind était vraiment forte : sans doute autour du niveau soixante-dix d’après ses propres estimations. Pourtant, elle ne pouvait rien faire contre Prince qui était complètement désarmé. Prince esquiva aisément la grande épée de Western Wind, et l’analysa même de la tête aux pieds avec un grand intérêt.

Prince ne put finalement plus se contenir plus longtemps et lui demanda : « Tu continues à l’appeler “gamin” comme si tu étais un vieil homme, et tu affirmes être le mari de Lovely Consort, mais clairement tu as l’air d’une femme. Alors, pour vrai, t’es un homme ou une femme ? »

La bretteuse ne répondit pas, mais continua vigoureusement à diriger ses attaques vers Prince jusqu’à ce que ses joues fussent rouges de rage. Elle cria très fort : « Enfoiré, t’es vraiment un homme ou quoi ? Tout ce que tu fais c’est esquiver. »

« Ne me dis pas que tu t’attends à ce que je reste debout sans bouger pour te laisser me tailler en pièces », répliqua Prince avec un petit rire, amusé.

« Exactement ! » hurla Western Wind avec son épée levée en préparation pour une autre attaque sur Prince. Cette fois, Prince se tint en fait immobile, sans bouger de son point d’origine. En voyant que le sang de Prince était sur le point de se retrouver éclaboussé partout sur la scène, tout le monde cria, alarmé… Toutefois, Prince donna tout à coup un coup de pied, en envoyant l’épée de la bretteuse voler haut dans les airs. Par la suite, il vit Prince utiliser un coup de pied circulaire pour expédier Western Wind hors de l’arène, puis nonchalamment attraper l’épée, tandis qu’elle tombait du ciel.

Prince ne porta aucune attention à la femme qui crachait du sang en toussant furieusement sur le sol, son visage plein de haine. Il prit son temps pour se tourner afin de faire faire au public et présenta ses excuses avec un léger sourire. « Je suis navré de cette interruption au concert. J’espère que ça ne dérange personne. Dans tous les cas, ceci marque la fin du concert de ce soir. J’espère que tout le monde continuera à supporter le Groupe de l’Infini en achetant une copie de notre portfolio à venir prochainement dans la librairie de la Cité de l’Infini, qui devrait ouvrir ses portes bientôt. »

Le concert prit fin, mais il songeait encore à tout ce qui était arrivé, tandis qu’il se baladait à travers les larges rues de la Cité de l’Infini. Il se remémora la performance extraordinaire du Groupe de l’Infini et les habiletés au combat incroyables affichées par Prince. Il avait toujours pensé que Prince était devenu un porte-parole seulement grâce à la vertu de son visage. Qui aurait cru que cette démonstration de force pouvait être si excitante à regarder ? Il ne put s’empêcher de murmurer : « Ce ne serait vraiment pas du tout une mauvaise idée de devenir un citoyen de la Cité de l’Infini. »

Notes de bas de page

1 gamin : En chinois, il fait en fait référence à lui-même en tant que “老子”, qui veut littéralement dire « vieil homme / père ». Alors, il est en train de dire qu’il appartient à une génération de plus, et ainsi mérite le respect. C’est essentiellement une insulte. Un peu comme quand les blancs appelaient les noirs « gamin / garçon / gosse / mioche / morveux / petit » pendant le règne de Jim Crow. Cette insulte est généralement employée par les hommes seulement. Il y a une alternative pour une femme, qui s’appelle “老娘” et qui veut littéralement dire « vieille femme / mère ».

2 Western Wind : L’équipe anglaise de Prince Revolution! a décidé de garder la version chinoise du nom XiMen Feng. Cependant, nous avons pris la décision de reprendre le nom qui lui a été donné dans la version manhua, qui est Western Wind, malgré le fait que « XiMen » ne veuille pas dire « Western » mais est plutôt un surnom, parce que c’est plus beau.

3(?) : Oui, c’était dans l’original et est par conséquent laissé tel quel.

1/2 Prince T4C8 : Le Journal d’Un Rendez-Vous Galant

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 8: Dating Diary – traduit du chinois vers l’anglais par Raylight[PR!]
Chapitre 8 : Le Journal d’un Rendez-Vous Galant – traduit de l’anglais au français par Nocta
+ Travail de vérification par Yukomin

« Professeur, vous n’aviez vraiment pas à vous déranger de la sorte… » Avec une tristesse dénuée de larmes, je regardai le Professeur Min Gui Wen, alors qu’il était assis en face de moi.

« Ne vous inquiétez pas. Tant que je peux résoudre les problèmes de mes élèves, un petit service comme celui-ci ne me dérange pas du tout ! » Le sourire de Gui s’épanouit sur tout son visage, pendant qu’il buvait une gorgée de sa boisson.

Jing ! Tu vas vraiment provoquer ma mort ! Je n’aurais jamais pensé que, afin que le Professeur Min sorte avec moi, Jing aurait osé lui raconter un mensonge aussi outrageux. Même moi j’ai trouvé que son histoire était au-delà de toute logique, lorsque je l’avais entendue. Ce qui était encore plus incroyable c’était que le Professeur Min y avait vraiment cru…

Ça s’était passé ainsi : Hier après les cours, Jing m’avait poussée devant le Professeur Min.

« Professeur, nous avons un très grave et pressant problème, et j’espérais que vous pourriez nous aider à le résoudre. » Jing afficha une expression de profonde tristesse et de détresse. À ce moment-là, je ne savais pas vraiment à propos de quoi il fallait se sentir attristé et plein de détresse.

Le Professeur Min, en voyant que cette histoire avait l’air sérieuse, réconforta Jing avec son habituel sourire bienveillant. « Quel est le problème ? Prenez votre temps pour tout me raconter, ne soyez pas nerveuse. »

« En fait, c’est Xiao Lan qui a un problème. Il y a un type qui n’arrête pas d’harceler Xiao Lan. Il la harcèle depuis plus d’un an, mais il refuse toujours de la laisser tranquille. » Les sourcils de Jing se froncèrent, et ses yeux s’emplirent de larmes.

« C’est vrai ? Xiao Lan, est-ce que vous ne souhaitez pas retourner les sentiments de cette personne ? » demanda le Professeur Min.

Cette personne ? Qui est cette personne… ? J’étais complètement perplexe, et je lui retournai un regard vide d’expression.

Jing cria soudainement d’une voix forte : « Regardez, Professeur ! Xiao Lan est tellement terrorisée par le harcèlement de ce gars qu’elle en a perdu l’esprit. »

« Oh. » Le Professeur Min fronça les sourcils. « Pas étonnant que Feng Lan avait récemment eu l’air absente en cours et qu’elle s’enfuyait toujours en vitesse après l’école. »

« … » J’avais l’air absente parce que j’étais intimidée par les journalistes dehors, qui essayaient de te demander où ils pouvaient trouver Prince… Et si je ne me dépêche pas de partir après les cours, certains journalistes dont l’œil est bien trop perçant finiront par remarquer que je ressemble à Prince. Est-ce que ça ne causerait pas ma perte si ça se produisait ?

« C’est exact. Professeur, vous ne savez pas à quel point ce type est effrayant. Xiao Lan lui a dit qu’elle préférerait mourir plutôt que de l’aimer, mais c’était inutile ! Même lui botter le train avec du karaté n’a pas fonctionné. Après ça, tout ce que nous avons pu faire a été de lui dire que Xiao Lan sortait déjà avec un homme parfait, qui était beau, mature, et sur qui elle pouvait compter. Cependant, il a répondu qu’il refusait d’y croire, à moins que… » À ce stade, le visage de Jing commença à montrer des signes de réticence et d’embarras.

« À moins que ? » la questionna le Professeur Min, extrêmement sérieux.

« …À moins qu’il ne voit cet homme de ses propres yeux ! » soupira Jing. « Mais, où pourrions-nous trouver quelqu’un qui nous aide à jouer la comédie ? » Jing secoua sa tête avec désarroi.

Mon expression s’illumina brusquement comme si je venais d’être touchée par l’épiphanie. Je comprends finalement ce que Jing essaie de faire ! Mais, ce mensonge est un petit peu trop gros. N’importe qui avec un brin de jugeote le percerait à jour, alors ne parlons pas du Professeur Min Gui Wen avec son QI de 200 !

« Je comprends. Je vous aiderai à jouer cette comédie ! » Le Professeur Min laissa échapper un sourire.

Ça ne se peut pas ! Professeur Min, où est parti votre QI de 200 ? Je restai bouche-bée, alors que je contemplais le visage sincère du Professeur Min.

« C’est merveilleux, Professeur ! Dans ce cas, demain après les cours, vous pouvez emmener Xiao Lan boire un café ou faire les magasins ou quoi que ce soit. Je me chargerai d’amener l’autre gars, pour qu’il croie enfin aux paroles de Xiao Lan ! » s’exclama joyeusement Jing.

« Ok. » Le visage du Professeur Min affichait toujours le même sourire doux.

Ceci expliquait comment le Professeur Min et moi nous étions retrouvés assis à la terrasse ouverte d’un café, en buvant une tasse de café sans aucune raison apparente. Je continuai d’éprouver des doutes quant à savoir si le Professeur Min avait réellement cru en l’histoire de Jing ou non.

« Élève Feng Lan, pourquoi est-ce que cette personne n’est pas encore arrivée ? » Le Professeur Min affichait un sourire.

« Je, je l’ignore également… » Il vaudrait mieux que cette personne existe ! Je maudis Jing, dont la situation actuelle était inconnue, dans son dos.

Le visage du Professeur Min devint soudainement sérieux, et il soupira. « Élève Feng Lan, je ne pense pas que cette personne va venir, n’est-ce pas ? Ou plutôt, cette personne n’existe même pas. »

« Vous saviez ? » m’exclamai-je surprise. Puisqu’il connaissait la vérité, pourquoi a-t-il quand même accepté de venir avec moi ?

Le Professeur Min afficha un sourire forcé. « Depuis que j’ai commencé à enseigner, j’ai entendu toutes sortes de raisons pour m’inviter à un rendez-vous. Toutefois, la raison que vous avez mise sur pied toutes les deux était la plus exagérée. »

En entendant cela, je ne pus que sourire bêtement. Voilà qui a plus de sens !

« Élève Feng Lan, je dois vous avouer que j’ai déjà quelqu’un dans mon cœur, donc… » Le Professeur Min afficha brusquement une expression gênée. « Donc, j’ai bien peur de ne pas pouvoir accepter vos sentiments. »

Je restai assise là, stupéfaite pendant un moment, avant de réaliser qu’il avait cru que la raison pour laquelle je l’avais invité était que je voulais lui déclarer ma flamme.

« Élève Feng Lan, n’en soyez pas trop bouleversée. J’aime réellement déjà quelqu’un. Ce n’est pas que vous ne soyez pas assez bien… » Le professeur Min avait probablement vu mon expression pétrifiée et avait commencé à paniquer tout en essayant de s’expliquer de toutes ses forces.

« Pfft ! » Je ne pus m’empêcher de rigoler. Ce n’est pas de ma faute. Lorsque le Professeur Min est troublé, il a soudainement le regard idiot de Gui. Voir le Professeur Min, dont l’apparence est  raffinée et sérieuse, et qui porte des lunettes et une chemise blanche, mais qui révèle soudainement une expression idiote, c’est vraiment trop drôle.

« Pourquoi riez-vous maintenant ? Les femmes de nos jours sont vraiment difficiles à comprendre », murmura Gui pour lui-même.

« Est-ce que la personne pour qui vous avez le béguin est Prince ? » Je voulus soudainement entendre le Professeur Min le révéler à voix haute dans la vraie vie, en tant que lui-même.

« Oui, c’est Prince. » Même s’il voulait feindre d’être calme, le visage de Gui rougit tout de même légèrement, et il avait l’air embarrassé.

Après un instant de silence, je laissai soudainement échapper une question : « N’allez-vous pas le regretter ? Prince est un homme. »

Quand il entendit ma question, l’expression de Gui se fit soudainement pleine de profondeur. « Le regretter… ? Prince est comme une rose avec des épines. Si dans un premier temps j’avais eu connaissance de ses épines, alors peut-être que je ne l’aurais pas cueillie. Toutefois, j’ai déjà ramassé cette rose, senti sa fragrance et vu sa beauté. Si je la posais maintenant, la souffrance que mon cœur devrait supporter serait plus intense que la blessure de ma main ensanglantée, lacérée par ses épines. Par conséquent, je ne peux la reposer. »

Après un long moment, le regard intense de Gui s’estompa, et il me regarda avec un visage rouge. « Désolé, ça a dû vous sembler étrange. » dit-il

Souriante, je secouai la tête et déclarai solennellement : « Professeur, promettez-moi une chose, comme ça nous pourrons en finir ici aujourd’hui. »

« Quoi donc ? » Gui tremblait visiblement de peur.

Avec des yeux brillants, je désignai le menu et annonçai : « Pourriez-vous, s’il-vous-plaît, m’offrir une assiette de spaghettis aux moules avec une sauce au vin blanc et au bortsch1 2 ? »

« Hein ? »

Ainsi, après avoir mangé autant de spaghetti que je le voulais, le Professeur Min paya l’addition avec perplexité, et mon rendez-vous avec lui se finit sur une note satisfaisante.

 

 

Cette nuit, Jing et Yun me traînèrent dehors avec excitation

« Où est-ce qu’on va ? » demandai-je fébrilement.

« Qu’est-ce que tu racontes encore comme bêtises ? Nous allons à ton prochain rendez-vous, bien sûr », aboya Jing avec colère.

« Oh… »

« Par ici ! » Jing se cacha derrière un réverbère, pointant son doigt vers grand-frère Zhuo qui se tenait non loin de là. « Xiao Lan, j’ai dit à Zhuo Ling Bin que tu avais vraiment envie de visiter le marché nocturne3, mais que je n’avais pas le temps de t’y accompagner. Alors, je lui ai demandé d’y aller avec toi à ma place. Compris ? »

« Compris. »

« Allez, dépêche-toi de le rejoindre ! Souviens-toi de comparer les deux possibilités. » Yun me poussa soudainement de derrière le réverbère. Je n’eus d’autre choix que de m’avancer vers grand-frère Zhuo.

« Tu es là, Xiao Lan. » Grand-frère Zhuo me sourit.

« Ouais. » J’hochai la tête.

« Par quel stand veux-tu commencer ? Ou veux-tu manger quelque chose en premier ? » demanda grand-frère Zhuo, plein de considération.

« Manger. » Je n’ai jamais eu l’intention de faire les magasins, donc je peux uniquement dire que je veux manger. Ce n’est vraiment pas parce que je suis une gloutonne !

À la fin de notre promenade, je tenais du poulet rôti dans ma main gauche, du thé rouge dans ma main droite, et je mâchais les frites que je venais d’enfourner dans ma bouche… Grand-frère Zhuo m’aidait même à tenir les kebabs au poulet et les escargots à la liqueur.

« Est-ce que tu veux manger autre chose, Xiao Lan ? » s’enquit attentivement grand-frère Zhuo.

Je secouai la tête et désignai un banc du parc non loin de nous. « Allons simplement nous asseoir là-bas et prendre notre temps pour manger. »

« D’accord. »

Pendant que je travaillais sur la nourriture, je repensai à ce que m’avait dit ma mère. Elle a dit que grand-frère Zhuo m’aimait ? Hum… Il faut que je le lui demande. Pensant à cela, j’ouvris la bouche distraitement pour le questionner : « Grand-frère Zhuo, est-ce que tu es amoureux de moi ? »

Le corps de grand-frère Zhuo se figea de façon assez notable. Il tourna lentement son visage pour me faire face, ses yeux remplis d’incertitude quant à savoir s’il devait se sentir heureux ou désarmé. Il garda le silence pendant un très long moment. Finalement, il ne dit que ça : « Oui, je t’ai aimé tout ce temps, ces huit dernières années. »

Huit ans ? Mon cœur manqua un battement. Est-ce qu’il m’aime vraiment depuis aussi longtemps ?

« Tu m’as aimé pendant ces huit dernières années ? Est-ce que j’en vaux la peine ? »

« Bien sûr. » Grand-frère Zhuo répondit sans aucune hésitation.

« Mais, je ne sais pas si je t’aime ou non… Je n’arrive pas à me décider. » En voyant que grand-frère Zhuo en était clairement abattu, je me sentis un peu perdue et ne sus pas quoi faire. Est-ce que ce n’est pas extrêmement injuste pour grand-frère Zhuo ? Huit ans… C’est un fardeau tellement lourd que le simple fait d’en entendre parler me coupe le souffle.

« Ne t’inquiète pas, je t’attendrai. » Grand-frère Zhuo répondit avec une autre phrase simple.

J’hésitai un peu. « Tu… ne le regrettes pas ? Peut-être, peut-être que je… »

Grand-frère Zhuo se leva, son dos tourné vers moi, et il utilisa un ton rêveur que je ne l’avais jamais entendu prendre auparavant. « Le tournesol fait toujours face au soleil sans regrets ni complaintes. Face à la pluie ou au vent, il attend toujours le sourire chaleureux de son soleil. Même si le temps passé à attendre celui-ci est douloureux, le tournesol n’a jamais rien regretté et ne le regrettera jamais. »

En observant la large silhouette solitaire de grand-frère Zhuo, je réalisai tout à coup que ses oreilles étaient aussi rouges que des tomates totalement mûres.

« Le tournesol, hum ? » Je mâchai rapidement ma nourriture, sans faire attention à son goût.

 

 

« Qu’as-tu pensé des rendez-vous d’hier ? » me demandèrent Jing et Yun le jour suivant, avec leurs yeux grands ouverts d’excitation.

« Pas mal du tout. » Je me grattai la joue.

« Alors, comment sont les chances des deux partis ? » Yun mourrait d’envie de le savoir.

« Hum… Du côté d’un des partis, malgré le fait qu’il n’ait payé qu’une seule fois, le prix de cette unique fois était assez significatif, et m’a laissé avec un arrière-goût infini. Du côté de l’autre parti, il a payé de façon continue. Même si les prix de ce qu’il a payé à chaque fois étaient faibles, et même si le goût était inférieur au cas précédent, la totalité combinée était tout à fait remarquable », dis-je en accord avec les faits.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? » s’enquit Yun avec perplexité.

Frappant Yun sur la tête, Jing expliqua : « Gros béta, tu ne peux même pas comprendre une métaphore ? La signification est la suivante : bien que le Professeur Min l’aime depuis seulement peu de temps, il est tombé amoureux d’elle même s’il pense que Xiao Lan est un homme. Ce sacrifice est, bien entendu, très impressionnant. En plus, l’amour du Professeur est aussi passionné que le feu. Ainsi, il laisse un arrière-goût persistant. Au contraire, l’amour de Zhuo Ling Bin est aussi doux que de l’eau. Cependant, il est également semblable à un courant lent et stable. Ses sacrifices continus ne sont pas aussi impressionnants que le sacrifice du Professeur, mais quand tu prends en compte le temps total qu’il a passé à aimer Xiao Lan, les sacrifices qu’il a faits n’en sont pas moins significatifs que celui du Professeur. Est-ce que tu saisis ? »

« Ok, j’ai compris maintenant », réalisa Yun avec une expression de soudaine compréhension.

« Oui. N’est-ce pas Xiao Lan ? » demanda Jing fièrement, en voulant fanfaronner.

« Non… Je parlais de la nourriture. » Je me grattai la tête.

« La nourriture ? » Jing et Yun me fixèrent avec des yeux grands ouverts.

J’acquiesçai d’un signe de tête comme si c’était l’explication la plus naturelle qui soit. « Ouais, même si Gui m’a seulement payé un plat de spaghettis avec une sauce aux moules et au vin blanc et une assiette de borsht ; le prix du repas était au-dessus de huit cents dollars 4. C’était vraiment très cher, et les spaghettis étaient tellement délicieux que j’ai continué à conserver le souvenir du goût après coup. Quant aux friandises du marché nocturne avec Grand Frère Zhuo, même si elles n’étaient pas aussi délicieuses que les spaghettis, il y en avait une grande variété. J’ai vraiment mangé à satiété, donc le coût total ne doit pas être moins élevé que ce que m’a offert Gui. »

« … » Pour des raisons qui m’étaient inconnues, de la mousse se forma au coin de leurs bouches. Puis, ils me dévisagèrent avec des yeux blancs grands ouverts.

Finalement, Jing conclut : « Quiconque tombera amoureux de toi sera maudit pendant les huit prochaines générations. »

Achoum ! À deux endroits différents, Min Gui Wen et Zhuo Lin Bin éternuèrent simultanément.

Est-ce que quelqu’un est en train de me maudire ? Pensèrent-ils tous les deux au même instant.

Notes de bas de page

1 Des spaghettis avec une sauce aux moules et au vin blanc : Cela ressemble à cela : http://i2.dpfile.com/2008-10-09/1031423_b.jpg. Et voici la recette (en anglais) pour ceux qui sont intéressés (et qui savent cuisiner) : http://www.foodnetwork.com/recipes/giada-de-laurentiis/spaghetti-with-clams-recipe/index.html

2 Borscht: Une soupe d’origine ukrainienne qui est populaire dans de nombreux pays d’Europe de l’Est et d’Europe Centrale. C’est habituellement fait avec des betteraves et/ou de la tomate, ce qui donne une couleur rouge-violette. Pour plus d’informations (en anglais), voici le lien : http://en.wikipedia.org/wiki/Borscht

3 Marché Nocturne : Aussi connus sous le nom de bazars nocturnes, ce sont des marchés qui ont lieu la nuit et qui sont généralement organisés de façon à ce qu’on puisse se promener, faire les courses et manger d’une manière plus décontractée que dans les marchés pendant la journée.

4 Huit cent dollars : Ici la monnaie utilisée est le Nouveau Dollars Taiwanais, pas les dollars américains. 800 NDT est équivalent à environ 26 Dollars. (valeurs de décembre 2010)

1/2 Prince T4C7 : Portfolio

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini
Roman d’origine en chinois par :
御我 (Yu Wo)


Chapter 7: Portfolio – traduit du chinois vers l’anglais par Evangeline[PR!]
Chapitre 7 : Portfolio – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

« Tout d’abord, permettez-moi de vous présenter les indispensables en matière d’outils pour la fabrication d’un portfolio ! Le numéro un est cette créature que j’ai ici. Petite, légère et portable, celle-ci peut être utilisée autant à l’intérieur qu’à l’extérieur ! Vous pouvez même la mettre dans un sac, de sorte qu’elle est pratique à transporter. » Lolidragon hocha la tête vers la chose flottant dans les airs, qui semblait être un globe oculaire géant avec des ailes de chauve-souris peu importe sous quel angle vous le regardiez.

Voyant que tout le monde regardait fixement l’hybride globe oculaire / chauve-souris, Lolidragon toussa deux fois, afin de récupérer notre attention. « Je lui ai donné un nom : on appelle ça un Photogistreur. Les plus grandes caractéristiques du Photogistreur sont sa capacité à prendre des photos, sa capacité de mémoire de cinq cents photos et sa capacité à enregistrer jusqu’à cinq heures de vidéo. En plus, si vous achetez de la mémoire supplémentaire, vous gagnez encore plus de capacité de stockage. Un autre point qu’on doit mentionner est la clarté numérique de cette créature, qui va jusqu’à dix mégapixels. Ses utilisations vont de prendre des photos pendant les vacances pour garder des souvenirs, à photographier une scène de crime de meurtre pour rassembler des preuves ! Il n’existe rien pour lequel il ne pourrait pas servir ! » Enfin, Lolidragon renchérit : « En ce moment, le Photogistreur est en vente dans tous les grands magasins pour animaux de compagnie ! Mais, dépêchez-vous ! Il n’y a que cinq mille créatures dans le premier lot ! »

« Ensuite, le deuxième outil, créé par Jing, a été découvert complètement par hasard. Il s’agit d’un charme d’illusion avec une garantie de qualité à 100% ! Il peut présenter toutes sortes d’illusions, en partant de milieux historiques aux décorations ornementales ! Ça aide beaucoup quand vient le temps de fabriquer un portfolio ! » déclara Lolidragon, en postillonnant, tandis qu’elle faisait sa tirade. Elle serrait une pile de papiers-charme dans ses bras.

« Lolidragon, tu n’aurais pas regardé la chaîne commerciale ETTV trop souvent, ces derniers temps ? » lui demandai-je, avec sérieux.

« Je n’achèterais jamais quoi que ce soit sur cette chaîne ! » cria-t-elle, mais ensuite elle rougit et ajouta : « Mais, comme vous le savez, Chanel a récemment changé ses saisons, alors je suis allée trouver un emploi en tant que présentatrice d’ETTV pour gagner un petit quelque chose et aller faire du shopping. »

« … » Tout le monde resta sans voix pendant un certain temps.

Je me souvins tout à coup de quelque chose. « Après qu’on aura terminé le portfolio, comment on va le distribuer ? »

« Je vais l’apporter au bureau officiel de la publication de Second Life, et obtenir une estimation sur le prix. Après avoir décidé quel sera le volume d’impression, ils l’enverront probablement d’ici quelques jours. » répondit Lolidragon. « Nous avons prévu de le vendre dans un magasin d’accessoires. »

Quoi ? Alors maintenant, mon portfolio est un accessoire ? Quel usage est-ce qu’il peut bien avoir ? Nous en servir pour distraire nos ennemis ? pensais-je, impuissant. Soudain, une idée me traversa l’esprit. « Pourquoi pas un magasin de livres ? »

« Ouvrir une librairie ? Est-ce que c’est une bonne idée ? » hésita Lolidragon.

« Ce n’est pas une mauvaise idée ! » parla soudainement Gui avec enthousiasme. « Après que la publication de livres sera devenue une possibilité, il y aura beaucoup de joueurs qui tenteront de publier leurs propres œuvres, mais peu d’entre eux peuvent faire comme nous et mettre leurs livres en vente dans une boutique d’accessoires. Mais, si nous ouvrons une librairie et permettons aux joueurs de consigner leurs livres, la commission que nous recevrions serait également un bon moyen de gagner de l’argent. »

« Mais, est-ce qu’on aura des clients potentiels ? » commenta Wicked prudemment.

« Ça dépendra de si les livres sont bons ou pas. Nous devrons choisir soigneusement les livres à consigner. Après un certain temps, je pense que certains bons auteurs feront leur apparition. Les bons auteurs signifient beaucoup de clients. En fait, la plupart des gens n’ont pas le temps de lire pendant qu’ils sont éveillés, mais ils peuvent lire des livres en utilisant le casque du jeu en mode sommeil ! Ce serait utile pour beaucoup de gens ! » déclara Gui joyeusement.

« Et puisque ça va ajouter un autre atout unique à la Cité de l’Infini, il y aura plus de gens qui voudront nous rejoindre ! » Fairsky serra les poings d’excitation.

Lolidragon haussa les épaules. « Dans ce cas, créons une librairie. Comme ça fait partie du travail du département de la construction, je vais laisser à ces deux leaders le soin d’en discuter entre eux. »

Gui hocha la tête, les yeux brillants. Il se tourna vers Fairsky, dont les yeux étaient aussi brillants, et ils commencèrent à bavarder au sujet du magasin de livres.

« Ce que je voulais dire c’est que vous pouvez en discuter plus tard, mais pour l’instant nous allons commencer à créer notre portfolio ! » déclara Lolidragon avec un sourire qui fit se redresser les cheveux de tout le monde sur leur tête. Mais, elle ajouta quelque chose qui fit se redresser mes cheveux encore plus hauts. « D’accord, alors. Enlève-moi ça. »

« Enlever ça ? Enlever quoi ? » demandai-je, idiotement.

Les yeux de Lolidragon dérivèrent de mon visage jusqu’à ma poitrine. Ce regard… je ne pus m’empêcher d’agripper fermement mon collet. Ensuite, ses yeux descendirent encore plus bas… Je saisis ma ceinture fermement, en pensant, Oh mon Dieu, Lolidragon, ne fais pas de bêtises ou bien mon portfolio risquerait de se transformer en un truc pour adulte seulement…

 

 

« Dis, je peux me reposer un peu à présent ? » la questionnai-je, encore patraque. Je n’aurais jamais imaginé que fabriquer un portfolio serait aussi difficile. C’était une épreuve de force, d’endurance, et la capacité de survivre à une douleur intense.

L’Épreuve de Force : je devais poser dans différentes positions d’une difficulté inimaginable pour que Lolidragon en prenne des photos. Parfois, je devais rester dans une position jusqu’à une demi-heure. Je soupçonnais que Lolidragon dessinait mon portrait au lieu de prendre une photo.

Le Test d’Endurance: sous l’insistance de Lolidragon afin que j’expose les deux moitiés, je pensai, Très bien, et acceptai à contrecœur. Oh eh bien, les deux moitiés d’un gars ne sont pas si attirantes de toute façon. Mais, sous la contrainte du regard de Wicked disant « Ne t’en avise pas ou tu es mort ! » et des grandes larmes dans les yeux de Gui signifiant « Votre majesté, vous ne pouvez quand même pas supporter une telle humiliation », mon geste de retirer mes vêtements se suspendit à mi mouvement. Puis, j’observai tandis que Lolidragon amenait Phoenix et Fairsky à s’opposer à Wicked et à Gui. Les deux gangs commencèrent à se disputer très bruyamment pour savoir si je devais exposer les deux moitiés ou non, me forçant à être coincé entre enlever et enfiler mes vêtements. Vraiment, à qui exactement appartiennent les deux moitiés de toute manière ?

En fin de compte, je perdis mon sang-froid. Avec une mine sombre, j’hurlai : « Fermez-la ! »

Les cinq d’entre eux se tournèrent pour me fusiller du regard à l’unisson. Ensemble, ils s’écrièrent : « Tu décides, alors ! »

Avec cinq paires d’yeux fixés sur moi, ma colère disparut complètement. Je marmonnai craintivement : « Dans ce cas, qu’est-ce que vous diriez de… d’exposer seulement la moitié de mon corps ? »

« Enlever ton chandail mais ne pas exposer l’autre moitié ? » chuchota Lolidragon, puis dit à contrecœur : « Très bien, ça règle le problème. »

« Jamais ! Celui-là va quand même le voir ! » Wicked désigna Gui.

« C’est ma réplique ! Le corps de Prince ne devrait jamais être vu par toi ! » répliqua Gui furieusement, en serrant les dents.

« Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?» demandai-je, en me grattant le visage. Ceci n’ira pas et cela n’ira pas. Ces gars-là sont encore plus chiants que les filles… pensais-je. Shhiikkkk… Tout à coup, un bruit bizarre atteint mes oreilles. Ça ressemblait à… du ruban adhésif ? Nous nous retournâmes. Il y avait Phoenix, avec deux morceaux de ruban adhésif. Elle regardait ma poitrine…

Par la suite : Si quelqu’un prétend un jour que la douleur provoquée par l’enlèvement de ruban adhésif à un endroit sensible est comparable à celle de donner naissance, je suis totalement d’accord !

Je tournai le dos au site de cette horrible séance photo, en regardant Lolidragon avec les larmes aux yeux.

« Je peux me reposer maintenant ? » la suppliai-je.

« Tu peux te reposer… » répondit Lolidragon. Mes yeux se mirent à briller. Je peux enfin visiter la Cité de l’Infini ! Je n’en peux plus d’attendre de savoir quels mets sont la spécialité de ma cité ! songeai-je, excité.

« …Pendant un bref moment. Demain, on va commencer les répétitions pour le concert. »

« Les répétitions pour le concert ? » répétai-je, stupidement.

« Oui ! Yu Lian nous supervise parce que beaucoup d’argent a été investi pour le concert », chuchota Lolidragon à mon oreille.

Ouuuuiiiiin ! C’est l’enfer ! pensais-je, au bord des larmes.

 

 

« Grand Frère, même si on commence à répéter demain et qu’il ne restera pas assez de temps pour que tu puisses sortir manger à ce moment-là, tu n’as quand même pas besoin de manger de cette manière, non ? » demanda Yun. Il me contempla avec impuissance. Je ne leur avais même pas adressé une phrase avant de commencer ma bataille avec la nourriture.

Voyant que je ne montrais aucune réaction, Jing promit également avec impuissance : « Grand Frère, si tu veux manger quelque chose pendant les répétitions, tu n’as qu’à nous envoyer un MP et nous t’apporterons de quoi manger. »

En entendant ça, je déposai enfin la cuisse de poulet que j’avais à la main, avalai une boisson pour faire descendre la nourriture et dis avec un peu d’embarras : « Merci. »

« Ralentis. Personne ne va tenter de te prendre ta nourriture. » grommela Wicked, pas très content.

« Votre Majesté, souhaiteriez-vous une autre portion de frites ? » Gui me  passa joyeusement une serviette pour m’essuyer les mains, et Phoenix m’essuya la bouche avec un mouchoir, tandis que Jing et Yun nous observaient avec envie.

« Hé, où est Fairsky ? » s’enquit tout à coup Yun, confus.

« Et Sunshine ? » ajouta Jing.

« Oh, ils sont partis faire une promenade. » leur répondis-je, en mettant le sujet de côté. Mais, je me demande pourquoi Kenshin n’y est pas allé… Ne nourris pas de soupçons : ce type ne me quitte jamais, c’est juste qu’il est trop calme. (Même cette auteure ne savait pas comment expliquer à tout le monde qu’il était en réalité toujours là. Vous ne pouvez pas simplement toujours dire qu’il est en fait assis là froidement avec un visage inexpressif, pas vrai ?)

« Wow ! C’est rare. Fairsky supporte le fait de pouvoir te quitter. » fit remarquer Jing, étonnée.

« Elle a dit qu’elle allait vérifier l’emplacement de notre librairie. » répliquai-je vaguement alors que je ne pouvais pas m’empêcher de me remplir la panse avec les frites que Gui venait de commander pour moi.

« Librairie ? Quelle librairie ? » demanda bêtement Yun.

« La Librairie de l’Infini, celle que nous allons ouvrir bientôt : le tout premier magasin de livres dans Second Life », leur annonça Gui avec des yeux pétillants. Décidément, pas étonnant qu’il soit un professeur. Commence à parler de livres et il devient fou, songeai-je tandis que je mangeais les frites.

« Dans ce cas, où allons-nous obtenir les livres que nous allons vendre ? » me questionna Jing, avec doutes.

« D’abord, nous allons mettre notre portfolio du Groupe de l’Infini en vente. En plus, je vais écrire quelques livres pour qu’on puisse les vendre. Ensuite, quand nous serons devenus célèbres, nous allons laisser d’autres personnes consigner leurs livres dans notre librairie, ou même nous allons solliciter des manuscrits, et nous les aiderons à publier le livre. Ces choses ne sont pas vraiment difficiles à faire pour moi. » Les yeux de Gui s’éclairèrent avec l’intelligence d’un QI de 200 points.

« Vraiment ? Dans ce cas… Hum… » marmonna Yun comme s’il avait quelque chose de gênant à demander.

Je me rappelai subitement de quelque chose. Jing et Yun aiment écrire des histoires. Ils me choisissent souvent comme premier lecteur pour leurs tragédies de La-Plus-Triste-Histoire-de-Tout-l’-Univers-et-de-Toute-l’-Histoire-de-l’-Humanité. Eh bien, en vérité, leurs histoires ne sont pas mauvaises ; c’est juste que les titres sont si mauvais qu’on ne peut même pas les commenter. Quel genre de titres, vous vous demandez ? Du genre comme « La-Plus-Triste-Histoire-de-Tout-l’-Univers-et-de-Toute-l’-Histoire-de-l’-Humanité » que vous venez de lire, bien sûr.

« On peut consigner nos livres dans votre librairie ? » s’exclama Jing, impatiente.

« Évidemment ! Puisque vous êtes libres, les gars, pendant les prochains jours, saisissez cette occasion pour écrire. Je vais vérifier ce que vous aurez fait, le publierai, et nous devrions être en mesure de mettre ça en place lors de la cérémonie d’ouverture. » Gui était heureux qu’il y ait quelqu’un de présent pour aider à écrire quelques livres.

« Oui ! » Jing et Yun se serrèrent dans leurs bras avec excitation.

« Oh c’est vrai, Jing, Yun, avez-vous déjà acheté une maison ? » Je me rappelai tout à coup qu’ils étaient en train de choisir une maison la dernière fois. Je me demande comment ça avance ?

« Nous en avons acheté une. C’est un cottage blanc vraiment mignon qui vient même avec un jardin ! » m’apprit Yun, joyeusement.

« Oh, je veux le voir ! » Je me levai brusquement. « Garçon, j’emporte le reste de la nourriture. »

« Désolé, je ne peux pas rester plus longtemps, Prince. » Gui se leva lui aussi, en soupirant profondément. « Yu Lian m’a dit de revenir à la conception de la scène pour le concert. Il y a également les plans de la librairie, et sans oublier les livres que je dois écrire. »

« Wow, tu es certainement très occupé. » Je n’ai vraiment aucune idée de combien de temps il passe sur notre matériel de classe. Dix minutes ? Peut-être même moins…

« Votre Majesté, même si je ne suis pas ici en personne, mon cœur restera toujours avec vous. » Gui, avec de grands yeux larmoyants, continua de me fixer du regard, jusqu’à ce que je le jette dehors, profondément agacé.

« Puisque Gui n’est plus là, je dois retourner au service militaire. Beaucoup de travail inachevé s’est accumulé. » lâcha Wicked.

Donc, si Gui est ici, tu préférerais ne pas te soucier du département militaire !?

« Dans ce cas, je ferais mieux de retourner au Ministère des Finances ; Yu Lian est sur le point d’exploser de stress… » Phoenix pâlit horriblement.

« Hé hé, c’est pas grave, vous pouvez tous y retourner. Qu’il y ait quelque chose qui se passe ou rien, ne venez pas me retrouver. » Je fis joyeusement un signe d’au revoir. C’est tellement rare ! Il y a en fait un jour où je peux rester loin de ces quatre idiots et me détendre. Je dois profiter de cet instant de paix.

« Grand Frère, n’aie pas l’air si content. Ça les rend vraiment tristes. Ils avaient tous des feux-follets de négativité flottant à côté d’eux quand ils sont partis. » Yun réprimait à peine son fou rire.

Je me détendis. « S’ils n’étaient pas partis bientôt, j’aurais probablement explosé. Maintenant, allons visiter votre cottage. »

Sur le chemin vers le cottage, Yun dit subitement : « Grand frère, il y a une question qu’on voudrait te poser… » Je le fixai du regard. Yun se contente habituellement de dire ce qu’il veut. Depuis quand a-t-il commencé à demander la permission ?

« De quoi s’agit-il ? » m’enquis-je.

« Grand Frère, est-ce que tu connais Feng Lan ? » m’interrogea Jing, et mon cœur manqua quelques battements.

J’arrêtai de marcher. Pourquoi est-ce qu’elle me demande ça ? Elle a découvert le pot aux roses ? Impossible ! C’est vraiment si facile à remarquer ? pensai-je. J’employai le ton de voix le plus calme que je pouvais rassembler à ce moment-là et répondis : « Feng Lan ? Je ne la connais pas. Pourquoi tu me demandes ça ? »

« C’est bien ce que je pensais… » marmonna Jing.

Je soupirai de soulagement.

« Après tout, affirmer que tu te connais semble assez bizarre. N’est-ce pas, Xiao Lan ? » ajouta Jing à la légère.

Après que mon pouls se fut arrêté pendant trois secondes complètes, je me couvris le visage, les larmes aux yeux. Je le savais, ils ont découvert la vérité. Je suis foutu ! C’est le pire scénario que mon secret ait été découvert par Yun, la super station de diffusion ambulante ! Une fois que les nouvelles se seront ébruitées, le simple fait de songer aux fans qui se rassembleront en nombre suffisant pour remplir les océans Atlantique et Pacifique afin de protester… Ouuuuuiiiiin ! Où est passé mon avenir ?

Jing me tapa sur l’épaule. « Ce n’est pas grave. Je comprends tes dilemmes, Xiao Lan. J’ai déjà utilisé le karaté sur Yun, et je l’ai averti que s’il révèle ton secret à qui que ce soit, mes prochains coups de karaté seront employés sur les endroits les plus vulnérables d’un gars. Donc, il ne laissera définitivement pas les nouvelles s’ébruiter. »

Ouf ! Ce n’est pas passé loin. Mais comment est-ce qu’on m’a découvert ? « Comment vous en êtes-vous rendus compte, les gars ? » les questionnai-je. « Ne m’appelez-vous pas tout le temps Grand Frère ? »

« C’était parce que tu n’as pas voulu nous dire ton nom dans le jeu ; on a dû le demander à ton frère, et il a affirmé que tu étais une travestie dans le jeu », répondit Yun.

FRÉROT, ESPÈCE D’IMBÉCILE ! Ne me force pas à te tuer pour défendre mon honneur ! Je serrai le poing et commençai à me demander si l’ajout de pesticides ou de  mort-aux-rats dans le dîner serait la méthode plus rapide.

« Nous avons donc pensé : tu es un joueur travesti et tu aimes les beaux gosses autant que moi, mais tu ne t’intéresses pas du tout à une célébrité canon comme Prince. La seule raison à ça à laquelle nous pouvions songer était que tu étais Prince lui-même. Aussi, bien que ton apparence dans le jeu et dans la vie réelle soient extrêmement différentes, tes caractéristiques de base sont tout de même très similaires, de sorte que nous t’avons reconnue immédiatement. » Jing haussa les épaules, désintéressée.

« Mais tu sais, vous deux, le frère et la sœur Feng, vous portez tellement peu attention à votre entourage que c’en est au point de pouvoir entrer dans l’Histoire. Dire que ton frère Yang Ming ne s’est jamais rendu compte que tu étais Prince, alors qu’il savait même que tu étais une travestie », s’étonna Yun avec un visage plein d’admiration.

« Personne ne pourrait être aussi bon que vous pour deviner, les gars. » grommelai-je.

« Eh bien, si ce n’était pas du fait que nous sommes doués pour deviner, de quelle autre manière est-ce que nous aurions pu connaître ta véritable identité ? Et puis qu’est-ce qui t’as pris de nous faire t’appeler Grand Frère par-ci et Grand Frère par-là !? » Jing me donna un coup sur la tête. Ouch… Pourquoi est-ce que toutes les femmes que je connais sont si violentes ? Et elles semblaient toutes me frapper à la tête.

« Je me disais qu’il n’y avait personne d’assez stupide pour continuer à nous faire confiance après autant de trahisons de notre part. C’était donc toi, après tout, Xiao Lan. Pas étonnant que tu n’aies pas arrêté de nous aider. » Yun ne put s’empêcher de se plaindre. Lui et Jing avait effectivement été tellement émus qu’ils avaient juré de suivre Prince pour toujours.

À ça, qu’est-ce que je pouvais faire sinon me frotter l’arrière de la tête et rigoler bêtement ?

« Là n’est pas la question ; la question la plus importante c’est : dans ce triangle amoureux romantique et passionnant, qui vas-tu choisir ? Le professeur ou le beau gosse plus âgé que toi ? » Jing me regarda.

« Ne pose pas les mêmes questions que ma mère, Jing. Je ne sais pas ! » Romantique et passionnant !? Jing, tes descriptions sont un peu trop exagérées. Je soupirai, impuissante.

« Pourquoi tu t’inquiètes ? T’as juste à sortir avec les deux. » marmonna Yun.

« Hé ! T’es vraiment un gars ou pas ? Pourquoi est-ce que tu dis à une fille d’avoir deux petits amis !? » hurla Jing à Yun en lui tirant l’oreille.

Je dis, perplexe : « On ne s’était pas mises d’accord sur le fait qu’il n’était pas un gars ? »

« Xiao Lan ! » Jing m’agrippa soudainement. « Tentons une expérience. »

« Une expérience ? » demandai-je, stupidement.

« Va à un rencard avec les deux dans la vraie vie ! » Les yeux de Jing étincelaient d’une manière extrêmement effrayante.

« Hein ? »

1/2 Prince T4C6 : Le Porte-Parole de Second Life

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini
Roman d’origine en chinois par :
御我 (Yu Wo)


Chapter 6: Second Life’s Spokesperson – traduit du chinois vers l’anglais par Anglestagium[PR!]
Chapitre 6 : Le Porte-Parole de Second Life – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Yukomin

« Xiao Lan, je peux oublier le fait que tu sois devenue une travestie. Je peux même mettre de côté le fait que tu sois devenue un beau garçon. Mais, après tout ça, tu es même devenu un chanteur… »

Tôt le matin, je fus tirée sans ménagement de mon sommeil par ma mère. Je regardai mes parents avec un regard trouble tandis qu’ils crachaient de la salive partout en pestant contre moi, pensant intérieurement que j’avais eu de la chance de m’être fait réveillée par maman, sinon je ne sais pas si j’aurais pu garder mes sous-vêtements loin de ces fans…

Enfin, ma mère ne put plus supporter mon regard embrouillé et sans compréhension. Tirant mon oreille, elle hurla : « Est-ce que tu sais que le monde entier est à la recherche de l’Elfe Sanguinaire Prince ?! »

« Quoi ? » Je fus immédiatement sortie de ma stupeur par le choc. Le monde entier ? « Maman, tu veux dire l’ensemble de Second Life, pas vrai ? »

« Pas seulement Second Life, le monde réel est également à ta recherche ! » déclara papa, lâchant la bombe sur moi et la savourant clairement.

« Pourquoi le monde réel est-il à ma recherche ? » demandai-je, perplexe.

Maman se massa le front, comme si elle avait la migraine. « Tu ne réalises pas que ta façon de chanter est étonnante ? Beaucoup d’agences de talents, d’entreprises de mannequins et même la société de Second Life sont à ta recherche pour être leur porte-parole. »

Ma bouche s’ouvrit grande en tombant. « La société de Second Life ? Comment c’est possible ? Ils ne savent donc pas que je suis une travestie ? »

« Comment je pourrais le savoir ? » rétorqua maman avec humeur. « Je sais seulement qu’ils ont affiché des captures d’écran de toi sur la page d’accueil du site officiel de Second Life. Je les ai même imprimées. »

J’arrachai les photos de la main de ma mère. La première photo était une image de moi utilisant mon dao pour abattre une personne inconnue, la seconde était un gros plan de mon baiser avec Phoenix et Fairsky, et la troisième était la performance du Groupe de l’Infini sur la place publique. Chaque image possédait une légende sensationnelle comme « La crème de la crème de Second Life : Prince l’Elfe Sanguinaire », « Voulez-vous être comme Prince, constamment entouré de filles ? », « Rêvez-vous de devenir mondialement célèbre comme Prince ? » et « Il n’y a rien que vous ne puissiez pas faire, seulement des choses que vous n’avez jamais songé de faire. Un monde qui est 99 % réaliste : Second Life vous attend ! »

Mes mains tremblèrent comme je passais à travers la pile de photos de Prince. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? pensai-je. Comment les choses ont-elles tourné comme ça ? Sûrement, vous réalisez que, avec ces captures d’écran affichées sur la page d’accueil du jeu en ligne le plus populaire au monde, Second Life, l’exposition est même X fois plus élevée que celle des photos nues de célébrités féminines !

J’hurlai en désespoir de cause : « Qu’est-ce que– qu’est-ce que je devrais faire ? »

Mes parents me regardèrent avec des visages solennels et déclarèrent : « D’abord, va préparer le petit déjeuner. »

« Maman, papa, c’est le cadet de nos soucis ici ! » Une veine saillit sur ma tête. Je ne peux pas compter sur eux après tout…

Mais, sous le regard farouche de mes parents et de mon stupide frère, je fus néanmoins obligée de préparer le petit déjeuner avant d’aller à l’université. Je mâchai mon œuf sur pain grillé pendant que je prenais l’autobus jusqu’à l’école et, à ma grande surprise, je découvris qu’il y avait des fourgons appartenant à un groupe de journalistes à l’extérieur de l’université. Qu’est-ce qu’il se passe exactement ? me demandai-je. Mon esprit était rempli de questions pendant que je pénétrais dans l’enceinte et entrais dans la salle de classe.

Mon frère, Feng Yang Ming qui marchait à côté de moi, siffla quand il aperçut la foule de journalistes entourant le professeur Min Gui Wen. Sur un ton triomphant, il décréta : « Cette fois, le professeur a des ennuis. »

« Excusez-moi, pourquoi avez-vous décidé de former un groupe de musique au sein de Second Life ? » demanda un journaliste qui pointait un microphone sur le professeur Min Gui Wen.

« Désolé, ma classe débute maintenant, alors partez s’il-vous-plaît avant que j’appelle la sécurité », répondit franchement ce dernier.

« Trop beau… » lâcha une journaliste sans nom, avec deux cœurs dans les yeux.

Le journaliste posa implacablement une autre question : « Savez-vous où se trouve Prince en ce moment ? »

« Pas de commentaire ! » répliqua glacialement le Professeur Min Gui Wen, son expression s’assombrissant.

« Dans ce cas… »

Finalement, le gardien de sécurité se précipita jusqu’ici et chassa la foule de journalistes. Je m’assis hébétée sur mon siège, regardant le professeur Min Gui Wen qui devait évidemment avoir mal à la tête, tout en écoutant le roi des ragots Gu Yun Fei donner un rapport à la classe sur la façon dont la situation dans son ensemble s’était déroulée.

« Depuis que le Groupe de l’Infini de notre Cité de l’Infini a commencé sa tournée de concerts, ils sont devenus extrêmement populaires, et beaucoup de gens les ont suivis de la Cité de l’Étoile jusqu’aux cités de la Lune et du Soleil afin d’assister à leur performance ! » Yun arborait une expression très fière, et il se tourna même vers le professeur Min Gui Wen et le héla : « N’est-ce pas, professeur ? »

Le professeur Min Gui Wen révéla une expression de douleur. « Oui, nous avons été pourchassés jusqu’à ce que nous en devenions presque fous. »

« Je ne pensais pas que Prince serait vraiment si beau », avoua une étudiante, tenant fermement la pile de photos que j’avais vues ce matin.

« J’ai entendu dire que beaucoup d’agences de talents sont à la recherche de Grand frère », mentionna Jing anxieusement.

Yun se gratta le côté de l’oreille. « Grand frère est vraiment doué pour se cacher; même le professeur a été retrouvé le lendemain, mais il n’y a pas eu de nouvelles de Grand frère du tout. »

« Quel dommage. Si Prince faisait son apparition, il ferait assurément fureur », dit une autre étudiante avec déception.

Faire fureur ? Si moi, la seule travestie de Second Life, je devais faire mon apparition, la sensation causée serait probablement aussi grande que celle qui a entouré la vente de Second Life ! songeai-je, impuissante, sur le côté.

« C’est sûr; Prince est si beau, et il chante si bien. S’il devait devenir chanteur, il serait incroyablement populaire à travers le monde entier ! » s’exclama une autre étudiante qui était tellement sous le charme qu’elle était enterrée sous les images.

« C’est vrai ; je suis allée sur le site officiel de Second Life et j’ai téléchargé les chansons de Prince. Il y a It’s My Life et Les Rêves Veulent Voler. » Une personne leva les CD.

Il… il y a même des chansons qu’on peut télécharger ? J’allais m’évanouir.

« Gui ! Sors une minute. » La voix de grand frère Zhuo provint de la porte. Je levai les yeux de surprise à son expression désagréable… et au groupe de journalistes derrière lui.

« Quoi qu’il arrive, je reste un professeur, tu devrais montrer un peu de respect », grommela Gui, exaspéré. Il nous donna comme instruction de faire de l’auto-étude pendant un certain temps, avant de sortir.

Grand frère Zhuo rencontra mon regard durant un instant * FRISSON *, puis se tint à l’entrée de la salle de classe et annonça aux journalistes : « Le professeur et moi ignorons où se trouve Prince, et quoi que ce soit qui concerne la question du porte-parole de Second Life. Pour toutes autres questions, veuillez s’il-vous-plaît attendre après que les choses se soient réglées, et ensuite la Cité de l’Infini fera une déclaration. »

« En ce qui a trait au concert de la Cité de l’Infini, il aura lieu comme prévu », ajouta Gui.

Le groupe de journalistes continua sans cesse à poser des questions. Après un long moment, voyant que grand frère Zhuo et Gui  n’avait aucune intention de révéler quoi que ce soit d’autre, ils se dispersèrent tous en essaims en disant : « Vite, rentrez pour écrire le rapport, sinon nous ne ferons pas les journaux du soir. »

Après que tous les journalistes s’en furent enfin allés, Gui s’enquit avec inquiétude auprès de grand frère Zhuo : « Comment est la situation de Prince ? »

« Il n’a pas encore été découvert », répondit grand frère Zhuo sans changer d’expression. « Même si je pense qu’il devrait être prudent et s’assurer de ne dévoiler à personne sa véritable identité, sinon les choses vont devenir problématiques. »

La dernière phrase me visait clairement.

 

 

EN LIGNE

Après avoir terminé le cours comme si j’étais assise sur un tapis d’aiguilles, je courus littéralement jusqu’à la maison, enfilai le casque de jeu, ouvris le canal de message privé, et entrepris rapidement de gémir le nom de Lolidragon. « Lolidragon, qu’est-ce que c’est que cette histoire de porte-parole de Second Life !? »

La voix impuissante de Lolidragon me vint en retour : « Je suis désolée, c’était la décision des hauts-placés de la compagnie. Je ne pouvais rien y faire. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par tu ne pouvais rien y faire ? » la questionnai-je. « Tu sais que je suis une travestie, je ne peux pas être le porte-parole de Second Life ! »

« Bien sûr que tu le peux, tu vas simplement être un porte-parole virtuel. »

« Un porte-parole virtuel ? » C’est censé être quoi, ça ? pensais-je, fronçant mes sourcils ensemble.

« La seule chose que tu ne peux pas faire c’est apparaître dans la vie réelle. Tout le reste, comme les photos, les publicités, ou même les chansons, ne pose pas de problème. Voilà pourquoi les hauts-placés ont décidé de te permettre d’être un porte-parole en ligne ainsi qu’à la télévision », expliqua Lolidragon. « Tu n’as pas besoin de révéler ta véritable identité. »

« Mais, mais… » Je tentai de m’y opposer.

« Cela permettra également de créer un grand nombre d’avantages pour la Cité de l’Infini et le Groupe de l’Infini », renchérit Lolidragon avec enthousiasme. « Même si c’est seulement pour faire la réputation de la Cité de l’Infini, il existe déjà de nombreux bénéfices. Savais-tu que malgré le fait que la Cité de l’Infini ne soit pas encore ouverte au public, il y a déjà des tonnes de gens qui attendent à l’extérieur de la ville ? Sans oublier ceux qui veulent se joindre à l’armée de la Cité de l’Infini ! Il y en a tellement que nous devons passer par un processus de sélection strict maintenant. »

« Mais… » Je voulais encore protester.

« Il y a un autre point aussi. Il y avait eu des difficultés dans la mise en œuvre de l’album photo dont nous avons parlé avant, et la distribution de livres et de CD dans Second Life était quelque chose d’impossible à faire auparavant. Cependant, à cause de toi, la compagnie a maintenant spécialement développé ces nouvelles fonctions. Tu dois avoir une bonne idée d’à quel point ça aide l’économie de la Cité de l’Infini, pas vrai ? » Les dernières paroles de Lolidragon étaient sur le point de briser mon cœur encore protestant.

« Je pense quand même que… »

« Il y a aussi une indemnité de porte-parole; donne-moi juste tes coordonnées bancaires et l’argent te sera transféré », ajouta Lolidragon en guise d’attaque finale.

« Je suis ravi d’être le porte-parole de Second Life. Prends bien soin de moi, Lolidragon », répondis-je sans la moindre hésitation.

« … »

De l’argent ! Génial, je peux enfin résoudre la situation difficile à laquelle je fais face à cause de mes parents qui ne gagnent toujours pas d’argent. Ce soir, nous allons tous manger du ragoût de bœuf de flocon de neige1 pour célébrer ! pensai-je, tout sourire. On va manger du bœuf. La sensation d’être un porte-parole n’est pas mal du tout !

 

 

Alors que je me réjouissais encore d’avoir pu manger du ragout de bœuf, quatre ombres jaillirent soudainement devant moi. Il s’agissait des gens qui s’étaient déconnectés en même temps et au même endroit que moi la nuit dernière : les membres du groupe de l’Infini. Se rassemblant autour de moi avec des expressions mauvaises sur leurs visages, ils s’écrièrent à l’unisson : « Prince ! C’est quoi cette histoire de porte-parole ? »

« Euh… » Je ne pus que répéter exactement ce que Lolidragon venait de me dire.

« …Bref, je suis, sans aucune raison, devenu le porte-parole officiel de Second Life. » Je soupirai. Je suis vraiment trop ignorant ; je ne savais pas que jouer à un jeu pourrait causer des problèmes. Voilà que maintenant Second Life a expliqué mon ignorance en disant que c’était la vraie façon de jouer à un jeu de fantaisie 99% réaliste, songeai-je avec la tête qui me tournait.

Après avoir écouté mon explication, les membres du Groupe de l’Infini me dévisagèrent tous avec exaspération.

Ils restèrent ainsi pendant un certain temps. Et moi, voulant rompre le silence grave, je n’eus pas d’autre choix que de revêtir une expression joyeuse et souriante et de lâcher : « Il nous reste encore un concert à tenir dans la Cité du Soleil, est-ce que tout le monde est prêt ? »

« On peut répondre non ? » me demanda tout le monde, pâle.

Mon visage s’allongea. « J’ai aussi envie de répondre non, mais aujourd’hui nous devons terminer ce concert, puis nous dépêcher de rentrer à la Cité de l’Infini, parce que Lolidragon a dit que nous devons faire un album photo… »

« Quoi ? Un album photo ? » Les expressions de Wicked et de Gui changèrent toutes les deux, en particulier celle de Wicked, dont l’expression atteignait le point de congélation.

« Oui, un album photo. » J’haussai les épaules avec impuissance. « Ne croyez pas que je sois le seul qui doive le faire ; tous les membres du Groupe de l’Infini sont obligés. »

« Mais Prince, ce sont seulement tes photos qui vont aller sur le site officiel, alors ne le fais pas ! Pourquoi est-ce que tu dois être le porte-parole officiel ? Il y aura encore plus de rivaux amoureux ! » s’exclama obstinément Fairsky.

« Ah la la.. » Phoenix soupira, affligée.

« Ne deviens pas le porte-parole, Prince. » Fairsky me saisit le bras avec anxiété.

« Je ne peux pas, j’ai déjà annoncé à la société de Second Life que j’étais d’accord… » Plus important encore, j’ai déjà pris la moitié de l’argent et mangé le ragoût ; qu’est-ce que je peux faire d’autre ?

« Refuse ! » Fairsky me regarda avec des yeux en colère.

« Je ne peux pas. » Je n’arrivais pas à libérer mon bras de l’étreinte de Fairsky, donc je ne pus que la traîner jusqu’au tapis volant avec moi. « Allons-y tout le monde, et terminons le dernier concert de cette tournée. »

« Je te défends d’être le porte-parole, sinon je ne jouerai plus pour le groupe ! »  Dans un moment de désespoir, Fairsky me menaça.

C’est sacrément énervant, pensai-je comme deux veines apparaissaient, traversant mon front. Être poursuivi par d’innombrables louves, avoir à devenir le porte-parole, avoir à organiser des concerts, et même avoir à faire un album photo… Plus important encore, je ne peux pas permettre à qui que ce soit de découvrir ma vraie identité, en particulier avec Jing et Yun qui continuent de m’interroger à l’école sur mes coordonnées actuelles dans le jeu… Les événements récents m’énervent et me contrarient, et je dois encore me confronter à l’entêtement de Fairsky. Je n’ai pas que ça à faire !

« Arrête de m’emmerder. Je vais définitivement être le porte-parole, que tu décides de jouer pour le groupe ou non ne tient qu’à toi ! » la réprimandai-je avec colère.

« Tu, tu… » Les larmes montèrent aux yeux de Fairsky, mais elle s’obstina à ne pas leur permettre de tomber.

À cette vue, la moitié de mon cœur s’adoucit, regrettant instantanément d’avoir crié sur Fairsky sans raison. Même si je suis de mauvaise humeur, je ne peux pas tout jeter sur Fairsky. J’étais sur le point d’ouvrir la bouche et de lui présenter des excuses quand…

Sa tête pendante, les larmes de Fairsky se mirent finalement à couler. Elle les essuya sur sa manche, puis se retourna et s’enfuit en courant…

« Fairsky ! » commençai-je à crier, mais elle ne s’arrêta pas.

« On a déjà dépassé l’heure prévue pour le concert », annonça Wicked en fronçant les sourcils.

« Mais, Fairsky ? » J’observai anxieusement Fairsky tourner dans une ruelle.

« Je vais la trouver », déclara Sunshine. « Kenshin et moi, nous nous sommes beaucoup promenés dans les environs de cette zone ces derniers temps, et nous connaissons bien les routes.

Je réfléchis avec inquiétude pendant une minute. « Ok, Sunshine, va trouver Fairsky. Kenshin, tu devrais rester avec nous ; tu dois encore veiller sur Phoenix tout à l’heure. »

« Ok », répondirent à la fois Kenshin et Sunshine.

Je regardai dans la direction par laquelle Fairsky s’était enfuie une dernière fois, rempli d’auto-reproche sans limite, en espérant que je n’avais pas commis une erreur irréversible.

C’était assez étrange de jouer sur scène avec une personne en moins. Même si je chantais du mieux que je le pouvais, je me sentais inquiet, espérant que Sunshine trouverait Fairsky rapidement et aussi qu’elle n’était pas vraiment en colère contre moi.

Ce fut seulement quand nous eûmes terminé le concert et repéré la silhouette de Fairsky sur le tapis volant que Sunshine avait amené pour nous sauver que je relâchai le poids que j’avais sur le cœur.

« Fairsky, je suis désolé, c’est seulement parce que j’étais de mauvaise humeur que je t’ai crié dessus. S’il-te-plaît, pardonne-moi ! » Mes mains jointes, je m’excusai à Fairsky.

« Hmph ! » Fairsky bouda et se détourna.

Impuissant, je me grattai le visage. « Plus tard, nous devons prendre des photos, Fairsky. Est-ce que tu veux les prendre ? À moins que… tu veuilles quitter le groupe ? »

En entendant cela, Fairsky se retourna et cria : « Je ne pars pas ! Je veux les prendre. »

Voyant le visage boudeur de Fairsky, je ne pus pas m’empêcher de pouffer de rire, puis j’utilisai une voix câline et dis : « Ok, ok, nous allons les prendre ensemble. »

« Votre Altesse, nous sommes arrivés à la Cité de l’Infini. » Gui pointa avec excitation en bas du tapis volant.

« Merveilleux, nous sommes enfin rentrés à la maison. » Je contemplai avec joie notre maison, la Cité de l’Infini.

La maison a vraiment quelque chose de familier. Là ! Lolidragon est là-bas à crier et à agiter la main vers nous. Pensais-je, en agitant joyeusement et vigoureusement la main en retour à Lolidragon.

La voix brisée de Lolidragon flotta vers nous. « Prince, fais attention ! Nous sommes en train de tester une nouvelle barrière, ne t’approche pas… »

« Hein ? » Nous étions encore en train de nous demander ce que Lolidragon voulait dire quand…

BANG !

Lolidragon observa les gens sur le tapis volant être aplatis contre la barrière pour ensuite glisser jusqu’en bas du bouclier de forme ronde, comme s’ils étaient de petits oiseaux qui s’écrasaient contre une fenêtre en verre. Elle ne put que se murmurer à elle-même : « Trop tard. »

« Le Bouclier Géant en Forme d’Œuf, comme son nom l’indique, est en forme de coquille d’œuf géante, et peut protéger fermement tout ce que vous souhaitez protéger. La zone qu’il couvre continue à s’étendre chaque fois que je monte de niveau, et maintenant il couvre environ un cinquième de la Cité de l’Infini. Si je ne bois pas de potions de mana, je peux le maintenir pendant environ 10 minutes, mais si je bois une quantité infinie de potions de mana, alors je peux le maintenir pendant au moins deux heures. Ça va certainement être d’une très grande aide dans la protection de la cité. »

Après avoir dit ça, Yun se gratta l’arrière de la tête avec embarras. « Sauf que, Grand Frère, je n’aurais jamais cru que vous seriez les premiers à la tester, les gars. »

« La prochaine fois, explique-moi ce que fait ton Bouclier Œuf Truc Machin avant que je me casse le nez, d’accord ? » lui répondis-je avec une expression désagréable.

« C’est un Bouclier Géant en Forme d’Œuf », me corrigea Yun.

« Grand Frère, j’ai inventé un nouveau papier fu illusion. » Jing se hâta de sortir un tas de papiers fu pour me les montrer, comme si elle présentait un trésor précieux.

Je m’enquis curieusement : « Un papier fu illusion ? Qu’est-ce que ça fait ? »

Jing toussa plusieurs fois et commença à expliquer : « Les papiers fu illusion sont capables de créer des illusions, comme l’indique leur nom. Premièrement, pour les utiliser, lorsque l’exorciste crée le papier fu, il insère diverses illusions en lui. Ensuite, lorsqu’on se sert du papier fu, quelle que soit l’illusion qui a été insérée tout à l’heure apparaîtra dans la zone. Par exemple, si je pensais à un désert à ce moment-là, dans ce cas quand j’emploierais ce papier fu, l’image d’un désert apparaîtrait. Même si les créations sont seulement des illusions intouchables, ces papiers fu seront certainement d’une grande aide pour semer la confusion chez l’ennemi. »

« Oh ? Ça a l’air intéressant, je vais essayer. » J’en pris un avec enthousiasme pour jouer avec. Comme je tendais la main et lançais le papier fu, tout le monde se tordit le cou, en attendant de voir le résultat.

« Tout le monde semble si insouciant. Vous n’avez donc pas tous des choses à faire ? » La voix de belle-sœur Yu Lian retentit tout à coup de derrière moi, sur ce ton exceptionnellement doux qui me faisait si peur que la chair de poule apparut partout sur ma peau.

« I-Il y a des choses à faire, je vais aller m’en occuper tout de suite. » Je me retournai et la première chose qui entra dans mon champ de vision ne put être que l’ombre du sourire mortel et effrayant de belle-sœur Yu Lian.

« Alors tu ne vas pas vite aller les faire ? » parla de nouveau belle-sœur Yu Lian en souriant.

« O-Oui… » Je regardai à gauche et à droite, souhaitant qu’il y eût instantanément un travail que je pourrais faire…

Jing toussa encore. « Euh, Grand Frère, c’est… »

« Ne me dérange pas ; je cherche quelque chose que je peux faire. » Oh, là-bas les gens semblent occupés, je pense que je vais aller les aider à déplacer les morceaux de bois. En voyant le sourire de belle-sœur Yu Lian, je pris mes jambes à mon cou et courus pour rejoindre les rangs des déménageurs de bois.

« Grand Frère… » Jing me fixa avec exaspération, tandis que je déplaçais avec enthousiasme le bois.

« Prince, qu’est-ce que tu fiches ? » Lolidragon, qui venait tout juste de se précipiter vers moi, m’observa avec surprise en train de jouer les déménageurs de bois.

Je posai le bois avec une expression gênée. « Euh, belle-sœur Yu Lian m’a dit de chercher un travail à faire. »

« Yu Lian ? » Le visage de Lolidragon exprimait une totale confusion. « Elle n’est pas dans le bureau du Ministère des Finances ? Tout à l’heure quand je suis sortie, j’ai vu qu’elle était encore là. »

« Comment c’est possible ? Belle-sœur Yu Lian n’est-elle pas juste… » Je pointai l’endroit où belle-sœur Yu Lian se trouvait il y a un instant, uniquement pour découvrir qu’elle n’était plus là. J’étais complètement confus. Mais, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Jing sourit avec impuissance. « Grand Frère, c’était l’illusion qui est sorti du papier fu illusion. Juste au moment où je faisais l’insertion d’une illusion dans ce papier fu, belle-sœur Yu Lian se promenait dans les alentours afin de superviser le travail des gens, alors… »

« Alors, tu as accidentellement inséré cette image, et c’est par hasard que je l’ai choisi ? » Le coin de ma bouche tiqua. Ce n’est pas le genre de chance que n’importe qui peut avoir.

Jing me sourit avec excuse.

« Oublions ça, oublions ça. Vraiment, je suis presque mort de peur à cause de vous deux, bande de clowns », déclarais-je pendant que je me tapotais la poitrine avec soulagement, encore secoué par ce qu’il était arrivé avant.

« Grand Frère est si facile à effrayer, je crains que tout à l’heure il meure vraiment de peur », affirma Jing, en souriant radieusement.

Je déglutis, pensant, Il semblerait qu’il y ait une sorte de message caché dans cette phrase ? Et ce n’est pas un message caché très agréable non plus ! « Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Cérémonie. De. La. Parade. Militaire ! » articula Lolidragon, sa voix résonnant.

« Hein ? » J’étais encore confus sur ce qu’était une Cérémonie de la Parade Militaire, malgré le fait que Lolidragon m’eût déjà traîné au loin avec impatience.

Après que Lolidragon m’eut traîné jusque dans la chambre, elle sortit un ensemble brillant d’armure légère couleur d’argent de son sac d’inventaire, qui avait l’air de m’être destiné.

« Pourquoi je dois aller à une parade militaire ? » la questionnai-je, terrifié, avec les membres tremblotants. Est-ce qu’il y a une erreur ou quelque chose comme ça ? Moi, une fille qui n’a même pas besoin de rejoindre l’armée, je dois participer à une parade militaire ?

« Parce que tout le monde veut voir quel genre de personnalité le suzerain possède. » répondit nonchalamment Lolidragon  alors qu’elle m’aidait à revêtir l’armure légère couleur d’argent.

« Ce n’est pas juste cette personnalité-ci ? » dis-je en riant amèrement.

Lolidragon secoua la tête. « Je dois d’abord t’avertir : si tu te présentes avec ta personnalité normale et ridicule à la parade militaire, je te promets que le Département Militaire sera le premier à te tuer.

« Oh, le Ministère des Finances et le Ministère de l’Agencement Territorial ne te laisseront pas t’en tirer non plus », ajouta-t-elle, distraite. « Maintenant que tu es devenu le porte-parole, tes manières de majesté ont recruté beaucoup de soldats pour nous, de sorte que le Département Militaire est extrêmement heureux. De plus, il y a une énorme foule de touristes qui attend devant les portes, et il y a tant de gens qui attendent en ligne pour acheter des maisons dans la Cité de l’Infini que ceux-ci se battent en duel pour les avoir. Le Ministère des Finances et le Ministère de l’Agencement Territorial de la ville ont été en mesure de pousser un énorme soupir de soulagement ! »

« En plus, toi, le porte-parole, tu es très important pour Second Life, donc si tu oses ruiner ton image à la cérémonie, le nombre de personnes qui essaieront de te tuer va remplir l’océan Pacifique. »

Je fis la grimace et répliquai : « Vrai, et si je devais annoncer mon statut de travesti, dans ce cas l’océan Atlantique pourrait très bien être rempli lui aussi. »

« Ok, ok, ne sois pas si déprimé. Il s’agit seulement d’afficher l’attitude de l’Elfe Sanguinaire, de monter sur scène et de prononcer quelques mots. Après ça, il n’y a rien d’autre », me consola Lolidragon, tapotant mon dos après qu’elle eut fini d’arranger mon armure.

« Mais, je vais devenir nerveux. » Découragé, je songeai, En écoutant ce que Lolidragon a dit il y a un instant, il y a forcément cinq mille soldats de présent. Cinq mille ! Bon sang, d’où est-ce qu’ils peuvent tous provenir ? Je ne suis devenu le porte-parole il y a que quelques jours, pas vrai ? Ah la la, si je pense à environ cinq mille paires, ça fait dix mille yeux qui vont me regarder. Comment je peux ne pas être nerveux ?

Lolidragon éclata de rire à quelques reprises. « Calme-toi, calme-toi, tu crois que je ne te comprends toujours pas ? Dès que tu montes sur scène, tu te transformes automatiquement en l’Elfe Sanguinaire qui n’a peur de rien. »

« Vraiment ? » demandai-je, déprimé.

« Vraiment. Maintenant, vas-y ! » Lolidragon me poussa avec force.

Ce n’est pas nécessaire de me pousser si durement. Me plaignis-je tranquillement, en regardant vers le couloir menant aux lieux de pratique. Habituellement, vous pouviez simplement effectuer quelques pas et être déjà arrivé au bout, mais aujourd’hui le couloir semblait être anormalement difficile, long et sombre. Et tandis que mes pas étaient normalement rapides et légers, en ce moment même lever mes pieds semblait pénible.

« On y va. » Lolidragon me tapota l’épaule.

« Prince, comment se fait-il que tu sois encore là ? Tout le monde t’attend. » Grand frère Wolf approcha avec son sourire laid familier.

« Grand frère Prince, tu es rentré ! Tu as manqué à Doll ! » Doll se jeta sur moi, me donnant un gros câlin.

Je retournai l’accolade en souriant. « Tu n’as pas peur que je te vole ta nourriture ? »

Doll sortit la langue de façon mignonne.

« Prince, cette armure te va vraiment à merveille ! » Les yeux de Gui étaient remplis d’entichement, et je lui donnai une claque sur la tête.

« Dépêche-toi d’y aller, Prince. » Belle-sœur Yu Lian continuait de sourire, avec un sourire rempli d’encouragement.

« Oui, allons-y. » J’arborai un sourire détendu, des pas vifs se déplaçant progressivement vers la lumière éblouissante au bout du couloir, avec mes coéquipiers d’Odd Squad suivant derrière moi.

Dès que je sortis du couloir, la lumière du soleil accablante était si brillante que je pouvais à peine ouvrir les yeux. Je posai le dos de ma main sur mon front pour mettre de l’ombre sur mes yeux jusqu’à ce qu’ils se fussent habitués à la lumière, avant de redescendre  ma main et d’observer les personnes présentes. Rose et Broken Sword me souriaient radieusement, Legolas affichait encore une attitude froide, Li’l Strong transportait sa grande hache, et For Healing Only restait, de tous les prêtres que j’avais vu, le guérisseur qui avait le plus l’air d’un prêtre.

Je dépassai en souriant la Team Rose, après eux venaient les membres de Dark Emperor. L’arrogance de Ming Huang donnait l’impression qu’il nécessitait encore plus de discipline, Heartless Wind avec son air charmant qui était faux et irritant, et Wicked arborait son expression glaciale habituelle, seuls ses yeux montraient son inquiétude et son anxiété.

Nan Gong Zui, avec Ice Phoenix, White Bird, Kong Kong et le reste des Lames Vertueuses, contemplèrent fièrement les autres soldats comme s’ils exhibaient un trésor. En même temps, ils cherchaient nerveusement des signes de mécontentement de ma part.

À ce stade, j’aperçus enfin le grand terrain d’entraînement, qui était en fait rempli à craquer de gens, et directement en face de moi se trouvait la scène. C’était très évident : je devais monter sur la scène, puis afficher l’attitude du Prince Sanguinaire et employer mon statut de suzerain de la Cité de l’Infini pour accueillir tout le monde.

D’une humeur exceptionnellement calme, je montai lentement pas à pas les marches d’escalier jusque sur le podium. Sous les regards attentifs de tout le monde, je me tins là avec un sourire qui était calme et constant.

« Je suis le suzerain de la Cité de l’Infini, également connu sous le nom de Prince l’Elfe Sanguinaire. » Allant droit au but, j’identifiai mon statut.

« Ça n’a rien d’extraordinaire ; c’est seulement mon rôle dans la Cité de l’infini. Tout comme la façon dont vous êtes les soldats et les protecteurs de la ville, je suis le suzerain de cette cité. Pour moi, que vous soyez un soldat dans l’armée, ou un seigneur dans un château, nous faisons tous partie de la Cité de l’Infini. En d’autres termes, nous formons tous la Cité de l’Infini, et la Cité de l’Infini nous représente. Tous ensemble, élargissons la Cité de l’Infini jusqu’à l’infini, et créons une présence éternelle dans Second Life », finis-je, sonore et énergique.

Sous les regards brillant d’admiration de ceux sous la scène, je quittai majestueusement cette dernière, tandis que le Département Militaire reprenait les rênes et commençait à organiser les soldats en groupes, et à expliquer les opérations militaires ainsi que les exercices de formation, etc. Bref, tout ça n’avait rien à voir avec moi, et je ne comprenais pas l’organisation militaire de toute manière. Je marchai hors du podium, vis Lolidragon agitant violemment la main vers moi, et je n’eus pas d’autre choix que de la suivre…

« Je ne pensais pas que quelqu’un comme toi sur scène pouvait en fait parler comme un humain », murmura Lolidragon en face de moi.

« Hé ! C’est quoi ce genre d’attitude ? Je parle facilement comme un humain normal ! » réfutais-je, en levant les yeux au ciel.

« Oh vraiment ? “J’ai faim” compte également comme parler comme un être humain ? » demanda Lolidragon.

Légèrement coupable, je répliquai : « Les humains peuvent aussi avoir faim… Dans tous les cas, où est-ce que tu m’emmènes ? »

« Faire. Un. Album. Photo ! » Encore quatre mots sonores et insistants.

Note de bas de page

1 Bœuf de flocon de neige : Une sorte de viande de haute qualité dont les marques de rayures du gras à l’intérieur des muscles ressemblent à des flocons de neige, d’où le nom.

1/2 Prince T4C5 : Le Journal d’Un Musicien de Rue Souffrant

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini
Roman d’origine en chinois par :
御我 (Yu Wo)


Chapter 5: The Diary of a suffering Street Musician – traduit du chinois vers l’anglais par Raylight[PR!]
Chapitre 5 : Le Journal d’un Musicien de Rue Souffrant – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

Après que les membres du Groupe de l’Infini eurent joints toutes leurs idées, ils trouvèrent enfin une méthode pour rassembler le plus grand public possible. Tout d’abord, les membres seraient répartis en quatre groupes et voyageraient sur des routes différentes. Wicked, Gui et moi partirions chacun seul, tandis que Phoenix et Fairsky iraient ensemble, accompagnées de deux gardes du corps : Kenshin et Sunshine. Nous commencerions à partir des portes Est, Ouest, Sud, et Nord respectivement, en longeant la route jusqu’à la place centrale. Ensuite, nous débuterions notre performance.

En regardant la horde croissante de personnes derrière mon dos, je pensai, ça devrait être assez… Avec la horde attirée par les autres, la place pourrait finir par être remplie au point d’éclater ! J’entrai dans la place pendant que je réfléchissais, et comme par hasard j’aperçus Gui qui pénétrait en même temps dans la place en provenance d’une autre route. Gui était vraiment un bel homme dont la beauté pouvait rivaliser avec la mienne, et le nombre de femmes lascives qui le suivaient était également écrasant.

Je fis signe à Gui, et il accourut vers moi. « Alors les autres ne sont pas encore arrivés ? » demandai-je.

Gui rayonnait comme il répondait : « J’ai bien aperçu Fairsky et Phoenix, et elles ont toutes les deux attiré un grand nombre d’hommes. »

« Oh ? » Utilisant ma main comme d’un appui, je sautai sur la fontaine au centre de la place et tirai Gui pour l’aider à monter. Nous nous assîmes tous les deux de cette manière sur le rebord de la fontaine, permettant à la foule de nous admirer en même temps que nous restions tranquillement à l’affût de l’arrivée des autres.

« C’est une bonne chose que nous les ayons amenées avec nous ; sinon nous n’aurions pas attiré un seul gars. » affirmai-je à moitié en plaisantant. « Après tout, on ne peut pas laisser la Cité de l’Infini devenir la Cité des Femmes. »

« Avec Votre Altesse ici, je crains fort que ça ne devienne réellement la Cité des femmes », répondit Gui avec un sourire.

« Quoooooi… Comme si vous n’aviez pas tous une part de responsabilité là-dedans », répliquai-je sarcastiquement. « Toi et Wicked êtes aussi des gars très beaux que les gens n’ont pas souvent la chance d’apercevoir. Ça me rappelle, Kenshin et Sunshine peuvent aussi être appelés des beaux mâles. Il y a aussi Nan Gong Zui, qui a une apparence assez plaisante. Broken Sword n’est pas mal non plus, même s’il est déjà pris. Ouah, je ne savais pas qu’il y avait autant de beaux gosses dans la Cité de l’Infini ! »

« En face de toi, Prince, personne ne peut prétendre posséder une belle apparence », déclara Gui avec un ton lent et épris. Sa main repoussa doucement les cheveux blancs qui étaient tombés sur mon front, puis il… se fit pousser dans la fontaine par un coup de pied volant.

Je vous en prie, ne vous méprenez pas ; Je ne suis pas celui qui a bousculé Gui. Regardez ! La personne qui avait poussé Gui en bas, Wicked, était perché en équilibre près de moi, avec un air menaçant. Il observait même Gui, qui était en bas dans la fontaine, de manière hostile.

« Tu es là ! Ouaaaah, Wicked est vraiment très populaire lui aussi. » Je regardai la mer de visages dans la place et hochai la tête, satisfait.

« Phoenix et Fairsky sont derrière nous ; elles devraient arriver ici bientôt », répondit Wicked, tandis qu’il tirait Gui hors de la fontaine à contrecœur.

« Euh, je les vois déjà. » Je fus pris de sueur froide, en voyant les deux ultra-beautés qui marchaient lentement jusqu’ici, la route dégagée par les deux gardes du corps que j’avais envoyés : Sunshine et Kenshin. Et derrière eux, il y avait une foule aussi dense qu’un essaim de fourmis : une horde de pervers avec un excès d’hormones mâles. On dirait que les modèles de vêtements choisis par Lolidragon avaient bien fonctionné. Le haut était sexy, en imprimé léopard et sans bretelles. Le bas était une jupe extra-courte moulante en cuir, avec une paire de bottes à talons hauts en guise de chaussures. Ces articles étaient sûrement les trois premières armes pieuses nécessaires pour attirer les mâles. Sur Fairsky et Phoenix, les effets des vêtements étaient encore plus dévastateurs : c’était assez pour faire baver les hommes jusqu’à ce qu’ils meurent de déshydratation.

« On dirait que les membres du Groupe de l’Infini sont tous présents. » Je souris légèrement, en regardant les deux beautés incroyablement classes. « Commençons par quelque chose d’excitant. Fairsky, Phoenix, vous êtes prêtes ? »

Fairsky sortit sa guitare et joua délicatement quelques notes,  me faisant un signe « OK », pendant que Phoenix mettait en place sa batterie à l’aide des quatre hommes restants. Après avoir ramassé ses bâtons et joué un coup par hasard, elle hocha aussi la tête à mon intention.

Debout sur la fontaine et en regardant le grand public en-dessous, j’annonçai hautainement : « Alors ne dites rien. Chantons d’abord une chanson ! Laissons-les voir les prouesses musicales de notre Groupe de l’Infini. »

« Pas de problème ! » s’exclamèrent simultanément Fairsky et Phoenix. Dès qu’elles eurent parlé, Phoenix battit énergiquement un rythme, ce qui amena la foule à l’origine bruyante à se calmer.

Au même moment, Fairsky gratta violemment la surface de la guitare. J’envoyai un rugissement vers les cieux, et entamai la première chanson de notre tournée de concerts. Suivant le rythme intense et le chant sonore, je dansais sauvagement, comme si j’étais en plein combat. Avec un abandon effréné je volai, je bondis, je me versai tout entier dans ma performance, comme si le feu coulait dans mes veines et enflammait les cœurs de tous ceux qui étaient présents.

Enfin, je chantai la dernière note. Retrouvant mes sens après cette danse passionnée, je me tins silencieusement à cet emplacement. Sans notre performance, la place restait muette. C’était si calme que je ne pouvais entendre que ma propre respiration…

« Ahhhhhhh ! » Le cri strident d’une femme émergea soudainement de la foule, manquant de me percer les tympans.

Le silence étant rompu, les voix atteignirent le même volume sonore qu’une explosion de météorites allant s’écraser sur la terre, ce qui conduisit même à une réaction en chaîne. « Encore, Encore ! » « C’est trop génial, chantez une autre chanson ! » « Ahhhh ! Il est trop beau ! » « Cette fille est trop canon ! Bordel ! J’ai presque saigné du nez… »

Comme je voyais la scène devenir bruyante, j’haussai un sourcil. « Maintenant, nous allons calmer l’atmosphère. Gui, Wicked, aucun problème, pas vrai ? »

« Bien sûr que non, Votre Altesse. » Gui prit son guqin et s’assit élégamment sur la fontaine.

« Commençons. » Wicked sortit sa flute et se tint immobile. La silhouette de haute taille, fière et solitaire seyait parfaitement à la flûte.

De cette manière, le son de la flûte se mit à résonner au milieu de toute la clameur, mais pour une raison quelconque, le bruit était incapable de bloquer ce son mélancolique. Le son de la flûte flotta à travers la foule, à travers le bruit, directement dans les oreilles de tout le monde. Très vite, il y eut un silence où on aurait pu entendre une mouche voler dans la place, à l’exception du son mélancolique de la flûte.

Par la suite vint le son faible mais émouvant du guqin de Gui, puis j’ouvris légèrement la bouche et chantai d’une voix tout à fait différente de celle d’avant, d’une voix pleine de tristesse.

Une autre chanson se termina, et il y eut encore un autre instant de silence. Je me rappelai notre objectif principal : faire connaître la Cité de l’Infini.

« Bonjour à tous. Nous sommes le Groupe de l’Infini, sous la juridiction de la Cité de l’Infini. À partir d’aujourd’hui, nous allons commencer notre tournée de concerts dans les Cités du Soleil, de la Lune, et de l’Étoile. Nous tiendrons également une série de concerts dans la Cité de l’Infini un mois plus tard, alors j’espère que tout le monde sera en mesure d’assister à notre gigantesque performance à ce moment-là. »

« Maintenant, laissez-nous nous présenter. Je suis le chanteur, Prince l’Elfe Sanguinaire. » Je révélai un sourire diabolique.

« La guitariste, Fairsky. » Fairsky sortit mignonnement sa petite langue rose.

« La batteuse, Ice Phoenix. » Le sourire paresseux de Phoenix rayonna avec charme.

« Je suis Guiliastes, jouant du guqin. » Gui sourit sans retenue.

« Wicked, mon instrument est la flûte », finit froidement Wicked avec quelques mots.

À présent, en regardant le nombre incalculable d’yeux entichés en bas de la scène, j’eus le sentiment que c’était le calme avant la tempête. Je ne pus qu’envoyer un MP à tout le monde, leur demandant : « Euh, est-ce qu’on devrait prendre nos jambes à notre cou avant qu’ils recouvrent leurs esprits ? »

« D’accord ! » Se sentant menacés par le silence effrayant, les opinions des membres du Groupe de l’Infini étaient synchro pour une fois.

« Ahhhhhhh ! » Un autre cri strident retentit…

« Sunshine, sors ton tapis volant ! » En voyant la foule qui poussait follement vers nous, tous les membres du Groupe de l’Infini lâchèrent simultanément des cris déchirants, comme par un accord tacite.

« Dépêchez-vous de monter ! » Après avoir atterri sur le tapis avec un saut, je tendis une main pour tirer Gui vers le haut. Ensuite, une lutte acharnée entre moi et le tas de femelles en dessous qui s’accrochaient aux jambes de Gui débuta…

« Votre Altesse ! Sauvez-moi ! » supplia Gui avec les larmes aux yeux.

Les femmes ! Quand il s’agit de s’arracher des hommes qui sont beaux, leur force est inépuisable… Moi, dont le corps avait été à moitié traîné hors du tapis, je luttai désespérément contre elles. « Wicked, Kenshin, dépêchez-vous de m’aider ! »

« Euh… » La voix de Wicked sonnait comme s’il était prêt à aider mais était incapable de le faire. Je lui jetai un regard du coin de l’œil, pour apercevoir son visage à l’agonie. La partie supérieure de son corps se trouvait sur le tapis volant, mais ses deux mains agrippaient le tapis d’une poigne mortelle, tandis que cinq jolies filles dont il n’arrivait pas à se libérer étreignaient la moitié inférieure de son corps.

« Crève, sale pervers », s’exclama Fairsky avec impatience. Elle fit tomber d’un coup de pied l’homme qui serrait sa cuisse, mais un autre pervers s’y cramponna sur-le-champ.

« Flèche de Feu, Flèche de Feu, Flèche… » Sunshine lançait également le sort Flèche de Feu sans s’arrêter, aidant Fairsky à faire tomber les pervers du haut du tapis.

« Ouah… Comme c’est effrayant ! » Phoenix se cacha derrière la seule personne qui pouvait la sauver, Kenshin. Même si la lame de Kenshin était déjà teinte de rouge, les gars continuaient à grimper un par un, ne se souciant pas du tout de leur vie.

« Attaque de la Mitrailleuse de Viande super dégoulinante et dégoûtante de Meatbun ! » J’attrapai Meatbun et visai sous les jambes de Gui, tirant de façon maniaque de la viande qui était encore crue et ruisselante de sang. Après que les belles filles en-dessous furent toutes couvertes de viande, leur sentiment de dégoût surmonta finalement leur détermination à s’arracher des beaux gosses. Elles lâchèrent la jambe de Gui les unes après les autres, et je parvins enfin à le tirer sur le tapis. Après cela, je m’empressai d’aller aider Wicked.

« Mitrailleuse de Viande ! » Après avoir repoussé un autre groupe de filles et sauvé Wicked, je me tournai dans la direction de Fairsky et de Phoenix.

« Flamme Ardente du Ciel ! » Gui ordonna à son phoenix de feu de cracher du feu sur un tas de pervers, et assez vite, un tas de charbon de pervers noir tomba successivement du ciel…

« Sunshine, dépêche-toi et fonce ! » hurlai-je.

« Très bien. » Après que Sunshine eut donné des ordres au tapis volant, notre groupe réussit finalement à s’échapper.

Avec un visage blême, je demandai : « Est-ce que ça va être le style de vie que nous allons mener pendant le prochain mois ? »

« OH SEIGNEUUUUR ! » Notre groupe poussa un cri inhumain.

Ce fut seulement à cet instant-là que je réalisai que le chemin pour devenir un chanteur était ardu…

<Tournée de Concert Jour 2>

« Premier groupe au rapport, la porte principale a déjà été bloquée. Je répète, la porte principale a déjà été bloquée. Ne sortez absolument pas par la porte principale. Comment est la situation pour les autres groupes ? » questionnai-je, en envoyant des messages privés au deuxième et troisième groupes.

Les voix de Wicked et de Gui furent transmises. « Deuxième groupe au rapport, la porte arrière est déjà occupée par l’ennemi. Je répète, la porte arrière est déjà occupée par l’ennemi. »

« Troisième groupe également au rapport. Les fenêtres ont aussi été ouvertes de force ! » gémit Fairsky pitoyablement.

« La chambre d’auberge que nous venons de louer aujourd’hui a à nouveau été capturée par les fans ! » J’avais envie de pleurer, mais aucune larme ne coulait. Si je l’avais su plus tôt, je ne l’aurais pas louée ! Pourquoi est-ce que je n’ai pas utilisé l’argent pour acheter à manger à la place ?

« Que devrions-nous faire ? » s’enquirent les autres. Fronçant des sourcils, je répondis : « Je suppose qu’on ne peut que sortir des sacs de couchage pour dormir en dehors de la cité… »

« Quatrième groupe au rapport », avertit Sunshine avec désinvolture. « En dehors de la cité, il y a des gens qui vous cherchent partout, les gars. »

« On va dormir sur le tapis volant alors, même si c’est un peu encombré », déclarai-je, impuissant.

Un groupe de personnes sur un tapis volant qui n’était pas très grand…

« Je veux dormir à côté de Prince. » bouda Fairsky comme elle me serrait dans ses bras, refusant de lâcher prise.

Et Phoenix était depuis longtemps docilement nichée dans mes bras…

« Je veux aussi serrer Votre Altesse dans mes bras ! » Gui, qui se faisait écraser sous le pied de Wicked, ne put que saisir mon mollet et lutter de toutes ses forces.

Finalement, je me couchai, avec mon bras gauche fermement serré par Fairsky, et le côté droit de mon corps appuyé contre Phoenix. La personne qui s’accrochait à mon mollet droit et refusait de le lâcher était Gui, et la personne retenant Gui par le col, avec l’envie de le jeter hors du tapis était WickedSunshine et Kenshin étaient étendus près de nous, à côté de la pile de corps humains que nous formions.

« On est trop à l’étroit ! » commenta froidement Kenshin.

<Tournée de Concert Jour 5>

« Tout le monde, est-ce que vous portez vos manteaux ? » m’enquis-je, en baissant la voix. Les six personnes derrière moi acquiescèrent toutes. Jetant un coup d’œil, je déclarai avec satisfaction : « C’est bon. Allons-y ; il nous reste encore à nous téléporter à la Cité de la Lune ! »

« Dépêchez-vous d’y aller ! Je n’arrive déjà plus à supporter la sensation d’être poursuivie. » La voix de Fairsky provint de sous l’un des manteaux, ne souhaitant évidemment pas de retard dans le départ.

« Parle moins fort ! Si on découvre que nous sommes les membres du Groupe de l’Infini, les choses vont mal tourner », la réprimanda Wicked.

« On y va ! » annonçai-je, alors que je me dirigeais vers la station de téléportation pas trop loin.

Plus j’avançais, plus je sentais que quelque chose clochait. Même s’il ne manque habituellement pas de clients à la gare, ça ne devrait pas être au point d’y avoir une telle mer de gens, non ? Notre groupe se dirigea vers la station avec anxiété.

« Attendez une minute. Si vous voulez utiliser le système de téléportation, vous devez d’abord retirer votre manteau. C’est pour des raisons de sécurité. » Un grand gaillard costaud nous bloqua le chemin.

Le retirer ? Est-ce que je vais quand même pouvoir m’en aller après ? L’idée de la situation misérable dans laquelle je pourrais me retrouver si on découvrait que nous étions les membres du Groupe de l’Infini me rendit incapable de me retenir de répondre d’un ton froid. « Quoi ? Est-ce que la station de téléportation appartient à votre famille ? Nous avons besoin de votre consentement pour nous en servir ? »

L’homme se gratta la tête, un peu gêné. « Ce n’est pas ça », annonça-t-il. « C’est juste que quelqu’un m’a engagé pour arrêter les joueurs ici, alors je dois m’assurer qu’aucune des personnes qui passent ne sont celles que je dois bloquer. Ce serait désastreux si je les loupais. »

« Bloquer qui ? » Je crois que je connais probablement la réponse à cette question.

L’homme costaud sourit stupidement. « C’est le Groupe de l’Infini devenu très célèbre récemment ! »

Comme je m’y attendais… pensai-je avec impuissance. J’envoyai commodément un MP à tout le monde, leur demandant ce que nous devrions faire. Cependant, chacun d’entre eux me répondit avec rien d’autre que le silence.

« On rentre dans le tas », fut la seule phrase de Kenshin.

« D’accord ! » criai-je avec enthousiasme, car je ne parvenais pas songer à d’autres solutions de toute manière.

Le percutant de plein fouet, j’envoyai valser le gars corpulent. Pris par surprise, il fut envoyé au loin. Cependant, avant qu’il ne décolle à cause du coup, il tendit la main pour agripper mon manteau…

« AHHHHH !! C’est Prince ! » Un hurlement terrifiant se fit entendre.

Mon front sua furieusement. NOUS. SOMMES. FOUTUS !

<Tournée de Concert Jour 10>

« Aaahhh, je ne veux plus manger de viande grillée. Pendant dix jours consécutifs, nos trois repas ont consisté de viande grillée ! Je vais vomir si je dois encore en manger ! » pleurnicha Phoenix, comme elle prenait une bouchée de viande rôtie dans ses mains, dépassant finalement les limites de son endurance.

* VOMISSEMENT *

J’observai avec un détachement froid Gui qui était sur le côté, vomissant tellement que c’en était presque tragique. « Nous n’avons pas d’autre choix. Moi aussi j’ai envie de manger d’autres types d’aliments, mais même Sunshine et Kenshin ne peuvent plus sortir pour acheter de la nourriture. Chaque fois que les gens nous aperçoivent ou voient quelqu’un dans un déguisement, ils se précipitent sur nous comme s’ils avaient perdu les pédales. »

Sunshine, qui souriait tout le temps avec élégance, révéla un rare visage sombre. Avec un cœur triste, il annonça : « La dernière fois que je suis sorti pour aller vous acheter de la nourriture, j’ai failli ne pas réussir à revenir ! »

« Posséder quelque chose à manger est déjà excellent en soi », ajouta froidement Wicked.

« Plus important encore, nous allons bientôt manquer de chignons de pain de viande. Après ça, qu’est-ce que Meatbun va manger ? » Je contemplai, frustré, Meatbun qui était en train de jouer au jeu de « Vole Vole » avec sa femme, Fire Phoenix.

« Pétrir la viande grillée en forme de boule, et la considérer comme un chignon de pain de viande sans peau pour le nourrir ? » Qui est l’abruti qui a songé à une idée aussi pourrie… ?

<Tournée de Concert Jour 15>

« Tout le monde, vite, courez », hurla Fairsky de toute la force de sa voix pendant qu’elle courrait sauvagement, s’échappant de la place où nous venions juste de tenir notre concert. Derrière elle, une longue traînée de pervers la suivait.

« Fairsky, viens par ici », lui cria Sunshine du haut de son tapis volant. Il vola bas dans sa direction, puis tendit la main pour la tirer vers le haut.

« Ouf ! Je devrais avoir récupéré tout le monde maintenant, n’est-ce pas ? » demanda Sunshine pendant qu’il essuyait sa sueur, soulagé.

Cependant, le visage de Gui était pâle de crainte, comme il criait : « Où est mon Altesse, Prince !? »

Quelque part dans la pile d’humains, j’hurlai misérablement : « À. L’AIDE. AHHHH ! N’enlevez pas ma veste ! Rendez-moi mon pantalon ! Oh mon dieu, il ne me reste que ce vêtement ! S’il-vous-plaît ne retirez pas mes sous-vêtements ! »

1/2 Prince T4C4 : L’Événement le Plus Important dans la Vie de Meatbun

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 4: The Most Important Matter in Meatbun’s Life – traduit du chinois vers l’anglais par Spence[PR!]
Chapitre 4 : L’Événement le Plus Important dans la Vie de Meatbun – traduit de l’anglais vers le français par Nocta
+ Travail de vérification par Yukomin

« C’est le moment de faire l’appel ! Prince, présent. Gui, présent. Fairsky, présente. Ice Phoenix, présente. Kenshin, présent. Sunshine, présent », murmura Lolidragon pour elle-même alors qu’elle confirmait la présence de tout le monde. « Étant donné que vous êtes tous là, je vais commencer. Aujourd’hui est le jour où nous commençons notre tournée et, après de nombreuses délibérations, il a été décidé que nous allons débuter par la Cité de l’Étoile, puis nous irons à la Cité de la Lune et, finalement, à la Cité du Soleil. »

Une expression légèrement sceptique s’afficha sur mon visage. De nombreuses délibérations ? Lancer des dés peut être considéré comme délibérer ? Ok, peut-être que c’est vrai si on compte le fait que ça nous a pris des lustres pour choisir la couleur des dés.

« Pour commencer, les gars, vous irez jouer une fois sur la place publique de chaque ville, puis plusieurs fois dans différents bars, et ensuite une fois de plus sur la grande place. Un rappel important : après chaque spectacle, n’oubliez pas de dire que vous venez de la Cité de l’Infini et qu’il y aura un concert dans environ un mois. C’est compris ? » dit Lolidragon avec une expression sévère.

Tout le monde acquiesça d’un signe de tête avec lassitude, puisque nous avions déjà entendu tout ça une centaine de fois. Le but principal de notre groupe en ce moment était d’accroître la renommée de la Cité de l’Infini, de rassembler une grande base de fans, et aussi de gagner de l’argent.

« Très bien, Groupe de l’Infini, allons-y ! » cria Lolidragon avec enthousiasme. Alors que notre sang bouillonnait lui aussi d’excitation, nous criâmes : « C’EST PARTI ! »

« Oh ouais, encore un détail : Yu Lian a dit qu’il n’y avait pas assez de fonds, aussi elle vous a demandé de couvrir vous-même les frais de voyage et les dépenses quotidiennes en tuant des monstres », ajouta Lolidragon avec désinvolture.

Ah… pas étonnant que belle-sœur Yu Lian ait pris tout mon argent hier. Je me retournai et jetai un coup d’œil aux autres ; ils affichaient tous une expression grave. Oh seigneur, on dirait qu’on nous a tous braqué hier.

« On va devoir tuer des monstres pour nous faire de l’argent, j’imagine… » me résolus-je sombrement. Vous plaisantez, j’espère ! Nous devons traverser tout le continent en un mois, et jouer dans les trois cités ? Vous voulez que je me présente aux élections Présidentielles ou quoi ? Même un candidat à la présidence a le droit à une jeep ! 

« On peut utiliser mon tapis volant », suggéra Sunshine avec un léger sourire.

Je tournai vivement ma tête dans la direction de Sunshine et le fixai du regard, touché par son offre. L’avoir sauvé était en effet une très bonne idée. « C’est décidé dans ce cas, nous voyagerons par tapis », déclarai-je joyeusement.

« C’est une chance que nous ayons toujours de la viande grillée à manger. » Un soupir de soulagement s’échappa de ma bouche alors que j’avalais gloutonnement la délicieuse pile de viande grillée que je tenais dans la main. Au-dessus de moi, Meatbun était installé sur le dos de Fire Phoenix, et ils volaient en s’amusant comme des fous.

« Oui », soupira Gui. « Après avoir lutté avec Lolidragon afin de lui extorquer de l’argent pour le logement, j’ai complètement oublié l’argent pour la nourriture. Par chance, nous avons Fire Phoenix et Meatbun avec nous, aussi nous ne serons pas condamnés à mourir de faim. »

Fairsky et Ice Phoenix, à présent esclaves de la formidable saveur de la viande grillée, perdirent toute attitude féminine alors qu’elles engloutissaient la nourriture, mangeant presque aussi rapidement que moi. Du côté de Kenshin et Sunshine, Sunshine n’arrêtait pas de bombarder de questions le continuellement silencieux Kenshin pendant qu’ils mangeaient.

« Où allons-nous passer la nuit ce soir ? » demanda nonchalamment Wicked.

« Dans le parc ? » suggérais-je. « De cette façon, nous pouvons utiliser l’argent pour acheter à manger. »

« Prince, tu ne devrais pas avoir à supporter cela… » déclara Gui avec un regard tendre et peiné, puis il proposa : « En fait, nous devrions dormir sur la place de la ville ; de cette façon nous pourrons commencer à chanter dès que nous nous réveillerons demain. »

J’approuvai d’un signe de tête. « Tu as raison. »

« Quoi ?! Dormir sur la place de la ville ? » bredouillèrent Fairsky et Ice Phoenix avec incrédulité après qu’elles eurent anxieusement avalé leur viande rôtie.

« Et pourquoi pas ? On n’a besoin de s’allonger qu’un instant entre le moment où on se déconnecte et se reconnecte. » J’haussai les épaules sans me préoccuper de leur incrédulité.

« NON ! » hurla Fairsky avec le visage en feu. « C’est une blague ou quoi ? On ne peut pas faire ça, même si ce n’est que pour un instant. Le visage endormi d’une fille ne devrait JAMAIS être vu par des étrangers ! »

Même Ice Phoenix, qui était rarement d’accord avec Fairsky, hocha la tête vigoureusement.

« Allons à l’auberge alors ; les filles ne devraient pas imprudemment laisser les autres les voir pendant qu’elles dorment », déclara Wicked tout en me jetant un regard explicite. Oh ouais, je suis aussi une fille, hum… j’ai failli l’oublier. Je me frottai l’arrière de la tête en affichant un sourire idiot.

« Donc, nous allons devoir louer trois chambres. Fairsky partagera sa chambre avec Ice Phoenix, Sunshine partagera la sienne avec Kenshin, et Wicked et Gui prendront la dernière… » Je penchai la tête tout en réfléchissant. Quant à moi ? Je ne pense pas que je puisse partager une chambre avec Phoenix et Fairsky, pas vrai ? Après tout, dans le jeu je suis un homme à part entière avec une XXX ! Je fais quoi si elles décident toutes les deux de recourir à la force ? … Qu’est-ce que je devrais faire ?

Et pourtant, je ne peux quand même pas dormir dans la même pièce que Gui et Wicked, vu que je suis techniquement une fille… je dois faire preuve… de retenue… (La définition du mot « retenue » : Même si je le désire très fort dans mon cœur, à l’extérieur je dois tout de même prétendre que je ne le veux pas… si seulement grand-frère Zhuo ne savait pas qui j’étais, comme ça aurait pu être génial ! J’aurais pu regarder deux super beaux gosses… pendant qu’ils dormaient… Je ne peux pas m’empêcher de vouloir baver lorsque j’imagine la scène). 

C’est tellement agaçant ! C’était la première fois que je trouvais que mon identité de travestie était un problème. « Je vais dormir avec Sunshine et Kenshin, je crois. » Finalement, je pris ma décision. Ça devrait aller, étant donné qu’ils ne sont pas ‘humains’ tous les deux de toute façon, et qu’ils sont plutôt beaux eux aussi.

En entendant cela, Gui et Wicked se tournèrent tous les deux pour me jeter un regard sans expression. Puis, le visage de Gui commença à afficher sa tristesse, sa déception, son auto-apitoiement et d’autres émotions, tandis que Wicked plissait dangereusement des yeux et que du feu commençait à jaillir de ses iris…

Je me mis à transpirer abondamment, et aussi je déclarai : « Très bien, je dormirai tout seul. »

En arrivant à l’auberge, je dis au revoir à tout le monde d’une voix plaintive et me dirigeai vers ma chambre, prévoyant d’aller m’apitoyer dans un coin.

« Prince », m’appela soudainement Gui, en se précipitant vers moi. Il invoqua Fire Phoenix avant de continuer. « Tiens, prends Fire Phoenix. Comme ça, si tu as faim, tu pourras rôtir un peu de viande pour grignoter. »

« Gui… » Touché, je lui adressai un regard de gratitude, pris joyeusement les confectionneurs de nourriture, et allai dans ma chambre.

Une fois dans la pièce, je m’empressai de sortir Meatbun, ayant envie de manger un morceau avant de me déconnecter. « Meatbun, crache un peu de viande. »

« D’accord, maman ! » Meatbun cracha joyeusement un tas de viande. Fire Phoenix, qui avait l’habitude de l’exercice, souffla aussitôt une flamme et grilla la viande à la perfection. J’engloutis joyeusement la nourriture tout en observant les deux animaux de compagnie jouer ensemble. Ils semblaient s’entendre particulièrement bien.

« Fire Phoenix, Meatbun-bun veut monter sur ton dos ! » déclara Meatbun tout en se frottant sincèrement sur la jambe de Fire Phoenix d’une façon cajoleuse.

Au début, Fire Phoenix redressa hautainement sa tête, puis il jeta des coups d’œil aux grands yeux innocents de Meatbun et soupira (Je le jure devant Dieu, je l’ai vraiment vu soupirer !) « Qu’est-ce que je vais faire de toi ? … Monte. »

Meatbun poussa des cris de réjouissance, pendant que Fire Phoenix le hissait sur son dos avec son bec.

« Feufeu, vole vole ! » Meatbun recommença à crier, et les yeux de Fire Phoenix étaient remplis d’une expression d’impuissance alors qu’il volait en cercle autour de la pièce avec Meatbun sur son dos.

Ma bouche était légèrement entrouverte d’ébahissement. C’est vraiment une interaction normale entre deux animaux de compagnie ? Les animaux avec une intelligence artificielle sont vraiment quelque chose. Même leurs émotions semblent réelles. L’expression d’impuissance dans les yeux de Fire Phoenix est exactement la même que la mienne à chaque fois que j’entretiens une conversation avec Meatbun… Je refermai la bouche et continuai de mâchouiller ma viande rôtie.

Meatbun continuait de rire sans s’arrêter tout en disant : « Feufeu est le meilleur ! Meatbun-bun veut voler avec toi pour toujours ! »

« Vraiment ? » Les flammes de Fire Phoenix semblèrent devenir un peu plus chaudes… Un peu comme si… il rougissait ? Quelle idée absurde…

« Ouais ! Le préféré de Meatbun-bun est Feufeu ! » Meatbun s’écria, « Je l’aime autant que Maman ! »

J’hochai la tête avec fierté. Bien Meatbun, tu n’as pas oublié ta vieille mère.

« Dans ce cas Meatbun, veux-tu… te marier avec moi ? » demanda lentement Fire Phoenix.

… Mes yeux s’agrandirent sous le choc, et ma délicieuse viande barbecue tomba de ma bouche à présent grande ouverte en forme de O.

« C’est quoi “se marier” ? » questionna Meatbun en clignant ses grands yeux innocents.

Fire Phoenix répondit solennellement : « Je n’en suis pas certain moi-même. Je sais juste que si nous nous marions, nous pourrons rester ensemble pour toujours. »

Meatbun se mit à bondir dans tous les sens sur le dos de Fire Phoenix. « D’accord ! Meatbun-bun veut être avec toi pour toujours ! Se marier ! Se marier ! »

Je fermai la bouche, ramassai la viande tombée à terre, l’enfournai dans ma bouche et la mâchai. Qu’est-ce qu’il se passe ? Est-ce qu’un oiseau de feu vient tout juste de demander un chignon de pain de viande en mariage ? Pire encore, ce quignon de pain-là est ma fille ! C’est… c’est… encore plus ridicule qu’une histoire de science-fiction et plus effrayant qu’une histoire d’horreur !

Les mots de Lolidragon me revinrent en mémoire. Je pense qu’elle m’avait dit que deux animaux de compagnie pouvaient avoir des enfants ? Quel genre d’enfants détraqués est-ce qu’ils auraient ? Un chignon de pain de viande fourré de viande de phoenix… ? C’est… c’est en fait le meilleur scénario… Je veux dire, et s’ils donnaient naissance à un phoenix avec une tête de chignon de pain … Ouah, je crois que je suis sur le point de m’évanouir.

Alors que j’étais encore en train d’imaginer à quoi un phoenix avec une tête de chignon de pain pouvait bien ressembler, Meatbun et Fire Phoenix s’étaient déjà approchés de moi, et Meatbun vint joyeusement se frotter contre moi. « Maman ! Meatbun-bun va se marier avec Fire Phoenix ! »

J’étais complètement pétrifié. Qu’est-ce que je devrais faire? Je les félicite ? Me levant d’un bon, j’attrapai les deux animaux, ouvris ma porte d’un coup de pied et me dirigeai vers la chambre de Gui et Wicked à pas lourds.

« Gui ! Ton fils a séduit ma fille ! » rugis-je en ouvrant également leur porte d’un coup de pied.

Après avoir fait mon entrée, je regardai les deux personnes dans la pièce, me frottai les yeux et regardai à nouveau. Puis, ma mâchoire tomba. Ce n’était pas mon imagination ; je voyais vraiment Gui allongé sur Wicked. Pour être plus précis, ils étaient tous les deux sur le sol, emmêlés l’un sur l’autre, et Gui, qui était au-dessus de Wicked, me regarda, visiblement aussi choqué que je l’étais.

« Euh… Désolé de vous avoir interrompu les gars. Je suis vraiment désolé. » Après un instant, je me frottai l’arrière de la tête, légèrement embarrassé, tandis que je refermais la porte.

« Prince, Votre Altesse ! Attendez ! C’est un malentendu ! » Le cri désespéré de Gui retentit de derrière la porte.

Ensuite, dans un cri, Gui percuta la porte et passa à travers. Je l’esquivai habilement et le regardai atterrir lamentablement derrière moi. Je jetai un regard dans la chambre et aperçus Wicked qui se tenait droit comme un poteau, avec ses veines qui saillaient sur son front, et le pied droit levé. Clairement, le coupable du vol soudain de Gui hors de la chambre devait être Wicked.

Je fixai Gui, qui était à présent étourdi par la chute, puis le furieux Wicked, et leur demandai stupidement : « Vous faîtes du SM, les gars ? »

« JAMAIS DE LA VIE ! » s’exclama Wicked à travers ses dents serrées.

« Alors, pourquoi as-tu donné un coup de pied à Gui ? N’étiez-vous pas en train de… ? » Je fis une pause à cet endroit et toussai ; c’était quelque chose qui ne devrait pas sortir de la bouche d’une demoiselle.

« NON ! » hurlèrent Gui et Wicked au même moment.

« Il m’a sauté dessus tout d’un coup ! » affirma Wicked en fusillant Gui du regard.

« Oh Gui, tu n’es pas un petit peu trop brusque ? » m’enquis-je en secouant la tête.

Le sang de Gui se retira de son visage, et il tenta hâtivement de s’expliquer. « C’était un accident, je n’avais pas l’intention de… »

Je l’interrompis : « Oh, donc tu ne pouvais pas t’en empêcher ? » J’hochai la tête plein de compréhension. Et bien après tout, Wicked est un beau gosse lui aussi. Bien sûr que Gui n’a pas pu résister à la tentation, donc il a sauté sur Wicked…

« …j’ai juste soudainement entendu ton cri, et j’ai trébuché en tombant accidentellement sur Wicked ! C’est tout !  » Gui termina sa phrase. Par la suite, quand il entendit ce que je venais de dire, son visage devint blanc.

« Prince ! » Le visage passif de Wicked venait de changer subitement. « Ta main gauche… ! »

Ma main gauche ? Je baissai les yeux. Ma pauvre main gauche tenait Fire Phoenix pendant tout ce temps, et à présent une odeur de chair fraîchement grillée s’en élevait.

« Ahhh ! »

Après que tout le monde se fut attroupé, attirés par mon hurlement, ils me dévisagèrent tous avec des yeux stupéfaits. Je fus donc obligé de leur expliquer pourquoi j’avais défoncé à coup de pied la porte de Gui et de Wicked, pendant qu’Ice Phoenix soignait ma main gauche mutilée avec des potions rouges.

« Pour résumer, Meatbun et Fire Phoenix vont se marier. » annonçai-je, en conclusion.

En entendant les nouvelles, leurs réactions furent toutes semblables à la mienne : bouches grandes ouvertes et des yeux agrandis par l’incrédulité.

« Je sais que les animaux de compagnie peuvent se marier… mais je n’ai jamais entendu parler d’une paire aussi ridicule », décréta Fairsky, tout en lançant des regards étranges à l’oiseau qui donnait des coups de bec pleins d’amour à un chignon de pain de viande.

« Maître, je vais me marier avec Meatbun », annonça Fire Phoenix à Gui d’un ton presque impérieux.

« Oh… » répondit un Gui déconcerté, qui n’avait pas du tout l’air d’un maître. Puis, il fronça les sourcils. « Mais, comment vas-tu faire pour te marier ? »

« Aucune idée », répliqua Fire Phoenix avec nonchalance.

« Est-ce que tu veux vraiment épouser ma Meatbun ? » En voyant Fire Phoenix si dénué du sens des responsabilités, je pensai immédiatement avec une certaine colère, Je ne veux pas marier ma mignonne petite Meatbun à cet, cet espèce de poulet hautain ! Et s’il prenait avantage de ma Meatbun ? Et s’il trompait ma Meatbun ?

Fire Phoenix hocha la tête sérieusement. « J’aime vraiment Meatbun. »

Je tentai de fixer Fire Phoenix pour lui faire baisser le regard, mais il ne se déroba pas. Au contraire, il dressa ses ailes dans une position protectrice autour de Meatbun. Finalement, je soupirai et songeai, On dirait que Fire Phoenix aime sincèrement Meatbun. Je secouai la tête. De nos jours, non seulement vous ne pouvez pas empêcher votre fille devenue adulte de se marier, mais vous ne pouvez même pas empêcher une fille qui est un chignon de pain de se marier… Mais si on pense de façon positive, au moins à partir de maintenant ce couple peut se consacrer à me faire du barbecue à chaque fois que j’en ai envie.

Avec le cœur lourd de celui qui est sur le point de se séparer de son unique enfant, j’acquiesçai : « Alors c’est décidé, laissez-moi consulter mon instructeur de jeu et vérifier comment les animaux font pour se marier. »

« Ton instructeur de jeu ? » demanda Ice Phoenix avec suspicion. « Second Life a des guides de jeu ? »

J’haussai les épaules. « Je ne sais pas comment font les autres, mais le mien s’appelle Lolidragon. »

Ouvrant la fenêtre des MP, je racontai brièvement à Lolidragon ce qu’il s’était passé. Comme d’habitude, elle rit jusqu’à presque en mourir avant de me répondre. « Les mariages d’animaux de compagnie sont très simples, aussi longtemps que les animaux eux-mêmes sont d’accord. Dans ce cas, il suffit qu’un de leur maître exprime le souhait de vouloir être marié de l’animal et que l’autre accepte, et la cérémonie est complète. »

« Gui, acceptes-tu que ton animal de compagnie Fire Phoenix prenne ma Meatbun pour épouse ? » demandai-je aussitôt que Lolidragon eut terminé.

Gui, sous le regard ardent de Fire Phoenix, dit sans aucune hésitation : « Oui, j’accepte. »

<Avis du Système : La cérémonie a échoué.>

Gui et moi étions stupéfaits. Échoué ? Je redemandai à Lolidragon, et lui répétai même mot pour mot les phrases que nous avions utilisées.

« C’est étrange, il n’y avait rien de faux. Vous êtes sûrs qu’ils veulent se marier? » demanda Lolidragon pleine de confusion.

« Bien sûr ; ce sont eux qui nous l’ont suggéré à la base. »

Lolidragon garda le silence pendant un moment. Finalement, elle prononça avec hésitation : « Prince… demande à Fire Phoenix et à Meatbun de quel sexe ils sont… Je viens juste de me rappeler que les phœnix viennent par paire : ils peuvent êtres mâle ou femelle. Puisque Fire Phoenix est un “Fire Phoenix”1, alors… »

« Fire Phoenix… tu es… une femelle…? » demandai-je avec un regard vide.

« J’ai toujours été une femelle », répondit Fire Phoenix avec colère.

Mon visage se figea, assombri par le choc. Mais pourquoi diable est-ce que ça tourne comme ça ? C’est suffisant de rencontrer pleins de types homos un peu partout, maintenant mêmes les animaux de compagnie le font ? Mais qu’est-ce qui cloche avec le monde ? Avec cette révélation, ma tête commença à me faire terriblement mal. « Tu es une femelle et Meatbun est une femelle, alors comment deux femelles pourraient-elles se marier ? »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Meatbun est un mâle », rétorqua Fire Phoenix d’une voix agacée.

Les yeux stupéfaits de tous se tournèrent immédiatement vers Meatbun. Meatbun… est un mâle ?

Ne me dites pas que… la raison pour l’échec précédent… Je dis avec hésitation : « Gui, acceptes-tu de laisser mon animal de compagnie Meatbun prendre ton animal de compagnie, Fire Phoenix, pour épouse ? »

Gui fit une pause, puis répondit : « J’accepte. »

<Avis du Système : La cérémonie s’est déroulée avec succès. Meatbun est à présent marié à Fire Phoenix. >

…Mais qu’est-ce que… ?

Note de bas de page

1 Fire Phoenix : Puisque les phœnix sont appelés “凤凰”, on dit que le “凤” fait référence aux mâles, alors que “凰” fait référence aux femelles, et les deux mots mis ensembles font référence aux phœnix en général. Ici, le nom de Fire Phoenix est écrit avec “火凰”. Donc, c’est une femelle.

1/2 Prince T4C3 : Le Groupe en Tournée Dans Les Rues

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½ Prince Tome 4 : Les Musiciens Ambulants de la Cité de l’Infini

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Chapter 3: The Busking Tour Group – traduit du chinois vers l’anglais par [PR!]
Chapitre 3 : Le Groupe en Tournée Dans les Rues – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Yukomin

« Vous voulez que je devienne chanteur et que j’organise un concert ? » La tête commença légèrement à me tourner. Mais, à quoi est-ce que tout le monde peut bien penser ? Je suis le Seigneur de la Cité, non ? Comment est-ce que je peux devenir chanteur ?

« Ouais, regarde-toi un peu. » Lolidragon poussa un miroir vers moi. « Vois ce beau visage hyper ultra impossible à battre et ce corps de grande taille aux proportions parfaites. Regarde ce maintien élégant et classe (tant que tu n’ouvres pas la bouche), en plus de ces puissantes cordes vocales ! Si tu ne vends pas ton cor… je veux dire, tes chansons, est-ce que ce ne serait pas un gaspillage haineux de ressources naturelles ? »

Je jetai un coup d’œil en direction de Lolidragon, me demandant si je l’avais entendu commencer à dire « corps ». « Mais, on est dans un jeu en ligne. Qui devient chanteur dans un jeu, et organise des concerts ? »

« Et participe à des séances photos », ajouta Lolidragon, et à la suite de quoi, après m’avoir surpris à pâlir à un taux alarmant, lança vite : « Ne t’inquiète pas, nous ne te laisserons pas tout supporter ; au max juste un petit, petit peu… »

« Un petit, petit peu ? »  m’enquis-je avec une once de suspicion. « Vraiment juste un petit, petit peu ? »

« Ouais, un petit, petit peu ! » Lolidragon rit avec une profonde sincérité. Je découvris plus tard qu’il y avait deux « petit » dans le « petit, petit peu » de Lolidragon, alors dans son esprit ça définissait deux petits bouts en particulier…1 Lolidragon, qui donc t’as enseigné ton chinois ?

« Attendez une minute, ce n’est pas ça le problème ! Comment je suis censé devenir chanteur ? Je ne suis même pas un barde », rétorquai-je.

Lolidragon haussa un sourcil. « Quand as-tu commencé à te soucier de ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire dans le jeu ? Fais comme tu le sens : c’est ton style, non ? L’essentiel c’est de savoir si tu as envie de le faire ou pas. »

Ça me fit réfléchir un instant. Avant… Ouais, je pense que je faisais vraiment comme j’en avais envie. Un chanteur… Je penchai la tête sur le côté. Ça m’a l’air plutôt intéressant ! En fin de compte, je rigolai à haute voix. « Très bien, devenir chanteur me semble assez tentant. »

« Excellent, maintenant laisse-moi penser… Premièrement, vous allez devoir partir en tournée dans les trois cités du Soleil, de la Lune, et des Étoiles, afin de faire votre publicité et de vous fabriquer un nom par vous-même. …Et de gagner un peu d’argent pendant que vous y êtes », ajouta précipitamment Lolidragon en remarquant le sourire éclatant de belle-sœur Yu Lian. Voyant que son sourire était devenu un peu plus chaleureux, Lolidragon poussa un soupir de soulagement et poursuivit : « Dernièrement, après avoir gagné en popularité, rentrez à la Cité de l’Infini pour tenir un concert. C’est parce que, de un, nous pouvons gagner de l’argent grâce à ça et, de deux, ça peut nous aider à accroître la population de la Cité de l’Infini. C’est définitivement faire d’une pierre deux coups. »

J’y songeai pendant un moment, avant de demander : « Alors, est-ce que je dois amener Gui avec moi pour me servir d’accompagnement instrumental ? »

En entendant ça, les yeux de Gui s’illuminèrent instantanément. « Puis-je suivre Son Altesse Prince, s’il-vous-plaît ? »

« Pas seulement Gui… Je pense que nous devrions trouver quelques autres personnes et former un groupe », annonça Lolidragon. « Après tout, il n’y a pas de pistes sonores dans Second Life dont nous puissions nous servir. » Elle hésita. « Je ne suis pas certaine si les artisans de Second Life peuvent fabriquer des choses comme des instruments de musique, par contre… »

« Je ne sais pas pour les batteries, mais ils peuvent fabriquer des guitares », lâcha soudainement Fairsky. Elle mit une main dans son sac et en sortit une guitare. « J’en ai une. »

« Tu sais jouer de la guitare ? » Les yeux de Lolidragon se mirent à briller.

Fairsky acquiesça de la tête de manière royale. « Évidemment. J’apprends depuis dix ans ; je joue très bien. »

« Génial, nous avons un membre en plus ! » prit joyeusement en note Lolidragon.

Je bouffai ma viande séchée effilochée2 sur riz mélangé à de la soupe d’œuf brouillé, doutant légèrement que des gens puissent mélanger de la guitare et du guqin ensemble. Peu importe. De toute manière, je suis seulement responsable de chanter, alors je vais laisser Lolidragon se charger du reste ! Miam… du porridge à la viande séchée effilochée et à l’œuf brouillé, ça ne goûte pas mauvais !

« Je veux y aller moi aussi », déclara froidement Wicked, lançant un regard noir à Gui. « Je ne laisserai pas à Gui la chance de rester seul avec Prince. »

« Toi… ! » Gui serra les poings de colère.

« Tu sais jouer d’un instrument ? » le questionna Lolidragon avec un grand intérêt. Son enthousiasme pour plus de chaos était inscrit sur son visage.

« De la flûte chinoise », répondit simplement Wicked.

Wow, c’est juste trop excellent. Du guqin, de la guitare, et de la flûte chinoise ? C’est un mélange comparable au bol d’ingrédients disparates que je tiens dans ma main.

« Et moi ! » s’empressa de dire Phoenix, en s’apercevant que trois des quatre admirateurs de Prince s’étaient déjà joints.

« Et de quoi est-ce que tu peux jouer ? »

« Je peux jouer de la batterie, et je fais ça depuis dix ans également », se vanta Phoenix, en agaçant Fairsky qui se tenait à côté d’elle. « Je vais sur-le-champ trouver des artisans pour me fabriquer une batterie. Ils peuvent définitivement en créer une ! »

« D’accord, Gui joue du guqin, Wicked de la flûte chinoise, Fairsky de la guitare, et Phoenix de la batterie. » Lolidragon prit tout ça en note avant de froncer des sourcils. « Nous allons nous séparer en deux groupes dans ce cas : les gars s’occuperont des chansons plus sentimentales, et les filles seront en charge des chansons rock. »

Je soupirai de bon cœur et regardai à l’horizon. « Les temps ont vraiment changé. Les gars choisissent tous d’être plus sensibles, tandis que les filles aiment toutes la musique rock ; on dirait bien que je me prends un coup de vieux. »

Lolidragon me flanqua une claque monumentale sur la tête et m’envoya en message privé : « C’est pour ça que toi, qui n’es ni une fille ni un gars, tu dois chanter les deux sortes de chansons ! »

Aïe ! Avec des larmes menaçant de couler, je fis la moue et marmonnai d’un ton maussade : « J’ai déjà dit que j’allais chanter ! Pourquoi est-ce que tu m’as frappé la tête ? Je vais finir par devenir stupide ! »

« Heh heh heh, les membres du Groupe de l’Infini sont donc décidés », décréta Lolidragon. « Gui, va travailler sur les paroles et les airs des chansons. Wicked, occupe-toi de la chorégraphie. Prince, commence à mémoriser les paroles. Fairsky et Phoenix, allons préparer les tenues de scène. » Les yeux de Lolidragon brillèrent comme cette dernière agrippait les deux filles, et elles partirent si vite qu’elles donnèrent l’impression de s’être téléportées.

« Gui… Tu sais écrire des chansons ? » Comment ça se fait que je n’aie jamais su que Gui savait comment composer de la musique et des paroles ?

L’expression de Gui était extrêmement troublée. « Moi ? Je n’ai jamais écrit de chanson auparavant. »

Nous tombâmes silencieux pendant un instant, puis je me tournai vers Wicked en arborant une petite lueur d’espoir. « Tu sais danser ? »

« Ouais », répondit Wicked, et mon espoir fleurit. « J’ai déjà fait de la danse folklorique avant. »

Mon cœur se glaça abruptement, devenant aussi dur et froid qu’un poisson gelé qui pourrait servir d’arme de meurtre.

Lolidragon pointa soudainement la tête dans la salle : « Si vous ne réussissez pas bien, vous serez virés du Groupe de l’Infini. Prince est la seule exception, mais s’il ne se débrouille pas bien, il pourra seulement manger du riz ordinaire à tous ses repas. » Après avoir dit ça, elle recula la tête pour retourner là d’où elle était venue.

Deux veines bombées saillirent sur mon front. Si mon cœur était aussi glacial qu’un poisson gelé avant, il s’était transformé en volcan à présent. Maudite Lolidragon, toujours à employer la nourriture pour me menacer ! Assure-toi que je ne découvre jamais tes faiblesses, ou bien je vais te @#^&%!* ! (En raison de violence excessive, cette phrase a été censurée pour que l’auteure ne soit pas bannie de la communauté écrivaine !)

 

 

Durant les jours suivant cet événement, un certain professeur de littérature a été aperçu en train de lire avec détermination des livres de musique d’école élémentaire tout en donnant ses cours sur l’histoire de la littérature. Ce qui était encore plus ridicule était qu’il parvenait en fait à faire du sens dans son enseignement. Hé ! Les génies ne devraient pas être utilisés de cette manière ! En dehors de ça, un certain autre bellâtre glacial se mettait soudainement à danser du hip-hop, la valse, et même de l’opéra Taïwanais, pendant qu’il effectuait des expériences dans son cours de terminale, amenant les gens à soupçonner que les expériences lui avaient ramolli le cerveau. Ça avait même provoqué une investigation en cours.

Quant à moi, parce que les chansons n’étaient pas encore terminées, j’avais été forcé d’entraîner mes cordes vocales, en chantant « Do Ré Mi Fa Sol La Si Do » sans arrêt. Lolidragon, Fairsky, et Phoenix continuèrent aussi à me traîner à des séances de mensurations, ou à des défilés de mode impromptus dans lesquels j’étais le modèle. À l’origine, étant une fille, j’aimais bien choisir des vêtements, mais chaque fois que je changeais de nouvelle tenue, je devais faire face aux regards impudiques de trois perverses. Ce ne fut pas du tout amusant, particulièrement lorsque je me rendis compte que la quantité de tissu baissait rapidement… Je pris la poudre d’escampette en état de panique.

Toutefois, après que je me fus enfui, et qu’elles échouèrent à faire participer Wicked dans leurs « défilés de mode », elles mirent éventuellement la main sur un Gui sans défense et lui firent porter des maillots de bain… Quoi ? Comment je le sais ? Quelle plaisanterie ! Comment est-ce que je pourrais manquer un tel régal pour les yeux ?

En somme, le Groupe de l’Infini avait ainsi vu le jour, et la première chanson, les premiers pas de danse, et les premiers costumes de scène furent bientôt déjà prêts.

La première répétition générale eut lieu dans la place de la Cité de l’Infini.

Je portais une tenue serrée au thème rouge et noir, qui exposait la moitié de mes épaules et de mes bras, ainsi que des longues bottes, transpirant de sex-appeal tout en ayant l’air classe. Derrière moi, il y avait deux beautés sexy habillées dans le même thème, l’une portant une mini-jupe et l’autre un mini-short. Dans ses bottes, Fairsky était aussi fougueuse et jolie qu’un feu dansant, pendant que portant des talons aiguilles Phoenix était aussi sophistiquée et froide que la glace. Avec les deux d’entre elles traînant derrière moi, nous montâmes sur la scène improvisée.

Regardant les paires d’yeux remplis de désir en bas de la scène, je ressentis une envie pressante et soudaine de chanter tout mon saoul, pour satisfaire à la fois mon envie et celle du public. Je fermai les yeux, songeai à la première chanson que Gui avait écrite et m’immergeai dans les paroles. C’était hautement émotionnel, et je commençai à chanter d’une voix aigu et puissante portant un soupçon de douleur, comme la façon dont les papillons de nuit sont attirés vers la flamme.

Tu ris, tu pleures, chacune de tes actions
est ma Bible que je récite avec soin.
Je suis heureux, je suis triste,
j’abandonne ma liberté pour toi,
Je veux que tu me diriges.

[…]

Tu es le feu, tu es le vent,
Tu es le diable agitant un filet,
une tentation des anges.

De : Papillon de Machaon (Swallowtail Butterfly)
Paroles et chanson par : Ah Xin (un chanteur dans le célèbre groupe chinois Mayday)

Je chantai, accompagné par les battements puissants de tambour de Phoenix et les cordes de guitare sauvages de Fairsky, dansant la chorégraphie sensuelle de Wicked, exactement comme si j’étais le papillon de nuit qui volait vers la flamme, chantant mon chant du cygne, abandonnant mon corps à un amour passionné sans la moindre inquiétude.

Quand la chanson se termina, les gens en bas de la scène semblaient intoxiqués. On dirait que je chante vraiment très bien ! pensai-je joyeusement.

« Cette chanson n’a pas l’air aussi bien chantée que Les Rêves veulent voler ! » déclara Lolidragon en fronçant les sourcils.

Son commentaire me frappa à la tête tel un gigantesque marteau en acier ; je fixai Lolidragon avec les larmes aux yeux, en gémissant : « Comment ça ? J’ai mis beaucoup de temps à répéter cette chanson ! »

« Peut-être que ce qu’il te manque ce sont les émotions. » Lolidragon jeta un regard à Gui. « C’est vraiment très évident que tu n’es jamais tombé amoureux, en particulier ce genre d’amour unilatéral doux amer. »

Comme Lolidragon parlait, l’expression de Gui se rembrunit. En fin de compte, il ouvrit la bouche et chanta la même chanson. (Afin d’éviter qu’on soupçonne que je remplis l’espace de mots pour avoir plus d’argent, les paroles ont été retirées3…)

Bien qu’il eût chanté la même chanson, la profondeur des émotions véhiculées faisait toute la différence. Je compris ce que Lolidragon voulait dire par « manquer d’émotion » : j’ignorais à quel point la voix de Gui pouvait être complexe, si triste et pourtant déterminée, si blessée et pourtant douce, particulièrement quand il me fixait du regard. Je faillis presque, presque ne pas oser le regarder dans les yeux ; je craignais que si je le faisais, si je n’étais pas prudent, je pourrais… mettre encore plus Wicked en colère, dont le regard noir avait dépassé le point de congélation. Si Gui avait effectué le moindre geste, Wicked aurait commencé à confectionner des chignons de pain de viande humaine.

En particulier avec ces deux femmes derrière moi, qui semblaient tout aussi enthousiastes à l’idée de confectionner des chignons de pain de viande humaine… Vous plaisantez, j’espère ! Il n’y a que moi qui peux massacrer Gui, pour les autres personnes ce n’est même pas la peine d’y penser !

Songeant à ça, il me sembla que ça faisait longtemps depuis la dernière fois que j’avais frappé Gui… J’invoquai un sourire rayonnant, et parlai de mon ton le plus chaleureux : « Gui, enseigne-moi comment chanter. »

« Oui, Votre Majesté ! » Gui courut vers moi en arborant une expression émue, et moi aussi je l’observai courir dans ma direction avec joie, avant de le traîner d’une seule main. Laissant derrière un « Je m’en vais répéter », j’emmenai Gui jusqu’à une pièce et… Heh heh heh !

« Dans tous les cas, nous ferions mieux d’être à notre meilleur dans nos pratiques. Nous allons vous envoyer dans les trois cités pour un voyage d’une semaine, maximum. Souvenez-vous de ne pas ruiner la réputation de la Cité de l’Infini », rappela Lolidragon au reste des membres du Groupe de l’Infini.

« Oui ! »

 

 

Un jour, après avoir fini ma répétition de chant, j’eus tout à coup la sensation que j’avais ignoré les quatre personnes que j’avais ramenées à la cité. Je me demande ce qu’ils fabriquent… Me sentant un peu coupable, je leur envoyai un message privé.

« Jing, Yun ? Où êtes-vous, les gars ? » demandai-je avec un peu d’inquiétude.

Yun répondit immédiatement avec bonne humeur : « Nous sommes en train de choisir une maison ! »

« Choisir une maison ? » Je marquai un temps d’arrêt.

« Ouais, en tant que citoyens de la Cité de l’Infini, Gui a dit que nous pouvons acheter une propriété à moitié prix ici ! » annonça Yun avec excitation.

« Après avoir vendu le billet de bateau que nous n’avons pas utilisé, en plus d’une partie de nos économies, nous pouvons acheter un endroit plutôt sympa ! » Jing ne pouvait plus retenir son excitation elle non plus. « C’est pour ça que nous sommes partis choisir une maison tout de suite ; si nous attendons jusqu’à ce que la Cité de l’Infini ouvre officiellement ses portes, nous allons devoir faire compétition pour les maisons avec un tas de gens. »

« Ohhh, alors est-ce que je devrais bientôt commencer à choisir une maison moi aussi ? » les questionnai-je urgemment, mais à ce moment-là je me rappelai que tout mon argent avait été détourné par belle-sœur Yu Lian. Euh, je n’ai pas de quoi acheter une maison ! Ne me dîtes pas que moi, en tant que Suzerain de cette cité, je vais devoir vivre dans la rue ?

Yun me demanda sur un ton amusé : « Grand Frère, tu devrais habiter au château, non ? Pourquoi aurais-tu besoin d’une maison ? »

Jing, d’un autre côté, sonnait comme si elle ne savait pas si elle devait rire ou pleurer : « Grand Frère, Odd Squad, Dark Emperor, la Team Rose, Nan Gong Zui, etc., toutes les personnes importantes de la Cité de l’Infini vivent dans le palais. Tu es le suzerain ; personne ne s’attendrait à ce que tu prennes l’argent de ta propre poche pour habiter à l’extérieur, pas vrai ? »

« Oh, alors c’est ça », réalisai-je. « Dîtes-moi quand vous aurez tous les deux fini de choisir une maison, et rappelez-vous de m’inviter à un moment donné ! »

« Évidemment ! » répondit Yun.

Je me souvins tout à coup de mon autre question. « Oh c’est vrai, est-ce que vous savez où sont Sunshine et Kenshin ? » m’enquis-je.

« Ils semblent souvent aller à l’Auberge de l’Infini. » Jing réfléchit pendant un instant. « S’ils n’y sont pas, ils doivent se promener dans la Cité de l’Infini. »

« Je vais partir à leur recherche dans ce cas », annonçai-je tandis que je commençais à m’inquiéter. Après que Jing et Yun auront choisi leur maison, que va-t-il arriver à Kenshin et Sunshine ? Où vont-ils habiter ? Je n’ai pas d’argent d’extra pour les aider à acheter une propriété… Je me grattai le visage et décidai que, au mieux, ils emménageraient avec moi ! Je ne crois pas que je vais beaucoup me servir de mes chambres de toute manière.

Je courus avec empressement jusqu’à l’auberge, remarquant immédiatement le duo assit ensemble à boire du thé. Je m’assis, attrapai le thé de Kenshin et le but d’une traite avant de demander sur un ton calme : « Comment est-ce que ça a été pour vous deux ces derniers jours ? »

Kenshin fusilla du regard la tasse dans mes mains, puis prit une autre tasse sans prononcer un seul mot et se versa une nouvelle tasse de thé pour lui-même. Pendant ce temps, Sunshine répondit, en souriant : « Nous allons bien. Nous nous sommes promenés dans la cité, à observer les gens et à boire du thé ici. »

« Ça sonne tellement ennuyeux ! » Je me sentis coupable de les avoir amené pour ensuite les avoir négligé. « Pourquoi est-ce que vous ne viendriez pas avec moi pendant la tournée de concerts ? De cette façon, vous pourriez visiter d’autres cités. »

« Une tournée de concerts ? » Sunshine eut l’air perplexe.

Je me grattai la tête avec embarras. « Affirmer que c’est une tournée de concert est plutôt généreux. En fait, nous allons juste jouer dans les trois cités. »

« Jouer ? » Encore une fois, Sunshine eut l’air confus.

« Chanter des chansons dans les rues », lui expliquai-je à nouveau.

« Pourquoi est-ce que vous voulez chanter dans les rues ? » questionna Sunshine avec un sourire élégant.

« Pour gagner de l’argent… » Euh, pourquoi est-ce que je me sens comme si j’avais rencontré un autre Meatbun ?

Je jetai un regard à Kenshin qui ne faisait rien. « Eh bien, pourquoi est-ce que tu ne poses pas la question à Kenshin ? Je n’en suis pas très sûr moi-même. »

Sunshine fronça des sourcils. « Quand je lui pose des questions, Kenshin ne me répond pas. »

Je regardai le silencieux Kenshin et compris en quelque sorte pourquoi il gardait le silence. Si je devais rester seul avec Sunshine pendant plusieurs mois, je pense que même un moulin à paroles comme moi apprendrait la signification derrière « le silence est d’or ». Je commençais à songer que peut-être le bruyant Yun et le Sunshine trop curieux s’entendraient à merveille.

« Dans tous les cas, venez simplement avec moi pendant la tournée. » Je changeai le sujet.

Sunshine m’adressa un autre sourire chaleureux. « D’accord. »

« Cela fait déjà un bout de temps que ces deux personnes donnent l’impression de vouloir venir pour discuter », parla soudainement Kenshin, en pointant derrière mon épaule droite.

« Oh ? » Je me retournai pour regarder, et me raidis sur-le-champ. Je n’arrivais plus à bouger, parce que les deux personnes qui se reflétaient dans mes yeux étaient mes deux bons-à-rien de parents qui-s’amusent-toute-la-journée-sans-cuisiner-ou-travailler.

Ils devinrent très excités quand ils me virent me retourner, et se mirent à agiter leurs mains frénétiquement pendant qu’ils courraient jusqu’à ma table. Ma mère eut l’air super enthousiaste tandis qu’elle se mettait à parler. « Comment allez-vous, Suzerain ? Vous souvenez-vous de nous ? Nous nous sommes rencontrés une fois pendant le Tournoi des Aventuriers, et notre fils est Heartless Wind qui fait partie de Dark Emperor ! »

Ouais, et votre fille est aussi le suzerain de la Cité de l’Infini. Comment je pourrais oublier ma mère et mon père ? Pensai-je, impuissant, comme je continuais à maintenir un sourire sur mon visage. « Évidemment. Vous être le mari éperdu d’amour et l’épouse éperdue d’amour, pas vrai ? »

« Tu vois, mon chéri, le Suzerain se rappelle vraiment de nous ! » Ma mère eut l’air émue pendant qu’elle disait ça.

« Je te l’avais bien dit ! Comment celui-ci pourrait-il nous oublier ? Pense au jour du siège et à comment plein de vigueur, tout-puissant, et presque divin le Suzerain était ! Il a tellement effrayé ses ennemis qu’ils ont perdu le contrôle de leurs intestins et se sont immédiatement agenouillés puis rendus. Un Seigneur comme celui-ci pourrait difficilement nous oublier ! » Mon père frappa la table pour mettre l’emphase.

« Ne… ne vous excitez pas tant », m’empressai-je de dire, en pensant, Presque divin ? J’aimerais vraiment savoir quel dieu descendrait comme je l’ai fait quand je suis tombé du tapis volant.

Papa se frotta la tête comme pour s’excuser. « Je suis désolé, je me suis laissé emporter. Mais, le Suzerain est vraiment génial ! Ma femme et moi acceptons de bon cœur notre défaite ; nos rancunes du passés sont toutes oubliées. »

Oubliées c’est très bien, oubliées c’est très bien. Je poussai un soupir de soulagement.

« Et le Suzerain n’est pas seulement doué pour les arts martiaux, même sa voix est merveilleuse ! » déclara ma mère, en me regardant avec un sourire éclatant.

« Pas vraiment. » J’affichai un sourire moi aussi.

« Mais, Xiao Lan, il me semble que c’est It’s My Life que tu aimes le plus, non ? Pourquoi est-ce que tu ne l’as pas chantée, ou même chanté ta deuxième chanson préférée, Les Rêves Veulent Voler, à la place ? » me questionna maman, perplexe.

« Oh, c’est parce que le guqin n’est pas très adapté pour la musique rock, alors j’ai dû choisir quelque chose de plus sentimental », répondis-je en souriant.

« Oh, c’est pour ça ! » Nous rîmes tous les trois, nos expressions souriantes étonnamment similaires.

« Prince, ton surnom est Xiao Lan ? » lança Kenshin de son côté.

Mon sourire se figea, tandis que je réalisais enfin ce que ma mère et mon père venaient de dire. Mes yeux faillirent sortir de leurs orbites, et je suai quelques sceaux de sueurs froides avant de déglutir avec difficulté et de regarder les deux personnes souriantes.

« Vous, je, non… » bégayai-je.

« Ne le nie pas, Xiao Lan. Tu crois que la partie de notre cerveau qui reconnaît les gens est naturellement attardée, comme celle de Yang Ming ? » La voix de maman flotta à travers le canal de message privé.

« Comment vous m’avez découvert ? » demandai-je, un peu contrarié.

« C’est très simple », expliqua papa, avec jubilation. « Premièrement, Yang Ming a dit que tu étais une travestie dans Second Life (Stupide frérot, tu as une trop grande bouche !). Deuxièmement, Ling Bin est amoureux de Xiao Lan, mais il poursuit Prince dans le jeu : en prenant en compte la nature obstinée de ce garçon, les chances pour qu’il te trompe sont en-dessous de zéro. Alors, la conclusion la plus plausible est que Prince et Xiao Lan sont une seule et même personne dès le départ. Troisièmement, Xiao Lan, tu chantes sans arrêt ces deux chansons, alors qui ne reconnaîtrait pas ta voix ? Euh… à l’exception de mon idiot de fils, Yang Ming. »

Je fis une pause, avant de me retrouver avec encore plus de questions. « Qu’est-ce que tu viens de dire ? Grand frère Zhuo est amoureux de moi ? Il n’est pas amoureux de Yang Ming ? »

Maman et papa prirent un temps d’arrêt, eux aussi. « Ling Bin est amoureux de Yang Ming ? Comment c’est possible ? Est-ce qu’il ne te suit pas tout le temps ? »

« Grand frère Zhuo souhaite seulement me protéger, non ? » les questionnai-je stupidement. D’après ce que j’en ai conclu auparavant, grand frère Zhuo ne fait-il pas compétition contre Gui pour gagner l’affection de mon frère ? Hein ? C’est étrange… Dans ce cas, pourquoi est-ce que c’est à mes basques qu’ils collent toujours dans le jeu, et pas à ceux d’Heartless Wind ?

Ma mère et mon père restèrent stupéfaits… Et, ensuite, ma mère tomba dans les bras de mon père, en pleurant. « Chéri ! Pourquoi est-ce que nos deux enfants sont aussi attardés ? »

« Ahh, ça doit être parce que nous avons oublié de prier la déesse de la fertilité avant qu’ils naissent. » Mon père secoua la tête en soupirant.

« Alors, est-ce que grand frère Zhuo est amoureux de Yang Ming après tout ? » Je penchai la tête sur un côté, me mordant les doigts pendant que j’étais plongé dans mes pensées.

« Bien sûr que non ! » hurlèrent mon père et ma mère à l’unisson. Ma mère m’attrapa même l’oreille (aïe aïe aïe !) et cria : « Tu ne devrais pas gaspiller sa dévotion ! Ling Bin t’aime depuis huit ans ! C’est l’un des meilleurs élèves et il est beau gosse par-dessus le marché. Si tu ne le ramènes pas à la maison pour l’épouser, avec qui est-ce que tu vas te marier ? »

Je récupérai mon oreille, la frottant sombrement : « Grand frère Zhuo m’aime depuis huit ans ? Alors… » Je me rappelai soudainement la dispute entre grand frère Zhuo et Gui : Se pourrait-il que la personne pour laquelle ils se battaient n’était pas Yang Ming ? C’était moi !?

« Dis, est-ce que tu comptes ramener ce beau gosse de Ling Bin pour que maman puisse se régaler les yeux ? » Ma mère tenait à nouveau mon oreille en tenailles.

Maman, tu montres enfin tes vraies couleurs ! « Mais, mais, je ne sais pas si j’aime grand frère Zhuo ou pas ! » répondis-je avec impuissance. « Et si j’épouse grand frère Zhuo, Gui va définitivement pleurer jusqu’à ce que la Grande Muraille de Chine s’effondre. »

« Gui ? » Maman battit de ses deux larges yeux innocents. « C’est ce barde beau à en baver ? »

« Ouais, et c’est mon professeur à l’université ! » Hé ! Maman, ce n’est pas bien de baver pour d’autres hommes devant ton mari… Même si papa semble être devenu habitué à ton fétiche pour les beaux garçons.

« Un professeur ! Vraiment ? » Le visage de maman se rempli de désir, avant qu’elle ne cligne ses yeux à mon attention. « Il est bel homme lui aussi. Un genre différent de Ling Bin, mais ce sont indéniablement tous les deux des beaux gosses pouvant te nourrir pour la vie. Ahaha, pas mal, pas mal, Xiao Lan ! Choisis simplement l’un des deux ; Maman n’y voit aucune objection. »

Évidemment, n’importe quel beau gosse qui régale tes yeux te va ! Quelles objections est-ce que tu pourrais avoir ? Je soupirai, songeant à sortir avec deux garçons et deux filles pour chanter dans les rues, en plus du fait qu’ils sont tous mes admirateurs… Les choses vont devenir un vrai bordel.

« Dans tous les cas, maman, ne dis rien de mon secret. » J’eus l’air sévère. « Pas même à Yang Ming. Si tu le dis à qui que ce soit, je vais épouser un gars hyper moche et polluer tes yeux. »

Maman eut l’air horrifiée. « Ne fais pas ça, ne fais pas ça ! Je jure que je n’en dirai absolument pas un mot. Xiao Lan, tu dois te souvenir qu’il faut que tu choisisses l’un des deux beaux gosses pour te marier ! »

J’hochai la tête avec fatigue. Qui est-ce que je devrais choisir ? Oublions ça,  j’y songerai quand le temps sera venu.

Pour ce qui est de savoir si mon père cracherait le morceau… Avez-vous déjà entendu parler du « mari dominé par sa femme » ? Ce que ma mère dit est ce que mon père dit ! Vous comprenez maintenant, pas vrai ?

Volant à nouveau le thé de Kenshin, j’ignorai délibérément l’expression « J’ai une question » de Sunshine en me massant les tempes. Ahh, on dirait bien que les choses deviennent hors de contrôle.

Notes de bas de page

1 …définissait deux petits bouts en particulier : En chinois, on dit « exposer trois bouts » quand un gars montre à la fois ses seins et sa ***. Alors quand Lolidragon dit « un petit, petit peu » ici, elle veut en fait parler d’exposer les seins de Prince.

2 Viande séchée effilochée : Aussi appelée rou song en chinois. C’est une viande séchée chinoise qui a une texture légère et moelleuse similaire à du coton épais, et c’est fabriqué en braisant des morceaux de porc dans une mixture de sauce soya sucrée jusqu’à ce que les fibres de muscle individuels puissent être facilement séparés avec une fourchette. Ça se produit généralement quand le collagène et l’élastine qui maintiennent normalement les fibres ont été cuisiné jusqu’à ce qu’ils ne soient plus dans la viande. La viande séparée est alors étirée et séchée dans le four. Après un séchage léger, la viande est réduite en purée et battue pendant qu’elle est cuite séchée dans un grand poêle concave utilisé dans la cuisine chinoise jusqu’à ce qu’elle soit complètement sèche.

3 Yu Wo a fait ses débuts en tant qu’écrivaine sur internet. Les sites internet chinois paient généralement de l’argent en fonction du nombre de mots. Le taux normal est de 3 centimes pour 1000 mots fois le nombre de personnes qui souscrivent au texte.