1/2 Prince T3C4 : Jing et Yun

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½ Prince Tome 3 – Les Chroniques d’un Prince Vagabond

Roman version d’origine en chinois par – Yu Wo


Chapter 4: Jing and Yun – Traduit du chinois vers l’anglais par Eilinel[PR!]
Chapitre 4 : Jing et Yun  – Traduit de l’anglais vers le français par Nocta
+ Travail de vérification par Yukomin

Dès que j’ouvris les yeux, je ne pus m’empêcher de m’exclamer avec admiration : « Comme le ciel est bleu ! »

Je restai paresseusement allongé pendant un moment, m’émerveillant devant l’étendue de ciel azur que j’avais sous les yeux. Quand je me mis enfin debout avec une certaine réticence, j’observai avec curiosité mes alentours et mordis mon index, perplexe. « Où diable est-ce que je me trouve ? »

Ouah, il y a même des mouettes ici ! Agréablement surpris, je les suivis du regard alors qu’une volée entière de mouettes passait devant moi… Hein ? Est-ce que c’est une voile ? Je n’en ai jamais vu une aussi grande auparavant… Cette chose sous mes pieds, est-ce que c’est ce qui est appelé un « pont » ?

Hébété, je marchai jusqu’à la rampe du navire et contemplai l’horizon.

Que cet océan est bleu, et il y a même un vent marin au goût de sel qui souffle par ici. Oh oh, c’est tellement confortable, pensais-je, affichant pendant dix bonnes secondes un large sourire béat, puis une prise de conscience me frappa… Attendez un instant ! Je regardai à gauche puis à droite. Mon dieu ! C’est un océan bleu qui s’étend à perte de vue. Où est passée ma terre adorée ? Pourquoi je suis sur un bateau ? Vers où est-ce que je me dirige ?

Ne panique pas, ne panique pas ! J’essayai de me calmer. Il doit y avoir une certaine raison quant à ma présence ici.

Je tentai de me rappeler de ce qui s’était passé. Je me souviens que j’étais en train de boire avec Nan Gong Zui et Kong Kong ; l’alcool me brûlait alors qu’il descendait le long de ma gorge et il était très difficile à boire… et ensuite ? Je pris ma tête dans mes mains et réfléchis autant que je le pouvais, mais je ne parvenais simplement pas à me souvenir de quoi que ce soit. Mais qu’est-ce qui s’est passé exactement après ça ?

Soudainement, j’aperçu quelqu’un du coin de l’œil. Je me précipitai vers lui et le saisi par le bras. « Excusez-moi monsieur, mais pourriez-vous me dire quelle est la destination de ce bateau, s’il-vous-plaît ? » demandai-je avec inquiétude.

« Ce navire est l’Étoile de l’Océan, qui vogue du Continent Central jusqu’au Continent de l’Est. Tu ne le savais pas ? » L’homme, qui ressemblait à un marin, affichait une expression interrogative tout en me répondant.

Le Continent de l’Est ? Je le fixai avec un regard vide. « Le Continent de l’Est ? Depuis quand Second Life a autant de continents ? »

« …Il y a un total de cinq continents dans ce monde : le Continent de l’Est, le Continent du Sud, du Nord, de l’Ouest et le Continent Central. Ça devrait être de la culture générale ! » Le marin me fixa comme si j’étais fou.

C’est donc ça ? « Dans ce cas, d’où est-ce que je viens ? »

« À en juger par le cap de ce navire, tu es probablement originaire du Continent Central non ? »

Je me frottai l’arrière du crâne, souriant bêtement. « Vous avez probablement raison ! » m’exclamai-je.

« Comment je fais pour revenir sur le Continent Central ? » Bien que voyager à bord d’un navire soit une expérience assez intéressante, mes coéquipiers d’Odd Squad me passeront définitivement un savon si je ne me dépêche pas d’aller chercher la Team Rose. 

« Tu pourras prendre un autre navire pour rentrer quand on atteindra le Continent de l’Est. »

« Dans ce cas, combien de temps ça va prendre avant que nous atteignions le Contient Est ? »

« Probablement encore cinq jours ou quelque chose comme ça. Je ne peux pas continuer de discuter avec toi ; j’ai du travail à faire. » Le marin s’en alla, marmonnant pour lui-même : « quel type bizarre ; le prix du ticket d’embarquement est suffisamment cher, et pourtant il veut rentrer avant même d’avoir atteint le Continent de l’Est… »

Une seconde !

« Cinq jours, puis en incluant le voyage de retour, cela me prendra dix jours au total ? » J’ai envie de pleurer, ce sera un miracle si je ne me fais pas réprimander à mort cette fois.

Je soupirai. « J’imagine que, avant tout, je ferais aussi bien de prévenir mes coéquipiers. »

« Les gars, j’ai quelque chose à dire à tout le monde … » Pourquoi est-ce qu’ils ne me répondent pas ?

« Appel à Odd Squad, appel à Odd Squad… » Toujours aucune réponse de leur part ? C’est impossible ! Ne devrait-il pas y avoir ne serait-ce qu’une personne en ligne à cette heure ? Je commençai à paniquer, et de nouveau j’empoignai hâtivement le marin. « Monsieur, pourquoi est-ce que je ne peux pas contacter mes coéquipiers par le système de message ? »

Ayant été stoppé de force, le marin me demanda avec exaspération : « Où se trouvent tes coéquipiers ? »

« Sur le Continent Central », répondis-je docilement.

« Les joueurs sur différents continents ne peuvent pas utiliser le réseau de MP pour communiquer entre eux ; ceci inclut aussi bien le canal de l’équipe. Tant que tu seras en mer, tu ne peux envoyer de MP qu’aux autres joueurs qui sont aussi à bord du navire. »

Ma mâchoire se décrocha sous le choc. « Je suis dans la merde jusqu’au cou cette fois. »

Il n’y avait rien d’autre que je puisse faire, cependant, aussi je m’assis simplement à bord du navire, tendu. Au début, je pouvais toujours regarder le ciel bleu et l’océan, mais je devins presque fou d’ennui. Le marin m’a dit que c’est la saison morte en ce moment, avec très peu de joueurs prenant le bateau, sans parler de ceux qui mettent les voiles aux petites heures avant l’aube, donc je suis le seul joueur à bord de ce navire, aaaaaaah !

Je roulai en avant, en arrière, sur le côté… Je m’eeeeeennuuuuui ! Mon dieu ! Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Même le marin PNJ est parti se cacher après que je l’aie autant ennuyé, en plus il n’y a personne avec qui parler. Je mis ma tête entre mes genoux plaintivement, mes yeux rougis par des larmes naissantes. « Ouuuin, Lolidragon, Grand frère Wolf, Gui, Doll et belle-sœur Yu Lian, vous me manquez tellement, ouuuiiiiin ! » Je ne réalisais que maintenant à quel point je me sentais seul lorsque les membres d’Odd Squad n’étaient pas dans les parages.

« Maman, pourquoi tu pleures-pleures ? » Une voix d’enfant s’éleva de mon sac.

Je me figeai pendant un instant, puis j’ouvris rapidement mon sac. « MEATBUUUUUN ! »

Je sortis Meatbun et la serrai étroitement dans mes bras, l’arrosant de baisers, de pincements et de câlins. « J’avais oublié que je t’ai toujours. »    

« Maman, Meatbun-bun a mal-mal ! » Ma main s’était déchaînée dans un carnage, pinçant Meatbun partout et faisant tourner au rouge la peau du dit pain. Juste comme avant, Meatbun – qui avait peur de la douleur – se mit à pleurer, avec des larmes méga-énormes dégoulinant de ses yeux.

Ah ! Merde. Je m’empressai de consoler Meatbun d’une manière chaleureuse. Ce n’était pas très efficace cependant, et Meatbun finit quand même par pleurer comme deux robinets ouverts à fond. Ah ! C’est vraiment mauvais, j’ai bien peur d’être sur le point de devenir le premier joueur qui aura découvert si les navires des PNJs peuvent ou non couler. Tenant Meatbun dans mes mains en coupe, je penchai ma tête sur le côté et songeai, Hum, la situation n’est probablement pas aussi grave que ce que je pensais. Au moins, je sais comment faire la nage du petit chien.

 

 

« Bien que notre suzerain soit en voyage d’affaire, la ville a quand même besoin d’être gérée, donc pour commencer nous allons juste assigner chaque personne à un poste. Si Prince n’est pas satisfait avec les agencements quand il reviendra, nous pourrons redistribuer les postes. » Ugly Wolf baissa les yeux pour regarder les joueurs qui se tenaient devant lui. Malgré le fait que nous ne sachions pas où Prince s’est enfui, en premier lieu nous devons quand même faire en sorte que tout le monde s’installe ici ! J’espère seulement que personne ne sera insatisfait de son poste. Il poussa un soupir à cette pensée. Vraiment, où diable Prince est-il passé ?

« Faisons ça, alors », dit calmement Nan Gong Zui.

« Comme je ne connais pas vos domaines d’expertises, je vais d’abord assigner leurs postes à ceux dont je connais les compétences. Chefs d’équipes, s’il-vous-plaît, prévenez-moi si j’ai oublié quelqu’un. » Ugly Wolf commença à énumérer les noms avec sérieux. « Nan Gong Zui, Broken Sword, Wicked et moi serons dans le Ministère de la Défense, Yu Lian dans le Ministère des Finances. Gui et Lolidragon seront dans le Ministère de l’Agencement Territorial et superviseront respectivement les plans de la ville et les infrastructures militaires : comme poser des pièges autour de la ville. Lolidragon servira également dans le Ministère des Affaires Étrangères avec Doll. »

Nan Gong Zui sourit légèrement. « Je pense que je ne peux que prendre en charge l’entraînement des troupes. D’habitude, je laisse la tâche de trouver les mesures militaires et les stratégies de guerre entre les mains de White Bird ; c’est une experte dans ce domaine. »

Madame White Bird souleva ses sourcils et fit remarquer : « Une personne qui peut mener les troupes au combat et une personne avec le talent de dresser des stratégies et commander les batailles de loin ne sont pas souvent une seule et même personne. Je suggère que le Ministère de la Défense soit encore divisé en deux départements, un en charge des stratégies et l’autre en charge du commandement des troupes ; c’est à dire, avoir deux positions différentes : conseiller militaire et général. Cela rendra les choses plus claires pour tout le monde. »

Ugly Wolf considéra la chose pendant un moment, puis il répondit : « Ce que tu as dit me parait censé ; nous ferons ainsi. Nan Gong Zui, Broken Sword et Wicked seront chacun l’un des trois Généraux, alors que Madame White Bird et moi prendrons respectivement les rôles de Conseiller de la Gauche et de la Droite. Y a-t-il d’autres questions concernant le Ministère de la Défense ? »

Voyant que personne n’avait d’autres opinions sur ce sujet, Ugly Wolf  poursuivit avec le sujet suivant. « Pour ce qui est du Ministère des Finances, je n’ai vraiment aucune idée de qui d’autre a de l’expérience dans ce domaine à part Yu Lian de mon équipe, aussi puis-je vous demander si d’autres équipes ont des experts sur ce terrain ? »

« Mon équipe recommande Rose », annonça Broken Sword, et tout le monde dans la Team Rose sourit à Rose alors qu’il ajoutait : « Rose n’est pas une experte ordinaire dans ce domaine ; elle est pratiquement la déesse de la gestion des finances ! »

« Je souhaiterais rejoindre le Ministère des Finances. Je ne suis pas non plus une experte ordinaire quand il s’agit de superviser l’argent », déclara Ice Phoenix avec un sourire confiant alors que les membres des Lames Vertueuses hochaient frénétiquement leurs têtes pour montrer leur accord.

Ugly Wolf hocha sa tête joyeusement. « C’est très bien, Yu Lian n’aura pas à gérer tout seule le Ministère de Finance dans ce cas. »

« Ensuite, à part Gui et Lolidragon qui ont été assignés au Ministère de l’Agencement Territorial, j’espère que tous les voleurs pourront aider Lolidragon à installer les pièges. Après tout, cette ville est simplement trop grande, et il sera impossible de ne dépendre que de Lolidragon pour cela. » Ugly Wolf regarda les voleurs qui étaient présents, et Playboy Lord et Kong Kong acquiescèrent tous les deux.

« Y a-t-il quelqu’un ici qui s’y connaisse en urbanisme ou en supervision du processus de construction ? » demanda Ugly Wolf en fronçant les sourcils.

Fairsky fit la moue pendant un instant puis répondit à contrecœur : « Je m’y connais, mais je ne veux pas travailler avec lui. » Elle lança un regard féroce à Gui.

« Tu ne devrais pas mélanger tes affaires privées avec le travail, Fairsky », réprimanda sévèrement Broken Sword.

« Je suis désolée », répondit Fairsky avec une expression coupable. « Dans ce cas, je vais me joindre au département d’urbanisme et faire de mon mieux pour aider Gui. »

« Alors tout ce qu’il reste c’est le Ministère des Affaires Étrangères. Y a-t-il quelqu’un qui veuille aider Doll et Lolidragon ? » demanda Ugly Wolf.

Lolidragon dit avec un sourire : « Je recommande Heartless Wind. »

Heartless Wind rétorqua : « Pff. Pourquoi est-ce que je devrais me joindre au Ministère des Affaires Étrangères ? Surtout si tu en fais partie. »

« Oh, est-ce possible que le grand héros Heartless Wind soit incapable de faire la distinction entre ses affaires privées et son travail ? A-t-il l’intention de gâcher ses compétences de langage et de laisser de la moisissure pousser dessus à la place ? » demanda Lolidragon de façon caustique. « Ou a-t-il peur que ses prouesses ne perdent face aux miennes, et a-t-il ainsi décidé qu’il ferait aussi bien de ne pas rejoindre le Ministère ? »

Heartless Wind grinça des dents avec haine. « Moi ? Perdre contre toi ? Je vais plus que certainement rejoindre le Ministère des Affaires Étrangères, et alors tu pourras voir par toi-même qui est le vrai expert en diplomatie ».

Ce tour-ci, la victoire revient à Lolidragon ! pensèrent toutes les personnes présentes.

« Dans ce cas, nous suivrons ces placements pour le moment ! » Ugly Wolf termina la charte du personnel avec satisfaction. « Ensuite, nous devons de parler de la question des Lames Vertueuses. Bien que la ville soit actuellement protégée par les administrateurs du jeu, nous devrons très bientôt endosser cette responsabilité par nous-mêmes. Comme tout le monde le sait, il y a d’innombrables joueurs qui convoitent notre ville, aussi nous devons accroître rapidement le nombre de joueurs dans nos forces et décider de la méthode pour les gérer. »

Ugly Wolf dévisagea Nan Gong Zui, le regardant dans les yeux honnêtement. « Je vais le dire sans détour. Une ville ne peut pas avoir deux seigneurs, et il semble que la totalité de notre défense militaire dépende des Lames Vertueuses. Nan Gong, es-tu certain que tu es prêt à volontairement laisser ton propre groupe servir Prince, que tu veuilles être le subordonné de Prince ? »

Nan Gong Zui fixa Ugly Wolf, une résolution limpide dans ses yeux, et il répondit clairement : « Si Prince était ici, je pourrais m’agenouiller et lui jurer mon allégeance devant tous les membres des Lames Vertueuses. »

« Je ne suis vraiment pas un bon chef. J’ai toujours su depuis le début que je ne possédais pas l’aura d’un dirigeant », expliqua lentement Nan Gong Zui. « Plutôt que de laisser les Lames Vertueuses demeurer un groupe ordinaire sous mon commandement, je préférerais de loin trouver un meilleur chef que moi pour les diriger. Et à présent, j’en ai trouvé un. »

« Ce type, Prince… Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours pensé que la vue de son sourire donnait aux gens une sorte de sentiment vraiment confortable », dit Broken Sword avec un large sourire. « J’ai vraiment envie de le voir debout sur les murs de la cité, rigolant avec ce rire sauvage et arrogant qui est le sien. »

Legolas répliqua nonchalamment : « Vraiment ? J’ai toujours pensé que ce type, Prince, est en quelque sorte un idiot… aussi longtemps que tu es son ami, il te fera confiance sans aucune hésitation, et il sera même prêt à donner sa vie pour toi. » Alors que Legolas finissait de parler, toutefois, il y avait un léger sourire sur son visage.

« Sa danse de l’épée est un véritable festin à la fois pour les yeux et le cœur », renchérit Kong Kon en secouant sa tête avec un soupir d’admiration.

Heartless Wind ajouta avec gêne : « Même s’il y a eu quelques frictions entre nous par le passé, ses prouesses guerrières sont vraiment assez impressionnantes. »

« Très bien, très bien, tout le monde, s’il-vous-plaît, arrêtez de chanter les louanges de Prince. Autrement, même s’il n’est pas là, je pense qu’il va attraper la grosse tête. » Lolidragon interrompit précipitamment leurs compliments. Soupir ! Un mal de tête apparaissait alors qu’elle pensait, Si Prince ne se montre pas avec une image qui est à la hauteur de leurs attentes quand il reviendra, nous aurons de gros problème.

Ugly Wolf lui aussi ne savait pas trop s’il devait rire ou pleurer. « Dans tous les cas, faisons en sorte que le développement de la Cité de l’Infini soit bien mis en route avant que Prince ne rentre. »

« Pas de problèmes ! » Ils étaient tous remplis de confiance, prêt à démontrer leurs capacités à leur fier, puissant et inébranlable suzerain…

 

 

J’étais à quatre pattes, frottant, frottant et frottant le sol. Ahhhhhhhh.….

« Comment j’étais supposé savoir que le ticket pour ce bateau serait aussi cher, et qu’il coûterait en vérité cinq mille pièces de cristal et trois pièces d’or ? Je n’avais que cinq milles pièces de cristal, trois pièces d’or et dix pièces de bronze. Comment j’aurais pu savoir que je n’aurais pas assez pour dîner ? Pour oser me forcer, moi, le seul joueur sur ce navire, à récurer le sol comme paiement, ils sont tout simplement sans cœur », marmonnai-je à moi-même tandis que je récurais le sol. « Soupir, Meatbun, pourquoi est-ce que tu n’as pas de bras ? Autrement tu pourrais m’aider à laver le plancher. »

Meatbun, qui était assis sagement sur ma tête depuis le début, n’arrivait pas à comprendre de quoi je parlais, aussi il ne pouvait que continuer de me donner la même réponse : « Oui, Maman. »

Je frottai, je frottai… Attendez une seconde. Pas d’argent ? Le ticket pour le retour doit être acheté, n’est-ce pas ? C’est. Vraiment. MAUVAIS !

Mon corps faiblit comme de la gelée. Cinq milles pièces de cristal ! C’est la quantité que j’avais mise de côté depuis le moment où j’avais commencé à jouer jusqu’à maintenant. J’ai bien donné une partie de mon argent à l’équipe, mais ça me prendra quand même beaucoup de temps pour gagner cinq milles pièces de cristal… Qu’est-ce que je vais faire ? Ça veut essentiellement dire que je ne pourrai pas rentrer avant un très long moment. En plus, je ne peux pas envoyer de message à mes amis ; ils sont probablement très inquiets pour moi.

« Hé, on est arrivé au Continent de l’Est », cria le marin.

Je le regardai, hébété. « Monsieur, n’y a-t-il pas un autre moyen pour se procurer un ticket de croisière que de l’acheter ? »

« Non ! »

Abasourdi, je fus chassé du navire. Abasourdis, je me tins au milieu du port inconnu. Seuls les regards épris d’amour dirigés vers moi m’étaient familiers. On dirait que mon visage est également plutôt populaire ici sur le Continent de l’Est ; ne me dites pas que je vais devoir vendre mon corps pour gagner de l’argent ?

« Grrrrrrr », gronda mon estomac. J’ai tellement faim. Je veux manger, pensais-je. Serrant mon estomac, je me souvins que je n’avais pas une seule pièce sur moi, et immédiatement mon corps entier devint à nouveau aussi faible que de la gelée. On dirait que je vais mourir de faim avant même d’avoir eu le temps de vendre mon corps pour de l’argent !

Incapable d’endurer le grondement insistant de mon ventre plus longtemps, je pris ma décision. « C’est l’heure d’aller chasser ! » m’exclamais-je, mais… de quel côté est la forêt… ?

Après avoir réfléchi un moment, je compris que n’importe quel endroit où il y avait des arbres devait être une forêt. À cet instant, j’avais tellement faim que je m’étais presque transformé en cadavre, ce fut donc avec impatience que je me précipitai vers la forêt. Comme prévu, là-bas je trouvai mes adorables petits loups…

 

 

« Meatbun, je n’ai pas de chignon de pain pour toi pour le moment, donc essaie juste de manger un peu de viande de loup ! » J’enfournai de la viande de loup dans la petite bouche de Meatbun tout en en dévorant moi-même.

Des larmes s’accumulèrent dans les yeux de Meatbun, et il mâcha la viande de loup à contrecœur. « C’est pas bon, Maman. »

« Vraiment ? Je trouve que c’est délicieux ! » N’importe quoi aura bon goût quand vous êtes sur le point de mourir de faim, pensais-je. J’avalai le dernier morceau de la viande de loup coriace avec contentement, puis je m’allongeai dans l’herbe sur les rives du lac, frottant mon ventre, satisfait.

Comment est-ce que je vais faire pour contacter mes coéquipiers ? Je me sentis troublé. C’est bien dommage que Lolidragon ne soit pas là pour répondre à mes questions ; ce n’est que maintenant que je réalise à quel point elle est vraiment utile… « Je suis donc finalement obligé de ne compter que sur moi-même ? » remarquai-je à haute voix avec tristesse.

J’observai les nuages dans le ciel alors qu’ils filaient au-dessus de moi, me sentant à la fois un peu abattu, un peu triste, et un peu perdu. Fermant les yeux, je marmonnai : « Je n’aime pas cette impression d’être séparé de tous les autres. »

Mes yeux s’ouvrirent brusquement. Je sautai sur mes pieds et rugis vers le ciel : « JE VEUX RENTRER ! »

« On prend le bateau maintenant, Maman ? » demanda joyeusement Meatbun.

« …Oui, nous pourrons prendre ce bateau une fois que j’aurai gagné jusqu’à la dernière de ces cinq milles pièces de cristal », répondis-je. En premier lieu, je devrais aller tuer des monstres pour obtenir de l’argent. Quant à vendre mon corps… nous en reparlerons quand je n’aurai vraiment plus d’autres choix !

Je vais affronter des ennemis puissants, pensais-je. De cette façon, je gagnerai de l’argent plus vite. Je vérifiai le contenu de mon sac. Voyant qu’il me restait quelques potions de soin à l’intérieur, mon esprit s’apaisa, et je commençai à m’enfoncer davantage dans les profondeurs de la forêt. Alors que mon entourage devenait de plus en plus sombre, je posai prudemment ma main sur la garde de mon dao pour que je puisse le dégainer au moindre avertissement.

Il y a du mouvement dans les arbres ! Mes pas ralentirent jusqu’à s’arrêter. Observant la clairière devant moi, je pouvais apercevoir les silhouettes d’un certain nombre de monstres. Un sourire s’étira sur mon visage, et je dégainai mon Dao Noir. On dirait que je vais pouvoir retourner auprès de mon équipe rapidement.

 

 

Jour Deux…

Je déchiquetai deux monstres d’un coup d’épée, puis je rengainai mon dao. « C’est le monstre numéro… ? »

« C’est le cinq cent cinquième », répondit Meatbun scrupuleusement.

J’expirai. « Combien de pièces d’or nous avons ? »

Meatbun tourna son petit corps blanc et potelé et, avec un certain effort, se fraya un chemin dans ma sacoche. Après un moment, ce petit corps blanc et potelé sortit en se tortillant. « Cent trente-cinq piè-pièces d’or, Maman. »

« Hum, je me suis habitué au type de monstres qu’il y a ici sur le Continent de l’Est, et en plus j’ai aussi suffisamment d’argent pour acheter des potions de soin et de mana, donc je devrais pouvoir m’aventurer davantage dans les profondeurs. » Je regardai la vallée escarpée au loin et me demandai, Est-ce que je devrais aller là-bas pour chercher des monstres avec des niveaux plus élevés ? Ceux qui ont un niveau élevé ont plus de chance de laisser tomber des objets rares. Si je peux obtenir plusieurs items rares, je serais peut-être même capable de rentrer immédiatement.

« Bien ! Prépare-toi, Meatbun. Une fois que tu auras utilisé Libération de l’Arôme, il se pourrait que nous rencontrions un boss ! » J’étais plein d’entrain.

« Meatbun-bun est prêt ! » Le petit visage de Meatbun affichait une détermination enfantine. C’est tellement adorable !

Après que j’eus placé Meatbun au sommet de ma tête, je me mis en route vers la vallée inconnue. Tandis que je marchais, les environs s’assombrirent, et il y avait même des rafales d’un vent glacial et sinistre de temps en temps… Il fait tellement froid, pensai-je. Mes dents claquaient, et je n’eus pas d’autres choix que de sortir un manteau, qui n’avait pas servi depuis longtemps, de mon sac et de l’enfiler. Quand j’eus plus chaud, je recommençai à marcher vers ma destination.   

« À l’aiiiiide… » Un appel à l’aide retentit soudainement. Je me pétrifiai l’espace d’une seconde, puis je me mis à courir pour aller secourir cette personne.

Quand j’arrivai sur place, je vis une fille poursuivie par cinq ou six Squelettes de Flammes… Étrange, pourquoi est-ce que cette scène me semble familière ? Je m’arrêtai pour réfléchir. Ne me dites pas qu’il s’agit encore d’une autre nécromancienne qui a été effrayée par ses propres sous-fifres squelettes ?

« Tiens bon, Jing ! Je vais te sauver dès que j’aurai bu quelques potions. » La voix masculine provenait de derrière la fille.   

La fille gémit : « Dépêche-toi, Yun, je vais mourir ! »

Jing ? Yun ? Pourquoi ces noms me semblent un peu familiers ? Je me replongeai de nouveau dans mes pensées…

Juste à ce moment-là, la fille sembla m’avoir aperçu. « À l’aide, je t’en supplie aide-nous à tuer ces squelettes ! » s’exclama-t-elle.  

Ce visage appartient à Lü Jing… ma meilleure amie dans la vie réelle. Mon dieu, Yun ? Ne me dites pas que c’est Gu Yun Fei ? Je redressai la tête pour regarder le jeune homme derrière elle. Pas d’erreur à ce sujet ! C’est vraiment Yun, pensai-je, restant planté sur place à cause de ma stupéfaction. Alors, Jing et Yun étaient sur le Continent de l’Est, et nous nous rencontrons par pure coïncidence ; on dirait que ma « bonne étoile » ne m’a pas lâché.

« Je t’en supplie, est-ce que tu pourrais me sauver ?  » Les yeux de Jing brillaient de larmes contenues alors qu’elle courait vers moi telle une demoiselle en détresse.

« Oh… » répondis-je un peu hébété. J’attrapai Jing et la tirai derrière moi. Dégainant mon Dao Noir, je me baissai rapidement et, d’un coup bas, je coupai les deux pieds du squelette. Contre le suivant, je le scindai simplement en deux, puis je séparai le crâne du premier squelette du reste de son corps avec une entaille inversée… J’ai depuis longtemps été formé par Doll à affronter des monstres comme les Squelettes de Flamme, au point où je me bats presque juste avec mes réflexes, et où je ne fais qu’une bouchée d’un seul squelette. Avant même que Yun ne soit arrivé en courant pour aider, j’avais déjà expédié les cinq Squelettes de Flammes avec une grande aisance.

« Nom d’un… tu es vraiment fort. » dit Yun en me regardant, bouche bée.

Est-ce que je devrais répondre quelque chose ? Est-ce qu’ils vont se rendre compte que je suis Feng Lan ? Je me sentais un peu hésitant.

« Tu es vraiment extrêmement fort, pas comme nous deux qui sommes vraiment faibles… » Il y avait une trace de tristesse dans l’expression de Jing, et elle poussa même un soupir.

Tu peux garder ton numéro de fragilité – que tu utilises pour envoyer les gens à leur mort sans aucune intention de payer avec ta propre vie – pour quelqu’un d’autre, Jing ! Contre moi, ta meilleure amie Feng Lan, ce tour est complètement sans effet !

Je gloussai intérieurement. À propos de ma meilleure amie, Jing, je la connais trop bien. Jing ressemble peut-être à une Lin Dai Yu1 délicate et frêle à la surface, mais… en réalité c’est en fait une experte de Taekwondo qui n’a pas son égal.

Yun, lui aussi, soupira doucement. « C’est entièrement de ma faute. Je ne peux même pas protéger une amie parce que mon niveau est trop bas. »

« Ne dis pas ça, Yun. Je te suis déjà très reconnaissante de bien vouloir m’aider à monter de niveaux », affirma Jing en regardant Yun avec « reconnaissance ». « Soupir, je souhaiterais vraiment qu’un expert nous vienne en aide pour notre entraînement. »

« C’est fâcheux, mais pourquoi un expert accepterait-il d’aider de parfaits étrangers comme nous ? » répliqua Yun avec une expression abattue.

Une fois encore, Jing me fixa timidement. « Nous vous sommes plus que reconnaissants pour avoir sauvé nos vies, Grand frère Expert. Je m’appelle Lü Jing, et voici mon ami Yun Fei. Pouvons-nous demander à Grand-Frère quel est son nom ?  »

Je pouvais sentir une sensation de picotement sur mon cuir chevelu alors que j’étais amadoué par Jing. À chaque fois que Jing cajole quelqu’un, cette personne connait inévitablement un sort horrible et indicible.

Après que j’eus échoué à répondre pendant un moment, les yeux de Jing se brouillèrent de larmes. « Se pourrait-il que Grand frère ne veuille même pas donner son nom à Jing ?  »

Que devrais-je faire ? Pensais-je, paniqué. Devrais-je leur dire que je suis Prince ? Mais Yun semble en savoir beaucoup sur Prince ; il a probablement découvert que Prince est sur le Continent Central avant même que moi je le sache. Comment je vais leur expliquer les raisons de ma présence sur le Continent de l’Est, et spécialement quand je n’en connais pas la raison moi-même !?

« Jing, puisque Grand frère n’est pas disposé à nous donner son nom, il est clair qu’il n’a aucun intérêt pour du menu fretin dans notre genre, alors arrêtons de rendre les choses difficiles pour Grand frère », déclara Yun avec indignation.

Dans ce cas, arrête de m’appeler « Grand Frère »… pensai-je, exaspéré.

« Mais… Soupir ! Je croyais que nous avions enfin trouvé un Grand frère qui soit un combattant puissant, un homme de parole, et une personne juste, et qu’alors Grand frère et moi nous … » Le rougissement qui avait recouvert les joues de Jing et l’expression d’adoration sur son visage laissèrent soudainement la place à une incomparable déception, et sa voix prit une intonation choquée. « Puisque Grand frère dédaigne Jing, alors, dans ce cas, dans ce cas… »

« Ne sois pas déçue, Jing. Je suis sûr que Grand frère  ne voulait pas te blesser. Il doit sans doute avoir une affaire pressante dont il doive s’occuper, autrement comment pourrait-il possiblement nous abandonner derrière lui… et tout particulièrement une beauté aussi adorable que toi ! » la consola Yun. À ses côtés, Jing continuait à maintenir sa façade de délicate et fragile jeune femme.

*Transpire* Je comprends enfin ce qu’ils essaient d’accomplir, pensai-je. Ils essaient d’utiliser la beauté de Jing pour leurrer ce « Grand frère vétéran » afin qu’il les entraîne tous les deux !

Comme nous sommes de très bons amis, en principe, je devrais les aider avec leur entraînement. Cependant, je suis dans une situation plutôt inhabituelle en ce moment. Non seulement je redoute qu’ils ne découvrent que je suis Feng Lan, mais en plus j’ai aussi peur qu’ils se rendent compte que je suis Prince. Comment je suis censé les aider dans une situation pareille ? Je poussai un soupir d’impuissance.

« Pourquoi soupires-tu, Grand-frère ? » me demanda Jing, de l’inquiétude perçant dans sa voix.

Je la regardai dans les yeux, qui étaient remplis de sollicitude, et songeai, Bien que je ne puisse vraiment pas dire si elle se fait réellement du souci pour moi ou si elle fait semblant, je me sens quand même un peu touché… Oh oublions tout ça ; Je vais simplement les aider ! Après tout, je ne leur ai jamais consacré de temps depuis que nous avons commencé à jouer à Second Life, et ils ne s’en sont jamais plaint de leur côté. Si je continue à refuser de les aider, je crains de me sentir vraiment coupable.

Ayant pris ma décision, je toussai deux ou trois fois. Imitant l’attitude d’un Grand frère vétéran, je leurs dis : « Ne demandez point mon nom, n’interférez pas avec mes affaires ; suivez-moi si vous le désirez ! »

En écoutant intensément, je pus entendre Yun se murmurer à lui-même : « Ah ! … C’est vraiment un vétéran ! »

Alors que je marchais, je me souvins subitement, Comment je suis censé les guider quand je ne connais toujours pas leurs classes et leurs niveaux ?

« Vos niveaux ? Classes ? »  Je lançai deux questions aux deux personnes qui me suivaient de près.

Yun se présenta avec enthousiasme : « Grand-frère, je m’appelle Yun Fei. Je me trouve au niveau quarante-cinq, et je suis un humain de la classe du Maître des Barrières2. »

« Le nom de petite sœur est Lü Jing. Je suis au niveau trente, et une Exorciste3 humaine », ajouta Jing.

Une Exorciste ? Un Maître des Barrières ? C’est quels genres de classes ça ? Pourquoi est-ce que je n’en ai jamais entendu parler auparavant ? Mes pas ralentirent puis s’arrêtèrent, et grattant mon visage, je n’eus d’autres choix que d’admettre mon ignorance et de demander : « S’il-vous-plaît, expliquez-moi vos classes. »

Yun afficha un grand sourire tout en me répondant : « Les Maîtres des Barrières sont assez rares, donc Grand frère ne connaît probablement pas bien cette classe ! Comme le nom le suggère, le travail principal d’un Maître des Barrières est de créer des barrières. Les barrières ont une multitude d’usages ; par exemple, la barrière la plus simple est la Barrière Plate, qui peut bloquer une attaque de front. Certaines barrières peuvent même faire refléter les attaques, comme la capacité Voile Miroir. Je peux créer alternativement des barrières tridimensionnelles, qui infligent tout un tas de problèmes de statut sur les joueurs ou les monstres à l’intérieur de la barrière. Par exemple, je peux lancer Barrière Fragilisante, qui réduira les dégâts des attaques, ou je peux utiliser Barrière de Ralentissement pour réduire la vitesse des monstres. »

Je hochai la tête ; sa classe était en quelque sorte comme celle de Gui dans le sens où elles étaient toutes les deux des classes de soutient. « Et tes capacités offensives ? »

« Les Maîtres des Barrières n’ont aucune aptitude offensive », annonça Yun sans perdre son sourire.

Aucune attaque ? Je restai stupéfait un long moment. Pas étonnant que Yun monte de niveau si lentement ; tu ne peux pas t’entraîner tout seul si tu n’as aucune capacité offensive ! C’est étrange, il ne peut pas s’entraîner tout seul ? Alors Yun doit avoir une équipe ! Mais je ne l’ai jamais entendu la mentionner auparavant… Je fronçai mes sourcils. « Ne dois-tu pas retourner auprès de ton équipe ? »

« Je n’ai pas d’équipe. » Yun rit, embarrassé, et expliqua : « La plupart des joueurs ne comprennent pas vraiment la classe du Maître des Barrières. Et comme ils entendent dire que mes capacités ne tournent qu’autour de la création de barrières protectrices, ils préfèrent plutôt se trouver un magicien. En plus de ça, mon niveau n’est pas très élevé, donc il y a des limites à l’efficacité de mes barrières, ce qui est la raison pour laquelle je n’ai toujours pas trouvé d’équipe jusqu’à présent. »

Pas étonnant que Yun, qui est un tel monstre de l’entraînement, ne soit encore qu’au niveau quarante-cinq, réalisai-je. Je ne peux vraiment pas imaginer combien de temps ça a bien pu lui prendre pour monter jusqu’à un tel niveau. Un sentiment lourd grandit dans ma poitrine dès que je me mis à penser à comment, moi, sa meilleure amie, je n’avais jamais pensé à l’aider. Il est temps que je fasse de mon mieux pour aider Yun, pensais-je.

« Grand frère devrait mieux connaître la classe de l’Exorciste », dit Jing avec un sourire. « Les Exorcistes utilisent principalement des papiers Fu 4pour lancer toutes sortes de sorts. »

Un Exorciste ? Je pensais qu’un exorciste utiliserait une cloche pour diriger des zombies… D’après les explications de Jing, ça ne semble pas différent d’un mage… Je continuai à marcher avec ma tête remplie de questions. Cependant, j’en savais suffisamment pour comprendre que Jing pouvait lancer des sorts et que Yun appartenait à une classe de soutient, aussi j’arrêtai de leur poser des questions, et à la place je me mis à réfléchir intensément. Quel serait le meilleur type de monstre pour nous servir d’entraînement ? C’est mauvais, je ne connais pas bien les monstres du Continent de l’Est. Quel genre de monstre devrions-nous combattre exactement ?

Tout à coup, le sourire de Yun se fit particulièrement servile : « Grand frère, ton petit frère pourrait-il se montrer grossier et proposer un bon endroit pour s’entraîner ? »

Je m’arrêtai dans mon élan. La suggestion de Yun venait juste de résoudre mon dilemme. « Parle. »

« Nous pouvons nous entraîner contre des démons mineurs. Ils donnent beaucoup d’expérience et ont de fortes probabilités de laisser tomber des trésors. En plus, il y a un grand nombre de quêtes qui sont en lien avec eux. Ils sont très bien pour monter de niveau, obtenir de l’équipement, et gagner de l’argent ! » affirma Yun avec excitation, avant que de l’embarras n’apparaisse sur son visage. « Mais, un joueur vétéran comme Grand frère n’a probablement pas besoin d’argent. »

Il se pourrait que je ne manque pas d’argent, mais il me manque un billet de croisière qui coûte cinq milles pièces de cristal.

« Je me demande vraiment quand nous aurons enfin assez d’argent. Pourquoi est-ce que le ticket pour le navire qui se rend au Continent Central est si cher ? » se lamenta Jing avec un soupir las.

J’étais stupéfait. Comment Jing sait-elle que j’ai besoin d’argent pour le billet de croisière ?

Yun et Jing avaient tous les deux l’air embarrassé. « Grand frère, en fait nous essayons de mettre assez d’argent de côté pour prendre le bateau à destination du Continent Central. Nous avons l’intention d’aller retrouver nos amis qui se trouvent là-bas », expliqua Yun.

Ah, donc je les ai mal compris. On dirait que Yun et Jing prévoient vraiment d’aller rendre visite au professeur Min Gui Wen et à Prince… de venir me rendre visite à moi ?

« Vous n’avez nul besoin d’y aller ; je suis déjà là, juste sous vos yeux. » Je ne pus m’empêcher de marmonner tout seul.

« Pardon ? » Jing, qui avait une ouïe aiguisée, s’enquit, perplexe.

Je m’empressai de me racler la gorge.  « Rien du tout. »

« Oh. » Jing me lança un regard soupçonneux.

« Allons-y, allons tuer des démons mineurs ! » dis-je, me dépêchant de changer de sujet. « Pour commencer, allons obtenir les quêtes. »

« Très bien Grand frère », me répondit joyeusement Yun, mais… en tant qu’une de ses meilleurs amis, même avec la capuche de mon manteau qui obstruait mon regard, je pouvais toujours dire qu’il y avait quelque chose d’anormal avec ce sourire bien trop lumineux affiché sur son visage. J’ai un mauvais pressentiment à propos de tout ça … Je ne suis tout de même pas sur le point de mourir des mains de mes propres meilleurs amis, pas vrai ?

 

 

Je me tenais en silence devant la Guilde des Aventuriers de la Ville du Tigre Blanc, attendant que les deux personnes qui m’avaient amené dans cette ville eussent fini d’obtenir leurs quêtes. Par chance, il y avait une immense carte du Continent de l’Est accrochée au mur extérieur de la Guilde des Aventuriers, aussi je pus enfin découvrir la géographie du continent qui se trouvait actuellement sous mes pieds. Je pense que voir ou non la carte ne fait aucune différence par contre, pensais-je. Après tout, j’arrive à me perdre et à atterrir à la Cité de l’Étoile alors que j’essayais en fait de me rendre à la Cité de la Lune, aussi comment je pourrais possiblement espérer qu’une carte à elle seule me permette d’aller visiter librement le Continent de l’Est ?

Je relevai la tête et jetai un regard désinvolte à la carte. Le Continent de l’Est, comme son nom l’indique, est un continent à l’est du Continent Central. Il y a quatre villes contrôlées par des admins ici, et elles sont situées aux quatre points cardinaux : à l’est, le Dragon Vert ; à l’ouest, le Tigre Blanc ; au sud, le Phénix Rouge ; au nord, la Tortue Noire. Ce continent donne vraiment une impression orientale. Ce n’est pas étonnant que même les classes soient extrêmement orientalisées elles aussi ; même la nourriture est chinoise !

Sous la capuche de mon manteau, j’étais occupé à  mâcher les xiaolongtangbao5 que je venais tout juste d’acheter. J’achèterai des wontons à la sauce au chili6 plus tard, décidai-je.

« Grand frère, nous avons obtenu les quêtes ! » La voix claire de Yun retentit.

Heiiin ? Je n’aurai pas le temps d’acheter mes wontons, mince !

« Pour remercier Grand frère de nous aider, est-ce que Grand frère accepterait de laisser Yun Fei et Lü Jing lui offrir un repas au restaurant ? » s’inquit Yun, son visage illuminé par la sincérité. Quant à moi, évidemment que je serais ravi qu’on m’offre un repas… Ah, mes wontons au chili, j’arrive !

 

 

Sur le chemin…

« Grand frère, est-ce que ça te conviendrait si nous dînons à la Maison Orientale7 ? »

« Grand frère, est-ce qu’il t’est vraiment impossible de nous donner ton nom ? Qu’allons-nous faire si nous sommes séparés pendant le voyage ? »

« Grand frère, ton manteau est vraiment élégant. J’imagine que tu dois aussi avoir le corps qui va avec ? Laisseras-tu ton petit frère y jeter juste un seul coup d’œil ? »

« Grand frère, est-ce que ton petit frère peut se montrer effronté pour oser te demander quelle est ta race ? Puisque tu es un guerrier aussi fort, je pense que tu dois appartenir à la race des humains, n’est-ce pas ? Ou serais-tu un homme-animal ? Mais ta carrure n’a pas l’air très costaude, donc je ne pense pas que tu en sois un. »

« Nous sommes presque arrivés à la Maison Orientale ; est-ce que Grand frère y a déjà mis les pieds auparavant ? Si tu n’y es jamais allé, j’imagine que le camp de base de Grand frère ne se trouve probablement pas dans la Ville du Tigre Blanc, pas vrai ? »

Du début à la fin de notre promenade, je n’avais pas prononcé le moindre mot.

« Nous sommes arrivés à la Maison Orientale, Grand frère », m’annonça Jing en souriant joyeusement tout en pointant un bâtiment rouge d’aspect traditionnel. « La nourriture et le vin de ce restaurant sont plutôt bons, surtout le vin. Leur vin Paisible Tranquillité  est tout particulièrement renommé dans la Ville du Tigre Blanc ! Grand frère, pourquoi est-ce que tu ne commanderais pas quelques plats principaux pour remplir ton estomac dans un premier temps, et ensuite tu pourrais commander des plats légers pour accompagner la Paisible Tranquillité. »

« Oui, tout à fait, on rencontre rarement un si bon Grand frère, son petit frère doit boire un verre en compagnie de Grand frère aujourd’hui », déclara Yun en riant de bon cœur.

Boire ? Qu’est-ce que je vais faire si, la prochaine fois que je me réveille, je me retrouve sur le Continent de l’Ouest ?

Dès que j’eus reçu le menu, je m’empressai de commander mes wontons au chili, en plus d’un tas d’autres plats qui avaient l’air délicieux. Enfin, je reposai le menu à contrecœur et j’attendis que mes plats appétissants soient servis.

« Ce sera tout, et amenez nous deux bouteilles de Paisible Tranquillité », demanda Yun au serveur.

Je regardai les plats être apportés un par un avec des yeux remplis d’anticipation. Même si je n’ai pas encore vu mes adorables wontons au chili, ce n’est pas une mauvaise idée d’attaquer les autres plats en premier, pensai-je. Ma main se leva, mes baguettes plongèrent, et une bouchée de nourriture qui sentait terriblement bonne fut délivrée dans ma bouche salivante. C’est une bonne chose que mon visage soit caché par ma capuche, autrement mon image de « Grand frère expert » aurait été complètement ruinée.

Yun prit ma coupe de vin et entreprit d’y verser la totalité d’une énorme bouteille de Paisible Tranquillité. « Grand frère, devrions-nous commencer à boire ?  »

Je ne me préoccupai pas de lui répondre. Avec de la nourriture si délicieuse devant moi, qu’est-ce que ça peut me faire que nous soyons meilleurs amis ? Je tendis une nouvelle fois mes griffes vers le plat de petits pains au fil d’argent…

Du sommet de ma tête s’éleva la voix enfantine de Meatbun. « Maman, Meatbun-bun veut aussi miamiam. »

Déconcertés, Jing et Yun regardèrent à gauche et à droite, cherchant l’origine de cette voix. Je me figeai ; j’avais presque entièrement oublié l’existence de Meatbun. On dirait que Meatbun s’est endormi sur ma tête, c’est pour ça qu’il est resté si silencieux tout ce temps ! Je saisi un petit pain au fil d’argent8, attrapai Meatbun et le plaçai sur mes genoux, puis j’enfournai le petit pain – qui était plus grand que Meatbun – dans sa bouche.  Pour finir, je fourrai Meatbun dans mon sac. Il s’est enfin tu, pensais-je, et je poussai un soupir de soulagement.

Bien sûr, la totalité de l’opération s’est déroulée sous le couvert de mon manteau. Manteau, oh manteau, tu es vraiment un outil indispensable pour qu’une personne puisse nourrir secrètement ses animaux de compagnie et maintenir son image !

« C’est étrange, j’aurais juré avoir entendu la voix d’un enfant à l’instant », fit remarquer Jing en fronçant les sourcils.

En entendant cela, je baissai la tête et m’absorbai dans la nourriture.

Me voyant attaquer les plats, Jing et Yun arrêtèrent de m’ennuyer et prirent leurs baguettes pour commencer à manger eux-aussi.

« Mais, ne serait-ce pas cette petite Jing ? » Une voix quelque peu agaçante parvint à mon oreille. Cette personne ne voit pas qu’elle me dérange en plein milieu de mon repas ? Je plissai les yeux et relevai la tête pour regarder…

Mon dieu, c’est l’image tellement, tellement classique du dandy vaniteux ! Il était un peu semblable à Fan, avec sa brillante armure dorée tape-à-l’œil, mais il n’avait pas une once de l’élégance ou de la divine sévérité de Fan. En plus de cela, ce casque incrusté de joyeux sur sa tête et cette cape rouge brodée de dragons qu’il portait rendait son apparence encore plus ridicule. Il n’y avait qu’un seul mot pour le décrire, et ce mot était… vulgaire !

C’est la première fois que je vois quelqu’un si vulgaire au point que même les cieux et la terre seraient choqués et que les démons eux-mêmes pleureraient. Je doute de produire un effet aussi burlesque même si je venais à porter des lingots d’or en guise de vêtements ! C’est vraiment dommage, parce que le physique de cette personne pourrait quand même être considéré comme plutôt beau, mais grâce à cette tenue, il donne juste l’impression d’être intolérablement vulgaire, soupir ! Je baissai la tête et continuai à dévorer la nourriture. Si je continue à le regarder, je crains que ma vue et mon goût ne subissent des dommages au-delà du réparable.  

Il y avait une expression aigrie sur le visage de Jing tandis qu’elle regardait le dandy vulgaire. Yun, lui aussi, n’était pas comme d’habitude et continua à manger en silence avec une expression glaciale sur son visage.

« Ma petite Jing, pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu mangeais ici à la Maison Orientale ? J’ose espérer que ces enflures de serveurs ne t’ont pas demandé, à toi, la Patronne, de payer n’est-ce pas ? S’ils l’ont fait, je vais devoir les réprimander », lâcha le dandy, et la foule derrière lui se mit à rire sans conviction.

La Patronne9 ? Depuis quand Jing a-t-elle ouvert ce restaurant ? Pourquoi je ne l’ai jamais entendu le mentionner ? me demandai-je alors que je mâchouillais un pied de poulet10.

« Huang Wei, fais-attention, tu n’as pas intérêt à aller trop loin avec tes paroles ! Qui est-ce que tu appelles “patronne'” ? » Jing frappa la table de ses poings avant de se lever vivement, enragée.

Huang Wei11 ? Ce n’est pas un mauvais nom, mais sur une telle personne, ça sonne un peu… Je continuai de mastiquer ma tarte au taro12.

« Bien entendu, c’est toi, Xiao Jing. Cette Maison Orientale est à moi, et tu es ma femme bien-aimée, donc évidemment que tu es la patronne ! » Huang Wei lorgna le beau visage de Jing.

Yun en eut finalement assez. « Jing n’est pas ta femme, alors arrête de raconter n’importe quoi. C’est clair que tu es juste un gros pervers qui n’arrête pas de la harceler. » Sa voix montrait clairement qu’il essayait de contenir sa rage tandis qu’il parlait.

Le sourire impudent de Huang Wei disparut en un éclair, remplacé par un regard de mépris, bien que pour moi, cela ressemblât plus à l’expression d’une personne qui venait de marcher sur une crotte de chien.

« Alors, comme ça, un déchet comme toi ose encore rester collé à Jing ? Je t’ai déjà dit que je te tuerais à chaque fois que je te verrais. Tu n’as pas compris ou tu aimes te faire tuer ? »

Euh ? Ce plat que le serveur est en train de nous apporter là, n’est-ce pas mes préféré petits wontons à la sauce au chili ? J’avalai ma salive et fixai férocement ce plat de wontons sauce chili d’un rouge enchanteur et à l’arôme délicieux, le cœur serré. Quant à ce qui se passe autour de moi ? Je n’en ai aucune idée, c’est mon estomac qui est chargé de réfléchir pour le moment.

« Et après ? Même si tu veux me tuer, Jing restera à mes côtés, pas aux tiens ! » Yun lui adressa un sourire sans peur.

L’expression sur le visage de Huang Wei changea subitement, et il rugit, enragé : « Petit merdeux, ne dépasse pas les bornes ! Attends un peu ; je vais te réduire en bouillie, juste comme ce plat. » De sa main droite, Huang Wei saisit le plat des mains du serveur, puis le brisa sur le sol avant de piétiner l’assiette et son contenu.

Je regardai alors que les wontons sauce chili, qui m’avaient presque été délivrés, furent soudain arrachés de la prise du serveur par une main étrangère sous mes propres yeux, après quoi les wontons d’une vivide couleur écarlate glissèrent dans les airs et atterrirent sur le sol parmi les morceaux brisés de l’assiette. En plus de cela, un pied marcha dessus et s’enfonça même dans cet amas ; et ainsi, mes wontons reposaient là à l’article de la mort, leur sauce suintant de leur corps, leur bonté et leur beauté perdues pour toujours… Comme le choc était tout simplement trop écrasant, je me retrouvai à fixer la scène, hébété, pensant, Mes wontons au chili… sont perdus ?

« Pfff, ne crois pas que je sois si facile à persécuter, j’ai un Grand frère », affirma Yun en me regardant avec assurance.

« Un Grand frère ? Hahaha, et alors ? » Huang Wei me me fixa avec dédain. Il fit un signe de la main et immédiatement cinq ou six de ses petits frères dans son dos se frottèrent les mains et serrèrent leurs poings, visiblement frétillants d’envie à l’idée de se battre. « Je dispose de nombreux petits frères, par contre. Pourquoi on ne verrait pas combien de coups ton Grand frère peut recevoir de leur part ? »

Jing et Yun étaient tous les deux extrêmement pâles, et Jing dit froidement : « Je t’interdis de blesser l’un d’entre eux, Huang Wei. »

« Bien, dans ce cas soit docile et devient ma femme, et alors, héhé… » Huang Wei se mit à rigoler sans retenue.

Soudainement, je sautai sur la table, atterrissant légèrement sur mes deux pieds, puis je me propulsai vers Huang Wei, dégainant mon Dao Noir en plein air. La lumière dansa sur ma lame, et j’atterris derrière Huang Wei.

« Espèce d’effronté ! » articulai-je froidement.

Comme vous devez le savoir, chaque once d’un plat est le résultat d’un dur labeur. Ce n’est pas une chose aisée que de cuisiner un plat de wontons avec de la sauce piquante, aussi comment est-ce qu’il a osé gâcher de la nourriture comme ça ? Et particulièrement quand cette nourriture est à moi ! Même si les cieux ne punissent pas une telle personne, je le ferai !

Toutes les personnes présentes furent prises au dépourvu et se demandèrent, Mais qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Juste à ce moment-là, le cou de Huang Wei glissa soudainement sur le côté. D’abord, un filet de sang commença à couler le long de son cou, puis – alors que la foule regardait, les yeux grands ouverts – une fontaine entière de sang commença à jaillir dans les airs, et la tête de Huang Wei fut propulsée loin de son corps par le flot de sang. Elle roula plusieurs fois sur le sol, puis le corps se transforma en un pilier de lumière blanche et disparut, laissant seulement derrière lui une mare de sang frais.

« Comment c’est possible ? » murmura Yun. « Huang Wei portait un heaume et une armure complète, comment est-ce que ça pourrait être aussi simple de séparer sa tête de son corps ? »

Je contemplai avec le cœur lourd les cadavres de wontons sur le sol, me sentant extrêmement énervé. Après une si grande anticipation, tout ça pour que mes espoirs soient démolis en fin de compte, ça me MET. VRAIMENT. EN. COLÈRE ! Je levai mon Dao Noir vers les cinq petits frères de Huang Wei et, d’un ton extrêmement glacial et dur que j’utilisais rarement, je leurs lançai : « Dix secondes. Fichez-moi le camp ou mourrez ! »

Les petits frères se figèrent. Ils m’observèrent, clairement réticents à l’idée de partir, mais effrayés à l’idée d’avancer. Aucun d’entre eux n’osa bouger.

« Pff ! » Je reniflai froidement. Poussant légèrement contre le sol avec mes deux pieds, je franchis rapidement la distance qui me séparait du gars le plus proche, puis j’exécutai ma célèbre technique : Attaque du Dragon à Neuf Têtes ! Enveloppées de flammes, les dix frappes consécutives tracèrent de jolies lignes écarlates dans les airs à la vitesse de l’éclair. Pour le coup final, j’abattis lourdement mon arme sur mon ennemi, le coupant en deux. Ensuite, je me redressai lentement et rengainai mon épée avant d’aller m’asseoir. Alors que je me retournais, ce gars malchanceux se transforma en un pilier de lumière blanche et s’en fut.

Du début jusqu’à la fin de cette démonstration, personne n’avait bougé. Ce ne fut qu’après que je fusse retourné à mon siège que le reste des petits frères commencèrent finalement à fuir pour sauver leurs vies. Je ramassai mes baguettes avec satisfaction et me remis à attaquer ma nourriture.

Après un long moment, Jing et Yun reprirent leurs esprits. Ils retournèrent nerveusement à leurs sièges, mais ils ne continuèrent pas leur repas et ne firent que me fixer, les yeux grands ouverts.

Après un autre long moment, je posai mes baguettes et dis : « Yun, Jing, Grand frère a une faveur à vous demander à tous les deux. »

Yun déglutit, tandis que Jing affichait une expression alarmée. « Que veux-tu, Grand frère ? » questionnèrent-ils à l’unisson.

« Est-ce que je peux commander une autre assiette de wontons au chili ? »

« … »

Notes de bas de page

1 Lin Dai Yu : Un personnage féminin très connu dans la littérature chinoise. Lin Dai Yu (林黛玉 prn. lín dài yù) est l’un des personnages principaux du roman Rêve de la Chambre Rouge (Dream of the Red Chamber / Hong Lou Meng). Elle est l’incarnation de la demoiselle en détresse : belle, fragile, ayant facilement le cœur brisé, et qui, à la fin, meurt.

Dans l’histoire, Dai Yu et son cousin plus âgé, Jia Bao Yu, le jeune maître de la famille Jia, tombent amoureux. Cependant, Dai Yu n’est pas très aimée par les membres de la maison, car elle vient d’une branche de la famille relativement pauvre. Elle déprimait ou elle s’attristait aussi assez facilement, par exemple quand elle ramassait des pétales qui étaient tombés des fleurs et qu’elle les enterrait, elle demandait : « Aujourd’hui, j’ai enterré ces fleurs. Quand je mourrai, qui m’enterrera moi ? »

La relation entre Jia Bao Yu et Lin Dai Yu fut compliquée par le fait que Bao Yu était destiné à épouser une autre cousine, Xue Bao Chai, qui était en comparaison plus joyeuse et plus sensible que Dai Yu. La famille de Bao Chai était aussi riche, et ainsi la famille de Bao Yu favorisait son mariage avec elle.

À la fin de l’histoire, Jia Bao Yu épouse Xue Bao Chai, mais ce n’est pas par choix, on lui a fait croire qu’il épousait Lin Dai Yu (puisque le visage de la mariée était couvert d’un voile jusqu’au moment de la nuit de noce). À la fin, on révèle que Lin Dai Yu est morte de maladie. En apprenant la vérité, Jia Bao Yu décide de devenir moine.
Pour plus d’information, Google et Wikipédia sont vos amis.
2 Maître des Barrières : une référence possible au manga Kekkaishi, « kekkaishi » signifiant « maître des barrières ».
3 Un exorciste : Techniquement, ce mot devrait être traduit par « Un Taoïste », mais seulement parce que cette sorte d’exorcisme est normalement effectuée par des taoïstes dans les fictions. Les Taoïste modernes ne sont pas toujours des exorcistes, cependant, dans ce cas en particulier, le terme « exorciste » est plus précis.
4 Fu : Comme Prince le souligne dans la phrase suivante, les exorcistes utilisent des cloches dans la plupart des dramas chinois. Cependant, les fus, qui sont généralement des papiers spéciaux avec des caractères écrits dessus avec un pinceau à encre, sont normalement utilisés pour immobiliser un zombie. C’est comme ça que les scènes dans les dramas historiques d’horreur chinois se déroulent d’ordinaire…

1. Le Zombie sautille (dans les films chinois, ils ne marchent pas en traînant les pieds, ils sautillent) sur scène.
2. L’Exorciste chante ou fait des gestes bizarres et le papier fu vole de sa main et s’accroche de lui-même sur le front du zombie.
3. Le Zombie s’arrête de bouger (et parfois il s’enflamme).
4. L’Exorciste sonne la cloche. L’esprit s’en va. Si la personne possédée est toujours vivante, il/elle se réveille.
5 Xiaolongtangbao : Xiaolongbaos sont parfois connus sous le nom de soupe de raviolis chinois.

Ils ont une texture farineuse transparente, à l’opposé des textures moelleuses des chignons de pain de viande ou des mantous, et ils sont généralement assez petits pour tenir dans une cuillère à soupe chinoise. La garniture est habituellement un mélange de viande de porc hachée, d’oignons émincés et d’ail assaisonné avec divers condiments, puis c’est mélangé avec du bouillon, après quoi c’est congelé et cela prend une forme gélatineuse. Quand c’est cuit à la vapeur, la garniture fond et le xiaolongbao sera rempli de soupe. Des variétés plus extravagantes peuvent inclurent du crabe ou des œufs de poissons.

Ce que Prince mange ici est une variante de la soupe de ravioli chinois, qu’on appelle Xiaolongtangbao. C’est un peu différent du xiaolongbao ordinaire, car on porte plus d’attention à la qualité de la soupe. (C’est pourquoi le nom a un « tang » supplémentaire : « tàng » veut dire « soupe » en chinois ! ) .
6 Wontons à la sauce chili : Comme le nom le suggère, ce sont tout simplement des wontons cuits dans de l’huile de chili (et PAS de Tabasco). Le cœur de ce plat est la sauce au chili. Vous en trouverez dans la plupart des supermarchés asiatiques. Le plat vient de la province du Szechuan de la Chine, ce qui n’est pas surprenant parce que l’huile de chili est un des produits de base de la cuisine Szechuan. Attention, si vous n’avez jamais goûté ce genre de sauce chili auparavant, c’est beaucoup plus fort que du Tabasco ou du chili ordinaire.
7 Une Maison Orientale : C’est écrit comme Zhong Hua Lou (中华楼 prn. zhōng huá lóu) en chinois. De nombreux restaurants et auberges en Chine, dans le passé et même encore de nos jours, ont le caractère “楼” dans leur nom, qui signifie simplement un bâtiment avec au moins un étage.
8 Petit pain au fil d’argent : C’est comme un pain, mais vous coupez la pâte en de longues bandes, un peu comme des nouilles, puis vous les enroulez en forme de pain avant de les cuire.
9 La Patronne : Normalement ce mot signifie « la patronne », mais une façon alternative de l’interpréter est « la femme du patron ».
10 Pied de Poulet : La plupart d’entre nous n’avons jamais mangé de pied de poulet, alors nous allons encore avoir besoin d’une explication de cuisine. Encore oui. Les pieds de poulets sont utilisés dans la cuisine chinoise assez fréquemment. On en fait un bouillon excellent qui peut être employé pour cuisiner des plats légers, comme le dim sum.
11 Huang Wei : le nom de Huang Wei est écrit “皇威” (prn. huáng wēi). « Huang » signifie royal ou empereur, alors que « Wei » veut dire puissant, impressionnant, et même agressif.
12 Tarte au taro : comme le nom le suggère, c’est fait de taro. Ça ne ressemble pas aux tartes Occidentales cependant. Elles sont plus comme des briques miniatures.

Romance RPG : Partie 3

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Romance RPG

Roman originel en Chinois par : 御 我 (Yu Wo)


Part Three – traduit du chinois vers l’anglais par Raylight[PR!]
Partie Trois – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

Il était déjà minuit passé, et la lune se tenait haut à l’extérieur de la fenêtre. Bien que la température fût plutôt étouffante, l’atmosphère dans la pièce était, à la place, très sombre. Une unique ombre était assise d’une manière étrange devant la télévision, exactement comme un enfant accro aux jeux vidéo. Cependant, ce qui se trouvait devant ses yeux était en fait une console de jeux Nintendo datant de plus de dix ans. Dans les mains de cette ombre reposait une cartouche que le propriétaire de la boutique d’antiquité avait prétendu lui avoir vendu à grand rabais. Il avait entendu dire qu’il s’agissait d’un RPG, plus communément référé comme étant un role-playing game (jeu de rôle).

Je dois être idiot, et le QI de Bai Xue Chen n’arrive même pas à la cheville de celui d’un idiot !

« Ne te mets pas en colère contre toi-même, même si tu te fâchais au point de provoquer ta mort, personne ne le saurait. » Continued

Mise à jour : Janvier 2016

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Chapitres de Janvier
  1. Romance RPG : Partie 3
  2. 1/2 Prince T3C4 : Jing et Yun
  3. La Légende du Chevalier du Soleil T2C7 : Réprimande la Mauvaise Conduite d’Un Collègue Chevalier Sacré

Salut tout le monde !

Nous voilà déjà en 2016. Avez-vous pris vos résolutions pour la nouvelle année ? 😉

Dans tous les cas, on débute la nouvelle année avec 1 chapitre pour chacune de nos séries.

J’en profite aussi pour vous rappeler que nous recherchons désespérément un nouveau traducteur ou une nouvelle traductrice pour 1/2 Prince. Évidemment, ça n’empêche pas d’autres personnes de rejoindre notre équipe pour un différent poste ou pour aider à traduire une autre série. Allez, soyez sympa ; on va pas vous manger quand même. ^ ^

conspiration

La Légende du Chevalier du Soleil T2C6 : Assiste à Diverses Cérémonies

La Légende du Chevalier du Soleil

Roman originel en Chinois par : 御 我 (Yu Wo)


Chapter 6: Attend Various Ceremonies – traduit du chinois vers l’anglais par Akakuroi[PR!]
Chapitre 6 : Assiste à Diverses Cérémonies – traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par Yukomin

Après avoir bu avec Roland jusqu’à minuit, j’appris quelque chose de nouveau…

Même un Chevalier de la Mort peut devenir ivre.

Eh bien, c’est tant mieux qu’il puisse l’être ; sinon, je n’aurais pas été en mesure de laisser les serveuses et le propriétaire du bar le harceler, et d’utiliser ce bel homme pour… Non ! Je veux dire utiliser ce beau cadavre pour couvrir le prix de l’alcool.

J’ignorais qu’une bouteille d’alcool pouvait coûter aussi cher ! Quand je vis la note, je manquai presque de m’évanouir, mais en même temps, je me sentis chanceux : j’étais parti sans payer pour le vin quand j’avais bu un coup avec Elijah plus tôt aujourd’hui.

Puisque nous avions bu jusqu’à minuit, et que la propriétaire et les serveuses avaient touché Roland de nombreuses fois, quand nous sommes finalement partis, je dus traîner un corps ivre jusqu’à la maison de Rose. Le temps que tout cela eut été fait et que je fusse retourné à l’Église, il était proche du lendemain matin.

Au moment où j’entrai dans l’Église, avant même que j’eus le temps de me nettoyer et de faire une sieste, Storm me tira douteusement dans un coin et dit d’un ton ambigu : « Il y a un invité qui te cherche. »

Un invité ? Et qu’y a-t-il avec le ton de Storm ? Pourquoi cela sonne-t-il comme si j’étais sorti pour me rendre à un rendez-vous amoureux clandestin et avais été pris la main dans le sac… ? Je suis innocent ! Tout ce que j’ai fait c’est de sortir secrètement pour aller boire avec un cadavre ; je n’entretiens pas de liaison !

Bien que je fusse assailli de questions, je souris et m’enquis : « Puis-je demander, mon frère Storm, dans quelle salle de réception se trouve l’invité ? »

Secouant la tête, Storm répondit : « Comment peut-elle être dans une salle de réception ? »

« Pas dans la salle de réception ? » Un air de suspicion ne put s’empêcher d’apparaître sur mon visage.

Semblant être satisfait par l’expression dissimulée derrière mon sourire, Storm me fit signe de la main et lança : « Suis-moi. »

Après un court moment, nous arrivâmes devant une Salle de Prière plutôt privée. Supposément, c’était un endroit pour que les Chevaliers Sacrés prient dans le silence. Néanmoins, si j’avais bien compris, c’était en fait utilisé pour des activités bruyantes du genre « Faisons un pique-nique ici » plutôt que des prières silencieuses.

Au moment où j’entrais dans la pièce, je compris pourquoi nous ne pouvions aller dans la salle de réception : après tout, la salle de réception était un endroit public. Il ne s’agissait pas quelqu’un qui pouvait faire son apparition comme elle le voulait.

C’était la seule et unique princesse du royaume !

Je ne pus m’empêcher de complimenter intérieurement la façon soignée de faire les choses de la princesse. Elijah était rentré ivre mort hier, et aujourd’hui celle-ci venait frapper à ma porte. Me tournant pour faire face à Storm, je priai : « Mon frère Storm, pourrais-tu nous excuser un moment ? »

Sur ce, Storm sortit à contrecœur, avec un air intensément curieux sur le visage.

« Elijah m’a déjà parlé de votre plan, mais je ne vais pas vous soutenir. » Sans tourner autour du pot, la princesse entra directement dans le vif du sujet. Me fixant d’un air dédaigneux, elle ajouta : « Vous devez avoir pensé que mon frère est allé contre ma volonté et m’a forcée à me fiancer au Fils du Dieu de la Guerre, n’est-ce pas ? Laissez-moi vous dire que vous vous trompez ! Frère a en déjà discuté avec moi, et j’ai accepté. En tant que princesse, me sacrifier pour mon royaume en va de mon devoir.

« Je pense qu’il y a un malentendu entre nous, Votre Altesse Royale », dis-je, toujours en souriant.  « Votre Altesse doit comprendre que, quelle que soit la situation, je ne blesserais jamais le Chevalier des Enfers. C’est la promesse que j’ai un jour faite au Dieu de la Lumière, celle de protéger tous les Chevaliers Sacrés. »

En entendant cela, la princesse fut un peu abasourdie. Elle me regarda suspicieusement, doutant de ce que je venais de dire.

« Néanmoins, même si je ne fais rien, cela ne veut pas dire que le Pape traitera les Chevaliers Sacrés comme ses frères. Il ne montrera aucune merci envers quiconque pourrait représenter une menace envers l’existence de l’Église. De mon côté, il m’est impossible de rester auprès d’Elijah 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Et si même vous, Votre Altesse Royale, allez vous marier dans un autre pays, alors qui, puis-je demander, sera capable de protéger Elijah ? »

Suite à ces paroles, l’expression de la princesse changea, son attitude initialement déterminée se mit à vaciller. Je savais que les choses commençaient à fonctionner. Même si la princesse se sacrifiait volontiers pour le bien du royaume, je doute qu’elle fasse volontairement de même pour son bien-aimé.

Après avoir paru plutôt indécise pendant un moment, la princesse s’exclama soudainement, énervée : « Comment osez-vous me menacer avec Elijah ! Messager du Dieu de la Lumière ? Non, vous êtes le messager de l’ignoble, du méprisable ! Frère Sun avait raison à ce sujet ! »

Frère Sun ? Suite à un petit instant d’interrogation, je compris. Par Frère Sun, son Altesse Royale se référait à mon maître. Il entretenait une relation plutôt bonne avec la famille Royale, ce qui expliquait pourquoi la princesse s’adressait à lui comme à un frère. Bien qu’en tenant compte de l’âge il devrait être appelé « oncle », mon maître n’accepterait jamais aucune appellation qui soit plus âgée que « frère »…

Après avoir hésité, je l’interrogeai : « Et, qu’a dit mon maître ? »

Me lançant un regard froid, la princesse commença à relater la conversation.

« À quoi ressemble mon élève ? Hmm, en général c’est une personne sympathique… c’est comme ça tant que tu ne t’opposes pas à lui.

— Et qu’est-ce qui arrive si je m’oppose à lui ?

— Hmm, tu penseras toujours qu’il est une personne sympa. Mais en même temps, tu vas te poser des questions existentielles telles que : Pourquoi suis-je si malchanceuse dernièrement ? Travaille sur une tâche et tu en rateras deux, bois de la soupe froide et tu te brûleras, mange du porridge et tu t’étoufferas avec des os, marche seul dans les couloirs du palais, et tu poseras le pied dans de la bouse de vache…

— Mais comment peut-on se brûler avec de la soupe froide ? Pourquoi y aurait-il des os dans le porridge pour commencer ? Et comment est-ce possible de faire apparaître de la bouse de vache dans les couloirs du palais ?

— C’est pourquoi mon élève est une personne assez sympathique en général. Du moins, tant que tu ne t’opposes pas à lui. »

« Vous n’êtes pas un Chevalier du Soleil parfait ! Vous êtes une personne souillée, égoïste et perfide ! Même votre maître pense la même chose », déclara la princesse, énervée.

Mon maître ! Ses exemples sont absolument affreux ; si c’était moi, je ne ferais jamais quelque chose d’aussi évident que de brûler quelqu’un avec de la soupe froide !

« Votre Altesse Royale, même si je suis égoïste, croyez-vous réellement que je ne possède pas la volonté de permettre à Hell d’être avec la femme qu’il aime ? » demandai-je avec un froncement de sourcils.

Me jetant un regard froid, la princesse répondit, sarcastique : « Ne vous imaginez pas que je vais croire que vous le faites réellement pour le bien d’Elijah. »

Ricanant, je répliquai : « Bien qu’Elijah soit l’un des Douze Chevaliers Sacrés, son identité ne peut être exposée. Pour cette raison, il n’est qu’un simple chevalier du roi. Et vous devriez savoir à quel point il est difficile pour un simple chevalier du roi d’obtenir la main d’une princesse. » J’ajoutai, sarcastique : « Mais, pour vous dire la vérité, plutôt que de chercher un moyen de vous laisser épouser un chevalier du roi, je pourrais aussi me battre contre le Fils du Dieu de la Guerre et vous revendiquer pour moi-même. Sans mentionner que ce serait de loin beaucoup plus facile ! Après tout, je suis à la tête du Temple Sacré, le messager du Dieu de la Lumière. »

Après avoir entendu cela, la princesse commença à froncer les sourcils, ses lèvres formant une ligne fine.

« Et si par hasard je gagnais, je ne deviendrais pas seulement un membre de la royauté, mais étant donné que le nouveau roi n’a pas de fils, mon enfant risquerait de courir la chance de devenir le prochain roi. Que pourrait-il y avoir de mieux que cela ? En tant que personne bonne en général, suis-je assez stupide pour offrir cette chance à Elijah, en allant même jusqu’à élaborer un plan qui fonctionnerait ? »

Prétendant d’être moyennement énervé, je tournai la tête et observai du coin de l’œil la réaction de la princesse.

Elle paraissait soupçonneuse, et resta silencieuse pendant un instant. Incapable de trouver une bonne réponse, elle demanda alors d’un ton plus doux : « Alors pourquoi nous aidez-vous ? Ne nous sommes-nous pas opposés à vous ? »

Je rétorquai immédiatement : « Vous ne vous êtes pas opposés à moi ! Bien qu’Elijah ne veuille plus être le Chevalier des Enfers, il ne menace pas du tout l’Église. Et malgré le fait que Votre Altesse Royale veuille épouser le Fils du Dieu de la Guerre, c’était l’idée du prince. D’ailleurs, même si c’est l’idée du prince, avec la baisse de renommée et de prestige du royaume et la hausse du pouvoir de l’Église, en tant que roi, essayer d’augmenter le prestige du royaume est normal et ne peut pas être considéré comme s’opposer à moi. »

Avec cela, la princesse parut encore plus perplexe, non plus comme une importante princesse toute-puissante, mais plutôt comme une petite fille confuse.

Amusé, je déclarai : « Même si vous avez entendu mon maître vous avertir de ne pas vous opposer à moi, vous avez oublié de demander ce qui est considéré comme s’opposer à moi. »

« Alors quel genre d’action pourrait être considéré comme “s’opposer à vous” ? » N’obtenant aucune réponse, la princesse insista de manière charmeuse : « Allez-y, dites-le ! Seulement quand vous l’aurez dit, je saurais et pourrais éviter de faire quoi que ce soit qui puisse vous énerver ! »

Étant dragué par une princesse beaucoup plus âgée que moi, je ne pus m’empêcher de frissonner. Juste alors, je me rappelai d’un exemple de quelqu’un qui s’était opposé à moi. Affichant un rictus glacial, je dis : « Je vais vous donner un exemple ; très récemment, un certain abruti a voulu assassiner mon vice-capitaine et voler la femme de mon frère. C’est absolument ne pas me prendre, moi le Chevalier du Soleil, au sérieux. Si je ne lui fais pas payer cet affront, j’écrirai mon nom avec mon propre sang ! »

 

 

Le prince héritier méritait vraiment des louanges ; c’était enfin le jour de son couronnement, mais il n’y avait aucun signe de lui se vautrant dans le luxe.

Bien qu’aujourd’hui fût le jour du couronnement du roi, aucune décoration n’avait été ajoutée au palais. Seuls ceux qui étaient les plus observateurs auraient réalisé que le tapis avait été remplacé par un neuf… ou alors il avait juste été lavé ?

Des rumeurs disaient que le Chef du Protocole était mécontent de combien le prince héritier était économe, et était allé râler auprès de lui. Mais, tout ce que le prince héritier avait répondu était : « Père a déjà décoré et orné le palais pendant de nombreuses années ; il est assez flamboyant comme cela. » Ceci avait fait taire le Chef du Protocole une bonne fois pour toute.

Pas étonnant que la princesse veuille épouser un type qu’elle n’aime pas. Son frère est déjà tellement désintéressé, elle ne pouvait tout simplement pas annoncer qu’elle aimait déjà quelqu’un et, du coup, ne voulait pas se marier, n’est-ce pas ?

En outre, pendant la cérémonie, je découvris à contrecœur que le Fils du Dieu de la Guerre, qui était positionné par hasard en face de moi, était en réalité plutôt pas mal. En tant que Chef des guerriers, je l’avais imaginé comme étant un homme grand, large et musclé, avec des cheveux désordonnés et une tenue négligée… Je m’étais totalement trompé.

En effet, il était grand, large et musclé, mais pas excessivement. Et vu la rapidité de son pas, personne ne pouvait affirmer qu’il possédait seulement de la force. Il était aussi très agile et très souple, sans mentionner sa chevelure noire et bouclée, qui lui faisait ressembler à un jaguar gracieux, rapide et extrêmement dangereux. Pas étonnant qu’Adair ait perdu contre lui, et presque perdu sa vie par la même occasion.

Vu comment les dames jetaient constamment des coups d’œil furtifs au Fils du Dieu de la Guerre, on pouvait affirmer qu’il était plutôt doué avec les femmes… Peut-être le prince héritier pensait honnêtement qu’il était une bonne personne à épouser, d’où son approbation au mariage de sa sœur avec lui. Évidemment, il ignorait que sa jeune sœur avait déjà quelqu’un en tête.

Concernant le couronnement, il est nécessaire de dévoiler que même si la cérémonie n’était pas très luxueuse, elle restait quand même très solennelle. Le plus important était que tout le monde attendait avec impatience et de tout cœur le couronnement du prince héritier, puisque cela signifiait également qu’une personne en particulier allait enfin descendre de son trône.

Quand le roi passa la couronne au Pape et que le Pape la plaça ensuite sur la tête du prince héritier en annonçant qu’il était le nouveau roi, beaucoup de personnes semblèrent plutôt soulagées.

Je suppose que j’étais le seul qui ne savait pas s’il fallait rire ou pleurer. Après tout, alors que ce que le « gros porc de roi » avait fait donnait envie à tout le monde de le poignarder à mort… Pour dire la vérité, gérer un roi qui était aussi stupide qu’un porc était facile, comparé à gérer ce roi qui sera probablement un tigre déguisé en porc.

Je soupirai. Il semblerait que les jours où j’avais seulement à m’occuper d’un « véritable porc » étaient terminés. Aujourd’hui marquait le début d’une longue bataille avec un « faux porc ». J’espérais uniquement que je ne serais pas le tigre qui serait mangé.

Alors que je soupirais, en faisant le deuil de mes « bons jours », tous les messagers de différents pays présentèrent leurs cadeaux. Un miroir de plain-pied avec un cadre enchâssé de pierres précieuses, un ensemble complet d’accessoires fait de pierres précieuses, une épée décorée de pierres précieuses…

Mais sérieusement, ces présents enchâssés de pierres précieuses avaient beau valoir cher, aucun ne pouvait être considéré comme un cadeau inestimable. D’ailleurs, les présents pour l’anniversaire du gros porc de roi étaient bien meilleurs que ceux-là. Évidemment, là encore, ce n’était pas parce que les autres pays étaient trop avares. Pour les événements liés à la réputation d’un pays, il était impossible d’être avare.

La vraie raison était probablement parce que la période entre l’annonce de la cérémonie et la cérémonie en elle-même avait été très courte, moins de trois mois dans les faits. Quelques pays des plus éloignés avaient probablement dû se dépêcher de venir ici au moment où ils avaient reçu l’annonce, juste pour être présents à la cérémonie. Avec ce délai, il était improbable qu’ils aient bénéficié d’assez de temps pour préparer un cadeau à moitié décent.

Même si les présents n’étaient pas très impressionnants, il semblerait que le roi ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Il semblait même plutôt heureux.

Ne me dites pas… Soudainement, tout me parut tellement clair. Ne me dites pas que le faux porc de roi a fait cela exprès ! Après tout, avec son père jetant l’argent par les fenêtres en étant roi depuis si longtemps, les coffres du pays doivent être plus qu’à moitié vides.

Si chaque pays était venu en apportant des trésors réellement précieux comme cadeaux, ces trésors sans prix ne pourraient absolument pas être vendus. Si quelqu’un découvrait que le cadeau présenté au roi apparaissait en fait sur le marché, il y aurait seulement deux possibilités. La première possibilité serait que la trésorerie du Royaume du Son Oublié avait été cambriolée. Ou alors, la seconde possibilité, et la pire, serait que le roi du Royaume du Son Oublié avait vendu ces trésors.

Dans les deux cas, la réputation du Royaume du Son Oublié serait ruinée.

Néanmoins, dû au fait que la période de temps entre l’annonce de la cérémonie et la date actuelle avait été trop courte, cela signifiait qu’aucun pays n’avait eu assez de temps pour préparer un cadeau décent. Du coup, ceux présentés seront simplement des choses avec des pierres précieuses enchâssées ou faits d’or. Dans ce cas, le roi n’aurait qu’à extraire ces pierres précieuses, fondre les objets en or en lingots et les vendre sans que personne n’en fût au courant.

Prince héritier… Non ! Maintenant, faux porc de roi, vous êtes absolument génial. Si nous n’étions pas rivaux, je m’inclinerais certainement pour vous montrer l’admiration que je porte envers vos stratégies visant à gagner de l’argent. Si je rapportais cela au Pape qui aime autant l’argent que vous, peut-être que même le Pape vous appellerait son frère !

Le Fils du Dieu de la Guerre fit alors un geste de la main aux guerriers derrière lui, et deux d’entre eux amenèrent immédiatement leur cadeau au roi.

Il s’agissait d’un bouclier, mais il était évident que si vous l’utilisiez pour vous défendre de vos ennemis, personne n’oserait vous attaquer, puisque les gens ne voudraient habituellement pas attaquer un bouclier entièrement couvert de diamants. Je serais définitivement le premier à tuer une personne aussi insouciante. Même le plus petit de ces diamants équivalait à mon salaire des vingt prochaines années !

Hochant la tête en signe de remerciement, les yeux du roi nouvellement couronné reflétèrent la lumière des diamants. Même son sourire se fit plus large. Voyant cela, le Fils du Dieu de la Guerre annonça fièrement : « C’est un bouclier fabriqué par l’association de magiciens, de joailliers et de forgerons. La croix nationale du Royaume du Son Oublié est formée par des diamants au milieu, et autour on y retrouve des pierres précieuses magiques qui ont été placées afin de former un charme servant à repousser les attaques magiques. De plus, la défense physique est de première qualité. Même une énorme hache ne saurait l’égratigner ! »

Après cette explication, tout le monde dans le hall resta stupéfait. Cela pouvait être considéré comme l’un des meilleurs présents offerts aujourd’hui.

Toutefois, je me contentai d’arborer un sourire narquois dans mon esprit, prédisant que le faux porc de roi préférerait plutôt pousser le chevalier en qui il a le plus confiance devant lui pour le protéger d’une attaque que de risquer qu’un des coins du bouclier ne soit ébréché.

« Rangez-le bien », s’adressa le Roi aux gardes près de lui. C’était la première fois aujourd’hui que, après avoir reçu un cadeau, il parlait au lieu de simplement sourire et hocher la tête.

Satisfait de voir à quel point les gardes étaient soigneux en transportant le bouclier, le Fils du Dieu de la Guerre se retourna et dit de manière provocante : « Nous, le Monastère du Dieu de la Guerre, avons montré notre respect envers Sa Majesté. Nous nous demandons ce que l’Église du Dieu de la Lumière a à offrir pour féliciter celui-ci. »

M’avançant sur le tapis rouge au milieu du hall et m’arrêtant à deux pas du Fils du Dieu de la Guerre, je sortis un bracelet. Ce dernier était doré et transparent, un peu comme du verre. Il était formé de dix-huit petites billes et d’une bille plus grande, toutes gravées d’un motif en forme de rose. Cela paraissait en effet très délicat, mais n’avait rien à voir avec les mots « précieux » ou « trésor ».

Le roi conserva son sourire et hocha la tête poliment, tandis que le Fils du Dieu de la Guerre, lui, rigola simplement tout haut sans se retenir. Le reste de la foule, d’un autre côté, commença à froncer des sourcils. Ce présent semblait vraiment trop bon-marché.

J’ajoutai alors avec un sourire : « Sous la protection du Dieu de la Lumière, Votre Majesté restera en bonne santé tout au long de sa vie. Néanmoins, si Votre Majesté venait à se blesser un jour, brisez simplement une des roses, et Votre Majesté recevra la bénédiction du Dieu de la Lumière avec un effet équivalent à la réalisation d’un Sort de Soin Avancé. Quant à la bénédiction de la plus grosse bille au milieu, l’effet serait équivalent à vous faire lancer un Sort de Soin Ultime. »

En entendant mon explication, le roi ne put presque pas cacher sa surprise et son désir. Il murmura quelques mots à ses chevaliers personnels, et l’un d’eux vint immédiatement jusqu’à moi pour me prendre le bracelet de roses des mains et le passa au roi. Après avoir tâté les billes pendant un moment, il enfila le bracelet sur-le-champ, sans même se préoccuper de l’ampleur du mécontentement du Fils du Dieu de la Guerre à l’instant où il le fit.

Souriant intérieurement, je pensai, Malgré le fait qu’’il s’agisse d’un cadeau que j’ai offert, le roi l’aime quand même !

Après tout, pour une personne avec beaucoup de pouvoir entre ses mains, la chose la plus terrifiante à laquelle il pourrait faire face serait l’assassinat.

Avec ce bracelet de billes, c’était équivalent à avoir constamment à ses côtés un guérisseur qui peut jeter dix-huit Sorts de Soins Avancés et un Sort de Soin Ultime. Sans mentionner qu’il ne peut pas être acheté par l’ennemi ou être le premier à être visé et tué, contrairement à un guérisseur. Avec tout cela, pourquoi ne voudrait-il pas porter ces billes sauveuses-de-vie immédiatement ?

En outre, ces billes sauveuses-de-vie n’étaient pas quelque chose pouvant être créé par un guérisseur ordinaire ! Un total de trente Sorts de Soin Avancés a besoin d’être lancé pour fabriquer une seule des petites roses, même chose pour la grosse…

Ce n’est pas que je suis radin, et ne veuille n’en donner qu’une au roi, mais c’est le seul bracelet réussi que je sois parvenu à compléter.

Même pour quelqu’un comme moi qui possède tellement d’Aura Sacrée qu’elle en déborde presque, je peux seulement jeter environ dix Sorts de Soin Avancés par jour. Donc, ce bracelet de billes m’a réellement pris plus d’un mois à le fabriquer… Ajouter secrètement le fond pour le présent au roi à ma pension n’est pas si facile !

« Capitaine-Chevalier du Soleil ! » Un chevalier sacré arriva en courant vers moi et rapporta à voix basse : « Quelques nécromanciens et des créatures des ténèbres causent du grabuge en ville. »

Continuant à sourire après avoir entendu le rapport, je pus voir le Fils du Dieu de la Guerre me sourire, et naturellement, je lui retournai le sourire poliment… Espèce d’imbécile, comment oses-tu essayer de saboter mes plans !

Je n’arrivais pas à croire qu’un autre nécromancien que Rose, qui était sous contrat, oserait venir et semer la pagaille à la Cité du Bourgeon, le quartier général de l’Église du Dieu de la Lumière. Ce n’était pas comme s’ils allaient penser qu’ils avaient réanimés trop de créatures mortes-vivantes et voulaient en offrir quelques-unes à l’Église du Dieu de la Lumière pour l’aider à entraîner les chevaliers sacrés et les guérisseurs.

Ce devait être un coup du Monastère du Dieu de la Guerre !

Tout le pays savait que ce que je haïssais le plus était les créatures des ténèbres. Si une de ces créatures mortes-vivantes était sur le point d’apparaître maintenant, je m’excuserais définitivement devant le roi et me dépêcherais alors d’aller la combattre. Et, le Monastère du Dieu de la Guerre serait, de ce fait, en mesure de demander en mariage la princesse et de tirer les ficelles avec la Royauté, etc.

« Des nécromanciens ont osé amener des créatures des ténèbres dans la Cité du Bourgeon, une cité qui a reçu la bénédiction du Dieu de la Lumière ? » répliquai-je sévèrement. « C’est absolument insoutenable ! Écoutez, allez ordonner à ma Section du Chevalier du Soleil d’aller se battre contre ces créatures monstrueuses qui ne reçoivent pas la bénédiction du Dieu de la Lumière. Je pense que mon peloton s’est trop relâché récemment ; c’est en effet le moment de les entraîner, pour s’assurer qu’ils seront assez forts pour défendre et protéger la Cité du Bourgeon. »

« Compris. » Immédiatement, le chevalier sacré acquiesça et se dépêcha de sortir pour porter le message.

Le Fils du Dieu de la Guerre ouvrit la bouche et s’enquit lentement : « Chevalier du Soleil, aujourd’hui est un jour très important. Avec des créatures mortes-vivantes apparaissant dans la cité, ne serait-il pas plus approprié que vous alliez vous en occuper personnellement ? »

Je répondis, confiant : « Je vous en prie, ne vous inquiétez pas, sire. Aujourd’hui a lieu le couronnement du roi, de même qu’il s’agit du jour où le Dieu de la Lumière donne sa bénédiction. Quant à ces créatures des abysses, elles n’ont définitivement aucune chance de recevoir cette bénédiction. De ce fait, ma Section du Chevalier du Soleil va très certainement les exterminer avec succès. »

Héhé, de quoi faut-il s’inquiéter ?

Le Monastère du Dieu de la Guerre n’était pas habitué à s’occuper de créatures mortes-vivantes. Je doutais qu’ils oseraient trouver un nécromancien réellement puissant qui soit vraiment capable de causer du grabuge ; ces nécromanciens réellement puissants ne s’ennuieraient pas suffisamment pour faire ce genre de chose… À moins qu’ils soient comme Rose, auquel cas alors il y a une possibilité qu’ils fassent ça à cause de l’ennui. Mais, pour qu’il y ait un nécromancien comme Rose… J’ai peur qu’elle soit unique dans ce monde.

Pour cette raison, j’étais sûr qu’avoir des créatures des ténèbres courant en liberté dans la ville était totalement l’idée du Monastère de la Guerre et n’avait rien à voir du tout avec Sa Majesté. Après tout, comme le Royaume du Son Oublié vénérait constamment le Dieu de la Lumière, les gens du royaume étaient véhéments contre l’idée de telles créatures et des auras de ténèbres. Le roi ne sera probablement pas très heureux vis-à-vis du Monastère du Dieu de la Guerre à cause de cela. Juste en voyant comment celui-ci n’a pas effectué le moindre effort pour me demander d’aller m’occuper personnellement de celles-ci, je pouvais aisément deviner qu’il était probablement un peu énervé contre les actions du Monastère du Dieu de la Guerre.

Voyant qu’il était incapable de me chasser, le Fils du Dieu de la Guerre alla simplement droit au sujet et déclara : « Votre Majesté, cette fois, le Monastère du Dieu de la Guerre  ne souhaite pas seulement vous féliciter, nous avons également une requête à vous formuler. »

De façon coopérative, avec une expression curieuse, le roi demanda : « Vraiment ? Et quelle serait-elle ? »

Son regard se déplaçant jusqu’à la princesse, le Fils du Dieu de la Guerre répondit : « J’avais entendu dire que la princesse était une dame à la fois intelligente et belle, et cela avait causé mon admiration pour elle. Aujourd’hui, quand je l’ai vue pour la première fois, cela a simplement confirmé ce que j’avais entendu, mais elle est même encore plus belle que les rumeurs le disent, ce qui confirme par deux fois ma volonté de la prendre pour épouse. »

Comparé à l’étiquette nécessaire pour demander en mariage la princesse d’un royaume, le Fils du Dieu de la Guerre était trop abrupt, à la fois dans ses actions et dans son discours. Cependant, les guerriers du Monastère du Dieu de la Guerre étaient toujours très francs, sans aucun subterfuge dans ces domaines, donc personne ne pouvait réellement les en blâmer.

Justement, un groupe de guerriers transportait des malles l’une après l’autre depuis l’extérieur. Quand le Fils du Dieu de la Guerre ouvrit l’une d’entre elle, la pièce fut immédiatement illuminée par un coffre plein d’or et de pierres précieuses. « Et ceci sera le cadeau de fiançailles », affirma-t-il.

Tous les membres de la royauté étudièrent l’expression du roi et, ne voyant aucun signe de mécontentement, tout le monde réalisa immédiatement qu’il avait déjà l’intention de marier la princesse au Fils du Dieu de la Guerre. À ce moment-là, tous se mirent à les féliciter et à leur donner leur bénédiction. Certains commencèrent même à complimenter le mariage et à dire des choses comme quelle parfaite union cela ferait.

« Je vous en prie, attendez ! » criai-je. Pendant que tout le monde était encore stupéfait, je posai un genou à terre et demandai sincèrement : « Moi, Sun, j’éprouve également des sentiments pour Son Altesse. Compte tenu de mes sentiments sincères et dévoués pour celle-ci, je souhaite et espère que Sa Majesté me laissera une chance équitable de gagner la main de Son Altesse. »

Au moment où je prononçai ces mots, cela causa immédiatement un petit tumulte parmi les membres de la royauté autour de moi, et même le roi était abasourdi. Les Douze Chevaliers Sacrés me fixèrent avec incrédulité, comme s’ils voyaient un monstre au lieu de leur Chevalier du Soleil.

« Incroyable ! Et dire que je pensais que la première personne à qui Sun pourrait faire une demande en mariage serait la statue du Dieu de la Lumière », s’exclama Storm, incrédule. Le reste des Douze Chevaliers Sacrés hocha immédiatement la tête en signe d’accord, excepté Judgment. C’était ce que j’appelais un vrai ami ; il me connaissait effectivement bien !

Sentant mon regard, Judgment tapota l’épaule d’Ice et leva un sourcil comme pour dire, Je pensais que la première personne que tu demanderais en mariage serait Ice.

Avant que le Roi n’ait pu réagir et répliquer, le Fils du Dieu de la Guerre se retourna et rugit furieusement vers moi : « Espèce d’ordure ! »

Un comte qui était sur le bord s’avança immédiatement pour arrêter le Fils du Dieu de la Guerre avant qu’il ne puisse dire quelque chose d’autre d’insultant devant tout le monde. Après avoir apaisé le Fils du Dieu de la Guerre, il se retourna, sourit et décréta : « Chevalier du Soleil, puisque vous demandez la main de la princesse, vous devez déjà avoir préparé vos cadeaux de fiançailles, n’est-ce pas ? »

Entendant cela, le Fils du Dieu de la Guerre fut ravi. Il ajouta : « Sans cadeaux de fiançailles, vous ne faites qu’essayer de provoquer le chaos ! »

« Sun ne possède rien de spécial. Tout ce que je peux faire est de donner à nouveau la bénédiction du Dieu de la Lumière, pour montrer à Son Altesse mon amour pour elle. »

Sur ce, je sortis un autre bracelet de roses. Cependant, ce bracelet n’avait pas été fabriqué par moi. Après tout, je n’avais vraiment pas assez de temps pour en faire deux en un si court laps de temps. Donc, au lieu de cela, j’avais appris au Pape comment fabriquer ces billes, à condition qu’il m’en donne cent-huit au total en guise de « frais d’apprentissage ».

Les yeux du roi s’illuminèrent à la vue du bracelet. Il laissa échapper un grognement et eut l’air plutôt troublé.  D’après ce que je pouvais voir, je supposai qu’il était probablement en train de songer à un moyen d’empêcher que je mette la main sur sa sœur tout en gardant le bracelet.

Soupirant profondément – probablement parce qu’il n’arrivait pas à trouver un moyen de garder les billes en forme de roses – il se tourna face à sa sœur et demanda : « Ils sont tous les deux des jeunes hommes respectables ! Princesse, il semble qu’ils soient tous deux sérieux à votre propos, qu’en pensez-vous ? »

Selon le scénario du roi, la princesse devrait être timide pendant un moment, avant de regarder vers le Fils du Dieu de la Guerre du coin des yeux. Mais, évidemment, les prédictions humaines ne peuvent gagner contre les prédictions du Dieu de la Lumière. La princesse resta silencieuse, mais elle ne regarda personne. À la place, un chevalier royal surgit de derrière elle : Elijah.

S’agenouillant devant le roi, il cria : « Votre Majesté, je suis celui qui est réellement sérieux à propos de Son Altesse Impériale ! La princesse et moi sommes ceux qui nous aimons réellement ! »

En entendant cela, tout le monde se tourna pour observer la princesse. Cependant, la princesse ne montra aucun signe de déni. Et pour quelqu’un de son importance, le silence était équivalent à acquiescer.

Il y eut un soudain vacarme dans la foule. La situation présente était absolument incroyable. Pourquoi n’y avait-il pas eu une seule personne souhaitant le mariage dans le passé, mais maintenant, ils venaient tous à la fois ? Quel genre de situation était-ce ?

Il était évident que le roi ne s’attendait pas à cette tournure des événements. Il fut surpris pendant un moment, mais se tourna alors et me fixa.

Votre Majesté, vous êtes vraiment très intelligent. Bien que ce soit réellement moi qui ai causé tout cela, vous n’avez pas à me fixer si directement. Après avoir affiché une expression choquée, je changeai rapidement pour une expression confuse et rencontrai le regard du roi, comme si je ne comprenais point pourquoi il me fixait. Voyant cela, à la place, il se tourna pour regarder Elijah et fronça légèrement les sourcils.

Deux des chevaliers personnels du roi, qui se tenaient à côté du souverain, s’avancèrent immédiatement. Le chevalier le plus jeune, qui paraissait être dans la trentaine, gronda : « Elijah, ne raconte pas de bêtises ! Tu ne peux pas épouser Son Altesse ! »

Ignorant ses mots, Elijah se tourna pour rencontrer les yeux du chevalier le plus âgé, paraissant honteux et désolé. Cependant, le chevalier plus âgé se contenta de soupirer et ne le réprimanda pas.

Storm murmura doucement près de mon oreille : « Bien que le chevalier le plus âgé ne soit pas réellement le maître d’Elijah, il apprécie beaucoup ce dernier et lui a appris beaucoup de choses. Il peut être considéré comme un demi-maître. »

J’acquiesçai et employai toute ma force pour m’empêcher de sourire. Hahaha ! Je ne savais pas qu’il entretenait ce genre de relation avec ses professeurs, mais maintenant, les chances d’Elijah sont nettement plus élevées.

« Je n’arrive pas à croire qu’Elijah soit aussi courageux… Mais, c’est encore plus incroyable que Sun ait une liaison avec la princesse », murmura Storm à Leaf et à Blaze, qui se tenaient à côté de lui. Comme la distance entre nous était un peu grande, je dus tendre l’oreille pour saisir ce qu’il disait.

« J’ai entendu la Section du Chevalier du Soleil raconter comment Sun avait enivré Elijah sans raison, tellement qu’il est presque mort d’un coma éthylique. Maintenant, je vois : ce doit être dû à de la jalousie entre rivaux. Et le jour suivant, la princesse avait une rencontre secrète avec Sun. Je suppose que c’était parce qu’elle l’avait trompé et tentait de s’expliquer après qu’il l’ait découvert » conclut Storm. Son visage montrait une expression qui disait : « J’ai eu le potin ultime, et je peux maintenant mourir sans regrets ». Quant aux autres des Douze Chevaliers Sacrés, ils étaient actuellement en train de tendre l’oreille pour saisir les ragots.

Donc, les membres de ma Section du Chevalier du Soleil n’étaient pas les seuls qui aimaient les potins… Le Temple Sacré tout entier était rempli de commères ! Pourquoi vous appelez-vous toujours les chevaliers sacrés ? Vous pourriez tous changer votre nom en chevaliers bavards !

Pendant que je jurais et protestais intérieurement sur comment le Temple Sacré devrait se renommer le Temple Bavard, le roi questionna sérieusement : « Sœur, est-ce vrai que tu éprouves des sentiments pour Elijah ? »

Sans parler, la princesse hocha calmement de la tête. Voyant cela, le roi resta également silencieux. Son visage devint lentement de plus en plus sombre. Personne n’osa dire un mot et tout le hall tomba dans un silence gênant. Même le Fils du Dieu de la Guerre resta silencieux, incapable de comprendre ce qu’il se passait. Fonçant les sourcils, il pouvait seulement nous fusiller du regard Elijah et moi.

Comme le silence gênant persistait, j’ouvris lentement la bouche et annonçai : « Si c’est le cas, alors laissons les épées dans nos mains juger ce sujet et arrêtons-là le bavardage dénué de sens. C’est la véritable voie d’un chevalier. »

Comment ? Vous dites que cette phrase semble familière ? Tousse, tousse… Les cadavres n’ont aucun droit de propriété intellectuelle !

Au moment où le Fils du Dieu de la Guerre entendit cela, un sourire s’étendit sur son visage et il accepta bruyamment : « C’est bien ! Un guerrier utilise uniquement l’épée entre ses mains pour déterminer la victoire ! »

Évidemment qu’il allait accepter, il savait déjà que je n’étais pas doué au maniement de l’épée et qu’Elijah était seulement un chevalier. C’était sans mentionner le fait qu’il croyait qu’Elijah ne possédait pas la bénédiction d’un Dieu ; même sa classe en elle-même le plaçait dans une position d’infériorité. Les guerriers sont meilleurs au un contre un alors que les chevaliers sont meilleurs à la guerre. C’était la nature des classes que tout le monde connaissait.

« Alors, faisons ainsi ! » Ceci dit, le roi partit promptement. D’après son expression, il était clair qu’il n’était pas très heureux.

J’eus un sourire narquois, mon premier pas vers le succès effectué.

Soudainement, Leaf arriva en courant vers moi. Il tapota mon épaule et dit : « Sun, ne sois pas triste, il y a toujours d’autres poissons dans la mer ! Même si tu ne peux pas avoir la princesse, ce n’est pas si grave. »

« Je suis plutôt proche d’Elijah, donc je lui dirai de ne pas trop te martyriser », promit Storm en me tapotant le dos avec une expression qui disait : « Nous sommes de bons frères, je te couvrirai, ne t’inquiète pas. »

« Si ce Fils du Dieu de la Guerre ose trop te frapper, je ne le laisserai jamais en paix », jura Blaze en frappant l’air.

« S…Sun, ne t’inquiète pas. Même si c’est contre les règles, je t’aiderai quand… quand même à bloquer les coups fatals… Même si je dois les bloquer de nombreuses fois, je n’abandonnerai jamais pour te sauver ! »

« … Vous ne pourriez pas avoir un peu plus confiance en moi ? »

En entendant cela, la Cruelle Faction au Cœur de Pierre des Douze Chevaliers Sacrés me jeta simplement un regard froid. Quant à la Bonne Faction au Grand Cœur, ils ajoutèrent : « Évidemment ! Nous avons une confiance absolue dans ta capacité de guérison. Ces deux-là ne seront pas capable de te tuer. Et c’est pourquoi nous sommes assez confiants par te laisser y aller pour te faire cogner. »

Que diable ? Les regards froids de la Cruelle Faction au Cœur de Pierre n’avaient pas réussi à me refroidir, mais ce que la Bonne Faction au Grand Cœur avait dit m’avait fait me sentir comme si j’avais été frappé par un blizzard.

 

La Légende du Chevalier du Soleil T2C5 : Résous Les Problèmes d’Un Collègue

La Légende du Chevalier du Soleil

Roman originel en Chinois par : 御 我 (Yu Wo)


Chapter 5: Solve a Colleague’s Problem – traduit du chinois vers l’anglais par dahlys[PR!]
Chapitre 5 : Résous Les Problèmes d’un Collègue – traduit de l’anglais vers le français par Irina
+ Travail de vérification par LuluHime

Comme dit l’adage, « Connais celui à qui appartient le chien avant de frapper celui-ci » ! Quoi qu’il arrive, Adair reste le chien du Chevalier du Soleil… Non, non ! Je veux dire qu’il est mon subordonné. De plus, il est le chef de tous mes autres ch… subordonnés ! Comment un imbécile comme toi ose-t-il s’en prendre à lui ! Je me fiche de savoir si tu es le Fils du Dieu de la Guerre ou pas, je vais te botter les fesses !

Comploter pour se venger  ne requiert pas seulement des machinations à long terme, mais doit aussi se faire dans le secret le plus total. La victime devait mourir de manière vraiment horrible sans réaliser qui était le coupable. Donc, je décidai… de résoudre le problème du Capitaine-Chevalier des Enfers en premier.

Après avoir suivi les instructions du Pape pour contacter et choisir un rendez-vous avec le Capitaine-Chevalier des Enfers, je me rendis au lieu de la rencontre. Pendant que je l’attendais, je pratiquais l’expression sincère que j’allais utiliser plus tard. Je devais paraître tellement sincère que l’autre parti ne pourrait supporter de me causer des soucis.

Peu de temps après, une personne s’avança vers moi. J’eus un sourire éblouissant comme je le voyais s’approcher, en profitant pour le jauger par la même occasion. Il portait l’uniforme standard des chevaliers royaux, mais l’épée qui pendait à son côté n’en était pas une qui était donnée à n’importe quel chevalier. La qualité de son épée était bien meilleure.

Son allure et son charisme n’étaient pas mauvais, mais il s’agissait d’une sorte de beauté polyvalente… Pardon ? Vous me demandez ce que je veux dire par une sorte de beauté polyvalente ?

Ce qu’on appelle une sorte de beauté polyvalente se réfère à un homme qui peut être considéré comme beau, mais qui n’est pas assez magnifique pour que tous les autres hommes veuillent l’étrangler au premier regard. Cela fait de lui un potentiel rival en amour de moins.

Aussi, quand vous observez les hommes possédant une beauté polyvalente de très près, vous pouvez toujours trouver beaucoup de défauts. Par exemple, des sourcils qui ne sont pas assez épais et des traits qui ne sont pas réguliers ou pas assez bien définis. Après cela, vous auriez l’impression qu’il n’est pas si beau après tout et vous vous sentiriez coupable pour votre hostilité première. Plus tard, vous vous appellerez des frères et vous vous entendrez très bien.

Bien que les hommes sentent que celui-là n’est pas aussi beau qu’il n’y parait, sa beauté laisse juste assez de place à l’imagination féminine. Les femmes aimant les hommes mignons seront attirées par ses grands et adorables yeux. Les femmes qui aiment les hommes matures s’appuieront automatiquement sur ses larges épaules. Les femmes qui refusent d’aimer quelqu’un d’autre qu’un mauvais garçon s’enticheront de son sourire frivole.

Comment ? Qu’est-il arrivé aux défauts incluant des sourcils qui ne sont pas assez épais et des traits qui sont légèrement irréguliers ?

Chers Frères, vous ne comprenez absolument pas les femmes ! N’avez-vous donc jamais entendu dire qu’un homme choisit une femme en fonction de ses défauts tandis qu’une femme s’intéresse davantage à ce qui fait la force d’un homme ? Tant qu’une femme trouve un bon point qui la fascine, toutes les autres imperfections deviennent des médailles. Par exemple, des sourcils fins sont façonnés, et un visage légèrement asymétrique est simplement unique !

En conclusion, la sorte de beauté polyvalente est aussi appelée le type du grand séducteur. Sa plus grande force relève du fait d’être aimé par tout le monde. Même un chien courrait vers lui en agitant sa queue.

Ce genre de personne est adapté pour faire n’importe quel travail ; particulièrement celui de vente, d’escroquerie et d’autres professions similaires. Évidemment, ils sont aussi très appropriés pour devenir des espions.

Je ne pus m’empêcher de féliciter l’anticipation du précédent Chevalier des Enfers. Il a su choisir un futur homme à la beauté polyvalente parmi une bande d’enfants de dix ans.

À ce moment-là, l’homme à la beauté polyvalente s’était déjà avancé jusqu’à moi. Je commençai immédiatement à sourire et le saluai : « Que le Dieu de la Lumière te bénisse, mon frère Hell. Sun a enfin le plaisir de te rencontrer. »

« Chevalier du Soleil, pourquoi est-ce vous ? » Il sembla être choqué.

Je souris brillamment et expliquai : « Sa Sainteté le Pape a informé Sun que toi, le Capitaine-Chevalier des Enfers, tu semblais éprouver quelques difficultés. Comme nous sommes tous deux des Chevaliers Sacrés, peut-être que Sun peut mieux comprendre tes problèmes. Par conséquent, Sun est venu à sa place. »

« S’il-vous-plaît … Pourriez-vous ne pas m’appeler Hell ? »

Le Chevalier des Enfers prit une profonde inspiration et dit, déterminé : « Je ne suis pas le Capitaine-Chevalier des Enfers, je suis seulement un chevalier du roi. »

Foutu vieillard ! J’aurais dû me douter que ce que tu jetais ne pouvait être qu’un nœud de vipères… Perplexe, j’affichai une touche de tristesse et demandai : « Pourquoi dis-tu cela, Chevalier des Enfers ? Se pourrait-il que tu sois mécontent à cause de quelque erreur commise par l’Église du Dieu de la Lumière, qui t’as conduit à décliner le rôle du Capitaine-Chevalier des Enfers ? »

Si je découvre que le Pape te maltraitait, ne te laissant pas d’autre choix que de démissionner, c’est un homme mort !

« Non, je vous en prie, ne vous méprenez pas. J’ai dit cela parce que… » À ce stade, le Chevalier des Enfers inspira profondément avant d’ouvrir la bouche et de raconter : « Quand j’ai été choisi pour devenir le Chevalier des Enfers, j’ai reçu seulement un an d’entraînement spécial au Temple Sacré. Après cela, j’ai servi la famille royale comme chevalier du roi pendant douze ans. Je possède deux maîtres ; l’un d’eux est un chevalier sacré qui a passé une année à m’entraîner, par la suite nous nous sommes rarement revus. L’autre est un chevalier du roi qui m’a guidé pendant dix ans et qui a récemment pris sa retraite pour voyager.

« Bien que le prince héritier ne m’aime pas, il n’a jamais été injuste envers moi. Il m’a même confié des tâches importantes à accomplir. Aussi, la reine a toujours bien pris soin de moi. La petite princesse et moi avons été des camarades de jeu depuis que nous sommes tout petits, et la princesse m’a défendu de nombreuses fois.

« Sans oublier de mentionner qu’il y a mes camarades chevaliers que je connais depuis mon enfance. Ce sont des camarades avec lesquels je suis allé en enfer et en suis revenu… Par contre, je ne connais aucun des Douze Chevaliers Sacrés du Temple Sacré. »

Il sourit amèrement, me regarda et annonça : « E-Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ? Chevalier du Soleil, j-je suis peu familier avec le Dieu de la Lumière, peu familier avec le Temple Sacré, et je ne connais pas les Douze Chevaliers Sacrés. Au contraire, le palais royal est l’endroit auquel j’appartiens vraiment, et les chevaliers royaux sont mes vrais camarades. »

Après l’avoir écouté, je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils. Pas étonnant que le vieux Pape voulût le tuer. Un espion qui décidait de rejoindre le camp ennemi était ce qu’il y avait de plus dangereux. S’il confessait tout au prince héritier, ça deviendrait un sacré spectacle à contempler.

Comme je restais silencieux pendant un certain temps, le Chevalier des Enfers recula soudain de quelques pas. Il déclara d’une voix faible : « Je n’ai rien révélé au prince héritier, mais la princesse sait tout. Elle ne dévoilera pas la vérité à moins que j’aie des ennuis. Quel que soit le genre d’ennuis, elle rejettera tout le blâme sur l’Église du Dieu de la Lumière. »

Malédiction ! Je relevai immédiatement la tête et souris sincèrement en affirmant pour l’apaiser : « Je t’en prie, ne t’inquiète pas. Tu dois savoir que je ne suis pas doué à l’épée. Je ne pourrais pas te vaincre même si je t’attaquais, et tu peux clairement voir que je n’ai amené personne avec moi. »

« O-Oh ! Je suis vraiment désolé. »

En entendant cela, le Chevalier des Enfers cessa de reculer. En un éclair, son visage devint rouge. Extrêmement embarrassé, il s’excusa : « Je ne vous ai pas suspecté volontairement, m-mais la princesse a dit que le Temple Sacré pourrait me tuer pour me faire taire… Haha ! Maintenant que j’y pense, comment le Chevalier du Soleil pourrait-il tuer quelqu’un pour le faire taire ? Au moment où j’ai vu que c’était vous qui veniez pour me rencontrer, j’aurais dû comprendre que le Temple Sacré n’avait pas de mauvaises intentions à mon égard. Je suis vraiment désolé. »

Quelle princesse intelligente ! Il semblerait que Son Altesse ne doive pas être sous-estimée. Elle a aussi accentué le fait qu’elle blâmerait l’Église quoi qu’il arrive à Hell. On dirait qu’elle sait que beaucoup « d’accidents » dans le monde peuvent être attribués à des « désastres artificiels ».

« S’il-te-plaît, accorde-moi un peu de temps pour réfléchir à une solution à ce problème. » Je continuai avec une sincérité absolue : « Et ne parle point de ce sujet à nouveau. Si cela atteint les oreilles du prince héritier, il y aura une confrontation entre l’Église et la famille royale. Comme tu sers à la fois l’Église et la famille royale, je crois que tu ne souhaiterais guère voir une telle chose survenir, n’est-ce pas ? »

Le Chevalier des Enfers hocha la tête et répondit : « En effet. Le temps que nous avons passé ensemble était court, mais mon maître Chevalier Sacré m’a très bien traité aussi. Bien que j’aie décidé de jurer ma loyauté à la famille royale, je ne ferais rien qui puisse compromettre l’Église. »

J’acquiesçai. Je croyais ce qu’il disait non seulement parce qu’il donnait sa garantie mais aussi parce que, si ce sujet était rendu public, cela lui ferait beaucoup plus de mal que de bien, comme c’est très difficile pour quelqu’un qui a été un espion de regagner la confiance des autres.

Néanmoins, si je me contentais de « libérer » le Chevalier des Enfers dans la famille royale, ce serait comme enfouir un parchemin magique qui pourrait exploser à tout moment sous le Temple. Le risque était important, vu que l’Église ne saurait jamais quand le prince héritier découvrirait le pot aux roses.

Cependant, si je ne le libérais pas, que pouvais-je faire d’autre ? Il avait déjà révélé ses cartes en disant qu’il ne désirait plus être le Chevalier des Enfers.

Même si je souhaitais l’achever une bonne fois pour toute, il fallait qu’il y ait  une princesse intelligente qui lui serve de bouclier de façon à ce que personne n’ose agir.

Satané vieillard ! Tu as l’audace de me faire réparer tes pots cassés ! Attends un peu pour voir, tôt ou tard, je te le ferai payer !


Après être retourné au Temple et à ma chambre, avoir préparé mon masque pour la peau afin de l’appliquer, je n’arrivais toujours pas à trouver un moyen de résoudre ce problème. Je m’allongeai sur mon lit pour appliquer mon masque tout en continuant à chercher une solution…

Toc toc toc !

« … j’avais presque oublié la malédiction qui me frappe chaque fois que j’applique mon masque. »

Je me redressai et haussai la voix en disant : « Puis-je être assez audacieux pour demander quel est le frère chevalier sacré qui, sous le gentil murmure du Dieu de la Lumière, est venu pour discuter avec Sun de la bienveillance du Dieu de la Lumière ? »

La voix grave de Judgment retentit de l’autre côté de la porte. Il dit : « C’est moi. »

« Oh, alors entre directement. » Je me recouchai paresseusement sur mon lit. S’il s’agissait de Judgment, cela ne posait aucun problème parce que ce dernier avait déjà été choqué plusieurs fois par mon masque facial.

Au moment où il entra et me vit, il se figea.

Je lui jetai un regard et demandai : « Le rose est beaucoup mieux que le vert, n’est-ce pas ? »

Les sourcils de Judgment se froncèrent tandis qu’il scrutait mon visage. Finalement, il me donna son opinion : « Le vert peut être choquant à voir au début, mais après l’avoir regardé un long moment, le rose a l’air plus écœurant. »

« J’ai compris maintenant. La prochaine fois, j’appliquerai le masque pour avoir la moitié de mon visage verte et l’autre rose. Ainsi, tu seras d’abord choqué, et ensuite dégoûté. »

Judgment rigola et secoua la tête. « Comment peux-tu toujours avoir le temps d’appliquer un masque facial ? Tu devrais avoir plus que quelques problèmes à résoudre », affirma-t-il.

Je plaçai mes mains serrées derrière ma tête et questionnai paresseusement : « Que veux-tu dire ? »

Logiquement, le seul problème que j’avais dont Judgment devait avoir connaissance était celui concernant Adair, à moins que le Pape lui ait déjà parlé du Chevalier des Enfers. Mais, d’après ma compréhension du vieux Pape, il n’était pas un travailleur si assidu. Il ne dirait pas quelque chose deux fois, surtout à Judgment qui n’était pas habitué à gérer ce genre de problèmes, puisqu’il était inutile de le faire.

« Des membres du Monastère du Dieu de la Guerre sont là. Quel que soit leur objectif principal, c’est définitivement relié à l’extension de leur aire d’influence et à l’accroissement du nombre de leurs croyants. »

Judgment me regarda mais déplaça immédiatement son regard. Je songeai que c’était parce que le masque facial rose était réellement trop dégoûtant.

Il me rappela : « Et c’est ta responsabilité d’attirer les fidèles. »

« Je sais cela. J’étais sur le point de considérer le problème de rassembler les fidèles en appliquant le masque. »

« Je pense que tu étais simplement sur le point de t’endormir », conclut tout bonnement Judgment.

Judgment est vraiment celui qui me connaît le mieux…

« Très bien, dans ce cas, pour m’empêcher de m’endormir, tu vas m’aider à chercher une solution ! »

Judgment secoua la tête et sortit un petit sac de toile blanche avec le symbole doré du Chevalier du Soleil brodé dessus. « Je n’ai pas le temps de faire ça ! » déclara-t-il. « J’ai encore des criminels à interroger, et je suis seulement venu pour te donner les chocolats à la myrtille d’Ice. Il a dit que si tu emportais ça avec toi, tu ne devrais plus être affamé. »

Cher Ice ! Tu ferais une femme et une mère merveilleuse. Si tu étais une femme, je t’épouserais définitivement !

Je m’assis, pris le petit sac, l’ouvris et reniflai le contenu. Quel parfum !

Après avoir senti les chocolats, je levai la tête uniquement pour voir que Judgment était réellement en train de partir. Je lâchai précipitamment un flot de d’informations. « Le Monastère du Dieu de la Guerre a essayé de tuer Adair. Non seulement le Fils du Dieu de la Guerre a personnellement sollicité un duel, il s’est même servi de moi pour le menacer. Si Adair refusait de faire un duel avec lui, il serait venu me défier. » Je m’arrêtai un instant avant de continuer : « Même si l’issue du duel était claire, le Fils du Dieu de la Guerre a continué d’essayer de tuer Adair. Il est allé au point d’empêcher la Section du Chevalier du Soleil d’aider mon vice-capitaine. À la fin, Adair a à la place été sauvé par un chevalier du roi, Elijah. Que peux-tu déduire de ces informations ? »

Bien sûr, en entendant cela, Judgment s’arrêta et y réfléchit en silence. C’est probablement une déformation professionnelle après de longues années à interroger des criminels, n’est-ce pas ? Quand il entend quelque chose de suspicieux, il cherche par réflexe la vérité cachée.

Voyant cela, je jetai quelques morceaux de chocolat dans ma bouche et me recouchai sur le lit. J’ai les chocolats à la myrtille d’Ice à manger, un lit pour m’étendre, et une personne pour m’aider à chercher une solution à mes problèmes. La vie pourrait-elle être encore plus belle ?

Judgment ouvrit la bouche lentement et commença : « Je pense qu’il y a une possibilité que… Sun, réveille-toi ! »

« Continue… »

Je me retournai dans mon lit, mais entendis vaguement une voix basse grogner « Grisia du Soleil » en détachant chaque syllabe. Ça sonne comme la voix extrêmement basse que Judgment n’utilise que quand il est fâché… J’ouvris hâtivement mes yeux et au moment où je les ouvris, je vis que le visage de Judgment était aussi sombre qu’un gouffre sans fin. Choqué, je bondis immédiatement et m’écriai : « Je suis réveillé ! Je suis vraiment réveillé ! »

Judgment me fixa, soupçonneux. Je m’assis vite droit sur le lit comme un bon étudiant, prêtant sérieusement attention.

Seulement alors, il fut disposé à continuer. Il dit : « Je pense que la raison pour laquelle ils voulaient tuer Adair a quelque chose à voir avec le fait que tu aies appris Résurrection. »

« Résurrection ? » J’en étais abasourdi pour un moment. Je laissai échapper : « Comment ont-ils pu découvrir cela ? »

« Bien que le fait que tu aies appris Résurrection n’ait pas été annoncé, l’Église du Dieu de la Lumière et le Monastère du Dieu de la Guerre ne sont pas très éloignés géographiquement. Les relations entre les deux religions ne sont pas très bonnes, alors ce n’est nullement étrange que les deux aient implanté quelques espions dans le camp de l’autre pour pêcher des informations. »

En entendant cela, j’hochai la tête pour montrer que j’avais compris. N’avions-nous pas aussi implanté un espion, Hell, dans la famille royale ? Si même la famille royale était espionnée, il n’y avait pas de raison d’épargner notre plus grand rival, le Monastère du Dieu de la Guerre. Puisque l’Église du Dieu de la Lumière, qui prône la bienveillance, a des espions partout, le Monastère du Dieu de la Guerre en a probablement implantés encore plus.

« Je pense qu’ils voulaient probablement tuer Adair pour confirmer si tu avais réellement appris Résurrection. » Judgment me fixa du regard et ajouta : « Même si tu as dit l’avoir appris, personne ne t’a vu l’exécuter pour l’instant. »

Il s’arrêta un instant avant d’ajouter avec une touche de regret : « Si tu l’avais appris plus tôt, tu aurais pu l’utiliser sur ton ami d’enfance, Roland. »

En entendant cela, je me figeai un moment et répondis alors par réflexe : « C’est impossible ! Résurrection a beaucoup de limites. L’une d’entre elle est que le sort doit être effectué moins de huit heures après la mort. Si c’est utilisé sur un corps qui est mort depuis plus de huit heures, il y aura de terribles conséquences. »

« Quel genre de terribles conséquences ? »

Je tombai silencieux quelques temps avant de révéler : « Après la réanimation… Non ! Ce genre de résultat ne peut même pas être appelé réanimation. Dans tous les cas, le corps de la personne c-continuera à pourrir comme un cadavre, mais restera “vivant”. Seulement quand le corps entier se sera décomposé ou quand la tête sera coupée, la personne mourra. »

En entendant cela, Judgment lâcha, alarmé : « Alors, ne serait-ce pas comme une créature des ténèbres ? »

Je restai silencieux jusqu’à ce que j’eusse vu Judgment se calmer graduellement. J’expliquai alors lentement : « Oui, la Résurrection et la création de créatures des ténèbres sont assez similaires dans bien des aspects, assez pour qu’elles puissent être considérées comme étant le même type de magie. Aussi, un nécromancien préservera le cadavre pour éviter une décomposition plus avancée, et contrôlera l’esprit du cadavre afin qu’il soit obéissant. »

« Est-ce que cela veut dire que tous les nécromanciens savent comment utiliser la Résurrection ? » Judgment fronça des sourcils.

« Non. » Je secouai la tête et précisai : « C’est facile de transformer un cadavre en une poupée obéissante, mais difficile de vraiment le faire revivre. Réaliser le sort huit heures après la mort est la condition la plus simple. Ceci mis à part, une très forte capacité à utiliser l’élément sacré est requise. Ce point seul rend impossible pour un nécromancien de le jeter.

« Il y a aussi la probabilité d’échouer ainsi que le prix de la réanimation. En conclusion, je peux seulement te dire que tu ferais mieux de ne pas me forcer à utiliser la Résurrection sur toi. C’est parce que je ne peux pas garantir qu’il ne te manquera pas une partie du corps après que tu sois ressuscité, ou pire… »

L’expression de Judgment changea et il grogna : « Pire ? Vais-je me transformer en créature morte-vivante ? »

Je répondis honnêtement : « Ça n’arrivera pas, tu ne deviendras pas une de ces créatures si tu es ressuscité moins de huit heure après la mort. Néanmoins, au lieu de perdre quelque chose, tu risquerais de gagner quelque chose. Par exemple, tu pourrais voir pousser une paire de cornes sur ta tête, une queue dans ton dos ou une poitrine volumineuse bien que tu sois un homme. Une femme pourrait gagner un… »

« Assez ! » Judgment prit une profonde inspiration et secoua la tête. Il dit : « Cette Résurrection semble être assez imprévisible. »

J’hochai la tête et ajoutai : « Évidemment. Si ressusciter était facile, qui ne serait pas d’accord pour mourir ? Aussi, tout le monde dit que le Pape ne sait pas se servir de Résurrection, mais ce n’est pas qu’il ne peut pas le faire, c’est juste que la probabilité d’une résurrection complète est très basse. Elle est si basse qu’il n’ose pas du tout lancer le sort, parce qu’il pourrait y avoir des effets secondaires… »

« Résurrection complète ? » demanda Judgment.

« C’est une résurrection sans aucun effet secondaire. » Je soupirai et continuai : « La probabilité que je réalise une résurrection complète est approximativement d’une sur quatre. C’est assez pour rendre le vieux Pape extrêmement jaloux. Il a dit que c’est la probabilité la plus importante pour la résurrection complète que quelqu’un ait obtenu durant les cinq cents dernières années. »

Judgment hocha la tête pour montrer sa compréhension et continua ses déductions : « Le Monastère du Dieu de la Guerre a peur que, une fois que tu auras maitrisé Résurrection, les dirigeants de chaque pays changent la religion de leur pays et vénèrent le Dieu de la Lumière. C’est parce que, grâce à ton sort Résurrection, ils n’auraient plus à craindre la mort. »

Je secouai la tête et le détrompai : « Dans ce cas, ils se méprennent. La Résurrection n’a absolument aucun effet sur ceux qui sont morts de vieillesse ou de maladie. Ceux qui sont morts de vieillesse mourront à nouveau immédiatement, comme ils ont déjà atteint l’heure de leur mort. Pareil pour ceux qui sont morts de maladie. Même s’ils sont ressuscités, leur maladie ne sera pas guérie, et ils mourront à nouveau. Ceux qui ont peur d’être tués ou de mourir de maladie devraient engager quelques chevaliers doués, des prêtres et des guérisseurs, car se protéger soi-même offre plus d’espoir que la résurrection. »

« Tu as raison », acquiesça Judgment, mais il me rappela ensuite : « Cependant, si même pour moi, les nombreuses limitations de Résurrections sont nébuleuses, alors que dire du Monastère du Dieu de la Guerre ? »

En entendant cela, je me tus. Au moins, l’un des mystères était résolu maintenant. La raison pour laquelle le Monastère du Dieu de la Guerre avait essayé de tuer Adair était pour confirmer si j’avais réellement maîtrisé la Résurrection. J’avais l’impression que, en comprenant la vérité sur ce sujet, au lieu de résoudre mon problème, j’avais maintenant un problème supplémentaire à résoudre.

Comment puis-je laisser tout le monde savoir que la Résurrection n’est pas aussi utile qu’elle le paraît ? Sinon, chaque fois qu’une personne influente va mourir et que tous vont affluer vers moi pour la ressusciter, que va-t-il advenir de mes jours paisibles ?

Judgment poursuivit : « Quant au sauvetage d’Adair par Elijah, la réputation de ce dernier n’est pas mauvaise, donc il a probablement agi avec la justice à l’esprit. »

« Tu connais Elijah ? », demandai-je curieux. Pourquoi tant de gens connaissent-ils cette personne ? Est-il vraiment si célèbre ?

Judgment acquiesça. « Elijah n’a pas une bonne réputation uniquement parmi les chevaliers royaux », dit-il. « Il a des amis partout, y compris de nombreux chevaliers sacrés. Je ne le connais pas en personne, mais certains membres de ma Section du Chevalier du Jugement le connaissent personnellement. Néanmoins… » Il s’arrêta soudainement de parler pour me fixer un moment avant de continuer : « En parlant de ça, ta Section du Chevalier du Soleil semble très proche d’Elijah. Alors, qu’il agisse pour sauver Adair n’est pas un fait étrange pour lui. »

« Pourquoi ma Section du Chevalier du Soleil est-elle si proche d’un chevalier du roi !? » m’exclamai-je, un peu insatisfait. Bien que le prince héritier, le vrai chef de la famille royale, et moi, leur chef, soyons en conflit, ils en sont arrivés à devenir de bons amis avec son vassal.

Judgment ouvrit lentement la bouche et répondit à ma question par une autre question : « Ne devrais-je pas être celui qui te le demande, capitaine de la Section du Chevalier du Soleil ? »

J’en fus abasourdi et pus seulement répondre rapidement : « Laisse-moi aller demander à Adair– »

Judgment me coupa immédiatement et me blâma, en affirmant : « Adair t’est très obéissant, et s’est reposé durant tout ce temps. Puisque c’est ainsi, alors toi, le capitaine, tu devrais au moins supporter les responsabilités qui étaient tiennes à l’origine pendant qu’il se repose ! »

Tch ! Je me suis fait réprimander par Judgment. C’est totalement la faute de… du Monastère du Dieu de la Guerre.

Un peu fâché, je promis : « D’accord, d’accord ! Je vais demander à quelqu’un d’autre à présent. »

Immédiatement après avoir  dit cela, je bondis hors du lit, arrangeai mes vêtements et étais sur le point de pousser la porte pour partir…

« Sun ! »

Contrarié, je me tournai et protestai : « Quoi ? J’ai déjà dit que je n’irais pas questionner Adair. »

« Tu ne t’es pas lavé le visage… »


Autrefois, je possédais un vice-capitaine omnipotent, mais ne savais pas le chérir. Seulement après l’avoir perdu, ai-je découvert à quel point il était précieux… Sans Adair, je n’arrivais même pas trouver ma propre Section du Chevalier du Soleil !

Avec beaucoup de difficultés, j’appris de Storm qu’ils devaient se trouver à la Taverne du Bourgeon. Je m’y précipitai sur-le-champ, fâché.

Ces idiots ! Ne les ai-je pas prévenu d’éviter de quitter le Temple Sacré autant que possible ? Chacun d’entre eux a fait la sourde oreille. Il semblerait que ça fasse trop longtemps depuis la dernière fois où j’ai jeté quelqu’un du haut d’une falaise !

Peu de temps après, j’avais réussi à rassembler tous les membres de la Section du Chevalier du Soleil dans la rue. Chacun d’entre eux portait des vêtements ordinaires et flânait dans les rues paresseusement. Au moment où ils me voyaient, ils me souriaient même et agitaient la main dans ma direction !

Je souris, levai mon index et pointai l’allée sur le côté, avant de marcher dans celle-ci. Naturellement, la Section du Chevalier du Soleil me suivit.

« Capitaine ! Allons-nous nous liguer contre quelqu’un ? » demanda Ed, excité.

J’ignorai Ed et souris en m’adressant à tout le peloton : « Sun se rappelle avoir prévenu ses frères ici présents de ne pas quitter le Temple Sacré pour le moment, non ? »

Puisque vous avez osé ignorer mon conseil, je pense que vous avez tous oublié la raison pour laquelle vous avez sauté du haut d’une falaise pour commencer !

La Section du Chevalier du Soleil méritait réellement d’être mon peloton, vu qu’ils avaient immédiatement senti le danger de mon sourire anormalement large. La couleur se retira de leur visage et en un instant, les badauds paresseux se transformèrent en chevaliers fiables, se tenant au garde-à-vous.

Je cessai de sourire et fixai froidement Ed, qui se tenait le plus proche de moi. Ed balbutia alors qu’il expliquait : « Ca-Capitaine, n-nous portons des vêtements ordinaires, p-pas l’uniforme de la Section du Chevalier du Soleil … »

« Et donc, plus de vingt personnes sortent ensemble en groupe ? » m’enquis-je avec un autre sourire. « À présent, je comprends. Je n’ai en effet pas besoin de m’inquiéter, comme tous les guerriers du Monastère du Dieu de la Guerre savent seulement comment se battre et n’ont probablement pas d’yeux, donc ils ne peuvent pas vous reconnaître du tout ! »

Ed éclaircit précipitamment : « Capitaine, n-nous vous avons écouté. C’est la première fois depuis quelques jours que nous quittons le Temple Sacré. Nous avons invité Elijah à la taverne avec l’intention de lui payer un verre pour le remercier d’avoir sauvé Adair. »

« C’était donc pour cela ! » déclarai-je avec un signe de la tête. Quand j’aperçus tous les membres de la Section du Chevalier du Soleil exprimer un visible soupir de soulagement, j’attrapai Ed par le col et questionnai : « Ça me rappelle un autre sujet. J’ai ouï dire que vous étiez déjà assez proche d’Elijah ? Par le passé, le chaos créé par ce gros porc de roi m’a donné la migraine, et maintenant le prince héritier la rend cinq fois pire ! Et pendant ce temps, vous prenez du bon temps ! Vous avez osé vous lier d’amitié avec les subordonnés de l’ennemi dans mon dos ! »

« Nous ne nous sommes pas secrètement lié d’amitié avec l’ennemi, Capitaine ! » protesta Ed, quasiment en larmes. « Nous connaissons Elijah, parce qu’on s’en est pris à lui une fois. »

« Pourquoi vous en êtes-vous pris à lui sans raison ? »

Je ne leur avais jamais demandé de faire cela. Je n’avais même jamais entendu le nom d’Elijah auparavant, donc c’était impossible pour moi d’ordonner à la Section du Chevalier du Soleil de s’en prendre à lui.

« C-C ‘est parce que nous avons tabassé la mauvaise personne… Et nous nous sommes rendus compte que nous nous étions trompé de personne seulement après l’avoir passé au tabac, d-donc nous l’avons vite aidé à guérir ses blessures et nous nous sommes excusés en lui payant un verre. »

C’est ce qu’on appelle « Un conflit entraîne l’amitié » ? Mais, cela se réfère habituellement à deux personnes se battant l’une contre l’autre, pas à un groupe qui attaque une seule personne, n’est-ce pas ?

Je restai muet pendant un certain temps. Je les réprimandai alors : « Vous avez même attaqué la mauvaise personne ! Je ne comprends réellement pas comment vous avez été choisis pour rejoindre la Section du Chevalier du Soleil ! »

Ed répliqua doucement : « Capitaine, c’était la première fois que nous agissions ainsi ! Il y a toujours un risque d’échec, pas vrai ? »

« Si la personne que vous aviez frappée par erreur était moi, alors vous pourriez vous détendre car ce serait la seule et unique fois que vous auriez commis une erreur ! » le sermonnai-je froidement.

Ed sourit instantanément et assura : « Capitaine, comment aurions-nous pu possiblement vous attaquer par erreur ? Vous êtes une personne si remarquable que même les dieux vous envient et qu’un millier de rayons de lumières dorées de bon augure vous entourent… »

« Vous possédez des lèvres roses et prometteuses ainsi que des dents d’une blancheur immaculée… », renchérit un autre membre de la section.

« Votre peau est blanche comme le lait… »

« Même en ne faisant que tourner la tête et sourire, vous parvenez à charmer une centaine de personnes ! » s’exclama un quatrième.

« Taisez-vous ! » Je roulai des yeux. Quand je serai rentré, je devrais demander à Adair d’améliorer le langage des membres de mon peloton. Non, mais écoutez-les, qu’est-ce que c’est que ces adjectifs qu’ils utilisent ? Bande de crétins !

« Capitaine… » Ed examina mon expression très prudemment. Il demanda, d’une voix aussi délicate qu’un insecte : « Peut-on aller voir Elijah maintenant ? L’heure de la rencontre est déjà dépassée… »

J’y réfléchis un instant. Jusqu’à présent, toutes les informations que j’avais obtenues semblaient indiquer qu’Elijah avait probablement sauvé Adair en toute sincérité et qu’il n’était engagé dans aucune conspiration. Puisque c’était ainsi, alors moi, en tant que capitaine, je me devais aussi d’exprimer ma gratitude envers lui.

Après tout, si Adair avait vraiment été tué, me forçant à employer la Résurrection sur lui, qui sait s’il n’aurait pas manqué des morceaux au Adair ressuscité, ou pire, s’il n’aurait pas gagné un quelque chose en plus.

Qu’importe s’il avait une corne ou une queue en plus : ça le rendrait encore plus classe ! Néanmoins, si sa poitrine grossissait, alors je n’aurais plus eu de vice-capitaine… Peu importe à quel point Adair était capable, s’il courait vers moi avec une poitrine qui rebondissait, je le jetterais du haut d’une falaise sans la moindre hésitation !

Après avoir imaginé Adair avec une grosse poitrine, j’éprouvai le sentiment que je devrais m’agenouiller pour vénérer Elijah. Je dis précipitamment aux membres de la section : « Si l’heure du rendez-vous est déjà passée, pourquoi ne partez-vous pas ? Ne faites pas attendre les gens. »


Je suivis la Section du Chevalier du Soleil jusqu’à la taverne du Bourgeon. Les tavernes ne m’étaient pas familières. Après tout, j’étais le Chevalier du Soleil bien connu pour s’évanouir au bout de trois verres, donc je ne pouvais pas me rendre dans une taverne pour boire. C’était seulement quand je cherchais des gens (afin d’obtenir des informations, je n’avais pas eu d’autre choix que de courir dans toute la cité en cherchant Storm ; à la fin, je l’avais retrouvé ivre mort dans une taverne. Il s’était seulement réveillé après que je lui aie mis plus de dix baffes. C’était aussi la septième fois que je l’énervais) et quand je passais dans le coin (en me battant avec des créatures des ténèbres dans la rue, j’avais été envoyé valser et m’étais écrasé dans une taverne), que je mettais les pieds dans une taverne.

Étant le capitaine, j’entrai le premier. Au début, les personnes dans la taverne ne me remarquèrent pas. Mais, étant curieux, ils se tournèrent un à un pour jeter un coup d’œil. Au moment où ils tournaient la tête, leurs yeux se fixaient sur moi.

J’observai autour de moi l’intérieur de la taverne et me rendis compte qu’il y avait plus que quelques clients. L’environnement n’était ni trop sale ni trop désordonné, mais ça ne pouvait pas être considéré comme étant propre et ordonné. Néanmoins, l’endroit était plutôt grand ; en plus de la salle principale, qui était entourée par de nombreuses chambres, il y avait un étage.

Quand mon regard balaya le comptoir du bar, la vue du dos d’une personne près de celui-ci me rappela quelque chose. Je suis certain d’avoir vu cette personne de dos quelque part auparavant !

De plus, je ne me rappelle pas de ce à quoi cette personne ressemble de face, donc je ne l’ai probablement vue que de dos. Plus étrange encore, pourquoi est-ce que je me rappelle si bien de la vue du dos de cette personne ?

À ce moment-là, quelqu’un hurla soudainement : « Je suis quelqu’un de bien, ne m’arrêtez pas ! »

Après ça, tout le monde commença à crier et à beugler comme s’ils n’avaient jamais rien dit de toute leur vie auparavant.

« Je n’ai pas volé les sous-vêtements de mon voisin M. Fleur, ils ont été emportés par le vent ! »

« Je paye toujours mon addition après avoir pris un verre, je ne me suis jamais enfui sans payer mon repas avant ! »

« Je n’ai jamais vandalisé le mur de l’Église du Dieu de la Lumière auparavant ! »

Ed et les autres membres de la Section du Chevalier du Soleil s’avancèrent précipitamment et expliquèrent : « Que tout le monde se calme. Nous ne sommes pas là pour arrêter des gens, mais pour boire. »

« Vous plaisantez !? Tout le monde sait que le Chevalier du Soleil ne peut pas tenir l’alcool ! »

« C’est vrai ! J’ai entendu dire que son visage devenait rouge à la première coupe, qu’il attrapait la migraine à la deuxième et qu’il s’évanouissait à la troisième. »

« Cette capacité à tenir l’alcool ne correspond pas du tout à un homme… Non ! Je n’ai rien dit ! »

Voyant cela, Ed paniqua et cria : « Le capitaine est juste là pour se joindre à la fête ! »

« Ed », l’appelai-je.

L’expression d’Ed changea immédiatement, et il se reprit précipitamment : « Capitaine, je ne pensais pas ce que je viens de dire, vraiment… »

Si tu n’avais pas ajouté la dernière phrase, j’aurais cru que tu ne pensais pas ce que tu as dit… Je réprimai l’impulsion de rouler des yeux, comme j’étais en ce moment le Chevalier du Soleil éternellement souriant. Je pointai la personne qui me semblait familière de dos, près du comptoir du bar, et proposai : « Invitons ce charmant chevalier à nous rejoindre pour prendre un verre ! »

Ed jeta un coup d’œil dans la direction que je pointais, acquiesça et dit : « Oh, Capitaine, vous connaissez aussi Elijah, alors. »

Comment ? C’était Elijah ?

Avant que j’aie pu réagir, Ed s’avança à côté de cette personne, tapota son épaule et appela effrontément : « Hé ! Nous sommes là, Elijah ! Tu n’attends pas depuis trop longtemps, j’espère ? »

Cette personne lâcha sèchement : « Si justement ! J’ai attendu près d’une demi-heure. Remarque, c’est bien mieux que la dernière fois, où j’ai dû attendre une heure… Ça me fait vraiment me demander qui exprime sa gratitude envers qui. »

« Hahaha ! Ne soit pas si dur ! » Ed lui donna une claque dans le dos et le salua avec enthousiasme : « Viens, laisse-moi te présenter quelqu’un. »

« Qui donc ? » s’enquit-il, un peu curieux.

À ce moment-là, je m’avançai derrière lui. Il sembla réaliser qu’il y avait quelqu’un derrière lui et à l’instant où il se retourna… nos deux sourires se figèrent.

« Voici notre capitaine, le Chevalier du Soleil. » Ed me présenta à lui en souriant joyeusement, et procéda ensuite à me le présenter : « Capitaine, voici Elijah. »

Je pris plusieurs profondes inspirations avant de révéler un parfait sourire étincelant. Je le saluai : « C’est la première fois que nous nous rencontrons. Salutations, Chevalier Elijah. »

Seulement après mon rappel, cette personne récupéra-t-elle du choc. Il répondit rapidement : « B-Bonjour. C’est la première fois que nous nous rencontrons, Chevalier du Soleil. Je suis resté bouche bée par votre élégance pendant un instant. Je suis vraiment désolé. »

Un des sourires était étincelant tandis que l’autre était détendu, mais nous étions probablement les deux seuls à être conscients que l’autre souriait en réalité amèrement… C’était en effet ma première rencontre avec Elijah, mais c’était la deuxième fois que je voyais « le Chevalier des Enfers ».

Elijah était en fait celui qui se mettait en grève : le Chevalier des Enfers.

Mais en y repensant plus attentivement, il y avait toujours quelque chose qui clochait ! J’avais déjà vu le « devant » du Chevalier des Enfers, alors comment pouvais-je être si familier avec son dos au point que je ne parvenais même pas me rappeler à quoi il ressemblait vu de face.

Pardon ? Avez-vous dit que je me suis peut-être mal rappelé ? Cela ne se peut ! Ce n’est pas que je veuille me vanter, mais ma mémoire est si bonne que je peux même me souvenir des cotes des paris d’il y a treize ans. Comment pourrais-je mal me rappeler quelque chose ? Dans le pire des cas, j’oublie seulement des choses inintéressantes comme Storm qui me rappelle qu’il y a une réunion le lendemain. J’ignore pourquoi, mais j’ai tendance à oublier ce genre de choses. Comme c’est bizarre !

Pendant que j’étais rempli de doutes sur moi-même, la serveuse nous avait accueillis et conduits dans une salle privée. Au moment où nous entrâmes, Ed se tourna et dit : « Capitaine, ce qu’il se produit dans cette salle privée est un secret. Même si nous parlons fort, nous n’avons pas à nous inquiéter d’être entendu par des gens à l’extérieur. »

« Secret ? » Mon esprit entier était maintenant empli par « vue de dos », « vue de dos ». Toutefois, au moment où j’entendis le mot « secret », la lumière se fit dans mon esprit.

« C’est vrai ! » Ed rigola effrontément et murmura à mon oreille : « Il y a même un passage secret pour partir en douce. »

Passage secret… Je me rappelle maintenant, je me rappelle vraiment maintenant !

J’avais vu le dos de cette personne dans un passage secret.

Je m’étais précédemment faufilé dans le palais via un passage secret à cause du problème avec Roland, et j’avais par hasard aperçu la princesse embrasser un homme. À cet instant-là, le dos de l’homme me faisait face, donc je n’avais vu que son dos !

Et la personne dont j’avais vu le dos était Elijah… Ainsi, l’homme qui entretenait une liaison secrète avec la princesse était Elijah, et Elijah était le Chevalier des Enfers !

Pas étonnant que la princesse fût aussi protectrice envers le Chevalier des Enfers. Elle protégeait en réalité l’homme qu’elle aimait !

Le Chevalier des Enfers entretenait en réalité une liaison avec la princesse ? Je fronçai des sourcils et méditai pour savoir si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle…

Ahahaha, évidemment que c’est une bonne nouvelle ! Je dois être béni par le Dieu de la Lumière, parce que j’ai maintenant un moyen d’empêcher que le Fils du Dieu de la Guerre épouse la princesse ! Hahaha !

« C-Capitaine ? » héla Ed avec précaution.

J’étais extrêmement de bonne humeur et souris largement en répondant : « Hmm ? Qu’y a-t-il ? »

Ed recula lentement de deux pas. Il déglutit et, évitant ma question, changea de sujet : « La serveuse prend notre commande, alors y a-t-il quoi que ce soit que vous désiriez manger, Capitaine ? »

Je souris et déclarai : « J’aimerais avoir deux assiettes de bœufs et dix bouteilles d’alcool fort ! »

La serveuse acquiesça et partit préparer les plats.

Ed se gratta la tête et demanda : « Capitaine, puisque nous avons tant de personnes réunies, est-ce que deux assiettes de bœufs sont vraiment suffisantes  pour tout le monde ? »

« Héhé, qui a dit que j’allais partager avec vous ? Je vais avoir une bonne discussion ici avec le Chevalier Elijah, le reste d’entre vous va aller à côté pour manger ! »

En entendant cela, Ed et les autres membres de la Section du Chevalier du Soleil furent abasourdis. Elijah eut une expression alarmée.

Je souris et les rassurai : « N’ayez craintes, ma seule intention est de remercier correctement le Chevalier Elijah. » J’ajoutai d’une voix basse à la Section du Chevalier du Soleil : « Dépêchez-vous de déguerpir ! Ou se pourrait-il que vos os vous démangent tellement que vous vouliez sauter du haut d’une falaise pour les casser et ainsi apaiser les démangeaisons ? »

Ed se tourna immédiatement et claqua Elijah dans le dos. Il sourit et dit : « Elijah, aie une bonne discussion avec notre Capitaine ! Nous reviendrons plus tard… »

Puisque nous sommes amis, nous reviendrons pour enterrer ton corps ! Tous les membres de la Section du Chevalier du Soleil arboraient une expression de deuil sur leur visage.

J’observai la Section du Chevalier du Soleil saluer de la main Elijah en partant, avec des « adieu pour toujours », « nous te laissons tomber » et d’autres expressions similaires inscrites sur leur figure. Alors qu’ils quittaient la salle privée, la serveuse entra et plaça dix bouteilles d’alcool fort et deux assiettes de bœuf sur la table. Elle nous fixa un certain temps, Elijah et moi, avant de se décider à partir.

« Chevalier du Soleil… » Elijah m’observa avec précaution.

« Hmm ? » Je souris pendant que j’ouvrais les dix bouteilles d’alcool qui étaient sur la table.

« Vous semblez être de très bonne humeur ? » demanda-t-il un peu méfiant et confus.

Je ris tout haut et m’exclamai : « En effet ! »

Il fronça des sourcils et demanda à nouveau : « Est-ce que ça a quelque chose à voir avec moi ? »

« Évidemment que ça a un rapport. J’ai soudainement trouvé un moyen de résoudre le problème de ton autre identité. » Comme un diable, je murmurai de façon attirante : « Si tu acceptes de faire quelque chose pour moi afin que je puisse répondre au Pape, à partir de maintenant tu ne seras plus le Chevalier des Enfers. »

D’abord, Elijah parut soulagé. Puis, son expression s’assombrit, et il me regarda de façon soupçonneuse. Il dit solennellement : « Je ne trahirai pas la famille royale. »

Je souris et déclarai : « Détends-toi ! Je ne te demanderais jamais de trahir la princesse. En fait, ça vous bénéficierait fortement à tous les deux. » En revanche, tu risques de trahir un petit peu le prince héritier.

Elijah me fixa d’un air méfiant et s’enquit : « Que voulez-vous que je fasse ? »

J’attrapai une bouteille de liqueur et hélai : « Allons ! Laissons le travail pour plus tard. Viens, nous devrions d’abord boire quelques bouteilles d’alcool. Santé ! »

Après avoir fini toute la bouteille d’alcool d’une lampée et essuyé la mousse du coin de mes lèvres, je notai qu’Elijah me fixait, ébahi. Je souris, secouai la bouteille vide et dis : « Ton tour. »

Elijah regarda les neuf bouteilles d’alcool qu’il restait sur la table, et son visage pâlit instantanément.


Approximativement deux heures plus tard, je sentis qu’il était temps et envoyai la serveuse chercher Ed et les autres.

Au moment où ils entrèrent, ils remarquèrent Elijah effondré sur la table, inconscient. Choqué, Ed questionna rapidement : « Qu’est-ce qui est arrivé à Elijah ? Capitaine, vous ne l’avez pas réellement tué pour le faire taire, n’est-ce pas ? »

Je souris et expliquai : « Un telle chose n’est pas arrivée, il est juste ivre. Le Chevalier Elijah tient vraiment bien son alcool ! Il a vidé dix bouteilles d’alcool à lui tout seul. »

« Dix bouteilles ? »

La mâchoire de tout le monde se décrocha. Ed bégaya : « Comment est-ce possible ? C’est de la liqueur “ivre-en-une-bouteille”. On dit que personne ne peut rester sobre après avoir bu une bouteille de ça. Même si c’est Elijah, le maximum qu’il puisse avaler doit être une bouteille et demi… »

Je fronçai des sourcils. Cet alcool était-il si puissant ? Pas étonnant qu’Elijah se soit effondré sur la table avec un sploc et ne se soit pas réveillé.

Telles qu’étaient les choses, je ne pus que jouer la comédie et soupirer. « Parce que nous discutions si joyeusement, il a bu dix bouteilles sans s’en rendre compte. Si je l’avais su plus tôt, je l’aurais arrêté. »

Personne ne semblait convaincu par mon explication. À ce stade, je leur rappelai : « J’ai encore des choses à faire, je dois donc partir d’abord. Souvenez-vous de ramener Elijah chez lui. Ne le laissez pas dormir ici, il va attraper un rhume. »

Ed et les autres hochèrent la tête avec un visage dénué d’expression.

Je partis avec mon dos leur faisant face, comme je ne pouvais résister à la tentation de me lécher les lèvres. Cette liqueur “ivre-en-une-bouteille” était étonnamment bonne. Si je l’avais su plus tôt, je n’aurais pas donné une bouteille et demie à Elijah. Tch tch ! Puisque j’allais demander à Roland de faire quelques commissions pour moi, je pourrais en profiter pour l’emmener ici et continuer à boire en tant que Suprême Dragon.

Romance RPG : Partie 2

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Romance RPG

Roman originel en Chinois par : 御 我 (Yu Wo)


Part One – traduit du chinois vers l’anglais par Raylight[PR!]
Partie Un – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

En entendant Lin Jian Yin employer son nom complet, Bai Xue Chen ferma immédiatement la bouche. Il savait que lorsque Lin Jian Yin utilisait le nom complet d’une personne, ça indiquait toujours qu’il était sur le point d’entrer dans une rage terrible. Il l’avait fait de bon cœur, alors Bai Xue Chen ne put s’empêcher de révéler l’expression de quelqu’un auquel on aurait causé un préjudice. Cependant, Lin Jian Yin ne se laissa pas prendre au jeu. Il planta la carte d’affaire noire devant les yeux de Bai Xue Chen et pointa ensuite les trois mots qui se trouvaient sur celle-ci.

« Dis-moi, qu’est-ce qui est écrit ? » La voix de Lin Jian Yin était remplie de colère.

Bai Xue Chen se gratta la tête et proposa avec incertitude : « God n’ Devil ? »

Les yeux de Lin Jian Yin se plissèrent. « Quoi d’autre ? »

« Quoi d’autre ? »

Bai Xue Chen retourna la carte. Hormis les trois mots qui y étaient estampés, les deux côtés de la carte étaient complètement noirs. Comment était-il possible qu’il y ait quoi que ce soit d’autre ? Bai Xue Chen donna l’impression de faire face à un crétin en répondant : « Il n’y a rien d’autre. »

« Tu as encore l’audace de me dire qu’il n’y a rien d’autre !? » Lin Jian Yin sauta sur ses pieds et porta violemment un coup à la carte dans sa main. « Il n’y a pas de numéro de téléphone, aucune adresse, rien du tout. Alors, dis-moi, comment je vais la trouver cette boutique d’antiquité !? Non seulement celui qui a conçu cette carte d’affaire a le cerveau plein de merde, mais même ton QI a diminué ! » Continued

Romance RPG : Partie 1

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Romance RPG

Roman originel en Chinois par : 御 我 (Yu Wo)


Part One – traduit du chinois vers l’anglais par Raylight[PR!]
Partie Un – traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

Introduction des Personnages :

Lin Jian Yin (林劍尹) : C’est le protagoniste de ce livre. Sa profession est celle de chanteur, et il a une personnalité au tempérament violent et bouillonnant. Quand il se met en colère, il ne réfléchit pas avant de parler, et il est capable de dire toutes sortes de choses très désagréables.

Ye Meng Ling (葉夢凌) : C’est le personnage féminin principal de ce livre. Elle est la nouvelle manager de Lin Jian Yin. Elle s’habille d’une manière bizarre et possède une personnalité très timide.

Bai Xue Chen (白學辰) : Il s’agit du meilleur ami de Lin Jian Yin depuis leur enfance. C’est également celui qui a recommandé la boutique d’antiquités à Lin Jian Yin, et qui a eu des expériences passées avec la boutique en question.

Yue Lan (月嵐) : Est dit être une personne sortant tout droit d’un tableau. C’est la petite amie de Bai Xue Chen.

Édouard (艾德華) : Il est le prince du jeu RPG auquel Jian Yin joue. Il ressemble exactement à Lin Jian Yin, mais a un bon tempérament et agit en gentilhomme. Il possède également une personnalité gentille et considérée. On peut dire qu’il s’agit du prince le plus parfait au monde.

God Charity, Devil Chaos (神憐, 魔亂) : Ce sont les deux propriétaires mystérieux de la boutique d’antiquités.

 

 

Terrible, terrible, terrible ! Lin Jian Yin n’avait eu qu’une chance terrible ces derniers temps !

Tout d’abord, sa petite amie avait été de très mauvaise humeur pour des raisons inconnues. Il ne lui avait posé un lapin que quelques fois, mais elle l’avait littéralement giflé sur-le-champ. Lin Jian Yin ne lèverait jamais la main sur une femme, alors il lui avait simplement renversé un verre d’eau sur la tête en représailles.

Peu importe comment il le voyait, être giflé était bien pire que de se faire jeter un verre d’eau dessus, n’est-ce pas ? Les marques de griffures rouges sur son visage étaient restées apparentes pendant trois jours entiers avant de disparaître, obligeant son agente à le regarder avec les larmes aux yeux et même à annuler tous ses emplois. En fin de compte, cette petite amie s’était en fait enfuie en pleurant, pour ne jamais être revue. Juste comme ça, sa huitième petite amie avait été déclarée disparue. Continued

Échange Magique Chapitre 1 : Prologue

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Échange Magique

Roman d’origine en chinois par : 御我 (Yu Wo)


Magical Exchange Prologue – traduit du  chinois vers l’anglais par Minna[PR!]
Échange Magique Prologue – traduit de l’anglais au français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

Dieu peut vous aider à faire le bien.
Le Diable peut vous aider à faire le mal.
Le prix à payer peut être :
Aussi insignifiant que de perdre une mèche de cheveux;
Aussi grave que de subir une torture pire que la mort.
Aurez-vous le courage de prendre le risque ?
Entre Dieu et le Diable
Quelle sera votre décision ?

Ils étaient à la fois tous les deux de beaux hommes, d’une beauté similaire et pourtant très différente. Ils possédaient tous les deux des silhouettes grandes et sveltes, des traits faciaux raffinés, des yeux dans lesquels les autres se perdaient, et un tempérament avec le même pouvoir d’attraction.

L’un avait des cheveux dorés et des yeux bleus, et son regard était seulement empli de chaleur et d’amabilité. Ceux qui apercevaient son petit sourire se sentaient le cœur et l’esprit en paix. Sa personne toute entière donnait aux gens une impression de gaieté. Sa voix sonnait comme si elle pouvait apaiser toutes les douleurs. En somme, il était quelqu’un d’aussi bienveillant que chaleureux, l’incarnation de toutes les bonnes choses dans un seul corps.

L’autre avait des cheveux noirs et des iris rouges, et son regard était rempli uniquement de danger et d’espièglerie. Il possédait un sourire dangereux qui faisait se tortiller les gens dans leurs sièges. De sa personne toute entière émanait une aura meurtrière. Sa voix sonnait comme si elle pouvait vous voler votre âme. Somme toute, il était une fatalité dangereuse, l’incarnation d’une cruauté froide.

« Il semblerait que le travail frappe à nouveau à notre porte, God Charity. » L’homme aux cheveux noirs arborait un sourire espiègle, tandis qu’il prenait une gorgée du liquide rouge dans la coupe qu’il tenait à la main.

L’homme aux cheveux dorés, qui lisait en ce moment un livre, leva la tête lentement. « Oui, Devil Chaos. »

Maintenant, dîtes-nous, quel est votre désir ?

Si vous souhaitez faire le bien, God Charity1 sera à votre service.

Si vous souhaitez faire le mal, Devil Chaos2 sera votre meilleur choix.

Nous déciderons du prix à payer.

Notes de bas de page

1 God Charity : Son nom veut littéralement dire « Dieu charitable » ou « Dieu de la Charité ».

2 Devil Chaos : Son nom veut littéralement dire « Diable chaotique » ou « Démon du Chaos ».

1/2 Prince T3C3 : Tout le Monde se Rassemble

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½ Prince Tome 3 – Les Chroniques d’un Prince Vagabond

Roman version d’origine en chinois par – Yu Wo


Chapter 3: Everyone Has Assembled – Traduit du chinois vers l’anglais par Eilinel[PR!]
Chapitre 3 : Tout le Monde se Rassemble – Traduit de l’anglais vers le français par Zinthia
+ Travail de vérification par Nocta

« Tss, Prince ne répond pas à mes messages privés depuis maintenant plusieurs jours », se plaignit Lolidragon.

« Eh bien, tu sais que c’est quelqu’un d’assez négligeant. Il n’a probablement juste pas remarqué les messages  », répondit distraitement Ugly Wolf. « Comment avance la mise en place des pièges ? »

« Nous avons seulement couvert un quart du périmètre. Honnêtement, ce territoire est trop grand », répondit Lolidragon en fronçant les sourcils.

Ugly Wolf se tourna vers sa femme : « Yu Lian, avons-nous encore suffisamment de fonds ? »

Le front de Yu Lian se plissa également profondément. Elle répondit : « Si nous suivons les instructions de Gui, nous ne serons pas en mesure d’achever la construction de la cité uniquement avec l’argent du prix du tournoi. Je prévois d’abord de bâtir la première moitié du domaine et d’ouvrir cette partie au public, puis de continuer à construire le reste avec le revenu des impôts. »

« Nous ne pouvons pas tout simplement demander à Gui de modifier les plans ? » demanda Ugly Wolf avec une certaine inquiétude.

« Nous pouvons le faire mais, à mon avis, si nous voulons exploiter ce territoire à long terme, ou même faire de cette cité la plus grande du continent central, alors le plan de Gui est parfait. » Les yeux de Yu Lian brillaient en parlant. Elle ajouta : « Je suis certaine que nous ne le regretterons pas à l’avenir, même si nous allons devoir travailler plus dur au début. »

« Tu as probablement raison. Comme prévu, tu es plus clairvoyante que moi », déclara Ugly Wolf avec un regard affectueux pour son épouse bien-aimée.

« Wolf… » fit timidement Yu Lian, et les deux se regardèrent avec des yeux pleins de tendresse…

« Je vais voir où en sont Doll et Gui ! » dit rapidement Lolidragon en s’éloignant d’un pas vif, l’air plutôt embarrassé.

Lolidragon quitta le bâtiment encore en travaux, et se dirigea vers Doll qui travaillait dur pour diriger ses serviteurs squelettiques en charge de construire un mur, et Gui, qui supervisait les PNJs restants et les joueurs qui travaillent.

« Quelle est la situation ? Est-ce que tout va bien ? » demanda Lolidragon.

Comme d’habitude, Wicked était à l’avant de son équipe. Ils marchèrent jusqu’à Gui et Lolidragon, puis s’arrêtèrent.

« Vous êtes enfin là », déclara Gui en haussant les sourcils, les regardant comme s’il n’était pas le moins du monde surpris de voir Wicked.

« Où est Prince ? » demanda Wicked en fronçant les sourcils.

« Pas encore de retour… » répondit Gui, troublé.

« Il est toujours avec Nan Gong Zui ?  » s’enquit Wicked, tandis qu’une veine gonflait sur sa tempe.

« Et tu n’as rien fait pour l’arrêter ? »

« Prince n’est pas mon prisonnier ; pour quels motifs serais-je censé l’arrêter ? » répliqua Gui d’un ton acide, puis il ajouta : « Entre autre, nous avons vraiment besoin de l’aide de Nan Gong Zui. » Bien que ce qu’eût déclaré Gui fût vrai, Wicked continuait de le fixer farouchement.

De son côté, Doll attrapa joyeusement les mains de Ming Huang – dont le visage était aussi noir qu’un nuage d’orage – et celles de Heartless Wind : « Youpi ! Vous tous, grands frères et grande soeur, vous avez beaucoup manqué à Doll ! Est-ce que Doll a elle aussi manquée à grand frère Ming Huang et à grand frère Heartless Wind ? »

Le visage fermé de Heartless Wind s’adoucit, son expression mécontente lentement remplacée par un sourire alors qu’il tapotait la tête de Doll en disant : « Oui, tu m’as beaucoup manqué ! C’est juste qu’il y a une personne en particulier que je ne tenais pas du tout à voir. » Quand il mentionna « une certaine personne », Heartless Wind lança un regard à la voleuse qui était occupée à feindre l’innocence.

L’expression agacée de Ming Huang avait également commencé à changer et, lorsque Doll tourna vers lui ses grands yeux candides, il capitula instantanément. « Oui, oui, tu m’as manqué », lâcha-t-il à contrecœur.

« Grand frère Playboy, grande sœur Black Lily », fit Doll en accueillant les deux joueurs souriants, leur donnant à chacun un baiser sur la joue.

À ce moment-là, Ugly Wolf et Yu Lian émergèrent du quartier général temporaire et approchèrent de Dark Emperor avec un plaisir évident. « Vous êtes là, les amis, c’est génial ! Je m’inquiétais vraiment que Dark Emperor ne veuille pas nous aider. » Ugly Wolf serra la main de Wicked.

« Nous ne serions pas si rancuniers. Tant que nous avons perdu l’épreuve d’une manière juste et équitable, pourquoi est-ce qu’il devrait y avoir du ressentiment entre nous ? » déclara Heartless Wind en agitant doucement son éventail, passant pour un parfait gentleman aux yeux de tous… Dans ce cas, qui était cette personne ivre qui disait vouloir tuer tous ceux appartenant à Odd Squad, particulièrement Lolidragon ? Les autres membres de Dark Emperor dévisagèrent le guerrier en question, impuissants.

« Néanmoins, je vous remercie tous beaucoup d’avoir accepté de venir nous aider. Cela va vraiment nous donner un coup de main et alléger notre charge de travail », lâcha Ugly Wolf avec un large sourire.

Yu Lian marmonna pour elle-même, en fronçant les sourcils : « Ça fait encore trop peu de monde. Je me demande si Prince sera capable de convaincre la Team Rose et Nan Gong Zui de venir. »

« Bien sûr qu’il le peut ! » rugit une voix depuis la porte de la cité encore en travaux, faisant se retourner vivement les membres d’Odd Squad et Dark Emperor dans cette direction. Un nuage de poussière, accompagné de claquements de sabots, approchait rapidement, et la personne à l’avant n’était nul autre que Nan Gong Zui lui-même. Il galopa jusqu’à Odd Squad, puis s’arrêta brusquement et descendit de son cheval. Les cent cinquante cavaliers dans son dos mirent également pied à terre. « Prince n’est pas encore de retour ? »

« Pas encore… » répondirent les deux équipes à l’unisson, regardant d’un air hébété les cent cinquante cavaliers et cent cinquante chevaux qui leurs faisaient face.

« Je vois. Alors, je vais devoir attendre jusqu’à son retour pour présenter notre suzerain à mes camarades. D’ici-là, permettez-moi de vous les présenter. C’est mon groupe d’aventuriers : Les Lames Vertueuses. Il est presque entièrement constitué de guerriers, en plus d’une poignée de prêtres et de mages. Comme vous pouvez le voir, c’est un collectif d’aventuriers avec une puissance offensive très élevée. » Nan Gong Zui ne put cacher un regard emplit de fierté alors qu’il regardait le groupe qu’il avait fondé.

« Un groupe d’aventuriers ! » s’écria Lolidragon, émue par le spectacle impressionnant des Lames Vertueuses. Elle ajouta : « Je savais bien que le niveau de popularité et de chance de cet idiot de Prince n’était pas normal. Dire qu’il a même réussi à recruter tout un groupe d’aventuriers ! »

Les membres d’Odd Squad et Dark Emperor acquiescèrent machinalement… Prince est définitivement très populaire.

Nan Gong Zui afficha un petit sourire lorsqu’il entendit les paroles de Lolidragon. Il répondit : « La seule raison pour laquelle je suis venu ici, c’est parce que Prince est vraiment une personne digne de respect. Mon groupe d’aventuriers et moi-même admirons profondément la façon dont il traite ses amis, ainsi que ses prouesses martiales. Nous sommes tous très heureux de faire partie de la Cité de l’Infini. »

« La Cité de l’Infini ? » demanda Ugly Wolf, légèrement perplexe.

« Quoi ? Prince ne vous l’a pas encore dit ? Je l’ai aidé à se décider sur “La Cité de l’Infini” comme nom pour votre cité. Nous l’avons déjà enregistré », déclara Nan Gong Zui troublé.

« La Cité de l’Infini ! Je n’arrive pas à croire que les dernières personnes à connaître le nom de la cité soient nous, ceux qui la possèdent ! Mais où es-tu donc passé, Prince ? » s’exclama Lolidragon, perdant totalement son sang-froid.

Yu Lian frotta se frotta les tempes et questionna : « Se pourrait-il qu’il n’ait pas osé aller voir  la Team Rose et qu’il ait eu peur qu’on le gronde, ce qui l’aurait donc poussé à se faire porter disparu à la place ? »

« Je ne pense pas qu’il irait aussi loin ; il n’est pas déjà habitué à ce qu’on le gronde ? » dit Ugly Wolf, d’un ton un peu inquiet. « Peut-être qu’il a été rejeté par la Team Rose et qu’il se sentait si mal qu’il a décidé de se cacher quelque part ? »

« Ne me dites pas qu’il s’est égaré et qu’il est à nouveau tombé du haut d’une falaise ! » s’inquiéta  Gui, le visage blanc comme un linge. Même Wicked eut l’air inquiet en entendant cela.

« Quoi ? Il est vraiment tombé d’une falaise ? » demanda anxieusement Ice Phoenix – qui se tenait à côté de Nan Gong Zui – en entendant les paroles de Gui.

« Qui es-tu ? »  firent Gui et Wicked en tournant la tête à l’unisson pour toiser  Phoenix, leurs yeux se rétrécissant dangereusement.

Avant que Phoenix n’ait pu répondre, une personne qui ressemblait à un voleur s’exclama soudainement : « C’est impossible que Prince fasse quelque chose d’aussi stupide que de tomber du haut d’une falaise. »

« Et toi, qui es-tu ? » s’exclamèrent une fois de plus Gui et Wicked en jetant un regard au nouveau venu.

Nan Gong Zui les présenta immédiatement : « Voici une mage de mon groupe, Ice Phoenix, et l’autre est un voleur, Kong Kong. Kong Kong est venu boire avec Prince et moi juste avant. De plus, voici la sœur aînée de Phoenix, Madame White Bird. Elle est la plus forte guerrière de mon groupe ainsi que mon bras-droit. Son mari, Chuang Wai, est l’un des prêtres du groupe. »

« D’après ce que je viens d’entendre, Prince a l’air d’une personne assez confuse, non ? » fit remarquer Madame White Bird, pas tout à fait enchantée. Elle ne voulait pas voir sa sœur, Phoenix, tomber encore amoureuse d’une autre personne bizarre. Se tournant vers Kong Kong, elle demanda : « Kong Kong, c’est toi qui as dit que Prince était quelqu’un de fort, fier, détenteur d’une habilité guerrière extraordinaire. Tu as dit que son attitude était courtoise envers les femmes, et qu’il était à la fois franc et loyal envers ses amis, un véritable homme parmi les hommes, ce qui est la raison pour laquelle je n’ai pas émis d’objection à la décision de faire partie de la Cité de l’Infini. Alors, pourquoi est-ce que la description de Prince semble très différente selon ce qu’ils viennent de dire ? »

Kong Kong rétorqua instantanément : « Je ne sais pas pourquoi ils parlent de Prince d’une telle façon, mais j’ai vu de mes propres yeux que Prince est exactement tel que je l’ai décrit. Après tout, je suis allé boire avec lui, et j’ai échangé des coups avec lui juste avant. Il est fier, et son habileté est d’un tel niveau que même avec le capitaine Nan Gong, nous n’avons pas pu gagner contre lui. Il traite toujours les filles avec un sourire tendre au visage ; vous pouvez interroger Phoenix sur ce point. Comme à ses amis, vous l’avez tous vu par vous-mêmes ce jour-là, sur le champ de bataille. N’est-il pas allé au secours du capitaine, même s’ils étaient adversaires à l’époque ? »

« Est-ce vraiment le cas ? » demanda Madame White Bird d’un air dubitatif en regardant les membres d’Odd Squad.

« C’est vrai. Prince est en effet comme chacun d’entre vous l’a décrit. Nous étions juste en train de plaisanter afin d’alléger l’atmosphère, ne prenez pas cela trop à cœur s’il vous plait », répondit Ugly Wolf avec sérieux… Dans l’ensemble, ce n’était pas un mensonge. Leur description de Prince convenait, et comme ils ne demandaient pas pour les autres aspects de sa personnalité… alors il n’y avait aucune raison de les mentionner !

« Nan Gong, c’est vraiment le cas ? » s’enquit sévèrement Madame White Bird à Nan Gong Zui.

Nan Gong Zui hocha la tête. « Oui. Bien qu’il puisse paraître fier, il est en fait assez facile à vivre, et c’est simple de s’entendre avec lui. » Il hésita un instant et pensa : C’est comme ça qu’il est, non ? Même si Prince fait des choses assez étranges parfois ! Toutefois, ce n’est probablement pas nécessaire de le mentionner…

L’expression de Madame White Bird s’adoucit et elle regarda Odd Squad avec un air d’excuse, en  disant : « Mes excuses pour avoir douté de votre seigneur, mais je devais être certaine à ce sujet, puisque la question concerne l’ensemble des Lames Vertueuses. » De plus, le bonheur de ma petite sœur problématique est également en jeu. Phoenix tombe toujours amoureuse d’une personne inconvenante ou autre, m’inquiétant au plus haut point. Pourtant, cette fois, il semblerait qu’elle soit enfin tombée amoureuse de la bonne personne, pensa White Bird, sentant une boule d’anxiété disparaitre de sa poitrine.

« Aucun problème, vous deviez être vigilants, en effet », dit Ugly Wolf en ignorant lui aussi la voix de sa conscience.

« Quand serons-nous en mesure de rencontrer le suzerain ? »  questionna Madame White Bird.

« À ce sujet, celui-ci est actuellement parti en voyage dans l’espoir de recruter plus de gens pour nous aider à bâtir et à gérer le territoire. Je crains que vous ne deviez attendre un certain temps avant que nous puissions vous le présenter à tous. » En surface, Yu Lian répondit à la question de Madame White Bird calmement et sans hésitation. En privé, toutefois, les dents serrées, Yu Lian dit sur le canal de l’équipe : « Envoyez un message à Prince sur-le-champ, et ne vous arrêtez pas jusqu’à ce qu’il réponde. S’ils aperçoivent Prince avec son attitude bizarre, j’ai peur que nous perdions ce groupe d’aventuriers qu’il nous serait impossible de recruter en temps normal. »

Elle a raison, pensa le reste d’Odd Squad. Leurs pensées se figèrent sur la vue de Prince mordillant son index, le regard confus. Si les membres des Lames Vertueuses assistaient à ce spectacle, les choses deviendraient définitivement compliquées. À cette pensée, tout le monde commença à bombarder Prince de messages privés.

« Je vois. Ça doit être difficile pour notre suzerain », dit Mme White Bird, hochant la tête avec compréhension.

« Alors, allons d’abord discuter du placement de tout le monde, et du personnel qui prendra les rôles clés des postes importants. » proposa Ugly Wolf.

« Bien sûr, pas de problème », répondit Madame White Bird sans hésitation.

Alors qu’ils étaient tous sur le point d’entrer dans le quartier général temporaire, Doll aperçut soudain des gens à l’allure très familière aux portes de la cité. « Oh ! C’est grande sœur Rose et les autres », s’écria-t-elle.

Les membres d’Odd Squad se retournèrent. Effectivement, rôdant aux portes de la cité, il y avait là nulle autre que la Team Rose. Tous échangèrent des regards, un peu gênés, dès qu’ils réalisèrent qu’Odd Squad les avait repérés.

Ugly Wolf s’avança d’un pas vif vers la Team Rose en disant : « Alors Prince vous a trouvés, les amis ; c’est génial ! »

« Prince ? » demanda Broken Sword, l’air un peu surpris par les paroles d’Ugly Wolf.

« Ce n’est pas Prince qui vous a recrutés pour aider à la construction de la Cité de l’Infini ? » questionna Ugly Wolf, l’incertitude perçant dans sa voix. Son expression changea également de manière assez visible.

Tous ceux de la Team Rose se regardèrent les uns les autres, confus. Finalement, Rose lâcha avec appréhension : « Nous n’avons pas vu Prince… Nous avons entendu dire que vous aviez remporté le tournoi, donc nous voulions venir et vous présenter nos excuses pour l’incident qui s’est produit la dernière fois, et aussi pour savoir si vous aviez besoin d’aide. »

« C’est donc ça. Mais alors, où donc Prince a-t-il bien pu passer… ? » marmonna Ugly Wolf, sentant un mal de tête survenir. Cependant, dès qu’il se souvint que dans son dos se tenaient les membres des Lames Vertueuses, il déclara immédiatement à voix haute : « On dirait que vous êtes arrivés avant que Prince ne puisse vous trouver, les amis ! C’est génial ; nous avons vraiment besoin de l’aide de la Team Rose. »

« Mais, la dernière fois, j’ai passé ma colère sur Prince. J’en suis vraiment désolé », dit Broken Sword, le remord dessiné sur son visage. « Clairement, ce n’était pas du tout de sa faute. »

« Et, je n’aurais pas dû imposer mes sentiments à Prince de cette manière, ni même… l’embrasser », fit Rose en baissant la tête. Ses joues étaient rouges.

Fairsky passa la tête derrière la large carrure de Li’l Strong, les larmes aux yeux. « C’est entièrement de ma faute ; Je n’aurais pas dû utiliser ce genre de méthodes pour séduire Prince. J’ai réalisé que je m’étais mal conduite. Je ne recommencerai plus. »

Yu Lian tapota la tête de Fairsky avec douceur et prit la jeune femme dans ses bras. Fairsky se mit alors à sangloter doucement. « Ne vous inquiétez pas ; Prince ne vous en a jamais voulu, les amis. Il a toujours souhaité se réconcilier avec vous tous. Lorsqu’il reviendra, je suis sûre qu’il sera très heureux de vous revoir. »

Après avoir entendu l’apaisante explication de Yu Lian, tous les membres de Team Rose poussèrent un soupir de soulagement, et des sourires apparurent sur leurs visages.

« Rose, Fairsky… êtes-vous toujours amoureuses de Prince? » demanda Lolidragon avec inquiétude. Ces deux jeunes filles avaient déjà trop souffert en s’angoissant pour Prince, au point que même Lolidragon se sentait désolée pour elles.

Les membres de la Team Rose fixèrent Rose avec incertitude, alors que Rose inclinait simplement la tête, timidement. À côté d’elle, Broken Sword plaça un bras autour de son épaule, et déclara en souriant : « Rose est ma femme maintenant, donc évidemment, elle n’aime plus Prince. »

« C’est discutable, en fait », se moqua For Healing Only avec espièglerie, provoquant le regard mauvais de Broken Sword.

« Je ne renoncerai pas à Prince », s’écria soudainement Fairsky en se dégageant des bras de Yu Lian, deux traînées de larmes coulant sur son visage. Sa déclaration bruyante surprit tout le monde. « Je sais que mes dernières méthodes étaient mauvaises, mais j’ai changé depuis. Je gagnerai le cœur de Prince grâce à ma patience et à mon amour sincère. »

En entendant ses paroles, Ice Phoenix s’avança et demanda : « Tu aimes Prince, toi aussi ? »

Fairsky fixa Phoenix, dubitative. « Tu as dit “toi aussi” ? Ne me dis pas que tu es également amoureuse de Prince ? »

« C’est exact, et je n’abandonnerai jamais moi non plus. » déclara fermement Phoenix en appuyant sur chaque mot. On voyait des éclairs jaillir des yeux de Fairsky et Phoenix.

D’une voix particulièrement glaciale, Gui lâcha : « Prince est à moi ! »

Alors que tout le monde essayait de reprendre le contrôle de leurs esprits choqués par la déclaration de Gui, Wicked avait commencé à violemment fusiller ce dernier du regard. « C’est faux, Prince est à moi ! » Il y eut un nouvel échange d’éclairs…

Toutes les personnes présentes finirent bouche bée en voyant deux hommes se battre pour un autre homme, à l’exception des membres d’Odd Squad et de Dark Emperor. La plupart d’entre eux arboraient une expression de souffrance ; en particulier Ming Huang qui avait les lèvres pincées et qui fixait avec un air indigné son frère, Wicked.

Voyant que le visage de sa sœur devenait blême, Madame White Bird se tourna vers Odd Squad, et demanda férocement : « Prince est… il est… »

« Prince est tout sauf gay ! » garantit Lolidragon avec un regard sévère. C’est la vérité en plus ! « C’est juste que Prince est tout simplement trop beau, de sorte que même les hommes tombent sous son charme », expliqua-t-elle. C’est vraiment trop marrant ! pensa Lolidragon en s’écroulant de rire intérieurement. Elle n’en pouvait plus d’attendre le retour de Prince et d’observer cette situation chaotique… Hé hé hé !

Phoenix et Fairsky poussèrent un soupir de soulagement, puis fixèrent les deux homos et s’écrièrent à l’unisson : « Je vous préviens, ne vous avisez pas de détourner Prince du droit chemin ! Il est à moi ! » Les deux jeunes filles se toisèrent à nouveau.

« Non, il est à moi ! » rugirent les deux hommes, avant de rejoindre les rangs de ceux qui se dévisageaient mutuellement.

« Aucun problèèème ; Ils sont assez pour jouer au mah-jong, et ils auront même un sujet commun pour discuter », décréta Lolidragon avec nonchalance.

1/2 Prince T3C2 : La Cité de l’Infini

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½ Prince Tome 3 – Les Chroniques d’un Prince Vagabond

Roman version d’origine en chinois par – Yu Wo


Chapter 2: Infinite City – Traduit du chinois vers l’anglais par Samuki[PR!]
Chapitre 2 : La Cité de l’Infini  – Traduit de l’anglais vers le français par AkaiiRia
+ Travail de vérification par Nocta

« Pourquoi est-ce que je dois être le suzerain ? » maugréai-je, mécontent. Je n’ai pas la moindre notion de ce que doit faire un suzerain ; ça ne serait pas mieux si la position était offerte à grand frère Wolf ? Faire de moi le suzerain ! Je ne suis même pas sûr de quoi faire avec notre nouveau territoire. Qu’est-ce que nous allons faire avec celui-ci, bâtir des fermes ?

« Laisse-moi te demander, Prince », dit Lolidragon d’une manière interrogative tandis qu’elle frappait mon nez avec un doigt. « Est-ce que tu sais comment concevoir des stratégies ou comment commander des troupes comme le peut grand frère Wolf, et ainsi être chargé du département militaire ? »

Je penchai ma tête sur un côté, en pensant, Moi, me charger des affaires militaires ? Je ne connais même pas la différence entre les stratégies et les tactiques… « Je ne sais pas comment. »

« Ou est-ce que tu possèdes, par le plus grand des hasards, comme belle-sœur Yu Lian, le talent de gérer les finances et les comptes avec des aptitudes incomparables, que tu es capable de te servir de l’argent pour générer plus d’argent, et ainsi t’occuper du département des finances ? Est-ce que tu es, en plus, un mage, et peux ainsi être en charge du département des mages également ? »

« Non, je ne le peux pas. » C’est déjà un accomplissement en soi si je ne dépense pas tout mon argent, et de plus je ne suis pas un mage, pensai-je, me sentant désolé pour moi-même.

« Dans ce cas, est-ce que tu possèdes un aussi bon cerveau que Gui ? Est-ce que tu es en mesure de dessiner des plans pour le territoire tout entier et de même superviser le procédé de construction au grand complet ? »

Je me dirigeai vers un coin pour y déverser ma morosité. « Au sujet de dessiner… Les gens ont toujours dit que les chiens que je dessine ressemblent plus à des chats. »

« Alors, est-ce que tu as mon savoir technique, pour être capable d’installer des pièges autour du territoire afin d’empêcher des monstres et d’autres joueurs d’attaquer ? »

« Ne pas marcher sur l’un de ces pièges moi-même, ça peut déjà être considéré comme une bénédiction… » Il y avait maintenant deux esprits feux-follets flottant à mes côtés.

« Dans ce cas, est-ce que tu peux, par hasard, invoquer des squelettes comme le fait Doll pour aider à la construction ? » questionna Lolidragon, m’achevant d’un seul coup.

Je ne m’attendais pas à ce que… même Doll soit plus utile que moi ! J’ai envie de pleurnicher… « Si je suis si inutile, pourquoi est-ce que vous tenez toujours à ce que je sois le suzerain ? » boudai-je.

Lolidragon me donna une petite tape sur l’épaule, son visage l’image même de la gentillesse – ou était-ce une fausse gentillesse ? – en me regardant. « C’est précisément pourquoi nous voulons que tu sois le suzerain ! Après tout, la seule chose que tu peux être c’est le suzerain qui n’a pas besoin de faire quoi que ce soit hormis avoir l’air beau, être présentable, et ne rien faire pour endommager la réputation de notre territoire ! »

« Oh, alors c’est comme ça ! C’est parce que je ne sais rien faire que je peux seulement être le suzerain… » Mes yeux se remplirent de deux larges larmes scintillantes, et je me mis à gémir. « Je dois vraiment me mettre à apprendre de nouvelles habiletés à partir de maintenant, autrement je ne vaudrais jamais plus qu’un suzerain. »

… C’est vraiment si déplorable d’être le suzerain ? se demanda le reste des membres d’Odd Squad.

En y repensant un peu, ce jour-là quand Lolidragon a utilisé la capacité Creuser pour se tenir en toute sécurité hors des ravages provoqués par les deux sorts de grande amplitude sur une zone d’effet, piétiner Heartless Wind à mort, et ensuite arracher la victoire pour Odd Squad dans le Tournoi des Aventuriers, nous montâmes joyeusement sur scène pour réclamer notre prix en tant qu’équipe. Nous nous baignâmes dans les encouragements assourdissants de la foule et admirâmes la vue remarquable des membres de Dark Emperor qui se tenaient immobiles, leurs bouches figées dans une expression béante pendant une heure entière à cause du choc…jusqu’à-ce que les migraines débutent.

De tous les prix, le plus significatif était une étendue de terre, que nous avions soudainement sur les bras pour aucune raison. D’après les rumeurs, elle se comparaît aux Cités du Soleil, de la Lune et de l’Étoile en termes de grandeur, et donc nous n’avions pas d’autres choix que de commencer à discuter comment gérer ce nouveau problème…

« Cette terre qui est la nôtre n’est vraiment pas un petit fardeau. Les Cités du Soleil, de la Lune et de l’Étoile s’étendent tout au long des bordures de ce continent dans une formation triangulaire ; comme les cités sont très loin l’une de l’autre, et comme les frais de téléportation sont élevés, la plupart des joueurs vont habituellement opter pour faire de l’une des trois cités leur camp de base et ensuite s’entraîner dans ses alentours. Cependant, notre territoire se situe directement au beau milieu du continent tout entier, et le temps nécessaire pour voyager depuis nos terres jusqu’aux autres zones de ce continent est plus ou moins le même.

« Pour cette raison, si nous jouons bien nos cartes, nous devrions définitivement être en mesure d’attirer la plupart des joueurs qui se trouvent dans les Cités du Soleil, de la Lune et de l’Étoile, et ainsi les faire s’installer ici. Toutefois, pour cette même raison, beaucoup de personnes auront des vues sur ce lopin de terre… et ce sera probablement plus effrayant qu’une attaque de monstres », médita Lolidragon, en se renfrognant. « Bien que les développeurs nous aient fourni des gardes PNJs pour l’instant, une fois que le temps sera écoulé, ils nous seront retirés, après quoi nous allons devoir défendre la cité par nous-mêmes. Alors que nous pouvons embaucher des gardes PNJs, ils sont majoritairement coûteux et, après tout, ce ne sont pas des joueurs humains. Ils leur manquent la faculté de s’adapter et ne peuvent ainsi pas être le pilier principal de nos défenses. Nous devons organiser notre propre force de défense, créer une économie vibrante, et bien dessiner notre cité… »

Ce fut comment nous commençâmes à diviser le travail entre nous… Et, comme vous pouvez le voir, parce que je n’ai rien de spécial à part posséder une belle apparence, j’ai fini en tant que décoration : le suzerain !

« Même si le suzerain n’est supposément rien de plus qu’une décoration, Prince, j’ai un assignement pour toi, afin de t’empêcher de mourir d’ennui. » Grand frère Wolf s’éclaircit la gorge. « Nous sommes à court d’hommes, alors tu dois recruter quelques personnes pour nous aider. »

« Qui est-ce que je vais recruter…? » Mon fan club ? Vous plaisantez, j’espère ?

« La Team Rose. » déclara Lolidragon en tapotant son menton avec un doigt d’un air songeur. En me voyant tressaillir, elle s’empressa d’ajouter : « Même s’il y avait quelques mécontentements la dernière fois que nous les avons rencontrés, ce sont de bonnes personnes. Je ne crois pas qu’ils sentaient vraiment que ce qui est arrivé était de ta faute. En plus, il y a tout de même quelques individus talentueux dans la Team Rose. »

« Les grands frères et la grande sœur de Dark Emperor aussi ! » s’exclama Doll avec une grande joie. « Ce sont tous de bonnes personnes ! »

« Nan Gong Zui ! » ajouta à son tour belle-sœur Yu Lian, en même temps que le visage de Gui se renfrognait en entendant ce nom. (Ses objections se firent rejeter, toutefois.) « Pour avoir été l’une des têtes aux commandes de l’une des trois alliances majeures dans le tournoi, il doit avoir une influence considérable. Si tu peux faire en sorte qu’il nous rejoigne, le nombre de nos forces serait grandement renforcé. »

« C’est vrai, c’est essentiellement ces personnes pour l’instant », dit grand frère Wolf en hochant la tête. « Tandis que nous mettons toute notre sueur et tout notre sang à construire la cité, Prince, tu devrais prendre le temps de discuter avec eux afin de bâtir ton réseau social, et ensuite fais en sorte qu’ils se joignent à nous pendant que tu y es. Oh, en passant, ce serait génial si tu pouvais dénicher d’autres individus talentueux également. Qu’est-ce que tu en penses ? Ton assignement est plutôt simple, non ? »

Mordillant mon index, avec la tête penchée sur un côté, je pensai, Ça semble être… plutôt facile !?

« D’accord, dans ce cas je vais y aller. Ce sera dur pour vous les gars ! » Je me sentis un peu coupable. Tout le monde va être en train de travailler dur pour la construction, tandis que je m’enfuis pour aller discuter… Soupir ! Tout ça parce que je ne sais rien faire, c’est pour ça que je suis si inutile.

Tout le monde me salua de la main pendant que je partais. J’agitai aussi la main de façon enthousiaste en retour, puis partis pour mon voyage de « discussion »…

 

 

Ce ne fut pas avant que Prince soit hors de vu que les sourires, qui étaient affichés sur les visages des membres restants d’Odd Squad, tombèrent enfin.

« Hmm… Je me sens un peu coupable. Nous avons trompé Prince pour qu’il se charge du travail le plus dur ; je me demande si ça va aller pour lui… » fit remarquer grand frère Wolf, en ayant l’air légèrement inquiet.

« Ne t’inquiète pas à ce propos ; il est extrêmement chanceux avec les gens en général. De plus, je n’ai pas de conscience à proprement parler, alors je ne me sens pas le moins du monde coupable », dévoila Lolidragon avec un sourire diabolique.

« Prince est le suzerain après tout, alors d’une façon ou d’une autre il doit prendre un peu de responsabilité ! » Belle-sœur Yu Lian sourit, en étirant son index et son pouce pour les éloigner autant que possible tandis qu’elle disait « un peu ».

Sur un ton agité, Gui demanda : « Mais, Prince va-t-il s’égarer ? »

… C’est la question la plus inquiétante en effet !

 

 

« Qui est-ce que je devrais aller trouver en premier ? » agonisai-je. « Oh eh bien, je suppose que je vais aller trouver Dark Emperor en premier ; puisque grand frère Zhuo est là, ça ne devrait pas être difficile de les recruter, pas vrai !? »

Je me décidai et envoyai immédiatement un message privé à Wicked, disant : « Wicked, vous êtes où les gars ? Il y a quelque chose dont je voudrais tous vous parler ! »

« …Nous sommes à la Cité du Soleil, mais il vaudrait mieux que tu ne viennes pas nous rejoindre maintenant. » En recevant son message, Wicked était initialement enchanté à l’idée de pouvoir voir Xiao Lan. Toutefois, après avoir jeté un long coup d’œil à ses équipiers ivres éparpillés partout dans la cabine du restaurant et songé à comment ils avaient parlé de trancher les membres d’Odd Squad en millions de morceaux il y a juste un instant pendant qu’ils buvaient, Wicked pensa qu’il valait mieux ne pas laisser Xiao Lan venir. « Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je veux vous enrôler pour nous aider à gérer nos terres ! » J’allai directement au but.

« Hmm… Je vais en discuter avec mes équipiers, mais ils sont trop en colère pour penser convenablement en ce moment, alors ce serait mieux si tu ne venais pas tout de suite. »

« Oh, dans ce cas je suppose que je vais aller voir Nan Gong Zui en premier », répondis-je, en même temps que je pensais, la Team Rose… Je crois que je vais aller les voir en dernier. Je me sentais toujours un peu coupable de ce qu’il s’était passé, alors je n’étais pas encore prêt à les rencontrer.

À l’insu de Prince,  les yeux de Wicked se plissèrent dangereusement. « Tu vas aller voir Nan Gong Zui ?! Cet idiot de Gui n’a pas essayé de t’en empêcher ? »

« Ouais, il a essayé. Je n’ai aucune idée de pourquoi il était contre, mais après que Lolidragon se soit mise à l’étrangler avec ses bras, il ne s’y est plus opposé. » (Ou peut-être que c’était parce qu’il n’avait aucun moyen d’exprimer ses objections ?) Sérieusement, Gui devient jaloux de tout. Est-ce que tous les gays sont à ce point pénibles ? Il devient agité si quelqu’un m’approche, que ce soit des hommes ou des femmes… Il fait vraiment pitié !

« Ne va pas retrouver Nan Gong Zui ! Je te garantis que Dark Emperor va se joindre à vous les gars ! » Wicked fixa ses équipiers sur le sol d’un air menaçant ; malheur à ceux qui vont s’y opposer !

« Je savais que c’était toi le meilleur, grand frère Zhuo ! C’est marché conclu alors ; vous devez vous joindre à nous ! » dis-je joyeusement, en pensant, Une équipe de moins déjà, on dirait que je vais retourner auprès de mes coéquipiers en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire ! « Je vais aller chercher Nan Gong Zui maintenant dans ce cas. »

« Hé— ! »

Je fermai ma conversation privée avec Wicked et envoyai un message privé à Nan Gong Zui pour la toute première fois. « Nan Gong Zui, appel pour Nan Gong Zui ! »

« Qui c’est ? »

« Prince », rapportai-je mon nom joyeusement.

« …L’Elfe Sanguinaire ? » Nan Gong Zui sembla quelque peu surpris.

« Appelle-moi simplement Prince. » Pourquoi est-ce que Nan Gong Zui aime autant m’appeler « l’Elfe Sanguinaire » ?

« Oh, Prince. Quelque chose ne va pas ? » me demanda Nan Gong Zui avec enthousiasme. « Tu veux qu’on aille boire un coup ensemble ? »

« Euh…quelque chose comme ça, et j’aimerais discuter d’autres trucs avec toi. »

« Pas de problème ; viens d’abord me rejoindre ! Je me trouve à la Cité de la Lune, laisse-le-moi simplement savoir quand tu seras sur le point d’arriver », répondit Nan Gong Zui, et sa voix devint teintée de frustration. « Je dois encore régler un problème avec ma sœur Ice Phoenix en premier. »

« Certainement. Il se pourrait que je mette quelques jours à m’y rendre, vu que je suis encore très loin de la Cité de la Lune, alors prends ton temps pour régler les choses », agréai-je.

Alors, ma destination est la Cité de la Lune ? Je dépliai la carte et vit que la Cité de la Lune se situait du côté ouest du continent. De quel côté est l’ouest ? Je regardai l’immense lune et le ciel plein d’étoiles d’un air absent, en pensant, Gui m’a dit auparavant que si je pouvais trouver l’Étoile Polaire, je serais en mesure de dire dans quelle direction est le nord… mais qu’est-ce qu’il a dit déjà au sujet de trouver l’Étoile Polaire ? Premièrement, je dois localiser la Grande Ourse… mais c’est quoi la Grande Ourse ? Ma tête s’effondra sur un côté, incapable de comprendre. (Gui : Je n’ai pas réussi à te le faire comprendre en fin de compte, mais ne t’ai-je pas donné une boussole ?)

 

 

« Phoenix, est-ce que tu as l’intention de me faire mourir de rage ? » Nan Gong Zui était sur le point d’exploser de colère tandis qu’il regardait sa sœur. « Fan essaie clairement de te duper ; tu ne peux toujours pas t’en rendre compte ? Pourquoi est-ce que tu lui as encore stupidement envoyé un autre cadeau ? »

Ice Phoenix sourit avec douleur. « Grand frère, c’est vraiment si mal d’aimer quelqu’un, de vouloir faire des sacrifices pour lui, de désirer te dédier à lui ? Je crois que son cœur sera vraiment ému par mes efforts un jour. »

« Tu, tu… ! » Nan Gong Zui laissa échapper un soupir d’exaspération pendant qu’il se demandait, Comment les femmes peuvent être stupides à ce point ?

« J’ai profondément aimé Fan dès le moment où j’ai posé les yeux sur lui pour la première fois », déclara Phoenix. Il y avait une expression intoxiquée sur son visage alors qu’elle se remémorait : « Il est exactement comme une divinité parfaite. Ce jour-là, quand il s’est dirigé vers moi, j’ai même songé que je contemplais le plus beau dieu du soleil, Apollon ! Je crois qu’il n’y a aucune autre personne dans ce monde qui puisse rivaliser avec sa perfection. »

La chair de poule s’empara du corps tout entier de Nan Gong Zui. Fan a effectivement une belle apparence. Je me demande… entre lui et Prince, lequel d’entre eux Phoenix préfèrerait ?

« Ah… Fan m’envoie un message privé, je dois me dépêcher », annonça Phoenix, presque dépassée par la joie de recevoir le message de Fan.

« Je t’interdis d’aller— » Avant qu’il n’ait pu terminer de parler, sa sœur était déjà partie, et alors Nan Gong Zui n’eut pas d’autre choix que de s’empresser de poursuivre la silhouette disparue de celle-ci.

 

 

Finalement, je pris quand même le mauvais chemin. Je marchai par inadvertance vers l’Est à la place, et aboutis ainsi à la Cité de l’Étoile… après quoi, j’optai simplement de voyager jusqu’à la Cité de la Lune par le biais de la station de téléportation. Il s’avéra que la Cité de la Lune était en fait une ville de style chinoise. Tandis que j’errais à travers la ville, j’admirai joyeusement les bâtiments de bambou, les lanternes rouges, et les rues remplies d’épéistes agitant des éventails.

En parlant de comment la culture d’une cité influence le caractère des gens qui vivent à l’intérieur de celle-ci… C’est bizarre, pourquoi est-ce que mon frère, cet imitateur de Chu Liu Xiang, a atterri dans la Cité de l’Étoile à la place ? me demandai-je tandis que je rongeais une brochette de fruits confits que je venais tout juste d’acheter.

« Arrête-toi là, Phoenix ! » Nan Gong Zui attrapa la main de Phoenix avec colère.

« Lâche-moi, grand frère ; laisse-moi rejoindre Fan ! » hurla Phoenix en gémissant.

Je mâchai un autre fruit confit pendant que j’observais la scène qui se déroulait devant mes yeux, en songeant, Il semblerait que j’aie pas mal de chance : j’ai trouvé Nan Gong Zui sans même lui avoir envoyé un MP !

Fan se promena lentement vers le duo depuis l’autre bout de la rue avec un sourire sur son visage. « Nan Gong Zui, tu ne crois pas que ton comportement est plutôt disgracieux ? Tu ne parvenais pas à gagner le cœur de ta sœur, alors tu as décidé de recourir à la force brute à présent ? »

« Qu’est-ce que tu viens de dire ? Ne raconte pas n’importe quoi, je ne veux simplement pas qu’elle se fasse duper par un salaud de ton espèce », hurla Nan Gong Zui, enragé.

« Nan Gong Zui, tu devrais faire plus attention à ce que tu dis. Qui essaie de la duper ? Phoenix, j’ai déjà essayé de te duper ? » questionna Fan, et son expression exprimait la confiance. « J’ai déjà été clair avec toi, incluant le fait que tu n’étais qu’une des femmes que je fréquentais. »

« Je sais. Ça me va, ça ne me dérange pas du tout », répondit Phoenix, fascinée par le beau profil de côté de Fan.

Fan haussa les épaules et lança à Nan Gong Zui un air impuissant.

« Toi… » Nan Gong Zui était si furieux qu’il avait dégainé son épée et était sur le point de charger pour affronter Fan en duel.

Terrifiée pour son bien-aimé, Phoenix se hâta de barrer la route à Nan Gong Zui. « Arrête ça, Grand frère ! Je ne te permettrai pas de faire du mal à Fan ! »

L’expression de Nan Gong Zui révéla à quel point il était blessé par son geste. « Phoenix, tu… »

« Grand frère, je… » Phoenix était ravagée par la culpabilité, mais n’était également pas encline à changer d’avis.

L’atmosphère devint de plus en plus lourde tandis que la situation menait à une impasse. J’avalai le dernier fruit confit, me léchai les lèvres, et jetai la brochette de bambou restante dans la poubelle.

…Une femme amoureuse, un frère inquiet, et un play-boy sans cœur et débauché ; c’est tout à fait le roman à l’eau de rose typique et détestable. Permettez-moi de mettre fin à ce drame sans intérêt ! pensai-je avec un petit sourire diabolique.

Je redressai ma posture et fixai un sourire léger sur mon visage, l’élégance suintant par tous mes pores. En ce moment, je suis… le plus parfait Seigneur Prince ! D’une voix basse et chaleureuse, je hélai : « Nan Gong Zui, c’est toi ? »

Tous ceux présents se tournèrent pour me contempler – ou plus exactement, me fixèrent, rougissant férocement, leurs cœurs tambourinant furieusement – et je vis avec satisfaction que même Ice Phoenix m’observait, sous le charme. Avec des pas élégants, je marchai à la rencontre de Nan Gong Zui, en faisant remarquer : « Mes excuses, je suis arrivé plus tôt. J’avais eu l’intention de jeter un coup d’œil aux alentours et ensuite te rendre visite. J’espère que ça ne cause pas trop de problèmes ? »

« Non, pas du tout… » Nan Gong Zui me regarda avec incertitude. Dans sa tête, Nan Gong Zui pensait, Le Prince ici aujourd’hui semble… très différent d’avant ?

« Hmm, cette demoiselle ici présente… Ce doit être ta sœur, Ice Phoenix, exact ? » Je me tournai vers la Phoenix à l’air stupéfait et lui montrai mon sourire le plus brillant et le plus incomparable, un qui pouvait ensorceler à la fois les hommes et les femmes. « Nan Gong Zui mentionne souvent ton nom ! »

« Vrai-vraiment ? » bégaya Phoenix tandis qu’elle regardait fixement mon visage, émerveillée.

« Tu es aussi adorable qu’il t’a décrite ! » Approchant mon visage toujours plus près vers elle pendant que je parlais, je pouvais presque entendre son cœur alors qu’il battait sauvagement dans sa poitrine. Enfin, je pris doucement sa main dans la mienne, la levai vers mes lèvres, et frôlai le dos de sa main avec un baiser.

Phoenix inspira brusquement, puis s’évanouitMaintenant, je sais que je suis suffisamment beau pour faire s’évanouir les gens, pensai-je, tandis que je transportais la fille inconsciente dans mes  bras, légèrement exaspéré. « Nan Gong Zui, vient récupérer ta sœur ! »

« … » Nan Gong Zui vint à ma rencontre et me prit Ice Phoenix sans dire un mot.

« C’est encore toi, Prince ! » maugréa Fan. Le masque de sérénité qu’il portait commençait à s’effondrer.

Je lui souris avec malice. « Quoi ? Tu avais envie de me voir à ce point ? »

« Qui aurait envie de te voir ? » Le visage de Fan s’était contorsionné avec haine.

« Aiya ! Encore en train d’essayer de jouer les durs ? » Je marchai jusqu’à Fan en faisant des pas délibérément lents, n’oubliant pas de lui lancer un sourire plein d’ambiguïté. « Si tu avais envie de me voir, tu n’avais qu’à le dire. Je te garantis que je viendrais te chercher dès que j’aurais du temps libre. »

« Éloigne-toi de moi », dit Fan, en reculant de trois pas, et il se rappela même de dégainer son épée pour la pointer sur moi.

Je ris froidement. Plaçant mes mains sur mes hanches dans une démonstration de superbe insouciance, je demandai : « Tu es sûr que tu veux te battre avec moi ? »

En entendant ça, Fan hésita. Il n’avait pas oublié les prouesses de l’Elfe Sanguinaire sur le champ de bataille, mais il n’y avait aucun moyen pour qu’il se retire quand sa propre réputation était en jeu, et donc son épée resta inébranlablement levée vers moi.

Mon expression changea, devenant sévère en l’espace d’un instant. « Ne t’approche plus jamais de Ice Phoenix. Sache que, à partir de ce jour, son cœur ne t’appartient plus. »

Le visage de Fan devint presque tacheté par la rage, et il rigola d’une façon moqueuse avant de déclarer : « Elfe Sanguinaire, tu n’es pas un peu trop fouineur ? Ce qui se passe entre Phoenix et moi, ce n’est vraiment pas tes affaires. »

« Pffff, Nan Gong Zui est mon ami, sa sœur est aussi la mienne, alors comment je pourrais rester les bras croisés et regarder Phoenix se faire avoir par une brute comme toi ? » Je dégainai mon Dao Noir et observai avec une considérable satisfaction tandis que Fan pâlissait, ce qui me décida de le mettre encore plus au défi. « Si tu veux te battre, arrête avec tes salades et ramène-toi ! »

Fan me fixa avec une expression maladive, puis jeta délibérément un coup d’œil en direction de Nan Gong Zui, qui se tenait proche. « Vous avez l’intention de me combattre à deux contre un, pas vrai ? »

Je répondis froidement : « Cesse de chercher des excuses, tu sais très bien que Nan Gong Zui ne va pas intervenir. »

« C’est difficile à dire ! » rétorqua Fan méchamment, en rengainant son épée. « Je n’ai pas l’intention de me faire tabasser par deux personnes ! »

Je ne dis rien de plus et regardai seulement Fan d’un air glacial. Après tout, je n’avais pas vraiment l’intention de le combattre ici dans les rues, particulièrement pas pour une raison telle que faire compétition pour gagner le cœur d’une femme…

Fan me jeta un regard glacial avant de tourner les talons pour s’en aller. « Un jour, je t’arracherai tout ce que tu me dois, Elfe Sanguinaire. »

Je levai un sourcil. « J’attends ce jour avec impatience ! »

Soupir, cette visite à Nan Gong Zui m’a laissé avec encore une autre belle prétendante et m’a gagné l’inimitié d’un rival formidable… S’il refuse toujours de se joindre à nous, même s’il est un ami, je vais définitivement le transformer en chair à pâté. Sur cette pensée, je me tournai pour regarder Nan Gong Zui d’un air menaçant, mais il continua à m’observer avec une confusion innocente.

« Nan Gong Zui, tu vas te joindre à moi ou pas ? » demandai-je, en agrippant son collet.

« Hein ? »

 

 

Dans la maison de Nan Gong Zui…

« Je vois, alors c’est à propos des terres que vous avez gagnées ! » Nan Gong Zui sourit. « Vous avez déjà décidé du nom de votre cité ? »

Je prenais une longue gorgée de mon bubble tea, mais je me figeai immédiatement en entendant la question de Zui. « Le nom de… ma cité ? »

« Quoi ? Les gars, vous ne vous êtes pas encore décidé là-dessus ? » La surprise de Nan Gong Zui était évidente.

Je penchai ma tête sur un côté, en pensant, Peut-être qu’ils l’ont déjà choisi mais qu’ils ont oublié de m’en parler ? « Attends une minute, laisse-moi le leur demander. »

« Grand frère Wolf, est-ce que notre cité a déjà un nom ? »

« …Oh non, nous avons complètement oublié ce sujet. Prince, puisque tu es le suzerain, occupe-toi d’en trouver un ! » fut la réponse irresponsable de grand frère Wolf. « Après que tu auras trouvé un nom, tu ferais aussi bien d’aller l’enregistrer au Bureau du Développement des Terres dans la ville. C’est tout. »

Pourquoi moi…? Je fronçai les sourcils. « Ils m’ont demandé de lui donner un nom moi-même ! Nan Gong Zui, aide-moi à trouver un nom. »

« …Ce genre de lourde responsabilité, c’est mieux si c’est laissé à tes soins, toi le suzerain ! »

Je réfléchis et réfléchis, me retournant la tête encore et encore tandis que je me creusais les méninges pour trouver une idée, n’importe laquelle… mais je m’effondrai sur le sol en larmes au bout du compte. Ouaaah, Je n’arrive simplement pas à penser à quoi que ce soit ! Je tournai mon regard rempli de larmes vers Nan Gong Zui en un appel à l’aide silencieux.

« Pourquoi ne pas l’appeler la Cité de l’Infini, pour représenter le potentiel illimité du futur ? » prononça Nan Gong Zui après y avoir songé brièvement.

« Excellent nom ! » Je me précipitai jusqu’à Nan Gong Zui et je lui saisis les mains. Le regardant avec des yeux remplis de gratitude, je dis d’une manière cajoleuse : « Puisque tu m’as déjà aidé avec la trouvaille de la Cité de l’Infini, tu ne peux plus t’échapper à présent ! Tu te dois de te joindre à nous, d’accord ? S’il-te-plaît, Zuiiiiii…. »

«…Je crois que nous devrions être en mesure de nous joindre à vous, les gars. Je n’ai aucun problème avec ça, et Phoenix dans notre équipe va définitivement te suivre, ce qui veut dire que sa grande sœur le fera aussi. Le mari de sa sœur est le prêtre de notre équipe, son petit frère est le voleur de notre équipe, et la dernière personne dans l’équipe va probablement venir avec nous également. »

« …On est d’accord dans ce cas, je-je dois encore aller chercher d’autres personnes, alors je te laisse le soin de rencontrer mes coéquipiers à la Cité de l’Infini. » Le sourire sur mon visage s’était raidi. Ce que Zui vient de dire…est-ce qu’il voulait dire que si je ne prends pas mes responsabilités pour Phoenix, sa sœur et ses deux beaux-frères vont définitivement me poursuivre ? Soupir, comment est-ce que je vais survivre à l’avenir ? Je considérai l’idée de faire en sorte que Gui conçoive une pièce secrète pour que je puisse m’y cacher.

« Certainement ! Ce n’est pas du tout un problème. »

« Merci, Zui. » Je souris de joie, songeant, Voilà un autre assignement de complété !

Nan Gong Zui me donna un coup amical sur la poitrine et m’assura : « Ne t’inquiète pas, les amis sont là pour ça ! Viens, allons enregistrer le nom de votre cité et ensuite allons boire un coup. »

Je souris stupidement…. Est-ce que je vais être capable de tenir l’alcool ?

 

 

« Cette personne est le seul voleur dans mon groupe : Kong Kong. » Nan Gong Zui introduisit le compagnon de beuverie qu’il avait invité : le voleur de petite taille Kong Kong.

« Bonjour, je suis Prince », m’introduisis-je poliment.

« Ne te fais pas avoir par à quel point Kong Kong est petit et mince ; il peut même boire jusqu’à mille verres. Tu devrais faire attention, Prince », m’avertit Nan Gong Zui avec un rire chaleureux.

Je me joignis à eux et rigolai de bon cœur également… mais, à l’intérieur, je me sentais très impuissant ! Je ne suis jamais allé boire un coup auparavant et je vais me retrouver dans une compétition de beuverie avec deux hommes la première fois que je vais boire de l’alcool ? Bonté divine !  Est-ce que ce n’est pas un peu trop en demander de ma part ? Ouaaah… Ça m’est égal à présent ! La façon dont les choses tourneront, ce n’est plus mon problème !

« Buvons d’abord à la santé de Prince pour avoir remporté la victoire avec succès ! Félicitations ! » s’écria Nan Gong Zui.

« Félicitations ! » Kong Kong aussi leva son verre et cria.

« Merci ! » Je ne pus que leur emboîter le pas. Je fixai du regard le liquide dans mon verre pendant trois secondes, serrai les dents, puis avalai d’un trait le contenu… Ça brûle ! Je combattis pour retenir mes larmes. Ne me dîtes pas que je vais devoir en boire cul sec encore beaucoup plus dans un instant ? Ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ? J’ai envie de pleurer…

 

 

Après trois heures…

« Une autre tournée ! » hurlai-je en tanguant d’une façon mal assurée tandis que je levais mon verre.

« Euuuhh…. Je ne peux pas, Prince. Tu es tout simplement trop fort, arrêtons de boire… » gémit Kong Kong d’où il était assis, à moitié vautré sur la table. « Si nous continuons à boire, je vais vraiment mourir… »

« Hahahahaha, tu ne peux pas boire plus que moi ! » Je rigolai sauvagement, mais mon corps tanguait de façon incontrôlable. « Et tu affirmes encore que tu arrives à boire mille-mille verres !? »

« C’est parce que toi, tu ne t’effondreras pas même après dix milles verres, Prince. » déclara Zui, qui s’était évanoui plus tôt, après s’être réveillé soudainement. Il se massa les tempes. « Arrêtons de boire et rentrons ! »

« Okay… » répondis-je, me sentant un peu maussade.

Nous chancelâmes tous les trois le long de la rue baignée par le clair de lune. Un faible sentiment de mélancolie s’enroula autour de mon cœur, et je ressentis soudainement une envie urgente de dégainer mon arme et de me défouler. Sans y accorder une autre pensée, je tirai mon Dao Noir et, comme une personne possédée, je balançai et coupai et tranchai, bondissant et esquivant furieusement, en hurlant… jusqu’à-ce que je fusse trop épuisé pour continuer mon carnage. Je me tins au même endroit, haletant, tous les mouvements que j’avais exécutés jusqu’à présent dans le jeu me traversèrent l’esprit d’un seul coup.

Éventuellement, je commençai à danser, les techniques fusionnants ensemble en un flot continu : une danse. Baigné dans le clair de lune glacial et clair, n’entendant que le son merveilleux de mon Dao Noir sifflant dans les airs, je me sentis euphorique, et un sourire se glissa sur mon visage, grandissant encore et encore. Le clair de lune, la lame, la silhouette svelte et voletante, et le rire arrogant mais pourtant raffiné – dont seul un elfe était capable – s’agitèrent ensemble en une douloureuse et magnifique mélodie  qui résonnait à travers la campagne de la Cité de la Lune.

« Hahahaha…haha ! » riai-je sauvagement.

« Excellent ! Un excellent et fier épéiste », hurla Nan Gong Zui d’un air approbateur. « Voyons à quel point tu es doué, Prince ! » Sur ce, il tira son épée et bondit devant moi. Nos lames se rencontrèrent dans un fracas retentissant, telle une chanson du métal s’écrasant dans le silence de la nuit.

« Me voici également ! » Kong Kong ne put résister à l’envie de brandir sa dague et rejoignit la mêlée, aussi rapide que le vent.

J’envoyai un coup de pied à Kong Kong en même temps que mon dao continuait à parer l’épée de Nan Gong Zui, puis suivis d’une torsion dans les airs, échappant à leur attaque combinée. Nous étions tous les trois comme des enfants faisant les idiots dans la rue, esquivant et courant ici et là, attaquant l’autre avec nos armes de temps en temps. Nous fîmes les pitres de cette manière et nous amusâmes comme des fous… jusqu’à-ce que nous atteignîmes la maison de Nan Gong Zui.

Après avoir agité la main en signe d’au revoir à Zui, je levai les yeux vers le ciel parsemé d’étoiles, subitement rempli par le désir d’explorer jusqu’au bout du monde ! Et mes jambes me traînèrent alors jusqu’à une rue inconnue…